Comme toujours, la nuit a été glacée. Heureusement, le soleil commence à taper sur la carrosserie. Seule solution pour se réchauffer : enlever les rideaux isolants et laisser pénétrer le soleil dans le van. La vitre fait effet de serre. Ah, ça fait du bien ! Qui plus est, nous sommes émerveillés par la vue depuis le lit : des volcans, une rivière et des lamas à gogo. Vraiment, quelle chance ! En plus, ce matin, c’est le luxe : nous faisons la vaisselle à l’eau tiède. Et oui, l’eau des thermes coule jusqu’au gué que nous aurions dû passer.
Direction notre dernière visite du parc : la lagune Huayna kota. On engage Olinda sur la petite route de terre, régulièrement secoués par la pierraille. Sur le chemin, nous croisons deux promeneurs. On s’arrête à leur niveau pour savoir où ils vont. Comme ils se rendent au même endroit que nous, nous les embarquons. Il s’agit d’un couple israélo-allemand qui voyage depuis sept mois en Amérique du Sud. On papote bien sur le trajet, malgré les secousses et le bruit du moteur. Nous les déposons à la lagune et entamons de notre côté un grand tour à pied.
Hé oui, il faut ouvrir et fermer les portes pour éviter la fuite des lamas !La lagune est le paradis des flamants roses. Des dizaines d’entre eux prennent le soleil les pieds dans l’eau, et s’envolent à notre approche. Leur vol est vraiment majestueux, surtout avec le volcan en fond. Les montagnes qui se reflètent dans l’eau nous rappellent les paysages du désert d’Atacama, visité avec Martine et Claude.
Lors de notre balade, nous croisons un petit vieux avec deux chiens. Il vient spontanément nous faire la causette. Il surveille son troupeau de lamas, que l’on aperçoit gambader un peu plus loin. En effet, le berger nous apprend que des pumas, et même des renards (!) attaquent régulièrement les bêtes. Or, la vente de viande et de laine de lama est la source principale des revenus des habitants du parc de Sajama. Aucune culture n’est possible : chaque nuit les températures chutent drastiquement et gèlent tout. Le vieil homme nous confie que même les patates et la quinoa n’arrivent pas à pousser ici.
De retour auprès d’Olinda, nous voyons dans le sable un grand « thank you » que les autostoppeurs ont laissé devant le van avant de partir. C’est bien gentil ! Nous déjeunons sur place avec encore une fois une vue quatre étoiles. En revanche, le soleil est puissant à cette altitude, le cagnard nous assomme un peu (Quentin attrapera même un petit coup de chaud, oups). Les écarts thermiques entre le jour et la nuit sont vraiment hallucinants dans cette région !
Nous roulons jusqu’au village de Tumapari, petit hameau oublié des touristes. Il comporte pourtant une très belle église et des maisons typiques avec toit de chaume et murs d’adobe. Un habitant nous fera une visite guidée du centre d’interprétation où sont exposés des métiers à tisser et des animaux du parc empaillés.
Au moins, ceux-là, ils se laissent approcher... Il est temps de quitter ce magnifique parc qui nous a enchantés du début à la fin. Après une heure de piste étroite et poussiéreuse, nous rejoignons la route goudronnée qui mène à La Paz. Comme nous sommes encore loin de notre destination finale et que la nuit tombe, nous nous garons sur un bas-côté, devant trois étonnantes tours de pierre. Il s’agit de chullpas, des tombeaux pré-incas qui sont posés là depuis des siècles. Après une nuit glaciale (oui oui, encore et toujours), nous nous en approchons pour jeter un œil à l’intérieur : les squelettes sont encore là ! Brr…
Oups, désolés ! Il est temps de finir notre route. La capitale bolivienne nous attend. Direction La Paz ! Nous allons découvrir une cité sens dessus-dessous et la circulation routière la plus chaotique de toute l’histoire de l’Humanité.
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