Après plus de 2 ans et demi au Brésil, dont 2 mois à sillonner les routes de ce pays incroyable, nous nous dirigeons vers le Paraguay. Et ce ne sera pas de tout repos...Attention on se prépare pour le pavé !
Nous prenons la route tôt le samedi matin, direction Ponta Porã.
Histoire de boucler la boucle, alors que nous nous rapprochons de la frontière, nous nous ferons contrôler pour la 4ème fois par la police fédérale Brésilienne: "tudo bem" déclare le policier, amusé et impressionné par notre roulotte.
Nous arrivons à la ville frontalière de Ponta Porã vers 11h30, où nous commençons par nous défaire de nos derniers Réais. Jusque là, tout allait bien.
En bons citoyens que nous sommes, nous nous munissons de nos passeports, de tout notre courage et des réminiscences de nos classes d'espagnol de 3eme, et nous dirigeons vers le bureau de l'immigration paraguayenne. #mercimadameGarcia.
Le bâtiment est presque désaffecté et désert. Nous y sommes reçus par une dame, qui s'avère aussi sympathique qu'une porte de prison. Elle ne fait aucun effort pour nous comprendre ou pour que nous la comprenions d'ailleurs...
Dans notre portugnol approximatif nous lui expliquons la situation, et bien qu'elle ne comprenne apparemment pas, elle nous tamponne le passeport en grognant quelques paroles incompréhensibles. Nous sommes officiellement au Paraguay.
Ou presque...C'est pile poil à ce moment que l'on se rend compte que nous ne sommes pas légalement et officiellement "sortis" du Brésil ! Et oui, nous ne sommes pas passés par l'immigration Brésilienne...Comme diraient certains "que puta que o pariu!" (Ça se passe de traduction...)
Nous filons donc à l'immigration Brésilienne, à quelques kilomètres de là, en espérant ne pas avoir de problème puisque nous sommes techniquement illégalement entrés au Paraguay.
Là encore, l'aéroport où se situe le bureau d'immigration est désert ! Nous finirons par trouver la police fédérale et réussir à obtenir le fameux tampon de sortie - bien plus facile en portugais, avec un policier amusé de la situation et qui plus est fort sympathique, lui! #cariocasdagemma
Après ces péripéties administratives, nous empruntons enfin les routes paraguayennes qui sont étonnement de bonne qualité, et aussi désertes que les bureaux d'immigration! Les paysages défilent et nous font penser à Cuba. Des routes droites au milieu de vallées parsemées de formations géologiques verdoyantes et de végétation semi-tropicale.
A peine quelques dizaines de kilomètres plus loin, nous sommes coupés dans notre élan..."Buenas tardes senores, documentos de abilitacion y del coche por favor" nous intime le policier paraguayen, tout en sirotant son Maté. Premier contrôle de police dans ce pays et deuxième de la journée, histoire de ne pas perdre le rythme.
Il nous observe attentivement, nous demande d'où nous venons et nous allons. La moustache de David et notre espagnol parfait l'ont probablement convaincu de nous laisser passer sans trop de chichis...."Adelante, por favor!" #movember #claroquesi!
Nous reprenons la route. Première bourgade. Nous nous arrêtons pour retirer des sous et tenter d'acheter une carte sim - histoire de prendre des nouvelles de l'arrivée imminente de la petite nièce d'Hortense.
Malgré nos 5 cartes bancaires différentes, impossible de retirer...! Ça commence bien ! La moutarde nous monte au nez et à la moustache pour David.
La tentative d'acheter une sim se solde également par un échec - la jeune fille articule à peine et parle à toute vitesse, mais nous parvenons à comprendre qu'ils n'acceptent que du cash...
Frustrés, nous nous dirigeons vers la banque la plus proche...à Santa Rosa del Araguay...à 1h30 de route... #weloveparaguay
Alors que nous touchons presque au but, un panneau de signalisation nous annonce un péage. Hortense brandit naïvement sa carte bleu et David se voir déjà faire demi-tour. C'est à nouveau "solamente dinero"... On essaye de négocier mais rien y fait. On commence à faire demi-tour sans savoir comment nous allons faire pour réussir à retirer de l'argent et continuer notre route!
Heureusement nous avons pu compter sur la filouterie des paraguayens! Le garde et la caissière finissent par nous indiquer une route "alternative" : une piste de terre au milieu des champs, qui permet de contourner le péage... #jeitinhoparaguayen
Plus que quelques kilomètres avant Santa Rosa, et notre première cerveza - on y est PRESQUE !
Oui presque..."Buenas noches senores, documentos de abilitacion y del coche por favor" nous demande cette fois-ci un militaire pour notre 2ème contrôle paraguayen et le 3ème de la journée. Hortense doit également montrer ses papiers. Les questions sont plus nombreuses et l'inspection plus minutieuse cette fois-ci. Il faudra même montrer le fameux tampon d'entrée sur le territoire, arraché à la mamie-dragon de l'immigration quelques heures plus tôt...Ça passe, ouf! #merciManuChao. PS: cette fois pas de selfie, ils n'avaient pas l'air commodes...
Nous arrivons enfin à une banque, et essayons à nouveau nos 5 cartes... Et là, c'est le drame ! Ça ne fonctionne toujours pas ! Dans une ultime tentative désespérée, Hortense réussit finalement à faire marcher le distributeur! Hallelujah ! #graciasadeus
On profite de notre veine et allons acheter une carte SIM. Normalement l'heure pour activer la ligne est passée, et il faut revenir le lendemain, vers 9 ou 10 ou 11h car le vendeur ne sait pas à quelle heure il ouvrira sa propre boutique... Face à la montée de larmes d'Hortense, excédée, le vendeur prend pitié et appelle la centrale. Deus est toujours avec nous, ça fonctionne !!!
Carte SIM en main, nous trouvons enfin une station service où nous installer pour la nuit et savourer une bière plus que méritée. Mais ce ne sera pas avant un dernier petit contrôle de police...histoire de finir la journée en beauté #4èmedelajournée #adelante