Le Cuyo

Des paysages hauts en couleur dignes des plus grands westerns, des températures extrêmes qui vont mettre Olinda à l’épreuve, des petits villages poussiéreux… bienvenus dans la région du Cuyo.
Mars 2023
7 jours
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On s’est quittés au pied des plus hauts sommets de la cordillère des Andes. Nous continuons notre route en direction de la région du Cuyo qui va s’avérer un vrai coup de cœur. Confortablement installés dans le combi, nous avons à notre droite des sommets blanchis et sur notre gauche la pré-cordillère plus basse et sèche. Nous nous enfonçons dans un environnement de plus en plus aride.

Notre premier stop dans cette région désertique est au parc El Leoncito. L’arrivée est déjà splendide : la piste passe à travers les collines et suit un petit canyon. Nous nous posons au camping gratuit qui est mis à disposition des visiteurs.

Le soir même, nous filons à l’observatoire du coin car le ciel du parc fait partie des plus purs du pays. Le guide nous propose tout d’abord d’habituer nos yeux à l’obscurité. Puis, nous commençons enfin l’observation. À l’œil nu d’abord, nous apprenons à distinguer la Croix du sud et les Tres Marias. Puis au télescope on admire Alpha du Centaure, Sirius ou encore Mars. On est comme aspirés par la Voie lactée qui s’offre, sublime, à nos mirettes. Désormais, nous sommes capables de repérer les quatre directions en pleine nuit.

Le lendemain, c’est, équipés de nos vêtements les plus légers et de nos chapeaux que nous partons à l’assaut des randonnées du parc. La première nous permet de marcher en surplomb des gorges dans lesquelles coule une petite rivière. On est frappés par la sécheresse qui sévit ici : très peu de végétation et donc d’ombre, si ce n’est justement le long du mince filet du cours d’eau. D’ailleurs, l’eau est canalisée pour alimenter les quelques habitations et champs du coin.

En chemin on croise des cuys, sorte de petits hamsters sauvages (prononcez : « couille », imaginez le nombre de jeux de mots auquel vous allez avoir droit). Ils traversent en courant les chemins et se cachent ensuite dans les buissons. On en avait déjà croisés lors de notre voyage au Pérou. Là-bas, ils sont d'ailleurs considérés comme une viande prestigieuse !

 Y'a un cuy dans l'pâté
 Ho, la belle paire de cuys

Après un bon repas avalé à l’ombre de notre emplacement au camping, nous repartons. Nous allons gravir la colline du Leoncito qui culmine à 2 550 mètres d’altitude. Le paysage est spectaculaire. À perte de vue les collines colorées, arides, semblent former une mer minérale. Au loin, les puissants sommets andins se détachent sur le ciel bleu.

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Le lendemain, avant de quitter le parc, nous gagnons un mirador duquel on admire à nouveau la Cordillère. On ne s’en lasse pas ! Tous les sommets face à nous sont à plus de 6 000 mètres d’altitude, de quoi donner le vertige.

La suite de la journée va être haute en couleurs. À la sortie du parc se dessine la pampa del Leoncito, une immense lagune asséchée dont le sol rose pâle est tout craquelé. Nous sommes seuls au monde au milieu de ce décor invraisemblable ! Le paysage est saisissant de beauté. On multiplie les photos, d’autant qu’il faut bien avouer qu’Olinda est très photogénique…

Un peu plus loin, le petit village de Barreal semble figé dans le passé : rues poussiéreuses, maisons en adobe, hommes à cheval… C’est ici que Marion se rend compte que l’une de ses cartes bancaires a été piratée ! Le réseau n’est pas assez puissant pour accéder à Internet, on passe ainsi un bon moment à communiquer avec maman Canard qui va se charger d’une partie des démarches. Merci encore !

La mésaventure est vite oubliée face à la beauté des alentours. Par une belle piste, nous atteignons la colline des 7 couleurs. Les formations rocheuses biscornues présentent des teintes incroyables, du rouge au vert en passant par les roses et violets. Certaines collines ressemblent à s’y méprendre à des bonbons arlequins !

Notre prochain arrêt au Cerro Alcazar est tout aussi impressionnant. Nous roulons puis marchons au milieu de véritables forteresses rocheuses. Ici aussi, les couleurs ne sont pas en reste !

Nous continuons notre route jusqu'à atteindre le village de Calingasta. Sur le chemin, les paysages sont toujours autant typiques et fantastiques.

La fin de journée sera plus mitigée. Tombant en panne de gaz en pleins préparatifs du repas, on mangera crue notre poêlée de légumes aux oignons (bonjour l’haleine). La nuit sera difficile : garés sur la place centrale, des enfants joueront jusque tard dans la soirée. Puis à 1 h du matin, deux passants alcoolisés mettront la musique à fond ; Quentin sortira pour leur demander de baisser le volume. Canard, elle, a le sommeil lourd et passera plutôt une bonne nuit ! Le lendemain matin, Marion continue de régler ses soucis bancaires (opposition, demande de nouvelle carte, dossier de contestation des paiements). Quentin en profite pour aller recharger la bouteille de gaz chez un commerçant du coin. Petit repas, petite glace pour faire passer le tout. Il est temps de continuer à avancer.

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Nous quittons Calingasta en début d’après-midi. On roule depuis une bonne heure, sous un soleil de plomb, quand nous arrivons au pied d’un col à franchir. Un panneau annonce la couleur : 14 kilomètres de montée non-stop. Il fait 35°. Pas d’ombre. Pas de vent. On se lance, mais on se demande vraiment si le moteur d’Olinda va tenir le coup….

Nous avons rapidement notre réponse. On broute, on perd de la vitesse, on cale. Quentin ouvre le capot : le moteur sent le brûlé et on entend à nouveau l’huile bouillir. Impossible de continuer. On est bons pour une pause forcée au milieu de nulle part. Pas de panique pour autant. On en profite pour rédiger le blog et trier nos photos. Une heure plus tard, le moteur étant revenu à une température « acceptable » (on peut poser la main dessus), on redécolle. On roule 15 minutes. Rebelotte. Nouvelle pause forcée. On travaille encore un peu. Il est plus de 18 h quand on se lance pour notre troisième tentative. Quelle aventure…

Hue cocotte ! 

Cette fois, nous atteignons le sommet du col. Nous n’avons plus qu’à nous laisser couler jusqu’à rejoindre la gigantesque plaine en contrebas. Les virages sont serrés mais la vue est magnifique, comme toujours. A plusieurs reprises, on aperçoit des serpents écrasés ou des mygales traverser la route. Tipico !

La nuit tombe et on décide de se poser en bord de route. En préparant le repas avec les portières ouvertes, on se retrouve envahis de dizaines de bestioles volantes, frénétiquement attirés par nos lumières. On mettra plus d’une demi-heure à chasser tous les squatteurs. Ouf, au lit. On a bien mérité un bon repos après cette journée. Mais Dame Nature n’est pas de cet avis. À peine couchés, le zonda se lève pour plusieurs heures. Il s’agit d’un vent local qui souffle à 120 km/h. Olinda se met à tanguer comme jamais. Et nous avec…

Zonda Zumba  

Le lendemain, nous avons mis un réveil à 6 h 30 pour rouler à la fraîche et éviter les mésaventures de la veille. Mais après nos deux dernières nuits, impossible de nous lever… On finit par émerger vers 8 h du matin. Au moins, on a fait la grasse mat’. Départ à 9 h, il ne fait pas encore trop chaud. Dès les premières minutes, nous entamons une longue montée. Tout se fera en deuxième vitesse, l’oreille tendue vers le moteur, à l’écoute du moindre signe de fatigue. On atteint le sommet, qui donne sur une vaste esplanade de terre battue. Ne voulant pas prendre de risque, on se gare une petite heure à l’ombre d’un énorme camion pour refroidir Olinda. Allez, c’est reparti.

Ici au moins, c'est plat...
... et maintenant, ça descend, ouf !

Sur la route, nous croisons de nombreux sanctuaires typiques. Ils sont consacrés à la Difunta Correa, une sainte locale, non reconnue par les autorités catholiques. La légende raconte que durant la guerre de 1840, une femme du nom de Deolinda Correa partit à la recherche de son mari, en emportant son bébé. Elle mourut de faim sur le trajet. Quelques jours plus tard, des muletiers découvrirent son corps, et son enfant vivait toujours ! Par la suite, un berger ayant perdu son troupeau vint prier sur le lieu de sa mort, et retrouvera ses bêtes comme par miracle. Il n’en fallait pas plus pour lancer la rumeur. La défunte devint une sainte, et dans toute cette région se dressent des petits sanctuaires pour s’attirer sa protection. On y dépose des bouteilles d’eau, mais aussi tout autre ex-voto censé représenter l’objet de sa demande. Par exemple, nous y avons régulièrement trouvé des pièces mécaniques : culasse, pompe, joints… On aurait dû y déposer quelque chose nous aussi, tiens…

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La route est toujours splendide, avec des vues imprenables sur les Andes enseignées. Notre prochaine halte se fait à la chapelle Archango. C’est une mignonne église en adobe, de style péruvien, avec un toit en bois et en paille. Elle est isolée au milieu d’un paysage aride, et sa blancheur ressort avec d'autant plus d’éclat.

Après cette visite, retour à la voiture. Depuis plusieurs jours, nous croisons à des endroits insolites des panneaux nous enjoignant de « visiter Tudcum, la capitale régionale des sucreries ». À un embranchement, on tombe sur le nom du patelin, à quelques kilomètres de notre route principale. C’est trop tentant : Quentin fait un détour. En chemin, on passe devant des mines à ciel ouvert. Des maisons de mineurs, toutes identiques et toutes alignées, s’égrènent le long de la route.

Comme on n'a pas de photo des mines, on vous remet les Andes. De rien. 

Nous voici à l’entrée de Tudcum. Les panneaux nous orientant sur le magasin sont de plus en plus gros, on s’attend à une activité commerciale frénétique. En fait, nous tombons sur un petite barraque en adobe. La porte étant fermée, Quentin sonne. Un monsieur vient lui ouvrir et le conduit à l’arrière, dans une minuscule échoppe où quelques pots de confiture sont chichement posés sur des étagères poussiéreuses. Intérieurement, ça fait assez rire Cochon, qui ne s’attendait pas vraiment à ça… Pas grave, il ressort avec trois pots (melon, abricot et cayote, un fruit local). On en aura pour les p'ti-déj et les goûters. Au passage, on en profite pour visiter l’église locale, où une mamie de passage nous allume aimablement la déco.

Direction la ville de Rodeo pour la pause déjeuner. En chemin, on passe encore et toujours devant des mines, où des tractopelles semblent éventrer la terre sur des dizaines de mètres de long. D'ailleurs, dans plusieurs des villages on remarquera des pancartes ou tags dénonçant la forte activité minière de la région.

Prochain stop : Dique Cuesta del viento. Il s’agit d’une énorme étendue d’eau, assez étonnante dans un coin aussi sec. Elle est turquoise, avec des grandes vagues. Normal : le fameux zonda, qui vient du Pacifique, dévale les Andes pour atterrir ici aussi. L’endroit est en conséquence réputé pour la planche à voile et le kitesurf. On pourra y observer plusieurs sportifs se démener pour maîtriser les éléments.

Notre dernière étape de la journée nous fait traverser la Quebrada de Jachal, une route sinueuse et pentue qui suit le fleuve en contrebas. C’est très impressionnant : on passe à quelques centimètres du précipice. Sans compter que le zonda, qui s’insinue ici aussi, nous envoie parfois des bourrasques à 120 km/h au détour d’un virage ! Mais vous connaissez Canard et Cochon, il en faut plus pour nous effrayer.

Nous finissons par gagner le village de San Jose de Jachal. On se pose au camping du coin, très agréable. Nous sommes sous les oliviers, entourés de toutous et de moutons. Nous passons deux jours sur place dans l’attente d’un rendez-vous au garage du coin. Au programme : vidange et graissage. Voilà un bon coup de frais pour Olinda. Le mécano nous change également un soufflet homocinétique cassé (heureusement, on avait la pièce dans notre stock perso !) On profitera du temps libre pour nettoyer complétement l’intérieur du van, faire des lessives, passer quelques coups de fils ou tout simplement glandouiller un peu.

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Prochaine destination : l’incroyable parc d’Ishigualasto. La journée est déjà bien avancée alors que nous nous mettons en route. Ne pouvant pas atteindre notre point final cette nuit, nous nous posons à proximité d’une maison de garde-parcs, avant les grandes montées qui doivent nous mener un peu plus en altitude. Nous sommes seuls, la maison n’étant visiblement pas occupée à cette saison. Autour de nous, c’est le désert et la steppe à perte de vue. Notre seul compagnon sera un squelette géant de dinosaure, posé sur le parking. Oubliant parfois sa présence, on sursautera une ou deux fois en allant faire pipi…

 C'est pas du tout oppressant...

Le lendemain matin, il fait très gris et il pleuviote. On se dit que ce n’est pas plus mal d’éviter les montées en plein soleil. Les premières vues sont splendides.

Mais plus nous avançons, plus le temps se dégrade. On atteint finalement le parc vers 11 h sous une véritable purée de pois. Parfois, impossible d’y voir à 20 mètres ! Nous sommes obligés de stationner au « camping » du coin (en réalité un parking avec quelques tables). Comme on est un peu fatigués et qu’il fait de toute façon ultra-moche, on décide de se poser en attendant le retour du soleil. Hop, on met Olinda en mode lit et on s’accorde une longue sieste après le déjeuner.

 Le soleil des Andes

On est réveillés à 15 h par des voisins brésiliens qui s’installent très bruyamment (ils sont 3 et en paraissent 10, voilà qui rappelle des souvenirs…). Il fait à présent beau : on réserve le tour de 16 h.

Ishigualasto offre en effet une particularité : il ne se visite qu’en voiture. Le tour du parc dure trois heures et se fait à la queue-leu-leu derrière le 4x4 d’un guide avec quelques pauses pour prendre des photos. Comme c’est le dernier départ du jour, nous avons la chance d’être peu nombreux : une autre voiture et deux motos. On pourra prendre notre temps.

Ishigualasto signifie « terre sans vie » en quechua. On veut bien le croire quand notre regard porte sur un désert à perte de vue.

Les multiples arrêts nous permettent d’admirer les célèbres formations rocheuses, du « terrain de boules » aux formes biscornues des tours de pierres.

Les dinosaures jouaient-ils à la pétanque ?! 

Au passage, nous apprenons que certaines d’entre elles, datant de plusieurs millions d’années, ont à présent une espérance de vie de 20 ans ! La faute au vent qui les érode lentement. Quelle étrange sensation de se tenir devant un piton qui a connu la Terre au temps des dinosaures, mais qui sera probablement tombé d’ici 2040…

Un immense mur de pierre rouge semble former une barrière naturelle au parc. Le soleil couchant colore d’autant plus les falaises. C'est sublime.

Il y a plusieurs millions d'années (durant le Trias), la zone était peuplée de dinosaures. Les conditions climatiques ont favorisé la conservation de fossiles, et l’endroit est devenu le paradis des paléontologues. C'est même l'endroit au monde qui a les fossiles de dinosaures les plus vieux et le plus primitifs. L’un des arrêts se fait à un mini-musée, qui nous présente le résultat des fouilles et une reconstitution de chantier. Notre esprit s’évade un peu dans Jurassic Park

 "Vous avez des raptors ?"

Le lendemain, on prend le temps de visiter le musée du camping avant de partir. Comme celui de la veille, il revient sur la présence des dinosaures. C’est toujours sympa de voir des explications et reconstitutions.

 Le monde perdu

Il est déjà temps de quitter Ishigualasto, pour un autre parc national à quelques kilomètres à peine !

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Au terme d’une route encore et toujours splendide (que voulez-vous !), nous atteignons le parc de Talampaya à l’heure du déjeuner. Zou, on stationne Olinda au camping obligatoire ; ce dernier est plus mignon que le précédent. Marion va se renseigner sur les possibilités de randonnées. Nous planifions en effet de faire le grand tour à pied sur une demi-journée, les autres offres étant en gros bus trop touristiques à notre goût. Comme il faut être 4 minimum pour faire un groupe de randonneurs, ça ne sera pas pour cet après-midi. Mieux vaut attendre demain matin, quand la plupart des gens arriveront. Pas grave, nous prenons donc nos quartiers au camping, au milieu d’autres vans et camping-cars.

L’après-midi est consacrée au repos sur la belle terrasse du camping en pleine chaleur. Le soir, nous faisons la connaissance de nos voisins d’emplacement : Murielle et Marc sont un couple de retraités français qui parcourent le monde depuis plusieurs années maintenant, au volant d’une machine de guerre qui fait passer Olinda pour un jouet Majorette (encore plus que d’habitude, on veut dire !) Ils nous racontent leurs nombreux séjours en Europe, en Afrique ou en Asie centrale. Voilà qui donnent des idées à Canard et Cochon… En plus, ils sont partants pour faire la grande randonnée avec nous demain !

Nous dînons avec un beau coucher de soleil qui magnifie le désert alentour. La nuit sera un peu difficile, la faute à une légion de moustiques qui trouvent Olinda, et surtout ses occupants, à leur goût !

Le lendemain matin, c’est parti pour la grande balade. Nous serons finalement huit, avec deux autres couples de touristes argentins. Premier stop au pied d’une gigantesque falaise qui s’est effondrée. Sur les morceaux d’éboulements, les autochtones ont gravé de multiples pétroglyphes il y a plusieurs millénaires. On y trouve évidement des dessins de guanacos, des formes humaines, et de multiples symboles abstraits.

Shamans qui dansent et caravane de guanacos 

On rentre ensuite dans la Quebrada de Don Eduardo, accessible uniquement à pied. Les parois sont moins hautes mais fortement rapprochées. Les éboulements et l’érosion créent des formes particulièrement biscornues. Par endroit, on remarque qu’une rivière, et même des cascades, peuvent se former en période de pluie.

Ici, les arbres sont essentiellement des algarrobos (caroubiers) : leurs fruits ressemblent à des haricots. Ces derniers ont un étonnant goût de miel ! Ils sont difficiles à consommer frais, les peuples qui vivaient là à l'époque en faisaient de la farine.

Lors de notre pérégrination, nous croisons des guanacos, des cuys, des rapaces et des maras (que les Espagnols ont appelés « lapins de Patagonie », mais qui ressemblent plutôt à des gros rongeurs). On pourra même admirer un petit tatou trop mignon !

Nous vous épargnerons les descriptions redondantes du parcours dans ce sublime parc pour vous laisser admirer les photos. Au programme : des falaises, des pierres, des pics, des canyons. En bref, des formations et des couleurs toutes plus dingues les unes que les autres ! Le tout d’abord sous un ciel légèrement voilé, puis sous un beau soleil.

Nous retournons au camping avec les mirettes bien satisfaites ! On cause encore un peu avec nos voisins français, avant de se remettre en route pour quitter la zone. Direction le nord, encore et toujours.

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Sur le chemin, nous nous arrêtons prendre de l’essence à Villa Union. À la sortie du village, on tombe sur un auto-stoppeur qui poireaute en plein soleil. On l’embarque. Il s’agit de Wilker, un jeune brésilien qui a décidé de remonter toute la route 40 en stop. On cause un peu en portugais mais Wilker préfère travailler son espagnol. Voilà plusieurs semaines qu’il a commencé son périple, avec pour seul bagage son sac à dos et une minuscule tente qu’il plante où il peut chaque soir.

Comme d’habitude, les vues sont magnifiques. Cependant, alors que nous enchaînons les montées, le moteur d’Olinda fatigue et surchauffe comme à son habitude… On profite d’un peu de plat pour s’arrêter : ça sent encore le cramé. On est bons pour la pause. Heureusement que Wilker n’est pas pressé. Alors qu’on patiente, nous sommes rattrapés par Murielle et Marc. Ils s’arrêtent voir s’ils peuvent aider. Avec leur compresseur, ils nettoient aimablement notre filtre à air et notre moteur : c’est fou toute la poussière qui peut en sortir ! Voilà qui ne fera pas de mal à notre tacot.

On se remet péniblement en route. Heureusement, il n’y a pratiquement plus que la descente jusqu’à Chilecito, notre point de chute pour cette nuit. On arrive à la tombée du jour et on dépose Wilker au terminal de bus. De notre côté, on se gare sur un petit square, à côté de Murielle et Marc qui nous ont évidement rattrapés entre-temps. Il est tard, il fait noir et on a la flemme de cuisiner. Direction le centre-ville où se pose dans le premier resto venu. Petite pizza, suivie d’un inévitable cornet de pop-corn. Allez, tout le monde au dodo !

Le lendemain, après une bonne grasse-mat’, nous disons au revoir à Murielle et Marc. Ils continuent dans une autre direction, mais on se dit qu’on se recroisera peut-être dans quelques semaines à San Pedro de Atacama, une destination commune. Il fait grisou ce matin. On fait quelques courses et on repart. On roule un petit moment, avant de tomber sur un auto-stoppeur au milieu de nulle part. C’est encore Wilker, pas effrayé de remonter dans Olinda ! On l’embarque à nouveau. Nous roulons 5 heures, avec des pauses régulières pour reposer le moteur. En fin d’après-midi, nous atteignons le village de Belen, où on dépose notre brésilien au terminal de bus.

Riz à la ratatouille 

On commence à remarquer le changement d’ambiance. Ici, la population est plus autochtone. On croise des gens en tenue traditionnelle, avec leur chapeau ou leur poncho coloré si caractéristique. Cet endroit commence à nous rappeler le Pérou, et nous offre certainement un avant-goût de la Bolivie. On décide de pousser encore un peu en direction de notre prochaine destination. Nous dénichons une piste qui quitte la route principale ; on s’y enfonce quelques centaines de mètres. Seuls de chez seuls, nous passons la soirée à cuisiner, avec pour unique compagnie un veau qui semble apeuré par Olinda. La nuit sous les étoiles est tranquille.

Demain, nous continuerons notre remontée de l’Argentine. Ce sont encore de sacrés paysages et de sacrées aventures qui s’annoncent.

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