Réveil aux aurores et petit-déjeuner rapide avant de prendre la route direction Berat!
Conseil pour les supermarchés: chercher les Conad qui est une chaîne de supermarchés italienne, ils sont tous bien fournis!
Un proverbe chinois dit: "Ce n'est pas le but de la promenade qui est important mais les petits pas qui y mènent." En Albanie, on en découvre plus sur le pays en conduisant que sur les lieux de visite. Et c'est sûr, on ne fait pas de bonds mais de petits pas vu l'état des routes (et l'absence de routes en fait). Marchands de pastèque, femmes (qui offrent leurs services ?) plus ou moins abandonnées, grand-père sur une motocyclette des années 20, orchestres de village, cortège de voitures matrimonial, voilà la liste (non exhaustive) de ce que l'on est susceptible de croiser lors d'un trajet d'une heure et demie environ...
A Berat, la chaleur était déjà écrasante alors qu'il n'était que 10h du matin. Nous sommes partis à l'assaut des ruelles qui zigzaguent entre les maisons blanches, ça monte, ça monte... Les lieux rappellent un peu certains endroits du sud de l'Italie (un savant mélange de Matera et d'Alberobello) et étaient plutôt déserts. Nous n'avons croisé qu'une dame qui voulait nous vendre des confitures (la confiture de figue est délicieuse en Albanie!).
Dégoulinants, nous n'avons pas fait long feu et nous sommes réfugiés dans un bar climatisé. Vous serez confrontés à cette situation assez agaçante en Albanie où les terrasses des cafés sont toujours pleines... d'hommes. L'économie repose encore beaucoup sur les femmes, surtout dans les zones plus rurales ou dans les petites villes encore traditionnelles comme c'est le cas à Berat qui se situe dans les terres.
Revigorés par une eau au citron et des frites, nous voilà partis pour le château qui se trouve en haut d'une colline. Nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant qui faisaient des grillades (les Albanais mangent beaucoup de brochettes de viande grillée avec du pain et du yaourt, inspiration grecque!) pour prendre des frites à emporter. En Albanie, il ne faut généralement pas être pressés. Quand on commande quelque chose, on ne sait jamais très bien quand cela va arriver et si ce sera ce qu'on a commandé. J'exagère peut-être un peu mais dans l'ensemble, les serveurs ne sont pas attentifs, pas réactifs et ne parlent pas toujours une autre langue que l'Albanais. MAIS ils sont très gentils et serviables donc on prend tout avec le sourire! Bref, 20 minutes plus tard, voilà les frites!
Le château est une forteresse construite en grande partie au XIIIe siècle, bien qu'elle trouve ses origines au IVe siècle avant JC et avec ça, elle est toujours habitée aujourd'hui! Il faut toutefois payer 100 lek (donc moins de 1 euro) pour rentrer, les influences touristiques commencent à se faire sentir!
Il y a aussi un musée à l'intérieur, dans lequel nous nous sommes réfugiés pour échapper à la chaleur. Grand bien nous en a pris! Nous avons pu admirer les oeuvres d'Onufri et d'autres peintres d'icônes orthodoxes du XVIe siècle. On entre en fait dans l'église dont le premier étage et la partie arrière ont été transformés en musée. Pour le reste, il s'agit - je présume - de la structure en bois originale puisqu'on retrouve la chaire d'où l'évêque lisait l'évangile et le presbytère qui est l'endroit le plus sacré de l'église, se situe derrière l'iconoclaste et était toujours tourné vers le soleil et l'Israël.
Nous avons ensuite déjeuné dans un restaurant traditionnel, alpagués par le patron qui attendait le chaland pendant que trois femmes se démenaient pour servir une vingtaine de japonais dans une minuscule cuisine derrière le bar...
Après avoir acheté un bout de tissu - dont je ne sais pas ce que je vais faire mais il est très beau et les tissus fait à la main sont un vrai luxe dans nos contrées donc je me le suis offert! -, direction Vlorë, notre prochaine étape. Nous sommes arrivés vers 16h, bien fatigués (cette chaleur épuise, nous aurions pu visiter la forteresse et s'y balader pendant au moins deux heures théoriquement mais à 14h, c'est mission impossible pour de pauvres petits français).
C'est un magnifique coucher de soleil qui nous attendait à Vlorë qui est une ville plus moderne, plus dynamique et plus jeune que Durrës. S'y arrêter une ou deux nuits vaut la peine! Nous nous y arrêtons plus longtemps car nous ne voulons pas passer la majeure partie de notre temps sur la route - on se repose!