À propos

Nous sommes Marion (Canard) et Quentin (Cochon). Nous voyageons depuis trois ans en Amérique du sud et en Asie. Embarquez avec nous pour suivre nos découvertes et aventures !

Luang Prabang, splendeur royale

Ancienne capitale du Royaume du million d’éléphants, Luang Prabang est une cité historique remarquablement préservée. Au programme : temples, balades en deux roues et régalade gastronomique !
Février 2024
7 jours
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De 1354 à 1563, Luang Prabang fut la capitale du Royaume du million d’éléphants. Durant cette période, la ville se pare de nombreux temples tous plus sublimes les uns que les autres (d’où son surnom de « cité d’or »). C’est alors le cœur spirituel, administratif et politique du Laos. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les quelques temples qui datent de cette époque sont réellement impressionnants.

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Le temple Visounarat, construit vers 1500, serait le plus ancien encore en fonction de la ville. Il représente le premier modèle de l’architecture lao. L’extérieur est sobre, excepté le toit à étages et les fenêtres à balustre de bois. Les portes d’entrée aux superbes détails dorés mènent à l’intérieur où trônent un Bouddha assis massif (le plus grand de la ville) et d’innombrable statues datant du XVIe au XVIIIe siècle.

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Le temple Makmo, juste en face, est un gros stupa construit en 1503. C’est le seul de style cingalais. Complétement sphérique, il est surnommé par les habitants le temple pastèque ! On rigole à l’évocation de ce surnom et on imagine ce que pourraient donner ses confrères.

 Stupas de fruits, jolis, jolis
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Parmi tous les temples de la ville, celui de Xieng tong est le plus beau et vénéré de tous. Jadis, le Roi s’y rendait en bateau depuis le palais royal. Construit en 1560, peu avant que la capitale soit transférée à Vientiane, il est considéré comme un exemple emblématique de l’architecture laotienne avec notamment sa triple toiture incurvée qui descend très bas et ses peintures au pochoir tout en noir et or. Une superbe mosaïque, représentant l’arbre de vie, orne la façade arrière. À l’intérieur, où le rouge et le noir dominent, les fresques donnent à voir des scènes de la vie quotidienne et surtout des moments forts de batailles épiques.

À côté du temple principal, trois chapelles complètent le site. Une autre tout en dorure et plus massive abrite aujourd’hui le char funéraire d’un roi ayant régné au XXe siècle. Tant la chapelle que le char sont le reflet de la finesse de l’ouvrage.

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Le temple Wat Mai est l’un des temples les plus grands de la ville. Il accueille le Phra Bang, l’emblème mystique du pays, à savoir une statue élaborée au Sri Lanka qui aurait été offerte avant le Xe siècle au fondateur d’Angkor puis donnée au futur créateur du Royaume du million d’éléphants. L’extérieur tout blanc avec un toit rouge à 5 étages nous fait penser à une pagode chinoise. La façade entièrement recouverte de feuilles d’or est majestueuse. On ne se lasse pas de ces motifs finement sculptés et dorés. À l’intérieur, un Bouddha assis est représenté avec sa tunique rappelant les drapés des statues de Michel-Ange.

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La cité est posée au bord du Mékong et de la rivière Khan. La présence de ces deux cours d’eau apporte un atout indéniable à Luang Prabang. D’ailleurs, pour notre première visite de la ville, nous empruntons une petite barque pour nous rendre sur la péninsule.

C’est ici que se concentrent les rues les plus intéressantes d’un point de vue architectural. Ce long et étroit bout de terre est un enchaînement de temples et de maisons coloniales datant du Protectorat français. Les édifices émergent de la végétation fortement présente : nous retrouvons d'ailleurs les fleurs de frangipaniers sur les trottoirs. Aucun gratte-ciel ou grand immeuble ne vient gâcher la carte postale ! Il se dégage ainsi une sensation d’harmonie visuelle qui nous plaît tout de suite. D'ailleurs, l’UNESCO a reconnu la beauté de la ville en la classant au Patrimoine mondial de l’Humanité.

C’est aussi le paradis des backpackers qui y trouvent une offre très importante de restaurants, hôtels et salons de massage. Le soir, l’endroit s’agite avec le marché de nuit et les nombreux restos et bars joliment éclairés. En arpentant ces rues à maintes reprises, nous nous interrogeons : mais où sont donc passés les habitants ? Avec la flambée des prix de l’immobilier et la multiplication des constructions touristiques, on se dit que la plupart ont probablement été contraints d’aller plus en périphérie. Nous tombons heureusement sur des ruelles près du fleuve où l’on retrouve quelques maisons traditionnelles laotiennes en bois, mais pour combien de temps encore ?

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Direction le mont Phusi, le seul relief du centre. Le sentier qui grimpe au sommet est parsemé de statues de Bouddha et d’autres divinités. Au sommet, sont posés un stupa et un petit temple censé abriter une empreinte de pied du Bouddha (impossible à distinguer).

Mais l’endroit vaut surtout pour la vue sur les alentours, à 360 degrés. C’est véritablement ici que l'on se rend compte que toute la ville est enfouie dans la végétation. C’est impressionnant : les toits dépassent des arbres touffus et parfois rien ne permet d’imaginer que des rues animées se trouvent en contrebas. Au loin, le fleuve est superbe, dans un vert plus ou moins foncé en fonction des nuages. À l’horizon, les montagnes s’enchaînent comme des vagues.

Nous quittons le lieu au tout début du coucher du soleil, car on a lu que l’endroit est surpeuplé à ce moment-là. Effectivement, alors que nous redescendons, nous croisons des légions de touristes qui font le trajet en sens inverse. On est contents d’éviter la foule, surtout celle des visiteurs chinois, dont le rapport au calme et au silence n’est pas le même que le nôtre.

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Encore des temples ? Mais oui ! Puisqu’on vous dit que Luang Prabang est réputée pour ses innombrables pagodes bouddhistes, c’est l’occasion de vous le prouver.

Le Wat Aham est connu pour être édifié sur d’anciens autels dédiés aux ancêtres fondateurs, considérés comme des génies gardiens. On dit que le Roi de l’époque détruisit les autels et construisit ce nouveau temple dans l’optique d’éradiquer les pratiques animistes. Les génies se seraient réfugiés dans les deux gros banians.

C'est sûrement une légende... 
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Lors d’une matinée, nous avons déambulé à l’est de la ville, qui comporte quelques jolis temples éparpillés. Le temple Manorom nous marque surtout pour ses fresques récentes dans les tons pastel qui tranchent avec les murs rouges. Plus loin, le That Luang nous parait particulièrement calme. Un peu excentré, il était le lieu des crémations royales : deux superbes stupas funéraires entourent l'édifice principal assez sobre d’extérieur. Les portes très travaillées ressortent bien sur les murs blanchis. Le temple That dispose d’un bel avant-corps très chargé mais pour autant harmonieux : les fresques se mêlent aux dorures et peintures à pochoir.

Le temple Manorom
Le That Luang
Le temple That 
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Un autre jour, alors que nous allons prolonger notre visa en périphérie de la ville, nous passons voir le temple Paphon Phao. Il est perché au sommet d’une colline d’où nous pensions avoir droit à une belle vue, mais la végétation est trop haute pour voir au loin. L’intérieur est en revanche original : il prend la forme d’un gros stupa à niveau, du premier étage large au quatrième tellement riquiqui qu’une seule personne tient debout. On y est aussi marqués par la représentation de l’enfer bouddhiste, un lieu où les mauvaises personnes viennent souffrir pour une durée déterminée avant d’être réincarnées. Les tableaux n’ont rien à envier aux représentations sanguinolantes de la Chrétienté : les malandrins sont écrabouillés, brûlés, bouillis, empalés, fracassés, déchiquetés, découpés sous toutes les coutures. On vous épargne les photos.

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Une fin d’après-midi, nous profiterons de la fraîcheur pour admirer les nombreux temples de la rue Sakaline. La concentration est impressionnante, nous en visiterons six répartis sur 500 mètres ! Entre 17 h 30 et 18 h, nous tombons sur de nombreux novices qui partent assister aux séances de prière. Leur tenue orange (kesa) est tellement photogénique ! Que de novices partout à cette heure-ci ! Il est encore très fréquent pour les familles laotiennes d’envoyer leurs enfants étudier dans les pagodes. Ils y reçoivent une bonne éducation à moindres frais.

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Un matin, nous nous levons à 5 h pour assister à la Tak Bat, le défilé des moines qui récupèrent les dons des habitants pour leur pitance. Celle de Luang Prabang est la plus réputée du pays. Chaque matin, des centaines de moines et de novices parcourent les rues pour recevoir du riz, des fruits, des gâteaux et d’autres offrandes. C’est assez émouvant de voir ce rituel : force est de constater la ferveur des habitants, qui dans chaque rue, sont assis sur les trottoirs et attendent le passage des moines du quartier. Le silence règne, les religieux marchent dans un grand calme les uns derrière les autres et accumulent les offrandes dans leur besace ou bol.

Toutefois, plus nous approchons du centre-ville, plus nous trouvons l’ambiance étrange. À côté des moines et des habitants, des centaines de touristes s’agglutinent pour mitrailler de photos. Occidentaux et Chinois se bousculent pour prendre le meilleur cliché, rompant avec la sérénité de l’instant. Manifestement la Tak Bat perd de son côté solennel et certains touristes manquent très clairement de respect aux moines (en leur parlant ou en les touchant). Nous sommes d’un côté contents d’avoir assisté à la procession, mais de l’autre mal à l’aise de voir qu’une cérémonie traditionnelle est devenue une véritable foire, assez éloignée de l’esprit initial.

Les coulisses...

À ce propos, nous sommes tombés sur de nombreux panneaux à l’entrée des temples rappelant aux touristes les règles de bienséance dans ces lieux : ne pas toucher un moine, ne pas être plus haut que les statues de Bouddhas, garder le silence, avoir les jambes et épaules couvertes… Nous aurons même droit à un panneau tout à fait révélateur de l’attitude de certains Américains qui ont le don de parler extrêmement fort. Sur l’image, on voit un Occidental hurler « So cool !!! » au grand effroi des laotiens.

Image de l'office de tourisme de Luang Prabang
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Luang Prabang compte plusieurs musées réputés. Nous en visiterons trois, essentiels pour bien comprendre le Laos : le musée du palais royal, le musée des bombes et le musée ethnographique.

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Le musée royal

Suite à l’instauration du régime communiste en 1975, cette ancienne résidence a été reconvertie en musée en 1995. Le bâtiment en lui-même est récent : il a été construit en 1904 et fut meublé dans les années 1910. C’est donc un mélange de style traditionnel lao et de style colonial français, avec des influences Art Nouveau.

En réalité, nous sommes marqués par la relative sobriété des lieux. Pour un palais royal, on trouve les pièces à vivre modestes et chichement meublées. La décoration est surtout clinquante dans quelques salles d’apparat, dont la grande salle du trône avec une magnifique mosaïque tout en morceaux de verre. Les photos sont malheureusement interdites à l’intérieur.

Dans le jardin, qui abrite un banian géant et des belles allées bordées de palmiers, nous pouvons aussi visiter le garage avec une collection de voitures royales. Le dernier souverain était visiblement fan de cylindrées américaines. Enfin, le temple adjacent était la chapelle royale. Tout en dorure et avec une dominante de vert, nous le trouvons sublime par ses proportions parfaites et la végétation alentour.

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Le musée des bombes

Ce musée retrace l’histoire tragique et l’actualité désastreuse des UXO (pour « unexploded munition »), ces bombes larguées par les Américains durant la guerre du Vietnam. La zone, malgré son statut officiellement neutre, était en effet traversée par la piste Ho-Chi-Minh, principale ligne logistique des combattants communistes. Officiellement, les États-Unis n’ont jamais rompu cette neutralité et n’ont jamais bombardé le Laos.

Dans les faits, le Laos est en fait le pays le plus bombardé de l’Histoire : les États-Unis y ont déversé 240 millions de bombes, dont un tiers n’a pas explosé ! Le pays est ainsi tapissé de dizaines de millions d’UXO. 15 provinces sur 17 en recensent. La plupart sont toujours en état d’exploser, et peuvent se déclencher si quelqu’un marche dessus ou en cas de choc et de chaleur (travaux de construction, feu domestique, simple promenade…) Imaginez un pays recouvert de 80 millions de mines non recensées ! Pour lutter contre cette catastrophe, des unités spéciales sont formées pour repérer et détruire les UXO, avec le soutien de plusieurs organisations internationales. 77 000 bombes sont détruites chaque année grâce à leur travail. Certaines sont récupérées et même exposées devant des hôtels ou des restaurants...

Un petit film recueille le témoignage des enfants victimes aujourd’hui encore de ce fléau. Tous les ans, des dizaines d’entre-deux sont mutilés voir tués par les UXO essaimés dans les campagnes. Face caméra, des survivants racontent leur calvaire et montrent leurs blessures : celui-ci a perdu un œil et une main, celui-là grandira avec trois doigts en moins, cette fillette a vu sa petite sœur mourir… Il ressort de toute cette souffrance un grand sentiment d’injustice.

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Le musée ethnographique

Dans un autre registre, nous visitons également le musée ethnographique. Ce dernier est tout petit (deux salles d’expositions et une mini-boutique) mais offre un bon aperçu de la diversité ethnique du Laos. Ce dernier compte quatre grands groupes (Tai-Kadai, Hmong-Yao, Sino-tibétain, Austroasiatique), eux mêmes sous-divisés en une soixantaine de catégories (on vous épargne la liste complète).

Ce qu’il faut retenir, c’est que ces groupes ont leur propre langue et leur propre culture, souvent singularisés par leurs vêtements. Le groupe majoritaire Lao (d’où le nom du pays) issu des Tai-Kadai représente 53% de la population totale du pays. La plupart des minorités vivent dans les régions montagneuses du nord, parfois dans des environnements très reculés, et conservent, malgré une politique de « laotisation », leurs identités et leurs croyances. Conscient de l’importance de cette diversité, le gouvernement a progressivement relâché la pression de l’assimilation. Des associations, nationales ou étrangères, s’emploient aussi à mettre en avant les minorités ethniques et leur savoir-faire artisanal.

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Un après midi, nous irons découvrir la rive droite du Mékong. Cela fait plusieurs jours que nous l’observons et elle nous semble bien plus calme que le cœur de Luang Prabang. Pour y accéder, nous montons sur une barge qui embarque aussi bien des piétons que des cyclistes, scooters, voitures et minibus. Nous sommes donc des dizaines sur cette frêle embarcation dont on se demande comment le moteur peut arriver à tenir…

C’est à vélo que nous découvrons cette autre facette de Luang Prabang. Ici pas d’architecture coloniale ni de boutiques climatisées. Il y règne une certaine nonchalance qui n’est pas pour nous déplaire. On a l’impression de remonter le temps. Partout des poules et poussins mais aussi des chèvres font leur vie. D’étroits chemins traversent des hameaux et mènent à des pagodes. Au bord du fleuve, des potagers apportent une jolie touche de vert qui tranche avec les eaux grises du Mékong.

Même les poubelles sont choupi ici
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Aujourd’hui nous partons à la journée pour découvrir les cascades de Kuang Si. Nous irons en scooter pour être plus libres. C’est notre première conduite en deux roues depuis notre formation en France ! Un peu anxieux au départ, nous serons finalement contents de ce mode de transport qui offre une grande liberté et permet de profiter pleinement du paysage.

Arrivés sur le site, nous parcourons le sentier qui longe la rivière pour remonter de cascade en cascade. Les bassins sont superbes car les eaux turquoise sont sublimées par la végétation luxuriante.

La cascade principale fait 50 mètres de haut. Elle est surtout impressionnante par sa beauté. Tout en plateformes et roches, elle a un côté un peu biscornu qui ajoute à son charme.

Nous empruntons ensuite un chemin qui grimpe au sommet de la cascade. La zone est plus calme. Place à la baignade bien méritée. Quentin fera un petit plongeon au niveau des eaux vert émeraude tandis que Marion ira nager dans les eaux turquoise un peu plus bas.

Sur le retour, le soleil se couche sur le Mékong. Avant d’atteindre la ville, nous ne pouvons résister à manger une bonne glace artisanale devant ce superbe spectacle de la nature.

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Nous sommes restés une semaine à Luang Prabang, dans un petit appartement tout équipé. C’est l’occasion de ralentir le rythme, en alternant les journées de repos et de visites. Suivant nos envies, nous avons ainsi pu aller visiter un temple le matin et nous détendre l’après-midi, ou l’inverse. La proximité d’un marché nous a permis de nous approvisionner quotidiennement en produits frais pour préparer nos popottes.

Nous aurons également bien profité de l’offre de restauration variée pour nous faire plaisir : plats laotiens, bien sûr, mais également pizzas, mafés africains, mezzes grecs, nems vietnamiens… À la superette, Quentin trouve même de la farine de blé et de l’huile d’olive. C’est parti pour des galettes grillées, comme au bon vieux temps. Accompagnées d’un guacamole maison, voilà de quoi faire un dîner cinq étoiles.

Un midi, nous nous posons dans un magnifique restaurant au bord du fleuve. La nourriture est cette-fois, il faut bien l’avouer, relativement médiocre. Mais le cadre est splendide. On se détend en observant le Mékong et son activité : barques de pêcheurs, mini-ferries, et même une bande de novices qui vient se baigner sur l’autre rive.

Derrière nous, un client français s’attable et commence à déblatérer non-stop. Quentin croit d’abord qu’il est au téléphone avant de se rendre compte qu’il s’agit d’un couple. L’homme parle, parle, parle, sans discontinuer, même pendant le repas. La sérénité du lieu en prend un coup. On n’a jamais vu quelqu’un parler autant de toute notre vie…

Puisque nous parlons de nourriture, quelques mots sur la gastronomie laotienne. Les Laotiens sont les plus gros consommateurs mondiaux de riz gluant. On en trouve à tous les repas, toujours servis dans un étui en bambou tressé. C’est la base de l’alimentation. Parmi les autres spécificités, il faut souligner l’usage important et constant d’herbes aromatiques. Les plats de soupes, de nouilles et de riz sont généralement servis avec comme accompagnement une corbeille entière de verdure : salade, haricots verts crus, menthe, basilic thaï, chou blanc. C’est l’équivalent de notre sel et poivre. D’ailleurs, si on trouve également sur la table du piment sous toutes ses formes (entier ou en poudre/sauce), la cuisine laotienne est bien moins épicée que sa voisine thaïlandaise.

Enfin, on trouve à Luang Prabang de bonnes boulangeries, signe de l’héritage culturel du Protectorat français. Une institution locale en particulier nous tapera dans l’œil. Régulièrement (pour ne pas dire tous les jours), nous irons y acheter une bonne baguette et surtout d’excellents croissants ! Une fois, nous y petit-déjeunerons même avec de la confiture et du beurre ; les Laotiens, eux, petit-déjeunent d’une soupe de nouilles.

La belle vie, c’est aussi les massages, qui ici coûtent la modique somme de 8€ pour une heure… Après nos journées de scooter et de vélo, nous serons bien contents de relâcher les muscles. L’offre est abondante dans la rue principale et nous portons notre dévolu sur un établissement qui propose un massage du corps entier à l’huile (la majorité des prestations sont sinon plutôt des massages tonifiants sans huile). C’est parti pour une heure de krouik-krouik et de relaxation.

En déambulant, nous tombons par hasard sur Cathy et Sylvain, le couple de Français que nous avions rencontré en Thaïlande. On échange nos impressions sur la ville. Nous les retrouverons à plusieurs reprises un peu plus au sud du pays.

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Notre séjour à Luang Prabang est terminé. L’endroit nous a beaucoup emballés : les temples sont vraiment magnifiques, l’architecture coloniale est préservée et mise en valeur, l’offre culinaire est abondante et variée, et enfin plusieurs beaux sites sont facilement accessibles à proximité. Il se dégage de l’ancienne capitale royale une harmonie architecturale, qui couplée à la végétation omniprésente et au fleuve, donne à la ville un charme fou. C’est un étrange mélange de bourdonnement d’activités et de douceur de vivre.

Cependant, nous avons également trouvé la ville un peu trop touristique. L’hyper-centre est clairement conçu uniquement pour les étrangers et manque d’authenticité. Nous avons le sentiment que les habitants ont été peu à peu contraints à quitter le centre. Certains sites sont surpeuplés par les touristes au point d’avoir du mal à pouvoir se déplacer (notamment sur le marché de nuit) ou lors de la cérémonie de la Tak Bat, que certains prennent comme un simple spectacle.

Difficile de critiquer, bien sûr, car nous faisons nous aussi partie de ces touristes et participons à ce système. Nous commençons à réaliser que notre voyage en sac à dos nous pousse sur des routes toutes tracées, avec une faible possibilité d’improvisation et de rencontres, à l’opposé de notre précédente vie en van. Il faudra voir si cette impression se confirme pour la suite de l’aventure.

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Et la suite, justement, va se passer au nord du pays qu’on dit plus « hors des sentiers battus ». Il est temps de plonger au cœur du monde rural du Laos pour découvrir ses montagnes karstiques, ses villages assoupis et un sanctuaire d’éléphants qui mène un travail essentiel !