Carnet de voyage

Elfy au Maroc.

37 étapes
82 commentaires
Avec notre chatte, Elfy, nous réalisons notre rêve : visiter le Maroc, pendant 6 mois, en camping-car. C'est elle qui racontera notre voyage...
Octobre 2019
24 semaines
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On est prêts pour le départ demain matin...

Nuit sur le parking de l'embarquement.
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Mercredi 18 septembre 2019.

Nuit d'angoisse où j'étais complètement perdue : les bruits du port, les camions, les voitures, les lumières partout, ... Je ne pouvais pas sortir. Les goélands me narguaient sous les fenêtres fermées...

Heureusement, Sylvie ne dormait pas non plus, et de temps en temps, je venais me blottir contre elle pour qu'elle me caresse et me rassure...

Et après une nuit de deux heures, le réveil a sonné à 5h30 !

Inutile de préciser que JM et Sylvie sont vite prêts ! Moi, encore plus angoissée : on n'est presque jamais partis de nuit.

JM rentre ensuite le camping-car dans la gueule d'une énorme machine ; ils m'enferment dans la chambre et ils montent aux ponts supérieurs du bateau, me laissant seule !

Côté positif : ils assistent à un magnifique lever de soleil sur Gibraltar, légèrement atténué par la brume matinale...

Tanger, sentinelle du détroit de Gibraltar.

La ville, n'ayant pas été gouvernée par le Maroc pendant une grande partie de son histoire, offre un mélange de cultures et d'influences unique dans le pays.

La médina, que nous avons visitée l'année dernière, est un labyrinthe de ruelles commerçantes et résidentielles.

Elle occupe une forteresse portugaise du XVeme siècle.

Elle laisse voir un mode de vie traditionnel et propose à la vente un éventail de merveilles dans ses souks.

Si la ville était à fuir il y a quelques décennies, depuis 2007, elle débute une renaissance avec Tanger Med, devenu l'un des ports les plus importants d'Afrique et de toute la Méditerranée.

Le port de Tanger Med.
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Mercredi 18 septembre 2018.

Après avoir rempli les formalités douanières et changé les euros en dirhams, nous commençons notre périple marocain.

Il fait un temps superbe : ensoleillé et chaud, plus de 33 degrés !

Nous prenons la route côtière de Ceuta. JM et Sylvie sont enchantés de tels paysages . Moi je me suis mise sous la table et je dors.

Ils traversent Ceuta, Mdiq, Tatouan, s'arrêtent au supermarché Marjane pour acheter une paëlla pour midi. Ils rentrent ensuite dans les terres pour rejoindre Chefchaouen, s'imprégnant déjà des paysages typiques, des gens, du Maroc...

Chefchaouen est un village qui se mérite : niché au creux de la montagne, à 600 mètres d'altitude, entre deux pics formant "la montagne des cornes".

Pour arriver au camping Azilan, il faut accéder aux hauteurs de la ville.

Pendant que JM et Sylvie s'installent, je pars à la découverte de ce nouveau lieu. J'y fais la connaissance de gros oiseaux qui font cot-cot. Elles se sauvent à mon approche... On peut bien jouer un peu pour se détendre, non ?

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Jeudi 19 septembre 2019.

Comme j'aime ce camping ! Relativement calme, je peux m'y balader à l'aise parmi les poules, la pintade et les chats... Un peu bruyant à cause des cigales, mais j'y suis habituée.

Je suis sortie une bonne partie de la nuit. Ni JM ni Sylvie ne se sont intéressés à moi car ils dormaient d un sommeil profond.

Ce matin, ils ont décidé de partir visiter la ville à pied...Moi je suis installée sur le siège de JM et je dors...

Pour descendre à la ville, ils empruntent un chemin de pierres, tortueux, avec des marches.

Après avoir traversé un ancien cimetière, ils arrivent direct dans la médina et déjà le bleu domine.

Les ruelles sont pavées de galets polis par les babouches des autochtones et les souliers des milliers de touristes qui les parcourent chaque année.

Les façades des maisons sont blanchies à la chaux, vestiges de l'occupation de la ville par les troupes espagnoles. Mais aussi les réfugiés juifs et musulmans fuyant Grenade et les persécutions de l'Inquisition.

Le bleu pâle recouvrant les habitations, si typiques aujourd'hui, fut introduit dans les années 1930 par la population juive. Il devait remplacer le vert des fenêtres et des portes, couleur traditionnelle de l'islam.

Chefchaouen n'en demeure pas moins l'un des bastions de la foi musulmane : il y a neuf mosquées pour 40000 habitants et douze zaouias (confréries religieuses ). Jusqu'en 1920. Les chrétiens étaient interdits de séjour dans la ville, sous peine de mort.

Aujourd'hui, c'est devenu une des plus belles villes du Maroc où l'authenticité demeure malgré la multitude de touristes !


Ils montent et ils descendent sans cesse dans les ruelles, découvrant des ateliers de travail du bois, tissage de tissus, cordonniers, fabriquants de babouches, de bijoux, des peintres ... Les boutiques d'épices aux senteurs si particulières succèdent aux vendeurs de pigments où le bleu domine naturellement ou aux boutiques d'encens ou de savons...

Les femmes berbères, descendues du rif pour vendre leurs légumes, sont vêtues de tissus clairs ou rayés rouge et blanc (fouta) et sont coiffées de chapeaux de paille pointus avec des pompons colorés...

Lorsqu'à midi, ils ont rejoint la place devant la kasbah, elles repartaient, chargées de gros sacs ou de volailles..

Ils n'ont pas résisté à l'une des nombreuses terrasses de café, ombragées pour boire un café au lait et un jus d'orange.

Ils prennent un taxi pour remonter au camping et programment d'y retourner ce soir pour voir cette belle ville de nuit.

En attendant, repos au camping, à l'ombre des pins...

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Jeudi 19 septembre 2019.

Ils m'ont laissé dormir au camping-car pendant qu'ils repartent à Chefchaouen, mais cette fois-ci, ils descendent en taxi.

Ils arrivent au souk, couvert de grandes toiles blanches. Une foule impressionnantes de femmes avec leurs enfants. Des stands de jouets, de nougat envahis d'abeilles, de vêtements bon marché, empilés à deux mètres de haut, des tapis, des tissus...

En sortant du souk, ils veulent rejoindre la médina mais se trompent de rue . Ils remontent et

traversent un quartier très populaire où il n'y a pas de touristes...

Enfin, ils arrivent, épuisés à la médina et déambulent dans les ruelles plus animées que ce matin.

Un petit resto en terrasse : tajine de poulet au citron et thé marocain avec pâtisseries, humm...Et ils ont un invité ! Pas d'infidélité, s'il vous plaît... Bon ils ont attendu, en vain, le thé et les pâtisseries ; mais les pâtisseries yen a plu. Alors, ils ont payé les tajines et sont allés boire un thé à la menthe plus loin, sans pâtisseries...

Petite balade sur la place, animée par un orchestre, dans les ruelles de la médina...

Puis, retour au camping en taxi.


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Vendredi 20 septembre 2019.

Ce matin, le soleil n'est pas au rendez-vous. Mais il fait chaud.

Après avoir fait les services, ils reprennent la route en longeant le rif.

Ils sont émerveillés de voir les gens vivre : entrées et sorties d'écoles et de collèges, souks sur les bords des routes, les taxis, les tracteurs, les camions...

Lorsque nous croisons des groupes de jeunes enfants, ils nous saluent avec de grands sourires et nous souhaitent la bienvenue au Maroc.

Dans la région de Ouezzane, les oliviers sont la principale richesse. Des moulins à huile traditionnels et industriels fonctionnent ça et là, entre les oliveraies.

On en choisit un pour acheter un litre d'huile...

Nous croisons également des petits camions surchargés de bottes de paille : cette partie du Maroc est très riche en agriculture.

Toutes les terres sont cultivées : la terre est noire, riche en alluvions.

Ici, dans les campagnes, les gens marchent beaucoup, ou se déplacent sur des ânes...

Volubilis : le site à d'abord été occupé par des marchands carthaginois au IIIeme siècle avant JC, puis fut annexé par les Romains en raison de la richesse de ses terres jusqu'en 280. La cité fut habitée jusqu'au XVIIIeme siecle par des Berbères, des juifs et des Syriens... Les édifices s'effondrèrent à la suite du séisme de Lisbonne en 1755.

De belles mosaïques, de nombreuses colonnes, des bassins, un arc de triomphe, une basilique, le forum... c'est un endroit magnifique, plein de la vie passée ...

En sortant de la visite, ils ont repris la route pour aller se poser au camping Alu Driss, près de Moulay Idriss.

Endroit très calme mais que je n'apprécie pas car il y a de nombreux chats et chiens qui traînent...


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Samedi 21 septembre 2019.

Après avoir passé une nuit très au calme où j'ai pu me dégourdir les pattes, JM et Sylvie se sont vu offrir le traditionnel thé à la menthe par le patron du camping. Puis, c'est le boulanger qui est venu vendre son pain.

Nous avons ensuite repris la route mais il n'y avait que très peu de kilomètres pour arriver à Meknes.

Ils ont garé le camping-car sur le parking du golf royal puis sont allés visiter la ville en calèche. Ils ont fait le tour de la cité impériale : le palais, les six écuries, les fortifications, les trois grandes portes d'accès à la ville...

Lors de leur visite d' une coopérative artisanale de damasquinerie et tissage, ils ont acheté une jolie nappe brodée par des soeurs franciscains pour mettre sur la table du camping-car. Avec le plaid qu'ils ont acheté à Chefchaouen, c'est très personnalisé...

Ils ont ensuite rejoint une place près du souk, et ont mangé un couscous et une grillade sur la terrasse du Palais des Idrisses : jolie vue sur la place, animée par un charmeur de serpent, un montrer de singes, des chevaux... Après avoir acheté des pâtisseries orientales dans le souk, ils ont bu un thé à la menthe en terrasse.

On a repris la route pour Fez : l'horreur ! La route, la circulation, le camping fermé, le parking "incertain"... A la sortie de la ville, contrôle de la Gendarmerie Royale, jumelles : pv pour excès de vitesse ; JM était tellement occupé à surveillé les piétons qui traversent n'importe où, ceux qui doublent à droite ou à gauche, les taxis qui s'arrêtent n'importe où, les trous dans la route, les migrants à tous les ronds-points, qu'il s'est fait contrôler à 70 au lieu de 60 !

On quitte Fez pour Ifrane .

En traversant le village d'Immouzer, il y avait une fantasia. Ils se sont garés le temps de découvrir cette fête si particulière.

Ils ont voulu se poser au bord d un lac pour la nuit, pensant que je serai bien après avoir passé la journée dans le camping-car. Pas de chance, le lac est asséché ; l'herbe qui y pousse sert de pâturage à deux ânes...

On repart, et on va se poser sur un parking à Ifrane.

Petite balade nocturne au parc de la prairie, en contrebas du parking, un petit jeu de qwirckle, et au lit...

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Dimanche 22 septembre 2019.

Nous avons passé la nuit sur le parking du parc de la Prairie : nous étions tous seuls. Ifrane, aussi appelée "La Suisse marocaine", ou Outri, qui signifie jardin en berbère, en raison de la végétation luxuriante et de l'abondance de l'eau. C'est une ville très différente des autres villes du Maroc : on se croirait dans un village suisse, tellement les toits de tuiles rouges sont pentus pour la neige. Il y a d'ailleurs l'hôtel de Chamonix.

Les sources, les cascades et les lacs(même si certains sont asséchés en cette fin d'été) abondent dans cette région, au coeur d'une magnifique forêt de cèdres.

C'est aussi la résidence d'été de la famille royale.

Après avoir déambulé sur une grande avenue de jardins publics et de pelouses fleuries, JM et Sylvie sont allés au marché local faire quelques courses. Puis ils se sont installés à la terrasse d'un café, au milieu des touristes marocains, et des familles endimanchees (Ils étaient les seuls européens ).

Ils ont bu un thé à la menthe et manger une crêpe au miel. Quelle douceur de vie ! Difficile d'imaginer que l'hiver Ifrane est une station de ski car nous sommes à 1730 m d'altitude.

Moi, je suis restée dans le camping-car et j'ai dormi.

On a repris la route pour Azrou, à 17 km.

En arrivant sur le parking, j'ai bien essayé de me faufiler dehors pour visiter aussi, mais j'ai vite été effrayée par les chevaux caparaçonnés de bleu, de rouge, de vert et les nombreux singes (Je ne savais pas ce que c'était, pas plus que les chevaux ) installés sur les voitures et les murets. Ils m'ont rattrapé et après m'avoir enfermée dans le camping-car, ils sont allés voir les cèdres pluri-centenaires dont le plus célèbre est le cèdre Gouraud.

Ils se sont ensuite attendris devant les singes de Barbarie, dits magots, et leurs petits et ont pris de nombreuses photos.

De là, ils ont rejoint l'Euro camping à quelques kilomètres. L'arrivée à ce camping est presque irréelle.

Un château fort géant, moderne, tout neuf, très propre.

On pénètre dans une grande cour d'honneur toute pavée, surveillée par un garde.

L'endroit est surprenant : poules, lapins, canards y déambulent à leur aise... Un vrai paradis ! Ils décident d'y rester un peu : je ne peux qu'être d'accord car j'ai de la place pour me balader...



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Lundi 23 septembre 2019.

Après une nuit très calme, le muezzin à lancé ce matin l'appel à la prière. J'ai pu vagabonder cette nuit et maintenant, repos.

JM et Sylvie ont décidé de rester ici encore aujourd'hui.

Après avoir fait une lessive, ils partent visiter Azrou : c'est le gérant du camping qui les emmène en voiture et leur indiqué ce qu'il y a à voir : la mosquée, le centre artisanal et surtout le rocher d'Azrou qui fait la renommée de la ville.

Ils reviennent en taxi collectif. Je dors toujours !

En rentrant au camping, le gardien nous a fait visiter l'hôtel qui n'est pas terminé à cause des infiltrations d'eau : un vrai palais des mille et une nuits...

Cet après midi, repos pour tout le monde : on se pose, on trie les photos, un peu de rangement, un peu de ménage...

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Mardi 24 septembre 2019.


JM a fermé les fenêtres dès son lever et m'a empêché de sortir : ça sent le départ !

Paiement du camping et vidanges faites, nous voilà sur la route...

Des paysages désertiques à perte de vue, avec, au fond, le Moyen l'Atlas.

Un petit passage par un autre accès de la forêt de cèdres et quelques singes en bordure de route.

Plus au sud, des paysages encore plus arides. Quelques fermes délabrées, des troupeaux de moutons...

Commencent à apparaître des tentes de nomades berbères : JM s'arrête. Ils remettent un sac de vêtements à une vieille femme, qui les remercie en leur offrant un thé à la menthe. Sa belle fille arrive et se met à la préparation du pain. Ses deux petites filles jouent, timidement, avec nous, qui sommes assis sur le tapis.

L'intérieur de la tente est très propre et bien rangé. En partant, elles nous offrent un morceau de pain et deux oeufs... Belle rencontre !

Pour manger à midi, nous nous sommes posés en bordure de Zaida, un peu en retrait de la route. Quelques ânes pour nous tenir compagnie...

Puis nous nous sommes installés au camping municipal de Midelt...

A peine arrivés, j'ai pris la poudre d'escampette, et ils n'ont pas cherché à me retenir...

En fin d'après-midi, ils sont partis à pied visiter la ville ; celle-ci n'a aucun charme particulier.

Ils visitent donc les rues piétonnes commerçantes, remplies de petits étals installés à même les trottoirs ou la route : marchands de pommes, épices, henné, pain, viande, pâtisseries, poissonniers, vêtements, jouets, téléphones...

C'est une ville très animée.

Ils reviennent fatigués d'avoir marché et moi j'attends qu'ils arrivent pour aller me balader dans le camping...

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Mercredi 25 septembre 2019.

Aujourd'hui, j'ai pu aller me balader à mon aise dans le camping : nous y étions seuls jusqu à 17h00. Mais au fait, pourquoi JM et Sylvie sont-ils restés là sans rien faire de spécial ? Ce matin, j'ai bien vu JM partir en taxi avec la télé sous le bras, et revenir peu de temps après, sans la télé... Vers 14h00, un jeune est venu chercher la télécommande. " Vous pensez que vous aurez fini la reparation avant ce soir" demande JM. "Oui. Inch Allah...".

Et voilà pourquoi ils restent là...

Mais ce soir, ils ont fait une belle rencontre : deux filles, françaises, parties de Nantes, en vélo, et qui vont jusqu'au Bénin. Jusqu'à demain elles sont accompagnées de José, un jeune espagnol, doit rentrer chez lui pour travailler.

Ensuite, inch Allah... Échange d'adresses de blog, une petite photo et la vie continue...

Moi, je passe au milieu du groupe, on admire mon adaptation à la vie de camping-cariste à quatre pattes... Je monte, je redescends, je miaule, je me pavane...

Il est 22h00. Les filles sont allées manger au restaurant en ville pour leur dernière soirée avec José. JM attends toujours sa télé...

Si vous aussi vous voulez suivre Lucille et Manon, voici leur blog : www.velosista.com. et leur page Facebook : lavelosista. Courage les filles, on vous suit, enfin pas en vélo !

Jeudi 26 septembre 2019.

Toujours au camping de Midelt en attente de la télévision ! Moi, je ne me plains pas : je suis libre comme l'air au milieu des poules...

Ce matin, JM et Sylvie ont dit au revoir à Lucille et Manon, qui reprennent la route vers le Bénin, et à José, qui rentre en Espagne.

Même jour, à 14h00.

Après avoir récupéré notre télévision, qui semble fonctionner, nous reprenons la route.

Encore quelques photos de Midelt, ville nouvelle.


La statue de la pomme, à Midelt.

Grand centre agricole en plein centre du pays des pommes, Midelt est situé à la jonction des chaînes du Moyen et du Haut Atlas.

Sur les terres qui entourent Midelt, poussent des palmeraies, ce qui explique cette gigantesque statue du fruit posée sur un rond-point.

En ville et sur la route, tous les petits paysans vendent des pommes : parfois sur une charrette ou un étal, mais le plus souvent, juste une cagette. Difficile de faire un choix, tant il y en a !

La statue de la pomme, à Midelt.
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Jeudi 26 septembre 2019.

Apres avoir fait quelques courses au supermarché Acima, Nous reprenons la route direction Er Rachidia.

C'est une belle route, assez fréquentée par les locaux et qui traversent des paysages arides, des oueds asséchés et une montée jusqu'au col , à 1200mètres. Puis la redescende, un peu d'eau dans les oueds, et des paysages à couper le souffle.

C'est après avoir fait plus de 60 km, que nous retrouvons nos deux cyclistes, parties ce matin. Elles font leur première pause. Elles ont du mérite car elles ont bien roulé et il fait très chaud : 36 degrés !

Un peu d'eau fraîche dans leurs gourdes, et nous reprenons la route du camping (kasbah hôtel Jurassique), 40 km avant Er Rachidia, dans les Gorges du Ziz.

Cadre magnifique. Je peux aller me promener, mais il fait très chaud : 40,5 degrés...

Au camping Jurassique, vallée du Ziz.
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Vendredi 27 et samedi 28 septembre 2019.

Quelques gouttes de pluie hier soir, à peine de quoi fermer la porte, un grondement de tonnerre au loin, très très loin, et ce matin, retour du ciel bleu et du soleil.

Moi, j'ai barulé toute la nuit et depuis ce matin, je dors.

On a roulé sur une route très correcte, et vu de magnifiques paysages : dunes de sable, palmeraie, oueds, villages anciens...

La vallée du Ziz s'élargit sur de denses palmeraies entourées de falaises striées, datant de l'époque Jurassique (Ce qui explique le nom du camping où nous avons passé la nuit).

On arrive en fin de matinée à Er Rachidia, ancienne ville de garnison de la Légion étrangère et qui abrite aujourd'hui de nombreuses casernes de l'armée marocaine.

La kasbah est un peu à l'écart de la ville moderne, encore en pleine expansion.

On quitte Er Rachidia pour aller nous poser à l'auberge chez Zaid, au vieux ksar, à Meski.

À peine installés, je suis déjà allée visiter les lieux. Ça me convient mais il fait trop chaud pour approfondir.

Je rentre dormir au camping-car.

JM et Sylvie ont été invités à boire le thé à la menthe sur la terrasse panoramique et la vue y est exceptionnelle...

La Source Bleue.

L'oued Ziz trouve son origine à Meski, où des sources arrivent à la surface sous les pittoresques ruines du ksar Meski.

La Source prend naissance dans une grotte et s'écoule dans un bassin principal qui fut agrandi par la Légion étrangère, qui y ajouta des marches pour former une piscine, sous le protectorat français.

A ce qu'on dit, l'eau a des vertus curatives : elle favoriserait la fertilité.

En nous baladant le long de la rivière, nous avons rencontré des femmes qui lavaient leur linge, d'autres qui cueillaient des dattes ou coupaient des roseaux.

En repartant, un marchand nous a offert un thé, mais pas à la menthe ; avec des herbes et du "viagra berbère " (= eucalyptus ).

On peut l'acheter ou le troquer contre des produits berbères : à vérifier !!!

Demain nous visiterons la casbah en ruines.



Soirée anniversaire chez Zaid.

Ce soir, JM et Sylvie ont décidé de manger un bon couscous chez Zaid. C'est la femme de Mohamed qui cuisine et le couscous est très bon. Moi, pendant qu'ils discutent avec leurs hotes, je me faufile dans la maison.

Pour le dessert, ils avaient préparé une surprise à Sylvie : un gâteau d'anniversaire avec des bougies et des ballons et ils ont chanté joyeux anniversaire en français et en arabe : beaucoup d'émotion ce soir pour Sylvie et JM..

Un peu plus tard, Zaid à téléphoné pour lui souhaiter aussi un bon anniversaire. Puis sont arrivés Said et sa femme, qui habitent Midelt. Belle soirée, très conviviale !

Nous sommes invités ce soir pour un repas surprise !

Après une nuit calme, où jai pu baruler à mon aise, ce matin , au réveil, ils ont fait la connaissance du troisième frère, Zaid.

Sur ses conseils, ils sont allés visiter le ksar habité jusqu'en 1961, puis abandonné pour la nouvelle ville qui s'est construite plus loin. Les ruines dominent l'oasis.

Pour y arriver, ils ont marché dans la palmeraie. Belle promenade, même s'il fait déjà très chaud.

Quand ils sont rentrés JM a pris une douche et je me suis faufilée sur le carrelage pour avoir un peu de fraîcheur...

Cet après midi, il a fait très chaud encore. Je suis restée au semblant de frais du camping-car. Sylvie s'est d'abord reposée un peu, puis à joué avec la petite Fatah, une bonne partie de l'après-midi. pendant que JM discutait avec Zaid du programme des prochains jours, puis ils sont allés faire une pétanque avec les gars du coin. JM s'est bien débrouillé et il était dans l'équipe de Zaid, qui est un champion ! Ils ont gagné ! Pendant qu'ils jouaient, ils ont vu arriver les deux cyclistes, Lucille et Manon, venues se poser au camping.


Ce soir, Zaid a organisé un repas avec les filles : omelette berbère. C'était très convivial et très riche en échanges culturels.

Moi, j'ai attendu JM et Sylvie dans la cour, puis je suis rentrée avec eux. Très belle soirée !

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Dimanche 29 septembre 2019.

Cette nuit, je me suis fait attaquer par les chats du quartier et ce matin, je ne suis pas très en forme.

Je ne réagis même pas lorsque Zait monte dans le camping-car, à l'avant : il va nous servir de guide pour arriver aux dunes de Mergouza.

Le premier arrêt est à Erfoud, dans un lieu d'exposition et de vente de minéraux et fossiles : ammonites, bellemnites, algues... Tout est magnifique !

Puis nous arrivons à Rissani pour le grand souk du dimanche. Tout s'y achète et s'y vend : dattes, épices, légumes, viande, poissons, moutons, vaches, ânes... Cela amène chaque dimanche énormément de monde.

À la sortie de Rissani, ils s'arrêtent dans un musée berbère : minéraux, fossiles, damasquinerie, tapis, bijoux... Après avoir bu le thé à la menthe traditionnel, ils ont mangé la pizza berbère sous la tente...

Après avoir traversé le désert noir, nous arrivons sur le lieu de départ de bivouac. Moi, je vais rester là, à garder le camping-car...

En attendant le départ, JM et Sylvie batifollent dans la piscine de l'hôtel...

Ce soir, JM et Sylvie me laissent au camping-car et partent passer la nuit dans un campement berbère dans les dunes.

Ils se régalent à prendre des photos magnifiques.

Après la promenade dans les dunes, ils ont mangé une salade berbère et un tajine.

Ils sont avec un jeune couple espagnol et après le repas, ils montent sur la dune observer les étoiles et la voie lâchée.

Puis les jeunes chameliers jouent de la musique et les font danser. S'en suit ensuite un moment de discussion très riche....

Demain matin, réveil à 6h30 pour voir le soleil se lever dans le désert...

JM et Sylvie vivent un moment magique !

Journée relâche au bord de la piscine.

Lundi 30 septembre 2019.

J'ai passé la nuit toute seule dans le camping-car.

Je sais que JM et Sylvie ont dormi dans les dunes et que ce matin ils ont pu assister à un magnifique lever de soleil.

Ils ont pris de nombreuses photos.

A leur retour, j'étais allongée à l'ombre d'un palmier. Ils étaient contents de me retrouver.

Et moi aussi. Et lorsqu'ils sont allés prendre le petit déjeuner à l'hôtel, je les ai suivi.

Aujourd'hui, c'est journée relâche au bord de la piscine. Le pied !

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Mardi 1er octobre 2019.

Nous quittons la chaleur de Merzouga et les dunes de Chebbi, le seul erg saharien du Maroc, par la route de Rissani que nous avons prise en arrivant.

Petit arrêt à Erfoud pour acheter du pain.


Les khettaras de Touroug.

Dans le désert, on commence à voir des petits monticules de terre blanche, puis des puits. Mais il y a trop de cars et de touristes. On continue jusqu'à une petite cabane en terre. On s'arrête et JM et Sylvie sont reçus par un touareg qui parle bien français.

Devant un thé à la menthe, il leur explique que ce sont des canalisations construites autrefois pour amener l'eau de la nappe phréatique aux cultures. Elles sont maintenant abandonnées et peuvent être visitées par les touristes. Les monticules de terre, alignés tous les 50 m sont faits de terre argileuse sortie des puits.


Les khettaras de Touroug.

Puis la route grimpe et nous avons une vue magnifique sur la palmeraie de Tineghir, face au djebel Saghro.

La palmeraie de Tineghir vue du belvédère.

En redescendant, on entre dans les Gorges de Todgha.

Par endroit, la route devient une piste car les grosses pluies d'il y a trois semaines ont modifié le lit de l'oued et tout emporté !

Les gorges de Todgha.

Pour arriver à notre camping, à Tamtattouchte, il nous faut passer un barrage en construction, traverser le village et monter jusqu'en haut.

Là encore, nous sommes très bien reçus.

Je peux enfin sortir et aller me rouler dans le sable, pendant que JM et Sylvie boivent le thé à la menthe avec Hamid, leur hôte. Nous sommes en altitude et il fait nettement meilleur !

Au camping Amazigh.

Tamtattouchte. Mercredi 2 octobre 2019.

Cette nuit, j'ai profité qu'il faisait moins chaud pour venir dormir avec JM et Sylvie.

Ce matin, après être allée me promener dans le quartier, je suis montée me coucher sur le lit du haut. Pendant ce temps, JM bricolait et Sylvie faisait le grand ménage et la lessive.

Après un repas léger, ils sont allés se promener le long de la rivière et sont revenus par le village. Belle balade !


Balade autour de Tamtattouchte.

Après l'effort, le réconfort : la douche, l'apéro (sans alcool) et un petit tajine d'agneau préparé par Hamid ... Moi , je dors dans le camping-car...

C'est pas le paradis, ça ?

Les Amazighen (singulier Amazigh ).

Hamid nous a expliqué que les berbères sont arrivés au Maroc 300 ans avant les Arabes et que c'est un peuple noble, qui a des valeurs et se situe hors de la politique du pays.

Il y a différentes tribus de berbères, dont les Amazighen. Mais, même s'ils sont nombreux au Maroc, il leur a fallu l'arrivée au pouvoir de Mohamed VI pour être réellement reconnus.

C'est un peuple intelligent et travailleur. C'est pourquoi le Roi ne les voulait pas dans le pays. Ils venaient alors travailler en France ou au Pays Bas. Mais les mentalités changent depuis quelques décennies : il y a même une femme ministre Amazigh !

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Jeudi 3 octobre 2019.

Cette nuit, la nuit a été très calme : j'ai dormi entre JM et Sylvie. Mais, ce matin, ils ne se sont pas fait avoir ; ils m'ont enfermée pendant qu'ils rendaient le camping-car opérationnel pour le départ et qu'ils allaient payer Hamid et dire au revoir à Mustapha.

En sortant du village, deux jeunes hommes faisaient du stop pour aller à Tineghir. Allez, tout le monde en route.

Ils repassent devant le barrage en construction et dans les Gorges de Todgha.

Pour les remercier, les jeunes leur ont offert un thé à la menthe à la terrasse d'un café. Une petite photo pour immortaliser cette rencontre, échange de pages Facebook... ce sont des moments riches que JM et Sylvie apprécient particulièrement.


Les Gorges de Todgha.

Puis ils reprennent la route tous seuls.

Le désert succède aux villes.

Et ils arrivent dans les Gorges du Dades, complètement différentes de celles de Todgha.


Les gorges du Dades.

Ils s'installent dans un camping "Aux pattes de singes", juste en face de ces curiosités géologiques.

Je pars repérer les lieux, mais je me fais vite chasser par les chats de la maison.

Comme Sylvie n'est pas en forme (probablement un petit coup de chaud hier après-midi...), elle s'allonge et je reste avec elle pendant que JM va se promener tout seul dans la montagne..

Au camping "Aux pattes de singes"

Pendant que je reste à me reposer avec Sylvie, JM part se promener tout seul. Il rencontre une femme qui rapporte un bureau du souk, chez elle dans la montagne. Il l'aide à porter le meuble. Et il nous ramène de belles photos...

Les Gorges du Dades.
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Vendredi 4 octobre 2019.

Ce matin, Sylvie va mieux, et nous reprenons la route pour Skoura.

La sortie des Gorges du Dades.

Puis nous arrivons sur la route des mille ksour. Un ksar (pluriel ksour) est un village fortifié.

Les ksour, abandonnés pour les villes modernes.

Kelaat M'Gouna, La ville des roses : on ne pouvait pas passer sans s'arrêter dans cette ville. On y a acheté un peu d'eau de rose... Les roses sont cultivées dans les jardins de la vallée du Dades et du M'Goun, et cueillies au mois de mai. C'est alors la grande fête des roses qui attirent de nombreux touristes.

Elle est habitée majoritairement par une population amazighophone (tribu berbère ).

Puis nous reprenons notre route jusqu à Skouro.


A Skouro, alors que nous faisons un arrêt pour le gasoil, un homme se présente à nous. Il nous invite à visiter la plus belle casbah de la région. Nous le suivons...

Casbah Ben Moro, où nous avons mangé...

Après le repas, nous avons traversé la palmeraie...

Puis, visite de la casbah Amridil, toujours accompagnés de notre guide, Mustapha.

La casbah à été construite à la fin du 17ème siècle par Mohamed Nassiri Skouro.

Elle a d'abord été une école coranique, c'est à dire un lieu où des hommes adultes venaient apprendre les versets du Coran pour devenir imam. Une trentaine de familles venaient habiter dans cette casbah pendant l'apprentissage. La casbah était également sur le passage des caravanes transsahariennes qui pouvaient faire voyager jusqu'à 4000 personnes.

La casbah Amridil à été habitée jusque dans les années 1950 mais est toujours entretenue aujourd'hui, et elle est devenue un musée...

Elle a aussi servi de décor au tournage de nombreux films ; les plus connus sont Lawrence d'Arabie et Ali Baba et les 40 voleurs...

Moi, je suis restée bien sage dans le camping-car, attendant leur retour malgré la chaleur. Mais ça ne me dérange pas parce que je sais que , dès qu'ils arrivent, ils sont aux petits soins pour moi : et ma mimine par ci, et ma mimine par là, et je te donne de l'eau fraîche, et une petite caresse... humm ... le pied ! Si cette expression existe pour les chats....

Un peu d'eau fraîche ?

Nous reprenons la route jusqu à Ouarzazate où JM essaie de trouver un technicien pour sa télévision . Le jeune à qui il s'adresse les amène chez lui, dans la petite banlieue de la ville : on ne passe pas inaperçus avec le camping car , mais sa femme Mina nous invite à boire le thé. Ils ont un petit garçon de 3mois1/2, Tarah. La grand-mère et le frère se joignent à nous. Il n'a rien pu faire pour la télévision, mais nous avons encore fait une belle rencontre !

Il fait presque nuit lorsque nous repartons nous poser dans un camping, à quelques kilomètres.

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Samedi 5 octobre 2019.

Cette nuit, je suis restée à l'abri dans le camping-car car je ne me sentais pas trop en sécurité dehors.

JM et Sylvie ont commencé à ranger et nous sommes partis visiter Ouarzazate. Enfin, eux, pas moi...

Ils se sont garés sur un parking en centre ville, mais un peu loin de la casbah.

Ils y sont allés à pied.

La casbah de Taourirt.

Ouarzazate à été occupé dès la Préhistoire, puis par les Berbères, les Juifs et des subsahariens composés essentiellement d'esclaves, ce qui explique la couleur sombre de la peau de certaines personnes.

Après avoir été islamisé en 681, Ouarzazate devint la voie de passage des caravanes transportant des marchandises du Soudan à Marrakech. C'était alors le coeur du Maroc. Aujourd'hui, c'est un grand centre touristique.


La casbah de Tourirt . Le gouvernement marocain (Le roi) à débloqué des fonds pour que soient reconstruites, à l'identique, toutes les casbahs en ruines ou qui se dégradent, dans tout le pays. C'est gratuit pour les propriétaires de maisons... c'est pour ça qu'il y a beaucoup de travaux.... Lorsque JM et Sylvie se promènent dans les ruelles, ce ne sont que travaux, boue et murs effondrés. Il faudra revenir dans deux ou trois ans.

Casbahs en ruines.

A midi, ils se sont arrêtés dans un petit resto où pour 11,5 euros JM à deux JM a mangé des brochettes et des frites, Sylvie une bonne salade variée, chacun une crêpe marocaine au miel, un coca et le tout arrosé d'une bouteille d'eau gazeuse....

Au snack Abdo, à Ouarzazate.

Puis ils sont venus me rejoindre au camping-car en taxi et nous avons repris la route.

Une route époustouflante entre Ouarzazate et Agzd...

Pas âme qui vive...

Mais des paysages à couper le souffle !

Au loin le djebel Kissane culmine à 1485 m d'altitude. C'est un synclinal perché qui domine la ville de Agdz.


Mieux vaut ne pas avoir le vertige !

Enfin, nous arrivons à notre camping, dans la palmeraie. Corinne, la propriétaire, vient nous accueillir et nous présenter ses chats : hum, hum, ça ne me plaît pas trop tout çà...

D'ailleurs toute la soirée, je leur montre que je ne suis pas contente et je boude dans le camping-car ! Na !

Camping de Tanfilt, à Agdz, chez Corinne.

Dimanche 6 octobre 2019.

La nuit a été compliquée : le chat de la propriétaire rodait autour du camping-car et m'empêchait de sortir. Ce matin, idem. Il a fallu que JM s'en mêle...

C'est tout de même un bel endroit !

Après avoir fait un petit tour dans la palmeraie, je suis rentrée me coucher dans le camping-car où il y a un semblant de fraîcheur.

JM et Sylvie en profitent pour aller marcher un peu dans le lit de l'oued, le même qui, il y a un mois, venant de Taroudant, à tout emporter dans sa crue...

Retour de la promenade par la palmeraie.

L'après midi, alors que je reste à dormir dans le camping-car à cause de la chaleur et des intrusions d'autres chats, JM et Sylvie discutent une partie de l'après-midi avec Corinne, la propriétaire du camping puis partent visiter Agdz.

Enfin, visiter est un bien grand mot car à part une place entourée de cafés et du souk, il n'y a pas beaucoup de choses à voir.

Ils achètent des cacahuètes, des noix, du pain... Ils s'installent à la terrasse d'un café pour regarder vivre les gens, loin des endroits touristiques : un thé à la menthe pour JM et un coca bien frais pour Sylvie.

Puis ils remontent la grande avenue pour rejoindre Zaid, l'associé de Corinne, qui les ramène en voiture au camping...

Agdz.

Revenus au camping, ils ont invité Corinne à prendre l'apéritif avec eux : cela faisait plus d'un an qu'elle n'avait pas bu de Porto et encore plus qu'elle n'avait pas mangé de jambon de Bayonne... Et un petit port, et deux petits portos... Puis ils ont invité un jeune couple d'espagnols et un allemand avec son fils qui venaient d'arriver au camping : bières espagnoles, puis bières allemandes, pastis, porto.... La soirée a été une réussite et l'occasion de belles rencontres...

Belle soirée, riche en échange où la langue n'est pas une barrière.

Le calotropis procera, où pommier de Sodome.

C'est un arbuste commun dans les régions arides. On le trouve particulièrement dans les oueds.

Ses fruits verts sont comparables à des petites pommes ovales (JM et moi disions plutôt des grosses mangues...). Certains disent des testicules de chameaux d'où le nom de roustonnier donné par les légionnaires, ou arbre à couilles.

Pour les Arabes du Maroc, c'est l'arbre de Satan ; pour les Berbères, c'est le tourza.

Si toutes les parties de la plante sont toxiques, certains composants sont même des poisons cardiaques stéroidiens, c'est un arbre qui présente beaucoup d'avantages pour les populations locales.

L'écorce et les rameaux : faire cailler le lait pour le fromage.

Le latex : confectionner des flèches empoisonnées ; soigner les plaies des chameaux ; débarrasser les animaux de leurs tiques ; antivomitif...

Le bois : confection des huttes et des toits ; flotteurs pour la pêche ; combustible pour le séchage du poisson ...

La fibre : cordages, filets de pêche...

Un caliotropis procera.
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Mardi 8 octobre 2019.

Ce matin, nous quittons le camping de Corinne et reprenons la route. Je ne suis pas trop mécontente car j'en avais assez de me faire harceler par Rubio, son chat. Il y avait aussi Isabelle, Kirikou, et deux autres chats, dont une qui attendait des petits, mais avec eux pas de problème... c'est juste Rubio qui m'embêtait et m'empêchait de sortir....

Et les paysages désertiques et montagneux défilent ; les oueds asséchés ; quelques petites palmeraies chétives... Et une belle route qui traverse ces paysages arides...

Au camping de Serdrar.

Nous voilà installés au camping, et là, c'est le moment de le dire, il n'y a pas un chat ! Nous sommes tous seuls, juste un des patrons et quelques ouvriers qui travaillent... je peux enfin vagabonder à ma guise...


Les mausolées ou koubbas.

Les koubbas, ou mausolée, sont les tombes d'un marabout ou d'un personnage honoré .

Elles se repèrent, dans les paysages de pierres, à leur architecture : un cube surmonté d'une coupole enrobée de chaux.

Parfois la koubba est solitaire et il n'y a pas de gardien. Parfois, un petit bâtiment voisin abrite des descendants du saint qui accueille les offrandes des pèlerins. C'est la forme la plus simple d'une zaouia. Les descendant peuvent jouir de la baraka du saint et des biens constitués en sa faveur.

Les pèlerins y viennent en visite pieuse, en ziara. Ils apportent des offrandes ou des sacrifices pour obtenir une faveur.

Les marabouts, ou saints, ou vénérés, ou mourabit (En arabe), ou agourram (En berbère) sont des personnages religieux apparus au sein des tribus au cours du XVème siècle. Chaque village, chaque quartier, chaque corporation de métier avait un saint protecteur.

Pour les amateurs de scrabble, quelques synonymes de koubba qui sont intéressants car il n'y a pas de u après le "q" : koubba, qoba, qouba, qoubba, qobba, qubba.


Koubba à Timiderte.

Après le repas de midi, c'est relax au camping. JM et Sylvie parlent de couscous et de tajine pour ce soir.

Moi, je suis partie à la chasse et j'ai rapporté mon repas : ça change des croquettes !

Pendant que je parcours le camping dans tous les sens, que je fouille chaque recoin, JM et Sylvie vont manger un couscous aux chandelles, au restaurant du camping...

Mercredi 9 octobre 2019.

Ce matin, très tôt, j'ai été réveillée par le chant de centaines d'oiseaux... ça me rend folle de les entendre et de ne pas pouvoir tous les attraper.

Quelques minutes plus tard, c'est le soleil qui se lève sur le camping...

Lever de soleil sur le camping Serdrar.

Jeudi 10 octobre 2019.

Deuxième nuit passée au camping Serdrar.

Ce matin, JM et Sylvie ont prévu d'aller voir des gravures rupestres en 4x4.

Youssef, le frère de Ibrahim, vient nous chercher à 8h50 en emmenant ses deux garçons à l'école. En route, il fait monter cinq autres gamins : on est dix dans le 4x4, dont trois adultes ! Un peu serrés, mais nous voyageons à la mode marocaine.

Pour arriver au site, une fois que l'on a quitté la route, nous prenons une piste de plusieurs kilomètres de long qui passe dans un oued et à côté d'une kasbah en ruines, nous offrant des photos magnifiques.

Pour aller sur le site de gravures rupestres.


Lorsqu'ils arrivent, le gardien nest pas là. Mais, surprise, tout est visible de l'extérieur. Youssef leur explique les principales figures.

Le lieu est un ancien lit de rivière et un lac asséché, gagné par le désert du Sahara.

C'est l'un des gisements les plus importants du Maroc, de plus de 10000 ans. Des centaines de dalles jonchent le sol sur des dizaines d'hectares. Elles ont été réalisées à une période où la Savane recouvrait encore le Sahara par des chasseurs-pasteurs berbères qui la parcouraient alors.

Les gravures rupestres.

En repartant, ils ont vu un troupeau de chèvres, dont certaines mangeaient dans les arbres. Mais ces arbres ne sont pas des arganiers, ici ce sont des acacias...

Chèvres dans les acacias.

Le henné, plante exclusive des oasis du Sud : Er Rachidia, Zagora et Tata.

C'est une plante vivace, qui demande un bon équilibre d'ensoleillement et d'irrigation.

La récolte s'effectue entre mai et novembre, en trois ou quatre coupes par an. Un plan peut vivre une quinzaine d'années.

Les feuilles de henné sont ramassées à la main et séchées à l'ombre pour garder la teinte verte des feuilles.

Puis elles sont broyées au mortier.

La poudre est ensuite mélangée à l'eau.

Les femmes l'utilisent pour le tatouage des mains, lors des festivités du mariage, ou pour le traitement des cheveux.

Il sert également pour la teinte du bois, des tissus et du cuir.

Les graines sont réservées pour les semis.


Le henné.
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Vendredi 11 octobre 2019.

Ce matin, je sens qu'on ne va pas tarder à reprendre la route. Sylvie range l'intérieur du camping-car et JM s'active dehors : les vitres, le plein d'eau, rangement des chaises et de la table... Je monte donc dans le lit pavillon me reposer de ma folle nuit dans les jardins du camping.

Et nous reprenons la route, enfin la piste plutôt pour rejoindre la route.

La piste, en sortant du camping.

Nous voilà revenus sur la route : c'est la nouvelle route qui rejoint Zagora... Très peu utilisée, peu de maisons, peu de vie... Qu'un désert de pierres montagneux, laissant deviner par moment le désert de sable, proche. On traverse une ville, Taghbalt, très animée car il y a le souk aujourd'hui.

Traversée de Taghbalt.

De l'autre côté des montagnes au loin, sur la gauche, qui ferment le paysage, c'est l'Algérie...

Au delà des montagnes, l'Algérie...

Tout seul à flanc de colline, dans une maison troglodyte, un berger.... mais il a un 4x4 !

Et toujours ce désert de cailloux, le reg, pour les amateurs de mots croisés et de scrabble.

Puis nous approchons de Zagora, où nous avons décidé de nous poser pour la nuit.

Traversée de Zagora.

A peine sommes-nous posés au camping, que je pars faire un tour pour repérer les lieux. Mais je reviens bien vite me recoucher dans le camping-car. On verra ce soir pour la visite des lieux...

Y'a quelqu'un qui me cause ?

Pendant ce temps, JM et Sylvie sont allés faire un tour en ville.

Zagora est la dernière ville saharienne sur la route du désert.

C'est de Zagora que partaient les caravanes pour Tombouctou, jusqu'au 20ème siècle.

Zagora est située dans la vallée du Draa, au bord de l'oued Draa, à 700 mètres d'altitude , au pied du djebel Zagora (1030 mètres).

Le djebel Zagora, vu du camping.
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Samedi 12 octobre 2019.

Aujourd'hui, JM et Sylvie ont décidé de me laisser au camping, dans le camping-car et d'aller en 4x4 bivouaquer dans le désert de Chegaga, à M'Hamid.

Passage obligé par "l'agence" (En fait une boutique de troc berbère) où ils sont un peu tombés dans le panneau : on leur force la main (à la limite du harcèlement ) pour acheter des bijoux berbères, certes très jolis, et des gandouras... Après des discussions serrées, ils se mettent d'accord et repartent avec une gandoura pour JM et un ensemble haut et pantalon pour Sylvie.

Le chauffeur les attend ensuite à la porte du magasin, et les voilà partis, comme des fusées, si, si, les 4x4 fusées, ça existe !

Ils roulent pendant une centaine de kilomètres sur une route toute neuve et prennent de magnifiques photos.

En route pour le désert....

Après être rentrés dans le désert par une piste, ils s'arrêtent à un campement pour manger des brochettes.

Puis ils reprennent la piste et roulent dans un désert de cailloux.

Petite pause au puits où s'abreuvent les dromadaires.

Après n'avoir croisé que des troupeaux de dromadaires isolés, ils arrivent au bivouac de la nuit. Ils sont seuls et devant un thé, servi avec dextérité par JM, et ils attendent le coucher du soleil.

En attendant le coucher de soleil sur les dunes...

Lorsqu'ils redescendent au bivouac, un dromadaire s'est échappé de son troupeau et est venu les rejoindre.

L'échappée belle....

"Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n'est pas là, et le soleil l'attend ". Et bien, non, le soleil ne l'attend pas... Il a disparu derrière les dunes de sable... Alors la lune apparaît à son tour derrière une autre dune. Ils ont pu la saisir, furtivement, au creux de la main pour éclairer leur nuit. Jeu de cache-cache entre le astres.

Au clair de la lune....

La nuit tombe vite. Le repas est servi dehors : un tajine aux chandelles...

Tajine aux chandelles sous le ciel étoilé.

Comme ils sont tous seuls ce soir face à l'immensité du ciel et du désert, ils montent sur les dunes, s'allongent sur le sable et, entre deux étoiles filantes et deux satellites, ils écoutent le silence. Pas un bruit, pas un aboiement, pas une voix... Ils écoutent ce bruit terrible et inconnu qu'est le silence ! Ce silence qu'on ne peut entendre qu'au milieu du désert....

Et pendant qu'ils sont là-haut, ils pensent à moi et se disent que je serais bien, là, couchée à côté d'eux, dans le sable... Mais pour cela , il aurait fallu que j'affronte la chaleur et les secousses de la voiture... Je n'aurais pas aimé ! Il y aura d'autres moments pour nous rattraper tous les trois...Je suis mieux à veiller au camping-car !

Dimanche 13 octobre 2019.

Après une nuit on ne peut plus calme, ils ont pris le petit-déjeuner dehors.



Petit-déjeuner dehors.

Et ils reprennent la piste, puis la route. Ils traversent M'Hamid et arrivent à Tamegroute.

Un guide , qui parle bien français celui-là, leur explique l'origine de la bibliothèque coranique, les emmène dans la casbah souterraine et l'atelier de poterie. Une merveille !

Visite deTamegrout.

Ils sont maintenant rentrés au camping. Leurs voisins, Françoise et Daniel, des Français des Landes, les ont invités à manger une omelette aux morilles de Marrakech. Ce soir, c'est eux qui viennent boire l'apéro au camping-car. Moi, je dors tranquille ; j'ai retrouvé mes maîtres.

La vie reprend son cours...

Les poteries de Tamegroute.

La fabrication des fameuses poteries vertes reste inchangée depuis 500 ans. 17 familles perpétuent ce métier aujourdhui.

La roche (argile) est extraite dans un oued, pas très loin de Tamegroute, et amenée à dos d'âne jusqu'au village.

Chaque famille dispose de son atelier de façonnage des objets, où la pâte d'argile est stockée à l'abri du soleil. Ils actionnent le tour avec leurs pieds.

Le séchage, avant la cuisson, se fait à même le sol.

La cuisson se fait dans quatre fours en terre, chauffés avec des roseaux séchés que les femmes et les enfants sont allés chercher dans la palmeraie.

Un four peut contenir jusqu'à 800 pièces.

Les dessins faits sur les pièces sont des symboles variant selon l'histoire de la femme, de sa famille, sa tribu d'origine...

La coloration verte se fait avec un alliage de manganèse, d'oxyde de cuivre et farine d'orge.

Si on enlève l'oxyde de cuivre, on obtient une couleur ocre.

Le henné va donner une couleur de marron à rose foncé.

Il y a cinq ans, les familles se sont rassemblées en une coopérative de potiers.

Les familles qui travaillent la poterie habitent dans la kasbah souterraine de la ville.


Les poteries de Tamegroute.
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Lundi 14 octobre 2019.

Petite nuit tranquille et réveil en douceur. J'ai compris : pour ne pas être embêtée par les autres chats, je reste dans le camping-car avec Sylvie, pendant qu'elle le prépare pour repartir. JM s'affaire dehors... ça sent le départ tous ces préparatifs...


Départ de Zagora.

Aujourd'hui, JM et Sylvie ont décidé de faire la vallée du Draa.

Le Draa, long de 1100 km, s'écoule de Agdz à M'Hamid, là où ils ont bivouaqué avant hier. Mais aujourd'hui, ils vont remonter la vallée en partant de Zagora jusqu'à Agdz.

La vallée du Draa, c'est d'abord de somptueuses kasbahs et des ksour en terre (le pisé) qui dominent le paysage. Les villageois se regroupaient dans les ksour, villages fortifiés, bâtis à l'origine pour se protéger des nomades du désert.

La vallée des ksour.

Mais la vallée du Draa, c'est aussi le véritable royaume des palmiers, des dattiers et des champs de henné. On y trouve aussi des arbres fruitiers et des oliviers.

Une immense palmeraie longe le Draa.

Hier, il y a eu un gros orage sur route la région et le Draa, qui a débordé à plusieurs endroits, a encore de l'eau...

De l'eau dans l'oued !

En arrivant à Agdz, on passe devant chez Corinne, le camping où on a dormi il y a une semaine.

Sur Facebook, JM a vu qu'elle avait été inondée et ils décident d'aller lui rendre visite.

Il y a eu des dégâts, mais elle garde le moral. On reprend donc la route après manger...

Là, c'est une autre histoire : la route est coupée à plusieurs endroits par des oueds. Et si l'eau est partie, il reste encore la boue...

L'eau est passée par dessus la route.

Mais ensuite, de Agdz à Foum-Zguid, les paysages, très minéraux, sont magnifiques...

On s'en met plein les yeux !

Après les oueds en crue et les coulées de boue, c'est une tempête de sable qui arrivent sur nous. Pas forte heureusement, mais impressionnante car ça fait énormément de bruit...

Tempête de sable...

Nous avons beaucoup roulé aujourd'hui et je suis je contente de pouvoir aller me dégourdir les pattes en arrivant au camping...

Camping Khaima à Foum à Foum-Zguid.

Forum Zguid. Mardi 15 octobre 2019.

La ville est dominée par le Jbel Bani. Le centre ville est animé. De nombreux petits commerces et cafés côtoient les ateliers de toutes sortes : couturière, ferronnier, réparateur de vélos...

Quelques enseignes assez insolites...

Quelques bijoux et cheche pour les touristes qui traversent la ville pour aller dans le désert, ou qui en reviennent. Mais les vendeurs ne sont pas trop insistants. Tout respire la tranquillité.

Il y a une caserne dans les environs car on voit passer quelques militaires. L'épicier leur montre une petite carte avec beaucoup de fierté : il est pensionné des forces auxiliaires.

Foum Zguid est réputée pour son immense oasis et son ancienne kasbah. JM et Sylvie ne pouvaient pas ne pas y aller traîner leurs guêtres....

Balade dans l'ancienne kasbah.

Retour au camping.

L'alphabet amazigh.

Savez-vous ce que signifie ce mot en berbère ? FOUM-ZGUID, c'est le nom de la ville.

L'alphabet amazigh : aujourd'hui, le tifinagh est l'écriture utilisée par les Berbères en Afrique du Nord pour écrire leur langue, le tamazight.

Tombée en désuétude depuis l'Antiquité, elle fut conservée par les Touaregs, avant d'être réintroduite par les militants berbéristes.

Depuis 2011, le tifinagh a été adopté par le Maroc comme alphabet de l'amazigh, langue officielle du pays, et apparaît partout : fronton des institutions, rues, entreprises, télévision, produits de consommation courante, médicaments...

L'alphabet amazigh.

Ce soir, il fait une douceur exquise. JM propose à Sylvie d'aller manger des brochettes en ville. Moi, je me balade dans le camping à la recherche de la fraîcheur.

Et les voilà partis...

Brochettes en ville.

Ils avaient repéré un petit restaurant ce matin, mais en y arrivant, celui-ci n'avait pas encore allumé son barbecue. Ils ont donc opté pour une petite épicerie restaurant : trois brochettes chacun, une coupelle de frites faites avec les pommes de terre achetées chez le commerçant d'à côté, et une bouteille d'eau. Montant de l'addition : 77 dirhams, soit 7, 70 euros... en terrasse, au bord de l'avenue... que demander de mieux ? JM est ravi. Ça lui rappelle tout un tas de souvenirs de son enfance...

Ils rentrent tranquillement au camping. Les hommes regardent un match de foot à la télé et les femmes se regroupent sur le trottoir ou dans les boutiques pour discuter. Les enfants jouent dans la rue... Tout le monde nous dit bonsoir, mais personne ne se montre insistant. C'est vraiment une chouette ville !

Mercredi 16 octobre 2019.

Hier, JM a pris contact avec l'oncle du gérant du camping qui a, dans le village voisin, un atelier de réparations en tous genres.

Ce matin nous y allons en camping-car. Moi, ils m'ont attachée car nous sommes posés devant l'atelier, en bord de route .


Dernières discussions avant travaux.

Ils ont topé. Ils sont d'accord. JM fait faire un compartiment en aluminium pour bloquer la bouteille de gaz.

Une tournée de café français pour se mettre le coeur à l'ouvrage. Il est tellement bon mon café que le patron fait venir les voisins !

Il est trop bon mon café !

Au bout d'une heure environ, une voiture de la Gendarmerie Royale s'arrête et nous demande s'il y a un problème.

Merci beaucoup. Tout va très bien !

3h30 de travail (bien fait !) Pour 80 euros...

Jeudi 17 octobre 2019.

Nous sommes toujours installés au petit camping de Foum Zguid et ça me convient bien car à part un chat, assez peureux, je suis toute seule et je peux sortir quand j'en ai envie. Enfin, surtout la nuit, car la journée, il fait trop chaud !

Ce matin, JM et Sylvie sont partis à pied en ville car il y a le grand souk hebdomadaire.

Mais avant, il faut que je vous raconte l'anecdote qui leur est arrivée.

Abdul, le gérant du camping, leur avait expliqué où se situait la Poste, car Sylvie avait besoin de changer des euros. Mauvaise interprétation de l'explication : ils empruntent la mauvaise rue, mais ils voient un drapeau de l'état sur une maison. Mais ce n'est pas là. Ils demandent à des passants, mais aucun ne comprend le français ! Ceux-ci leur montre une direction avec la main : JM comprend que c'est un portail fermé. D'ailleurs, il est écrit Poste sur le fronton. Il se dirige vers le portail. Une femme lui fait de grands signes avec la main. JM comprend qu'il faut taper. Ce qu'il fait et il entre. Et là, il se trouve face à face avec un militaire, le téléphone à la main, tout aussi surpris que lui de cette effraction. Grand éclat de rire général dans la rue et un homme les emmène à LA Poste. C'est plus pratique pour changer des euros en dhirams qu'un poste de police). Mais pour cela, faudrait-il encore qu'il y ait de la connexion car il y a déjà beaucoup de monde qui attend et rien ne se passe. Ils décident donc d'y repasser plus tard...

La Poste de Foum Zguid.

Ils ont tout de même acheté quelques olives (7 dh les 200 grammes), des légumes (1 oignon, 1 ail, 1 échalote, une dizaine de pommes de terre, 4 bananes = environ 1 kilo le tout = 17 dh)... 10 dh = 1 euro.

Puis ils se sont assis à la terrasse de leur petit bar épicier et ont bu un thé et un coca en regardant vivre un petit village marocain, un jour de souk...

L'après-midi a passé, tranquille... Puis la soirée. Je suis installée sur une chaise près de JM et Sylvie. Ils regardent le ciel étoilé et comptent les étoiles filantes et les satellites. La voie lâchée est superbe...

La parution que JM a mis sur Facebook.
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Vendredi 18 octobre 2019.

Ce matin, je sentais bien qu'on allait partir. Alors, je me suis faite un petit peu attendre... Je suis bien dans ce camping !

Allez, c'est reparti !

Dès la sortie de Foum Zguid, on entre dans le désert.


Après la ville, le désert !

On pourrait dire qu'il n'y a pas un chat sur la route ? Vrai ! Mais il y a au moins un dromadaire, deux ânes et des chèvres !

Des dromadaires, des chèvres et des ânes...

L'oued Zguid est sorti de son lit il y a quelques mois et a emporté la route. Un passage a gué à été construit.

L'oued Zguid.

La route est très belle mais nous avons l'impression d'être un peu seuls. Nous avons vu trois voitures sur les 40 premiers kilomètres, dont une qui nous a doublés.

Mais les paysages sont magnifiques, presque irréels.

Des dunes de sable...

On traverse le village de Mrimima, caché dans une oasis.


La mosquée de Mrimima.

L'oued En Maleh à encore de l'eau. Il est sorti de son lit, il y a peu de temps, car la route, qui a été nettoyée, à encore des traces de boue. On y a vu un héron censuré et deux aigrettes.


L'oued El Maleh.

Une petite tour de guet au sommet de la montagnette.

Soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?

Un troupeau de dromadaires dans la montagne. Le berger, un jeune touareg, n'est pas loin. Il a faim ; on lui donne notre pain, deux bananes et du raisin. Il est content et nous demande un stylo. Cadeau ! Il est ravi...

Troupeau de dromadaires.

On arrive à Tissint. C'est dans ce village qu'a vécu le géographe ermite, Charles de Foucault, au XIXème siècle. Mais on n'a rien trouvé le concernant... En passant devant la Poste, on s'arrête et Sylvie va changer ses euros...



Tissint.

A la sortie de la ville, un paysage exceptionnel s'offre à nous.

L'oued El Maleh coule tranquillement dans son lit...

Puis, jusqu'à Tata, c'est toute une mosaïque de paysages qui s'offre à nous...

Mosaique de paysages...

Nous arrivons enfin à Tata.

Le camping se situe au-dessus de l'oued, dans un cadre magnifique.

Découverte des alentours du camping.

Après avoir fait une lessive, ils partent en ville faire quelques courses. Ils me laissent au camping où je continue ma découverte des lieux.

Tiens , un bassin !

En faisant leurs petites courses, il leur arrive une anecdote. A la pâtisserie, où ils ont acheté quelques petits gâteaux, le commerçant leur dit "17 dirhams ". Sylvie paie avec un billet de 20 dh, que voici...

Vous ne remarquez rien ?

Le commerçant lui rend le billet, avec un sourire, un peu désolé. JM et Sylvie ne comprennent pas la raison de ce geste... En fait, il n'y avait qu'une moitié de billet.

L'affaire a été vite réglée. Ça a fait rire tout le monde, sauf un monsieur qui était outré qu'on nous ait refourgué une moitié de billet, mais ce n'était pas à Tata... J'en suis sûre !

Avant de rentrer au camping, ils s'asseoient à la terrasse d'un café pour boire un coca (dans un petit verre et pas très frais, mais bon...).

En sirotant un coca...

Samedi 19 octobre 2019.

Ce matin, au lever, JM a aperçu un petit rat à côté du camping-car. Moi aussi, je l'ai vu farfouiller dans les racines des palmiers.

Je me poste donc près du palmier, et j'attends...

Chut ! Je suis en chasse !

Journée tranquille au camping Hayet , à Tata.

Journée tranquille au camping...
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Dimanche 20 octobre 2019.

Ce matin, j'ai bien compris qu'on allait partir, et moi, je n'étais pas décidée. Je me suis donc cachée dans les palmiers. Mais JM est venu me chercher. Il m'a brossée car j'étais un peu poussiéreuse. Et on a pris la route.

J'étais bien là, dans ce camping... pourquoi on s'en va ?

Le premier arrêt à été immédiat : dès qu'on a traversé le gué de la rivière, JM à fait faire le plein d'essence. Puis, ils ont fait laver le camping-car. Ça, je m'en suis aperçu quand j'ai entendu un bruit énorme sur la carrosserie : pour 40 dirhams, lavage et rinçage à la main !

Nettoyage de Gros Pépère.

Nous reprenons enfin la route : grand souk à Tata, un peu d'animation dans la ville. Puis tout de suite après les belles maisons, la palmeraie, qui fait vivre toute une population : dattes, feuilles séchées...

Sans le savoir, nous passons le village d'Agadir Lehne où nous voulions voir l'horloge à eau.

On ne s'est pas arrêté parce qu'il n'y avait rien d'indiqué, mais voilà comment fonctionne une horloge à eau.

Ce n'est pas une horloge telle qu'on les connaît habituellement. Il s'agit d un rituel ancestral qui vise à déterminer le temps pendant lequel les différentes parties de l'oasis seront irriguées.

Chaque famille possédant une parcelle cultivée bénéficie de ce droit.

L'horloge à eau.

L'horloge est donc un récipient, bien gardé, comme un petit chaudron, recouvert d'un couvercle muni d'un anneau auquel est attaché une corde.

A l'intérieur du chaudron, un petit bol métallique très léger, trouvé en son fond, qui flotte ainsi à la surface de l'eau.

Lorsque le bol coule, une unité de temps s'est écoulée et l'un des sept gardiens fait un noeud à la cordelette et modifie l'irrigation dans la palmeraie.


Les gardiens, à tour de rôle,distribué l'irrigation des canaux.

Bon, on ne s'est pas arrêté parce qu'on ne l'a pas vue... Tant pis ! Sylvie est allée chercher son fonctionnement et quelques photos sur internet : merci Google !

Plus de palmiers. L'oued, en amont, est à sec.

L'oued est à sec...

Chaque tour de roue dévoile à leurs yeux un paysage différent.

Une variété de paysages à couper le souffle.

Notre mémoire peut-elle garder tout cela et nous le restituer plus tard ? Les photos, c'est bien mais le rendu est loin de la réalité.

La route traverse l'oued qui a encore un peu d'eau. Un aqueduc a été construit pour apporter l'eau dans la plaine désertique.

Un aqueduc dans l'oued.

La route traverse l'oued qui a encore un peu d'eau. Puis, on attaque la montagne.

A plusieurs reprises, sur le bas côté de la route, sur les rochers, JM et Sylvie ont vu des petits écureuils du désert. Mais ils sont si furtifs (Les écureuils !) que Syl vie n'a pas eu le temps de les photographier. Alors, une fois de plus : merci Google pour ces photos d'écureuils .

Écureuils du désert.

Non seulement il y a de beaux paysages, mais JM peut s'arrêter n'importe où pour prendre des photos car il n'y a personne sur la route !

N'est-ce pas une belle route ?

Un peu plus loin, en plein désert, une tente de berger nomade. Les moutons sont sur la montagne. Mais qu'ont-ils à manger ? Pas un arbre ! Juste quelques brins d'herbe !

Tente de berger nomade.

Une petite montée, un virage, et hop ! On arrive en haut d'une montagnette, et, miracle ! Une vue extraordinaire sur un plateau désertique.

Plateau désertique.

Depuis le début de notre séjour au Maroc, j'entends JM et Sylvie s'extasier sur la beauté des paysages et de la route. Chaque jour, ils se disent que c'est la plus belle route. Mais d'habitude, ils voient tous ces mouvements de terrains et ces couleurs, alors que là, ils sont en plein milieu.

Ça ne vaut pas la photo ?

On traverse à nouveau le lit d'un oued asséché où deux tentes de nomades sont plantées au milieu de cette immensité... Puis, au détour de la route, une clôture, un forage et des panneaux solaires pour alimenter en eau des cultures maraîchères, dans une grande plaine aride, qui font vivre 4 ou 5 personnes.

Des cultures maraîchères dans le désert !

Puis soudain, en haut d'une petite montagne, un vieux fort nous annonce la proximité d'un village : Tigrar.

Village de Tigrar.

Après le village, nous traversons la palmeraie de Aziz.

Puis nous arrivons immédiatement dans le village de Tleta Tagmoute où il y a une ancienne citadelle qui sert de greniers collectifs. Mais une fois de plus, rien n'est indiqué et il est difficile de se repérer. Et comme dit JM : "Avec Gros Pépère, je ne prends pas de risques . " Alors, une fois de plus, merci Google pour ces photos des greniers collectifs de l'Agadir n'Aït Kin.

Greniers collectifs de l'Agadir N'Aït Nin.

Les petits villages se succèdent dans l'oasis.


La vie dans l'oasis.

On suit la palmeraie sur quelques kilomètres.

Une petite grimpette et c'est à nouveau le désert. Au sommet, une famille de bergers qui se reposent de la montée. Pas une habitation, pas un arbre... mais un relais téléphone !

La vue d'en haut est magnifique !

Ils ne croisent aucune voiture, aucun camion, aucun camping-car sur cette route.

La nature est le meilleur sculpteur.

Deux femmes se reposent près de leurs ânes : nous approchons du village d'Anamer.

Village de Anamer.

Bon, ils sont bien gentils, JM et Sylvie, avec leurs photos, mais moi je commence à trouver le temps long ! Allez, je passe devant chercher quelques caresses...

Non, non, pas de photo tant que je n'ai pas eu mes caresses !

JM : "On arrive sur Mars !"

Paysages lunaires ou martiens ?

Non, JM, on arrive à Ingherm , petite bourgade traversée dans toute sa longueur par la route. JM s'arrête devant un petit café restaurant , à l'entrée du village. Moi, je reste dans le camping-car : je monte la garde !

Ils mangent un tajine, puis vont se balader dans le village. Ils achetent les babouches pour Jean-Michel et des savattes pour Sylvie à un cordonnier qui les fabrique lui-même dans sa petite échoppe.

Pause de midi à Igherm.

On reprend la route et on traverse quelques petits villages qui dépendent administrativement de Igherm.

Puis, à nouveau le désert, sur une route toute neuve. Le village de Taghjijt est réputé pour ses dattes et est, depuis toujours, à la croisée des chemins.

Ce fut une ville très prospère, comme en témoignent les ruines de l'ancien palais qui dominent la palmeraie. Les fortins constituaient non seulement un excellent système défensif mais également un poste de surveillance idéal pour épier les allées et venues des populations et des caravanes.

Quelques villages avant de repasser dans le désert.

"Aujourd'hui, on n'a pas roulé pour se rendre d'un point À à un point B, mais pour le plaisir des yeux !", dit JM. Et c'est vrai !

Ça ressemble à un jardin japonais géant.

On traverse et on suit l'oued Ansfat su plusieurs kilomètres.

En suivant l'oued Ansfat.

Aujourd'hui, JM et Sylvie ont fait beaucoup de kilomètres : 280 kilomètres en 6 heures, sur une belle route, toute neuve, sans voitures, camions ou camping-car. Pour eux tous seuls ! Ils ont pris plus de 500 photos et films, tant les paysages étaient magnifiques !

Une petite tempête de sable pour finir la journée ?


La journée se termine. Le camping projeté à Akka ne leur convient pas : il faut traverser l'oued et Gros Pépère risque de ne pas aimer.

Alors, on passe jusqu'à Icht. Mais auparavant, on traverse le village de Aït Ouabelli où il semblerait que toutes les femmes aient revêtu leur plus belles tenues et soient sorties Pour quelles raisons : un mariage ? Un décès ?


Arrivée au camping de Icht.

J'ai dormi sagement toute la journée, on pourrait croire que j'ai besoin de me dégourdir les pattes ? Et bien, non ! Après mon petit tour de repérage, je rentre... et je dors. Bonne nuit tout le monde.

Chut ! Je dors...
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Mardi 22 octobre 2019.

La nuit à été calme mais très ventée, et moi, je n'aime pas le vent. Aussi, je ne suis pas beaucoup sortie.

Ce matin, ça sent le départ. JM va payer le camping, et, en route !





A peine sortis du camping, le désert !

Des kilomètres et des kilomètres de désert, une tente de nomades par ci, par là, un berger sur son âne...

La route est en très mauvais état : quand on croise une voiture, il faut emprunter le bas côté...

Très mauvaise route : ça secoue !

Il y a beaucoup de vent depuis hier et la température à baissé d'au moins 15 degrés.

Tempête de sable.

On arrive à Amtoudi dans la matinée. Première vue : un village perché. Non, pas un village, un agadir, c'est-à-dire un grenier collectif, celui d'Id Aïssa. JM et Sylvie décident d'aller se balader à pied dans ce beau village...

Pour cela, ils traversent le village moderne qui est en plein travaux. Toute la rue principale est défoncée par une tranchée qui va recevoir les tuyaux pour l'eau. Tout est fermé à cause du bruit et de la poussière. En plus, c'est un jour avec du vent ! Sylvie en perd sa casquette... dans une tranchée ! JM, très élégamment va lui récupérer... Qu'ils sont mignons tous les deux !


L'Agadir Id Aïssa et l'oued Boulgour.

Le lit de l'oued est sculpté dans le sable et la roche. Bien sûr, il est à sec et emprunté par quelques autochtones qui vont travailler dans la palmeraie.

L'Agadir Id Aïssa.

Les agadirs.

La fonction d'un agadir consistait à stocker et protéger les récoltes du village et également les richesses.

Il n'appartenait à personne en particulier, mais la décision de sa construction était décidée par une assemblée de représentants de la tribu, d un clan ou d'un groupe de familles.

Afin d'avoir le droit de stocker ses biens, chaque famille participait à la construction du grenier collectif.

Les habitants pouvaient aussi s'y mettre à labri et se défendre en cas d'attaque.

Contrairement aux ksour édifiés en terre et en pisé, l'agadir est construit avec des pierres, des tuiles et de la terre.

L'Agadir d'Aït Aïssa est composé de 73 celĺules. Chaque cellule à été attribuée définitivement à une famille qui se la transmet de génération en génération.

Ils passent sous un second agadir, celui d'Aït Aguelouy, aussi ancien que le premier, mais moins connu car il ne se visite pas. Celui-ci servait encore de refuge dans les années 1950.

L'Agadir Aït Aguelouy.

En amont de l'oued, ils devinent des gorges profondes, mais plusieurs chemins caillouteux et difficiles semblent y mener. Aucune indication, aucun indice. La poussière, le vent ralentissent leur marche. Ils n'osent pas s'y aventurer. Ils se dirigent plutôt dans la palmeraie où l'oued a été canalisé.

Irrigation de la palmeraie.

JM et Sylvie ne savent pas encore, que s'ils avaient continué leur marche dans l'oued encore un petit kilomètre, ils auraient pu découvrir ce site magnifique dont tous leurs amis leur vante la beauté : les cascades et les ghettas (marmites géantes ) remplies d'eau...

Les ghettos d'Amtoudi.

Ils reviennent au camping-car. Ils est 13h30 et ils ont faim. Ils mangent avant de reprendre la route.


Du désert, du désert, toujours du désert....

Ils se dirigent vers Guelmim pour faire le plein de carburant et le ravitaillement au Marjane, mais, bien que ce soit une ville de garnison importante, il n'y a pas de stations-service.

Entrée de la ville de Guelmim.

Il leur faut aller 10 km plus loin, à Tagante pour le gasoil.

Ils s'installent au camping de la vallée, à Abeino, chez Paul, dont tout le monde leur vante le bon accueil chez ce corse. Oui, quand il est là, sûrement, mais en ce moment il est en vacances en France. Et rien d'attirant dans ce camping, envahi par une meute de chiens à moitié sauvages, qui l'empêchent de sortir du camping-car en faisant le siège du véhicule ! Ils s'en sont même pris aux chaussures de JM.


C'est quoi, ces chiens, non, mais, allô, quoi ....
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Mercredi 23 octobre 2019.

La nuit a été bruyante avec les aboiements de chien. De plus, le vent d'hier s'est refroidi. La température a baissé de 15 degrés !

JM et Sylvie décident de se rapprocher de la mer ; le désert, la poussière, c'est bon ! Et puis, depuis plus d'un mois qu'on est au Maroc, je suis d'accord avec eux : on a pas croisé beaucoup de monde !

Pour sortir du désert, il faut emprunter une route en travaux sur plusieurs kilomètres.

JM se concentre sur la route... euh, sur la piste !

Les montagnes apparaissent plus vertes, moins minérales.

On traverse quelques villages.

C'est encore loin la mer ?

Ah, il ne fallait pas rater ce panneau ! Risque d'avalanche !

Hors piste interdit !

Et là, au loin, la mer !

La mer, qu'on voit danser, le long des golfes clairs...

Et sur les montagnes, les collines, des plantations de figues de Barbarie.

Les figues de Barbarie du Sud-ouest marocain.

Les figues de Barbarie sont l'or vert de Sidi Ifni, et deux autres villages de la province, Sbouya et Mesti.

Il est impossible de ne pas remarquer toutes ces plantations de cactus.

Cette culture locale assure 60% de la récolte nationale.

45000 hectares de plantations font vivre 13500 personnes : culture, cueillette, transports, conditionnement, transformation...

Mais c'est une culture fragile : 60% de la récolte pourrit à cause de l'impact de la raquette lors de la cueillette. Actuellement, des ciseaux et une machine à cueillette viennent d'être inventés et attendent le brevet.

De plus, c'est un fruit très dépendant des aléas climatiques, surtout la sécheresse.

La cochenille est un parasite très surveillé car il se propage avec les camions. Aussi faut-il nettoyer ceux-ci après chaque livraison. Ce qui demande beaucoup de temps et de soins.

Ce que l'on fait avec les figues de Barbarie : des jus de fruits frais, très rafraîchissants parait-il... puis, des clôtures (impénétrables ) et de l'alimentation animale. Mais c'est surtout l'huile de pépins de figues qui est utilisée dans les produits de santé, les cosmétiques, les shampooings, le savon artisanal, les crèmes pour le visage, l'huile essentielle...

La culture des figues de Barbarie.

Puis, on arrive à Sidi Ifni : on se pose dans un camping en bord de mer.

Petite balade pour repérer les lieux. Je pense qu'on va rester ici quelques jours...

Sidi Ifni, très jolie ville...

Un petit thé à la menthe préparé par Sylvie...

Un thé à la menthe pour tous ?

Installation au camping...

Installation au camping.

Jeudi 24 octobre 2019.

Aujourd'hui, c'est journée relâche pour tout le monde.

A midi, JM et Sylvie partent manger du poisson dans un restaurant, au bord de la mer.

Repas de poissons au restaurant.

Après le repas, ils viennent me rejoindre au camping-car pour un petit moment de détente.

Puis ils repartent se promener sur la plage. L'occasion encore de faire de belles photos.

Balade sur la plage, côté falaises.

Dimanche 27 octobre 2019.

Nous sommes toujours à Sidi Ifni. Le camping est propre, au bord de la mer et en ville.

Il n'en faut pas plus à JM et Sylvie pour qu'ils aient envie de s'y poser quelques jours.

Moi, ça me convient aussi car je n'ai qu'un petit muret à franchir pour être dans le sable.

Hier midi, ils sont allés manger au restaurant proche du camping avec leurs voisins, des Français également : des calamars grillés à la plancha !

Puis, ils sont allés se promener sur la plage, du côté du port.

La plage, côté port.

Puis JM est allé ramasser des moules dans les rochers qu'ils ont mangées le soir, cuisinées à la marinière... Ils en ont offert un bol à un jeune marocain (plus sûrement un migrant) qui vient dormir au camping le soir.


Ce matin, ils sont allés au souk de Sidi Ifni et ont rapporté de quoi faire un aïoli : chou fleur, carottes, pommes de terre, oeufs... et comme ici il n'y a pas de morue, ils ont acheté un bar... Puis des olives et des cacahuètes grillées pour l'apéro , et des dattes et des clémentines pour le dessert... Le tout arrosé d'un petit vin blanc de Laudun... Hum, un régal ! Ils ont fait goûter ce plat à Nabil, un jeune marocain qui travaille au camping (à temps perdu, car le reste du temps il fait le beau sur la plage)...

Moules hier soir, aïoli à midi.

Puis JM est allé marcher sur la plage, pendant que je me repose avec Sylvie au camping-car.

Les journées sont épuisantes avec les retraites !

Lundi 28 octobre 2019.

Le téléphérique de Sidi Ifni.

Sous le protectorat espagnol, dans les années 1960, la ville était dotée d'un "port aérien " qui était équipé d'un téléphérique devenu monument historique.

Ce système innovant a été créé pour transporter les passagers et les marchandises entre la terre ferme et les navires accostés au bout du quai-îlot.

Quand Sidi Ifni était sous protectorat espagnol.

Ce téléphérique était puissant : ses wagonnets étaient autotractés avec une puissance de 260 chevaux. Ils renfermaient le poste de pilotage du conducteur.

Une plate-forme accrochée en-dessous servait au transport des marchandises et des passagers.

Système portuaire unique au monde, dans les années 1960.

Aujourd'hui, il ne reste qu' une immense structure en béton, un peu en retrait du rivage. Ce sont les vestiges du quai où les navires chargeaient et déchargeaient leurs cargaisons.

Les vestiges du téléphérique.

Un peu de réflexion mérite bien une petite sieste !

Excusez-moi, je me repose !

Cet après midi, JM et Sylvie avaient envie de churros. Ils ont donc fait appeler Hussein, le chauffeur du petit taxi, pour qu'il les emmène en ville, car la ville est tout en haut !

Ils se sont achetés des churros et les ont mangés tout en se promenant le long des rues.

En passant, un petit clin d'oeil à Paqui, le cousin de JM, dont le grand-père avait un café à Ifni.


Dans les rues de Ifni.

Lorsqu'ils sont redescendus au camping-car, j'étais toujours sur mon fauteuil....

Et je les ai attendus quand ils sont allés boire l'apéro avec les voisins et ne sont rentrés qu'à la nuit.

La plage de Lagzira.

Mardi 29 octobre 2019.

Ce matin, JM et Sylvie avaient pris rendez vous à 10 heures, avec Hussein, le chauffeur de taxi, pour qu'il les emmène à la Plage de Lagzira, à 10 km d'ici.

Cette plage est classée parmi les 40 plus belles plages au monde et parmi les 12 plus photogénique du Maroc.

Plage de Lagzira.

Cette plage est réputée pour ses falaises vertigineuses, à la couleur ocre, se jetant dans l'océan. En géologie, c'est ce qu'on appelle "une boutonnière " : dépression creusée par l'érosion qui permet de découvrir des couches géologiques anciennes.

Quand se lève la brume matinale...

La rencontre de l'Anti-Atlas et de l'océan Atlantique concourt à la formation de ces splendides arches creusées dans la roche par les marées .

Une oeuvre d'art de Mère Nature.

Malheureusement, ces arches, faites de sédiments naturellement cimentés par des argiles faibles en calcaire, sont fragiles.

Le 23 septembre 2016, une des plus belles arches, la plus emblématique, c'est effondrée, faisant la une des journaux internationaux et la tristesse des Marocains.

Effondrement de l'arche.

Ils ont eu la chance d'arriver tôt le matin, de voir la brume dégager la plage et les falaises.

L'arche, quand la mer monte...

Il y a peu de monde sur la plage : quelques touristes, un pêcheur, une fatma qui ramasse des moules et à qui JM achète un kilo de moules pour ce soir, quelques quads. Et dans le ciel, un parapente...

Peu à peu, les touristes arrivent, la marée remonte et envahit la plage, apportant avec elle un brouillard épais.

Ils s'installent à la terrasse d'un restaurant en bord de plage et mangent du poisson grillé, tout frais pêché...

Salade de poulpes et poisson grillé.

Encore quelques photos pour le plaisir des yeux...

Plein soleil sur les falaises.

Puis avec la marée haute arrive le brouillard...

Le brouillard efface les rochers !
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Mercredi 30 octobre 2019.

Nous avons quitté Sidi Ifni pour Mirleft, mais de grosses difficultés pour accéder au camping le nomade, qu'on nous avait recommandé, nous font changer d'avis.

Piste ou rue de Mirleft ?

JM et Sylvie s'attendaient à trouver un joli petit village authentique au bord de la mer. Au lieu de cela, ils se retrouvent dans une ville moderne, en plein développement et surtout en pleins travaux.

Ça ne leur plaît pas du tout et ils décident de se rendre directement à Tiznit.

Une carrière entre Mirleft et Tiznit.

Le premier abord de la ville leur plaît immédiatement.

Arrivée à Tiznit.

L'installation au camping le Tinbar se fait joyeusement pour nous trois car il y a peu de monde, ça semble très propre, très fonctionnel et surtout il est proche de la médina.

Entrée du camping.

Moi, je suis contente car les chiens doivent être attachés. Il y a des fleurs et des arbres, donc plein de petits oiseaux.... humm. Je m'en lèche les babines à l'avance !

Je me roule dans la terre pour montrer mon contentement.
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Jeudi 31 octobre 2019.

Hier, à peine étions-nous installés hier après-midi, qu'un marocain est passé pour faire confectionner des toiles et protections diverses pour le camping-car. Le prix étant très intéressant, l'affaire s'est conclue... Puis un poissonnier est passé : deux belles soles pour le soir.

Cette nuit, je n'ai fait qu'un bref passage au camping-car. Il y a tant de choses à découvrir dans ce camping !

Ce matin, JM et Sylvie sont allés découvrir la médina. Ils ont été invités par un restaurateur à monter sur sa terrasse pour découvrir la ville. Une merveille !

Vue panoramique sur la palmeraie.

Puis un petit tour jusqu'à la ville nouvelle... Mais ça leur plaît moins, même si JM reconnaît que c'est une jolie ville.

Remparts de la médina.

C'est après midi, pendant que je me repose dans le camping-car, JM et Sylvie se font un thé à la menthe...

Thé à la menthe préparé par Sylvie.

Vendredi 1er novembre 2019.

Nous sommes vraiment bien installés dans ce camping et je peux me balader à ma guise...

Hier, pour Halloween, JM a eu une drôle d'idée : trouver une photo qui me ressemble avec un chapeau.

Il paraît que je fais le buzz.

A midi, JM et Sylvie ont commandé un couscous royal au patron du camping. C'est sa femme qui le prépare. Enfin, un vrai couscous digne de ce nom ! C'est le premier depuis qu'ils sont arrivés au Maroc.

Couscous royal pour midi.

Vous voyez la boule de poils noirs sur le fauteuil ? C'est moi ! Je m'adapte à la vie marocaine ....

Je me repose...

En fin d'après-midi, JM et Sylvie vont voir la Source Bleue de Tiznit.

La Source est au coeur de la médina et au centre de ruelles très passantes où se croisent constamment toutes sortes de véhicules : dokers, mobylettes, vélos, petits taxis, grosses voitures...

On se perd un peu car, comme d'habitude, il n'y a rien d' indiqué.

Pas de bruissement de chute d'eau. Car il y a peu d eau dans le bassin. Nous nous attendions à une source, ou une fontaine... Rien de cela !

Un aménagement moderne, récent (2014) ont fait de cette source un endroit frais, mais sans âme.

Des femmes drapées dans leurs tissus colorés sont assises autour du bassin et discutent calmement. A la terrasse du café "Le coin des Berbères ", quelques jeunes s'interpellent bruyamment. Les taxis klaxonnent...


La Source Bleue de Tiznit.

Son intérêt réside dans la légende qui est à l'origine de son nom.

Il y a fort longtemps, une certaine Lalla Zninia (prostituée dit-on), revenant du Nord, s'installe dans cette zone désertique pour implorer Allah de lui pardonner ses fautes. Il lui aurait alors signifié son pardon en faisant jaillir cette source.

La défunte repose aujourd'hui à l'intérieur de la Grande Mosquée de Tiznit.

Une autre version, moins mythique : alors qu'il n'y avait que désert et solitude, Lalla Zninia vint à passer. Elle a soif car elle marche depuis longtemps. Quand soudain, le lévrier sloughi qui l'accompagne lape un peu d'eau sous la roche. Lalla Zninia découvre ainsi une fente d'eau, la creuse et la transforme en un point d'eau pérenne. L'oasis est né.

La ville se serait construite peu à peu autour de cette source.

La Source, avant le Protectorat.

Pendant le Protectorat, elle a été aménagée d'un escalier pour la rendre plus accessible, et moins dangereuse.

Il faudra attendre 2014 pour quelle trouve son architecture actuelle.

Pendant le Protectorat.

La Source Bleue, aujourd'hui.

La Source Bleue, plutôt verte...

Samedi 2 novembre 2019.

Ce matin, Abdoul est venu nous apporter les protections et le auvent qu'on lui a fait faire. JM et Sylvie sont très satisfaits du travail !

Nappes, auvent et protections de lanterneaux.

Puis Abdelkader est venu peindre le pare-choc qu'avait préparé son apprenti, la veille.

On efface les petites rayures !

Comme dit JM : "Et voilà Gros Pépère refait à neuf !" .Otez-moi d'un doute : ils appellent leur camping-car "Grospépère" parce qu'il est gros et qu'il a dix ans. Comme moi ! Est-ce que moi aussi ils m'appellent Grosse Mémère ? Je ne crois pas car j'entends tours JM m'appeler "sa" fille, et Sylvie dire ma belle"...

Bon, ça ne m'empêche pas de dormir. Je passe du fauteuil à la douche, de la douche au lit pavillon...

Et quand JM et Sylvie partent se promener en ville, voir la Grande Mosquée, ils me trouvent à l'ombre, sous un buisson de fleurs...

Pour arriver à la Grande Mosquée, presque de l'autre côté de la médina, ils longent les remparts, entièrement restaurés il y a peu de temps.

Les remparts de la médina.

Ces remparts en pisé ptrotégeaient la ville et en marquaient les limites. On remarque, régulièrement, des ouvertures sous forme de portes, décorées selon la coutume locale.

Au loin, pointe le minaret de la Grande Mosquée.

En longeant les remparts.

Mais auparavant, ils entrent dans le magnifique jardin de la piscine municipale...

Dans le parc de la piscine municipale.

Ils ressortent du côté de la route d'Agadir et se dirigent vers la Mosquée dont on aperçoit le minaret au bout de l'avenue.

Un monument érigé en quel honneur ?

Et enfin, la Mosquée. Ce n'est pas celle qu'ils cherchaient, mais celle-ci est magnifique !

Mosquée Assouna.

Au pied de la mosquée, un petit bassin avec, oh magie, un jet d'eau !

Entre la mosquée et les remparts.

Ils entrent ensuite dans la médina par la porte principale et se dirigent vers la place El Mechouar. De nombreuses petites échoppes, une foule bigarrée de voiles colorés et de djellabas ; c est le quartier des orfèvres aux boutiques toutes aussi attrayantes les unes que les autres... mais aussi des échoppes de vêtements, de tissus, de babouches, de produits cosmétiques, d'épices....

Le quartier des orfèvres.

Puis ils ressortent de la médina, à la recherche d'un petit supermarché...

Avant de sortir de la médina...

Ils étaient venus voir la Grande Mosquée ; ils ne l'ont pas trouvée mais ils ont découvert une autre facette de la ville de Tiznit qui conforte leur point de vue : c'est vraiment une très belle ville.

Les remparts de la médina, vus de l'extérieur...

Dimanche 3 novembre 2019.

Qu'il est bon de se laisser vivre et ne faire que les gestes indispensables au quotidien : pour Sylvie, un peu de ménage, un peu de rangement... Pour JM, un petit repas tout simple à midi, mais très bon : une omelette au chorizo ! Et moi, je dors, tranquille...

Cet après midi, JM et Sylvie ont voulu aller voir la Grande Mosquée qu'ils ont loupée hier. Après avoir cherché en vain dans les rues, ils arrivent dans un souk, au pied de la mosquée Assouna.

Un marché couvert....

Ils entrent dans la médina, et en arrivant sur la place El Mechouar, ils tombent sur une mosquée, s'aperçoivent qu' ils sont passés devant, hier, sans la remarquer.

La mosquée El Mechouar.

Mais en y regardant de plus près, ils s'aperçoivent que ce n'est pas celle qu'ils cherchent.

Ils traversent la place El Mechouar car le plan leur indique une autre mosquée. Ils suivent des ruelles, regardent les échoppes....

Au hasard des ruelles de la médina.

Et ils arrivent derrière la mosquée proche du camping ! La Grande Mosquée, ça ne sera pas encore pour aujourd'hui ! Vont-ils finir par la trouver ?

Déçus, ils reviennent au camping-car où je les attends tranquillement et ils se préparent un thé à la menthe avec des petits gâteaux achetés lors de leur promenade...

Thé à la menthe pour le goûter !

Demain, ils quittent le camping pour aller sur une aire, toujours à Tiznit, retrouver leurs amis Anne Marie et Pascal, et Marie Christine, qui arrivent de France...

Bonne soirée tout le monde !

Lundi 4 novembre 2019.

Aujourd'hui, on change de camping. On reste à Tiznit mais ils vont rejoindre leurs amis Pascal, Anne Marie et Marie Christine sur l'aire Winco, de l'autre côté de la ville.

Ça me plait moins car il y a leurs chiens, Dora et Baya, et des chats. On s'aime bien avec Baya et Dora, mais... elles n'en restent pas moins des chiens !

Après avoir fait l'apéro des retrouvailles, ils vont tous manger un poulet frites au petit restaurant à côté.

Poulet frites à contre jour...

Comme nous restons à Tiznit pour la semaine, quelques photos de la ville, prises lors des balades...

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Dimanche 10 novembre 2019.

Voilà une semaine qu'ils sont posés sur cette aire de station service en périphérie de Tiznit. Et je dois reconnaître que ce n'est pas génial : poussiéreux, bruyant, pas d'électricité et loin de la ville. Du coup, je me replie dans le camping-car où je me suis trouvé un nouvel endroit pour dormir.


Dans une petite corbeille, au-dessus du lit...

JM et Sylvie ont retrouvé leurs amis et profitent qu'ils sont à Tiznit pour améliorer le look du camping-car : pare-choc, auvent, entourages de roues... Et ils ont dû faire face à un problème plus embêtant : le réfrigérateur ne fait plus de froid... Rachid, le réparateur, est venu plusieurs fois, en vain...

Dépités, JM et Sylvie décident de quitter Tiznit avec Marie Christine et Martine et René, un couple dont ils viennent de faire la connaissance. Ils vont à Aglou pour voir cette station balnéaire et ses célèbres ossements de baleines.

Aglou plage.

Puis ils s'arrêtent devant les fameux ossements de baleines.

Les ossements de baleines.

Après avoir fait une petite balade sur la jetée, ils prennent la route côtière pour aller à Sidi Ifni.

Entre Aglou et Sidi Ifni.

Le 10 novembre est un jour de fête au Maroc.

C'est la commémoration de la naissance du prophète de l'Islam, Mahomet.

Deux jours de congés sont octroyés aux fonctionnaires et le roi Mohamed VI à accordé la grâce à 300 personnes condamnées par différents tribunaux du royaume.

Les hommes ont revêtu leur djellaba et les femmes sont enveloppées de leurs plus beaux voiles. Des drapeaux du Maroc pavoisent sur les avenues et les ronds-points.

En arrivant à Sidi Ifni, ils se dirigent vers le grand souk du dimanche, mais comme c'est férié il y a très peu de commerces

Ils vont manger un tajine de poisson près du marché... aux poissons.

Hum le bon tajine !

Ils s'installent ensuite au camping Sidi Ifni, qu'ils connaissent déjà. Je sors faire un tour pendant qu' ils se reposent. Sylvie va faire un tour sur la plage...

Promenade sur la plage de Sidi Ifni.
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Lundi 11 novembre 2019.

Ce matin, branle-bas de combat au lever car, le frigo ne fonctionnant toujours pas, JM décide de revenir à Tiznit pour voir Rachid, le réparateur. Nous n'avons passé qu'une nuit à Sidi Ifni et refaisons la route d'hier en sens inverse.




Pas vraiment satisfaits de la réparation du frigo, ils attendent maintenant Abdoul qui doit leur rapporter un abattant de wc...

En attendant, balade dans le souk pour faire quelques courses...

Devant chez Rachid et dans un magasin de mécanique.

Puis visite de la fameuse mosquée Al Masjid Alkabir, aussi appelée La Grande Mosquée. Cela faisait un moment qu'ils la cherchaient et ils l'ont enfin trouvée.

La Grande Mosquée de Tiznit.

C'est dans cette mosquée qu'El Hiba, chef de file de la résistance armée contre la puissance coloniale française, s'est autoproclamé sultan en 1912, au point d'être considéré comme un saint homme.

El Hiba.

La particularité de cette mosquée est son minaret qui fut édifié au XIXème siècle, sur les ruines d'une ancienne mosquée. Il est transpercé de perches en bois d'arganier. Deux raisons, une mythique et une un peu plus matérialiste.

Selon la légende, elles servent de reposoir aux âmes des défunts.

La version plus pragmatique est que ces perches facilitent les réparations du minaret...

Vieille carte postale de la Grande Mosquée.

Ils sont un peu déçus car leurs amis , René et Martine, ont pu rentrer à l'intérieur pour prendre des photos, surtout René car Martine a été confinée dans une pièce. Sur la place, un homme à expliqué à JM qu'il pouvait y entrer faire des photos. Mais une fois déchaussé, on l'a pressé de sortir...

Bon, au moins ont-ils vu cette Grande Mosquée qu'ils cherchent depuis deux semaines...

La Grande Mosquée Elkabir.

Après avoir attendu Abdoul, ils reprennent la route en direction de Guelmim.

De Tiznit à Guelmim.

Arrivés à Guelmim, ils posent le camping-car sur le parking du supermarché Marjane car ils ont l'intention d'y passer la nuit.

Le temps de faire quelques courses, de prendre le repas du soir, et les voilà couchés devant la télé.

Moi, je m'infiltre entre eux deux, puis je me couche dans la corbeille au-dessus de leur lit.

Pas très confortable, mais c est moi qui l'ai choisie !
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Mardi 12 novembre 2019.

Ce matin, au réveil, Sylvie a une petite pensée toute tristounette : c est l'anniversaire de sa fille aînée, Stéphanie. 44 ans ! Que le temps passe vite... Elles ne fêteront pas cet anniversaire ensemble, et c'est dommage, mais Sylvie avait prévu le petit cadeau avant le départ.

Puis, JM et Sylvie programment leur journée. Je choisis ce moment-là pour aller me promener. Lorsque je veux rentrer, un chien errant traîne dans les parages et ça me tétanise. JM est obligé de venir me chercher.

Nous quittons le parking du Marjan où nous avons passé la nuit.

Parking du Marjan de Guelmim.

En sortant du parking, Sylvie fait remarquer à JM que le Maroc est en pleine mutation... Derrière les pompes à essence, un vieux chabani sur sa charrette tirée par un âne... un peu plus loin, à la sortie de la ville, un paysan sur sa charrette empruntant une route en travaux...

Un pays en pleine mutation...

La route en travaux, nous allons l'emprunter jusqu'à Tan-tan. Pas sympa pour moi cette route : pas large, des trous, pas de bas-côtés, sur des kilomètres et des kilomètres...


Des kilomètres de route en travaux...

Il paraît que c'est la nouvelle voie rapide ou autoroute qui va relier Marrakech à Laayounne. Il y a déjà 1839 km d'autoroute et 70% de la population est reliée à une autoroute au Maroc.

La brume se lève lentement sur les montagnes, découvrant un paysage désertique.

Soudain, au détour d'une dune de cailloux, un petit village, au milieu de rien. Des gens nous font un signe de la main, en attendant un bus sur le bord de la route.


Quelques kilomètres plus loin, un troupeau de moutons : qu'ont-ils à manger à part des cailloux ? Puis quelques dromadaires, plus loin des ânes...

Moutons, dromadaires et ânes...

On croise un camion au chargement branlant !

Ça penche du côté où ça risque de tomber...

Sur le côté droit de la chaussée, on arrive à un village abandonné : Ras Oumlil. Pour remplacer la station service fermée depuis longtemps, des villageois vendent du gasoil en bidon !

Village de Ras Oumlil.

Les montagnes que l'on voit au loin, sur la gauche, sont le Jbel Taissa. Elles sont la frontière avec l'Algérie et la Mauritanie.

À droite, le désert avec au loin les dunes de la Plage Blanche.

A gauche, la Mauritanie et l'Algérie. A droite, l'océan Atlantique.

En arrivant à Tafnidilt, nous traversons l'oued Draa où paissent des moutons.

L'oued Draa.

Le Draa, long de 1100 km, se forme par la réunion des rivières Dades et Imini, près de Ouarzazate. Nous suivons le Draa depuis Agdz, Zagora, Foum Zguid. Puis il passe sous Icht et Guelmim pour venir se jeter dans l'océan Atlantique, au-dessus de El Ouatia.

Au premier siècle de notre ère, Pline l'Ancien, écrivain romain décédé lors de l'éruption du Vesuve à Pompéi, disait que "Le flumen Darat" était rempli de crocodiles.

Carte géographique du Draa.

Je commence à en avoir assez de rouler, je quitte ma place et viens m'installer sur les genoux de Sylvie.

C'est à ce moment-là que nous arrivons à un rond-point avec deux énormes bêtes dessus.

Arrivée à Tan-Tan.

Sur le premier rond-point de la ville de Tan-tan, deux gigantesques dromadaires blancs accueillent les visiteurs.

Quelques kilomètres avant, le passage de l'oued Draa marquait la fin de l'Anti-Atlas. Ces deux dromadaires symbolisent géographiquement l'arrivée dans le Sahara sud-ouest marocain.

Nous traversons la ville...

Traversée de Tan-Tan.

On sort de la ville. Je suis toujours sur les genoux de Sylvie. Une vingtaine de kilomètres de sable, et nous arrivons à El Ouatia, but de notre voyage pour quelques semaines.

Entre Tan-tan et El Ouatia .

Marie-Christine et Baya nous attendent devant le camping. Le temps que JM et Sylvie s'installent, je pars à la découverte des lieux.

Arrivée au camping des Sables d'or..

Il est temps pour moi de me reposer...

Bonne fin de journée !
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Mercredi 13 novembre 2019.

Ça y est ! JM et Sylvie ont retrouvé leurs amis, Pascal, Anne-Marie et Marie Christine, Joëlle et Jean.

Ils se sont bien installés.


Un petit tour sur la plage...

Pas beaucoup de monde sur cette plage...

Moi aussi je prends mes repères...

Je suis bien sur la polaire de JM !

Jeudi 14 novembre 2019.

Ce matin, JM et Sylvie sont partis sur la plage avec Anne Marie car c'était marée basse.

Anne Marie est partie de son côté ramasser des coquillages. JM du sien pour ramasser des moules et des oursins.

Sylvie a fait quelques photos.


La plage à marée basse.

JM a ramassé quelques moules, des bigorneaux et des oursins, qu'il a préparés pour le repas de midi.

Hum, les bons oursins !

Et moi, pendant ce temps, je suis allée me coucher dans le camping-car de Marie Christine. On y est bien aussi...

Dans le camping-car de Marie.

Mardi 19 novembre 2019.

Depuis deux jours, le temps est maussade et il fait moins chaud.

Ce matin, je me réveille... curieuse .


Coucou les amis ! Quoi de neuf ce matin ?

JM et Sylvie vont faire quelques courses en ville avec Marie Christine : légumes, viande, un tapis de sol pour le camping-car...

JM chez le boucher...

JM a acheté de la viande pour faire des brochettes : boeuf pour lui, volaille pour Sylvie.

Discussion chez le boucher :

- Vous avez du filet de dinde s'il vous plaît ?

- Pas de problème !

Le boucher se retourne et va dans son arrière boutique.

JM , Sylvie et Marie pensent qu'il va chercher la viande dans son frigo... Tout à coup, ils entendent un "cot cot cot..." plaintif, plus que plaintif... JM se précipite dans l'arrière boutique et voit le boucher saisir une poule. Il dit au boucher :

- Vous allez le tuer pour faire la viande ?

Le boucher lui dit oui en faisant un grand sourire.

JM , Sylvie et Marie ont eu pitié de la poule et sont allés dans une autre boucherie. Ils lui ont sauvé la vie... pour quelques heures !

Bon, ils rentrent au camping, et JM se met aux brochettes...

Ils partageront ces brochettes, à midi, avec Marie...

Mercredi 20 novembre 2019

À midi, Sofiane, le poissonnier, est passé au camping pour proposer des homards. Tout le monde était autour de lui...

JM cuisine le homard pour demain midi.

Cet après midi, ils profitent du beau temps et de la marée basse et toute l'équipe part ramasser des coquillages sur la plage.

Ramassage de coquillages sur la plage.

Sylvie photographie des oiseaux.

Magnifiques oiseaux...
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Samedi 16 novembre 2019.

Petit à petit, JM et Sylvie découvrent cette petite ville au bord de la mer...

Du camping, ils voient les vagues et ils ne sont pas loin, à pied, des petits commerces...


Quelques photos "empruntées " à Marie Christine...

Hier soir, cette nuit et ce matin, il est tombé quelques averses...

Merci encore à Marie Christine.!

Mais très vite le ciel bleu revient, et le soir on assiste à un magnifique coucher de soleil sur la mer...

Coucher de soleil sur la mer.

Mardi 19 novembre 2019


Dans la matinée, JM et Sylvie partent faire quelques courses avec Marie Christine. L'occasion de faire quelques photos de El Ouatia.

En allant vers le port, le nouveau marché aux poissons, pas encore ouvert.

Le marché aux poissons.

En arrivant au port.

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Vendredi 15 novembre 2019.

Couscous dans un petit resto. Mais ils ont perdu les photos !

Samedi 16 novembre 2019.

Repas "aux gamelles" : on ne choisit pas ce qu'on mange ! Mais c'est bon et l'addition n'est pas chère... 195 dh pour 7, soit 3 euros par personne. Bon d'accord, à ce prix là, on n'a pas de couteau, ni de serviette...

Gamelles du samedi. .

Dimanche 17 novembre 2019.

Martine et René ont rejoint le groupe après avoir fait un détour par l'oasis d'Ingherm. C'est l'anniversaire de Martine. l'anniversaire de Martine. A cette occasion Joëlle et Jean offrent l'apéritif au groupe.

Puis chacun apporte son repas et ils mangent tous ensemble... Belle tablée...

Anniversaire de Martine.
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Jeudi 21 novembre 2019.

Ce matin, le temps est brumeux mais il fait doux. JM et Sylvie s'activent dans le camping-car et moi je cherche un endroit pour être au plus près d'eux.

A midi, JM et Sylvie mangent le homard. Moi, ça me laisse indifférente.

Avec une petite mayonnaise faite maison.. hum, trop bon...

L'après-midi, une petite promenade jusqu'aux portes du port, en passant devant le tout nouveau marché aux poissons (pas encore ouvert et déjà détérioré !)

Promenade jusqu'au port.

Le soir arrive très vite et ils assistent à un magnifique coucher de soleil. Moi je dors déjà !

Bonne nuit les amis !

Samedi 23 novembre 2019.

Hier a été une journée de pluie et chacun est resté dans son camping-car.

Ce matin, une fois la brume matinale levée, le ciel bleu apparaît. Le samedi, c 'est aussi le jour du souk de fruits et légumes, à l'entrée de la ville.

Pascal et Anne Marie prêtent leur quad à JM et Sylvie pour y monter faire leur marché.

Je les vois partir sur le quad...

En route !

Lorsqu'ils reviennent, ils ont acheté un kilo de bananes, de la courge, deux grenades, des haricots verts, un navet, des pommes de terre, des carottes, de la menthe, de la coriandre, de l'ail, deux oignons... pour ... 35 dirhams, soit 3,5 euros !

À peine revenus au camping, pas le temps de mettre les légumes au frais : Pascal et Anne Marie invitent l'équipe pour l'apéro...

Puis tout le monde va manger un plat de poisson dans un petit resto. Trente dirhams (3 euros) par personne l'assiette de poissons frits mixtes : des petites soles, des calamars, des petits morceaux de poissons divers, avec un piment et des tranches d'aubergines frites... Un régal !

Trop bon ce poisson !

En sortant du restaurant, Pascal et Jean ont pris leurs quads respectifs et JM a hésité ...

Celui-ci serait-il adapté à leurs besoins ?

De retour au camping, c'est après midi cuisine : JM prépare son chili con carne pour demain, et Sylvie nettoie les légumes achetés ce matin, les cuisine et prépare la soupe pour ce soir.

Et moi pendant ce temps, je dors....

Dimanche 24 novembre 2019.

A midi, JM et Sylvie retrouvent leurs amis pour manger le célèbre chili de JM. Pour faire honneur à ce repas, ils ont mis les tee-shirts du "clan de Laudun"...

Oh, la belle brochette !

Le repas s'est déroulé dans la bonne humeur, comme d'habitude.

Encore une belle tablée...

Cet après midi, pour aider à la digestion du chili, JM et Sylvie vont se promener sur la plage. La marée descend.

Sur la plage, un calamar échoué qui fait la convoitise des goélands bruns et argentés...

Oh le beau calamar !

Et quand JM et Sylvie reviennent au camping-car, je dors toujours !

Lundi 25 novembre 2019.

Ce matin, lever de bonne heure pour aller faire une marche avec l'équipe.

Sylvie en a profité pour prendre quelques photos...


Belle plage, pas très propre, mais belle !

Cet après midi, tout le monde se repose.

Excepté JM et les hommes qui vont jouer à la pétanque...

"Une partie de pétanque, ça fait plaisir..."

Mardi 26 novembre 2019.

A midi, René et Martine se sont essayés au tajine.

Pour le tester, ils ont invité JM, Sylvie et Marie à venir le partager.

Encore un bon moment de convivialité, malgré le temps gris et humide de ce jour.

Oh, le bon tajine, légèrement trop cuit, mais bon !

Et moi, j'attends le retour de JM et Sylvie devant le camping-car.

Mardi 27 novembre 2019.

Ce matin, JM et Sylvie se sont joint au groupe de marche.

Pour Sylvie, encore l'occasion de prendre quelques photos...

Pas beaucoup de monde dans les rues d'El Ouatia.

En rentrant, après avoir pris sa douche, JM ne peut s'empêcher de faire le clown avec son balai devant un public féminin !

Ça s'appelle la danse du balai !

Samedi 30 novembre 2019.

Comme tous les samedis matin, c'est le souk.

JM et Sylvie y vont avec Marie Christine en taxi.

Arrivée en taxi au souk.

Ils y retrouvent toute l'équipe du camping qui vient s'y approvisionner en fruits et légumes.

Pour redescendre au camping, ils prennent un petit taxi...

A peine rentrés au camping, pas le temps de nettoyer les légumes que déjà c'est l'heure d'aller au restaurant de poisson.

Dimanche 1er novembre 2019.

Ce matin, les filles se sont mis en robe.

Oh les filles, oh les filles !

Et les hommes aussi ! Du coup, ils font un beau french cancan "à la marocaine "...

A midi, c'est tajine... un bon tajine préparé par René et Martine.

Belle tablée !

Et moi, pendant ce temps, je visite le camping-car à Marie Christine.

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Lundi 2 décembre 2019.

Ce matin, JM, Sylvie, René et Martine ont pris la route pour descendre quelques jours plus au sud, à Tarfaya.

Ils sont contents de bouger, et moi aussi.

La sortie de El Ouatia n'a rien d'extraordinaire : l'asphalte deroule spn ruban sur une centaine de kilomètres pour rejoindre Tarfaya.

Par contre , les traversées d'oueds sont magnifiques.

Un oued est une vallée ou un ravin délimité par des falaises rocheuses ou sablonneuses, de hauteur variable, et qui, à la saison des pluies, devient un cours d'eau au débit plus ou moins violent.

Traversée des trois oueds : Chbika, Ma Fatma et En Ouaar.

Les côtes Atlantiques étaient déjà connues des marins commercants Phéniciens. C'est l'introduction des dromadaires au début de l'ère chrétienne qui permit de renouer des contacts commerciaux avec l'Afrique subsaharienne, suite à l'intense désertification du Sahara, amorcée dès le 3ème millénaire avant JC.


La route N1 suit le littoral au plus près, longeant les plages de sable bordées de falaises parfois impressionnantes.

Une côte très déchiquetée.

Puis, ils arrivent au "gouffre du diable ". C'est une immense grotte à l'intérieur de laquelle la mer, depuis des millions d'années, a creusé une galerie dans le calcaire friable de la falaise. L'océan vient s'y engouffrer en faisant un bruit assourdissant. "Le trou du diable" fait entre 25 et 30 mètres de diamètre, et autant de profondeur.

Le "Trou du diable"


Les falaises autour sont magnifiques !

Autour du gouffre..

Ils décident de rester là pour le repas de midi.

Au fond, la station radar pour les bateaux.

Puis ils reprennent la route jusqu'à la ville proche, Akhfennir. Là, ils font une petite promenade digestive. Akhfennir est une petite bourgade typique du Sahara marocain. A la belle saison, les surfeurs viennent pratiquer leur sport favori sur les plages où déferlent les rouleaux.

Akhfennir.

Un petit demi-tour car ils ont loupé l'entrée du parc tant la piste est petite et ensablée et la lagune de Naïla dévoile sa beauté sauvage et préservée.

Le parking surplombe l'eau.

Quelques barques de pêcheurs.

Ce site est un véritable éden pour les flamants roses, les échassiers et de nombreux oiseaux migrateurs.

Et des oiseaux que JM, Sylvie, René et Martine se font un plaisir d'observer avec les jumelles et de photographier...

En se promenant au bord de l'eau, ils découvrent une source.


Ils viennent ensuite boire un thé à la menthe dans le camping-car puis chacun rentre chez soi pour la soirée qui s'annonce bien calme... Seule une petite averse vient troubler la soirée...

Mardi 3 décembre 2019.

Après une grosse averse en début de nuit et quelques rafales de vent, le temps est redevenu beau ce matin.


Peut on rêver d'une plus belle vue au réveil ?

Ce matin, je les vois partir tous les quatre pour une petite marche à la découverte de la lagune, côté mer.

Appareils photos, jumelles, lunettes de soleil...

La lagune de Naila est un véritable bras de mer, long d'une vingtaine de kilomètres, qui s'appuie à l'ouest sur des dunes vives et à l'est sur une falaise de grès, très friable.

Dunes de sable et falaises de grès déchiquetées.

Sur le haut des falaises, un village de pêcheurs et un poste de police.

Présence humaine.

Ces falaises ne sont pas hautes et dominent la lagune.

En bas la lagune, au fond le désert.

Les dunes de sable qui s'étirent jusqu'à la mer représentent un milieu austère. Pas de traces d'habitation ou de tentes de nomades, rien que les déchets laissés par les pêcheurs.

Mais ces dunes offrent des paysages somptueux...

On se croirait dans le désert !

Ils veulent aller jusqu'à l'océan et descendent sur la plage.

Sable et eau....

Ils observent les oiseaux, les plantes, les nuages, les coquillages, les vagues, prennent de nombreuses photos...

Une cistanque...

Lorsqu'ils reviennent aux camping-car, un pêcheur leur propose de la lotte et quelques bars.

Belle pêche !

Comment résister et laisser passer l'occasion de compléter cette balade en faisant un repas de poissons direct producteur-consommateur entre amis.

Bon appétit les amis !

Après le café, des "filles" s'invitent...

Allez JM, au travail !

Les chèvres se promènent ensuite autour des camping-car.

Coucou les biquettes !

Mercredi 4 décembre 2019.

Ce matin, tout le monde se prépare à faire une autre balade sur les dunes, comme celle d'hier, mais de l'autre côté de la lagune. Mais au dernier moment, JM préfére rester avec au camping-car, car il a mal au dos.

Quelle palette de couleurs !

René, Martine et Sylvie sont ébahis par ces paysages changeant à chaque pas : le soleil, les nuages...

Rencontre du désert et de l'océan.

D'un côté, des falaises très découpées, en face des dunes de sable, et au milieu, l'eau.

Une mosaïque de couleurs !

Aucun bruit ne vient troubler les appels des oiseaux : flamants roses, goélands bruns et argentés, gravelots....

Même les barques des pêcheurs glissent silencieusement sur l'eau.

Écoutez le silence !

Encore quelques photos pour le plaisir des yeux....

Une lagune paradisiaque....

En revenant aux camping-car, JM avait préparé de la lotte achetée aux pêcheurs.

Ils ont pris leur repas ensemble puis ont rangé les véhicules. En route pour Tarfaya, petite ville à une centaine de kilomètres plus au sud.

En reprenant la route N1, ils passent à l'extrémité de la lagune.

La lagune franchie, la nature change de visage. Les regs cèdent la place à de vieux lacs salés asséchés, les sebkas, agréablement entourés de dunes.

Marais salants, ou sebkas.

Puis la conduite des véhicules devient difficile : la route rétrécit à cause des dunes de sable qui envahissent la route.

Des postes de police jalonnent la plage tous les kilomètres.

Entre les postes, des pêcheurs ont installé leurs tentes et leurs cabanes de fortune.

Ici, le littoral est réputé pour ses richesses poissonneuses, en raison de l'absence totale de bateaux de pêche dans les eaux côtières de cette région car elles sont inaccessibles aux navires en raison des roches et des vagues très fortes.

L'abondance de poissons et principalement la lotte et la courbine (ou maigre) attire les pêcheurs du monde entier. Ce poisson peut atteindre jusqu'à 50 kg.

Les falaises hautes de plus de 30 mètres, dominent les eaux tumultueuses. Les pêcheurs descendent dans des "balcons" rocheux naturels.

Ils procèdent sur place à la vente de leur prise soit pour les restaurants sur place, soit aux populations locales, soit aux touristes de passage.

Sans magasin, sans étal, ces équilibriste de la pêche échangent du poisson contre du ravitaillement car ils occupent ces campements sommaires durant plusieurs semaines.

Pêcheurs et pêche.

Ils arrivent à Tarfaya.

JM s'arrête à une stations-service où le gasoil est détaxé : 8.33 dh le litre, soit 83 centimes d'euros !

Tarfaya n'est pas une jolie ville, mais au moins ils peuvent faire le ravitaillement en eau à l'usine de glace.

Chacun son tour !

Ils ne sont pas seuls au robinet !

Souvent soumise à des vents parfois violents, Tarfaya est fréquemment ensablée. Des moyens sont employés pour lutter contre cette nuisance naturelle.

La ville en elle-même ne présente pas grand intérêt. Elle reste peu fréquentée par les touristes qui y trouvent seulement quelques services et de rares hébergements.

Parking au bord de la plage.

Ils font un tour, mais l'endroit ne leur plaît pas. Tout est sale et à l'abandon. Des magasins tout neufs, construits depuis quelques années n'ont jamais ouvert. Le sol est jonché de détritus. Le sable envahit la ville petit à petit.

La plage.

Belle plage mais pleine de détritus.

Depuis la plage, entre les vestiges de la casa del mar, érigée par les anglais, les îles Canaries, à une centaine de kilomètres, émergent parfois dans les brumes océanes.

La Casa del Mar est un ancien comptoir commercial construit par un anglais, en 1876.

A quelques mètres, sur la gauche, se trouve un autre fort où les anglais avaient l'habitude de faire leur commerce pendant la journée. Ils venaient s'abriter pour la nuit à la Casa del Mar, nommée à l'époque "Porte Victoria", pour des raisons de sécurité.

En 1895, Elle a été rachetée par le roi Hassan 1er qui l'a offerte à la population locale pour marquer la fin de la présence anglaise à Tarfaya.

En 1916, l'Espagne entame son entreprise coloniale dans la ville et utilise le fort comme port, puis comme prison.

Tarfaya redevient marocaine en 1958. Depuis la Casa del Mar est délaissée.

La Casa del Mar.

L'ancienne caserne espagnole, reprise en 1958 par les Forces Armées Royales.

L'ancienne caserne.

Tarfaya fut désignée comme escale régionale de l'aéropostale.

Le lieu accueillit Saint Exupéry, aviateur et écrivain, qui y prit ses fonctions de 1927 à 1928, en tant que Chef d'escale.

Au cours de ces années de quasi solitude, l'écrivain rédige le célèbre "Courrier du Sud". Il accueille et dépanne les pilotes de la ligne et négocie en 1927 la libération des pilotes détenus par des tribus sahariennes rebelles.

Le musée Saint Exupéry dédié à l'aéropostale fut fondé en 2004. Il propose une série de documents qui témoignent de cette aventure sur la toute première ligne aérienne Toulouse-Saint Louis du Sénégal.

L'aventure de l'aéropostale.

Encore quelques photos de Tarfaya.

Dernières images de Tarfaya.

En sortant de Tarfaya.

Les maisons du quartier pauvre à la sortie de la ville.

Ils refont la route en sens inverse.

Ils aperçoivent au loin le plus grand parc éolien d'Afrique, qui a été mis en service à Tarfaya, en 2014. Il s'étend sur 8900 ha et fournit l'électricité à environ 1,5 million de foyers.

Sur la route du retour à la lagune.

Jeudi 5 décembre 2019.

Il a plu une bonne partie de la nuit et ce matin le sol est détrempé.

JM est toujours bloqué avec son dos. René, Martine et Sylvie décident d'aller se balader sur la falaise, côté embouchure de la lagune.


Sylvie est à la recherche dune ancienne tour, seul vestige de l'occupation préhistorique du site. Aussi regardent-ils avec plus d'intérêt toutes les constructions sur la falaise.

Quelques constructions qui n'ont rien de préhistorique ?

Ils s'en mettent plein les yeux.

Un paysage à couper le souffle !

Le vent sculpte des plantes dans le sable...

Sculptures fragiles.

La pluie de cette nuit a durci le sable et ils peuvent aisément marcher sur les dunes.

"Parler du désert, ne serait-ce pas, d'abord, se taire comme lui..." Théodore Monot

Lorsqu'ils redescendent, ils ont remarqué, un peu plus loin, ce qui leur semble une ruine.

Ils s'en approchent.

Vestiges d'une autre civilisation ?

Le sol est recouvert d'une couche de coquillages cassés, écrasés. Des huîtres fossilisés, des cailloux aux formes bizarres, un éclat de silex qui semble taillé...

Des indices ?

En escaladant la colline, une idée s'impose à eux : cette colline est un immense cimetière !

Des tombes seules, d'adultes et d'enfants, ou des tombeaux de familles entières....

Ils ont d'abord pensé à une nécropole, puis au cimetière de tout un village ? Ou d'une tribu ? Maladie ? Bataille ?

Ils ont découvert une plaque en inox près d'une tombe. Sylvie s'est servie des connaissances marocaines d'une amie, Corinne , pour faire traduire cette plaque.

Les Toubalt appartiennent à la tribu des Chorfa qui a participé à la Marche Verte.

La Marche Verte est une grande marché pacifique partie du Maroc le 6 novembre 1975 vers le Sahara Espagnol (aujourd'hui Sahara Occidental), lancée par le roi Marocain Hassan II. Son but était de le récupérer, le considérant comme faisant partie du Sahara marocain. 350 000 marocains répondent à l'appel de leur roi, dont de nombreuses tribus sahariennes. Ils partent de Tarfaya désarmés mais portant chacun un Coran et le drapeau marocain. Ils sont encadrés par 20 000 soldats des Forces Armées Royales.

Trois jours ont suffi pour que l'objectif soit atteint.

La Marche Verte.

Sylvie n'a pas fait de recherches plus approfondies sur cet événement. Y a-t-il eu des victimes ? Des combats ?

Toujours est-il qu'il est fort probable que ce cimetière soit celui de la tribu Toubalt El Khalayik...

Ils reprennent leur promenade jusqu'à un ancien poste de police, abandonné, ensablé, vidé de tout objet, sauf...

Juste une enveloppe trouvée dans une pièce.

Ils reviennent aux camping-car en traversant le village de pêcheurs.

Hum, que c'est bon !

Après le repas de midi, JM et Sylvie décident de rentrer à El Ouatia préparer le retour de Sylvie en France (problèmes familiaux). René et Martine choisissent de rester ici jusqu'à demain.

La route du retour.
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Vendredi 6 décembre 2019.

Après avoir passé quelques jours à la lagune de Naila, la vie reprend son cours à El Ouatia.

Le vendredi, c'est jour de couscous.

Cet après midi, JM et Sylvie mettent les décorations de Noël sur le camping-car. C'est trop beau !

Bientôt Noël.

Samedi 7 décembre 2019.

Ce, matin, un ibis noir s'invite au camping.

Un ibis noir vient nous rendre visite.

Dimanche 8 décembre 2019.

Ce matin, Martine et René ont fait peindre un paysage sur leur camping-car.

Martine a enfin ses dromadaires !

A midi, c'est Pascal qui a préparé une carbonate flamande. Un délice !

Merci Pascal !