La lecture des carnets d’une ornithologue française publiés sur myAtlas est à l’origine de la réalisation de ce fantastique séjour ornithologique à Abéné…
Du 15 au 21 avril 2022
7 jours
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Une semaine d’ornithologie pour me déposer en nature après mon séjour de coopération au Sénégal… C’était l’idée de départ de ce « séjour ornithologique » qui s’est précisée suite à la lecture des carnets d'une ornithologue française partie à la découverte des oiseaux de Casamance en 2020 et 2021 (https://www.myatlas.com/tess4756/abene-casamance-2020 et https://www.myatlas.com/tess4756/retour-en-casamance-abene-octobre-2021).

En attendant la tombée des restrictions aux « voyages non-essentiels » de la pandémie COVID-19 et l’autorisation de partir en mission de mon ONG de coopération (https://www.casira.org), j’ai exploré la documentation sur les oiseaux de Casamance (dont l’intéressante base de données d’APALIS https://oiseaux-casamance.com/accueil.html ) et contacté Patrick Tourneur, propriétaire de l’hôtel Atlantic Abéné (https://www.atlanticabene.com/) et guide ornithologique fortement recommandé par ma référence française de myAtlas. Merci encore Tess4756!

L'information fournit par Patrick a permis de planifier facilement mon séjour et comme ce n’était pas la haute saison en Casamance, j’ai pu finaliser ma réservation et l’achat de mes billets d’avion Dakar-Ziguinchor une fois installée à Mbour pour ma mission. Une collègue coopérante qui souhaitait également aller en vacances en Casamance à la fin de notre mission s’est jointe à moi pour quelques jours à Abéné. Le 15 avril au matin, nous nous sommes donc envolées à la rencontre des oiseaux de la Basse Casamance!


Contexte géographique

La Casamance est située au sud du Sénégal, entre la Gambie et la Guinée-Bissau. Elle tire son nom du fleuve Casamance qui la traverse. La Casamance est considérée comme le grenier du Sénégal. C'est là qu'on trouve le plus d'arbres fruitiers et de rizières, la pluviométrie y étant nettement plus importante que dans le reste du pays. Les conditions climatiques et la variété des cultures ont fait d'ailleurs de cette région une terre d'accueil pour de nombreux Sénégalais fuyant la grande sécheresse de 1973.

La Basse Casamance, ou région de Ziguinchor, constitue la partie côtière de part et d'autre de l’estuaire du fleuve Casamance. La ville de Ziguinchor, chef-lieu de la Casamance, se situe au bord du fleuve à environ 70 km de l'océan Atlantique. La Moyenne et la Haute Casamance correspondent pour leur part aux régions en amont du fleuve qui s’étendent jusqu’au Sénégal Oriental.

Contenu de Mon Atlas

Ce carnet présente un compte-rendu chronologique de mon séjour à Abéné et des excursions ornithologiques effectuées. Ces dernières sont documentées à partir des listes d’observation publiées en temps réel avec l’application mobile de la base de données mondiale eBird (https://ebird.org/region/SN-ZG/hotspots) et l’ensemble du carnet est illustré de mes photos favorites.

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Vol Dakar - Ziguinchor sur Air Sénégal (50 minutes)

Dernière course en taxi de M’bour vers l’aéroport de Dakar avec Omar, le sympathique taximan côtoyé tous les jours au cours des cinq dernières semaines pour mes déplacements entre le Gîte-école (https://giteecole-mbour.com/ ) et le Centre pour une enfance Sénégal (https://pouruneenfance-senegal.com/ ) où se déroulait ma mission.

Un vol sans histoire et fort agréable pour découvrir en vue aérienne les paysages parcourus sur les routes de la Petite-Côte.

Après avoir survolé la Petite-Côte et un corridor de nuage atlantique, la verdoyante Casamance apparait!
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Transfert vers Abéné avec le taximan Bass

L'itinéraire vers Abéné emprunte différentes chaussées qui ont toutes en commun d'être en construction et/ou passablement cahoteuses. Bass est un chauffeur hors pair et répond à nos questions tout au long des deux heures du parcours. À 10 minutes de notre destination, nous bifurquons sur une piste étroite qui conduit directement à l’Atlantic Abéné en évitant le village. Bass appelle Patrick pour lui annoncer notre arrivée imminente et voilà, nous y sommes, dans un petit paradis perdu à l'autre bout du monde!

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Accueil et installation dans une des chambres de la grande case à impluvium

Patrick nous fait faire le tour du propriétaire et Moussa, le cuisinier et concierge de l'hôtel, nous conduit à notre chambre dans la grande case à impluvium. Ce bâtiment moderne est inspiré des cases typiques en torchis des Diolas de la Casamance. Il s’agit de bâtiment circulaire dont les pièces sont construites en cercle avec un patio rond au milieu. L’eau de pluie est recueillie dans un plateau au centre du bâtiment et s’écoule par un trou dans une citerne souterraine. Les cases à impluvium restent fraîches par temps très chaud grâce à l'évaporation de l'eau et l'ouverture dans le toit crée un puits de lumière éclairant le centre du bâtiment.

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Déjeuner (dîner) sur la terrasse-restaurant

Après avoir engouffré ma platée de crevettes (et celle de Suzanne qui avait oublié de mentionner son allergie…), nous sommes prêtes à partir explorer notre nouveau domaine casamançais!

Un espace agréable pour manger et relaxer dont nous avons profité en toute quiétude, étant les seules clientes de la semaine.
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La dune boisée qu’on traverse pour descendre sur la plage est occupée par d’anciens bâtiments faisant partie du domaine hôtelier 
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Marche sur la plage jusqu'au village d'Abéné à environ 1 km de l’hôtel

Pêcheur à la ligne 
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Méduse, raie,  😉 d’un coquillage, organes d’un poisson, couteau et diodon.
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Flotte de pirogues d’Abéné 
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Restaurant de la plage affecté sérieusement par l’érosion côtière et tour de guet des pêcheurs.
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 La plage pratiquement déserte près de l’hôtel devient un peu plus animée aux abords du village.
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La rue principale d’Abéné. 
On ne peut pas se perdre à Abéné… 

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Liste d’observations

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Après le petit-déjeuner, nous partons à pied avec Patrick en direction d’une zone humide asséchée, en empruntant des sentiers sablonneux qui longent des potagers.

 Le sympathique Rocky, qui nous observe depuis notre arrivée hier, nous accompagne sagement pour une bonne partie du parcours.
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Chouettes boules de Noël accrochées au Parkia biglobosa (nété, arbre à farine) 
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😉 à tess4756 qui a photographié le même palmier chargé de nids de tisserins lors de son séjour de 2021… 
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Délicieux petits fruits dans un écrin de velours trouvés le long des sentiers :  le « Solom » ou Tamarinier noir. 
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Une ancienne sablière…
… qui abrite probablement le nid du Martin-pêcheur pygmée.
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Superbe sous-bois de Crotons et orangeraie
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. Goûteuses pommes de cajou, très désaltérantes. Le fruit de l’anacardier est surtout connu pour sa précieuse noix de cajou.
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Liste d’observations

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Ce matin nous nous rendons avec le pick-up de Patrick à l’extrémité du village de Kafountine, à une dizaine de kilomètres (20 minutes) au sud d'Abéné. On observe le long de la route un grand nombre de camions réfrigérés en attente des cargaisons des pêcheurs de Kafountine. Depuis quelques jours, une pénurie de carburant à l’échelle du pays empêche de plus en plus de pêcheurs de sortir en mer. En plus d’avoir ralentie la reprise tant attendue de l’activité touristique post-pandémie, la guerre en Ukraine à des répercussions sur l’approvisionnement en pétrole de plusieurs pays africains.

 Près du port de Kafountine
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Nous poursuivons à pied vers le lac Sitokoto, à son plus bas niveau à cette période de l’année. Ce point d’abreuvage pour le bétail attire plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques. Je rêve depuis des mois de voir la singulière Ombrette africaine, c’est ici que j’ai rendez-vous avec elle…

Une Ombrette se profile dans le paysage dès notre arrivée… 
Ligne d’Hérons garde-bœufs en attente de leur garde-manger sur pattes.
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La splendide ombrette africaine avec à l’arrière plan un crabier chevelu.
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L'aigrette profite du sillage des spatules pour appliquer sa spectaculaire technique de pêche dite « du parapluie »
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Liste d’observations

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Après avoir fait le tour du lac, nous bifurquons vers les ruelles de Kafountine pour aller visiter un charmant petit musée d'objets anciens de l’ethnie Diola.

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Nous poursuivons vers un campement à la limite du village pour observer une colonie de singes Colobe bai, une espèce en danger d’extinction.

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Mimosa clochette des ruelles de Kafountine       
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Fin de journée à la plage et à l’hôtel

Au pied de la dune abritant l’hôtel, la plage s’étale jusqu’à l’horizon, directions sud et nord.
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Après une courte distance parcourue en pick-up pour s’approcher d’un massif forestier entre Abéné et Niafrang, nous marchons dans les pas de Patrick et observons plusieurs nouvelles espèces.

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Le Héron mélanocéphale constitue une mise à jour datée du 6 juillet 2022 suite à un avis du réviseur Bram Piot d'eBird .
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Un oiseau remarquable avec des yeux entourés d’un cercle oculaire jaune, formé d’une frange dentelée semblable à une fleur jaune!
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Un oiseau impossible à manquer  tellement son plumage est coloré! 
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Enfin vu l’auteur de ce chant singulier… Il possède lui aussi des yeux magnifiques, surmontés d’un sourcil de peau nue rouge vif. 


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Liste d’observations

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Sur le chemin de retour à l’hôtel, nous passons par le village d’Abéné pour admirer le grand fromager sacré.


Après la sieste de l’après-midi, Rocky nous accompagne pour une longue balade sur la plage direction sud. C’est la dernière journée de mon amie Suzanne à Abéné et nous nous sentons totalement isolées du monde, la plage est déserte et la connection wifi est interrompue par une panne d’électricité qui se prolongera tard en soirée…

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Moussa finalise le dîner qu'on dégustera à la chandelle… 


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Ce matin, direction nord en pick-up vers Niafrang (ou Niafourang), un petit village à la frontière avec la Gambie, connu pour sa lutte contre un projet d’exploitation du zircon. Le projet de la minière australienne, abandonnée suite à une longue lutte de la population déterminée à protéger son environnement, fait partie d’un vaste projet d’exploitation des sables métallifères (contenant notamment du zircon) que l’on trouve à la base des dunes du littoral. Un projet similaire au nord du Sénégal, dans le désert de Lompoul, menace de mettre un terme aux activités touristiques florissantes de cette région.

Patrick gare le pick-up à l'entrée du village où un Aigle huppard nous attend, perché dans un palmier. À quelques pas, des centaines de tisserins gendarmes sont occupés à construire leurs nids dans un magnifique fromager. Une excursion qui commence vraiment bien!

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Lézards margouillat (agama agama) 
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Petite hutte de terre vue à plusieurs endroits. Elle servirait de boite à message aux paysans  selon mon taximan Bass.   
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Patrick me propose un petit détour en revenant au village pour me montrer un nid inoccupé d’Ombrette africaine. Impressionnant ! 
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Liste d’observations

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À la fin de notre tournée, nous allons prendre un verre de Coca chez un ami de Patrick qui tient une petite auberge, le "Tilibo horizons", perdue dans les bolongs du fleuve Gambie.

Une passerelle rudimentaire permet de se rendre sur la rive du fleuve, mais personne ne me propose de tenter sa traversée …
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Autour de l’hôtel

Puisque nous devons attendre la marée haute de l’après-midi pour sortir en bateau dans la mangrove de Kassel, ma dernière journée d’excursion commence par une ballade en solo autour de l’hôtel après un gros petit-déjeuner.

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Jardin dans la zone humide derrière l’Atlantic Abéné. Liane apuí (Ficus sp.) s’enroulant autour d’un arbre. 
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Baobab du voisin. 
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Haie bordant la dune littorale.  
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Liste d’observations

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De la dune de la plage, une belle scène de pêche à filmer…

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En bateau dans la mangrove de Kassel

Nous partons au milieu de l’après-midi vers Kafountine et le petit hameau de Kassel pour se rendre au campement où Patrick ancre son bateau. Ce n’est pas encore la période de nidification des grandes colonies d’oiseaux qui s’y rassemblent à la saison des pluies (sternes, goélands, spatules, pélicans, hérons, etc.), mais nous pourrons observer plusieurs espèces nicheuses qui y résident tout au long de l’année.

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On doit rentrer à pied, marcher dans une mangrove est une expérience inusitée pour moi…  
Mangouste curieuse d'observer des humains marcher dans la mangrove… 
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Liste d’observations

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Dernière tournée matinale

Plus que quelques heures pour profiter de l’air salin, de la magnifique lumière et des oiseaux d’Abéné…

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Départ précipité

Précipité et un peu stressant… La pénurie de carburant a entraîné la fermeture de l’aéroport de Ziguinchor. Les vols vers Dakar sont transférés sur l’aéroport de Cap Skirring. Avertie par mon amie Suzanne installée là-bas et à l’affût des nouvelles, je dois devancer mon départ en taxi de quelques heures pour attraper la navette qui effectue le transfert Ziguinchor - Cap Skirring. Annulation du déjeuner d’adieux…

L’attente de la navette sur le perron de l’aéroport fermée est interminable… Mais la route Ziguinchor - Cap Skirring s’avère parmi les meilleures parcourues en six semaines de déplacements au Sénégal. Comme me le précise un co-voyageur, il s’agit de la plus belle route de Casamance, construite pour les touristes qui l’empruntent pour transiter de l’aéroport régional de Ziguinchor vers la « Perle de la Casamance ». Cap Skirring abriterait en effet l’une des plus belles stations balnéaires de toute l’Afrique de l’Ouest. Pour ma part, l’Atlantic Abéné est devenu « ma perle casamançaise » et j’espère pouvoir y retourner lors d’un prochain voyage…

L’ Atlantic Abéné, ma « perle casamançaise »
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Le chant du Pririt à collier entendu tout au long du séjour continuera de me charmer et me ramènera toujours en pensée à Abéné…

« Chant généralement émis en duo : enchaînement descendant de sifflements tristes émis par le mâle, notes grinçantes plus graves produites par la femelle. » - eBird

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