À propos

Nous sommes Marion (Canard) et Quentin (Cochon). Nous voyageons depuis trois ans en Amérique du sud et en Asie. Embarquez avec nous pour suivre nos découvertes et aventures !

Le Parc de Khao Yai

Nous vous emmenons découvrir une petite merveille naturelle dans la jungle thaïlandaise. Au programme : des balades en forêt, des légions de macaques, et une rencontre éléphantesque !
Janvier 2024
2 jours
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Nous avons quitté Bangkok le matin même. Au revoir l’ambiance agitée de la métropole : nous nous dirigeons vers le Parc naturel de Khao Yai. Il s’agit du plus ancien parc national (fondé en 1962) et du troisième par sa surface. Il abrite 3 000 espèces de plantes, 320 d’oiseaux et 66 de mammifères, dont des éléphants, des ours et des tigres ! Il est également réputé pour ses pléthores de macaques qui déambulent au milieu des touristes. C’est enfin l’un des rares endroits en Thaïlande où vivent encore des éléphants sauvages. On raconte qu’on peut en croiser certains qui se baladent librement en forêt et même parfois qui traversent la route principale du parc. C’est parti pour vérifier cette réputation !

Le bus nous dépose dans la petite ville de Pak Chong, et nous enchaînons sur un songthaew (sorte de minibus ouvert) qui nous laisse à l’entrée du parc.

Nous avons lu dans nos guides que le stop se pratiquait ici. Nous n’avons donc pas loué de voiture et comptons sur la solidarité des autres visiteurs. On attend sur le bord de route, avec notre plus beau sourire. Cinq minutes plus tard, un pick-up s’arrête et une adorable famille thaïlandaise nous embarque. On grimpe dans la benne et on profite du paysage. Nous retrouvons la jungle, la vraie, qui nous avait tant plu en Amérique du Sud. Sur la route, on croise déjà de nombreux macaques qui font leur vie entre les arbres et le bitume ! Nous nous arrêtons à un mirador. Sur le parking, des panneaux nous mettent en garde contre les singes chapardeurs (spoiler : nous aurons affaire à eux le dernier jour).

La famille nous dépose au centre des visiteurs, où nous réservons un bungalow pour les deux jours suivants. Nous nous renseignons également pour les randonnées (la plupart nécessite un guide agréé) mais il est trop tard pour en entamer une. Nous flânerons donc jusqu’au coucher de soleil au niveau du centre.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’endroit est fréquenté ! Des dizaines de macaques traînent dans le coin. Malin comme un singe, l’un d’entre-deux parvient même à dégrafer la bâche d’un pick-up et à se glisser dans la benne. On l’entend mettre le bazar à la recherche de nourriture. Il faudra l’intervention d’une gardienne pour le faire partir, sous le piaillement amusé des autres macaques.

Un véritable pont de singes 

On regagne nos quartiers à la tombée du jour. Nous croisons de nombreuses biches sauvages, peu farouches, qui se laissent aisément photographier. Devant le bungalow, des porcs-épics se baladent, mais ils détalent dès qu'on les approche.

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Aujourd’hui, c’est randonnée ! Nous serons avec un couple d’Américains et notre guide. Notre accoutrement n’est pas des plus glamours, nous étrennons en effet nos chaussettes anti-sangsues ! Mais nous ne serons finalement pas incommodés ; la terre étant très sèche en ce moment.

Nous commençons par marcher trois heures en jungle. On retrouve les racines entrelacées, les troncs immenses, les lianes en folie, les petites bébêtes qui grouillent et la moiteur. Quel plaisir de fouler l’humus, entourés d’arbres titanesques. Certains sont même plus gros que ceux que nous avions vu en Amazonie ! Le soleil a parfois du mal à pénétrer la canopée avec la densité de végétation.

Alors que notre guide, les Américains et Quentin passent entre deux arbres sans broncher, Marion s’arrête net. Une énorme araignée rouge a tissé sa toile à hauteur d’homme. Elle est monstrueuse ! Canard interpelle le groupe pour leur signaler, et chacun revient aussitôt pour constater ce à quoi il a échappé. Cochon, qui a une sainte horreur de tout ce qui a huit pattes, accuse un moment de fébrilité !

Continuez sans moi !  

Heureusement, d’autres animaux, moins effrayants, nous attendent un peu plus loin. Nous avons la chance de voir des gibbons s’agiter juste au-dessus de nous. Ils sautent de branche en branche à une sacrée hauteur. L’un d’eux a un cri étonnant : on dirait une alarme de pompier !

On quitte ensuite brièvement la jungle pour une grande prairie. L’herbe y est haute et on trouve à l’endroit des airs de savane africaine. Direction la tour d’observation. On se pose au sommet pendant dix minutes dans l’espoir d’apercevoir des animaux, notamment des pachydermes. RAS. On distingue à peine une loutre dans l’étang au loin. Nous n'aurons pas vu beaucoup d'animaux mais nous en avons pris plein les yeux au niveau de la flore.

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Après le repas du midi, nous sommes à nouveau pris en stop, cette fois jusqu’à la cascade de Haew Narok.

Fast and Furious 3 

La balade en forêt, très appréciable, nous conduit près d'une jolie rivière. Plus loin, on croise des promeneurs qui sont sur le retour : tous sont complétement essoufflés et transpirants. Effectivement, nous voici au sommet d’un escalier particulièrement raide qui semble ne jamais finir. La descente est facile et nous mène devant la fameuse cascade. Impressionnante !

Hautes de 150 mètres, les chutes sont parfois appelées « le cimetière des éléphants ». Cela fait écho à une triste histoire. En 1992, une famille de 8 éléphants meurt emportée par le courant et dévalant la cascade. Cela se reproduit en 2019 avec cette fois 11 individus qui décèdent. Depuis, les pourtours de cette zone dangereuse, sont entourés de gros poteaux de béton pour empêcher les nombreux pachydermes sauvages de se risquer par là.

En remontant, nous sommes à notre tour ruisselants et haletants. Il faut vraiment se remettre au sport pour la suite des aventures !

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Après la visite, nous nous posons en bord de route pour faire du stop. Une voiture, avec deux rangers à bord, nous prend pour nous déposer au centre des visiteurs. On fait un peu la conversation : « vous travaillez dans le parc ? ». « Oui, je suis ranger » répond sobrement le conducteur. Sa comparse est plus loquace : « il s’agit de monsieur le superintendant du parc ». Pas mal ; on a été embarqués par le grand patron lui-même ! On redouble de salutations respectueuses, ce qui semble bien les amuser.

« Avez-vous vu des éléphants dans le parc ? » nous demande la femme. Malheureusement, il faut bien répondre que non, ce qui nous déçoit un peu. Elle reprend : « Vous aurez peut-être bientôt la chance de… ho ! » et de s’interrompre brusquement. Droit devant nous : un éléphant !

L'éléphant n'aura de cesse de déambuler de gauche à droite pour manger.

Quelle rencontre étonnante : nous voici à quelques mètres de notre nouveau compagnon. C’est vraiment impressionnant de le voir d’aussi près, surtout en sachant que c’est un animal sauvage. Le superintendant le reconnaît à un détail saugrenu : il lui manque la queue ! Le ranger nous explique qu’il s’agit d’un jeune mâle qui s’est battu avec un autre éléphant il y a quelques jours. Il a perdu sa queue dans le combat, ce qui nous donne une idée du choc.

Il saigne beaucoup 

Nous avons beaucoup de chance : les rangers doivent rester derrière l’éléphant aussi longtemps que ce dernier n’aura pas regagné la forêt. Notre véhicule va donc le suivre pendant plus d’une demi-heure, ce qui nous permet de l’admirer et de le photographier sous toutes les coutures (enfin, surtout de derrière). À l’inverse, dès qu’une voiture de touristes arrive, le superintendant lui intime l’ordre de passer le plus rapidement possible pour ne pas effrayer la bête.

Il regagne enfin la forêt ! 
Au revoir ! 
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Les rangers nous déposent au « réservoir » du parc, un grand plan d’eau où on peut admirer le soleil couchant.

Vers 17 h 45, nous retournons au centre des visiteurs pour acheter à manger. Mais tout est déjà fermé ! Même pas moyen de trouver une bricole toute prête. Au bungalow, nous nous contentons de nos restes (des cacahuètes et des fruits). Un repas frugal, certes, mais quelle importance après cette superbe journée pleine de moment forts !

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Le lendemain, et après une grasse-matinée, nous nous mettons en route pour une nouvelle randonnée qui nous mènera d’une cascade à une autre. Nous sommes pris en stop par un couple qui nous dépose au départ du sentier. Au moment de nous laisser, la femme nous offre des fruits et des biscuits, c’est vraiment gentil !

On s’approche de la cascade Haeo Suwat : un jet puissant coule au milieu d’une jolie pièce d’eau. Pour la petite histoire, c’est ici que fut tournée une scène du film La Plage, avec Leonardo Di Caprio. Le parc a d'ailleurs connu un pic de fréquentation suite au succès du film.

Puis, c’est reparti pour un tour en jungle jusqu'à atteindre la seconde cascade. Ce parcours ne nécessite pas de guide. Pendant deux heures nous sommes donc seuls au milieu de la forêt et ses habitants. À plusieurs reprises, on entend des macaques sauter au-dessus de nos têtes. Nous longeons le lit de la rivière. Au bord de l’eau, un panneau rappelle que la baignade est interdite car l’endroit est peuplé de crocodiles !

Mais ce ne sont ni les singes ni les crocos qui auront raison des nerfs de Marion : Canard manque de s’envoler de peur à la vue d’un grand serpent marron qui file juste à côté de nous… Coiiiink vite fuyons ! Khao Yai est effectivement le paradis des serpents : cobras, pitons et vipères y sont très présents.

Nous tombons également à de nombreuses reprises sur des excréments d’éléphants, visiblement frais. Cela confirme la réputation du parc qui dit héberger plus de 300 spécimens sauvages. Mais nous sommes interloqués : comment de si gros animaux peuvent-ils se faufiler sur ce sentier exigu ? On s’imagine qu’une famille nous regarde peut-être, bien cachée dans la végétation.

La deuxième cascade est en vue. Elle est plus difficile à apprécier dans sa totalité, tant elle est enchevêtrée entre les rochers et la végétation. Ça fait du bien de trouver un peu de fraicheur.

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Retour au parking, dans l’attente d’une âme charitable qui nous prendra en stop. En attendant qu’une voiture s’arrête, Marion photographie un bébé macaque. Elle s’approche visiblement trop près : un mâle débaroule et commence à lui crier dessus. Alors que l’infortuné Canard s’écarte promptement, le macaque se met à la suivre et à se montrer de plus en plus agressif. L’arrivée d’une voiture semble le stopper, et il disparaît aussi vite qu’il est apparu. Petit coup de peur pour Marion ! La voiture providentielle nous embarque pour nous déposer au centre des visiteurs.

On déjeune en compagnie d’une biche sauvage, posée devant un panneau « ne nourrissez pas les animaux » ce qui nous fait bien rigoler. Alors que nous terminons notre repas, un énorme macaque s’approche de nos assiettes et se met à saisir vigoureusement nos épluchures. Puis il bondit sur la table voisine, où se restaure une famille de touristes singapouriens. Jean-Michel Macaque s’empare d’une bouteille de coca et détale à toute vitesse, au grand dam de sa propriétaire. Un gardien accourt pour chasser l’intrus, qui finit par abandonner son larcin.

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Nous terminons notre découverte du parc par une petite balade autour du centre des visiteurs. Le tour est rapide et facile et l'endroit toujours autant peuplé de macaques (on se tient un peu plus à distance désormais…)

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On nous prend en stop jusqu’à la sortie de Khao Yai. Au revoir les singes et les éléphants ! Nous avons passé deux jours ressourçants ici, sous un soleil radieux et avec des belles rencontres, aussi bien humaines… qu’animales !

Une fois quittés le parc, le stop ne fonctionne plus. Alors que nous nous apprêtons à commander un taxi, des passants proposent de nous déposer directement à notre hôtel à Pak Chong, pour un prix plus attractif. Mais la conductrice a beaucoup de mal à trouver. Malgré les indications sur notre GPS, elle nous dépose à plusieurs reprises au mauvais endroit ! Elle devra finalement appeler notre hôte pour trouver son chemin. C’est l’occasion de vous parler d’une chose étonnante : visiblement, les Thaïlandais ont du mal à lire les plans. À plusieurs occasions, ils ont paru complétement déboussolés lorsque nous leur avons montré des itinéraires sur papier ou sur téléphone, ne sachant même pas reconnaître la ville où ils se trouvaient. Nous en avons parlé avec plusieurs touristes occidentaux qui ont constaté la même chose.

À peine arrivés à notre hôtel, son gérant nous informe qu’il compte déposer les autres clients au marché de nuit pour se restaurer (il n’y a rien dans son quartier excentré). On en profite pour se joindre au groupe. Nous discutons notamment avec un couple français très sympathique que nous recroiserons plus tard. Nous terminons la journée à déambuler dans ce marché typique et particulièrement fréquenté. C’est l’occasion de grignoter quelques spécialités : des galettes de riz aux œufs, des crêpes malaisiennes, une gaufre locale…

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Demain, nous partons découvrir une nouvelle région de la Thaïlande, l’Isan. Ce territoire méconnu, à l’écart des grands circuits touristiques, nous réserve de belles visites !