« Bom dia ! Vamos » nous susurre notre guide. Il est 2 h du matin et il nous faut déjà nous lever car nous avons beaucoup de kilomètres à faire aujourd’hui, et comme toujours, plus on en fait sans le soleil mieux c’est. On avale un petit déjeuner, on refait nos sacs et nous voilà prêts, équipés de nos lampes frontales. On traverse l’oasis qui est assez étendue. Après avoir quitté les petits chemins, nous arrivons sur les prémisses des dunes mais ici il y a des pierres coupantes sur lesquelles on peut vite se faire mal : les lampes nous sont donc bien utiles sur ce passage.
Puis nous retrouvons le sable : on se déchausse et on éteint les lumières. On va marcher ainsi dans le noir pendant plusieurs heures. Nos yeux s’habituent petit à petit. La lune et les étoiles nous éclairent. C’est une sensation unique. Hier déjà, nous avions l’impression de vivre quelque chose d’incroyable mais là c’est encore plus fort. Nous sommes hypnotisés par la beauté du ciel : on ne cesse de lever les yeux. D’ailleurs notre première pause après deux heures de marche est pour admirer la voute céleste. Une personne de notre groupe a une application qui permet de connaître les étoiles et planètes en présence, c’est fort utile !
Alors que le soleil va bientôt se lever, notre guide nous fait passer à travers plusieurs lagunes. C’est encore une fois magique à vivre : avancer dans l’eau dans le noir quasi complet sans savoir ce qu’il y a devant nous, ni sous nos pieds ! Après plusieurs traversées, parfois avec de l’eau quasi jusqu’à la taille, c’est l’heure d’un nouveau lever de soleil. On fait face à la lagune qu’on vient de traverser et qu’on va découvrir petit à petit que le soleil se lève.
Comme à chaque fois, on est hallucinés par la beauté du lieu mais aussi… par les poses-photos que font nos amis brésiliens. On profite de cet article pour vous dire que depuis que nous sommes au Brésil, on est ahuris par les clichés que font les locaux : en général, ils font 50 fois de suite la même photo dans des poses qui ne sont absolument pas naturelles. C’est un enchaînement de duckfaces, cambrures outrageantes, regards au loin, mises en scène… Et cela concerne tout le monde, pas besoin d’être le kéké du coin ! D’ailleurs, une des filles de notre groupe nous a gentiment proposé de nous prendre en photo, et ça n’a pas loupé : elle nous a demandé de nous mettre dans une posture pas spontanée du tout pour nous (de ¾, enlacés, regardant l’horizon…) : on a eu du mal à ne pas rire !
Bref, c’est pas tout mais c’est qu’on a encore pas mal de marche en perspective ! Cela fait déjà quatre heures que l’on trottine et il nous en reste encore autant. On repart donc à l’assaut de nos dunes et lagunes. On commence un peu à fatiguer. Il faut dire que la marche dans le sable est tout de même assez éprouvante physiquement : on s’enfonce à chaque pas et c’est encore plus fort dans les montées de dunes, parfois particulièrement pentues ! Heureusement, à chaque fois on a droit ensuite à une belle redescente en courant et c’est toujours aussi agréable !
A 7 h 30, on a l’impression qu’il est midi, le soleil est déjà chaud et on a faim. Heureusement on s’enfile des snacks qu’on s’était emportés pour retrouver un peu d’énergie. Nous faisons une première pause dans une lagune qui abrite des arbres morts, rajoutant du cachet au paysage.
Direction ensuite une autre petite merveille naturelle. Les couleurs de l'eau y sont incroyables. C’est vraiment paradisiaque. Sauf peut-être les centaines de petits poissons qui viennent nous grignoter les peaux mortes du corps : on a droit à un fish spa gratuit !
Les paysages traversés cette dernière journée sont encore plus beaux. On pourrait penser que le trek est monotone mais il n’en est rien : les vues ne se ressemblent jamais et les lumières changeantes apportent de nouvelles perspectives. On ne s’en lasse pas. Ces longues heures à arpenter le désert sont l’occasion de clarifier sa pensée et surtout de vivre le moment présent. On a la sensation de se sentir vivre, de vivre pleinement.
L’arrivée au village de Betania signe la fin du trek : il y a une rivière orangée à traverser, au loin un homme qui se lave dans le fleuve et des enfants qui jouent dans l’eau. Nous sommes heureux de prendre un repas copieux et de nous poser dans les hamacs à disposition à côté de l’unique resto du « village ».
Puis on quitte notre groupe qui va continuer par un autre chemin. Pour notre part, on va rentrer sur Barreirinhas. Pour cette fin de journée, on rejoint d’autres personnes qui font une excursion à la demi-journée et retournent ensuite en ville. On retrouve les 4x4… et le monde. Adieu les espaces infinis, adieu la solitude.
On fait une bonne pause dans une belle lagune où Marion discute avec les autres femmes, très sympathiques. Puis c’est l’heure de la désormais classique pause pour le coucher du soleil au sommet d’une immense colline. Comme c’est la dernière fois qu’on est dans ce désert, on en profite : on dévale la dune joyeusement, on la remonte difficilement ; Quentin fait des sauts dans le sable. Les Brésiliens, eux, prient en se tenant la main face au soleil.
On retourne à notre 4x4. Le désert s’arrête et on l’on retrouve les routes goudronnées. On change de véhicule pour rentrer à Barreirinhas et ce retour va s’avérer on ne peut plus folklorique ! Comme le chauffeur nous dit qu’il va y avoir beaucoup de vent et que le trajet va durer 1 h 30, il nous conseille de tous monter dans la voiture et non sur les sièges en extérieur. On se retrouve donc à 5 sur la banquette arrière et ça secoue… Marion écrase Quentin et se cogne la tête au plafond ! On finit par craquer au bout d’une demi-heure. On va s’installer en extérieur même si on nous prévient « qu’il va y avoir énormément de vent ». On se dit qu’avec nos pulls ça fera l’affaire. Heu, non pas du tout ! À 60 km/h en fait ça souffle vraiment fort. On s’abrite donc en se mettant dans des positions improbables et toutes inconfortables : un coup la tête sur les genoux pour être abrités par les sièges de devant, un coup carrément allongés au sol, un coup en position fœtale… En plus ça secoue énormément, donc on s’agrippe fortement ! Avec le vent puissant, impossible de garder les yeux ouverts, surtout pour Marion qui porte des lentilles : elle fera tout le trajet les yeux fermés. Cela aurait pu être horrible et éprouvant, mais en fait on trouve cela tellement typique et incroyable qu’on en rit sur le coup, et toujours aujourd’hui en y repensant. Sacrée aventure !
Nous voilà arrivés en ville, on pose le pied au sol, tiens ce n’est plus du sable… (snif) et l’on rejoint notre petit hôtel. Un petit burger enfilé, histoire de changer un peu d’alimentation, et nous voilà déjà au lit : c’est qu’on s’est levés à 2 h du mat’ et parcouru 14 km en plein désert aujourd’hui ! On est tristes de se dire que le trek – d'un total de 60 kilomètres – est fini mais on n’en revient pas de ce qu’on vient de vivre ces derniers jours. Tout était incroyable, presque irréel. En un mot : inoubliable…
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