Aujourd'hui, direction Ward's Island, l'île Est qui fait face à Toronto. C'est la seule des trois îles ouverte, les autres étant fermées à cause de l'hiver. Pour nous y rendre, nous prenons un ferry, brisant sur son passage la glace qui recouvre le lac. A bord du ferry, nous sommes presque les seules touristes, les autres passagers sont des habitants de l'île qui rentre de leurs courses, de l'école, ou de leur travail, car ils ne peuvent pas faire tout cela sur leur île. Déjà depuis le bateau, la vue sur la ville est magnifique, la skyline et les buildings droit devant.
Une fois à terre, Tiffany et moi sommes émerveillées par l’endroit. Il est d’une telle simplicité. Des petites cabanes en guise de maison, une bibliothèque de rue où chacun peu déposer ou emprunter des livres, la plage, la vue … un mode de vie très simple, sans artifices, qui apporte sans doute une certaine sérénité à ceux qui ont la chance d’y vivre.
Tout en profitant de la vue, je m’amusais à avancer le plus possible sur la glace, jusque là où elle était encore suffisamment épaisse pour que je puisse marcher dessus. Et se tenir là, sur l’eau, avec une si belle vue face à soi, procure un profond sentiment de liberté. On se sent fort, inarrêtable, reconnaissant d’être là et de vivre de tels moments, des moments que l’on n’oublie pas …
Nous sommes ensuite allées de l’autre côté de l’île, là où au loin il n’y a que l’horizon à perte de vue. De ce côté, les vagues refoulaient des milliers de morceaux de glace … On aurait dit une granita géante ! La glace était limpide, aussi claire que du verre ! Tiffany en a même trouvé un morceau en forme d’éléphant !
La vraie expédition a commencé quand au loin, j’ai aperçu ce qui m’avait l’air d’être un joli petit ponton. Avec Tiffany on a alors décidé de marcher jusqu’à ce ponton afin d’admirer la vue qui s’offrirait à nous là-bas. On a donc commencé à marcher, en discutant, et donc sans nous rendre compte ni du temps ni de la distance qu’on parcourait … C’est seulement au bout d’un certain temps que l’on s’est dit que le ponton avait l’air toujours aussi loin alors que la nuit commençait à tomber … on se retourne pour voir le chemin parcouru, et là on constate que la plage depuis laquelle on était parties était vraiment très loin ! Trop tard pour faire demi-tour, on continue notre chemin sans vraiment savoir si on atteindra finalement ce ponton … et ça n’est qu’une vingtaine de minutes plus tard, quand il faisait alors nuit noire, qu’enfin on a atteint le ponton … qui était en fait l’énorme pont de l’île centre, l’une des îles fermées !! Sans nous en rendre compte, on avait donc marché plus de 3km, et il allait à présent falloir trouver un chemin plus court pour le retour sur Ward’s Island, ou nous risquions de manquer le ferry ! Après quelques glissades et quelques fausses frayeurs, seules sur cette île fermée, nous sommes enfin arrivées à bon port pour prendre le ferry du retour et rentrer chez nous nous mettre au chaud … une sacrée aventure !