Nous voici donc (voir notre précédente étape "Kandy : entre lac, rivière et montagnes") les fesses bien arrimées dans le tuk-tuk de Baba, notre guide et chauffeur, pour ce dernier trajet ensemble, direction Sigirîya, à une centaine de kilomètres au nord de Kandy.
Nous traversons les villages, paisibles et colorés, "shanti shanti" selon l'expression de notre hôte indien de Mandawa 😉. Relax quoi ! Nous marquons deux stop-visites :
Matale, où nous visitons un impressionnant temple hindou, le Sri Muthumariamman, datant de la fin du XIXème siècle
et enfin Dambulla, et le célèbre Cave Temple (ou Golden Temple, c'est au choix !), un temple bouddhiste perché à 160m au-dessus des plaines. Et oui, ici la beauté se mérite 😉
Le temple est incrusté dans la montagne, et les caves qui le constituent sont datées du IIIème et IIème siècles avant notre ère ! Le site compte pas moins de 153 statues de Bouddha (euh... on n'a pas compté pour vérifier, mais à première vue, ils doivent avoir raison !). Le site est très impressionnant, très zen. On est perché sur la montagne, plus exactement dans la montagne, il fait calme, il fait aussi moins chaud qu'à l'extérieur 😀
Fin du voyage avec Baba, nous arrivons à Sigirîya. Un dernier petit lunch ensemble chez un de ses amis, et il nous dépose chez Kalana qui nous reçoit avec un grand sourire, et une bonne limonade maison, excellente surtout après cette journée sur la route, et sous le soleil 😀. La guest house est parfaite : très jolie maison sur la rue principale, au bout d'une allée qui protège des bruits du trafic, des fleurs et plantes diverses partout où les yeux se posent, une chambre très grande, lumineuse, avec même une moustiquaire carrément phosphorescente au-dessus du lit de Ced. On va se plaire ici 😀.
Sigirîya est une ville particulière, toute étendue le long de la route principale qui la traverse, avec quelques hameaux dispersés de part et d'autre. Le trafic n'y est pas très intense, des bars et restaurants la bordent de chaque côté, assurant une ambiance permanente dès les premières heures de la journée.
A notre arrivée chez Kalana, nous rencontrons une jeune japonaise sur le point de monter dans un tuk tuk pour visiter un mont proche de la ville. Elle est sympa, on partage le tuk tuk, et go pour une première ascension ! La ville est bordée de plusieurs rochers, dont le célèbre Lion Rock ... là encore, la beauté des paysages se méritent!
Le Rocher du Lion est un site archéologique important du Sri Lanka, classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO (encore... on va croire qu'on est subventionné par cet organisme !). Les premières traces humaines sur le site datent du IIème siècle avant notre ère, comme en témoignent certains graffiti sur dans les grottes, et le bouddha couché, long de pas moins de 13 mètres !
Bien que controversée (les premiers écrits relatant les faits datent seulement du XIIIème siècle...), l'histoire de Sigirîya, et de son monumental Rocher du Lion, est assez cocasse ... Vème siècle de notre ère, la capitale du Sri Lanka est établie à Anuradhapura, située à un peu plus de 70km au nord-ouest du site du Rocher du Lion. Petite guerre fratricide de succession entre un fils aîné illégitime et son cadet, légitime lui, qui tourne en faveur du fils batard, qui envoie son demi-frère en exil en Inde, mais craint son retour en force... Il décide alors de transférer le siège du pouvoir à Sigirîya, et fait construire une forteresse, et ses dépendances, tout en haut de ce fameux rocher, à plus de 370m de haut, et aux parois raides et inaccessibles pour une action armée massive. La construction de cette forteresse défie les lois de l'architecture de l'époque par sa rapidité, chaque détail géologique du rocher ayant été utilisé aux fins de l'érection. Petite anecdote : des gardes sont évidemment postés à chaque coin stratégique de la forteresse. Ils étaient installés sur de petits promontoires très étroits, à flanc de rocher. Impossible donc de s'assoupir, sous peine de rejoindre (trop rapidement..) le plancher des vaches !
Le nouveau roi auto-proclamé vivra près de 20 ans dans cette forteresse, entouré selon la légende d'un millier de concubines (les soirées sans Netflix, c'est long...), avant qu'effectivement son frère ne débarque, accompagné d'une solide armée qu'il a pu réunir. Le plan fonctionne : impossible de lancer un quelconque assaut vers le sommet de ce rocher sans se prendre une dérouillée... Une chose cependant que le roitelet batard n'avait pas anticipé : un siège. Celui-ci n'aura duré qu'une semaine avant que la faim ne le contraigne à descendre de son rocher, et subir le sort que lui réservait son frère : exécution (ça ne rigolait pas à l'époque !).
Sigirîya est définitivement abandonnée, et ne reste que quelques ruines du site antique.
Le Rocher du Lion est entouré de plusieurs autres grands rochers, dont le Pidurangala Rock, haut de tout de même 200m environ. Le rocher est un ancien temple bouddhiste, datant des I ou IIème siècle BC pour les premières traces. L'ascension se fait par un petit passage rocailleux, et est loin d'être un parcours de santé ! On s'agrippe, on se hisse parfois, on se fait tout petit entre deux rochers pour passer, on croise quelques touristes qui redescendent, et qui nous encouragent : non, on est pas encore au but, mais ça en vaut la peine !
Et de fait, ça en valait la peine : une vue imprenable sur le Rocher du Lion, et toute la vallée, à perte de vue... allez, après toute cette description historique, on passe aux photos, je vois bien que vous trépignez 😀
Sigirîya, c'est aussi de belles randonnées entre le lac, les petites maisons des hameaux, les champs... faune et flore sont à ravir, les couleurs superbes, une carte postale à chaque coup d'oeil ! Soirées tranquilles à jouer au Carrom, ou manger un bout dans le Rastarant du coin (ils ont de l'humour, ces sri lankais !). Quelques rencontres sympatiques aussi : une petite grenouille dans notre salle de bain (désolé pour le dérangement mademoiselle !), un petit lézard au petit-déjeuner, un iguane pendant la visite...
Nous ne gravirons finalement pas les 370m du Lion Rock. Le prix d'entrée au site est assez onéreux, et selon les dires de nos rencontres, ce que l'on paie, c'est le prix de l'effort pour parvenir au sommet, et la vue qu'il offre. L'effort... on n'a plus rien à prouver, ça ira 😉, et la vue on a eu la même depuis le Pirudangala 😀
Non loin de Sigirîya se trouve le site archéologique (encore un, on vous avait prévenu : triangle de culture !) de Polonnâruvâ, également inscrit au Patrimoine Mondial par l'UNESCO. Le site date environ du VIIIème siècle, et son état de conservation/restauration est impressionnant. Le site s'étend sur plus de 122 hectares. La petite excursion d'une journée était intense (avec un petit intermède "spectacle de magie" dans le bus !), sous un soleil de plomb (site religieux oblige, il faut retirer ses chaussures un peu partout... impossible par endroit tellement le sable était chaud ! Certaines visites se feront à distance, depuis l'entrée 😀), mais ça en valait la peine ! Préparez vos mirettes :
Dernière étape de ce triangle culturel, avant de rejoindre la capitale Colombo, et quitter, déjà, ce merveilleux pays : Anuradhapura.
Anuradhapura est la première capitale du Sri Lanka, fondée au IVème siècle avant notre ère, et restera jusqu'à l'invasion indienne, 1.300 ans plus tard, un centre religieux et politique majeure. C'est une des plus ancienne ville du monde habitée de manière continue.
Le site reste un centre religieux majeur du bouddhisme, avec multitude de temples et stupas.
Preuve en image ...
Et voilà, le Sri Lanka, c'est déjà fini ... 3 semaines, et pourtant si court !
Sur le chemin du bus, rencontre avec Dushntha, jeune Sri Lankais qui étudie le coréen à Anuradhapura. Son rêve est de voyager comme nous, et principalement de visiter la Corée. On lui souhaite d'accomplir son rêve !
Merci à lui de nous avoir mener au bon arrêt de bus... pas toujours évident 😉