Autant vous prévenir, vous ne verrez pas dans cette étape les grands classiques de la ville de Bangkok. Palais royal, Wat Arun, Wat Pho, maison de Jim Thompson, tour de Baiyoke, etc. nous avons déjà eu la joie de découvrir ces incontournables en 2019. Cette fois, donc nous allons concentrer le récit de nos pérégrinations sur des endroits moins fréquentés, mais qui ne manquent pas de charme pour autant. C’est parti pour ce premier blog des aventures de Canard et Cochon en Asie !
Notre logement se trouve dans un quartier du centre-ville mais il reste tout de même éloigné des grands itinéraires touristiques. Histoire de se mettre en jambe, nous partons nous balader dans ce quartier résidentiel. L’endroit nous marque surtout pour son caractère multiconfessionnel. En quelques minutes de marche, nous allons alterner les ambiances. Nous aurons même parfois du mal à nous croire en Thaïlande, ne sachant plus sur quel pied culturel danser !
Nous commençons par longer un cimetière chinois, où de vieilles pierres tombales, abimées voire à l’abandon, peinent à percer la végétation touffue qui semble tenter de les submerger. Des petits sanctuaires en bois, couverts de sinogrammes, gisent sur le bord de la route au milieu d’autres déchets. Quelle vision saugrenue et un peu triste…
Quelques pas plus loin à peine, nous traversons un quartier musulman. La mosquée est posée en face de son cimetière, dans un petit espace vert. Autour de nous, les femmes sont voilées et les hommes portent sarong et calot. Les restaurants, visiblement malaisiens, y affichent des menus hallal.
Au bout de la même rue, nous voici au pied de l’église catholique Saint Louis où se prépare visiblement un mariage ; l’iconographie nous renvoie directement en Europe. Au revoir l’architecture orientale : nous retrouvons les arches gothiques et les crucifix. On tombe même sur une porte gravée du sceau de Saint-Pierre : c’est l’ambassade du Vatican !
Un pâté de maison plus au nord, nous pénétrons cette fois dans un temple hindou fondé par des Tamouls en 1879. Ce sanctuaire est dédié à la déesse Uma Devi, qui symbolise le syncrétisme entre l’hindouisme et le bouddhisme. C’est une submersion immédiate : nous sommes comme transportés dans un autre monde entre les couleurs éclatantes, les chants religieux et les parfums des offrandes de fleurs. On nous autorise à nous promener au milieu des pèlerins qui font leurs dévotions, au choix auprès des représentations de Bouddha ou des maintes sculptures du panthéon hindou. Des prêtres, drapés d’un pagne jaune, nous invitent à pénétrer dans le cœur du bâtiment, ce que nous faisons avec une certaine émotion. Les photos étant interdites, il faudra pour visualiser l’ambiance vous contenter de notre récit et des clichés pris de l’extérieur.
Pour continuer sur cette lancée, nous déjeunons dans un resto indien : galette pimentée aux pommes de terre et aux oignons, accompagnée de beignets de lentilles dans un bol de yaourt. Le tout est évidemment servi avec un assortiment de sauces aussi colorées que le temple que nous venons de visiter.
Dans le quartier de Old Farang, quartier historique des étrangers (farang étant une déformation du mot franc), de beaux bâtiments accueillent les ambassades ou les anciennes douanes, rappelant le temps où les Européens venaient au Siam pour leurs échanges commerciaux. De temps à autre, un temple bouddhiste pointe le bout de son nez. Un édifice en ruines magnifique semble envahi par la végétation. De quoi nous replonger dans les splendeurs décaties tropicales du Brésil. Juste à côté, nous passons devant l’ambassade de France, sise Rue de Brest (en français dans le texte, s’il-vous-plaît).
Dans les environs, la cathédrale de l’Assomption se dresse devant un couvent et une école. C’est visiblement un jour de fête : toutes les écolières sont sorties pour assister, juste en face, au concert d’un boys-band. Les collégiennes sont en transe et s’époumonent au moindre trémoussement des minets sur scène. Voilà qui n’est pas très catholique, pour le coup…
En rentrant à l’hôtel, nous passons de petites ruelles aux maisons branlantes en bois à des grosses avenues bruyantes où s’enchaînent des buildings gigantesques et futuristes. Nous avions déjà été marqués la première fois mais ce sentiment se confirme dès notre première journée : Bangkok est véritablement une ville de contrastes.
Quoi de mieux après cette bonne journée de balade que de profiter de la piscine de la résidence où nous logeons ? Nous irons tous les soirs nous y prélasser.
Vue depuis notre balcon et détente à la piscine Pour le dîner, Quentin achète une soupe aux champignons. C’est très pimenté : la première gorgée nous emporte la bouche ! On pleure un peu, on regrette beaucoup. Autant embrasser un dragon. Nous ne parvenons pas à terminer la soupe, malgré sa saveur certaine. Le lendemain, nous l’allongerons de lait de coco et de vermicelles de riz. C’est mieux pour nous, pauvres farangs que nous sommes…
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