À propos

Nous sommes Marion (Canard) et Quentin (Cochon). Nous voyageons depuis 2 ans, en sac à dos ou à bord de notre Combi, en Amérique du sud et en Asie. Embarquez avec nous pour suivre nos découvertes et aventures !

Le Pantanal, deuxième partie : autour de Bonito

Continuons notre aventure aux côtés de Fred et Josy. Au programme : des baignades dans des eaux cristallines, du farniente dans des fazendas superbes… et toujours autant d’animaux !
Juin 2023
7 jours
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Nous laissons derrière nous la zone marécageuse du Pantanal pour partir à la découverte des alentours de Bonito, plus au sud. C’est une région réputée pour ses cours d’eau cristallins qui frayent leurs chemins au milieu de forêts tropicales. La zone est très règlementée pour préserver ce cadre fragile : toutes les excursions doivent se réserver plusieurs jours en avance, uniquement via des agences agréées.

Depuis la petite ville de Bodoquena nous partons pour notre première excursion : la fazenda (corps de ferme) de Ceita Corê. Depuis 1972, le propriétaire s’est attelé à faire de son domaine un lieu propice à la détente. À peine après avoir quitté la nationale, nous voilà sur une jolie piste de terre rouge qui tranche avec les champs de maïs verdoyants. Nous sommes de suite tous charmés par les lieux. La maison est posée au milieu d’un immense terrain au bord d’un lac. Les chaises longues et hamacs sont dispersés entre les pelouses verdoyantes, la piscine et les pontons du plan d’eau. Avant de pouvoir nous relaxer dans ce superbe cadre, une bonne balade nous attend.

En petit groupe, nous partons un peu plus loin pour profiter de la forêt et de chutes d'eau. Il s’agit d’un écosystème unique car c’est un territoire dit « de transition » entre trois biomes différents : la forêt atlantique, le Pantanal et le Sertão (zone rurale semi-aride). La promenade nous mène le long d’un étroit sentier duquel on aperçoit une jolie rivière qui va du vert profond à l’émeraude. Depuis les ponts suspendus, on peut admirer de belles cascades. La randonnée ne présente pas de difficulté et permet également d’observer la végétation, notamment les palmiers et lianes.

À plusieurs endroits, il est possible de se baigner. Même si le soleil est revenu, les températures restent encore assez fraîches pour se mettre en maillot. Mais Cochon est un habitué des eaux glacées et fera courageusement une petite trempette !

Nous partons ensuite en direction du plan d’eau pour voir la source de la rivière Chapeninha. Il s’agit d’une sorte de caverne sous-marine d’une profondeur de 150 mètres et de laquelle jaillissent 1 500L d’eau par seconde ! Les plus courageux du groupe enfileront leur maillot de bain et masque pour aller la voir de plus près.

 La source jaillit

C’est au niveau de cette source qu’il est possible de réaliser une petite fluctuação. Une quoi ? une fluctuação, dans la langue de Neymar, consiste en une baignade durant laquelle on se laisse porter par le courant d’une rivière. Fred et Josy préfèrent faire la balade en barque mais Canard et Cochon se jettent à l’eau pour tenter l’expérience. On trouve cela très agréable ; nous avons hâte de revivre cette activité dans les jours suivants.

Après cette longue matinée, nous prenons place au bord de la piscine (approvisionnée d’eau du lac et donc remplie de poissons !) pour déguster un très bon repas. Le buffet nous permet de goûter à plusieurs plats bien savoureux. Dans l’arbre juste en face de nous, trois gros perroquets rouges et bleus se délectent de fruits. On est ravis de pouvoir les observer de si près !

Le reste de la journée sera dédiée au repos : chacun choisit son endroit favori pour y faire une petite sieste : transats au bord du lac ou hamacs au bord de la rivière. Josy et Fred font un tour de kayak. C’est avec un bon goûter pris tout en se baladant sur le reste de la propriété que s’achève la journée.

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Aujourd’hui, direction le balnéaire d’Estrela do Formoso. Réputé être le plus tranquille et le plus calme de la région, il est recommandé pour ceux qui recherchent la solitude et le bercement du bruit blanc de l’eau. Alors que nous nous approchons, on croise pourtant plusieurs vigiles qui nous informent qu’un « évènement sportif » est en cours. « Vous avez de la chance, il y a de l’ambiance ! » Heu, d’accord, mais ce n’est pas vraiment ce que l’on recherche…

Sur place, c’est une petite douche froide : le parking est plein à craquer, on croise des cyclistes dans tous les sens tandis qu’au loin une sono diffuse les paroles d’un homme qui ne semble jamais s’arrêter de parler. Un boucan d’enfer donc, à faire fuir tous les perroquets et jacarés… On se renseigne auprès du personnel : « ha oui effectivement, aujourd’hui le site accueille un évènement mondial : une course cycliste avec des participants de tous les pays ! L’agence ne vous avait pas prévenus ? » Non, évidemment, l’agence ne nous avait pas prévenus. Je connais un Canard qui va gueuler sec… Toutefois, le personnel du lieu est adorable et cherche des solutions avec nous : il tente de nous rediriger vers d’autres balnéaires ou balades dans les environs. Mais on nous informe que l’événement touche bientôt à sa fin : les sportifs commencent à évacuer la zone et la sono devrait s’arrêter dans l’heure. Si nous attendons un peu, le calme reviendra bien vite. En prime, ils nous offrent aimablement le déjeuner. Qui vivra verra : on décide de rester.

On ne nous a pas menti : le site se vide complétement au bout d’une heure. La scène est démontée. Bientôt, il n’y a plus personne, à part les quelques employés. Dans notre « premier malheur », nous avons finalement de la chance : comme les locaux étaient prévenus de l’évènement, personne n’a réservé le balnéaire pour aujourd’hui ! Nous aurons donc tout le site pour nous quatre uniquement, quel luxe !

On passe donc la journée à se détendre dans ce cadre magique. La rivière Formoso serpente au milieu de la forêt en différents bras. L’eau est tantôt calme permettant d’admirer sa teinte émeraude éclatante, tantôt plus agitée formant une succession de mini cascades.

Répartis un peu partout, des espaces avec hamacs, chaises longues et tables sont aménagés sans dénaturer l’endroit. Ces petits salons extérieurs permettent de profiter du cadre, confortablement installés. Pour notre part, nous avons l’embarras du choix puisque nous sommes seuls. Nous passerons ainsi une bonne partie de la matinée à prendre un apéritif devant les petites cascades.

Après un bon repas au buffet, chacun vaquera selon ses envies. Josy s’endormira bercée par le glouglou de l’eau. Marion lézardera sur l’une des avancées en bois les pieds dans l’eau. Quentin somnolera dans un hamac à l’ombre. Fred déambulera sur le site et tombera nez à nez avec des singes. En nous enfonçant de quelques mètres seulement en forêt, nous en apercevrons d’autres sauter d’arbre et en arbre.

En quittant l'endroit, nous tombons sur plusieurs toucans que nous photographions. Que c’est étonnant comme animal ! On se demande comment ils ne perdent pas l’équilibre avec un bec si démesuré.

Nous rejoignons la petite ville de Bonito où nous allons passer les prochains jours. La ville n’a pas d’intérêt particulier. Pas de patrimoine ici, mais plutôt une succession de boutiques et restos. Nous dînons dans un bel établissement. Fred et Josy mangent à nouveau du jacaré délicieusement préparé avec une sauce aux câpres tandis que Canard et Cochon dégustent une excellente moqueca végétarienne.

Entre temps, Marion avait communiqué avec l’agence pour faire remonter le mécontentement : « ha non, nous n’étions pas au courant de cet événement. Passez donc à l’agence ce soir, nous aurons un cadeau pour nous faire pardonner ». On se rend donc sur place. Quelques minutes plus tard, Marion ressort avec son « cadeau » : une tasse immonde sur laquelle est imprimée une photo de mauvaise qualité. C’est tellement nul et inattendu que ça nous faire rire toute la soirée. On n’insiste pas plus car, en fin de compte, on aura passé une très bonne journée au balnéaire.

WAHOUUUU !!! (mais en fait non)
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Aujourd’hui, c’est baignade ! Par une belle route entre prairies peuplées de vaches bossues et champs de maïs, nous arrivons à la fazenda Recanto ecologico Rio da Prata. C’est en petit groupe que nous allons découvrir deux très beaux fleuves. Nous sommes équipés de combinaison de surf et de masque et tuba.

L'équipe des vainqueurs 

Nous gagnons les rives par une mini balade en forêt. Puis, on commence par une adaptation au matériel et une mise en bouche dans l’Olho da Agua (l’œil de l’eau). C’est dans cette sorte de grand trou d’eau circulaire que nous prenons nos marques. Dès cette première phase, nous sommes subjugués par les eaux turquoise extrêmement claires qui permettent de voir la faune sous-marine. Des dizaines et des dizaines de poissons nagent sans se soucier de nous. C’est aussi ici que prend naissance la rivière. Impossible de rater la source, le trou d’eau submergé est bien visible et l’eau froide qui en sort nous saisit un brin.

Le trou en question 

Tout le monde est opérationnel, nous pouvons maintenant partir à l’assaut du Rio da Prata où le courant et la profondeur sont plus importants. La fluctuação est un délice pour nous tous. Nous nous laissons flotter tantôt sur le dos pour observer la végétation exubérante des rives du fleuve, tantôt sur le ventre pour mieux observer les poissons. L’espèce que l’on voit le plus est le piraputanga, emblème de la ville de Bonito. Ils sont facilement reconnaissables avec leurs nageoires orangées. On croise aussi de nombreux pacus, poisson plat qui a des airs de piranhas, ou encore des daurades.

Bloub bloub ! 

Les eaux se font d’un coup plus vives, nous approchons d’une cascade que nous contournons à pied, avant de nous rejeter à l’eau. Sa température est franchement bonne, soi-disant à 24°. C’est dans ce genre d’expérience que l’on est vraiment heureux de pouvoir capturer ces moments vécus tous ensemble grâce à notre GoPro. Canard s’en donne donc à cœur joie dans les prises. Un passage est particulièrement impressionnant pour le nombre de poissons rassemblés au même endroit près d’un ponton. Avec les rayons du soleil sur l’eau, le turquoise est dingue. C’est un véritable aquarium ici !

Plus nous avançons plus l’eau se fait trouble. Et puis, d’un coup, elle devient glacée ! La rivière vient d’en rejoindre une autre dont les eaux étaient bien moins agréables à la baignade. Ça tombe bien, c’est ici que prend fin le parcours. Nous finissons à bord d’un petit bateau. Et voilà, nous avons tout de même nagé sur 2,2 kilomètres ; pas mal, non ?

Après cette grosse matinée à barboter, place à la détente à la fazenda. Le buffet est succulent, le meilleur que nous ayons eu jusqu’à présent. Les plats sont raffinés, multiples et vraiment délicieux. D’ailleurs, il semble aussi au goût d’un perroquet vert qui déboule sur notre table. Il pique d’abord dans l’assiette de Josy, un peu apeurée, puis dans celle de Quentin qui semble, lui, plutôt amusé par ce compagnon de table.

Le reste de la journée est passée sur la propriété : petite sieste dans les hamacs en cuir, observation de perroquets bleus et jaunes, balade au poulailler, etc. La ferme produit une confiture de lait au chaudron devant laquelle on salive mais aussi des fruits et légumes bios. Sur ces terres, les paysans mettent en pratique l’agroforesterie : les arbres fruitiers (bananiers et papayers notamment) poussent au milieu des potagers. Les bananiers sont aussi par endroit plantés en cercle pour pouvoir procéder à l’épuration des eaux domestiques au niveau de leurs racines. Bref, le lieu est vraiment fort intéressant du point de vue du respect des équilibres naturels et a su garder son authenticité malgré les activités touristiques proposées.

En quittant la zone, nous croisons un tamanoir. Avec ses pates avant blanches qui ne semblent pas appartenir au reste de son corps, on croit au départ qu’il s’agit de deux animaux différents ! Pendant un petit moment, on l’observe. Il se déplace lentement autour des buttes de terre remplies de fourmis et termites. Il faut bien avouer que c’est une bestiole assez étrange avec son long museau et sa queue touffue immense.

Drôle de truc... 
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Le lendemain, il est temps de partir pour Barra do Sucuri où nous allons naviguer puis nager dans les eaux les plus cristallines du Brésil (et les 3ème du monde) ! La chance est avec nous, il fait un grand soleil, le mercure est bien remonté et nous serons accompagnés seulement d’un couple de Brésiliens très discrets pour cette expérience.

Sucuri, c’est parti ! Nous voici devant la petite embarcation posée sur l’étroit cours d’eau. Nous sommes en amont de la rivière sur la portion de 1,3 kilomètre la plus transparente. Sa réputation est méritée. Très clairement nous n’avons jamais vu de fleuve avec de si belles couleurs. On se croirait dans une crique en Corse ou dans les Caraïbes… Turquoise, émeraude, translucide sont sublimés par la végétation omniprésente sur les rives et… dans l’eau. Car c’est bien là aussi la particularité du Sucuri : il abrite une flore sous-marine importante que nous avons hâte de voir de plus près avec nos masques. Un calme absolu règne dans ce paysage de rêve. Naviguer sur ces eaux procure une sensation de bien-être et de relaxation profonde.

Nous arrivons au niveau d’un ponton où nous nous mettons à l’eau pour redescendre à la nage/flottaison de ce que nous venons de parcourir en bateau électrique. Bien qu’il s’agisse de la même activité que la veille, l’expérience est différente. L’eau est vraiment très peu profonde laissant plus penser à un canal qu’à un fleuve. En outre, la végétation est très présente dans l’eau. Pour le plus grand plaisir de nos yeux, les tons de vert et de bleu s’accordent pour créer un tableau superbe. Les poissons sont toujours aussi nombreux et proches de nous. Immergés, on a l'impression de faire partie intégrante de cet écosystème.

Après ces deux heures réellement magiques et comme hors du temps, nous grignotons au bord de la piscine de la fazenda. Le cadre est encore une fois on ne peut plus agréable et pensé en harmonie avec l’environnement.

Le soir en repartant, nous entendons du bruit au-dessus de nous : des singes sautillent agilement dans la canopée. On passe un long moment à les suivre ; certains venant près de nous pour chiper des morceaux de fruits tombés au sol. Que d’animaux nous aurons vu durant ce séjour. C’est vraiment impressionnant quand on refait le compte…

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Avant de lire l'étape finale, nous vous proposons une petite vidéo, aimablement montée par Josy (vos serviteurs n'ayant toujours pas réglé leur problème de logiciel) :

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C’était notre dernier jour d’activité. Pour marquer le coup, nous dînons dans le bon resto de Bonito testé auparavant. Les plats choisis seront tout bonnement succulents et teintés des saveurs locales (manioc en purée ou sous forme de farine, sauce à base du fruit exotique urucum…) Nous passerons une excellente soirée !

Le lendemain, il est temps de rentrer sur Campo Grande. Avant cela, un lavage de la voiture s’impose. Depuis le Pantanal et nos aventures dans la boue, nous n’avons pas pris le temps de la nettoyer à fond. On vous laisse donc imaginer l’état d’incrustation de la terre sur les bas de caisse et la carrosserie…

Bon ben... au boulot 

C’est avec une voiture toute propre que nous retrouvons notre hôtel du tout premier jour avec Fred et Josy, proche de l’aéroport de Campo Grande. Nous passerons l’après-midi tranquillement posés dans le jardin et la soirée à manger de bonnes pizzas.

Dring ! Il est 6 h 45, l’heure de se laisser. Comme pour les retrouvailles, les au revoir sont émouvants. C’est donc un peu tristes qu’on se recouche ensuite en repensant à tous les bons moments passés ensemble. Cette 2ème partie du Pantanal sous le soleil aura été marquée par la détente dans des lieux naturels superbes et de belles rencontres animales. Bonito porte bien son nom, tout y est bien beau… Désormais, il est temps d’aller récupérer Olinda pour continuer en duo les aventures de Canard et Cochon. Nous n’en avons pas tout à fait fini avec la région du Pantanal !

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Pour finir cette page du blog, nous laissons la parole à Fred et Josy :

"C’est sûr, c’était pas un cauchemar et pour ma part ce nectar de vacances était bien du caviar. Un programme aux petits oignons que je me repasse en boucle, qui était Panta mal du tout ! Merci mille fois."

Fred

"Un séjour inoubliable ! Une expérience inédite et inouïe dans le Pantanal avec son lot de mésaventures qui au final en feront une aventure exceptionnelle (très froid au Pantanal… pas banal !) La découverte d’animaux improbables (le tamanoir), majestueux (les aras), surprenants (le toucan), effrayants (le jacaré) et une multitude de volatiles tous plus beaux les uns que les autres, etc. Une deuxième expérience autour de Bonito empreinte de nonchalance, d’émerveillement, de poésie qui confine au bien être suprême. Un grand merci à Marion et Quentin de nous avoir permis de vivre un séjour qui restera gravé dans ma mémoire à tout jamais."

Josy

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