Finalement on commence à s'y faire à Niseko (maintenant qu'on s'en va bientôt...) ! Depuis deux semaines, il fait de plus en plus beau, on a même des jours sans neige... Je (Raphaël) m'améliore un peu plus en snowboard, je descends même des pistes noires et je m'initie timidement au backcountry (hors piste) !
La semaine dernière, nous avons découvert dans le village de Niseko un lieu extraordinaire... Un château de glace ! Une soirée drum n' bass était organisée à l'intérieur. Alors pour ce qui est de la musique Carole était bien plus enthousiaste que moi mais en revanche sur la beauté du lieu nous étions unanimes ! C'est un collectifs d'artistes qui travaille dessus en permanence. Ils ont passé plus de 5 mois à le construire, de nuits, aux heures les plus froides. Ils sont allés jusqu'à faire fondre certaines parties les jours venteux pour créer des stalactites et le résultat est à couper le souffle ! Il y a 5 salles avec canapé creusé dans la glace, un bar et bien sur... les platines du DJ ! Le lieu est tout simplement merveilleux et tout ce qu'il y a de plus underground... Magique ! Une féérie qui disparaitra au mois d'avril...
Bref, en ce moment, tout va pour le mieux, le blues de fin d'année est loin derrière nous et voila qu'il ne nous reste qu'un mois avant de quitter Ski Japan et Niseko... Ça passe vite !
Mais, revenons à nos moutons pour la suite et fin de notre série "la bouffe au Japon" avec l'affrontement de la gastronomie de deux de nos endroits favoris : Okinawa VS Osaka !
Commençons par Osaka, notre ville, notre chez nous (quand on nous demande, on répond qu'on vient d'Osaka!). Cette ville est réputée dans tout le Japon pour sa "soul food" : ces petits plats à grignoter dans la rue ou au restaurant et qui sont peu couteux. Petit tour d'horizon...
- Les "takoyaki", le véritable emblème de la ville ! Il s'agit d'une pâte (style pancake version salée) agrémentée d'oignon cébette, de gingembre mariné et autres douceurs qui cache à l'intérieur un morceau de poulpe. Cuit dans des moules ronds de 3cm de diamètre environ, le tout est nappé d'une sauce spéciale appelée "okonomi" (proche de la sauce barbecue) et de mayonnaise (ou pas, pour Carole). Ensuite, on dispose sur les petites boules des copeaux très fins de poissons séchés qui dansent à la chaleur... Oui, c'est difficile à définir et c'est complétement fou mais c'est super bon ! On les trouve partout à Osaka, il y a un nombre incalculable de petites gargottes qui vendent la barquette de 6 "takoyaki" pour 350 yens (moins de 3 euros). On peut aussi les commander dans les "izakaya" (restau style tapas) et l'auberge où nous travaillions à Osaka organisait des soirée takoyaki toutes les semaines... C'est l'emblème de la ville ou vous dit !
On vous a trouvé un petit lien si vous êtes curieux de voir ce que ça donne de les voir cuisiné en vrai : https://www.youtube.com/watch?v=VxapWYp8rFM
Petite précision, ce n'est pas tourné au Japon mais il n'y a qu'un Japonais pour avoir une telle maitrise de la gestuelle... C'est un vrai spectacle dans les rues d'Osaka !
- L'"okonomiyaki" : Il s'agit d'une pâte qui peut contenir de multiples ingrédients divers et variés mais la base est faite d'oeufs battus, de farine et d'un féculent rapé (une version jap de la pomme de terre). Une fois le tout battu, du chou y est ajouté. On met à cuire cette pâte sur des plaques de cuisson devant vos yeux jusqu'à cuisson complète. En effet, des planchas sont directement incrustées dans la table et vous pouvez y laisser votre "okonomiyaki" et le déguster petit à petit pour qu'il se garde au chaud. Avant la dégustation, comme pour le "takoyaki", il est ensuite recouvert de la sauce okonomi, de mayonnaise et de copeaux de poissons séchés. Et pour faire plaisir à tout le monde, on peut y ajouter de très nombreux ingrédients supplémentaires : des pomme de terres, du mocchi (pate de riz gluante), crevette, poulpe, porc, boeuf...
Nous avons essayé de vous décliner les étapes de préparation en photo. C'est le serveur qui s'est chargé de toutes ces opérations bien sur.
L'"okonomiyaki", il n'y a rien de comparable en France et c'est dommage c'est un de nos plats favoris !
- Les "kushikatsu". Cette fois on est sur un principe simple, une brochette panée ! Une brochette de quoi ? Mais de tout ce que voulez ma bonne dame! Poisson, viande, légume, sucré, salé, tout y passe! Une fois servies, il ne reste qu'à tremper les brochettes dans une sauce style barbecue en beaucoup liquide. Un seul pot de sauce par table et par jour (oui oui, vous utilisez la même que vos prédécesseurs, ça fait partie du truc) donc on ne trempe jamais deux fois sa brochette dans le pot, c'est la règle ! Le "kushikatsu" se commande à l'unité et doit être bon marché. A Osaka, dans le quartier Shin-Sekai, l'unité est vendue entre 70 et 100 yens (60 et 80 centimes d'euros). Bon évidemment un kushikatsu ne suffit pas à faire un repas, il faut donc en commander plusieurs et généralement chaque tournée est accompagnée de sa bière... Du coup, on est sur la version "made in Osaka" de l'izakaya (le bar à tapas).
Voila pour LES trois spécialités d'Osaka, passons maintenant à Okinawa et Ishigaki! Cette dernière en particulier est notre coup de cœur du voyage et la nourriture y est différente du reste du Japon... Certains plats japonais y sont déclinés en version locale tandis que d'autres n'existent que sur ces îles. Voici nos chouchou :
- le porc "agu". Okinawa possède son AOP sur la viande de porc, c'est d'ailleurs la seule que nous aillons rencontrer au Japon sur cette viande. Plutôt cher car rare mais excellent... Et nous l'avons goûté sous toutes ses formes notamment en "tonkatsu" (escalope panée dans la chapelure panko) et curry absolument fabuleux.
- Les "gyozas" d'Ishigaki. Ce sont les plus surprenants que nous ayons goûté. En effet, en lieu et place d'une pâte contenant la farce, il s'agit de peau de poulet grillée. Nous avons même dégusté cette variante avec la farce à l'intérieur d'un pilon de poulet. Un peu plus gras que la version originale mais savoureux à souhait.
- le boeuf d'Ishigaki. Une autre AOP locale, tellement locale qu'on ne l'a trouvée que sur l'île! Beaucoup moins persillé que celui de Kobe ou de Tajima, il ressemble davantage à du bœuf français. Il n'en reste pas moins excellent de quelque manière qu'il soit cuisiné : burger, donburi (bol de riz garni)...
- le "taco rice". C'est le plat-symbole de l'histoire récente de l'archipel. En effet, sur l'île principale d'Okinawa il y a des bases de l'armée américaines qui se sont installées suite à la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd'hui, bien que leur présence soit de plus en plus remise en question par la population, Okinawa est une société mixte Nippo-américaine (sur l'ile principale uniquement). Les gens de l'archipel se sont donc appropriés le "tacos" de la cuisine tex-mex et l'ont décliné en version japonaise. A la place de la galette, on met du riz puis on retrouve les ingrédients classiques du tacos : boeuf haché, sauce tomate épicée, tomates, salade, fromage et avocat. Le tout est parfois servis dans un bol en fonte encore chaud.. Pas si extraordinaire a priori mais un délice !
Et puis il y a tout le reste : les tempuras d'algues, le "adan champuru" (impossible à explique, on n'est même pas surs d'avoir bien compris ce que c'était), les yaeyama soba... Impossible de tout vous lister ici mais on espère vous avoir fait un peu saliver !
Alors, laquelle de ces destinations a ravi votre coeur ?
Enfin, dernier point, Caroline m'a fait réaliser que nous n'avions pas parlé sucré encore... Il est vrai que les Japonais ne mangent généralement pas de dessert. Il peut arriver qu'ils mangent un fruit ou une douceur en cours de repas mais cela peut être avant le plat principal, entre deux bouchées salées ? peu importe... Ce n'est pas forcément le finish. On trouve malgré tout de plus en plus de desserts proposés dans les restaurants dans les grandes villes même s'il s'agit essentiellement de glaces, preuve que l'idée du dessert commence à les intéresser un peu. Néanmoins, les Japonais sont de grands gourmands et ce n'est pas parce qu'ils ne mangent pas de desserts qu'ils n'aiment pas le sucré ! Il y a quelques spécialités qu'on doit vous présenter...
D'abord les "mocchi". Pâte sucrée à base de riz, friandise un peu gluante mais plutôt bonne. Elle peut être parfumée et donc colorée en fonction. Il y a aussi l'"anko", une pâte de haricots rouges sucrée typiquement japonaise dont le goût s'approche un peu de la crème de marrons. Étonnamment bon ! Enfin, il y a aussi les "tayaki", une espèce de gaufre en forme de poisson qui peut être fourré à l'"anko" ou à la patate douce (et Carole en raffole !).
Sinon, côté fruits et légumes, on retrouve beaucoup de choses communes avec la France mais la grande star ici, c'est le chou et la patate douce qui sont omniprésents ! Seul le riz les détrône dans les estomacs nippons. Il y a également de nombreux légumes qui nous étaient jusqu'alors inconnus, une vraie découverte ! Toutefois, les fruits et légumes restent ce qu'il y a de plus cher. Par exemple, une pomme coûte environ 1€, un melon 20€, bref, c'est pas donné...
On espère que cette petite parenthèse gastronomique vous aura mis en appétit et vous encouragera d'autant plus à venir au Japon.... Vos papilles ne le regretteront pas !