Australie

Road Trip de Cairns à Melbourne
Du 24 novembre au 31 décembre 2018
38 jours
24
nov

Nous arrivons à Cairns au petit matin depuis Bali, et découvrons une Australie tropicale très différente de l’image plutôt aride que nous avons généralement du pays. Cairns est une ville de taille moyenne (on se rendra compte plus tard que dans les standards australiens, Cairns est plutôt une grande ville!) qui sert surtout de point de départ pour les visites vers la grande barrière de corail et vers le parc de Daintree au nord, vaste forêt pluviale tropicale regroupant une faune abondante, unique au lieu.

Pas de croisière vers la barrière de corail pour nous car nous n’adhérons pas trop aux types d’excursions proposées (gros bateaux de 80 personnes avec buffet à volonté).

Les rues sont très calmes, les seules personnes que l’on croise sont d’autres touristes (évidemment qui d’autre marcherait sous ce soleil de plomb), même les routes sont désertes, ça nous change de la circulation frénétique des villes indonésiennes!

Nous nous amusons de voir beaucoup de gens qui marchent pieds nus, que ce soit en ville ou au supermarché, c’est un véritable art de vivre. On peut d’ailleurs observer de nombreuses paires de tongs abandonnées ça et là.

Le long de l'Esplanade de Cairns 
Le Cairns tropical 

On reste 5 jours pour se poser un peu, on en profite pour se balader en bord de mer, impossible de se baigner à cause des crocodiles et autres méduses... on loue des vélos pour aller voir la Crystal Cascade où il est possible de se baigner, 22km en 2h30, c’est la « balade » en vélo la plus éprouvante que nous ayons fait, pas un pet d’ombre sous 45°, on a bien cru tourner de l’oeil! La récompense de la cascade était bien venue!!

Lorsque l’on sort un peu de la ville, on a des impressions de far ouest avec ce soleil cuisant, des rails de train qui ne semble que peu utilisés, et des noms de ville tels que Freshwater ou Saltwater.

Cairns by night ! 

Après ces 5 jours de presque routine, il est temps de récupérer le van que nous avons loué pour un peu plus d’un mois. Le plan est de remonter légèrement vers le nord jusqu’à Cap Tribulation en pleine foret pluviale puis de redescendre ensuite tranquillement vers Melbourne à quelques 3000km de là...

Notre bolide 

Avec notre nouveau logement ambulant, nous mettons le cap au nord. La route qui longe la côte est très jolie, le devise du Queensland du Nord est « where the rainforest meets the reef » et effectivement, on voit la forêt tropicale qui se jette littéralement dans la mer de corail. La route prend un peu de hauteur ce qui nous permet d’avoir de magnifiques points de vue. On se croirait un peu dans une île montagneuse des caraïbes.

where the rainforest meets the reef 
Figuier rideau 

Nous nous arrêtons sur quelques plages où nous trouvons parfois des zones délimitées par des filets qui assurent une baignade sans risque d’être piqués par des méduses. Ces petits carrés de baignades font un peu ridicules devant l’immensité de la mer qui s’étend devant nous et qui donne vraiment envie de s’y plonger tout entier!

Baignades difficiles ! 

Nous passons une première nuit dans les hauteurs, dans un camping qui marche au don, en gros on peut utiliser douches, wc et l’eau disponible contre un don de 2 $ que l’on glisse dans une boîte.

Le lendemain nous rejoignons les gorges de Mossman où nous avons repéré un petit sentier de 3-4 km (amplement suffisant par une chaleur pareille). La balade est sympathique et la baignade dans la rivière encore plus! Nous croisons de nombreuses dindes des broussailles, sortes de grosses poules pas farouches qui gratouille le sol pour trouver des insectes. On trouve ces dindes absolument partout!

Nous mettons ensuite les voiles vers Cap Tribulation où se trouve la fin de la route bitumée, nous n’irons donc pas plus loin (notre van est loin d’être un cheval de course!).

Plage de Cap Tribulation 

A part quelques habitations, une station essence, et deux bars restaurants, on se trouve en plein désert tropical pendant des kilomètres et des kilomètres. La vie animale elle est très présente, c’est une vraie cacophonie dehors avec tous les oiseaux qui chantent, les cigales, les grenouilles et autres bêtes de la forêt. On voit de nombreuses plantations de canne à sucre, ainsi que beaucoup de manguiers. On trouve d'ailleurs sur le bord de la route des stands de vente de fruits tropicaux, on achète ce que l'on veut et on laisser les sous dans une boite.

Nous trouvons un camping en bord d’une superbe plage, Noah Beach, nous nous autorisons d’ailleurs une très rapide baignade, il fait vraiment trop chaud et le camping ne propose pas de douches.

Nous remarquons que sur les plages où les méduses représentent un danger (c’est à dire toutes les plages), on trouve également du vinaigre à disposition en cas de piqûre et parfois un kit de premier secours. On imagine mal un tel système sur les plages françaises.


La température ne passera pas en dessous des 30 degrés pendant la nuit, on étouffe dans notre cocon où la moindre fenêtre ouverte fera rentrer des dizaines de moustiques. Cela nous décide a redescendre au plus vite vers le sud où on espère trouver des températures plus clémentes, en tout cas pendant la nuit.

Nous nous dirigeons donc vers les Tablelands qui sont des plateaux situés à 700m d'altitude à l'ouest de Cairns. Nous trouvons enfin un point de baignade bien sympathique, le lac Tinaroo où il fait bon, à peine une trentaine de degrés. Nous posons ensuite notre van pour la nuit dans une ferme qui accueille les campeurs contre une petite compensation pécuniaire. Le lieu est extraordinaire, il y a un petit sentier qui descend de l'espace de camping vers une rivière où l'on peut voir les ornithorynques se nourrir en fin de journée. A la tombée de la nuit, il y a des centaines de chauves souris qui migrent d'arbres en arbres, c'est un spectacle magnifique autant au niveau sonore que visuel, et non sans rappeler une scène d'Indiana Jones et le temple maudit. Et enfin à la nuit tombée c'est au tour des opossums, bandicoots (sorte de rat-hamster comme dirait Loïc) et pademelons (paddymilla en langue aborigène qui signifie petit kangourou de la forêt ) d'entrer en scène. C'est magique de voir tous ces animaux s'éveiller, on ne regrette pas d'avoir choisi cet endroit pour bivouaquer, d'autant plus qu'il fera frais toute la nuit.

Animaux nocturnes 

Nous retournons ensuite vers la côte et poursuivons jusqu'a Townsville. De là nous prévoyons de bifurquer vers l'Ouest pour aller la rencontre du fameux Outback australien.

A Townsville nous passons la matinée dans une piscine publique. Il est courant de trouver en Australie, du moins dans les villes que nous avons visitées jusqu’à présent, des piscines publiques totalement gratuites où l’on peut se doucher, utiliser des bbq électriques à la disposition de tous, et se prélasser dans l’herbe. C’est remarquable de la part de la municipalité et souvent ces endroits sont d’une propreté irréprochable.

Lorsque nous prenons la direction de l’ouest en sortant de Townsville, on remarque tout de suite que la route est beaucoup moins empruntée, les voitures se font de plus en plus rares. En revanche des énormes camions, les « road trains » font leur apparition. Ce sont des camions qui transportent d’énormes chargements, jusqu'à 4 remorques chacun, pour les acheminer, on imagine, dans les villes du bush et de l’outback.

Un road train avec ses quatre remorques

Ce n’est pas vraiment clair où démarre le bush, et où se trouve la frontière avec l'outback. Comme l’explique Bill Bryson dans son génial « nos voisins du dessous, chroniques australiennes », le bush représente tout ce qui est rural et l’outback est ce qui se trouve au delà. Puis on remarque que les gens utilisent l’un ou l’autre terme indifféremment. En tout cas ce sont des zones où la population est très réduite. L’Australie compte 3 hab/km2, et sachant que la zone comprise entre Sydney et Melbourne représente 50% de la population (qui est d’à peine 25 millions au total), on se rend vite compte du nombre d’hectares sans la moindre présence de vie humaine.

Ce qui représente pour nous le bush 

Nous parcourons quelques centaines de kilomètres dans un paysage qui devient de plus en plus sec, il y a encore beaucoup de végétation, dont des zones entières qui ont brûlé, et nous croisons de nombreuses vaches, plutôt maigrichonnes, qui se regroupent sous l’ombre des arbres. Elles semblent sorties de nulle part car on a beau regarder dans tous les sens, on ne voit pas l’ombre d’une ferme à l’horizon. Il y a également ce qui apparaît être des milliers de termitières à perte de vue.

Nous trouvons une aire de repos où le bivouac est autorisé. Et encore une fois, merveilleux australiens, on trouve des toilettes et douches super propres. On se trouve juste à côté de la voie ferrée qui est utilisée uniquement par des trains de marchandises. Au crépuscule, nous nous approchons des rails, tout en prenant garde de ne pas marcher sur un serpent et tout d’un coup on entend de grands bruits dans les fourrés et on voit des dizaines et des dizaines de wallabys qui s’enfuient en sautillant! On se trouve vraiment en pleine nature sauvage.

Le lendemain nous nous mettons en route pour Richmond qui est connue en Australie pour les fossiles de dinosaures retrouvés dans la région. Dès le lever du soleil, on est assaillis par la chaleur et par les mouches, c’est insupportables, on se réfugie vite dans la clim du van et c’est parti pour quelques centaines de kilomètres supplémentaires, on roule en moyenne à 90km/h donc les trajets sont assez longs. La distance de ville à ville est d’environ 100-200 km et il n’y a absolument rien entre deux villes si ce n’est des aires de repos, des clôtures et des vaches.

A chaque pause où l’on sort du van, on est attaqués par les mouches, c’est à devenir fou, on se tortille dans tous les sens en donnant des coups dans le vide mais rien à faire, elles viennent dans les oreilles dans les yeux, sur les lèvres. Plus on s’agite et plus elles reviennent! Ce signe très distinctif qui consiste à secouer la main vers l’oreille pour chasser LA mouche est appelé ici "le salut du bush". De toute façon il fait bien trop chaud pour sortir en pleine journée. D’ailleurs lorsqu’on passe au travers d’une ville, ou plutôt d’un hameau, on ne voit absolument personne, on se croirait au beau milieu d’une ville fantôme. Le paysage change doucement, les arbres laissent places à des buissons plus petit et plus secs, on est quasiment seuls sur cette route infinie, lorsque l’on croise une voiture, on se salue d’un petit signe de main.

Dernier rempart contre les mouches 

On dit que la règle numéro 1 de l’outback est de ne pas conduire la nuit, et on comprend pourquoi quand on voit le nombre de carcasses de kangourous au bord de la route.

Lorsqu’on arrive à Richmond (500 habitants) on est content de trouver de l’eau sous la forme d’un lac où l’on peut se baigner. Encore une fois il n’y a pas foule, juste un autre couple avec leur chien qui s’amuse dans l’eau. On fait rapidement le tour de la ville (qui se compose de 4 rues). C’est fascinant de voir comme ces villes de l’outback sont comme figées dans le temps, dans le style années 50 aux Etats Unis (enfin comme on l’imagine). On trouve d’anciennes enseignes, de vieilles publicités dans des vitrines un peu poussiéreuses, des magasins tous alignés le long de la rue principales avec des places de parking au milieu de la même rue. Cela dit la ville à l’air de bien vivre, le petit supermarché ne manque de rien et le "caravan park" où l’on s’arrête à tout ce qu’il faut, même de l’herbe verte. nous demandons à nos hôtes comment ils supportent la chaleur et les mouches, ils nous répondent dans un accent extrêmement difficile à comprendre, que la température est ok pour le moment, ils attendent 7 degrés de plus (il fait déjà 41…), et que les mouches sont assez calmes…

On dine avec une famille suisse rencontrée au camping, ils nous expliquent qu’ils traversent le pays depuis Darwin et vont vers la côte, ils voyagent avec leur garçon d’environ 10 ans pendant 8 mois à travers le monde. On aura même l’occasion de voir un kangourou curieux lors du repas ce qui ravira le garçon qui attendait d’en voir un depuis des jours.

Nous repartons après avoir bien dormi suite à l’achat d’un petit ventilateur qui se charge en usb et de l’installation de quelques pans de moustiquaires qui nous permettent de dormir fenêtre ouverte et de profiter un peu de la relative fraîcheur du petit matin.

Nous n’avons pas d’idée précise de la direction que nous voulons prendre et nous décidons de poursuivre vers l’ouest jusqu’à Mount Isa qui est une ville minière.

350 km et 2 villes traversées plus loin, on se retrouve à l’entrée de Mount Isa (23 000 habitants!! il y a même un Mc Do!!), l'énorme mine domine la ville, c’est impressionnant, on dirait qu’elle va l’engloutir. Comme on ne peut pas visiter la mine, on cherche un endroit ou dormir et on flâne un peu le reste de la journée.

Mount Isa et sa mine en fond 

Nous avons maintenant le choix de continuer vers Alice Springs à l’ouest à plus de 1000km, aller au Sud vers le désert de Simpson à 1000 km (à croire que tout se trouve à 1000km), revenir vers l’Est pour aller du côté de Brisbane a 1600 km de là. Ayant un peu peur de la monotonie de l’outback, et voulant voir le reste de la côte Est, nous revenons un peu sur nos pas et bifurquons légèrement vers le Sud en direction de Longreach.

Nous conduisons toute la journée. En s’arrêtant à une station essence esseulée au bord de la route, le tenancière nous dit qu’elle se trouve à 2h de la ville la plus proche, on se demande ce qui a poussé ces personnes à s’installer dans des coins aussi reculés, aussi arides et aussi remplis de mouches et où la seule compagnie se résume à quelques routiers qui s'arrêtent se ravitailler et un gros chat gris qui crache quand on le touche.

Pas embêtés par les voisins 

On croise de nombreux kangourous et quelques émeus sur la route, c’est assez magique même s’il est courant d’en voir ici, on est toujours excités quand on aperçoit une bande de kangourous se déplacer en sautant.

Quelques animaux croisés dans l'outback 

On s'arrête de rouler peu avant le coucher de soleil (c’est le moment où les mouches se couchent elles aussi..) sur une aire de repos assez sauvage où nous nous sentons en plein bush!

Le matin nous filons vers Longreach qui est la grande ville du coin (3000 habitants), nous trouvons à côté de l’office du tourisme des douches et tout ce qu’il faut pour se faire un bon petit déjeuner, on est toujours autant épaté de trouver ce genre de lieu, ultra propres qui fonctionnent uniquement avec des volontaires et sur donations.

Nous prenons ensuite plein Sud vers Windorah. La route est fascinante, il n’y a qu’une voie de circulation et le décor est splendide, on passe dans des étendues de terres rouges infinies. On doit croiser environ une vingtaine de véhicules sur les 300 km qui séparent Longreach de Windorah.

Windorah, a peine une centaine d’habitants, se situe au milieu d’étendues désertiques et non loin de quelques jolies dunes de sable rouge. La prochaine ville (et station essence) à l’ouest se trouve à 390 km. On sent qu’on est aux portes du véritable outback. Nous n’irons pas plus loin car le van n’est équipé que d’un réservoir de 50 litres et ne peut guère aller sur des pistes de graviers ou de sable (et puis on ne peut pas trop s'éloigner étant donné qu'on doit rendre le van à Melbourne).

L'Outback dans toute sa splendeur 

Nous passons la nuit dans le camping municipal et repartons vers Quilpie le lendemain matin.

Bien installés 

Sur la route on traverse une "dingo barrier fence", c’est une clôture de 5400 km (elle traverse quasiment le pays d’Est en Ouest) qui protège les moutons d'élevage situés au sud de la clôture, des dingos, sortes de chiens sauvages qui sont apparemment très voraces. Cette clôture avait initialement été construite pour éviter la progression des lapins (ce qui fut un échec total) qui est un véritable fléau en Australie. Amenés par un colon britannique nostalgique de la chasse, ils ont proliféré à une vitesse folle (passant de 12 couples à 600 millions en cinquante ans) et ont grignoté une bonne partie de la végétation laissant de nombreuses autres espèces sans nourriture, les menaçant ainsi.

On croise quelques autres curiosités comme la route qui devient tout à coup une piste d'atterrissage (vu la fréquence des avions dans le coin, pas de quoi s’inquiéter).

Quelques curiosités croisée sur la route 

Quilpie est une petite ville dont l’économie est basée sur l’exportation d’opales dont la concentration dans la région est l’une des plus fortes dans le monde. Malheureusement l’office du tourisme qui abrite le petit musée est fermé, ce qui est bien dommage pour un samedi après midi. Nous continuons donc notre route vers Charleville que nous dépassons rapidement et nous nous arrêtons à Morven pour passer la nuit à côté d’un terrain de rugby qui autorise le bivouac, au milieu de quelques familles de kangourous!

Nous reprenons la route pour Brisbane le lendemain avec un peu de nostalgie de l’outback qui s'installe tout de même au fur et mesure que les paysages deviennent plus verts et plus habités. Nous avons adoré cette expérience de l'outback et cela nous a donné envie d'en voir plus du côté du grand Ouest. Nous reviendrons!

10
déc

Nous passons une nuit sur un showground, grand espace en herbe destiné à accueillir des expositions de bétail ou de camions, très populaires dans les petites villes, avant d’arriver à Brisbane en fin de matinée. On est lundi et la ville est plutôt calme ce qui rend la balade très agréable.

A l’instar de beaucoup de villes américaines, l’autoroute file au milieu de la ville mais il y a tellement de chemins aménagés pour les piétons et les cyclistes qu’on ne voit presque pas de voitures. On remarque d’ailleurs qu’énormément de gens profitent des trottinettes électriques et des vélos en libre service disponibles un peu partout.

On découvre, à pied, une ville très agréable, où les gens ne semblent pas pressés.

Nous sommes agréablement surpris de trouver de nombreux musées gratuits, nous en profiterons pour aller visiter l’hôtel de ville ainsi que le musée d’art moderne (le GOMA) et le muséum d’histoire naturelle où nous pourrons reconnaitre certains spécimens que nous avons rencontré dans le bush.

Au GOMA 
Art urbain 

Nous profitons également du city hopper, ferry gratuit qui parcourt le fleuve Brisbane, pour admirer la vue sur la ville et sur ses beaux ouvrages d’art.

On trouve les gens très disciplinés, voire un peu trop, par exemple il faut marcher du bon coté du trottoir, et pas à contresens au risque de se prendre un regard accusateur lourd de sens! Un peu comme sur les escalators parisiens.

La nature est toujours aussi présente même en plein centre ville, et le lagoon (plage artificielle) à 2 pas du centre ajoute encore de l'exotisme à la ville.

Lagoon et forêt tropicale en plein centre ville 

Brisbane nous laisse une impression qu’il y fait bon vivre, c’est une ville très accessible malgré ses 2 millions d’habitants. Nous y passons 3 jours, le temps de récupérer une pièce de rechange pour le drone et puis nous repartons ensuite vers le Sud pour se rendre à Sydney.

Nous nous enfonçons un peu dans les terres en quittant Brisbane car les vacances d'été approchant, nous craignons le monde sur la côte, et comme le camping sauvage est interdit, et comme le camping est le sport national, nous devons trouver des zones autorisées qui ne seront pas prises d'assaut par tous les autres campeurs.

Nous nous retrouvons ainsi seuls plusieurs soirs, ce qui accroit ce sentiment de liberté que l'on peut avoir en voyageant en van. Nous nous arrêtons notamment chez Tony, aux environs de Gold Coast, qui possède quelques emplacement sur son terrain. On se retrouve à nouveau en pleine forêt pluviale et c'est un paysage toujours aussi impressionnant et inattendu. Nous sommes saisis par l'abondance d'oiseaux, nous faisons ainsi connaissance avec le kookaburra, oiseau emblématique du pays, et avec le cassican flûteur et son chant très mélodieux.

Kookaburra

S'apprêtant à visiter Gold Coast et sa banlieue Surfers Paradise, destination hyper touristique et emblématique de l'Australie, Tony nous conseille une alternative "where the locals go" et nous nous rendons ainsi ã Burleigh Heads qui se trouve légèrement au Sud de Gold Coast et qui offre les mêmes paysages avec une petite ballade en forêt le long de la côte en prime. On aperçoit la skyline impressionnante de Gold Coast au loin, qui fait un peu penser à Dubai.

Nous passons ensuite rapidement à Gold Coast pour voir ce qui vaut son succès, c'est une zone effectivement très touristique qui regroupe de grands gratte ciels et de nombreux parcs d'attractions ainsi qu'un énorme Sea World. Nous ne nous y attardons pas mais pour la petite histoire, la banlieue de Surfers Paradise s'appelait autrefois Elston, le nom a été changé en 1933 pour Surfers Paradise qui était jugé plus vendeur.

Gold Coast et ses gratte ciel 

Nous continuons vers le Sud, en longeant la côte, pour rejoindre Sydney, nous avalons beaucoup de kilomètres pour arriver au plus vite et garder du temps pour visiter le Sud de l'Australie.

L'océan se fait plus froid et plus agité 
La faune est toujours aussi présente 
17
déc

Nous arrivons dans la banlieue de Sydney où nous avons trouvé un "logement". En fait Russel, rencontré sur AirBnb nous laisse camper dans son jardin avec notre van. La formule se révèle plutôt intéressante surtout que le centre ville de Sydney se situe á à peine 20 minutes en bus.

Vue sur le quartier de Kirribilli 

Nous passons notre première après-midi à nous balader autour de Circular Quay pour admirer le Harbour Bridge et l'Opéra de Sydney. Nous rejoignons ensuite le quartier historique de The Rocks, lieu où la ville fut officiellement fondée en 1788. Le quartier a très mauvaise réputation en ses débuts, fréquentés par les prisonniers et les prostituées. Aujourd'hui c'est un endroit très prisé, avec de nombreux bars et terrasses. On apprécie toujours autant de pouvoir entrer gratuitement au petit musée de The Rocks qui décrit succinctement la vie à Sydney, depuis les peuples aborigènes présents à l'origine, jusqu'à l'établissement de la colonie pénitentiaire et la transformation progressive de la ville aux travers des années.

Les emblèmes de Sydney 
The Rocks (au premier plan)

Nous traversons ensuite l'immense parc qui abrite les jardins botaniques royaux pour se rendre au point de vue de Mrs Macquarie, et admirer le coucher de soleil sur l'opéra et le Harbour Bridge. Mrs Macquarie était l'épouse du cinquième gouverneur de Sydney, Lachlan Macquarie qui a joué un rôle majeur dans la transformation de l'Etat de Nouvelles Galles du Sud, passant de colonie pénitentiaire á état libre.

Le lendemain nous passons presque la journée entière au musée maritime qui est passionnant. On peut y visiter un sous-marin et quelques bateaux dont une réplique de l'Endeavour, navire commandé par le capitaine Cook qui a découvert la côte orientale de l'Australie. En tout cas c'est comme cela que l'histoire est écrite ici même si la découverte du continent par les portugais remonte à quelques siècles auparavant. L'histoire de l'Endeavour n'en demeure pas moins intéressante, la mission première de l'expédition, qui se situe aux alentours de 1770, était de faire des observations astronomique à Tahiti mais sur le retour, James Cook fait voile vers la Nouvelle Zélande pour la cartographier puis sur le chemin du retour, le navire longe la côte Est australienne, découvrant ainsi Botany Bay qui sera le lieu de débarquement du premier bateau de prisonniers anglais quelques années plus tard. L'expédition de Cook n'a pas exploré le continent, loin de là mais à répertorié de nombreuses espèces végétale jusqu'alors inconnues et initié de premières rencontres avec les aborigènes. Ce n'est que 18 ans plus tard que l'Angleterre enverra ses premiers colons et ses premiers prisonniers.

Réplique de l'Endeavour 

Le reste du musée se révèle tout aussi intéressant avec notamment une expo sur James Cameron et ses explorations des profondeurs ainsi qu'une expo sur les requins, grands incompris des mers.

Le lendemain nous allons à Manly, la station balnéaire de Sydney très réputée pour le surf, et qui a servit de lieu de tournage de la série Hartley Coeurs à Vif (série emblématique de notre génération). Malgré le temps très pluvieux et l'eau assez froide, il y a beaucoup de surfers et de baigneurs.

Manly, paradis du surf 

Après ces quelques jours passés à Sydney, il est temps pour nous de repartir, direction Canberra!

Nous choisissons de rejoindre Melbourne par les terres et retournons donc vers le bush pour rejoindre Canberra. En route nous optons pour des petits chemins en gravier, la vue est superbe sur la vallée et nous croisons des dizaines et des dizaines de kangourous en famille! Ils sont trop mignons et alors qu’on ralentit pour ne pas en percuter, une voiture s’arrête et sa conductrice Beth nous propose très spontanément de nous montrer les wombats et les kangourous qu’elle à récupérés orphelins ou malades (l'un d'entre eux était aveugle) pour les emmener dans un refuge où ils seront soignés et réintroduits ensuite dans le bush. C’est extra de les voir de si près et de pouvoir même tenir Chandler, un tout petit! Beth nous raconte sa passion pour le bush et sa vie dans sa maison autonome depuis un an. On est très contents de cette rencontre à l’improviste et la soirée se termine en beauté lorsque l’on trouve un coin pour dormir à coté d’un ovale de cricket, qui est peuplé par d’innombrables oiseaux blancs et roses.

Les oiseaux ont investi l'ovale 

Le lendemain nous rejoignons Canberra pour voir cette ville que tout le monde évite soigneusement. Effectivement ce n’est pas la ville la plus chaleureuse, elle consiste en une succession de parcs, de musées et d’édifices gouvernementaux, le tout reliés par d’interminables avenues a 3-4 voies complètement vides. Tout cela dans une géométrie millimétrée. On a l’impression que personne ne vit ici, on ne voit personne dans la rue. Nous nous arrêtons quelques heures au National Museum of Australia où naturellement on entre gratuitement mais avec un parking bizarrement assez cher. Le musée regroupe un mélange d’un peu tout ce qui constitue l’histoire de l’Australie, y compris des témoignages de descendants d’Aborigènes qui essaient de faire perdurer leurs traditions et cultures. Une vidéo retient l’attention, c’est un extrait d’un discours du premier ministre qui, en 2008, a adressé des excuses publiques au peuples aborigènes pour à peu près tout ce que la colonisation leur a fait subir. Ce jour est resté en mémoire cependant on a du mal à comprendre quelles actions on été prises à la suite de ce discours. Aujourd’hui, de nos yeux de touristes, on remarque que les aborigènes ne sont pas du tout intégrés, ils ne font pas partie de la population active. Ils sont présents dans les petites villes mais c’est comme si on avait deux peuples bien distincts qui ne se voient pas. On est un peu loin de l’image de rêve de l’Australie à ce niveau.

Vue sur Canberra 

Nous quittons ensuite Canberra pour rejoindre le parc Alpin dans l'état de Victoria. Cet itinéraire est bien moins emprunté que celui de la côte et c’est tant mieux, on découvre de grandes montagnes inattendues ainsi qu’une station de ski (on n’imaginait pas pouvoir skier en Australie!). En hiver l'accès á la station est payant, environ 40 dollars par jour et par personne (25 euros) et ensuite vient un forfait pour les remontées de 150 dollars par jour! Nous dormons en altitude où la température dans le van va descendre à 4°... (mais au moins il n'y a pas de mouches!) du coup nous ne nous attardons pas et redescendons un cran pour retrouver un peu de chaleur. Nous circulons pendant 50 km, soit plus de 2h, sur une piste pas tellement adaptée aux vans avant de trouver un coin sympa au bord de la rivière et de profiter d’un bon barbecue.

Dans le parc alpin 

Nous rejoignons ensuite la côte Sud où nous trouvons, à Toora, un super endroit pour dormir, tout prêt d’arbres abritant des koalas. Mais ces derniers ne sont pas faciles à apercevoir, on en verra tout de même un bien joufflu en partant le lendemain matin (après avoir en vain chercher quelques geocaches).

A la recherche des koalas 

Nous partons en direction de la Great Ocean Road, qui est une route touristique très très empruntée, connue pour ses falaises, la mer d’un bleu très intense et bien sur les spots de surf. Nous passons notre réveillon de Noël dans un camping d’un parc national très agréable, au bord de la mer et sous une trentaine de degrés.

La route qui longe l’océan se révèle effectivement très pittoresque et, cerise sur le gâteau, au détour d’une balade à pied en forêt, nous découvrons de nombreux koalas dans leur moment plus ou moins actif de leur journée (ils passent 20h sur 24 à dormir..).

Nous retournons ensuite vers Melbourne passer notre dernière nuit dans le van, en plein coeur de la Yarra Valley, très connue pour ses vignobles.

Il est temps de rendre notre van qui nous aura servi de toit pendant plus d'un mois et que l'on aura baladé pas loin de 8000 kilomètres!

29
déc

Notre voyage australien s'achève par une courte étape à Melbourne. Nous découvrons une ville très cosmopolite et avec plus de charme que les autres villes que nous avons visitées (on entend par plus de charme, un peu plus désordonnée et grouillante).

Nous faisons le tour du Queen Victoria Market où les vendeurs crient à tue-tête pour écouler leurs derniers bacs de fruits et légumes. On y trouve aussi toutes sortes d'objets typiques du pays: des peaux de kangourous, des chapeaux, des didgeridoos mais aussi plein de petits objets de pacotille (comme dans tous les marchés). La beauté de celui ci réside dans son bâtiment construit au XIXe (ce qui est plutôt ancien à l'échelle de l'histoire du pays) et qui est classé au Victorian Heritage Register.

Melbourne est connue pour ses rues entièrement recouvertes de graphes, nous en trouvons quelques unes qui sont assez impressionnantes dont la fameuse AC/DC lane, nommée en hommage au groupe australien.

Street Art 

Nous clôturons notre court séjour melbournien avec la visite du musée de l'immigration qui explique les différentes vagues d'immigration que le pays a connu depuis sa fondation jusqu'à aujourd'hui.

Après plus d'un mois passé en Australie nous embarquons pour le Sud, vers les contrées lointaines de la terre du milieu, la Nouvelle Zélande.