Le lendemain, nous voilà donc côté argentin ! On est logé chez une dame qui vit avec sa mère âgée. Lors de nos discussions on a un peu de mal car on est encore en "mode portugais" dans nos cerveaux ! Et en plus ici l’accent espagnol est très particulier puisqu’ils prononcent les « ll » et « y » comme des « ch », ce qui complexifie encore plus les choses. Mais bref, on a pu bien échanger avec nos hôtes. Ici le sujet de conversation principal est l’argent… La crise économique et monétaire du pays les obsède, à juste titre quand on voit les fluctuations de leur monnaie. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a retiré des dollars car le dollar, monnaie stable, est plus recherché que les pesos. Il s’agit du fameux « dollar bleu » car le billet a une bande bleue au milieu. Après quelques échanges sur le coût de la vie en France et en Argentine, nous partons découvrir le côté argentin des chutes.
Un proverbe dit que les Argentins ont les chutes, et les Brésiliens la vue sur les chutes. C’est bien vrai. On commence par les sentiers inférieurs qui remontent lentement jusqu’aux cascades les plus basses, et déjà combien hautes ! Bien loin d’être « dégagés », ces sentiers sont enfouis dans la végétation. Cela rend la visite très agréable. Chaque cascade a son charme et se révèle un bonheur à admirer. On fait des centaines de photos, le tri va être long… !
A plusieurs reprises on voit des groupes de singes au-dessus de nous, manger, se chamailler et sauter d’arbres en arbres. On ne se lasse pas de les regarder faire. On a aussi régulièrement la visite des coatis qui sont attirés par la nourriture et par notre sandwich ! Tranquillement assis à déguster notre repas, d’un coup trois coatis déboulent : l'un sera particulièrement tenace et nous arrachera notre sac plastique. Mais ouf, on a sauvé la fin de notre déjeuner !
Direction ensuite les sentiers supérieurs qui passent sur le fleuve et permettent donc d’admirer les cascades depuis leurs sommets et de se rendre compte de leur débit !
Cette petite marche sur les passerelles nous permet de voir les vestiges des anciens aménagements qui ont été détruits par la force du fleuve… Les nouvelles passerelles s’adaptent désormais à la hauteur des eaux pour éviter ce genre de problème. C’est aussi ici qu’on croisera un bébé caïman qu’on vous laisse chercher ci-dessous.
Encore toi, margoulin !Après quelques minutes en petit train, on se retrouve à nouveau à la Gorge du diable mais cette fois tout au bout et au niveau du fleuve. Le chemin pour y accéder fait plus d’un kilomètre, car oui le fleuve est démesurément large… On voit dans l’eau des poissons chats énormes, des tortues, un serpent et dans les arbres un magnifique toucan qu’on repère grâce à son immense bec rouge. Avec nos jumelles on surprend aussi une sorte de martin pêcheur attraper un gros poisson dans son bec. Rencontres magiques ! Bref, ici on est en plein nature et les aménagements ne semblent pas trop perturber les animaux, tant mieux.
On est bien entourés !Arrivés au bout, on fait la queue pour pouvoir nous aussi profiter de la vue plongeante sur les chutes. Une fois notre tour, on enchaine les photos et vidéos. Malgré la foule, on profite de l’instant présent. Les chutes ici sont vraiment très impressionnantes : entre le bruit assourdissant, le vide à pic sous nos pieds, la force du courant et le fait qu’on ne voit pas le fond à cause des remous, c’est presque effrayant et aspirant ! Mais encore une fois, il faut le vivre, car ce bref descriptif n’est pas à la hauteur de la majestuosité du site.
Petite anecdote : depuis qu’on est en Argentine, on se rend compte que le maté a vraiment une place omniprésente. Pas un seul argentin ne se déplace sans son thermos ou sa bombilla. Tout au long de la balade aux chutes on croise des familles entières qui se passent le maté de mains en mains et transportent des thermos de 5L ! Une véritable institution.
De retour à l’hôtel, on se prépare une petite salade en compagnie d’une famille d’argentins avec qui on discute bien. Demain, direction les missions jésuites plus au sud en Argentine et au Paraguay. En attendant on vous laisse avec cette vidéo des chutes :