Après 5 heures de vol, changement de décor.A l'instant même où on a posé le pied sur le tarmac de l'aéroport, un sentiment de bien-être nous a envahi.Accueillis avec des colliers de fleurs dès la sortie du terminal, nous nous sommes acquittés de la taxe obligatoire d'entrée au parc National, puis nous avons récupéré notre 4x4 de location pour nous rendre à notre magnifique hôtel de Hare Nua.Nous avons pu faire connaissance avec nos hôtes autour d'un jus de fruit fraîchement pressé, puis nous avons décidé de visiter Hanga Roa, seule ville et capitale de l'île.
Hanga Roa est située sur la côte ouest et compte environ 4000 âmes qui y vivent paisiblement à l'année.On a profité de ses rues en terre battue, des ses maisons basses, d'une végétation luxuriante et des différents points de vue sur la côte et le Pacifique.On a découvert son charmant petit port de pêche, avec ses bateaux colorés et ses tortues marins protégées qui se restaurent des rebus de poissons que les pêcheurs rejètent à l'eau après les avoir évidés de leurs entrailles.On a profité des boutiques d'artisanat local et on a baladé le long de la côte pour aller admirer notre premier site de statues Moaï, Ahu Tahai.Il ne s'agit pas du site le plus connu de l'île, mais déjà la vue de ses géants et du mystère qui les entourent nous captive et nous invite à en apprendre plus sur les us et les coutumes de la civilisation Rapa Nui.Après avoir arpenté la jolie bourgade et avoir vécu une première journée forte en émotions, nous nous sommes restaurés au Dominican Restaurant situé dans la rue principale. Là encore très belle surprise, mais cette fois culinaire, avec la découverte des plats typiques de l'île, comme le poisson grillé ou le ceviche, cuisinés avec la pêche du jour et accompagnés de patate douce ou d'igname.
Pour notre première excursion sur Rapa Nui, nous avons décidé d'explorer la partie Sud de l'île, d'Ouest en Est.Avec notre tout-terrain, nous sommes sortis des sentiers battus, direction Ahu Akivi.Nous avons emprunté des chemins tout juste carrossables, à la terre rouge qui contrastaient avec le ciel bleu et les prairies verdoyantes environnantes.
Ahu Akiva est situé sur le flanc du volcan Maunga Terrevaka. Ce site archéologique est le seul alignement de Moaïs tourné vers l'océan. Ils représentent les 7 explorateurs polynésiens ayant découverts l'île de Pâques, envoyés en reconnaissance par Hotu Matu'a qui deviendra le premier roi de l'île. C'est pour cette raison que les Moaïs d'Au Akivi regardent en direction des Marquises et de l'îlot disparu d'hava, d'où seraient originaire le peuple Rapa Nui. La découverte de ce lieu sacré, en pleine nature et à l'ambiance feutrée nous a plongé dans un état d'esprit zen et propice à cette journée d'exploration. Ensuite, cap à l'Est avec en point de mire le volcan Rano Raraku. Nous avons emprunté la sublime route qui longe la côte Sud.Nous avons roulé au pas, avec à chaque instant l'envie de nous arrêter sur le bas côté pour admirer ce paysage spectaculaire. On a ressenti l'air du large, la force des éléments, la puissance des vagues qui déferlaient sur la roche volcanique à l'odeur si particulière et d'un noir intense. Des sentiments indescriptibles nous ont envahis. Nous avons eu le souffle coupé, la larme à l'oeil.Des instants magiques que l'on aurait voulu figer dans le temps.Nous avons poursuivi la visite par le site d'Akahanga, puis direction Rano Raraku.
Rano Raraku est l'un des sites les plus emblématiques de l'île. Sur les flancs de ce volcan, on a pu découvrir la carrière de Moaï, où ont été réalisés la plupart de ces statues colossales disséminées un peu partout sur l'île.On a découvert près de 400 monolithes inachevés, dressés, couchés, encastrés... Un site gigantesque qui nous a fait prendre conscience de la tâche herculéenne et du nombre de travailleurs acharnés qu'il a fallu pour tailler cette roche de tuff et sculpter ces gigantesques statues qui pouvaient atteindre 12 mètres et plusieurs dizaines de tonnes. On a également pris conscience du nombre d'hommes, de temps et d'énergie qu'il a fallu déployer pour les déplacer en tous coins de l'île. Difficile de se remettre de telles émotions. Mais nous avons continué notre parcours sur ce site et avons découvert un petit sentier à flanc de volcan que peu de visiteurs semblaient vouloir emprunter. Après seulement quelques minutes de marche, nous sommes arrivés au somment du volcan. Nous avons pris une nouvelle claque. Un paysage de toute beauté!Un cratère aux couleurs ocres, une végétation d'un vert éclatant et en son centre un lac envahi de plantes aquatiques.Subjugués par le paysage que l'on été en train d'admirer, les mots nous manquaient pour décrire ce que l'on voyait. On s'est regardé amoureusement, on était seuls au monde, on a pris conscience de vivre un moment magique et bouleversant, dans une ambiance et un décor à la beauté irréelle, qui restera à jamais gravé dans nos mémoires et nos cœurs. Il nous a été extrêmement difficile de quitter ce lieu après de telles émotions. Nous avons repris notre véhicule pour nous rendre sur le dernier site de cette journée d'excursion à la découverte du site d'Ahu Tongariki.Ahu Tongariki est le plus grand alignement de Moaïs encore debout. Un Ahu de 150 mètres de long sur lequel sont dressés 15 Moaïs d'environ 4 mètres de haut. En toile de fond l'Océan Pacifique et ces incessantes vagues d'un bleu outre-mer.Nous nous sommes posés dans l'herbe, et comme pour chaque site visité, nous aurions pu rester des heures et des heures à contempler cette nature préservée et ce lieu au caractère sacré.
Pour notre deuxième excursion, nous avons décidé de traverser l'île en diagonale par la plus grande route, goudronnée et balisée, en direction du Nord-Est. La météo était capricieuse, ce qui rendait l'ambiance complètement différente de la veille. Nous avions la sensation d'être en Écosse ou en Irlande, avec des collines verdoyantes tout autour, une fine bruine et des lumières changeantes.
Partout sur l'île nous avons croisé des animaux en liberté. Des chevaux accompagnés de leurs poulains, des troupeaux de vaches et de taureaux qui broutaient volontiers cette herbe si riche. Au bout de la route, la baie d'Anakena.Anakena, est un site unique, avec une plage de sable blanc, des cocotiers et une mer turquoise.Ce serait sur cette plage que les autochtones Rapa Nui auraient débarqués lors de la découverte de l'île.Lors de notre passage, les températures de l'air et de l'eau étaient trop basse pour les activités aquatiques. Mais nous avons profité du moment et avons longuement trempé les pieds dans les eaux du Pacifique en longeant toute la plage dans un cadre idyllique et enchanteur.A l'écart, nous avons découvert deux nouveaux Ahu, sur lesquels étaient dressés des Moaïs coiffés de Pukao.Après cette parenthèse enchantée, on a repris la route pour découvrir non loin de là, Ovahe.
Ovahe est une petite crique, avec une petite plage intimiste coincée sous la falaise de roche volcanique, parfaite pour se retrouver en amoureux, ou encore faire du snorkeling et découvrir les magnifiques fonds sous-marins. On a pu apercevoir les restes d'un crématorium utilisé par les anciens indigènes.Un lieu splendide que l'on aurait adoré visiter par beau temps et mer chaude pour profiter de la faune et de la flore marine de Rapa Nui.
Reprise de nos découvertes avec le site Te Pito Kura. C'est ur ce complexe archéologique que l'on peut voir Paro, le plus grand Moaï jamais élevé sur un Ahu. Ses dimensions étaient spectaculaires. 10 mètres de haut et plus de 80 tonnes. Aujourd'hui cette statue est couchée sur le ventre, son corps divisé en deux suite à son effondrement. A proximité de cet Ahu, on a pu découvrir un cercle de pierres avec en son centre une roche volcanique toute ronde et toute lisse. Cette pierre est appelée "Te Pito Kura", en français "nombril de lumière". Elle est unique car elle concentre une énergie magnétique surnaturelle appelée "Mana" et elle aurait été amenée sur l'île par le roi fondateur du peuple Rapa Nui depuis son île natale.Ce lieu mystique avec cette pierre magnétique a donné un autre nom à l'île de Pâques, "Te Pito O Te Henua". Littéralement "nombril du monde".
Le soir venu à Hanga Roa, grâce à nos hôtes, nous avons eu le privilège d'assister à un dîner spectacle proposé par l'association Kari-Kari au cours duquel nous avons admiré les danses et les chants typiques de la culture locale. Kari Kari est une école associative qui permet de faire perdurer, de transmettre les us et coutumes du peuple Rapa Nui à leurs descendants et également de les promouvoir en dehors de leurs frontières. Un très beau moment qui nous a permis de s'immerger au coeur de la vie et de la culture de ce peuple polynésien.
Pour notre dernière journée complète sur cette terre lointaine, nous avons fait le choix d'explorer le Sud-Ouest de l'île avec le spectaculaire site de Rano Kau. La météo était de nouveau maussade, avec en prime d'énormes bourrasques de vent.En suivant une route sinueuse, nous sommes arrivés directement au plus haut du volcan. Encore une fois bouche bée par la beauté du paysage, nous avons pu admirer pendant de très longues minutes un imposant cratère d'environ 3 kilomètres de diamètre, au fond plat, recouvert d'un lac également envahi par les plantes aquatiques.Lors d'une très ancienne éruption du volcan Rano Kau, une partie de la falaise qui borde le cratère s'est effondrée, ce qui permet depuis d'entrevoir en arrière plan, le bleu éclatant de l'Océan Pacifique.Pour la petite histoire, c'est la forme incurvée de cette partie de la falaise écroulée qui a inspirée dessin du drapeau officiel pascuan.Au somment du volcan, à flanc de falaise se trouve le village cérémoniel d'Orongo, où avait lieu le célébration du "Tangata Manu", en français "Culte de l'homme oiseau".C'est la plus grande fête de l'île, qui a lieu chaque année en Février.L'objectif est de désigner le second roi de l'île pour une année entière.Pour cela, chaque concurrent sélectionné se dirige vers la falaise, descend jusqu'à l'océan, nage jusqu'à l'îlot Moto nui, à environ 2 kilomètres, doit trouver un oeuf de sterne et revenir toujours à la nage, puis escalader une nouvelle fois les 180 mètres de la falaise du volcan avec l'oeuf sur la tête.Le premier à réaliser cet exploit, sans casser l'oeuf gagnant un pouvoir considérable et obtenait pour une année le titre de chef militaire.Après la compétition, le guerrier devait se raser la tête et vivre dans une grotte jusqu'à la célébration suivante.Aujourd'hui cette cérémonie a toujours lieu et permet de faire perdurer le culte de l'homme oiseau.
Après la visite de ce site exceptionnel, nous avions planifié une balade à cheval qui aurait dû nous mener au sommet d'un autre volcan, point culminant de l'île, Maunga Terevaka.Le but de cette randonnée équestre était d'atteindre ce sommet pour pouvoir admirer un panorama à 360°.On a vite compris au vue des conditions météorologiques que ce n'était pas le bon jour pour entreprendre cette escapade.Après environ 1 heure d'ascension difficile, avec des chevaux non ferrés, sur un sol glissant, face à une pluie battante et un épais brouillard, nous avons rebroussé chemin, désolés de ne pas avoir eu l'occasion de découvrir cette vue exceptionnelle.
Pour notre dernier soir sur l'Île de Pâques, les nuages et le temps pluvieux avaient laissé place à un soleil radieux. Nous avons donc pu profiter d'un nouveau dîner spectacle avec cette fois-ci pour acteur principal un sublime soleil couchant sur l'horizon du Pacifique.Un dernier moment poétique, en amoureux, qui nous a permis de déguster un succulent ceviche de poisson sur la terrasse du restaurant Tataku Vave.Une merveilleuse façon de clôturer cette parenthèse enchantée sur cette île coup de coeur.