Olinda est l’ancienne capitale du Pernambouc, région où nous nous trouvons actuellement (« Pernambouc », ça sonne comme un nom de Hobbit, non ?). Selon la légende, son nom viendrait de l’exclamation du capitaine Duarte Coelho quand il découvrit le site en 1535 : « O linda » (Ho, la belle !). La vieille ville est classée par l’UNESCO comme joyau colonial, au même titre qu’Ouro Preto. Et elle le mérite bien !
C’est parti pour une série de ruelles jusqu’à l’église de São Bento. Cette dernière, très jolie, abrite notamment un retable doré magnifique qui a été exposé au musée Guggenheim de New York. Sur le chemin, nous visitons furtivement la mairie, les archives municipales et le petit jardin attenant.
Nos pérégrinations dans le centre historique particulièrement bien préservé nous amènent jusqu’au bord de la mer scintillante, d’un bleu laiteux tirant sur le turquoise. L’allée est longée de belles villas et leurs palmiers ou cocotiers : on se sent plus dans un petit village en bord de mer qu'en ville.
Quelques pas et nous rejoignons la Place de l’Indépendance puis la Place do Carmo et son église, jaunie et un peu ruineuse, mais qui dispose d’un cachet exceptionnel dans ce cadre verdoyant (c’est l’image d’Épinal d’Olinda).
À l’instar de nombreuses villes coloniales, dont ses inénarrables cousines du Minas Gerais (et mon assurance auto s’en souvient), Olinda est une ville en pente ! Il faut croire que les Portugais adoraient construire en hauteur. On grimpe donc jusqu'à la cathédrale où un guide nous fera une petite visite dans un français approximatif mais sincère.
Depuis cette place, nous avons vue sur tout l’horizon. C’est une vision étrange : au premier plan, c’est Olinda qui se dessine, avec ses églises, ses demeures coloniales et ses vieilles maisons aux tuiles rouges. Juste derrière se dresse l’imposante skyline de la tentaculaire Recife. Ce sont des centaines de buildings qui montent au ciel comme une forêt de flèches en béton. C’est un contraste saisissant, qui nous semble résumer à lui tout seul le Brésil.
La pause du midi se fera dans un restaurant italien. Nous sommes bien heureux de déguster une nourriture recherchée et élégante, qui nous change de nos éternels riz/haricots/pâtes, ou des beignets gras et gâteaux industriels que nous avalons lors de nos trajets en bus. Alors ok, nous prendrons des spaghettis ! Mais des spaghettis à l’italienne, aux tomates fraîches et à la mozzarella. Avec un filet d’huile d’olive, des herbes, un tiramisu et même un petit limoncello pour faire passer le tout. Ça fait bien plaisir. C’est même l’occasion de rejouer une belle scène de Disney.
Il est temps de visiter le Couvent des franciscains. C’est un endroit charmant, qui offre une vue sur la mer encore différente de celle de la place de la cathédrale. Le cloître et les couloirs sont recouverts d’azulejos qui illustrent des scènes de la Bible. Plusieurs pièces et l’église principale sont richement décorées. Il ressort du lieu une impression de calme et de sérénité qui donne envie de s’y poser un petit moment, ce dont nous ne nous privons pas.
Nous déambulons encore un peu dans les ruelles colorées, au milieu des vieilles maisons et des églises, tombant parfois sur des marchés d’artisanat et de beaux points de vue. Nous sommes à nouveau étonnés par la végétation omniprésente, cela nous rappelle Santa Teresa à Rio (quoi tu t'en souviens plus ?).
On se repose quelques heures dans notre hôtel « de luxe » avant de ressortir manger. Le repas se fera dans un resto-bar qui sert des empanadas et de la bière artisanale, avec un concert de « forro » typique du Nordeste. Il s’agit d’un mélange de percussions indiennes et de musique populaire portugaise, dont les thèmes de prédilection sont les relations humaines et la misère locale. Initialement paysanne, cette musique a peu à peu gagné les villes pour devenir très répandue dans les bars de cette région du Brésil. Alors que nous grignotons, les gens dansent et l’ambiance chauffe au fur et à mesure. Bien que le rythme soit fort entraînant, nous nous éclipsons relativement tôt pour une bonne nuit de sommeil.