1 an déjà !
Comme nous vous l’avions expliqué, nous avons négocié avec le patron du Pantanal Jungle Lodge d’y revenir quand la météo serait plus clémente pour pouvoir faire les activités qu’il nous manquait. Nous quittons donc les reliefs de Paxixi pour rejoindre la piste de l’Estrada do parque. Cette fois, pas de boue à l’horizon et surtout nous sommes à bord d’Olinda. Avec sa garde haute, nous passons sans difficulté les ponts en bois et nous sommes ravis de retrouver nos amis les jacarés et les aigrettes.
D’un coup, une odeur insoutenable nous prend aux narines et à la gorge. On se dit qu’il doit y avoir un animal mort quelque part. Effectivement, nous tombons sur une vache en décomposition, cerclée de vautours. Puis une autre, et encore une, puis un cheval dans le même état, et d’autres vaches… Toute l’Estrada est remplie de cadavres et des nuées de charognards se promènent dans les airs. C’est la conséquence de la vague de froid de la semaine précédente ! Nous pouvons constater ses terribles effets de nos propres yeux…
Ça a même tué quelques crocos !À peine arrivés au lodge, nous nous sentons un peu comme à la maison. On gare Olinda sur le parking et on file en direction des pontons qui donnent sur le fleuve. Les animaux sont de sortie : les aras bleus se délectent de fruits, un bébé jacaré se cache sous un bateau et le gigantesque jabiru se promène sur les rives. Quel endroit, vraiment !
Coucou ! Aujourd’hui, nous sommes le 27 juin : cela fait précisément un an que cette incroyable aventure sur le continent latino-américain a démarré. Quoi de mieux que de le fêter au succulent buffet du lodge ? On s’offre ainsi une caïpirinha, un jus de goyave et un repas délicieux. Nous sommes un peu émus de cet anniversaire. Un an déjà que nous avons quitté notre routine parisienne. Un an sacrément rempli en découvertes, apprentissages et rencontres. Et surtout, que d’aventures vécues.
Le soir nous jouons au billard, mais l’affreuse vérité est là : on est nuls de chez nuls. Chaque coup est raté, et quand une boule finit tout de même par rentrer, c’est souvent par hasard… Nous sommes si mauvais que nous sommes pris d’un fou rire. Bref, au bout de 40 minutes de jeu pitoyable, nous mettons fin à ce spectacle tragi-comique pour aller nous coucher.
Dans l'mille !À cheval au milieu des marais
Nous l’attendions avec impatience, c’est l’heure de la balade à cheval ! L’activité a lieu sur le terrain d’une fazenda à une heure de route du lodge, nous permettant de profiter à nouveau d’une portion de l’Estrada do parque. À l’arrivée, nous tombons sur un daguet rouge, sorte de biche, et son petit dans un marécage.
Chacun installé sur son destrier, nous commençons la promenade sur le domaine, d’abord dans de grandes prairies peuplées de vaches et chevaux. Le panorama est superbe et l’environnement respire la tranquillité. Nous passons à côté d’un jacaré qui prend le soleil sur la piste : ni les chevaux ni les chèvres ne semblent effrayés.
Le jacaré nous grille la priorité...Puis, nous nous enfonçons dans la forêt sur un étroit sentier avant de retrouver assez vite les grands espaces dégagés. Démarre ici une série de traversées dans les marécages. Sur certains passages, les chevaux sont sacrément immergés puisque nous avons de l’eau jusqu’aux mollets ! Cette chevauchée aquatique est une première pour nous.
Le bruit de l’eau couplé au trot nous berce. Quelle paisible balade… enfin pas pour Cochon, qui passe son temps à recadrer son cheval qui s’arrête sans cesse pour manger !
Mais arrête de te goinfrer !Nous regagnons le corps de ferme au coucher du soleil. Les couleurs sur les plaines immergées sont sublimes…
Sur le chemin du retour dans la jeep, notre chauffeur roule doucement en quête d’animaux nocturnes. Nous aurons la chance d’apercevoir fugacement un ocelot, sorte de mini jaguar. Nous nous couchons sur un petit nuage après cette belle journée.
Kayak au fil de l’eau
Ce matin, c’est kayak ! Nous grimpons tous les deux dans une petite embarcation, accompagnés de deux autres couples de touristes. Comme nous suivons le courant du fleuve Miranda, nous n’avons pas besoin de beaucoup pagayer pour avancer. C’est tout aussi bien, car nous prenons le temps d’admirer les rivages et la végétation toujours aussi exubérante.
Quel pied !Les oiseaux nous tiennent compagnie. Nous n’apercevrons cependant pas beaucoup de jacarés. On croit voir de temps en temps une tête de loutre, mais trop rapidement pour se laisser photographier. À un moment, une branche qui vient se cogner à notre kayak charrie une gigantesque araignée blanche. Quentin, un peu arachnophobe, ramera à toute force pour se dégager de l’intrus. Brr…
Nous dérivons allégrement depuis près de deux heures. Il est temps de faire demi-tour. Heureusement, nous n’aurons pas à nous servir de nos bras pour regagner le lodge. Notre guide nous embarque sur un bateau à moteur, en accrochant nos embarcations en file indienne. Nous mettrons plus de quinze minutes à rejoindre la berge de l’hôtel, réalisant que, mine de rien, nous sommes allés sacrément loin en kayak !
Heu... peut-être UN PEU trop loin...On nage au milieu des crocos et des piranhas !
Comme vous le savez, le bord du lodge est habité par des pirahnas, des jacarés et des loutres géantes. « L’endroit idéal pour une baignade » affirme notre guide. Nous aurons donc droit à une flutuação. Une petite barque nous dépose à 300 mètres de l’hôtel, et nous devons sauter à l’eau puis nager pour rejoindre la berge.
Si Cochon s’empresse évidement de se jeter à la flotte, Canard est beaucoup plus hésitante et mettra de longues minutes avant de tremper ses plumes. Mais notre guide se veut rassurant : « les pirahnas sont attirés par le sang, donc vous ne risquez rien tant que vous ne vous blessez pas. Les jacarés n’attaquent que si vous touchez leurs paniers à œufs, qu’ils construisent dans la végétation. Nagez donc bien au milieu. De toutes façons, l’animal le plus dangereux est la loutre. Elle est très territoriale et peut vous agresser à vue. Mais ne vous inquiétez pas : je reste près de vous en barque. Si une loutre vous mord, je lui flanque des coups de rame sur la tête jusqu’à ce qu’elle vous lâche ». Ok…
Quand faut y'aller...Finalement, nous ne serons harponnés, hachés ou croqués par aucune bestiole durant le trajet. On vous avoue quand même ne nous n’étions pas très chill, et Marion s’est découvert des talents de nageuse express. Mais tout de même, quelle expérience incroyable et mémorable ! Étonnant d’arriver à la nage sur la petite plagette du lodge, précisément là où tous les jours nous croisons les jacarés…
Et surtout... profitez ! Farniente tropical
Le reste du temps au lodge sera consacré au repos. Quentin enchaîne les siestes dans les hamacs, Marion les lectures. À plusieurs reprises, nous nous laissons tenter par le buffet, en extra. La mousse de maracuja sera même de retour un soir, pour le plaisir des papilles de Cochon et le malheur de son appareil digestif.
Le lodge nous donne également accès aux toilettes et aux douches, bien pratiques pour se nettoyer en profondeur après les activités. Mais la salle d’eau n’est pas réservée aux humains : à plusieurs reprises, il faudra faire sa besogne au milieu des moustiques, des araignées, voire des crapauds !