Carnet de voyage

Cambodge : retour au pays !

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Dernière étape postée il y a 344 jours
Ce pays en pleine mutation continue de nous surprendre, à chacune de nos visites !
Du 8 décembre 2023 au 7 janvier 2024
31 jours
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Nous voici donc de retour dans notre pays d'adoption : le Royaume du Cambodge 😀

Petit conseil lorsque vous passez la frontière de Thaïlande vers le Cambodge en partant de Bangkok : demandez quel route le bus va prendre ! En effet, le chemin le plus court n'est pas toujours le plus apprécié par les compagnies, qui font du "groupage de touristes". Lorsque vous tombez donc dans un bus qui contient plus de touristes se rendant dans les îles, au sud de la Thaïlande, et bien ... Bangkok - Poipet (poste frontière) - Battambang (350km / 6h30 de route) devient Bangkok - Chanthaburi - Pailin (poste frontière) - Battambang (420km / 9h).

Bah ... qu'est-ce que 70km de plus en à peine 2h30 me direz-vous, alors que nous sommes en voyage pendant un an et allons parcourir plusieurs dizaines milliers de kilomètres ? Et bien ... 70$ très exactement, soit le prix de 2 visas supplémentaires, compte tenu que les e-visas commandés sur le site du ministère de l'immigration au Cambodge ne sont pas acceptés à tous les postes frontières "terrestres", et notamment : pas à Pailin ! Convaincu que nous passerions par le poste de Poipet, nous avions opté pour la facilité en commandant sur internet, convaincu que le plus court chemin entre 2 points restait la ligne droite... et bien : pas en Asie du Sud Est !!!

Soit, fin de la petite anecdote, même cette mésaventure relativement coûteuse (70$ = une semaine complète d'hébergement, pour vous situer 😉), ne gâchera pas notre plaisir de rentrer à nouveau au pays 😀😀😀

Nous voici donc à Battambang, deuxième ville d'importance au Royaume du Cambodge, après Phnom Penh son actuelle capitale. La ville compte plus de 250.000 habitants, mais elle reste paisible, la circulation y est modérée, la vie coule tranquillement...

La ville tient son nom d'une vieille légende contant l'histoire d'un roi géant (Dambang Kranhoung). L'arme de prédilection de ce roi géant était un gourdin fait d'un bois très solide. Après s'être emparé du trône, une prédiction des astrologues limitait son règne à 7 ans 7 mois et 7 jours. Dambang Kranhoung jura qu'il tuerait avec son bâton quiconque oserait revendiquer son trône, mais que s'il échouait, il abdiquerait. A la date fatidique, un descendant du roi évincé se présenta et réclama le trône qui lui revenait de droit. Dambang Kranhoug lui lança son gourdin, mais manqua sa cible. Comme il l'avait annoncé, il abdiqua, et se réfugia au Laos. Son bâton s'échoua dans une plaine et donna naissance à un ruisseau. La région où naquit ce cours d'eau fut nommée "Battambang" par un descendant du roi. En khmer, "bat dambang" signifie littéralement "bâton perdu". Une statue représentant ce roi géant et son bâton trône toujours à l'entrée de la ville.

 Statue du roi géant Dambang Kranhoug ayant donné son nom à la ville

Début du XXème siècle lorsque les français arrivèrent dans la région, ils démantelèrent les maisons traditionnelles khmères en bois, et érigèrent des bâtiments en dur afin d'y accueillir les commerces et faire de Battambang un lieu d'échange commercial important, avec le royaume de Siam notamment. Un exemple représentatif de cette architecture coloniale exceptionnelle est le marché central Psar Nat, qui malheureusement aujourd'hui aurait bien besoin d'une bonne rénovation... C'est en fait toute la ville qui a conservé cette magnifique architecture du début du siècle passé, et que la province veut remettre au devant de la scène !

 Psar Nat : marché central de Battambang

Des chantiers ont débuté un peu partout dans la ville, à l'heure où nous rédigeons cet article, et nous avons bon espoir que d'ici peu, Battambang aura retrouver ses lettres de noblesses et son lustre d'antan ! Un classement au patrimoine de l'UNESCO est manifestement une priorité des gouvernants actuels, les choses bougent 😀.

Pour se remettre "dans le bain", nous passerons (dans un premier temps 😀) 5 nuits à Battambang. Premier jour : retrouver nos marques, et (re)visiter les endroits phare du centre ville. Au programme :

* la pagode de l'éléphant blanc

 Pagode de l'éléphant blanc, Battambang

* le Wat Kandal, un des plus anciens temples de Battambang

Wat Kandal Battambang 

* balade sur la belle promenade aménagée le long de la rivière Sangker qui traverse Battambang, déambulation dans la ville

Calme et paisible Battambang ... 

* soirée de clôture pour cette première : petit concert improvisé au ukulélé par un petit groupe de jeunes cambodgiens qui s'attardent sur la terrasse de la guesthouse où nous avons élu domicile 😀

 Ganesha Guesthouse : désormais notre point de chute à Battambang 😀

Battambang est une très jolie ville. Il est agréable de s'y promener sans but, juste découvrir les rues et les sourires des gens. Mais l'attrait principal de la région, c'est surtout les campagnes avoisinantes, les rizières, les champs de légumes, les vaches le long de la route, les habitants, et les temples...perchés au sommet des montagnes ! Même si tout cela, nous l'avons déjà visité, on ne s'en lasse pas et c'est toujours un réel plaisir de s'y replonger. Bien installé dans le tuktuk, en route pour une journée autour de Battambang, et pour commencer :

* visite d'une maison traditionnelle khmère en bois, une des rares encore debout après le raz-de-marée français

 Wood House Battambang

* visite d'un petit marché rural et du marché au prahok. Mais qu'est-ce que cela est-il donc, le prahok, me direz-vous ? Ha haaaa ! En fait... vous n'avez pas envie de savoir 😛. Le prahok est utilisé en gastronomie khmère comme assaisonnement de la plupart des plats. On l'appelle aussi "fromage khmer". Et rien à voir avec du fromage... quoique... Ingrédient principal : du poisson. Recette très simple : le poisson est haché menu et stocké (cru, donc...) dans des énormes bidons, baigné dans de la saumure pendant plusieurs jours. Ensuite, afin de débarrasser le poisson du liquide subsistant, on pose un couvercle sur le bidon, avec de grosses pierres pour faire pression. La mixture reste ainsi pendant à nouveau plusieurs jours... plusieurs semaines ... cela dépend de la météo (chaleur et humidité) et de la qualité du poisson. A la fin de cette fermentation (rappelons qu'il fait quotidiennement 35°C ici 😛), il reste dans ce bidon un genre de pâte très compacte, dont le délicat parfum parcourt les 4 ou 5 mètres qui nous séparent dudit bidon en moins de temps qu'il ne faut pour se boucher les narines ! Rupture immédiate garantie de l'odorat chez toute personne normalement constituée !

Rassurez-vous, cette délicate pâte est utilisée avec parcimonie dans la cuisine traditionnelle, et étonnement cela donne un fumet très agréable aux plats 😀

Vivement la transmission des odeurs par internet, que le plaisir soit complet 😀

* visite du wat (temple en khmer, pour ceux qui ne suivaient pas 😛) Samrong Knong et les "killing fields". Petit rappel historique désagréable, mais qui a toute son importance si on veut comprendre le peuple cambodgien et sa culture : entre 1975 et 1979, le régime des Khmers Rouges, emmenés par son leader Pol Pot, a orchestré un véritable génocide-fratricide au Cambodge. Le pouvoir alors en place a forcé des milliers de personnes à quitter les villes pour travailler dans les champs, persécuté tous les intellectuels et religieux, et mis en place des centres de détentions et de tortures un peu partout dans le pays, et notamment à Battambang. On estime qu'environ 2 millions de personnes ont été tuées au cours de cette période, soit directement dans les camps de détentions, soit parce que les citadins n'ont pas survécu à la vie dans les campagnes, n'ayant aucune connaissance des poisons et de la faune que la vie rurale avait à offrir à l'époque...

Les "killing fields" sont des terrains dans lesquels ont été excavés des centaines d'ossements humains datant de cette période. Ils sont aujourd'hui rassemblés dans des stupas, sortent de monuments funaires, en commémoration (dernière photo).

 Wat Samrong Knong et Killing Fields, Battambang

* visite du Wat Ek Phnom (pour ceux qui ne suivent toujours pas : wat = temple, et phnom = mont 😛) : temple hindou angkorien (XIème siècle), avec une énorme statue de bouddha et une pagode plus moderne

Wat Ek Phnom, Battambang

* clôture de la journée : le Phnom Sampeou, avec ses temples (perchés, comme toujours, tout au dessus de la montagne ! Mais quelle vue 😀😀😀), ses singes, sa tristement célèbre killing cave (on reste dans une énergie positive...) et ... la bat cave 😀. Killing cave, on ne s'attardera pas... toujours époque Khmers Rouges, temple réquisitionné et converti en centre interrogatoire (entendez : centre de torture), à côté : une grotte d'une vingtaine de mètre de profondeur, ce qui permettait de se débarrasser des "indésirables" après torture, tout en économisant une balle... inutile de vous faire un dessin !

 Wat Sampeou : temples, singes et killing cave
Wat Sampeou : une vue imprenable sur la campagne de Battambang 

La Bat Cave : non, pas celle du super héros, mais une caverne où a élu domicile une colonie de petites chauve-souris. On estime la population à pas moins de sept millions d'individus !!! A la tombée du jour, cette charmante petite tribu sort de la caverne, en rangs serrés, pour aller s'approvisionner en moustiques et insectes de tout genre dans la campagne environnante. Sept millions de chauve-souris, même toutes petites et en rangs serrés, ça met du temps à sortir 😀 Le spectacle dure environ une heure !!!

La montagne qui abrite cette caverne, et les temples, est sacrée pour les bouddhistes. Nouveauté depuis notre dernier passage : un bas-relief et deux énormes statues de bouddha sculptés dans la roche ont fait leur apparition à l'entrée de la caverne aux chauve-souris. Et quand je dis énormes ...

Phnom Sampeou : des grands bouddhas et la bat cave ! 

A Battambang, la culture non plus, n'est pas en reste. Son principal moteur est le Phare Ponleu Selpak, une école d'arts, et notamment d'art du cirque, y est implantée depuis 1994. L'école dispense non seulement des cours d'arts (musique, danse, arts plastique et graphique, acrobatie, jonglerie, théâtre, ...), mais offre également aux étudiants repas, aides aux familles, etc... Une section "DAO" a récemment vu le jour, et les oeuvres ont déjà leur public 😀.

Le cirque est particulièrement renommé, et se produit régulièrement à travers le monde. Certains élèves de l'école ont même rejoint le très célèbre Cirque du Soleil. Ca donne une idée de la qualité d'enseignement de l'académie et de l'engagement des élèves !

Les représentations à Battambang sont assurées par les élèves, il ne s'agit pas encore d'élément "professionnel" à proprement parlé. Le spectacle est néanmoins d'excellente qualité, mêlant admirablement émotions et figures impressionnantes ! Celui auquel nous avons assisté, "Rouge", abordait le thème de la période "Covid", qui a porté un grand coup à l'école : fermeture, malades, pas de touristes pour assister aux représentations... du jour au lendemain, les élèves ont été priés de rester chez eux, et les cours suspendus. Plus de repas distribués aux élèves, plus de cours, moteur de vie principal pour la plupart des bénéficiaires.

Plus déterminés que la pandémie et ses conséquences, ils ont décidés de relever un défi totalement fou : une représentation de cirque diffusé en streaming de ... 24 heures sans interruption ! Ce record a été validé, et le Phare Ponleu Selpak est aujourd'hui repris à ce titre au prestigieux Guinness Book of Records. Le palmarès est impressionnant : meilleur évènement culturel 2021, meilleur évènement pour une cause humanitaire 2021, meilleure campagne de communication pour une ONG 2021 et meilleure levée de fonds 2021, avec 130.000 $ récoltés au cours de cette diffusion, ce qui a permis de maintenir à flots les finances de l'institution, et préparer sa réouverture post-covid.

Phare Ponleu Selpak, Battambang 

Une superbe galerie a également vu le jour, depuis notre dernier voyage à Battambang en 2015 : Romcheik 5, située de l'autre côté de la rivière. Plus qu'une galerie, c'est également un studio d'artistes, qui héberge à demeure 4 artistes, anciens élèves du Phare Ponleu Selpak. L'histoire très chargée en émotion de ces 4 artistes donne naissance à des oeuvres devant lesquelles on ne peut rester insensible. La qualité graphique, la variété des matériaux utilisés en support et l'aménagement global de cette galerie en font un véritable musée qui compte sur la scène artistique asiatique et vaut le déplacement. Probablement le seul musée d'art moderne au Cambodge.

Aucune photographie des oeuvres autorisée malheureusement, il vous faudra donc faire le déplacement 😀

Romcheik 5 Gallery, Battambang

Même après ce troisième séjour, Battambang n'a de cesse de nous étonner, et nous avons passé ici de très bons moments. Le Cambodge ne se limite pas à cette ville, et notre temps, lui, est malheureusement limité !

Nous quittons notre guesthouse avec une petite larme, et direction le sud du pays, ses côtes sur le Golfe de Thaïlande, son poivre et ses crabes... mais ça, c'est pour un autre article 😀

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Après cette petite (trop petite...) semaine passée à Battambang, que l'on apprécie donc de plus en plus pour ceux qui n'auraient pas suivi 😀 (voir notre article précédent), direction le sud avec le bus de nuit (toujours un régal pour nos grandes guibolles dans les "sleeper bus" !), débarquement à Kampot, célèbre dans le monde entier pour son poivre de qualité exceptionnelle.

Kampot, nous l'avons découvert en 2017, et quelle belle surprise ce fut ! Calme, mais pas trop, un grand village comme on les aime, avec juste assez d'ambiance et d'activités pour passer un bon séjour. Comme partout dans le monde, Covid est passé par là, et nombre d'établissements n'ont pas tenu le coup. Le paysage a fortement changé... et pas uniquement à la suite de cette pandémie (explication plus bas 😉) ! Deux rues complètes, dans lesquels le vieux marché de nuit prenait place chaque soir auparavant, sont devenues des nids de bars à hôtesses, salons de massage et autres bars glauques. Des blocs immenses, tout en béton, poussent en parfaite anarchie aux quatre coins de la ville et sur les bords de la rivière, le long de laquelle plusieurs plages artificielles sont aménagées, certaines vraiment démesurées... Un seul mot : AFFREUX !!!

Evidemment, les "nouveaux agencements" ne vont pas sans attirer la clientèle qui va avec... Les touristes (d'un jour ou de plus long cours) croisés sont manifestement plutôt pour les bars "accueillants" et la fête que pour les campagnes et les plantations de poivre 😉.

Après quelques échanges sur place, l'explication de cette mutation proviendrait de l'explosion urbanistique à Sihanouk, ville balnéaire plus à l'ouest du Cambodge. Nous y étions passés également en 2017, et avions fuit assez rapidement : casinos chinois, hôtels de luxe pour héberger leur clientèle, quartier complet transformé en village chinois, bières, fêtes, aucun respect, et prix exorbitants, déjà à l'époque... Cette situation n'a semble-t-il fait qu'exploser depuis, et la ville est devenue impayable, tant pour les locaux que pour les expats qui profitaient d'une festive à l'année, à coût raisonnable. Tout se petit monde s'est ainsi déplacé sur la ville la plus proche : Kampot. Et tout le petit commerce qui l'accompagne ...

 Kampot : vues de la ville, encore du beau autour des grues et du béton...

Bref, le tableau est dressé : pas reluisant, mais nous y sommes pour 4 nuits, autant essayer de profiter tout de même. Et pour cela, une seule chose à faire : louer un scooter et sortir de la ville !

Les environs de Kampot et les activités restent très sympas :

* visite du Mont Bokor, avec son ancienne station météorologique française abandonnée, un ancien casino de l'époque coloniale, aujourd'hui reconverti en un bel hôtel, une vieille église abandonnée aux briques rouges ternes qui donne l'impression de traverser une ville fantôme... Tout de même une "tache" au tableau : un casino chinois, en activité lors de notre première visite il y a 6 ans, est aujourd'hui fermé, et semble-t-il en rénovation... Les allées interminables d'hôtels en béton sensés accueillir les clients de ce casino sont vides, et dans un état de délabrement déjà avancé. Rappelons que nous sommes au milieu de nul part, entourés par la jungle et à une trentaine de kilomètres de la ville... La question demeure : mais qu'est-ce que ça fout là ??!!

Mont Bokor 

* visite d'une plantation de poivre : incontournable à Kampot, son poivre s'exporte dans le monde entier, et se classe dans les meilleurs poivre du monde 😀 (entre nous, et c'est un avis personnel ... : LE meilleur 😀). Sur le chemin, des paysages extraordinaires, des paysans faisant sécher le riz à même le sol le long de la route, une cascade et un temple angkorien au fond d'une caverne (Phnom Chhngok Cave), le secret lake où les cambodgiens ont l'habitude de se retrouver le dimanche en famille pour pique-niquer

Merveilleuse campagne de Kampot, et ses célèbres plantations de poivre 

Superbe promenade, mais honnêtement : en deux jours, c'est bouclé ... En route plus à l'est, direction la "ville" de Kep, sur les bords du Golfe de Thaïlande, presqu'à la frontière avec le Viet Nam.

Kep est un peu le résumé de l'histoire contemporaine du Cambodge : flamboyante dans les années soixante, où toute l'aristocratie aisée de Phnom Penh se précipitait dans les luxueuses villas de style moderniste le temps d'un week-end, puis l'effondrement et la ruine au cours de la triste période des Khmers Rouges. "Kep-sur-Mer", probablement une des plus splendides stations balnéaires de la côte du sud-est asiatique il y a une soixantaine d'années, n'est plus aujourd'hui que ruines et désolation, en proie à l'appétit féroce et sans limite des promoteurs immobiliers chinois qui rêvent de tout détruire afin de faire pousser des complexes hôteliers démesurés et sans âmes le long de ce merveilleux littoral. Un projet concret est actuellement en cours d'élaboration, et vu les montants gigantesques pour l'économie du pays, il est à parier que celui-ci aboutira, annihilant toute perspective de restauration de ce site exceptionnel 😦

Nous n'y passerons qu'une seule nuit, parce qu'il y a tout de même une spécialité incontournable à Kep : le crabe !!! Directement de la mer à l'assiette, comme on dit 😀, et Ced n'y résiste pas 😉

Kep-sur-Mer : crabe au menu, villas abandonnées, plage et paysages magnifiques 

Le crabe était délicieux ... mais la ville n'a plus beaucoup d'autres choses à offrir. Nous avons encore de la route à faire avant les fêtes de fin d'année qui arrivent à grands pas, et que nous espérons passer à Siem Reap.

Direction donc Phnom Penh, la capitale et passage "obligé" pour les bus menant dans le nord.

Tout comme l'ensemble du pays, Phnom Penh est en pleine croissance, et de nouveaux immeubles fleurissent à chaque coin de rue. Evidemment, c'est une capitale, donc : beaucoup de monde, un trafic beaucoup plus dense, beaucoup de bruit, et on y parle à peu près toutes les langues connues ! La ville n'est cependant pas dénuée de charme, et les promenades aménagées le long du Mékong, ou certains quartiers plus préservés, offrent de belles balades. Les cultures des quatre coins du monde cohabitent, et ce n'est pas exceptionnel de se retrouver dans un bar tenu par un français, pour écouter un musicien du Burkina Faso reprendre des chants traditionnels de son pays...

Phnom Penh : lumières, hôtels prestigieux, le Mékong, culture internationale ... il y en a pour tous les goûts ! 

Cette année (Phnom Penh n'est pas une première pour nous 😉), nous avons décidé de sortir un peu de la ville, pour visiter Oudong, à environ 40km au nord.

Oudong a été la capitale du royaume au XVIIème siècle, et reste aujourd'hui une nécropole royale monumentale. La ville en elle-même a totalement disparu, rasée par les Khmers Rouges vu le symbole qu'elle représentait. Il ne subsiste aujourd'hui que les temples et stupas, dans lesquels reposent les cendres des têtes couronnées qui ont régné à l'époque où la ville occupait sa prestigieuse place de capitale.

 Oudong : nécropole royale

Notre étape "Cambodge : du sud à la capitale" se clôture, non sans un grand sentiment de déception. Les paysages restent aussi merveilleux que dans nos souvenirs, mais ce que deviennent les villes n'est plus du tout dans nos attentes. Soit, les choses évoluent, parfois pas dans le sens qui nous semble être le bon, mais qui sommes-nous pour critiquer 😉 !

Retour au nord du Tonle Sap, et la mythique ville de Siem Reap, en bordure des prestigieux Temples d'Angkor. De belles surprises nous y attendent, on vous livre tout cela très bientôt, gardez un oeil sur le blog 😀

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Siem Reap, ce n'est pas une découverte... en 2012, lors de notre premier "grand" voyage, elle a été notre première confrontation avec l'Asie du Sud-est. Une première qui aura marqué : cette partie du monde reste, à ce jour, un peu notre deuxième "chez nous" ! Le choc culturel, sans doute... la dualité entre la partie historique magnifique que la ville peut offrir, avec l'exceptionnel site des temples d'Angkor, probablement le plus beau domaine que nous ayons visité (à ce jour, encore une fois ... 😉), mais aussi une ville bouillonnante, alliant tourisme (Pub Street est pour Siem Reap ce que Khaosan est pour Bangkok) et vie locale, pour peu qu'on en prenne la peine !

Nous sommes le 21 décembre, nous avions projecté de passer les fêtes de fin d'année ici, parce que cette ville est donc un peu "spéciale" pour nous, mais cette fois, c'est un peu Noël avant l'heure, car nous retrouvons notre ami André, qui coule ici une retraite heureuse depuis 9 ans (de mémoire... le temps passe vite !). Cela fait 26 ans que Ced connait André, et c'est une réelle surprise, et une joie, de le retrouver en bonne forme ... et en bonne compagnie 😉. Nous découvrirons grâce à André, et son ami Rot, les endroits sympas et branchés de Siem Reap, vu côté "vie locale", plutôt que celui qu'offre la ville aux touristes (Pub Street, pour ne pas la nommer !) : quelques bars avec une bonne ambiance, de l'autre côté de la rivière, où la bière est servie en cannette dans des sceaux de glace, un resto-buffet gigantesque avec toutes les spécialités cambodgiennes, préparées pour eux (pas aménagées à la sauce occidentale 😉), quelques petits restos sympas, et pour un prix dérisoire.

Siem Reap : très belle ville de jour, vie nocturne trépidante pour touristes, vie nocturne locale accueillante 

Siem Reap, ce n'est évidemment pas que des bars et des restos, aussi sympathiques soient-ils 😉, et même si nous avions déjà parcouru de long en large le site des Temples d'Angkor, une visite de la ville inclut de facto une journée, au moins, à leur consacrer. Et cette fois : en scooter, et c'est encore plus fun 😀. Enfin, fun...sauf quand on pète le clapet de sécurité du scooter dès le premier arrêt 😀. Mais bon, nous sommes en Asie, rien n'est vraiment grave, il suffit d'attendre.... parfois un peu plus qu'annoncé ... 1h30 plus tard, nous avons donc un nouveau scooter. Zut... ils ont oublié les casques, et les nôtres sont restés bloqués dans le coffre de l'ancien! Qu'à cela ne tienne, retour au bureau, sur le scooter et sans casques donc... amazing asia 😀

Angkor, cela reste stupéfiant, même la troisième fois. On a l'impression dès l'entrée, et surtout face au temple principal Angkor Wat, de faire un bon dans le temps, et de côtoyer la puissance que ce peuple représentait, il y a un plus de mille ans. A ce jour, Angkor Wat reste le plus grand monument religieux du monde, toujours en activité. Il est construit sur le modèle de temple-montagne, flanqué de 5 tours en épis de maïs, caractéristique de l'architecture khmère de l'époque. On retrouve cette même architecture un peu partout en Asie du Sud-est, témoignant de l'étendue immense du royaume à son apogée, englobant approximativement les territoires actuels de la Thaïlande, du Cambodge, du Laos et une petite partie du Viet Nam.

Quelques chiffres pour se faire une idée : les douves qui l'entourent sont longues de 5km, les murs extérieurs long de 3,6km, les bas-reliefs sur les murs intérieurs de la deuxième galerie s'étendent sur pas moins de 800m, plus de 5.000 représentations de dieux (devata) et esprits prenant l'aspect de danseuses (apsara), la tour centrale culmine à 213m !!!

Et en photo, cela donne...

Angkor Wat dans toute sa splendeur ! 

Angkor Wat est loin d'être le seul édifice à visiter sur le site, qui couvre tout de même 400km² et compte pas moins de 200 temples !!! Non...on n'a pas tout vu, mais ce n'est pas notre dernière visite 😀

Le Bayon : 54 tours à l'origine (37 subsistent aujourd'hui), flanquées de quatre visages chacune, tournés dans les quatre direction, représentant le "bouddha de la compassion ultime", sous les traits de Jayavarman VII, grand roi constructeur de l'époque khmère. Peu importe où on se trouve dans l'enceinte, un visage nous contemple avec bienveillance... après la visite de centaines de temples au cours de ces dernières années, le Bayon reste le temple préféré de Ced 😀.

 Angkor : temple du Bayon aux 200 visages

Le Ta Prohm, où la végétation a repris ses droits, avec les gigantesques faux fromagers à l'écorce argentée dont les racines en contrefort s'insinuent dans les constructions. Au premier regard, on ne sait pas si ces arbres disloquent ou maintiennent ces murs millénaires ! Nous sommes milieu d'après-midi, le soleil est au plus haut, la lumière est superbe et l'écorce des arbres semblent faites d'or 😀

 Angkor : Ta Prohm et ses mythiques faux formagers

Une panne de scooter, trois temples visités "à la cool", une belle balade dans le domaine, voilà qui fait une excellente journée, inutile de faire la course à la visite, ce n'est pas une compétition 😉.

Les environs de Siem Reap offrent aussi de belles balades, les campagnes sont tranquilles, le mythique lac Tonlé Sap n'est qu'à un jet de pierre de la ville, et ses rives bordées de rizières et de terres inondées d'où sortent quelques arbustes. On pourrait y passer des journées entières... si les fesses de Ced pouvaient supporter la selle du scooter 😀.

 Les alentours de Siem Reap

Le premier plan était donc de passer les fêtes de fin d'années dans la tumultueuse Siem Reap, mais on avait dit aussi en partant pour ce Tour du Monde : pas de plans 😉 !

Siem Reap est une ville bouillonnante, mais nous avons notre quota, et nous décidons de rejoindre Battambang pour passer à l'an 2024. La boucle est bouclée pour le Cambodge 😀.

Non pas adieu, mais au revoir Siem Reap, au revoir André ! Merci pour ces bons moments passés ensemble, pour ces belles découvertes, pour ces éclats de rire. A très vite, c'est certain !

Merci André, Tan Tan et Rot ! 

Retour donc à Battambang après plus de trois semaines à parcourir le Cambodge. La question du point de chute est évidemment vite réglée : chez Stephan et Annie dans leur guesthouse Ganesha 😀. Pour passer le réveillon de nouvel an, l'endroit est idéal, et Stephan nous propose un barbecue avec du porc soulvaki, des salades grecques, des frites pimentées, des brochettes de poulet, sauce tzatziki. Euh... oui oui, nous sommes donc toujours au Cambodge 😀😀, mais Stephan est d'origine greco-germanique, ceci explique cela 😀.

Battambang (voir notre article précédent), on vous l'a dit, c'est un peu plus "roots", un peu moins "organisé" dans son tourisme... en résumé : un peu plus authentique, et on adore ! Ce qu'on a découvert dans la ville, à l'occasion du passage à l'an neuf, nous a épaté ! Courses de longues barques sur la rivière Sangker, lâcher de lanternes, feux d'artifices partout dans la ville (ouais, bon... pas le 14 juillet à Liège, mais tout de même !), concert en plein air, et un monde de fou tout le long de la rivière !!! Nous pensions nous retrouver à quelques "visages pâles" pour fêter ce nouvel an, qui ne coïncide pas avec le nouvel an khmer (*), et en lieu et place nous assistons à une véritable fiesta cambodgienne version XXL !!! On a bien fait de quitter Siem Reap pour participer à ce moment 😀.

(*) le nouvel an khmer se fête ici 3 jours d'affilée, entre le 13 et le 16 avril cette année, pour célébrer le début de la saison des pluies. C'est pour eux un moment bien plus important dans l'année, car il annonce le début de la saison pour les cultures.

Un petit aperçu en images, qui témoignent bien modestement de cette ambiance extraordinaire !!!

 Nouvel An 2024 festif à Battambang !

Nous clôturons ici l'étape "Cambodge" de ce Tour du Monde. Retour au bus, direction Bangkok pour entamer la découverte du nord de la Thaïlande. Mais ça, c'est pour un autre article 😀, vous connaissez la chanson 😉

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Un Tour du Monde sans passer par le Cambodge, ce n'était pas envisageable pour nous 😀. Même après une quatrième visite au Royaume Khmer, on ne s'en lasse pas, et le quitter est toujours un peu déchirant 😦.

Ce séjour aura été marqué par des retrouvailles agréables avec notre ami André, de nouvelles rencontres aussi, tout aussi intéressantes que nous emportons avec nous pour le reste de notre voyage, avec l'espoir (que dis-je : la certitude !!!) de les retrouver prochainement !

Un séjour qui cependant nous confirme, malheureusement, que le pays est en pleine mutation. Nous en avions déjà fait le constat progressif au cours de nos précédentes visites, mais cette fois le choc était plus marquant. Les importants investissements chinois au sud du pays, notamment à Kampot et Kep, ont profondément modifié le paysage, et quelque peu érodé le charme qui s'en dégageait. Le modèle touristique qui en découle ne correspond plus à ce que nous avions apprécié dans ce merveilleux pays, et nous savons que cette région du royaume ne fera plus partie de nos futurs projets.

Rien n'affecte cependant le sourire, la gaité et l'humour inconditionnel des khmers, et cela vaut tout l'or du monde 😀.

Avec beaucoup de nostalgie, nous quittons donc le Cambodge, et vous livrons ici quelques bons plans, comme c'est désormais la tradition 😀

BATTAMBANG : pour se loger, la guesthouse Ganesha, tenue par Annie et Stephan. Un peu "roots", mais une atmosphère qui met immédiatement à l'aise, on se sent vite "comme à la maison". Petit resto avec une (très petite...) carte de spécialités grecques, un petit bar avec table de billard, principalement fréquenté par la jeunesse cambodgienne locale, chambres simples mais avec tout ce qu'il faut, et sourire assuré ! Gros, gros, gros coup de coeur pour nous 😀. Pour manger : KC Restaurant, qui propose d'excellent burgers variés, établissement tenu par un français passionné par l'histoire de Battambang, et désormais un petit musée qui retrace, au travers de photographies d'époque et d'objets divers, les moments importants de la région, avec beaucoup de professionnalisme. Un travail incroyable de recherche de la part de cet amoureux du Cambodge ! La Pizzeria Da Claudio, dont l'établissement ne paie pas de mine, mais les pizzas sont délicieuses !!! Pour revenir à une cuisine plus locale : le restaurant Jaan Bai, un peu plus cher, mais une cuisine très inventive et un vrai moment de bonheur pour le palais 😀, et pour un prix carrément dérisoire, des nouilles simples mais efficaces, presque "sur le pouce" dans une ambiance carrément locale : le Chinese Noodle Dumpling. Pour boire un verre : le K Trok, qui propose deux établissements en vis-à-vis, celui à l'étage (en face de celui renseigné sur le lien) est très sympa : bonne musique, déco intéressante, cocktails et bières à prix raisonnables! Que faire : visite du marché, dont l'architecture du bâtiment vaut le détour (dommages pour le manque d'entretien... un sérieux coup de peinture lui rendrait ses lettres de noblesse 😀), balades le long de la rivière sur la promenade aménagée, et surtout : en tuktuk ou en scooter, sortir de la ville et découvrir les campagnes avoisinantes qui sont superbes, et donnent un excellent aperçu de la vie locale, à la cambodgienne. Pléthore d'activités et de visites : fabrication des crêpes de riz, du prahok (pâte de poissons merveilleusement odorante, voir notre article sur Battambang), le mont Sampeou et la caverne aux chauve-souris, le "bamboo-train" (mais bon... ça c'est très "touriste" !), ... Incontournable : une soirée au cirque du Phare Ponleu Selpak !!! Pour les amateurs d'art contemporain : la galerie Romcheik 5.

KAMPOT : pour se loger ... la guesthouse où nous logions ressemble plus à un hôtel, sans vraiment de personnalité... faudra trouver par vous-même un endroit plus sympa 😉. Pour manger : The J Break Cafe, un peu bâteau, mais les petits-déjeuners y sont corrects. Al Cioccolatino : cuisine italienne d'excellent qualité, très variée, et une très belle carte de vins 😀. Pour boire un verre : U2U Bar, petit bar sympathique, et Oh Neil's Irish Bar pour une ambiance plus rock'n roll ! Que faire : visite d'une plantation de poivre, c'est LA spécialité locale. Nous avons visité cette année celle de BoTree Farm, plus petite mais plus familiale que la célèbre "La Plantation", balade sur le Mont Bokor,

KEP : pour se loger, la guesthouse Khmer House, simple mais avec tout ce qu'il faut (location vélo et scooter sur place), et un super restaurant sur le toit tenu par les propriétaires. Pour manger / boire un verre / que faire : le Crab Market, avec une multitude de petits restaurants perchés au dessus de la mer, crabe et poivre de Kampot au menu ! Balade sur la nouvelle promenade aménagée le long de la plage, et un petit tour entre les villas abandonnées et, pour la plupart, en ruines...

PHNOM PENH : pour se loger... chercher, vous trouverez, nous on n'était pas convaincu par notre hôtel 😦. Pour manger / boire un verre : pléthore de possibilités, pour tous les goûts, pas vraiment de coup de coeur pour nous cette fois 😦. Que faire : la visite de Oudong est intéressante, même si la route est un peu longue pour s'y rendre. Prévoyez une bonne demi-journée en tout. Nous n'y avons passé cette fois que 2 nuits, mais nous pouvons également conseiller les incontournables de la ville : les Killing Fields et la prison S21, pour plonger dans l'histoire contemporaine du pays, et mieux comprendre l'actualité, le Palais Royal, le Wat Phnom, le Marché Central et le Marché Russe, une balade le long du Tonlé Sap, jusqu'à son confluent le Mékong.

SIEM REAP : pour se loger, la guesthouse Soben : accueil tout en sourire, super serviable, chambres "tout comme il faut", restaurant très correct, table de billard et emplacement idéal dans la ville ! Pour manger : un super buffet à la khmer Buffet Srey Khouch Continent pour une expérience authentique ! Un peu plus cher, mais une expérience exceptionnelle sur le thème réinventé des spring rolls : le Wild. Cuisine locale à prix dérisoire : le Try Me et Khmer Taste. Pour boire un verre : pour les amateurs de gros sons ... Pub Street évidemment, mais si vous désirez sortir des sentiers touristiques, traversez la rivière, et quelques bars sympas sont aménagés sur l'autre rive, quasi exclusivement fréquentés par la jeunesse locale. Ambiance assurée !!! Que faire : incontournable évidemment, au moins une journée sur le site des Temples d'Angkor, possibilité d'une petite balade sur le Tonlé Sap, également quelques temples disséminés dans la ville qui valent le détour.