La Corse

Août 2014
40 semaines
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Et voici le moment de vous parler de notre île préférée à tous les deux, car nous y avons des racines. Ti est née sur l'île, et l'arrière grand tante de Ti était une figure de l'île.

La Corse est une île légendaire, car il s'agit surtout d'une terre sauvage, et les corses sont parfaitement adorables. On adore les villages, les trésors naturels, les routes sinueuses, les spécialités culinaires absolument dingues, l'accent corse, et tant d'autre choses. On vous encourage à vous perdre dans ses sinueuses contrées, mais méfiez vous, car comme disent les corses : A machja, ochji un ha ma ochji teni (le maquis ne possède pas d'yeux, mais voit tout)

Ce carnet est en fait la compilation des très nombreux séjours que nous avons fait sur la Corse. Au total, nous en sommes quasiment à 6 mois passés là-bas! Alors on en a des trucs à raconter sur l'île de beauté.

Pour s'y rendre, deux solutions, soit le bateau, qui part chaque jour du "continent", soit en France, soit en Italie, et qui vous amène dans une des grandes villes du Nord de l'île. On peut emmener sa voiture sur le bateau, et c'est ma foi bien utile, car sur la Corse, il n'y a aucun transport en commun.

Vous pouvez également vous y rendre en avion, dans un des 4 aéroports (pour 330 000 habitants, c'est du costaud). Par contre une fois arrivés, pas vraiment d'autre solution que de louer une voiture pour partir sur les merveilleuses routes de l'île.


Nous sommes fan du bateau, la traversée est magnifique ! 

Alors pour ce carnet, nous partons du village de Ti, Ghisonaccia, situé plein Est sur l'île, dans la plaine et tournons dans le sens des aiguilles d'une montre jusqu'au village de Ti, Cervione, finalement situé juste au dessus de Ghisonaccia.

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Plage de Pinia 


Ghisonaccia est une petite ville située en Plaine orientale. Elle est prisée des touristes, car elle se situe en bord de mer, on y trouve d'ailleurs de nombreux campings. C'est plutôt un lieu de passage entre Bastia et Porto-Vecchio, on ne s'y arrête pas pour sa beauté mais voici quelques endroits sympathiques à Ghisonaccia :

Que faire à Ghisonaccia ?

  • Prendre un bain de mer à Pinia. Pinia est une jolie forêt de pins bordée par 3,5 km de plage. Véritable havre de paix, la plage de Pinia se situe en retrait de l'agitation des campings. Après quelques brasses, et une séance bronzette, vous pouvez savourer votre pic-nic à l'ombre des pins et ça c'est coooool. Vous noterez que la plage principale s'appelle la "Vignale", très bel endroit évidemment, mais pas notre préférée.
  • Rencontrer le pistachier-lentisque : arbre majestueux située sur la commune, ce joyau vaut vraiment le détour pour les amoureux de la nature. Pour s'y rendre : l'arbre se situe à la jonction de la route nationale reliant Bastia à Bonifacio et de la route départementale 344 reliant la commune à Ghisoni - Lieu di Gattone. On peut s'y rendre à pied depuis le village, en prenant la petite route derrière l'église (route qui monte et qui descend rapidement, puis on traverse des champs merveilleux d'oliviers, jusqu'à arriver au pistachier). On arrive presque à Ghisonaccia-Gare par ce chemin, c'est une balade en plaine, avec une vue somptueuse sur les montagnes, on adore.
En haut le fameux pistachier, et en bas la vue sur les montagnes 
  • Savourer de délicieuses pizzas chez "Pizza-Pisto" : le petit resto se situe sur la route de la mer. Les pizza sont très bonnes, bien garnies avec un bon rapport qualité-prix. L'accueil y est très sympathique. (Il nous semble qu'il n'est ouvert que le soir)
  • Savourer un vrai moment corse au Campu Serenu (oui, bon, ok, c'est à Prunelli... ok ok) : une carte absolument géniale, blindée de super produits, un cadre soigné, un accueil souriant, vraiment à faire !
  • Boire des bières à la Tribbiera : large choix, chouette ambiance !
La plage de Ghisonaccia

Si vous êtes à "Ghiso", prenez donc la route vers le nord vers Bastia, et à environ 5km, prenez à droite, direction l'étang d'Urbino. C'est une étendue d'eau dans les terres, une espèce de petite merveille de calme et de nature. On vous recommande d'Aller admirer un coucher de soleil à l'étang d'Urbino : armez-vous de votre appareil photo pour immortaliser le coucher du soleil, puis aller dîner au restaurant de l'étang. On vous conseille les moules, elles sont délicieuses. (Ah oui, armez-vous aussi de votre spray anti-moustiques ! ). On vous recommande également la visite du ciel en paramoteur, c'est un moment incroyable.

L'étang d'Urbino et au milieu le restaurant

PS : on va tenter de vous apprendre à prononcer les noms des villages en corse pour ne pas passer pour un Pinzutu, alors pour cette première étape, on dit tout simplement Ghiso (prononcer "Gui-Zoo"), ou Ghisonachhh'''

Merci bien Ti, mais c'est quoi ça un pinzutu ?

Alors sachez que si quelqu'un vous dit que vous êtes un Pinzutu (vous entendrez "Pin'soute"), il faut le prendre bien et le prendre mal. Il faut le prendre bien car ça veut dire que vous n'êtes pas de l'île, jusque là rien d'anormalement odieux.

Mais pour la petite histoire, les soldats de Louis XV, qui ont occupé la Corse du 18ème siècle, portaient des chapeaux pointus à trois pointes. Pointe en corse se dit "Pinzutu", d'où ce nom, donc c'est un peu le synonyme d'occupant... Mais rassurez vous, les corses sont parfaitement adorables, ce n'est que pour vous taquiner.


Cela vous sera régulièrement rappelé sur votre route. En Corse, on parle LE CORSE (non mais.) 
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Le petit village de Ghisoni 

Ghisoni était le village historique de cette partie de la plaine. Le lieu de Ghisonaccia n'était qu'un lieu de transhumance pour les bergers, jusqu'en 1845, où les deux villages furent séparés.

Ghisoni est de ce fait beaucoup plus typique, les bâtiments sont plus anciens, et de fait le village a beaucoup plus de charme. On y accède depuis Ghisonaccia après 29km (dont une ligne droite interminable, puis une route torturée pour monter jusqu'aux 650m de Ghisoni).

De ce village partent des routes de montagne absolument merveilleuses, qui donnent des vues imprenables sur les cols de la région, et sur l'immensité de la plaine orientale.

Nous avons fait, au départ de Ghisoni, la randonnée dite "des Pozzi"

Cette randonnée est considérée comme de niveau "moyen", et dure 5h aller/retour.

Le départ s'effectue depuis le col de Verde, situé à environ 20 minutes de voiture de Ghisoni, en suivant la route principale. Là, on laisse la voiture, en partant du refuge de Verde, on prends le GR direction l'Ouest.

La route du col de Verde et ses rares habitants 

Là, on est parti pour 1h30 de marche, à suivre les fameux traits blancs et rouges des sentiers de grande randonnée. Cette première partie comporte 3 zones : dans un premier temps, on monte un sentier rocailleux pendant environ 30 minutes, puis on descends dans une forêt pendant 20 minutes pour arriver sur un petit pont de bois qui enjambe une rivière. Là commence une graaaaande montée d'environ 45 minutes, un peu raide, jusqu'au plateau. A noter que lors de notre montée, nous avons eu la délicate surprise de trouver un ENORME arbre couché en travers du GR, le rendant impraticable, et nous avons du tailler à travers champs pour retrouver le GR un peu plus loin.

La nature nous accompagne tout au long de la randonnée... C'est un vrai bol d'air 

Arrivés sur ce plateau, il est possible de se restaurer à une petite bergerie située à cet endroit, endroit magnifique. Sur le flanc droit du bâtiment, vous trouverez une source d'eau fraîche absolument délicieuse, qui fait un bien fou après cette montée vertigineuse !

Par la suite, il faut prendre le chemin qui indique la direction des pozzis (inscrit sur des rochers et des panneaux derrière la bergerie), à l'Ouest. On quitte alors le GR, qui lui part au Nord Est. Au bout d'environ 1h de marche, entre les hêtres et les zones de plein soleil (!!!), on finit par rejoindre une autre bergerie, toute aussi magnifique, et sur les hauteurs au dessus de cette bergerie, se trouvent les 3 plateaux (qui se suivent, en montant) de pozzis (qui signifie "puit"). Là, on enlève chaussures et chaussettes, et on profite de ce merveilleux tapis de gazon, et de l'eau limpide et fraîche qui serpente entre ces aplats verdoyants.

L'auberge des Pozzi, et les Pozzi... Un enchantement total 

Pour rentrer, on prends tout simplement le chemin dans l'autre sens, direction le col de Verde

Petit point grammaire, on ne dit pas Ghisoni (Guizoni), mais Ghisonn', et on ne dit pas les Pozzi, mais les Pozz' 😀

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Sulinzara est une petite commune située à mi-chemin entre Ghisonaccia et Porto Vecchio, un vrai petit havre de paix les pieds dans l'eau. On y trouve toutes les commodités, et la balade sur le port est un vrai endroit à connaître.

Pour la dégustation, il faut aller manger des glaces, des glaces et encore des glaces le long du port le soir. Deux glaciers s'y livrent une guerre sans merci, à savoir le glacier du port, et a Marina. Le truc chouette, c'est qu'ils font la course à celui qui fera les plus grandes coupes glacées, et là, on en prend pour son grade, c'est cadeau !

Bon, en plein été, Sulinzara est un peu blindée de touristes, mais finalement un peu comme toute l'île. Notre astuce : venir déambuler le soir tard sur le port, et profiter de l'air marin, bien chaud.

Sari

En montant la route qui part à l'intérieur des terres au dessus de la ville, on se dirige vers le petit village de Sari. Vous y trouverez un monastère tellement calme qu'on en a les oreilles qui bourdonnent, où les soeurs font de l'artisanat vraiment superbe, mais aussi, au bout du bout du village, un panorama, vraiment splendide.

On voit jusqu'à l'étang d'Urbino ! 

Petit point qui peut vous poser question : sur la route pour arriver à Sulinzara, juste après le petit village de Travo, vous allez longer environ 3km de barbelés qui font peur, et un graaaaand portail qui fiche tout autant la trouille. Il s'agit de la base aérienne 126-Solenzara (donc gérée par des Pinzutu, vu comment ils l'ont nommée).

Elle date de 1944 et a été construite par les américains pour soutenir le débarquement de Provence. C'est maintenant une base aérienne de l'armée de l'air et de l'OTAN, qui est une des plus importantes positions de l'armée en Méditerranée. Elle a notamment été très utilisée lors de l'intervention de la France en Lybie en 2011, mais aussi des guerres de Bosnie et du Kosovo.

On peut voir la piste atterrissage depuis le panorama de Sari.

Le monastère, la vue sur Sulinzara et la brume qui embrasse les fameuses aiguilles de Bavella

Et donc, vous l'avez compris, Solenzara s'appelle en fait Sulinzara en corse, à prononcer Sulinzar'

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Les aiguilles de Bavella 

Au rond point de l'entrée Nord de Sulinzara, on prends la direction de Zonza, et en avant pour des routes sinueuses qui vont vous faire pénétrer au coeur des aiguilles de Bavella, et si vous allez au bout du bout vous arriverez au col de Bavella, à 1 218m d'altitude. Le massif lui culmine à 1 899m. Comme son nom l'indique, c'est un paysage fait d'aiguilles de toutes les couleurs. La plus grande s'appelle la Punta di u Furnellu, et mesure 900m de haut (eh beh !).

Ce qui est merveilleux sur ce site, c'est de profiter de tout ce que la nature nous offre, notamment l'eau. Il y a de nombreux spots de baignade, de canyoning, notamment aux cascades de Polischellu, pour se ressourcer dans une eau pas mal fraîche, et des fois faut avoir que ça fait du bien. Vous pourrez ainsi dire que vous vous êtes baignés en haute Corse ET en Corse du sud en même temps, car le cour d'eau, la Solenzara, est la limite géographique entre les deux départements.

Point que nous n'avons pas encore fait, à Zonza se trouve un des plus gros arbres de France. Il s'agit d'un châtaignier de 14m de tour de taille ! Un record ! Promis on va aller le voir pour vous le montrer.

Au fait, on ne dit pas Ba-Ve-La, mais Bavell', hein.

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Porto Vecchio, que les corses appellent délicatement Po-Vo, est une des villes les plus douces de l'île ! Vous pourrez à loisir profiter du centre ville (blindé en été, voir archi mega super over blindé), du port, ou évidemment des plages qui maillent cette merveilleuse partie du littoral. Nous y passons systématiquement, et voici ce que nous vous recommandons :

  • Flâner dans les boutiques qui s'égrainent tout du long de la rue principale
  • Manger des yaourts glacés chez YoPoVo, parce que bon hein, il fait quand même sacrément chaud
  • Prendre un petit dejeuner au bord du port de plaisance
Po Vooooooooooooooooo 

Point culturation :

Porto Vecchio existe depuis le 3ème millénaire avant JC, et on y trouve encore des vestiges sur le site de Torre, car les premiers habitants étaient les torréens (c'est quand même bien fait).

Le nom de "vieux port" vient des grecs qui l'ont bâti au 6ème siècle avant JC.

Nous vous invitons surtout à flâner dans la vielle ville, à se perdre dans les remparts, le soir au coucher du soleil.

On est pas bien là ? 

Accessoirement, c'est une ville où vous pourrez trouver absolument toutes les commodités, magasins, grands magasins, etc...

Comme dit plus haut, certains corses appellent cette ville Po-Vo, mais les gens normaux se contenteront d'un tout à fait normal Porto-Vecch' (prononcer PortoVek), et les puristes diront Portivechju, à prononcer "Porti vekhou".

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Située entre Porto-Vecchio et Bonifacio, la Rondinara est une plage splendide, une des plus belles de Corse. Une plage de sable fin et d'eau turquoise... qui est victime de son succès.

Pas vraiment de mot qui viennent pour parler d'une telle merveille. 

Répertoriée dans tous les guides, la plage est surpeuplée de juillet à août ! Les serviettes sont collées les unes aux autres, il y a un restaurant juste devant bof bof pour l'intimité, impossible de faire abstraction de tout ça ! Si vous voulez profiter de l'endroit à cette époque de l'année, il suffit de longer la baie à pied et derrière le maquis vous trouverez d'autres petites baies magnifiques et vraiment pas surpeuplées. On croirait que personne ne s'y aventure, c'est le Paradis !

Accessoirement, et pour renforcer le caractère naturel du site, vous aurez certainement le plaisir de partager la plage, et peut être votre serviette, avec des vaches. Voilà, il fallait qu'on vous en parle.

Attention chers amis,

Il est impossible d'accéder à cette plage autrement que par la route (sauf si vous êtes en bateau). Vous suivez alors la route, qui vient depuis la route Porto-Vecchio - Bonifacio, en suivant les indications "Rondinara". Vous aurez la délicate surprise d'arriver à un cul-de-sac, qui est l'entrée du parking ! Aucun moyen de se garer autre part, c'est un peu le monopole de l'accès à la plage. Aux dernières nouvelles, pour se garer, cela vous en coûtera 5€... Et toute sortie est définitive 😦

Si l'envie de ne rien glander du tout vous prends à nouveau, nous vous invitons chaleureusement à faire la tournée des plages du coin, parmi lesquelles la plage de Palombaggia, la plage de Pinarellu, ou Santa Giulia.

Maintenant que vous êtes costauds en prononciation, vous aurez tout de suite compris qu'on dit Rondinar', Pniarell', et Palombagg'

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Notre ville préférée en Corse. C'est l'étape incontournable si vous séjourner en Corse. Nichée sur une falaise, Bonifacio est un petit havre de paix.

La ville détient un record, car c'est la ville la plus méridionale de la France métropolitaine. Elle se situe en regard direct de Santa Elena, en Sardaigne, que l'on voit très nettement. Cette ville tient son nom de Boniface II de Toscane, qui lui donna son nom actuel au 9ème siècle de notre ère.

La cote escarpée, qui semble porter la ville 

Depuis notre rencontre, nous ne passons pas un jour en Corse sans penser à Bonifacio !

A Bonifacio, il faut se promener dans les petites rue de la Citadelle, faire la tournée des magasins qui surplombent la falaise, se promener sur le port, visiter le cimetière qui surplombe la mer, admirer la Sardaigne depuis la falaise, jouer à la pétanque sur le terrain qui a une vue merveilleuse sur la baie.

Petit point culture, on ne boit pas d'eau gazeuse en Corse, on boit de l'Orezza (prononcer "Orezz") 

Car en effet, si vous marchez jusqu'au bout de la ville haute, vous pourrez déambuler dans le cimetière marin, juché seul face à la mer. Vous passerez notamment devant l'école, qui doit être l'école avec la vue la plus dingue du monde. Vous aurez alors une vue époustouflante sur tout le port d'un côté et sur le détroit de l'autre côté. Vous pourrez ainsi, si vous êtes balèzes, voir le gouvernail de la Corse, et le grain de sel (on vous laisse les chercher, ça vaut tellement le coup !)

Certainement le cimetière le plus paisible qu'on a jamais vu... 

Pour admirer la vue autrement on vous conseille une randonnée en jetski, ça vaut le coup on en prend plein la vue ! On a loué des jetskis chez Extrême Sud Jet. Nous avons pris la grande rando (taille : gue-din, longueur : maximum, sensations : top moumoutte), 2h de pur jus (pour 200€, soit le bras gauche tout de même). Au programme : les deux grottes célèbres, le golfe de Sperone, les îles Lavezzi, l'île Cavallo (on vous en reparle en bas après).

Et voilà, 80km/h sur l'eau, easy right 

Pour manger, nous ne sommes pas adeptes des tetra-palanquées de restau attrape touristes qui maillent cette petite merveille de ville, mais nous vous en recommandons tout de même deux:

  • Le Fondago
  • Chez AngeN'hésitez pas, mais alors vraiment pas, à goûter les aubergines à la bonifacienne, c'est un délire total.

Pour vraiment écarquiller les yeux plus de raisons, et nous l'avons fait en jetski comme vous avez pu le voir, vous pouvez vous rendre, dans le détroit, sur l'atoll incroyablement sauvage des îles Lavezzi... Un pur paradis. Vous ferez également la connaissance de l'île de Cavallo, aussi dite l'île des milliardaire. Impossible de vous dire qui y habite et ce qu'il s'y trouve, car personne n'est autorisé à s'y rendre.On peut s'y rendre en bateau, depuis le port de Bonifacio, qui vous emmène le matin et vous ramène le soir. Ahem, prenez de la crème solaire, car il n'y a pas d'arbres pour se protéger.

La ville la plus photogénique de l'île !!! 

Hep ! Le point corse : on dit Bunifaziu, à prononcer "Bounifazz"

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Ajaccio est le siège de la collectivité territoriale de Corse, c'est en gros la région, mais pas pareil. La Corse bénéficie d'un statut particulier.

Très accessoirement, il faut savoir qu'Ajaccio fût la première ville libérée pendant la seconde guerre mondiale, et c'est une action pure corse ! Bravo les gars !

On vous passe les détails, que vous pourrez apprendre au gré de vos balades, mais il faut savoir que c'est la ville qui a vu naître Napoléon, et elle en conserve toute la fierté. Vous pourrez donc vous balader à loisir Cour Napoléon, Quai Napoléon, Avenue du premier Consul, Cour Lucien Bonaparte, dans les jardins de l'Empereur, rue d'Iena, avenue de la Grande Armée, Place d'Austerlitz, ou rue de Wagram. Quand on aime, on ne compte pas.

On a passé plusieurs fois petits séjours à Ajaccio. Evidemment, la ville est grande, donc la liste des choses à faire est longue comme le cour Napoléon.

Nous avons notamment visité le petit marché local corse, qui est très sympa. On y trouve des fruits corses et légumes corses, de la charcuterie corse, des fromages corses, des biscuits artisanaux corses, des confitures corses, et des corses, qui parlent le corse (ahah)

Bref, on est repartis bien chargés.

On a visité le musée de la maison Bonaparte. On fait le tour rapidement, mais c'est très instructif d'autant que c'est une figure de la ville (corse), donc c'est à faire !

Nous avons fait un tour à pied sur la route des Sanguinaires aussi. Alors les îles Sanguinaires, c'est un chapelet d'îles qui longe la côte à l'Ouest de la ville, à la sortie de la baie. Il y a au bout de ce petit chemin une petite terrasse, corse, qui s'appelle I Sanguinari. Nous y avons pris un verre au coucher du soleil, et là on a vraiment pas eu un métier facile.

L'extrémité dite de la "Parata"... Une pure merveille 
La vue sur la pointe de la Parata, et sur les îles Sanguinaires, une bière à la main
Ceci est l'Assemblée de Corse (pleine de corses)

A faire également :

  • Aller manger des pizzas de dingo ouf malade mental au Papacionu (attention, il faut biiiien réserver avant). Pour ceux qui veulent tester avant d'y aller, sachez qu'il y a un papacionu à Paris, et il déchire tout autant !
  • Aller se goinfrer, se baffrer, se gaver, se sustenter, nager en plein délire dans la vitrine de la boulangerie Galeani, véritable institution de la rue Fesch !
  • Manger le menu corse au restaurant Da Mama ! On a cru l'espace d'un instant à un attrape touriste, mais il n'en est rien ! Plats copieux et délicieux, on y va on y va on y va !
  • Manger des burgers et des super plats au Lodge, sur le port. Un poil plus cher, mais géant !

Allez on en a pas marre : on ne dit pas A-JA-XIO, mais ça s'écrit Aiacciu, donc on prononce Ayach'ou

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Nous n'avons fait que quelques petites haltes à Corte (d'ailleurs on dit Corti, hein), et nous ne savions pas trop où le mettre sur notre tour de Corse, mais on ne peut pas parler de la Corse sans parler de la ville du patron.

Là il faut un point histoire :

Corti est La ville du coeur de la Corse, et c'en est la capitale historique et culturelle. Elle fut choisie par Pascal Paoli comme capitale de la Corse indépendante au 18ème siècle.

Pascal Paoli fût le chef de la nation corse indépendante, opposé à la France, c'est une des plus grandes figures de l'histoire de Corse. Il faut noter que Pascal Paoli a initié la "Constitution Corse", adoptée par l'île en 1755, ce qui en fait la première constitution démocratique de l'histoire moderne. Et Biiiim

A noter que son engagement à cette époque a fait le tour du monde, et plusieurs ville, notamment aux USA, portent son nom. Et Re-Biiim !

Corti est donc une ville qui porte haut et fort l'identité du peuple corse, évidemment à travers les nombreuses allusions à Pascal Paoli, qui trône notamment au centre de la ville. La ville est au creux d'un vallon verdoyant, et présente des paysages vraiment majestueux.

Corti est également le siège de l'université de Corse. Bâtiment odieux, mais engagement politique très fort. C'est la seule université de l'île, et c'est le seul endroit au MONDE où l'on peut passer une licence de Corse.

Nous vous conseillons surtout, surtout, de monter à la Citadelle de Corti, pour admirer la vue majestueuse sur la ville et sur toute la vallée.

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Nous sommes un peu rentré dans les terres avec cette petite virée dans les montagnes. Après Corti, prenons la route des hauteurs, jusqu'à un petit endroit qui réponds au doux nom de Sidossi. Sidossi est un mini village accolé à la commune de Calacuccia, qui compte quand même 285 habitants. Ce chapelet de villages appartient à la micro région du Niolo.

Mais Ti, il y a quoi à voir au Niolo ?

Eh bien Ti, il faut surtout profiter de la douceur de la montagne, des produits locaux, et de la vue imprenable sur le Monte Cinto, le plus haut sommet de Corse, avec ses 2 706m

Le village de Sidossi surplombe un lac artificiel donnant sur un barrage. Et la vie est si douce que les bergers laissent leurs troupeaux se balader tranquillou un peu partout. La détente par pleins camions.

En haut à gauche le lac (un peu à sec en été), et à droite et en bas, des riverains 

De ce camp de base nous partirons pour la randonnée du lac de Nino

Nous sommes donc partis depuis la maison forestière de Poppaghia (mais il y a beaucoup d'autres choix, nous avons choisi celui ci), à environ 14km de Sidossi, et en avant pour un bon 4h de marche. D'abord une petite heure et demie en forêt dans une pinède, puis deux bonnes heures et demies de grimpette sur un coteau rocailleux.

Et en arrivant sur le plateau, à un peu plus de 1 700m d'altitude, le spectacle est époustouflant. Une immense pelouse verdoyante, sur laquelle paissent quelques chevaux sauvages, autour d'un lac limpide et sublime.

A couper le souffle 

Nous rentrerons finalement le soir, des images plein la tête, des courbatures plein les jambes, et pourrons, grâce à notre merveilleux hôte, reprendre des forces autour d'un repas de mets locaux à tomber à la renverse.

PS : on dit pas Ci-Do-Ci, on dit Sidoss'

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Retour sur la côte ! On poursuite notre petit tour vers le Nord, et paf, on stoppe à Cargèse.

Elle a pas une histoire particulière cette ville ?

Bien joué Ti ! Cargèse est un des berceaux du nationalisme corse, mais c'est aussi et surtout le lieu de refuge, au 17ème siècle, des grecs du Péloponnèse fuyant les turcs. L'accueil à leur arrivée fut disons mitigé, mais à la fin du même siècle, le gouverneur de l'île leur attribua ce territoire, où ils édifièrent un village. C'est pour cette raison que beaucoup de corses de Cargèse ont un nom de famille en -acci. Et c'est également pour cette raison que deux églises catholiques se font face dans le village, une grecque et une latine.

Au milieu l'église latine (prise depuis l'église grecque), à droite la grecque (prise depuis l'église latine)

Au delà de toutes ces belles considérations, Cargèse est une ville splendide. Maillée de plusieurs plages vraiment idylliques, le centre ville est tout mignon tout plein, mais surtout les paysages sont féeriques. on vous conseille une petite terrasse au top pour le coucher du soleil, au Nord du village.

Hep Hep Hep, on a des spots de ouf à vous faire partager :

  • Pour manger et dormir : on vous recommande le Mandriale, méga coup de cœur de dingue. Un endroit tout neuf, un accueil au top, et surtout une cuisine pas chère et archi locale (ils font leur propre viande)
  • Pour manger les glaces les plus dingues de dingue, c'est chez Pierre Geronimi que ça se passe (bon, c'est à Sagone, à quelques kilomètres). Au menu, des glaces aux meilleurs produits locaux tels que le melon, le miel, le safran, les plantes sauvages, les amandes et pistaches, mais aussi des trucs plus déjantés tels que eau de mer, anchois, moutarde, oignons confits, et toujours de nouvelles choses à découvrir.On peut même demander des salades-repas, accompagnées de glace. Une tuerie.
  • Le canyoning : pas à Cargèse exactement, mais un parcours de canyoning avec un guide au top, j'ai nommé Boubou !
Cher monsieur Geronimi, nous aimons beaucoup ce que vous faites 
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Prenant Cargèse comme camp de base, nous partons un matin sur un bateau semi rigide à la découverte du nord de la côte.

Nous arrivons d'abord sur les rives de la réserve de Scandola, puis après une halte dans le très beau village de Girolata (accessible uniquement en bateau, sinon 4h de marche... Il paraît que le facteur a des super bons mollets), en avant pour les calanques de Piana. Bon, les photos parlent mieux qu'un long texte.

Puisqu'il faut quand même un peu expliquer, les calanques de Piana sont des formations géologiques de roches plutoniques, sorte de granit rouge, qui donnent l'impression d'avoir été taillées à la main. Ces calanques sont à quelques encablures de la réserve de Scandola, qui est une réserve naturelle classée au patrimoine mondiale de l'Unesco. Ce fût le premier site de France dédié à la préservation du patrimoine naturel à la fois terrestre et marin, absolument interdit aux piétons, accessible uniquement par la mer.

C'est à faire impérativement. Ces roches rouges qui plongent dans une mer turquoise claire comme du cristal donnent une impression de majesté et de pureté que nous n'avions jamais ressentie auparavant. Une immense émotion.

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 Saint Florent

Saint Florent est une fabuleuse ville historique située tout au nord de l'île (au pied du cap). Une ville vraiment merveilleuse, où rien que la balade à pieds est une petite merveille !

De Saint Florent on peut prendre un bateau (un peu une bétaillère en été), pour environ un quart d'heure, qui nous amène jusqu'à l'embarcadère du Lotu. Déjà là il y a une plage vrrrrraiment pas horrible. Mais si vous avez une demi journée devant vous, prenez donc, selon vos envies, le chemin qui traverse le désert, ou celui qui longe la côte, marchez environ une heure jusqu'à la place de Saleccia. Et là, ramassez vos bras tombés au sol, vous êtes sur ce qui est certainement la plus belle plage de toute l'île. Un sable blanc, fin, qui s'étale le long d'une mer d'un turquoise incomparable. En été il y a un peu de monde, mais hors saison, là on touche le paradis du bout des doigts.

La balade le long de la côte 
A gauche la fin du chemin côtier, et à droite la plage de Saleccia 

Et comme on vous rabâche les oreilles avec ça, sachez qu'on ne dit pas Saint Florent, mais San Fiurenzu, que vous pouvez sans difficultés prononcer "Sanne Fiou Renne Z' "

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Bastia, deuxième plus grande ville de l'île, regorge de trésors cachés. Nous n'avons pas encore totalement écumé cette ville, donc nous étofferons cet article plus tard, mais parmi ce que nous aimons, une simple balade le long du port de plaisance, la place Saint Nicolas, trouver des portefeuilles de gens qui viennent de mon village en Normandie (ah ouais ?), manger des glaces au Nuciola, et regarder les touristes qui prennent le bateau pour rentrer sur le continent niark niark niark.

Pour se baigner, la plus belle plage de la ville est la plage de l'Arinella.

Notre coup de cœur ? La balade sur les hauteurs de la ville, dans le quartier de la citadelle. Sans commentaires.

A quelques kilomètres sur les hauteurs de Bastia se trouve le petit ma magnifique village de "San Martino di Lota", que nous avons pu arpenter. Un vrai petit écrin niché dans la montagne, qui offre une vue splendide sur la baie de Bastia, et sur le cap Corse.

Avec une déco en pattes de sanglier, vraiment... bah en fait y'a pas de mot 

Point corse : on dit Bastia, en aspirant le a à la fin. ça fait un truc genre Bastihh

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Ahhhhhhhhhhh... Le cap corse.... Nous avons pris la voiture un soir jusqu'à la petite ville de Macinaggio.

La route qui longe la côte depuis Bastia est un enchantement. On passe de crique en crique, et on profite de chaque nouveau paysage, comme si le temps s'était arrêté.

Après un repas absolument parfait au restaurant Osteria di u Portu et une nuit dans une chambre vraiment superbe à l'hôtel Marina d'Oro, nous avons repris la route plein nord le lendemain matin, pour faire le tour du cap.

On passe notamment, et de manière incontournable, par la route de Rogliano tout au nord, et si on s'y arrête, des dizaines de petits sentiers vont jusqu'à la mer. Il y a certes un peu beaucoup énormément de vent, mais la balade est somptueuse.

A gauche le port de Macinaggio, à droite la route de Rogliano 

Et le passage au Moulin Mattei est incontournable. Vous savez, ce moulin où il est écrit en énorme dessus "Cap Corse Mattei", que l'on voit quand on arrive en bateau. C'est un spot merveilleux pour avoir une vue sur tout le cap.

La vue depuis le moulin Mattei, et le moulin Mattei 

Nan mais atta atta atta, c'est quoi ça le cap corse Mattei ?

Eh bien Ti, il s'agit d'une recette du 19ème siècle, c'est du vin auquel on adjoint un mélange de quinquina, oranges, et aromates. ça fait un peu alcool de vieux dit comme ça, mais c'est vraiment bon !

Sur la suite de notre route, nous découvrirons le coup de coeur, Centuri. Un petit village de pêcheur tout en étages, jusqu'à un mini micro port tout en bas, autour duquel une guirlande de terrasses. Un vrai petit bijou

bon, le temps était un peu couvert, mais malgré cela, c'est un endroit vraiment superbe 

Et nous reprenons la magnifique route pour longer le cap sur son flanc Ouest, et redescendre jusqu'à son pied. Nous monterons alors vers l'Est, à travers la montagne, et notamment la ville de Patrimonio, célèbre pour son vin, jusqu'au col de Teghime. Ce col est connu car il porte un mémorial dédié aux goumiers marocains, bataille cruciale pour la libération de Bastia en 1943. Un endroit sublime d'une part, mais très émouvant aussi.

A gauche la route du cap, à droite le mémorial du col de Teghime 
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Lorsque l'on fouille dans l'arbre généalogique de Ti, on retrouve son arrière grand mère, qui était originaire de Cervione, ce qui fait de lui un corse également finalement !

Le village de Cervione est, un peu comme Ghisoni, situé à 476m au dessus du niveau de la mer, et a lui aussi son petit village situé au bord de la plage, tout en bas de la plaine, et une longue plage de sable fin. Le village est comme accroché à flanc de montagne, et la seule rue qui le traverse est maillée de maisons superbes. Rien que la balade dans le village suffit.

Point généalogie : si vous passez dans le village, devant l'église, vous noterez une grande photo en noir et blanc sur un panneau d'information. Sur cette photo, les habitants du village, attablés devant un bâtiment. A l'étage du bâtiment, trois femmes à la fenêtre, eh bien celle de droite est l'arrière grande tante de Ti !

Cervione, nous y passons à chaque fois pour le ravitaillement. C'est en fait la capitale de la noisette (c'est ti pas dingue ça), et donc les produits dérivés en pagaille se pressent sur les étals, notamment à la fête de la noisette, qui a lieu tous les ans en Août. Au menu, des gâteaux cuits, frits, de la farine, des bonbons, mais surtout, surtout... La Nuciola. Quand on y goûte une fois, on ne remange plus de cette très connue marque de pâte à tartiner bourrée d'huile de palme. Et toc.

Un bon petit lever de soleil à Cervione, ça remet les idées en place.