Une aventure totalement inédite : Randos et camping. Ouest canadien, Alaska Highway
Juillet 2015
24 jours
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31 Août. C'est le jour J. Encore une fois, j'ai du mal à réaliser, depuis le temps que nous avons nos billets d'avion, et il y a encore quelques jours, j'étais au Togo.

Pour l'une comme l'autre, la nuit qui précède un grand départ est courte. Lever très tôt, appréhension de l'avion (le vol va-t-il bien se passer?), un vol de près de 10h, un décallage de 9h de moins... Tout cela aurait du nous fatiguer. Mais finalement, la joie de se retrouver (au passage, je n'ai pas eu de pancarte!) et l'excitation d'un nouveau voyage nous ont bien révéillées.

Après l'angoisse de ne pas récupérer la tente, nous quittons l'aéroport chargées comme des mules, et une fois l'auberge trouvée, nous partons à la conquête de Vancouver.

Malgré la fatigue, nous aurons quand même bien marché, mais ce n'est qu'après le diner, que nous en prenions conscience. Il n'est que 20h15, mais pour nous il est 5h15 du matin...

Nous y sommes ! Alors c'est parti pour un nouveau récit de voyage !

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Première rando : DONE !!

Maintenant, c'est la première nuit au camping qui nous attend... Les emplacements que nous avons eu dans chaque camping, étaient vraiment sympa, ce n'est pas du camping de masse, et les emplacements sont spacieux.

Notre tente ? une tente Quechua 2 sec, surnommée The Wild House. Ma première tente, alors on va commencer par le côté facile. Quand on n'a jamais déplié ce genre de chose, ça surprend quand elle se déplie d'un coup. Reste plus que quelques crochets et hop !Je ne suis pas une pro du camping, et cela nous a valu un bon fou rire.

Au fur et à mesure que nous passions des nuits dans la tente, notre campement c'est étoffé.

1ere nuit : La première nuit aura été la plus dure... Malgré l'enthousiasme de camper et d'être enfin sorties de la ville, nous déchantons vite... La température n'était déjà pas bien élevée dans la journée (à peine 19°C), mais en fin de journée et dans la nuit, n'en parlons pas. Et si on ajoute, la pluie, et le vent... Nous avons eu très froid !

2e nuit : Suite à la nuit précédente, nous avons du prendre des mesures ! Multiplication des couches, J'ai ainsi mes sous vêtements techniques (prévus pour la rando), mon pyjama, un pull, des chaussettes et mon bonnet...

3e nuit : La, c'est décidé, nous devons prendre des mesures exceptionnelles ! J'achète une couverture en polaire en plus du duvet, et nous achetons une bâche pour protéger la tente.

4e nuit : Nous sommes enfin au point ! Une 2e bâche a été acheter pour sous la tente.

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Les choses sérieuses commencent !

Nous quittons notre auberge de Banff, pour nous rendre au départ de notre première randos : Le Lac Louise.

Nous partons pour une rando de 11,2km (aller et retour). Notre première mission fut de trouver une place pour la voiture, vu le monde, ce n'était pas une mince affaire. Une fois cette tâche effectuée, nous avançons vers le site. Hormis les centaines de personnes attroupées au même endroit, pour faire LA photo de leurs vacances, et l'immode hotel qui tue le décor, nous sommes en face d'un paysage magnifique.

Lake Louise

Un sentiment étrange nous envahi, mélange entre la quiétude du lieu (tel qu'il devrait être), et le brouhaha incessant de tous ces gens. L'inconvénient majeur d'un site très touristique...

La rando commence tranquillement, le long du lac, à plat, mais après 1,5km, l'ascension commence. Pour moi c'est un peu dur. Caro à l'habitude, mais moi, j'apréhende pour la suite...

Après 6km, je suis épuisée, mais nous arrivons enfin au sommet. Une vue sur les glaciers et les neiges éternelle, MA-GNI-FI-QUE !

Nous prenons le temps de faire une pause et de grignoter un peu. Et nous faisons la connaissance d'écureuils, si peu farouche, qu'ils nous grimpent dessus, volent nos gâteaux, et vont même jusqu'à faire caca sur nos sacs...

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Je n'ai jamais été une grande marcheuse, mais pourquoi pas ?Quand Caro m'a proposé ce voyages "randos", j'ai accepté pour 3 raisons :

  1. La beauté et le cadre des paysages
  2. La nostalgie du précédent roadtrip sur la route 66
  3. Le défi

Nous avons vus beaucoup de choses magnifique ! Des lacs bleu turquoise, couleur due à la fonte des glaciers, des glaciers (comme on parle du loup...), des pics, des plaines, des panoramas juste incroyable !

Nous avons passé parfois deux heures a regarder un paysage que ne reverront peut être jamais (mais qui sait).

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Ce jour là, nous faisions route vers le Nord, vers le Yukon.C'est une route longue, très longue, et surtout, déserte ! Ce n'est que forêt à perte de vue, parsemées tous les 500km (et encore) de villes qui meurent à petit feu. Les magasins ferment, les gens s'en vont, quelques motels et stations services survivent grâce au tourisme et au commerce du bois.

Nous avions quittés la ville de Fort Nelson. Nous roulions depuis déjà deux heures quand au plein milieu de la montagne, nous sommes tombées sur un motel abandonné. Manifestement depuis plusieurs années à en juger par les magazines d'actualités musicales qui jonchent le sol...

Nous nous étions arrêtées pour faire des photos. Ce genre d'endroit est pour moi assez émouvant. Ce n'est pas le vestige d'une ancienne civilisation, à laquelle nous n'avons pas accès, mais l'un de ceux de notre civilisation.

Au détour d'une porte, nous croisons un vieil homme, un peu bourru, assis là, devant sa porte, pipe à la main. Une chose en entrainant une autre, nous passons une heure à discuter avec lui. Originaire de Pologne, il avait un bon travail, et une bonne situation, à Toronto, mais tout n'était que "business", alors il a tout quitté. Il a traversé le pays, fait quelques escales par ci, par là. Il a beaucoup marché, et il est tombé sur le Summit Motel, où il vit depuis maintenant 5 ans. Issu d'une famille traditionnelle, il a eu une éducation religieuse stricte, qu'il a très vite réfuter. "Personne ne peut enseigner ce qu'est la foi, ni comment la pratiquer !" Nous dit-il.

Il a "quitté" le monde, la civilisation, pour s'installer là où la nature l'émerveille chaque jour, là où les arcs-en-ciel et les aurores boréales lui parlent, là où désormais un écureuil est son meilleur ami, là où finalement il fait de plus vraies rencontres. Mais surtout là où il fait parti d'un tout, où sa vie n'est plus guidée par l'argent ou le travail, mais par la nature, qui lui apporte sa foi en la vie.

Ce jour là, nous avons rencontré un homme ordinaire, devenu extra-ordinaire !

Summit Motel, On the road
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Nous y voilà enfin, Dawson City !

Le point septentrional (le plus au Nord quoi) de notre voyage. Nous touchons presque la frontière de l'Alaska. 4400km parcourus depuis Vancouver, trois jours de voiture, et nous y sommes !

Petite ville sur les rives de la Yukon River, à flanc de montagne, et surplombée de forêts, elle nous plonge dans l'époque de la ruée vers l'or canadienne. Maisons typiques en bois coloré, saloon... Tout y est.

Pour nous rendre à notre auberge, nous prenons un Ferry, pour rejoindre l'autre côté du fleuve.

Une auberge/camping incroyable et quasi indescriptible. Je pourrais vous dire qu'il y a des dizaines de plaques d'immatriculation sur un mur, des chaussures laissées par les randonneurs (les miennes sont désormais là-bas), quelques vieux vélo d'appartement, une salle commune avec fauteuils, canapé et poêle a bois, une douche sauna équipée d'un seau, une vue sur la rivière et la ville...

Mais tout cela ne vous donnerait même pas un dixième de ce qu'il pourrait être dit de cet endroit.Nous avons passé un moment à regarder le soleil se coucher. Même seule, nous pouvions ressentir la convivialité du lieu ! Le gérant nous a accueilli si chaleureusement, qu'à peine arrivée, j'ai su que ça allait être dur de repartir...

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23 Août 2015. L'heure du bilan a sonné. J'ai quitté Caro, porte D58, de l'aéroport de Vancouver... J'attends désormais mon avion. C'est le moment que je préfère pour écrire mon bilan. Le moment pile entre la fin et la suite. Je sais que c'est la fin, je me sépare de ma camarade de voyage, je m'apprête à monter dans l'avion. Mais je ne suis pas encore rentrée chez moi, dans mes repères et habitudes.

L'aventure canadienne est désormais terminées. Trois semaines de Road Trip totalement inédit, et si différent de celui de l'an passé.

Nous étions vraiment axées sur la nature, nous n'avons pas fait autant de rencontres, mais nous sommes parties chacune à la recherche de nous même. Introspection était notre maitre mot.

Lorsque l'on se retrouve devant un paysage de fou, on se sent bien plus que seul, on se sent petit, tout petit...

Je me rappelle ce moment, devant les plaines du parc Tombstone, dans le Yukon, assise devant ce panorama, je me sentais minuscule. Aussi insignifiante que les petits moucherons qui virevoltent à côté de moi.

En attendant Caro, je suis restée à observer le moindre détail, et cela me fit une drôle de sensation. Nous vivons désormais dans un monde où l'Homme dicte sa loi, mais ce que j'ai devant moi, est la depuis bien plus longtemps. Peu de gens écoutent le silence de cette nature et de ces grands espaces.

Au son de ma musique, je continue dans cette salle d'embarquement, de vivre et revivre ce voyage. Et nous revois, la veille, mangeant nos sushis sur les berges du Pacifique (Parc Stanley), et faisant le "debriefing" du voyage.

Toutes les bonnes choses, nous ont fait oublier les points négatifs. Nous nous sommes rappelées les fous rires à l'arrivée dans le premier camping (#K4), tous les moments passés dans la Wild House, la frayeur du pervers à Swan Lake (et oui, des pas derrière la tente, c'est pas rassurant...). L'émotion ressentie devant le Sunset Lookout, la joie de Caro à notre arrivée dans le Yukon, les ours, la moufette et les ratons. La bûche, que dis-je LA P***** DE BÛCHE !

Les repas au réchaud, les nuits fraîches dans la nature, le BC Ferry, notre Volkswagen Jetta, nos retrouvailles, le GPS agressif et skyzo, Wally (Oh ! Wally !), Dawson City, le grelitot...

Une nouvelle aventure vient de prendre fin, et j’espère qu'il y en aura d'autres.

Cela fait toujours bizarre de se séparer dans un aéroport. D'aller au même endroit, mais pas ensemble, après avoir été la copilote (#1) de Caro.

Mais c'est pour mieux se retrouver, dans un autre aéroport quelque part dans le monde.