Nous quittons les environs de Sihanoukville sans regret pour rejoindre une petite île au large : Koh Ta Kiev ! L’endroit est peu fréquenté en comparaison des deux autres îles qui font la réputation de la côte cambodgienne. En fait, Koh Ta Kiev n’est pas faite pour tout le monde : pas de ville ni même de village, peu voire pas de réseau internet, aucun magasin et pas de plages aménagées. On n’y trouve que deux campings rustiques et surtout de beaux sentiers de randonnées qui serpentent dans la jungle. C’est le lieu idéal pour déconnecter.
Pour nous y rendre, il faut rejoindre en tuk-tuk une petite jetée : de là, un bateau nous dépose sur la plage de Koh Ta Kiev. Pas de ponton, il faut directement sauter à l’eau et porter les sacs au-dessus de la tête. Nous prenons nos quartiers au bien-nommé « Crusoé », camping les pieds dans l’eau, à l’ambiance familiale et décontractée.
Au loin Sihanoukville Sur le chemin, le célèbre rocher dit de "l'éléphant" Nous passons la première après-midi à profiter du lieu : déjeuner face à la mer, sieste dans les hamacs, lecture au son des vagues, petite baignade post-digestive, farniente au bungalow, beau coucher de soleil et dîner sous les étoiles. Notre cabane, faite uniquement de planches de bois et sans aucune porte, donne directement sur la plage. On s’endort ainsi avec le bruit du ressac. Vraiment, quel bel endroit !
Le lendemain, nous hésitons à faire une grande randonnée, mais nous sommes happés par la décontraction ambiante. Finalement, on décide de passer une nouvelle journée au camping, histoire de renouveler l’expérience de la veille. L’un des employés (français) nous montre un énorme barracuda pêché il y a une heure, qui sera servi au dîner. De notre côté, on se contente des excellents plats végés du resto (soupe aux œufs, nouilles sautées, amok, curry…) Comme nous n’avons pas de réseau internet, on en profite pour se couper un peu du monde et vivre de lectures et de baignades. Marion avancera aussi grandement sur sa mission en tant que freelance : analyser des données face à la mer, y’a pire comme cadre de travail…
Le jour suivant, on se réveille tôt ! Cette fois, nous allons faire un grand tour de l’île. Les premiers mètres qui longent la plage du camping donnent vraiment une image d’Épinal du paradis. Mais il faut avouer que plus on s’éloigne, plus les rivages sont pollués. Des milliers de détritus en plastique jonchent le sable. Et oui, malheureusement ici aussi, nous sommes confrontés à ce problème environnemental. Aucun endroit en Asie ne semble épargné…
On bifurque ensuite dans la forêt. On retrouve aussitôt la chaleur moite caractéristique des jungles tropicales. Adieu le petit vent frais de la côte, bonjour à Canard et Cochon dégoulinants ! Partout autour de nous, sur le sol, les branches et les arbres, on trouve des scolopendres géantes qui se baladent. Il peut y en avoir une dizaine au mètre carré. Elles sont assez impressionnantes. On s’efforce de ne pas les écraser et surtout on garde un œil attentif aux potentiels serpents… Sur le sentier, on tombe également sur une vision saugrenue : placardé sur un arbre, tout seul dans l’épaisse végétation, un panneau nous indique une pizzeria au feu de bois. Qui aurait imaginé tomber sur un tel établissement, ici et maintenant !
On débouche finalement de l’autre côté de l’île, sur une nouvelle plage. Au bout de cette dernière, on trouve le deuxième camping, le célèbre Kactus où Fred et Josy ont séjourné il y a plusieurs jours. Nous nous y posons pour déjeuner et passer l’après-midi sur la jolie terrasse qui surplombe la mer turquoise.
On rebrousse chemin en essayant de retrouver le sentier de l’aller, mais il n'est pas très bien démarqué. On se perd dans la jungle ! On tourne en rond pendant plus d’une heure, avant de tomber sur une nouvelle route qui débouche sur une plage. En la longeant, on finit par retrouver notre établissement, ouf ! Mine de rien, la balade aura été bien fatigante par cette chaleur !
C’est bon, c’est par là ! La dernière soirée est évidement passée à se régaler au resto et à traîner dans les hamacs. Le lendemain, il nous faut quitter cet endroit si paradisiaque. On reprend le bateau, direction la ville de Kampot.