Nous retrouvons une mégalopole, la première depuis Bangkok. En effet, entre la région tranquille de l’Isan en Thaïlande et la totalité du Laos, nous n’avons traversé que des campagnes, des villages, ou des villes à taille humaine (y compris la capitale du Laos). Mais ici, on replonge à pieds joints dans l’agitation caractéristique des cités en développement ! Phnom Penh compte 9 millions d'habitants, soit la moitié de la population nationale.
La première chose qui nous frappe : le bruit. Nous retrouvons aussi les joies de la circulation. Pour traverser la rue, il faut réapprendre à composer avec les scooters, les motos, les voitures, les tuk-tuks, les camions… C’est un ballet incessant et vrombissant de moteurs : nous avons perdu l’habitude ! Mais heureusement, les réflexes reviennent vite et la chorégraphie s’ajuste.
Tout est dans la souplesse ! C’est parti pour la visite des principaux points d’intérêt.
Le marché central de Psar Thmey, en forme de X, est un gigantesque bâtiment art déco datant de 1937. Construit par des architectes français à l’époque coloniale, il abrite pléthore de stands de nourriture mais aussi de vêtements, de bijoux et de tout un tas de bazar en plastique. Il vaut surtout pour ses allées larges, sa hauteur de plafond impressionnante et sa luminosité. Cela change des ambiances plus étouffantes des marchés traditionnels du sud-est asiatique.
Le musée national, sis dans un bel édifice, retrace notamment la période khmère et l’apogée d’Angkor. Nous avons visité l’endroit mais avons fait le choix de ne pas en parler dans ce blog-là. Pour les vieilles pierres et l’Histoire, on vous donne rendez-vous à la prochaine étape !
Dans l’attente, on vous présente le Wat Phnom, la plus ancienne pagode de la ville. Elle aurait en effet été construite en 1373 pour abriter des statues du Bouddha trouvées par une riche veuve du nom de Penh. Les plus linguistes d’entre vous auront remarqué que le temple a donné son nom à la ville : phnom signifiant « colline » et Penh faisant référence au nom de famille de la personne à l’origine de cette histoire. Pourtant, le bâtiment actuel est très récent. Maintes fois détruite et remaniée (surtout depuis la fin des Khmers rouges), la pagode est aujourd’hui assez moderne dans son style. Le temple principal imite les anciennes constructions.
L’intérieur est assez coloré et travaillé, bien que trop kitsch à notre goût. Dans une petite annexe, des fidèles brûlent de l’encens, mais aussi des faux billets de 100 dollars. C’est la première fois que nous voyons cela, mais nous retrouverons cette pratique partout dans le pays par la suite.
Dans les jardins nous apercevons d'énormes oiseaux colorés qui nous rappellent les toucans du Pantanal. Il s'agit de grands calaos ; c'est étonnant de les voir en plein centre ville !
On se balade ensuite dans les rues de l’ancien quartier français. À l’occasion, on peut apercevoir de beaux bâtiments, certains restaurés, certains en ruines. Un vieil hôtel ou une poste, de l’époque coloniale sont posés au milieu des gratte-ciels ou des chantiers. Comme toujours en Asie, le mélange des styles est étonnant. En passant dans un marché, Fred goûte une friandise locale : du riz gluant, de la banane et des haricots rouges cuits ensemble à l’étouffé. C’est bien bon !
On continue notre tour dans un quartier neuf et luxueux, qui compte de beaux jardins, l’ambassade américaine, des hôtels de standing, la bibliothèque nationale ou encore l’ancienne gare de style art déco.
Plus loin, dans l'hyper-centre, nous voici au pied d’une grande pagode où règne une certaine agitation. Le joli Wat Oulanom sert de résidence au patriarche de la communauté bouddhiste. Il y a peu, ce dernier est décédé ; les bonzes tiennent des cérémonies tous les jours depuis. Ils nous laissent visiter les lieux. Les habituelles statues de Bouddha côtoient pour l’occasion des bouquets de fleurs et des tapis rouges ornent les escaliers. Des vidéos commémoratives du patriarche sont diffusées sur des écrans.
Pour la suite de nos découvertes, nous empruntons un tuk-tuk. Celui-ci cale à de nombreuses reprises en pleine circulation. Le chauffeur tente de le relancer mais il faut souvent plusieurs essais avant que l’engin reparte… Après une ultime pétarade, on finit à pied et on le laisse filer chez le mécano.
Ha, ça c'est le piston, mon bon monsieur ! Au milieu des échoppes typiques du marché russe, nous sommes alpagués par une dame pour déjeuner dans son boui-boui. On s’attable donc pour déguster de succulentes nouilles aux fleurs de jacinthes. La patronne, très rigolarde, nous tient compagnie pendant la ripaille. Chaleur oblige, on retourne ensuite à l’hôtel pour une pause piscine, avant de ressortir à la fraîche.
Nous passons les dernières heures du jour à arpenter le célèbre quai Sisowath qui longe la rivière Tonle Sap. La promenade piétonne, déserte en journée, est à présent le cœur de l’animation de la ville. Les habitants s’y baladent, rejoints par quelques touristes. Tout un ensemble d’activités se déploient sous nos yeux dans un cadre fort agréable. Beaucoup s’assoient face à l’eau tout en dégustant l’une des multiples spécialités vendues dans les stands de rue. D'autres viennent prier dans les petits temples face au palais royal. Ils achètent des offrandes ou libèrent des oiseaux en cage en quête de bonne action. Enfin, plusieurs profitent des quais piétonnisés pour faire de la marche rapide ou suivre des cours de danse. Faire de l'exercice à la fraîche est une habitude que nous allons retrouver dans beaucoup de villes par la suite : entre 6 h et 8 h du matin ou bien entre 18 h et 20 h, les places ou les quais deviennent des salles de sport à ciel ouvert. L'ambiance, mi relaxante mi animée, conclut bien cette journée de visites.
Alors que la nuit s’est bien installée, nous buvons un verre au Moon Rooftop, un bar au sommet d’un immeuble. On peut admirer la ville d’en haut : files de voitures, piétons occupés, néons lumineux, buildings éclairés, etc.
Le dîner se fait au marché de nuit. Petite particularité : des tapis sont posés au milieu des gargotes de nourriture, et beaucoup de gens mangent directement assis au sol. Après avoir grignoté un bout, on regagne notre hôtel pour une bonne nuit après cette journée bien remplie.
Pardon, c'est flou !