L’été est la saison de la reproduction pour la majorité des oiseaux. Sur les rives du lac Joseph et de la rivière Bécancour, dans le marais, la forêt et les champs, les chants d’oiseaux fusent de partout, surtout tôt le matin…😉
Les nicheurs à l’œuvre
Les nicheurs les plus discrets du marais
J’ai réussi à approcher et à filmer pour la première fois le Grèbe à bec bigarré en août 2022. En 2023, j’ai pu observer quotidiennement au télescope une famille de 3 individus dans le marais de la Pointe jusqu’à la mi-octobre.
• Ceux rencontrés presqu’à chaque visite
Les Grands hérons
Ils nichent probablement dans une héronnière connue à quelques kilomètres au sud-ouest du lac. Adultes et jeunes quittent la colonie vers la mi-juillet pour venir s’alimenter de petits poissons (idéalement qui mesurent moins de la moitié de la longueur de son bec…). Quand la pêche est moins bonne, ils peuvent capturer des mollusques et crustacés, des insectes, des rongeurs, des amphibiens (surtout des grenouilles), des reptiles et de petits oiseaux.
La cousine jadis visiteuse occasionnelle en train de devenir une habituée…
• Les accros aux mangeoires
Une rareté observée et photographiée une seule fois, le 3 août 2005.
Les oiseaux champêtres, malheureusement menacés par les perturbations de leur habitat, dont le fauchage de plus en plus hâtif des champs où ils nichent…
Les rapaces
La rivière Bécancour, du pont Mooney à la confluence du ruisseau Bullard
Les forestiers
. Le passerin indigo
• Les mignons troglodytes
• Les parulines et viréos
Le pygargue à tête blanche : le roi des oiseaux de proie du lac Joseph!
Depuis une dizaine d’années, de plus en plus de pygargues sont observés au lac Joseph. Un perchoir très apprécié, dans un feuillu offrant de belles branches dégarnies surplombant la rive, se situe à environ 400 mètres sur la rive opposée à mon chalet. J’ai ainsi un point d’observation stratégique pour vérifier régulièrement leur présence en jetant un œil au télescope de l’intérieur. Quand le temps est clément, je peux sauter dans mon kayak et m’approcher du perchoir en quelques minutes.
• L’histoire de C8
Ma passion pour les pygargues s’est développée de façon notable grâce à la rencontre de " C8 ". En examinant mes photos et vidéos de pygargues au cours de l’hiver 2017, je me suis aperçue que deux individus photographiés en 2014 (un immature de 2 1/2 ans) et en 2016 (un adulte) portaient une bague rouge à la patte droite avec le code C8.
Grâce à un collègue du Service canadien de la faune (Merci François Shaffer!) et au "North American Bird Banding Program", j'ai appris que C8 était né en 2012, à Rangeley Lake dans le Maine, à environ 150 km à vol d'oiseau du lac Joseph!
C8 aurait passé son premier hiver dans sa région natale et aurait ensuite migré vers le nord pour venir passer l'été 2014 chez nous. Le site lui aurait plu et il serait demeuré au lac Joseph au moins jusqu’à l’automne 2016. Il va s’en dire que depuis ces formidables rencontres, je fais tous les efforts requis pour approcher et photographier les pygargues adultes qui se perchent à proximité et que je scrute attentivement toutes mes photos!
Malheureusement je ne l’ai pas recroisé depuis 2016… J’aime croire qu’il est parti faire sa vie ailleurs dans la région et qu’il reviendra éventuellement me faire un coucou!
• Les perchoirs visibles de chez-moi
Le perchoir de la Pointe
• Les 8 individus observés à l’été 2021
L’été 2021 a été faste avec plus d’une centaine d’observations, des dizaines de photos de qualité qui m’ont permis d’identifier au moins huit individus différents (mais pas C8…). Avec la documentation détaillée existante sur le plumage des différentes phases (juvénile, immature et adulte *) du pygargue à tête blanche, j’ai pu identifier au moins 8 individus différents parmi ceux photographiés à l’été 2021.
* Juvénile, immature et adulte : Un pygargue à tête blanche juvénile est un individu dans son premier plumage. Le plumage juvénile remplace le manteau du duvet alors que l'aigle est encore dans le nid. Un pygargue à tête blanche immature (ou sous-adulte) est un individu âgé de plus d'un an qui a remplacé le plumage juvénile par un plumage immature. Le pygargue immature mettra 4-5 ans à devenir adulte et pouvoir s’accoupler et se reproduire.
Le nid
En plus du nombre record d’observations, la fantastique saison 2021 s’est couronnée par la découverte d’un nid à la tête du lac le 18 août (Merci Serge Poulin!).
Il s’agit probablement d’un nid récent, en raison de la faible épaisseur de la plateforme, construit au printemps 2021. Réutilisé par le même couple d’année en année en ajoutant une couche de branchages, les nids de pygargues peuvent atteindre plusieurs mètres d’épaisseur. J’effectuerai évidemment un suivi des activités au nid à chaque printemps! (Voir section « Le printemps »)
- Quelques photos de la saison 2022
- Quelques photos de la saison 2023
Un immature de 2 ans au bout de notre quai au début juin, un jeune de l’année prenant un repas en solo à la fin août, un autre photographié un kilomètre plus loin en amont du lac au cour de la même ballade, et un couple perché près du jeune. L’observation d’un couple perché permet de distinguer les sexes, la ♀ à gauche étant nettement plus grosse que le ♂ .
Quelques photos de la saison 2024
La destruction du nid à l’été 2024
Des résidents à proximité du nid et des navigateurs qui empruntent régulièrement le chenal à la tête du lac Joseph m’ont indiqué que le nid avait été détruit suite aux pluies diluviennes et aux grands vents associés au passage de l'ouragan Béryl, le 10 juillet 2024. Un des deux aiglons a été observé à proximité du nid tombé la semaine suivant la tempête. Maryse Nadeau m’a fourni cette photo.
Au début du mois d’août (7 août 2024), j’ai constaté de visu la destruction du nid.
Après leur envol qui survient généralement à la fin juillet-début août, les juvéniles accompagnés d’un ou des deux parents fréquentent assidûment la portion aval du lac Joseph où l’activité de pêche concentrée génère un bon nombre de poissons morts ou blessés faciles à capturer des perchoirs le long de la rive ouest du lac. À la fin de l’été 2024, les observations de juvéniles et d'adultes ont été moins nombreuses que les années précédentes sur les perchoirs en face de chez-moi et de la Pointe.
Un juvénile observé le 7 août près de l’emplacement du nid, dont le plumage de la poitrine semble différent de celui observé près de chez-moi les 1er et 5 août, me permet de croire que les deux aiglons ont survécu à la destruction du nid. Survenue à la mi-juillet, la chute du nid aurait simplement obligé les jeunes à se débrouiller hors du nid plus précocement.
Bien hâte de voir si le couple qui occupait depuis 4 printemps le nid détruit en juillet 2024 essaiera de construire une nouvelle plate-forme au même endroit l’an prochain. À suivre…