Lorsque nous arrivons, la fête nationale chilienne vient juste de se dérouler comme en attestent les nombreux drapeaux accrochés aux maisons. Cela sonne la fin de l’hiver (les saisons sont inversées puisqu’on est dans l’hémisphère sud). Josefina et Seva sortent d’un gros rhume qui les a fortement affaiblis, les empêchant d’avancer comme ils le souhaitaient au jardin et potager. Il faut ajouter à cela le fait que l’hiver a été particulièrement froid et pluvieux cette année. C’est ainsi que notre principale mission a consisté à remettre sur les rails leur terrain.
En quelques jours, Quentin s’est donc retrouvé à couper et débiter des arbres, démonter et nettoyer une tronçonneuse, débroussailler à la main, à la machette ou à la machine, ratisser et charger la brouette (jusqu’à 20 allers-retours dans la journée). Il a également tenté à plusieurs reprises de changer un filtre à diesel sur la voiture de Seva, avec ce dernier, mais il manquait toujours un outil ! Il a néanmoins pu l’accompagner pour assister au changement de trois pneus (étonnamment plus compliqué que de changer juste la roue) dans un garage du coin.
Cochon voulait apprendre, Cochon a été servi !Marion a surtout travaillé au niveau du compost et du potager. Il lui a fallu redessiner les chemins en arrachant la broussaille particulièrement haute (plus d’un mètre de hauteur). Elle a également passé plusieurs jours à rafraîchir le potager en retirant les herbes qui rendaient difficile l’accès aux légumes, tout en prenant soin de ne pas abimer les fleurs ou aloe vera nichées au milieu de cette petite jungle, et arroser le tout. Une photo avant/après sera plus parlante.
Une fois les espaces habilités, nous avons planté des tomates mais aussi des courges et patates au niveau du compost. Ca a germé en quelques jours !
Nous avons trouvé ce travail bien physique et fatigant mais très satisfaisant : on note facilement les résultats de notre labeur. Alors que nous n’avions aucune expérience dans ce domaine, on se rend compte qu’avec de bonnes instructions et un peu d’observation, on arrive assez vite à prendre confiance et trouver les bons gestes.
Depuis plusieurs années, Josefina fabrique des produits cosmétiques à partir d’huiles essentielles et plantes qu’elle a sur son terrain : savons, shampoings, huiles de massage ou médicinales, petits bouquets de fleurs séchées, etc. sont proposés à la vente dans la vallée et les villes alentour. Marion a ainsi pu aider Josefina en coupant de la lavande et en ramassant diverses fleurs (roses, orties, pâquerettes, fleurs du fruit de la passion, etc.) pour les mettre à sécher.
Au-delà de ces activités, nous participions à la vie quotidienne de la maison : préparation de repas, vaisselle, rangement, faire le feu pour le poêle… ou des gratouilles aux innombrables chats et chiens tous plus mignons les uns que les autres.
Du coup, plus d'affection pour le pauvre Cochon ! Nous avons passé d’excellents moments avec Josefina et Seva à discuter de longues heures pendant les repas. L’occasion d’en apprendre plus sur la vie de nos hôtes, notamment l’exil en France de Josefina (donc francophone) mais aussi sur la vallée de Colliguay, l’histoire et la culture chilienne… L’opportunité également pour nous de partager nos ressentis sur notre séjour au Brésil ou d'échanger sur la vie à la Fondation Danielle Mitterrand puisque le fils de Josefina y travaille encore. Ces discussions nous ont permis de passer nos cerveaux en mode espagnol (et non plus portugais). Les progrès ont été rapides et nous nous sommes habitués assez vite à l’accent et aux expressions typiquement chiliennes.
Ici aussi, ça bosse dur Durant ces quelques jours, nous avons parcouru la vallée d'est en ouest en nous rendant chez des amis de Josefina et Seva et en faisant des courses d’appoint. L’occasion de prendre conscience de l’étendue du territoire traversé par une route principale et entouré de montagnes rocailleuses tirant parfois sur le rouge. Tout en travaillant au jardin, nous pouvions admirer des panoramas splendides tout autour de nous. Chaque jour en fonction de l’heure et de la météo, la lumière donnait un charme différent aux paysages. La vallée jouit d’un micro-climat de type méditerranéen fort agréable. Elle est malheureusement de plus en plus victime de fortes sécheresses. Celles-ci sont causées par le réchauffement climatique mais aussi par des pratiques qui mettent à mal les équilibres des écosystèmes (nous y reviendrons dans un prochain carnet).
Lumière du soir, espoirDurant ces premiers jours au Chili, la majorité de notre temps libre a été consacré à éplucher les sites de ventes de van. Quelques offres ont retenu notre attention comme nous vous l’expliquerons plus tard. Beaucoup de repos aussi pour habituer nos corps aux nouvelles activités manuelles bien fatigantes et aux écarts de températures dans la même journée.
En voituuure ! Josefina et Seva ont joué un rôle clé dans notre arrivée au Chili. En nous accueillant à bras ouverts chez eux, ils nous ont permis de passer de bons moments dans cette étape de transition de notre voyage. Ils nous ont aidés dans nos démarches et recherches, nous ont mis en lien avec plusieurs personnes pertinentes pour la suite du voyage ou l’achat du van et ont été de bons professeurs ! Nous nous sommes rapidement senti comme à la maison dans une famille d’accueil.
Muchas gracias otra vez Josefina y Seva ! Durant ces premières semaines, nous avons également fait des excursions touristiques à Santiago, Valparaiso et Viña del mar : on vous raconte tout cela dans notre prochain carnet !