La Côte Nord, ça décoiffe!

Du 30 juin au 4 juillet 2021
5 jours
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30
juin

Une longue fin de semaine se profile devant nous et nous avons décidé de partir explorer une petite partie de la Côte Nord, la zone autour de Tadoussac, qui se trouve sur la rive ouest du St Laurent à un peu plus de 500km de Montréal. À cet endroit, le Saint Laurent a une 20aine de km de large et toutes les caractéristiques (ou à peu près) de l'océan: eau salée, soumis aux marées, riche en mammifères marins...

 Une belle route le long du fleuve nous attend. 

Environ 6 heures de route nous séparent de notre destination, nous choisissons donc de partir tout de suite après la journée de travail, de parcourir la moitié du chemin dès le mercredi soir et de passer la nuit dans une auberge au lieu dit Le Sault à la Puce...

Très jolie petite auberge tenue par un couple qui nous propose un petit-déjeuner gargantuesque avant de reprendre la voiture le matin.

Cette soirée confortable est l'occasion de regarder le match #2 des Canadiens de Montréal qui affrontent les Lightnings de Tampa Bay en finale de la coupe Stanley (je parle de hockey pour les moins québécois d'entre vous...). À cette étape de la compétition, c'est la première équipe à remporter 4 victoires qui gagne le trophée tant convoité. La finale peut donc se jouer en 4, 5, 6 ou même 7 matchs... Les Lightnings ont été victorieux dans le match #1 et ce sera encore le cas ce soir... Les Canadiens n'ont pas atteint la finale de la coupe depuis 1993, c'est donc déjà tout un évènement, au Québec, de les voir évoluer à ce niveau.

 C'est toujours bon à savoir...
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La route longe le fleuve en permanence et, même s'il ne fait pas très beau aujourd'hui, c'est un plaisir de s'arrêter au gré de nos envies.

Une trentaine de km avant d'atteindre notre camping, nous rencontrons la rivière Saguenay qui n'est franchissable à cet endroit que par traversier. Celui qui tient absolument à utiliser un pont devrait suivre la rivière jusqu'à la ville de Saguenay et redescendre jusque Tadoussac. Un détour de près de 300 km...

En tant que vacancier, nous trouvons très agréable de traverser la rivière en bateau, mais nous avons du mal à comprendre pourquoi aucun pont n'a été construit à cet endroit. Je plains la personne qui habite d'un côté et travaille de l'autre... car le temps d'attendre l'arrivée du traversier, d'embarquer, de franchir la rivière, de débarquer..., atteindre la rive opposée peut facilement prendre une trentaine de minutes (en période creuse).

C'est bien gris aujourd'hui, mais le soleil va revenir...
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Le Saguenay franchi, nous disposons de quelques heures pour nous promener dans Tadoussac, l'arrivée au camping n'étant possible qu'à partir de 16h. Nous en profitons pour tester une bonne terrasse au bord de l'eau avant de nous lancer dans une courte rando le long du Fjord.

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Nous reprenons la voiture pendant une quarantaine de minutes et atteignons le camping dans lequel nous avons prévu de passer les 3 prochaines nuits: Camping - Mer et monde écotours - L'expérience liant l'humain à la nature.

Ce camping, au bord du Saint-Laurent, propose (entre autres) des emplacements situés directement sur les rochers. Il faut avoir le pied agile pour atteindre notre plateforme et le transfert du matériel de la voiture au site, n'est pas des plus simple... En revanche, la vue est incroyable et la tente est installée à moins de 20m du bord de l'eau. Un autre prix à payer, pour cette proximité, est le vent. Sans vouloir spoiler le reste du récit, je ne vous cacherai pas qu'il a soufflé non stop pendant tout le séjour... Cela aura au moins l'avantage, non négligeable, de chasser les nuages et dès le lendemain, le soleil sera omni présent.

La plateforme en bois sur laquelle nous installons notre tente 
 Un premier gin-tonic en préparation...

Il ne fait pas chaud aujourd'hui, mais une délicieuse soupe de poulet préparée avant de partir va réchauffer tout le monde en profondeur.

 Ça fait du bien...
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La corvée de vaisselle est l'occasion pour les enfants de monter dans le coffre. Une autre fois, ils auront même l'opportunité de conduire (sur mes genoux...).

 Brossage des dents face à l'océan...
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Quelques rorquals sont déjà venus se faire admirer aujourd'hui, et en cette fin de soirée, ce sont deux bélugas qui passent à une centaine de mètres du rivage. C'est le point blanc en haut à droite de Emma (qui a encore sa brosse à dents en main...).

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1
juil

Comme promis, le soleil est bien présent aujourd'hui et même si le vent n'a pas faibli d'un poil, la température ressentie est plus agréable que la veille.

Arthur, seul sur son rocher...

Les sites que nous avons choisi est vraiment fantastique, mais, comme on peut le comprendre en regardant les photos ci-dessus et ci-dessous, déconseillé par le camping aux jeunes enfants. Entre la tente et le bord de l'eau, ce ne sont que rochers, petits précipices, larges ou étroits espaces... bref, la moindre chute peut être catastrophique...

Et comme je l'expliquais hier, l'accès à la plateforme n'est pas simple. Suivons Arthur le ouistiti depuis la voiture jusqu'à la tente. Imaginez le même trajet, avec dans les bras le matériel de camping, les affaires nécessaires pour la cuisine...

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Comme souvent en début et fin de journée, ce sont de nouveau plusieurs rorquals et bélugas qui passent à quelques dizaines de mètres de nous. Quel plaisir d'entendre leur souffle, de lever la tête et de les voir nager tranquillement.

Pour ceux qui auraient du mal à visualiser ce que sont rorquals, marsouins et bélugas, voici une affiche qui permet de se faire une idée:



Le terme de baleine n'est pas toujours simple à expliquer puisqu'il peut désigner aussi bien l'animal en lui même que la famille d'animaux dont fait partie la baleine...

Il faut également savoir que baleine et rorqual sont deux termes désignant le même animal. On peut donc aussi bien parler, par exemple, de rorqual à bosses que de baleine à bosses. Il y a deux grandes familles désignées par le terme générique de Baleines du St Laurent:

- les baleines à dents qui se nourrissent de poissons: orques, dauphins, bélugas, marsouins...

- les baleines à fanons qui se nourrissent de zooplancton comme le krill: toutes les sortes de rorquals (commun, bleu, à bosses...)

Les animaux que nous voyons le plus communément au cours de ce séjour sont le petit rorqual, le béluga et le marsouin.

Cette petite parenthèse zoologique étant terminée, nous pouvons reprendre le cours de notre journée...

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Un bon petit-déjeuner à base d'œufs à la coque vient remplir les estomacs mis en appétit par ce joli spectacle.

Malin l'idée du coquetier à base de boite à œufs... 
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Nous prenons ensuite la voiture pour retourner à Tadoussac, mais cette fois, nous poursuivons la route jusqu'aux dunes, un endroit relativement méconnu et qui offre un superbe point de vue. Ces hautes dunes sont un plaisir à descendre en courant, mais demande un bon cardio pour être remontées...

Dans les années 40, un sport unique au monde est né ici: le ski sur sable. Cette activité s'est développée jusqu'au début des années 80 et des compétitions étaient organisées. En 1983, le Parc National du Saguenay rachète le secteur pour en créer un centre d’interprétation et de protection de la nature. Désormais, la glissade sur sable est interdite, car ce sport endommageait la composition des dunes et les détruisait peu à peu.

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La perspective est bizarre je vous l'accorde, mais j'aime bien! 

Après un bon pique-nique au niveau des vagues, il faut remonter...

 Nous, nous partons tout droit vers le sommet!
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Un nouveau petit tour le long du Fjord du Saguenay, sous le soleil cette fois.

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De retour au camping, nous avons de nouveau la visite d'un groupe de rorquals. Je remets quelques photos même si je suis bien conscient qu'elles ne rendent pas compte de la magie de l'instant vécu.

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Nouvelle petite parenthèse pour expliquer la richesse de ces eaux en mammifères marins. En aval du Fjord du Saguenay, la profondeur du Saint Laurent peut facilement atteindre les 500m. Au niveau du Fjord, de haut-fonds agissent comme une barrière sous-marine et la profondeur n'est plus que d'une 20aine de mètres. Comme le montre le schéma suivant, les couches profonde et intermédiaire remontent, se mélangent et entraînent avec elles zooplancton, petits organismes et poissons qui se retrouvent propulsés vers la surface faisant le bonheur des rorquals, bélugas et autres dauphins...

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Et pendant que certains contemplent l'horizon ou lisent, nous nous attelons à la préparation du repas: boulettes teriyaki.

Avec bananes au chocolat dans le feu en dessert...

et ça n'en finit plus de passer et repasser...

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Ce soir, 3ème match de la finale et même sous la tente, ça se regarde (honnêtement, nous nous sommes vraiment pris au jeu...).

 Go Habs go!

Malheureusement, nouvelle défaite pour Montréal...

3
juil

Nous reprenons la route, pour la journée, et roulons jusque Portneuf sur mer, un village à 40 km vers le nord. Rien de bien particulier, si ce n'est la grande langue de sable qui s'étend parallèlement au rivage et qui est le prétexte à une jolie promenade sur la plage.

Emma dans l'eau comme toujours!
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Juste au bord du sable, la végétation est très riche et les jolies fleurs nombreuses.

 Iris / Piloselle orangée /  Renoncule /  Pois de mer
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Comme nous l'avions déjà vu lors de notre tour de la Gaspésie (Découverte de la Gaspésie - Carnet de voyage de Carcajou (myatlas.com)), les routes ne sont pas très nombreuses lorsqu'on s'éloigne de Montréal. Il n'y a pas 50 directions possibles:

 Par ici, ou par là...


Sur le retour, nous faisons une halte dans le Parc de la Chûte de Sault-au-Mouton, histoire de prendre notre lunch et de se promener le long de l'eau.

Entre ces deux photos, il y a eu une chute dans l'eau... Connaissant Arthur, personne ne sera surpris!

Concours d'Inuksuk:

 Pas fantastique...
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De retour au camp, nous profitons du soleil et d'un gin-tonic bien mérité après cette "grosse journée"

Ce soir, nous expérimentons un souper que nous n'avons jamais eu l'occasion de tester en extérieur, et qui pourtant ne pose pas de difficultés particulière puisque l'appareil utilisé est "autonome" et ne demande pas d'être branché à quoique ce soit: une fondue savoyarde... Le ciel est bien bleu, mais encore une fois, la température fraîche nous fait apprécier les soupers chauds.

Préparation sur le gaz, puis dégustation sur le réchaud adapté. 
À cause du vent, la dégustation se déroulera à l'abri de la tente.
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La fin de soirée nous offre de jolies lumières:

4
juil

Arthur est un lève-tôt à la maison. Même quand il se couche tard, il ne se réveille jamais après 7h. En revanche, en camping, c'est une vraie marmotte. Je ne sais pas si c'est le cocon du sac de couchage, la "grotte" formée par la tente, mais, malgré la forte lumière du matin et les bruits ambiants (vents, vagues, préparation du café...), c'est grasse matinée à tous les coups... Vraiment surprenant.

Une grande journée de voiture nous attend aujourd'hui, donc malgré le beau spectacle des rorquals, nous paquetons sans tarder notre camp.

Nous prenons tout de même le temps d'admirer le passage d'une baleine à bosses qui vient nous saluer au petit matin. Même sur la vidéo, les souffles se font entendre et on peut apercevoir sa queue au moment de sa dernière plongée (bon, là, je triche un peu car en réalité cette vidéo date de l'an dernier, mais les conditions étaient exactement les mêmes, au même endroit).

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Pendant que nous chargeons la voiture, les enfants exploitent une application que je leur ai montrée sur cellulaire: PlantNet

Il suffit de prendre une plante en photo, d'ouvrir l'application, de spécifier s'il s'agit d'une fleur, une feuille, un fruit, un tronc... et l'appli propose des noms de plantes en utilisant sa base de données. Je ne m'en servirais sans doute pas pour vérifier si une plante est comestible ou non, mais en général, les résultats sont excellents.

Le temps que je récupère mon cell, tous les végétaux du coin sont passés au crible...

 Heureusement qu'on ne paie plus le développement des photos...
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Nous jetons un dernier regard sur ce magnifique paysage et c'est le retour à bord de la voiture et du traversier avant d'attaquer les 500km qui nous séparent de Montréal.

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Au final, plus que des vacances, ce séjour n'aura été qu'une longue fin de semaine, mais comme souvent au Québec, nous avons l'impression d'avoir été complètement déconnecté de la vie normale et d'être parti dans un autre monde.

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(EDIT: les Canadiens de Montréal se sont inclinés en 5 matchs. La coupe Stanley a donc été remportée, pour la deuxième année consécutive, par les Lightnings de Tampa Bay.)