Jour 7 : mardi 7 mai 2019 (280 km)
La nuit a été longue et pluvieuse, ma priorité : trouver un garage, le GPS m’en indique beaucoup. Après le petit déjeuner, nous partons à l’assaut des garages, contrairement à la loi empirique qui dit que les emmerdes arrivent toujours le vendredi soir pour bien cogiter tout le week-end, aujourd’hui nous sommes mardi !
Le 1er garage est Volkswagen, il refuse de resserrer la courroie, même si cela ne demande pas des connaissances particulières pour tirer sur un tendeur de courroie. Il m’envoie à un autre garage. Le 2ème garage refuse, comme le 3ème qui m’envoie à un 4ème garage. Enfin, un garage Fiat, le moteur étant un SOFIM qui équipe Ducato Renault master (le mien) et Peugeot Jumper, j’ai 3 options. Fiat me dit qu’il ne peut pas le faire, et m’envoie à un 5ème : Renault service. Tout va aller mieux, l’adresse m’emmène devant une maison, le portail s’ouvre, un très vieux bonhomme en sort, il boite. Je lui explique mon problème, je le suis dans un vieil atelier, il me sort un alternateur neuf… bref, mes espoirs s’envolent car il ne faudra pas compter sur lui pour faire la réparation. Je crois que c’est à ce moment que j’ai désespéré, le scénario se déroulant dans ma tête n’est pas des plus optimistes.
Encore un coup de GPS, non loin un Renault Truck, qui peut le plus peut le moins, ils réparent des gros poids-lourds pourquoi pas un camping-car.
Je suis à l’accueil, arborant mon portable sur lequel était écrit un message en hongrois par Google translate « cela fait 5 fois qu’on nous envoie ailleurs, s’il vous plait ! ».
« Ici, nous ne faisons que des camions, mais je vais demander à mon chef ! ». Est-ce ma mine décrépite qui conduit ce directeur charismatique à accepter de nous aider. Je ne lui saute pas au cou par décence, Fifi est soulagé, je lui dis que je le serai lorsque nous sortirons du garage en roulant, pas avant.
Après avoir expliqué le problème, le directeur téléphone à un de ces collègues francophones, je développe à nouveau le problème, mais nous devons attendre 2 heures que la fausse, occupée par un camion, se libère. J’aurai pu attendre 4 heures ou 5 heures s’il avait fallu. Le camping-car est désormais au-dessus de la fosse et la mine dubitative du mécanicien me parait inquiétante, puis il disparait pendant 1 heures 30, le directeur de retour de son repas vient me voir et me demande où est son mécanicien… Les 2 reviennent quelques minutes plus tard, l’air tout aussi inquiet, je demande si c’est grave, il me dit qu’il répondra dans 10 minutes ! Au bout d’un quart d’heure il me tend une longue vis en disant « present » (cadeau), je comprends qu’elle est issue du moteur, « All is OK ! »… Il appelle son collègue francophone qui m’explique qu’il y avait un mésalignement entre le tendeur et les autres poulies, mais le mécanicien a trouvé une solution pérenne, il précise que tout est bon, la courroie est retendue, et que l’aide est gracieuse, la réparation gratuite… Là, je suis soulagé, non par la gratuité mais par la réparation.
Nous partons pour Budapest à 15h30, nous devons arriver à 20h30, 3 longues heures de route sous la pluie et les nids de poule. « Prenez la première à gauche, vous arriverez à 100 mètres » me dit le GPS, il fait nuit, j’ai les yeux qui pleurent entre la concentration et la courte nuit passée, enfin on arrive au bout, je tourne à gauche mais sur la voie sur berge au lieu de la première voie : « nouveau calcul, vous arrivez dans 8,5 km ! ». J’étais à 100 mètres, le GPS affichait 2 minutes, il affiche désormais 20 minutes.
C’est beau Budapest la nuit, surtout sur la longue voie sur berge, le parlement tout éclairé, magnifique, mais je suis fatigué. Enfin, nous trouvons une place dans le campus de Budapest sous les arbres, un endroit tranquille semble –t-il.
Il est 21h30, on mange et au lit, je vais bien dormir, nous avons parcouru 2000 km depuis Vizille.