À propos

Nous sommes Marion (Canard) et Quentin (Cochon). Nous voyageons depuis trois ans en Amérique du sud et en Asie. Embarquez avec nous pour suivre nos découvertes et aventures !

Ho Chi Minh… et fin !

Pour notre dernière étape en Asie, direction la capitale économique du Vietnam ! Une métropole bouillonnante qui se révèlera plus agréable que prévue… Un cadre bien adapté pour un clap de fin.
Mai 2024
12 jours
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Neuf millions d’habitants sur 2 000 km²Saïgon, comme tout le monde continue à l’appeler ici, est une ville dont les chiffres donnent le tournis. À l’exception de Bangkok (Thaïlande), il s’agit clairement de la plus grosse cité d’Asie que nous avons visitée depuis notre départ. La dynamique Phnom-Penh (Cambodge) et la riquiqui Vientiane (Laos) font pâle figure à côté de ce dragon qui ambitionne de devenir la locomotive économique de toute la péninsule.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Ho Chi Minh s’en donne les moyens : dès notre arrivée, nous découvrons un horizon de buildings qui rivalisent de hauteur et d’éclat. Lors de nos pérégrinations, on risque les torticolis en contemplant les sommets de cette forêt de verre et d’acier. Une vision étonnante pour une ville qui porte pourtant le nom d’un militant communiste…

Et quelle circulation ! C’est un enchevêtrement de boulevards, de périphériques et d’avenues cacophoniques et survoltées. Si les deux-roues sont encore une fois légion, nous retrouvons également les grosses voitures clinquantes, témoignage d’une classe moyenne émergente qui tente de rivaliser avec les ultra-riches.

Vous pensiez que nous avions atteint le niveau maximum de la difficulté pour traverser la route ? Et bien non, évidemment. Si les petites villes du Vietnam sont déjà une épreuve, Ho Chi Minh est clairement le boss final ! Absolument rien n’est conçu pour les piétons. Le flot de véhicules ne s’arrête jamais, personne n’aurait idée de ralentir, et les rares marquages au sol sont là pour faire joli. Sans exagérer, il nous est arrivé de marcher pendant quinze minutes avant d’atteindre un point de passage « relativement sûr » … à condition de courir sans se poser de questions. Comme disait l’autre, il suffit effectivement de traverser la rue pour trouver du travail… vu que vous serez le seul candidat encore en vie !

Cette fois, pas de pitié !
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Au cœur du quartier des affaires et de sa légion de gratte-ciels, Ho Chi Minh est aussi l’occasion d’une rencontre familiale ! En effet, Guillaume et Giulia, le frère de Quentin et sa compagne, sont en vacances au Vietnam. Nous avons pris soin de coordonner nos programmes pour profiter ensemble de quelques rooftops. Nous nous retrouvons à deux reprises pour échanger nos impressions de voyage autour d’une flopée de cocktails, perchés au sommet des buildings. La première fois, on se retrouve à leur hôtel. C’est en fait un 5 étoiles et on fait un peu tache avec nos vêtements Quechua, oups ! La seconde fois, nous passons un moment au bar de la tour Bitexco, étendard de la finance locale, d’où l’on jouit d’une belle vue sur le fleuve Saïgon, qui a donné son nom à la ville.

Tous au sommet de la Bitexco !
Cochon and Bro : « Et puis hein, à l’Auvergne ! »
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La métropole ne compte pas que des avenues écraseuses de canards et cochons ou des buildings pour businessmen ! Le centre historique se révèle riche en anciens monuments. Il faut dire que Saïgon fut pendant des décennies la vitrine de la colonisation française, et bénéficia d’un aménagement de grande qualité lui permettant de devenir la « Paris de l’Extrême-Orient ». Même si aujourd’hui, l’essentiel de ce patrimoine colonial a disparu, il reste de belles découvertes à faire.

Nous passons notamment devant la cathédrale, dont la façade est malheureusement en rénovation. Pour l’anecdote, elle fut construite en briques importées de Toulouse ! L’intérieur, lui, n’a rien à envier aux édifices européens.

Juste à côté, la Poste centrale est un autre monument emblématique de la vile. Sa charpente métallique est signée Gustave Eiffel, et la zone a été reconvertie en bazar.

Notez le portrait d'Ho Chi Minh au fond

Le bord de fleuve est impressionnant. De là, part une promenade (partiellement piétonne !) qui fait atterrir devant l’hôtel de ville, encore une fois bien inspiré des grandes constructions françaises. Ici, les familles du coin et les touristes déambulent en toute sérénité, et les boutiques de luxe alternent avec les vendeurs de rue.

Le théâtre municipal
L'hôtel de ville
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Nous sommes le 8 mai et aujourd'hui, Canard affiche 34 ans au compteur ! Pour l'occasion, nous nous rendons dans un excellent resto méditerranéen. Au menu : pita, houmous, feta, huile d'olive... Voilà qui change, et qui fait du bien ! Dans l'après-midi, direction le salon de massage pour un moment de détente bienvenu.

Et dessert au chocolat, bien sûr ! 

Pour nos derniers jours, nous changeons d’hébergement. Nous troquons notre appart-hôtel de banlieue pour une chambre dans un quartier plus tranquille, qui se révèle agréable et vivant. Sans le savoir, nous avons atterri dans la zone des restaurants végétariens ! Quel bonheur d’écumer les établissements pour se régaler de nems croustillants, de curry en sauce, de tofu grillé aux épices, de crèmes de maracuja ou de bananes frites au lait de coco !

En revanche, tout ferme tôt ! Ne le répétez pas, mais à deux reprises, et accumulant les choux blancs vers 22 h, nous devrons nous rabattre sur les frites du MacDo du coin ! Aïe, aïe, aïe…

C"est bon, personne ne nous a vus…

À deux pas de notre hôtel, se trouve également la pagode de l’Empereur de Jade, un temple taoïste et bouddhiste. Elle héberge plus de 300 statues, dans un style surchargé et un peu kitsch. Malgré le flot de touristes et de pèlerins, c’est une petite oasis de calme au milieu de la métropole.

Les photos sont malheureusement interdites à l'intérieur...
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Le Musée de la guerre du Vietnam

Inauguré sous le nom de « musée des crimes de guerre américains », puis sobrement renommé « musée de la guerre », ce lieu raconte de façon complète la terrible histoire de la guerre du Vietnam. Devant le bâtiment en lui-même est exposée une petite armée : hélicoptères, chars d’assaut, véhicules blindés, canons mobiles…

Les expositions retracent le fil des affrontements et ses chiffres tragiques : trois millions de morts, deux millions de blessés et 300 000 disparus. Les cartes et les explications permettent de suivre, mois par mois, les avancées des deux camps et les atrocités qui en découlent.

Une partie du musée nous a notamment marqués, celle sur les correspondants de guerre, ce conflit ayant été le plus médiatisé de l’Histoire. De nombreux panneaux expliquent le parcours des reporters américains, vietnamiens mais aussi d’autres pays, dont beaucoup de Japonais. Plusieurs dizaines de journalistes ou de photographes furent tués en mission. C’est, émus, que nous regardons les photographies terribles, dont certaines ont fait le tour du monde.

Une autre salle est consacrée à l’agent orange et à ses conséquences. Pour rappel, il s’agit d’un herbicide utilisé par l’US Army pour ravager les denses mangroves et jungles dans lesquelles les guérilleros communistes se cachaient. Là encore, les chiffres sont hallucinants et montrent l’étendue de la machine de guerre américaine : 19 905 missions, 80 millions de litres déversés, quatre millions de personnes exposés, 26 000 villages brûlés, trois millions d’hectares touchés (dont 86% ont été bombardés deux fois et 11% plus d’une dizaine de fois) ! L’agent orange ne se contente pas de détruire les arbres mais s’insinue aussi dans l’eau, la terre, les cultures… et dans les corps, engendrant des malformations congénitales. Les photos sont absolument terrifiantes, quasi-inhumaines. On dirait des images trafiquées, déformées, exagérées… Mais toutes ces conséquences sont bien réelles et se transmettent de génération en génération jusqu’à aujourd’hui. L’utilisation de l’agent orange est considérée comme le premier écocide de l’Histoire.

Des années plus tard, les compagnies chimiques à l’origine du produit ont reconnu leurs responsabilités et ont dédommagé les vétérans américains, victimes « collatérales » de ce produit. En revanche, les plaintes vietnamiennes ont été déboutées par la justice des États-Unis.

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Le Palais de la réunification

Ce palais, également appelé « Palais de l’indépendance » est une œuvre française. Il fut construit à la fin du XIXème siècle pour servir de résidence aux gouverneurs et hauts-commissaires coloniaux. À l’indépendance du pays en 1954, il accueille le président de la nouvelle république vietnamienne. Suite à un bombardement en 1962, il est partiellement reconstruit dans un style des années 60. Siège du régime du Sud, il tombe finalement en 1975, envahi par les forces communistes. Le Palais est classé monument historique en 1976 et ouvert au public en 1990.

La visite commence par les jardins à la pelouse impeccable. Au beau milieu, trônent deux chars d’assaut. Il s’agit des véhicules blindés qui ont défoncé les portes du Palais en 1975, permettant aux soldats communistes d’entrer et de renverser le régime ! On peut dire que les Vietnamiens ont le sens de la commémoration… Le récit, heure par heure, de cet évènement sera un moment fort de la visite.

Audioguide vissé à l’oreille, nous suivons consciencieusement la suite du parcours. On arpente les salles d’apparat qui ont pour la plupart conservé leur mobilier d’époque. La visite des appartements du Président de la République donne vraiment l’impression d’être figés dans le temps. Chambre à coucher, salle de bain, salle de jeux, terrasse, salons de réception, cuisines, garage, salle de tir… tout est resté dans son jus.

Au sous-sol, c’est une autre ambiance. On y trouve le bunker, avec des salles réservées aux communications, aux réunions de crise, aux abris d’urgence… Les murs sont tapissés de cartes stratégiques. C’est ici que s’achève le récit haletant de la chute de Saïgon...

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Attendez, l’Asie c’est comme Capri, c’est fini ? Hé oui ! Il n’aura pas échappé aux plus sagaces d’entre vous que nous étions partis pour un an, avec notamment l’idée de rejoindre ensuite la Malaisie, l’Indonésie et tutti-quanti. Mais au bout de quatre mois, nous changeons nos plans : direction l’Amérique du Sud ! Le pourquoi du comment, bande d’impatients, ce sera dans le prochain carnet, pour ne pas embrouiller les esprits. Dans l’attente, dressons un bilan de ce dernier pays asiatique que fut le Vietnam. Petit rappel de notre parcours en image :

Nous n’aurons finalement passé « que » quatre semaines sur place (au lieu de douze) et n’aurons exploré que le sud. Mais le delta du Mékong est déjà une région riche qui mérite qu’on s’y attarde.

Nous garderons en tête l’image d’un Vietnam du sud vivant des rivières et des rizières. Le Mékong et ses bras par centaines créent un véritable labyrinthe aquatique. Que ce fut étonnant pour nous de voir autant de gens vivre sur le fleuve, que ce soit dans des bateaux, des pirogues de fortune ou des maisons flottantes. En plus de la pisciculture très développée, l’eau se révèle un axe de transport majeur : les énormes péniches croisent des barques de pêcheurs dans un ballet incessant. Mais étonnamment, on peut passer rapidement d’un gros bras de fleuve animé à un petit canal verdoyant et paisible.

Au Laos et au Cambodge, nous avions vu des rizières mais bien souvent asséchées du fait de la période. En arrivant au Vietnam, le vert éclatant des champs fut impressionnant. Les paysages se révèlent particulièrement photogéniques au coucher de soleil, quand le tout devient progressivement jaune, orange puis rouge vif.

Nous imaginions la région du delta majoritairement rurale, parsemée de villes paisibles. Force est de constater que nous avons été surpris par la forte urbanisation ! Les agglomérations sont en réalité immenses et nombreuses. Quelques zones semblent plus épargnées, et c’est d’ailleurs celles que nous avons préférées (Chau Doc et Ben Tre). Pour rappel, on recense tout de même 98 millions d’habitants au Vietnam, un petit choc pour nous qui arrivions des pays voisins bien moins peuplés !

On vous l’avait dit dans notre premier carnet du Vietnam mais on le répète, nous avons trouvé le pays très différent au niveau culturel des autres régions asiatiques visitées jusque-là. L’influence chinoise est prédominante : pagodes rutilantes, soupes de nouilles, sinogrammes sacrés, bâtons d’encens et lampions colorés font partie du décor. Ceci s’explique aussi bien par l’Histoire que par la géographie. La chaîne des montagnes annamites coupe la péninsule indochinoise en deux : à l’ouest, l’influence indienne (Laos, Cambodge, Thaïlande, Birmanie) ; à l’est, l’influence de l’Empire du Milieu !

Parmi les choses que nous avons moins appréciées, il y a en premier lieu le côté très mercantile des Vietnamiens. La plupart des échanges que nous avons eus se sont réduits à des transactions commerciales. Les gens avaient du mal à comprendre que, parfois, nous voulions seulement papoter avec eux. Quentin, qui avait appris les bases de la langue Viet quelques mois auparavant, fit assez souvent les frais de cette mentalité : quand il engageait le dialogue avec un commerçant, un batelier ou un guide, ils étaient rapidement sur la défensive en rétorquant que non, non, non, le service correspondait à ce qui avait été payé, que la monnaie rendue était correcte ou qu’il n’y avait aucune raison de se plaindre ! Mais oui, pas de panique, nous voulions seulement causer un peu…

De même, il était assez rare de tomber sur des personnes parlant anglais. Ainsi, malgré le fait de posséder des bases de langue et de pouvoir lire l’écriture Viet (à l’alphabet latin), nous avons finalement eu plus de mal à communiquer que dans les pays à langue et écriture d’origine sanskrite !

Dans un autre registre, il fut compliqué de s’habituer à l’absence de trottoir et à la circulation d’enfer régnant partout et tout le temps. Comme vous avez pu vous en rendre compte avec les dessins, ça allait même de mal en pire.

Enfin, nous avons été déçus par la gastronomie, mais peut-être est-ce par que nous en attendions beaucoup. Nous avons souvent rencontré des difficultés pour trouver à manger. Les gargotes de rues sont finalement plus rares qu’ailleurs, et la plupart des établissements qui ressemblent à des restos sont en réalité des cafés (qui ne servent QUE du café). Bien entendu, il est assez facile de trouver une soupe de nouilles, le plat du matin-midi-et-soir, mais contrairement aux Vietnamiens, on s’en est lassé assez vite. Cela dit, c’est plutôt le centre et le nord du Vietnam qui sont réputés pour leur nourriture. Nous n’aurons pas l’occasion de vérifier. À charge de revanche pour une prochaine fois !

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Ce qu’on ne vous a pas raconté…

Évidemment, pour commencer, vous ne couperez pas à cette fameuse séquence, même si les anecdotes sont moindres que la dernière fois. Mais on commence très fort : dès notre arrivée à Bangkok (première heure en Asie donc), nous récupérons nos bagages à l’aéroport. Peu avant de sortir de la zone internationale, Marion s’exclame : « Mais… ils ont mis un cadenas sur mon sac ! » Inspection plus approfondie : ce n’est pas son sac ! Il s’agit d’un modèle identique, qui porte le nom d’une autre touriste. On regagne dare-dare le tapis de bagages. Celui de Marion est toujours là, qui l’attend sagement. On procède à l’échange. Ouf, ni vu, ni connu. On aurait été bien malins de commencer notre aventure avec les slips et les chaussettes de quelqu’un d’autre !

Mais qu'est-ce que... ?

Dans un registre moins rigolo, nous avons été victimes d’une tentative de racket à la frontière Laos-Cambodge. Les douaniers laotiens nous réclament deux dollars pour faire tamponner le passeport alors que c’est censé être gratuit. Ils se mettent tout dans la poche ; à raison de plusieurs centaines de touristes par jour, faites le calcul… C'est une pratique courante aux frontières asiatiques mais nous avions lu sur de nombreux forums que ce passage spécifique près des 4000 îles était particulièrement réputé. À notre arrivée, on constate avec dépit que 95% des voyageurs, non renseignés ou résignés, alignent les billets sans broncher ! De notre côté, nous refusons de payer, même si les douaniers nous mettent la pression (verbale et physique !) Avec quatre autres Français réticents, nous sommes mis sur le côté pendant une heure. Nous attendons patiemment, et à la fin, n’ayant pas le choix, les margoulins finissent par tamponner notre passeport. Nous passons sans avoir cédé. Ce refus peut probablement vous sembler futile au vu de la modique somme exigée. Notre point de vue : ne pas soutenir, même indirectement, ce système de corruption qui gangrène le pays.

Toujours avec le sourire, bien sûr...

Vous pensiez que nous avions fait le tour des hôpitaux ? Que nenni. Marion a une gêne à l’œil depuis un petit moment. Direction l’hôpital international d’Ho Chi Minh. Pendant que Quentin fait à nouveau scanner son poignet (pour dix radios, la onzième sera-elle gratuite ?), Marion passe chez l’ophtalmo, qui lui retire deux corps étrangers nichés dans la paupière ! « Vous avez ça depuis quand ? » demande le médecin. « Heu, presque deux mois », répond Canard. Le volatile se fait tirer les oreilles par le professionnel de santé !

Et toutes nos félicitations !
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Ce qui nous a marqués

On ne résiste pas à l’envie de vous énumérer les petites choses qui nous ont surprises en Asie. Pêle-mêle, on trouve : l'omniprésence des vendeurs de rue ; la viande sous forme de saucisses orange et roses fluo ; les marchés grouillants d'activités à n’importe quelle heure du jour et de la nuit ; l’incroyable proportion de scooters ; le fait que tout le monde se balade en tongs (et – corolaire écolo-tragique, la présence de claquettes partout dans la rue et les campagnes, échappées de motos…) ; les gens qui se coupent les ongles des pieds et des mains dans la rue et dans les transports ; les voyageurs qui n’utilisent jamais d’écouteurs (notamment dans bus de nuit) ; la manie de mélanger le sucré et le salé sans crier gare…

Mais il y a évidemment des choses plus importantes à mettre en avant.

Hormis en Thaïlande, nous avons véritablement ressenti la dureté du passé récent : entre les bombes abandonnées du Laos, le régime des Khmers rouges et les guerres du Vietnam, la péninsule a traversé un demi-siècle particulièrement cruel et meurtrier. Malgré cela, ces populations ont souvent le sourire et la volonté de rattraper le temps perdu. Nous sommes admiratifs de leur résilience.

Notre volontariat dans les 4000 îles, avec les enfants, était une première pour nous. Nous avons vraiment apprécié cette expérience qui nous a fait sortir de notre zone de confort. Passer du temps avec ces bambins fut réellement un plaisir. D’une manière générale, nous avons été marqués par l’omniprésence des enfants dans les pays que nous avons visités. Partout, nous les avons trouvés souriants, confiants et curieux. Leurs grands coucous et « hellos » resteront dans nos mémoires longtemps ! Nous avons été surtout estomaqués par leur débrouillardise (nous ne comptons plus le nombre d'entre-eux pilotant des deux-roues à la perfection ou des tracteurs). Ils nous ont paru très autonomes, bien loin des standards européens.

Au-delà de l’omniprésence des animaux domestiques, nos rencontres fortuites avec les animaux sauvages furent marquantes ! Nous pensons bien évidemment aux nombreux singes qui grouillent dans les arbres, et dont les cris et les gesticulations sont toujours un spectacle. Et puis, quel moment incroyable que de tomber sur un éléphant sauvage en pleine route au parc de Khao Yai. Passer deux jours dans un refuge laotien pour pachydermes fut également une expérience forte, et nous nous sommes rapidement attachés à ces bêtes colossales particulièrement menacées…

Au Laos, au Cambodge et parfois au Vietnam, qu’il était étrange de trouver des traces encore fortes de la présence française ! Entre les boulangeries, les clubs de pétanque, les personnes âgées francophones et les bâtiments coloniaux, nous avons vraiment pris conscience que la péninsule fut autrefois le fleuron de l’Empire. Revers de la médaille, la plupart des musées rappelaient que cette présence ne fut pas sans côtés sombres (loin de là !) qui marquent encore les esprits…

Que serait ce séjour en Asie sans se découvrir de nouvelles capacités ? Marion s’est transformée en pilote aguerri, naviguant en moto ou en scooter dans les dunes de sables, les chemins caillouteux et les bitumes troués, ou slalomant entre les buffles et les poules… Pour Quentin, l’expérience fut plus mitigée, même s’il a appris pour le coup qu’il pouvait vivre trois mois avec un poignet cassé… dont deux sans le savoir ! Quel Rambo…

Puisqu’on parle de véhicule, comment ne pas revenir sur les transports en commun, une aventure à part entière ! Si chaque pays recelait son lot de spécificités, la palme revient au Laos et ses minibus de la mort. Une belle leçon de patience, d’abnégation et de courbatures !

Il faut mentionner l’omniprésence de la spiritualité dans la vie quotidienne. À la différence de nos églises bien souvent désertes, ici les pagodes étaient constamment fréquentées, les populations étant très pratiquantes. Nous avons par ailleurs croisé des centaines de moines, dans leurs robes orange ou safran, que ce soit lors des cérémonies matinales ou au détour d'un carrefour. On espère que nos photos le retranscrivent bien : les villes foisonnent de monuments religieux tous plus beaux les uns que les autres. À nos yeux, la palme revient aux temples de Luang Prabang et aux ruines d'Angkor.

Et pour terminer, rappelons notre émerveillement sans cesse renouvelé devant les merveilles de la nature : couchers de soleil rougeoyants, délicates fleurs de frangipaniers, imposantes montagnes karstiques, grottes dantesques, jungle luxuriante, plages paradisiaques… Vraiment, que cette Asie fut magnifique !

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Alors, en route ?

Hé oui, il est temps de continuer l’aventure. La transition vers l’Amérique du Sud, elle, s’avèrera particulièrement coriace, pleine de rebondissements et d’épreuves ! Mais ceci, chers amis, est une autre histoire…