Après deux jours et deux nuits à Saut Brodel, on va reprendre la pirogue. On se serait presque étalés dans ce bivouac, il faut rassembler toutes les affaires ! Ici il y avait un espace pour tout. Un espace nuit bien délimité pour chacun, une grande clairière pour la cuisine, avec un bel espace pour le feu, et même une "salle de bains" avec une petite zone sans courant au bord de l'eau ! On redescend la rivière, direction le carbet des gendarmes, qui sera notre dernier bivouac. On s'installe vers midi, finalement ici c'est le grand luxe ! Un toit, un plancher, une table en bois... On a été du bivouac le plus spartiate au plus propre ! Enfin, propre, tout est relatif... Les gendarmes ont une notion personnelle de la propreté, ils ont laissé pas mal de déchets là aussi. Enfin, au moins ici on est bien installés.
Hôtel 5 étoiles On part déjeuner en forêt, Bruno veut nous montrer un coin où il venait lui-même avec ses enfants, une petite crique avec des toboggans naturels. On emprunte la piste de Saül avant de s'enfoncer dans le sous-bois jusqu'à cette petite crique qui serpente entre les arbres. A un moment, elle se déverse en petites vasques et en mini cascades où l'on peut se laisser glisser. C'est vraiment un super coin, et il faut connaître pour y accéder ! On se sent vraiment privilégiés de voir et de profiter d'endroits comme ça. C'est d'ailleurs une réflexion que je me suis faite tout au long de cette expédition. On entend depuis 4 jours rien d'autre que le bruit de l'eau, des oiseaux, et des animaux... Aucun bruit de l'activité humaine, c'est à la fois reposant et très étrange de se dire qu'on est si loin de la "civilisation". Mais ça fait beaucoup de bien.
On se pose donc ici pour déjeuner, un délicieux poulet boucané acheté au marché avant le départ par Tchia. C'est vraiment un moment génial, on profite ensuite de la crique pour se baigner dans l'eau pure. C'est l'occasion pour moi de me rincer les cheveux dans une eau propre ! Et le soleil brille en ce quatrième jour, c'est tellement agréable ! Certes il ne perce pas beaucoup à travers la végétation très dense qui nous entoure, mais c'est mieux que d'être sous la pluie...
Bon les photos sont un peu floues mais c'est tout ce que j'ai pu prendre dans l'eau ! Une fois rentrés en fin d'après-midi au carbet, la pluie fait son retour, mais pas grave on est à l'abri. Bruno nous fait le deuxième aymara au barbecue, en mode boucané sous des grandes feuilles de palmier. D'aspect on dirait presque une côte de boeuf ! Et au goût c'est juste délicieux... Toujours avec cette bonne sauce chien. Bruno se réserve la tête du poisson, sa partie préférée ! Je lui laisse volontiers...
Menu du jour : Aymara boucané Dernier temps fort de la journée : une marche nocturne en forêt ! Une fois rassasiés, on part avec nos frontales pour une balade qui s'annonce passionnante. Et un peu stressante pour ma part, je n'ai qu'une peur : croiser un serpent ! On prend à nouveau la piste de Saül puis on coupe par un layon que Bruno a dégagé dans l'après-midi. Dégagé est un bien grand mot parce que la fin du chemin est carrément encombrée de fougères et autres lianes et je suis vraiment pas sereine à ce moment là ! Mais avant ça, on avance et on regarde attentivement à la lumière de nos frontales. Parce qu'on est venus observer une chose en particulier : des araignées. Et des grosses tant qu'à faire ! La nuit, on peut mieux les repérer grâce à leurs yeux qui brillent, quelle que soit leur taille. Et ça nous sourit, puisqu'on en voit de toutes les couleurs et toutes les tailles. Bruno en prend quelques unes dans la main (inoffensives bien sûr !) comme cette araignée scorpion sur la première photo ci-dessous. On voit aussi une belle mygale dans son terrier (cf photos de droite). En tout cas cette balade fait relativiser ! Bien que je n'aie pas peur des araignées, on trouve d'un seul coup celles qu'on peut croiser en métropole tout à fait insignifiantes ! En rentrant, mes craintes de croiser un serpent se réalisent avec un gros truc rampant blanc qui traverse le layon à quelques mètres devant moi. Heureusement il est passé trop vite pour que j'ai eu le temps de le voir clairement. On notera la magnifique chute de Maman au retour au moment de traverser le petit bras d'eau dans une cuvette et entouré de boue, un beau viandage en règle !!
Arachnides en tous genres C'est la dernière nuit avant de rentrer à Cacao, et malgré le confort supérieur de ce dernier campement, la nuit est pour ma part la pire que j'ai passée du séjour. Merci à Papa d'avoir ronflé toute la nuit ! En effet, avec les hamacs tous alignés et à touche touche, on a tous pu profiter de la respiration plus ou moins bruyante de chacun ! Mais ça fait partie du voyage !