On ne peut pas aller en Indonésie sans grimper un volcan. Le Bromo sur Java, le Batur ou l'Agung sur Bali nous avaient bien tenté en ce temps, mais bon, on ne s'est pas trop pressé.
Nous avions au départ prévu d'aller jusqu'à l'île de Florès, mais Lombok nous plaît tellement que nous décidons alors de finir notre trajet ici. Il nous reste 10 jours en Indonésie, et nous décidons donc de revenir un autre mois pour aller voir Florès et ses trésors !
Ceci étant, il ne nous reste plus qu'un volcan à disposition : le Mont Rinjani !
Dans les rues de Senggigi, nous tombons sur un très gentil local, qui s'appelle "Ben", et qui va nous préparer notre petit trek ! Nous avions une petite idée des prix d'une telle excursion.
Il y a deux voyages possibles :
- Deux jours une nuit : La montée jusqu'au "top" le premier jour, à savoir le bord du cratère, une nuit en haut, et la redescente le second jour
- Trois jours deux nuit : La montée jusqu'au "top" le premier jour, une nuit au top, la descente dans le cratère et la montée au pied du plus haut pic le second jour, une nuit à cet endroit, et une montée du plus haut pic à l'aube du troisième jour, avant une redescente
Notre condition physique n'est pas maximale, notre matériel inexistant, donc nous optons pour la première formule, qui nous paraît parfaitement convenable, et nous payons 1 100 000 roupies par personne, au départ de Senggigi. Ce prix inclut la présence d'un guide, et d'un porteur (pour 2), qui nous aidera à monter là haut de quoi manger, et de quoi dormir.
Réveil à 4h30 du matin chez Michel. Nous choisissons de conserver notre chambre pour la nuit où nous ne dormirons pas ici, car 1) nous avons envie d'avoir encore notre chambre à notre retour, 2) ce n'est pas si cher, 3) nous avons quand même des affaires que nous ne souhaitons ni emmener, ni laisser dans le hall de l'auberge.
Nous arrivons à l'hôtel pour y déposer nos affaires. On nous accueille pour prendre le petit déjeuner avec vue sur le Mont Rijani (wahouuuu ça paraît haut).
On vient nous chercher en scooter et on nous accompagne à l'entrée du parc. On nous délivre ensuite deux petits pass d'entrée, on rencontre notre guide. Un tout petit monsieur d'une soixantaine d'années qui s'appelle Ismail. On rencontre aussi les porteurs, deux gars tout gringalet avec des mollets que Ti qualifie de " Rijanien"
L'aventure commence !
Les premiers instants de marche sont plutôt cool. Pas trop essoufflés on fait connaissance avec le groupe... c'est plat rien à signaler. On aperçoit une grande porte qui nous fait penser à celle du Jurassic Park avec des inscriptions indonésiennes, ça commence vraiment... mais alors vraiment. Le paysage est le même, le chemin est escarpé, rempli de grosses racines il nous faut parfois escalader... ça commence à tirer. Là ce n'est plus plat du tout.
à cela s'ajoute une chaleur étouffante. Au bout d'une heure de marche on s'arrête à un "Pos" le pos 1. On fait une pause d'un quart d'heure, on nous donne à boire et on nous donne des bananes. Et hop, on repart. On marche à chaque fois une heure et on fait une pause. On marche en tout 8 heures.
8 heures d'efforts intenses, on ne puise même plus dans nos réserves... elles sont épuisées. On y va au mental. C'est très dur, et avec Ti on se demande sérieusement si on n'a pas sous-estimé le Mont Rijani. Nous ne sommes pas des marcheurs aguerris, on s'en rend vraiment compte.
Après 8 heures de marche sous une chaleur de plomb on arrive au cratère où nous allons passer la nuit. Les porteurs sont déjà arrivés, ils s’apprêtent à monter nos tentes. Tout est fourni : les tentes, les duvets, les tapis. En attendant l'installation, on monte un peu plus et l'on cherche un caillou où se poser pour admirer le coucher de soleil derrière le volcan.
Le spectacle est à couper le souffle, nous avons la tête dans les nuages. C'était très dur, mais ça valait le coup de monter jusque là. On est très fiers de nous, we did it !
On se régale et on prend plein de photos.
Le soleil se couche, on rejoint le camp pour aller savourer un délicieux "Mie Goreng", même à 2800 mètres d'altitude le Mie Goreng est délicieux. La fatigue se fait vite sentir et en plus la température a beaucoup baissé. Il doit faire 10° près du cratère. On ne fait pas long feu, on regagne nos tentes, pour un bon dodo.
On est réveillés à l'aube pour aller admirer le lever du soleil, on voit Bali et les Gili Island ! C'est un pur bonheur ! Pour nous la montée s'arrête ici, nous n'irons pas jusqu'au sommet. On dit au revoir à tout ce beau monde et nous redescendons. On se disait que la descente serait plus simple... HAHAHA... Eh bien non. Méfiez-vous ça tape sur les talons, ça tire les tibias. C'est aussi dur que la montée, par contre c'est un peu plus rapide.
On arrive un peu en lambeaux dans notre petit café du départ, on soigne nos petits bobos (eh oui une belle chute pour Ti... au moins ça m'a fait descendre plus vite). Un taxi vient nous chercher et nous ramène chez Michel. Là encore on ne fait pas long feu... une bonne douche, une petite fringale et au lit.