Par une journée plutôt ensoleillée, nous prenons la route montagneuse en direction de Mae Hong Son, une petite ville pas très loin de la frontière birmane. 150 km de virages, des paysages de forêts à perte de vue mais aussi des cultures sur brûlis (ici aussi ils utilisent cette technique pour cultiver). C’est l’heure de la préparation des terrains et des plantations ! Malgré le soleil, notre veste doublée polaire et notre coupe vent sont nécessaires lorsque nous atteignons la cime des montagnes et les nuages. 😉❄☁
Depuis notre arrivée dans le nord de la Thaïlande, nous avons beaucoup entendu parlé des villages des Karen également connus sous le nom des « femmes au long cou ou femmes girafes 🦒 ». Ces femmes et leur famille d’origine birmane ont fui leur pays à la suite de la persécution de la junte militaire, qui refusait qu’elles ne « salissent l’image » du pays. Ces familles se sont donc installées dans plusieurs villages de réfugiés le long de la frontière. Nous étions curieux de les rencontrer mais aussi freinés par les abus de l’économie du tourisme. Dans certains villages, les touristes arrivent par bus entier, l’entrée est payante tel un zoo et les femmes sont photographiées tels des animaux sous tous les angles 😦. Par chance, nous avons trouvé un très joli petit village où nous étions tout seuls, le village de Ban Mai Nai Soi 😀.
Après quelques dizaines de kilomètres en scooter, nous suivons les indications du village et nous arrivons sur un chemin de terre où les énormes flaques/piscines nous obligent à rouler sur les bordures des rizières. Seulement, 200 m plus loin, nous entendons un bruit comme si nous avions roulé sur un branche mais non, le pneu arrière est à plat avec un beau clou enfoncé ! Génial, on doit finir à pied mais surtout se taper plusieurs kilomètres en poussant le scooter afin de trouver un petit garage pour réparer 🔧la roue. On laisse donc le scooter sur le bas côté et nous atteignons tranquillement le village à pied.
Nous avons, à ce moment là, un petit flash-back de l’expérience que nous avons vécu dans le nord du Vietnam. Nous sommes hors du temps 😊! On retrouve les maisons entièrement fabriquées en bambou tressé. Nous avançons dans la petite rue principale où nous croisons la route de plusieurs villageois. Nous arrivons alors au niveau de l’école du village, vide. Les enfants ne doivent pas avoir école 📚 aujourd’hui. On en profite pour prendre quelques photos.
Nous avons vite fait le tour du village doté d’une trentaine de maisons mais c’est seulement sur le chemin du retour que nous sommes accueillis par une jeune femme au long cou. Nous avons de la chance, elle parle un peu anglais 😃. Nous échangeons alors sur ce qu’elle fait et ses traditions. Elles sont 8 femmes au long cou au sein du village. Nous n’en n’avons malheureusement rencontré qu’une d’entre elles car les autres travaillaient dans les champs.
Celle-ci est institutrice et s’occupe également de son bébé. Elle porte les anneaux autour de son cou depuis l’âge de 10 ans. Tous les 2 ou 3 ans, la spirale métallique est substituée par une autre, plus longue, plus large mais aussi plus lourde, jusqu’à atteindre une dimension maximale de 40 cm et un poids de 10 kg 😮. Cette « prouesse » est rendue possible par la disposition particulière des anneaux, qui reposent non pas sur les os du cou, mais sur les vertèbres et les côtes. On ne sait pas vraiment la base des motivations pour ces femmes de porter cette spirale pendant toute leur vie : un signe de beauté, une volonté de protéger ces femmes contre les morsures de tigre etc. Seulement, aujourd’hui, beaucoup estiment que si cette pratique perdure, c’est qu’elle s’est, peu à peu, imposée comme la principale source de revenu 💰de la tribu. D’ailleurs, Camille a acheté une bague fabriquée dans le même matériau en guise de donation pour la communauté et la jeune femme nous a autorisé à la prendre en photo 📷. C’est une situation délicate par rapport aux autres ethnies rencontrées au Vietnam mais nous sommes vraiment contents d’avoir pu échangé avec cette jeune femme qui perdure ses traditions.
De retour à notre scooter, nous avons marché jusqu’au centre du plus gros village pour trouver un mécano 🛠. Ce n’était pas un petit clou !
De nouveau sur roues, nous reprenons la route pour notre prochaine destination en traversant toujours de très beaux paysages. Un panneau indique une chute d’eau, nous décidons, par conséquent, d’y aller mais la route se transforme en chemin Off Road ! Ça faisait longtemps 🤨! On traverse de nombreuses fois la rivière jusqu’à atteindre la " cascade" 8 km plus bas : des chutes d’eau qui proviennent de la forêt et se déversent dans la rivière. Nous les traversons sur un pont suspendu à la manière d'un petit trek en forêt. Cependant, nous décidons de rebrousser chemin car nous distinguons difficilement le chemin... Nous remontons donc sur notre scooter pour arriver dans notre petite ville étape avant la tombée de la nuit.