À propos

Nous sommes Marion (Canard) et Quentin (Cochon). Nous voyageons depuis 2 ans, en sac à dos ou à bord de notre Combi, en Amérique du sud et en Asie. Embarquez avec nous pour suivre nos découvertes et aventures !

Le nord du Chili

Désert fleuri, plages "caribéennes", vallées fertiles ou côte déchiquetée... le nord du Chili est aussi varié que beau. En route à bord d'Olinda pour remonter le pays !
Juin 2024
4 semaines
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Ouf, nous laissons derrière nous notre arrivée mitigée pour reprendre une vraie vie nomade à bord d’Olinda. Adieu les pannes mécaniques, les averses continues et les improvisations douteuses. Place à la remontée du Chili, pour découvrir de nouveaux paysages le long de la côte du Pacifique.

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Nos premières pauses se font dans les villages de Maitencillo et de Tongoy. C’est l’occasion de se poser quelques jours pour souffler, en profitant du bord de mer. Chaque coucher de soleil est envoûtant, et nous reprenons peu à peu toutes nos habitudes de voyage. Les petits aménagements récents font vraiment la différence : tout est plus simple et plus pratique à bord.

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Nous voici ensuite à La Serena, la grande ville de la région. Ici, pas de patrimoine majeur, plutôt une accumulation de grands boulevards et de centres commerciaux. On passe néanmoins une petite après-midi au pied du célèbre phare.

En soirée, nous posons Olinda sur un parking en bord de plage à Coquimbo, la cité mitoyenne. La promenade le long de la mer est agréable, et on savoure un beau coucher de soleil. Un homme qui promène son chien passe nous parler : il vit dans l’énorme bus que nous avons croisé à l’entrée du parking ! On papote et il nous invite à nous garer à côté de lui, ce que l’on fait.

On termine notre journée en dégustant une dose peu raisonnable de churros, achetés à la ginguette du coin. Nous sommes punis par où nous avons péché : on aura un épouvantable mal de ventre toute la nuit ! L’huile de friture ne devait pas être très fraîche…

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Nous quittons l’Océan pour nous enfoncer dans les terres : direction la vallée del Elqui ! Cette dernière est célèbre pour son pisco et ses petits villages enclavés. C’est aussi le lieu de naissance de Gabriela Mistral, grand nom de la poésie chilienne, qui fut la première femme sud-américaine à remporter le prix Nobel de littérature en 1945.

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Vicuña : porte d’entrée de la vallée

Nous voici à Vicuña, capitale de la vallée. L’ambiance est à la fois tranquille et touristique. Ce sont les vacances scolaires chiliennes, et les familles sont de sortie. Sur la place centrale, un marché d’artisanat est dressé. On en profite pour acheter des confitures et des bons gâteaux. Nous visitons la jolie église et un étonnant clocher. Les rues, pour la plupart recouvertes de fresques, offrent de belles perspectives sur les montagnes alentours.

On visite le musée consacré à Gabriela Mistral, bâti autour de sa maison natale. Les expositions retracent son parcours d’institutrice, de militante, de diplomate et d’écrivaine. Sa poésie est évidemment marquée par des sujets comme l'amour et la mort, mais aussi la nostalgie de l'enfance ou les questionnements spirituels. Parmi les autres sujets phares : l'éducation, l'amour pour les Amériques mais aussi l'écologie, la défense d'une réforme agraire, la justice sociale et les droits humains. Gabriela Mistral est une figure majeure de la littérature chilienne, au même titre que Pablo Neruda. Malgré sa célébrité et ses tours du monde (elle parcourra les Amériques et l'Europe pendant des années), elle restera toute sa vie très attachée à sa région natale. Aujourd'hui, dans chaque village où elle a vécu ou enseigné, on retrouve son visage.

Au fait, nous sommes le 27 juin 2024 : aujourd’hui, cela fait deux ans, jour pour jour, que nous avons commencé notre grande aventure ! Bon anniversaire, Canard et Cochon ! Alors que nous ouvrons le van pour notre routine matinale, une dame vient nous parler. Elle travaille au centre d’artisanat local, et nous offre un énorme panier de produits de son jardin : quatre pommes, une orange, quatre tomates, deux poivrons… C’est vraiment adorable comme cadeau, et ça nous fera tout le séjour dans la vallée ! Le soir même, nous dégustons d'irrésistibles burgers végés (sans bougie).

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Une vallée viticole et agricole

La vallée del Elqui a la particularité d'être abreuvée par plusieurs fleuves et baignée de soleil toute l'année. Tous les versants sont couverts de plantations d'arbres fruitiers et de vignes. Comme c’est le début de l’hiver, les belles couleurs vertes sont en train de s'évanouir. Toutefois, à l’occasion, quelques survivantes nous font profiter de leur ton écarlate ou jaune-orange. Ailleurs, ce sont des agrumes qui sont cultivés, y compris sous serre, recouvrant le paysage de plastique blanc.

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Elqui compte trois spécialités de boissons alcoolisées : le pisco, le vin et la bière.

On commence par visiter une pisqueria, une exploitation dédiée à la production de pisco. Il s’agit de l’alcool national, dont les Chiliens et les Péruviens se disputent la paternité. Il est produit à base de raisin distillé, pour tirer au même degré que le whisky ou la vodka. Nous avons l’occasion d’admirer les caves remplies de fûts de chêne. Ces derniers sont d’origine française, bien sûr ! En effet, en laissant le pisco mûrir dans ces anciens tonneaux de vin, il prend une couleur marron, alors qu’il est normalement translucide. On enchaîne sur une petite dégustation : le produit classique, mais aussi des piscos aromatisés à la maracuja, à la mûre ou au citron. Nous repartons avec une bouteille de pisco citronné, qui ne fera pas long feu.

Alors, ch'est bon ?

Prochain arrêt : un petit domaine viticole, dont la production (bio) est encore confidentielle. Elle tient en effet dans une seule salle ! Une guide, qui a étudié en France, nous fait goûter les produits : deux vins rouges et deux vins blancs, secs ou moelleux. Quentin préfère le sec, mais Marion semble apprécier leur vin blanc sucré. Hips ! On repart avec une bouteille de ce dernier.

Pas question de ch’endormir chur ses lauriers ! Direction une brasserie artisanale, pour une dernière visite. On commence cette fois par la dégustation. Marion passe son tour, n’aimant pas la bière. Quentin, par contre, a droit à six énormes verres, bus au fil des explications. Il y en au moins pour un litre au total, qui tire entre 4 et 8 degrés selon la variété. Autant vous dire qu’à ce stade, ça tourne un peu au moment de commencer la visite. Accompagné d'un guide assez déluré, nous aurons droit à tout le processus : de la sélection des céréales et des levures à la mise en bouteille. Pour éponger tout ça, direction le restaurant de la brasserie. Puis retour au van. Étonnamment, Quentin fera une petite sieste.

Faut choutenir les petits producteurs locaux...
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Des villages au milieu des montagnes

Au delà de Vicuña, les villages s'égrainent le long de la vallée. Il y a d'abord le très mignon Diaguitas. Sa jolie placette abrite une église au pied de laquelle nous mangerons. Comme toujours, les rues sont égayées par les fresques et les couleurs vives. Le village dispose aussi d'un très agréable bord de rivière. L'endroit nous plaît beaucoup : nous y dormirons plusieurs nuits, bercés par le glouglou de l'eau.

Autre particularité de ce village, il porte le nom du peuple autochtone qui vit originellement dans la vallée depuis plusieurs siècles. Le peuple Diaguita vivait dans de petits hameaux où il pratiquait l'agriculture, l'élevage et la métallurgie. Les Diaguitas furent ensuite envahis par les Incas et leurs cultures fusionnèrent. De nos jours, il reste quelques descendants qui tentent de continuer à faire vivre leurs traditions.

Plus loin, nous tombons sur le village tout en longueur de Paihuano. Rien d'extraordinaire mais toujours cette ambiance tranquille qui nous plaît tant. Les habitants bavardent au soleil sur la place et nous saluent. La ville de Pisco Elqui est plus animée. C'est ici que les bus mènent la majorité des voyageurs car l'endroit concentre les hôtels et restaurants. Quelques kilomètres après, un centre d'artisanat accueille de nombreux artistes qui vendent leurs créations (bijoux, tableaux, confiseries, etc.). À plusieurs occasions, nous croisons des combis superbes !

Nous reverrons celui de droite à Atacama !

Une belle route nous mène ensuite au petit bourg de Montegrande, connu pour son autre musée de Gabriela Mistral. Nous décidons de le visiter pour continuer d'apprendre sur cette femme au parcours impressionnant. Force est d'avouer que nous serons très déçus ! En entrant dans la première pièce, quelques tableaux au mur relatent indirectement sa vie. Nous débouchons ensuite dans un patio, à la recherche du reste. Nous comprenons qu'en fait la visite est déjà finie !

Le musée !
Gabriela Mistral est partout

Deux autres villages méritent le détour : Alcohuaz et Cochiguaz, qui marquent la fin des vallées respectives dans lesquels ils sont situés. Il s'agit de hameaux on ne peut plus déserts qui jouissent de belles vues sur les reliefs autour et de charmantes églises. Nous avons atteint le bout de El Elqui, il nous faut traverser à nouveau les beaux paysages qui parsèment la vallée.

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Premières créations artistiques et ventes !

À Diaguitas, nous nous posons au bord de la rivière pour une après-midi au calme. Une famille chilienne partage notre emplacement. On finit par discuter de nos parcours respectifs. Ils sont émerveillés par notre voyage et souhaitent participer à leur manière : ils nous achètent cinq peintures et six bracelets ! C’est notre première vente, et nous sommes tout contents.

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Premières plages sauvages

Après cette semaine au coeur de la ruralité propre à El Elqui, nous retournons vers la côte. Un premier stop dans le village de Caleta Hornos nous offre de jolies vues sur le Pacifique.

Nous filons ensuite vers Punta de Chorros qui, dit-on, est très sauvage. Effectivement, rien que sur le trajet nous croisons des troupeaux de guanacos et des renards. Le front de mer est superbe. On se croirait un peu en Bretagne. Plages de sable ou de galets s'enchaînent sur une grande distance dans un environnement préservé. Au large, des îles permettent même d'observer des pingouins. La mer sera trop agitée pour aller y faire un tour, mais les fresques murales rappellent la présence d'une grande biodiversité dans la zone (baleines, dauphins, loutres marines et bien sûr les fameux pingouins de Humboldt).

C'est d'ailleurs pour cela que les habitants ont mené une bataille l'année dernière : ils ont milité ardemment pour empêcher la concrétisation d'un méga-projet minier qui impliquait la construction d'un port gigantesque ici-même !

Des renards partout ! Et à droite, il baille...
Les fresques arborent le "No a Dominga!", du nom du projet minier
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La chance : le désert est fleuri !

Notre prochain arrêt se situe à plusieurs centaines de kilomètres de là et suppose de traverser le désert d'Atacama. L'an dernier, nous avions visité le secteur de San Pedro de Atacama mais le désert commence beaucoup plus au sud en réalité.

Très vite, nous quittons la côte pour nous enfoncer dans les terres arides. Un univers minéral se dévoile des heures durant, avec par endroit des dunes de sable ou des montagnes orangées. Et puis d'un coup, au loin, on voit des immenses étendues violettes. Le désert a fleuri !

Les pluies exceptionnelles récentes ont produit ce miracle. Sur plusieurs centaines de kilomètres carrés, la fleur dite "patte de guanaco" a poussé dans le désert le plus aride du monde. Nous sommes subjugués par le paysage ; nous immortalisons cet étrange phénomène.

En nous renseignant, nous comprenons que, normalement, le désert fleurit au printemps et uniquement tous les trois ou quatre ans. La zone se pare alors de plusieurs fleurs, et ce sur des milliers de kilomètres carrés. Le mini désert fleuri auquel nous avons droit nous enchante déjà énormément, on n'ose imaginer ce que cela donne quand l'intégralité du désert est recouvert de toutes les couleurs ! En tout cas, ce fut inattendu pour nous, et apparemment, les habitants du coin étaient également très étonnés aussi !

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On se croirait dans les Caraïbes

Après cette traversée du désert, nous obliquons à nouveau vers le Pacifique. Nous voici à Puerto Viejo, un gros village perdu au milieu du sable. Nous nous garons devant la mer, face au port et ses barques colorées. Ici, les maisons sont basses et faites de bric et de broc.

Nous faisons une balade, cheminant de falaises falaises jusqu'à atteindre la superbe plage Playa Blanca. De l'autre côté, la vue sur le village est impressionnante : Puerto Viejo semble sorti de nulle part !

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Nous atteignons enfin Caldera, une ville intéressante surtout pour sa proximité avec les plages dites caribéennes du Chili.

À Bahia Inglesa, adieu le gris du Pacifique, bonjour les teintes de bleu et turquoise. On se croirait effectivement dans les Caraïbes. Nous resterons plusieurs jours garés face à la mer : nous travaillerons, ramasserons des coquillages et profiterons grandement du calme du lieu. Quentin peindra à nouveau. Il croisera même un propriétaire de combi, qui, le voyant peindre, lui demandera s'il ne pourrait pas réaliser un fresque à l'intérieur de son véhicule !

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Nous continuons notre remontée du pays, le long de l’Océan. L’endroit est peu fréquenté, hormis par des camions qui charrient des tonnes de gravats, probablement issus de l’activité minière. Le ciel est parfois dégagé, parfois couvert, alternant les couleurs et les températures. Nous avons à l’occasion l’impression de naviguer au milieu des nuages…

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Retour dans le passé

Nous arrivons à Taltal, un gros bourg de bord de mer. Un joli parc semble avoir été aménagé tout récemment, et nous y posons avec plaisir Olinda pour deux jours. Au-dessus, des oiseaux piaillent continuellement. Au loin, des taches blanches de guano recouvrent les montagnes qui se jettent dans l’Océan.

Une matinée, un vieux monsieur vient à notre rencontre, curieux d’Olinda, mais surtout désireux de nous parler de l’histoire de sa ville. C’est un ancien géologue qui a ouvert ses propres mines d’or ! On apprend plusieurs choses sur l’exploitation minière, activité phare de la région. Notamment l’impossible coexistence entre les arbres et le cuivre : une montagne sans végétation est donc une potentielle indication de gisement. En nous montrant le débarcadère à moitié englouti par l’océan, il nous rappelle l’importance qu’eut cette ville par le passé. Ici, des tonnes de minerais et de guano étaient chargées puis expédiées dans le monde entier !

Justement, en parcourant la ville, la sensation est étrange. Quelques riches bâtiments rappellent le faste d’antan, lorsque Taltal était un port majeur du XIXème au début du XXème siècle. Le petit musée de la ville revient sur cette période de splendeur désormais révolue : photos des usines et des quais, exposition de machines industrielles, tableaux avec les anciens notables de la ville (dont une forte présence d’Allemands qui organisaient d’ailleurs un festival de la bière !) etc. La ville fut suffisamment importante pour accueillir des hôtels de plusieurs centaines de places, des magasins colossaux, une dizaine de consulats et autant de banques… La municipalité comptait même plusieurs journaux locaux ! Aujourd’hui, tout cela a disparu, hormis une locomotive exposée dans le parc et quelques immeubles patinés. Le bourg est endormi, coupé du monde, un peu tristounet même. Ce sentiment nous rappelle les villes décaties du Brésil, mais sous la grisaille et non plus sous les tropiques…

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Après avoir roulé à nouveau, nous nous arrêtons à Paposo, petit hameau délabré et silencieux. Ici, à priori, rien à voir. C’est même particulièrement moche ! On se gare devant une épave de camion brûlé et des restes de ferraille rouillée…

La vue depuis notre combi !

Pourtant, Paposo possède une particularité : le village marquait l’ancienne frontière entre le Chili et la Bolivie, avant la Guerre du Pacifique ! Pour rappel, ce conflit opposa le Chili à ses voisins péruvien et bolivien entre 1879 et 1884. Défaits, la Bolivie perd son unique accès à la mer, et le Pérou la région de Tarapacá. Les Boliviens l'ont encore en travers de la gorge...

Un maigre panneau signale l’emplacement de la frontière et retrace cette période. On est quelque peu outrés devant l’explicatif qui parle de « l’agression bolivienne » : pour rappel, c’est le Chili, perfidement soutenu par les Anglais, qui a envahi la Bolivie pour s’accaparer leurs gisements de salpêtre !

À gauche : le Chili et la Bolivie avant la Guerre ; à droite : les frontières actuelles. ©Ouest France
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Sensation de solitude

La route jusqu’à notre prochaine grande étape, Antofagasta, est belle mais tout aussi étrange. C'est un peu une sensation de bout du monde, perdus entre les flots et les montagnes. Nous ne croisons pas une seule voiture pendant plusieurs heures. Seules se dressent à l’occasion des baraques de pêcheurs délabrées, battues par les vents.

Nous déjeunons à proximité d’un village, d’où aucun son n’émerge. C’est visiblement une « zone de sacrifice », un endroit entièrement consacré à l’exploitation minière, dont il ne ressortira que pollution et éventrement des montagnes. Nous faisons notre popote dans un silence de mort, qui sera uniquement interrompu par le passage fugace d’un bulldozer. Vraiment, quelle ambiance particulière…

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Au dessus des nuages

Après notre déjeuner, de la grimpette s’annonce ! Nous devons en effet traverser une chaîne de montagne pour quitter la côte. C’est parti pour Olinda, qui tient évidement la montée comme une cheffe pendant presque deux heures ! Arrivée tout en haut, elle a bien mérité une pause, et nous aussi. Un magnifique mirador a été aménagé dans cet endroit perdu ! Nous sommes au-dessus de la mer de nuages, et c’est splendide. On mitraille de photos, sous l’œil curieux d’un adorable renard venu se mettre à l’ombre de notre bolide.

La montée est terminée, et nous avons changé d’environnement ! Adieu la côte et ses tons gris, nous retrouvons les couleurs de l’altiplano : les montagnes sont orangées ou dorées par le soleil, le ciel est d’un bleu éclatant, presque éblouissant.

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La région minière par excellence

Nous retrouvons la circulation routière mais ce sont uniquement des engins miniers. Les montagnes de la région sont éventrées, et tout n’est que poussière autour de nous. Plus nous approchons de la ville, plus le paysage est irréel : sur des kilomètres, nous ne voyons que des usines titanesques qui crachent des fumées odorantes, des camions dantesques (dont les pneus sont plus hauts qu’Olinda), des bulldozers gargantuesques, et des entrepôts démesurés ! Tout cela pourrait ressembler à un décor de cinéma, dans une ambiance à la Mad Max sud-américain…

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Repos au bord de la mer

Étant donné ce que nous avons lu sur Antofagasta, nous ne pensons pas nous éterniser dans cette grande ville sans intérêt. Nous nous garons dans le Parc croate, juste le temps de faire quelques courses. La vue est imprenable sur la mer.

En réalité, nous serons tellement bien sur place que nous resterons une semaine entière ! La liberté et l’improvisation sont deux des nombreux avantages que nous offre Olinda ! Les journées seront passées à travailler face à l’océan, à peindre ou tisser des bracelets, à se promener le long de la côte, à faire des courses en prévision de la suite et à profiter de l’ambiance du lieu. L’endroit accueille un petit marché de nuit et de nombreux stands de nourriture : l’occasion de se faire plaisir les soirs, au milieu de la foule (gaufres géantes, completos végétariens, barquettes de frites…) Et puis, à chaque fois, quel coucher de soleil !

La première nuit, nous faisons l’erreur de nous garer sous un lampadaire qui sert de perchoir aux mouettes. Le lendemain, Olinda est recouverte de fientes ! Nous mettrons plus d’une heure à tout nettoyer. Les jours suivants, on recule notre bébé de quelques mètres pour ne plus servir de stand de tir aux oiseaux de mer…

Sagouins !

Un soir, on entend passer des jeunes un peu bruyants, dont les éclats de rire, visiblement alcoolisés, sont aussi forts que leur reggaeton. Puis, le calme semble revenir. Mais d’un coup, Olinda se met à tanguer dans tous les sens ! Quentin sort furax, en pensant que les jeunes sont en train de bousculer la voiture. Mais il s’arrête net : dehors, pas un passant, pas une voiture… absolument rien à la ronde ! « Ça continue ! » s’exclame pourtant Marion, restée à l’intérieur. Il faut tenir les objets pour éviter leur chute. Puis tout s’arrête. Le lendemain matin, nous apprenons que la zone a en réalité été frappée par un séisme de 7,4 de magnitude ! L’anecdote nous fait aujourd’hui rire, mais nous pouvons vous assurer que sur le moment, nous ne faisions pas les fiers.

Esprit-frappeur

Nous rencontrons également un couple de Chilo-Étasuniens qui voyage dans un gigantesque camion, garé à quelques mètres de nous ! On discute bien et nous avons droit à une visite : l’intérieur ressemble à une véritable maison, avec salle de bain, cuisine équipée, chambre spacieuse, salon avec canapés… Nous faisons à notre tour visiter Olinda : on ouvre les portes, et voilà c’est fini. C’est sûr, c’est riquiqui… mais c’est chez nous !

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La Portada

À vingt minutes de la ville se dresse la Portada, une gigantesque arche naturelle qui a les pieds dans l’Océan. Nous partons découvrir cette petite merveille. On profite du passage des touristes pour exposer nos œuvres à la vente. Mais un gardien vient rapidement : la Portada étant un parc naturel, toute activité commerciale y est interdite. Oups, on remballe discrètement, c’est dommage.

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En trois semaines, nous avons parcouru 1 500 kilomètres, nous permettant de découvrir les régions du nord du Chili. Que de paysages variés nous avons traversés ! Ça y est nous sommes de nouveau lancés dans la vanlife.

Direction à présent le Paso de Jama pour traverser les Andes. Dans le prochain carnet, nous continuerons nos aventures dans l'altiplano entre Chili, Argentine, Bolivie et Pérou, oui rien que ça !