Carnet de voyage

Chère Madame Gascar

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Séjour humanitaire dans une ONG d'ergothérapie et découverte de la culture locale.
Juillet 2019
93 jours
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Il y a deux ans que cette idée a commencé à germer dans ma tête et après plusieurs mois de préparation, je crois que cette fois je suis prête pour cette aventure ! Une courte nuit avant de prendre la route pour l'aéroport et c'est parti. À ce moment là je ne réalise absolument pas ce que je m'apprête à vivre.

Mes ressentis sont très ambivalents : je suis surexitée mais complètement terrifiée ; j'ai hate d'être confrontée à la culture locale mais je profite mes dernières minutes européennes pour me rassurer ; et je me dis que les trois mois vont passer très vite mais je sens que tout ce que je connais en France va surement beaucoup me manquer.

Quoi qu'il en soit, l'aventure commence maintenant 🤩💪

Je suis logée dans la maison des volontaires de l'ONG, la VolHouse, qui est aussi la maison de la responsable, Anri-Louise, qui m'a accueillie très chaleureusement. Je me suis vite sentie comme chez moi dans cette nouvelle expérience de colocation ! 😉

🏡 : La maison est très spatieuse, composée d'une cuisine toute équipée, d'un grand salon, de plusieurs chambres, de salle de bains avec baignoire et WC séparés. Elle est aussi entourée d'un grand jardin et de terrasses.

🐕 : Il y a aussi deux chiens qui vivent avec nous ! Giffy, la chasseuse de souris, et Bonzo le chien le plus grand et le plus peureux que je connaisse !

La GNTP a pour objectif de promouvoir l'ergothérapie et de la rendre accessible aux populations les plus démunies.

Ses missions sont :

- La promotion de l'ergothérapie au niveau national et continental.

- L'éducation de la population et la formation des ergothérapeutes à l'université.

- L'accès à l'ergothérapie pour tous et la sensibilisation des populations.

- La fabrication et la distribution d'aides techniques.

- La réhabilitation de la base communautaire par des visites à domicile.

- La recherche et la publication d'articles scientifiques.

- Le développement continu au sein de l'ONG, personnel et collectif.


L'organisation intervient dans différentes structures aux alentours de la capitale : orphelinat, hôpitaux, domicile, accueil de personnes agées.

La plupart des personnes accompagnées par l'ONG sont les enfants en situation de handicap : ils présentent troubles de l'apprentissage, troubles du comportement ou retard de développement dans des contextes d'epilepsie, de paralysie cérébrale ou encore d'autisme. Leurs parents ont souvent tout essayé avant de se tourner vers l'organisation.


L'équipe est composée de d'ergothérapeutes et d'assistants thérapeutes, de personnel administratif, d'entretien et de maintenance.

Les locaux sont équipés de différents bureaux et salles d'activités ou de réunion. La plupart des prises en soins de personnes ne se déroulent pas dans les bureaux de l'ONG.

L'ensemble du matériel a été donné gratuitement ou acheté avec les subventions du ministère de la santé, auquel l'ONG doit constamment transmettre ses statistiques d'activité et l'intégralité de ses transactions. Ce qui rend les procédures administratives très lourdes et contraignantes 📚, probalement autant qu'en France ! 🥳

3
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C'est le moment de la première leçon de vie de Madame Gascar !

L'ONG me propose de passer une journée dans une famille malgache qui ne parle pas un mot de français, dans le but de me confronter à la culture locale.

J'arrive donc dans une maison en briques de quelques mètres carrés au bord de champs. Un coin cuisine, un lit, une valise en guise d'armoire et quelques rangements. Dans cette espace vivent une femme et ses trois enfants, dont l'une est en situation en handicap.

Pendant la journée le reste de la famille arrive, le grand-père s'occupe des enfants, les oncles et tantes se chargent du travail aux champs et dans le poulailler.

Le champ de riz ne demande pas beaucoup de travail en hiver austral, mais nécessite davantage d'entretien pendant la saison des pluies, en été. Le champ de briques par contre est en pleine activité : des briques sont fabriquées en argile avec la terre et de l'eau, puis elles sont calibrées avant de sécher une dizaine de jours ou de passer au four. Elles sont ensuite transportées jusqu'au chantier par quinzaine, dans des sacs que les femmes portent sur leur tête.

Ma mission du jour consiste à accompagner la famille pour la construction d'une maison pour une des tantes, qui souhaite y vivre avec ses enfants et son mari. C'est donc à donner des coups de pelle sous le soleil que je passe la majeure partie de ma journée, afin de déplacer la terre pour mettre le terrain à niveau.

Le moment le plus marquant de cette journée a été lorsque l'une des femmes de la famille me conseilla d'enlever mes chaussures pour travailler, je risquais de les abîmer ou de les salir avec la poussière. En effet tous travaillaient pieds nus. Leurs seules paires de chaussures sont souvent en caoutchouc et ne servent que pour les sorties en ville.

En fin d'après-midi, le temps est au repos et aux tâches ménagères : la lessive dans une bassine d'eau argileuse, la cuisine avec une vieille casserole en aluminium sur le feu, le ménage avec un vieux vinyle en guise de ramasse-poussière.

Les enfants jouent au football à pieds nus avec un sac de toile enroulé d'une corde, ou à se lancer des briques, comme le font les hommes aux champs. Une jeune fille de la famille me dit qu'elle n'a jamais touché les cheveux d'une "Vazaha" (étranger blanc, et donc présumé riche par défaut) et me demande pour me coiffer les cheveux.

Toute la famille est très soudée. Le quotidien est rythmé de nombreux rires et moments de partage. Les repas sont servis parfois dans une assiette pour deux, à même le sol. C'est troublant de retrouver autant de vie dans un environnement si précaire, autant de joie et d'amour avec si peu de richesses. En vérité, la plus belle des richesse n'est pas relative au matériel.

Après cette journée, j'ai besoin d'un moment off, comme pour prendre un peu de recul sur tout ça. J'ai dans les tripes et sur mes épaules, le poids de la culpabilité quand je repense à cette cabane au bord des champs, alors que je suis installée confortablement dans le salon de la VolHouse. Ce soir-là, tout était silencieux, je n'entendais que les braises de la cheminée crépiter, repassant en boucle les images de la journée, comme pour les ancrer dans ma mémoire.

Publié le 14 juillet 2019

Un premier lieu d'intervention de l'ONG, est le Lutheran Hospital de Ambohibao.

Comme pour tous les services de l'ONG, ils sont gratuits pour les patients.

La plupart des personnes qui viennent en consultations dans cet hôpital publique sont souvent en situation de précarité financière importante et ne peuvent pas se déplacer jusqu'au centre de la capitale pour consulter. De plus, les consultations s'y déroulent le samedi et sont mises en place principalement car ces familles ne pouvent pas se permettre d'amener leur enfant en thérapie en semaine, car ils perdraient un jour de travail.

Le service proposé dans un hôpital de proximité implique malgré tout un certain engagement des personnes pour le respect de la thérapie, du fait de devoir investir le moyen se rendre à l'hôpital. Quand certaines personnes sont trop en difficulté pour venir, les thérapeutes ou assistants peuvent parfois se rendre à domicile pour la thérapie (en dehors d'un besoin de visite à domicile pour aménagement ou mise en situation d'activité de vie quotidienne) mais cette notion d'engagement de la personne dans la thérapie est par conséquent rendue plus difficile à mettre en place.

Nos "bureaux" de consultations sont donc installés dans un couloir, et matérialisés par des tapis de sol séparés par des paravents. Il y a donc beaucoup de passage et la notion de secret médical est un concept mis à mal dans cette situation.

Les dossiers papiers sont stockés dans des caisses que l'on déplace à chacune de nos visites. Il en est de même pour les outils de rééducation, que l'on amène à chaque fois dans de grandes valises, à défaut d'avoir une salle où les stocker.

Comme pour la plupart des milieux d'intervention de l'ONG, la majorité des patients sont des enfants en situation de handicap : ils présentent troubles de l'apprentissage, troubles du comportement ou retard de développement dans des contextes d'epilepsie, de paralysie cérébrale ou encore d'autisme.

Publié le 14 juillet 2019

Ce centre de soins de base de niveau 2 est situé à Ambohitsiroa. Il est ouvert depuis 2009, et géré par une ONG française.


Le centre Anani comporte un dispensaire et une bibliothèque, dans la banlieue de la capitale de Madagadcar, Tananarive.

Le dispensaire a ouvert ses portes en juin 2009 et propose des prestation de :

- Médecine générale.

-Soins infirmiers.

- Petite chirurgie (circoncisions, sutures, etc.).

- Planning familial.

- Consultations pré et post-natales.

- Echographies prénatales.

- Vaccinations.

- Semaine de la Santé de la Mère et de l'Enfant.

- Visites médicales des écoles.

- Récupération nutritionnelle pour les enfants malnutris (CRENAM).

- Thérapies réalisées en partenariat avec l'ONG "Growing The Nations Therapy Programms" auprès des personnes souffrant de handicap et des enfants malnutris.

- Sensibilisation au centre et dans les écoles sur différents thèmes concernant notamment l'hygiène du corps, l'hygiène bucco-dentaire, l'équilibre alimentaire, etc.

L'ONG intervient donc dans ce centre pour des consultations tous les mercredis. La structure est équipée de tout le matériel nécessaire à la thérapie.

Comme pour la plupart des milieux d'intervention de l'ONG, la majorité des patients sont des enfants en situation de handicap. Dans ce centre, ils présentent plus spécifiquement des retard de développement liés ou non à un contexte de malnutrition.

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Publié le 15 juillet 2019

Premier weekend où j'ai eu l'opportunité de sortir un peu de la capitale et de mon quotidien à l'ONG, pour passer en mode tourisme : changement de décor assuré !

C'est donc parti pour 10h de bus en route de montagne pour arriver à Tamatave, une ville de la côte Est, en bord de mer, qui est surtout la capitale économique de Madagascar, et donc une ville où la population nous semble plus aisée qu'à la capitale Tanatarive, et où le mode de vie se rapproche davantage de ce qu'on peut connaître en Europe.

Les malgaches ont pour habitude de dire que sur la côte Est, il y a deux saisons : la saison des pluies et la saison où il pleut.

Je pars donc avec un groupe d'étudiants québécois que j'ai rencontré cette semaine et qui sont en stage à la capitale, une bande bien sympatique ! Il faut dire que je n'aurai jamais imaginé découvrir la culture québécoise à Madagascar. Eux aussi disent qu'au Québec, il y a deux saisons : l'hiver, et le mois de juillet.

Nous sommes logés dans un hotel en centre ville pour trois nuits.

Pour la première journée nous visitons le parc Ivoloina, un jardin botanique et zoologique où les variétés végétales de la flore de la grande forêt de l'Est sont bien représentées avec notamment de nombreuses plantes médicinales. Une occasion également de saluer les lémuriens dont certains sont en semi-liberté.

Nous faisons aussi la connaissance d'un caméléon que nous appelleront Jacques, et qui nous a fait la démonstration de son talent pour attraper les criquets avec sa langue à une vitesse de 60km/h.

Pour la deuxième journée, nous voyageons en pirogue métallique sur le canal des Pangalanes, jusqu'à l'embouchure de l'océan indien. Nous longeons le chantier naval et les constructions de radeaux en bambous.

C'est l'occasion de visiter un village de pêcheurs situé au bord du canal, Ambodisaina Tapakala.

Les maisons y sont construites avec les arbres du voyageur, symbole de Madagascar : les feuilles servent pour la toiture, les branches pour les murs et les troncs pour les fondations. Les pièces sont toutes séparées, la cuisine de la chambre, les WC sont à l'écart et la salle de repas est partagée entres plusieurs familles.

Nous profitons d'un moment sur une plage sauvage de sable blanc pour gouter à l'eau fraiche de l'océan indien. Décor digne des meilleures cartes postales.

Après le coucher de soleil sur le canal, nous rentrons profiter d'une soirée en centre ville. L'occasion d'expérimenter le Tuc-tuc, normalement prévu pour deux personnes, mais cette fois nous y montons tous les six : sensations garanties !

Pour la dernière matinée, nous allons nous balader sur la plage avant de reprendre le bus pour rentrer à Tananarive. Nous tombons par hasard sur une fête foraine, dont le peu de rapport avec les normes de sécurité occidentales nous fait nous sentir dans un bon décor de manèges grinçants de films d'horreur.

Il est temps pour nous de reprendre le bus. En route, j'ai eu l'occasion d'acheter le traditionnel Voan-Dalana : un cadeau de faible valeur marchande, à amener à son entourage quand on rentre de voyage, qui est symboliquement un fruit à partager. Il a fait le bonheur de mes collègues le lendemain midi.

Publié le 15 juillet 2019

"Qu'est ce qu'on mange à Madagascar ?"

De nombreuses personnes m'ont déjà posé la question, ne vous inquiètez pas, vous me connaissez, je ne me laisse pas mourir de faim 😉

La cuisine malgache est réputée pour être très riche et très grasse. L'aliment de base est le riz, il peut être décliné de nombreuses manières.

Le plat Malgache que j'ai déjà eu l'occasion de manger à plusieurs reprises est le Ravitoto : des feuilles de manioc pilées avec un mortier ou un hachoir de viande. On le cuit avec de l'ail et parfois du lait de coco, et de la viande de porc bien grasse. Servi avec du riz blanc.

Pour les familles les plus modestes, la partie du porc utilisée est la graisse qu'ils laissent fondre dans le creux de la joue pour diffuser le goût de la viande.

Le romazave est à base de viande bouillie avec de l'ail, de l'échalotte et de la tomate. (généralement viande de zébu, sinon de poulet ou du poisson) et de brèdes, notamment de mafana, et parfois des boutons de fleurs. S'accompagne de riz blanc et de piment.

Le bol renversé est le repas du dimanche soir, pouvant être fait avec les restes de la semaine. Il s'agit de placer dans un bol un oeuf au plat et de la viande avec ou sans légumes, de compléter avec du riz. Pour servir du suffit de retourner le bol.

La farine de riz est utilisée pour faire des gateaux frits, ou pains malgaches, sucrés les mofo-gasy, ou salés les romanonaka.

Pour le reste, on retrouve facilement des plats à base de lait de coco. Les principales viandes sont le poulet et le porc qui sont élevés facilement dans le pays. La viande de zébu remplace notre viande de boeuf.

En dehors de ces plats, la cuisine malgache est fortement influencée par la cuisine indienne et chinoise.

Le biryani, une sorte de riz cantonnais revisité à l'indienne. Il est à base de riz grillé, préparé avec des épices, de la viande, des œufs ou des légumes.

Le mi-sao, inspiré du mi-xào chinois est un plat à base de pâtes de blé, sautées avec de la viande (zébu haché, blanc de poulet ou porc) et/ou des crevettes, des légumes émincés et de la sauce soja. On y ajoute parfois de l'oeuf.

Le tsa-tsiou est une grillade de porc inspiré du porc au caramel.

Les soupes de nouilles, riz et raviolis sont aussi facilement retrouvées sur toutes les tables.

Une certaine influence européenne est aussi retrouvée.

A la française, on retrouve les oeufs mimosa (revisités avec du thon), la salade niçoise, le burger savoyard et la dame blanche vraiment très blanche (sans chocolat fondu mais avec de la glace à la noix de coco en plus de celle à la vanille).

Les pizzas sont aussi servies et livrées comme chez nous, à l'exception du fait que parfois elles soient de forme carrée (pas de perte d'espace dans la boite).

Plusieurs brunchs sont aussi servis dans la capitale, mais je n'ai pas encore pu les tester.

Pour les desserts, les glaces vanille, noix de coco et rhum-raisin dominent la carte.

La banane flambée est aussi un dessert fare. Et de manière générale les fruits sont vraiment très bons !

Au sujet des boissons, le rhum est fortement produit dans la pays grâce à la production de canne à sucre, et donc très peu coûteux. Mojito et punch à volonté !

Une seule brasserie locale produit et distribue de la bière, la THB (three horses beer), déclinée en blonde ou panachée et existe en game bio.

Les jus de fruits naturels sont aussi souvent servis, mais n'ont parfois de naturel que leur nom.

Pour terminer, au supermarché, les rayons sont semblables aux notres. Les produits vendus en France sont vendus plus chers à Madagascar, et vraiment beaucoup plus cher que les équivalents locaux.

Certains produits de marque vendues en France existent cependant ici sans exister en France : pour exemple le fanta pomme ou ananas, et la vache qui rit aromatisée.

Voilà pour mes découvertes cunilaires des deux premières semaines. A suivre ...

L'ONG intervient deux fois par semaine dans une classe adaptée, intrégrée dans une école primaire publique à Ambohidroa.

Les objectifs de l'accompagnement sont de stimuler le développement des enfants en situations de handicap, pour leurs capacités motrices, cognitives et sociales, à travers différentes activités.

L'année scolaire se termine bientôt pour les enfants malgaches. C'est donc la période de la préparation du carnaval de fin d'année avec l'apprentissage d'une chorégraphie.


C'est aussi la période de la Coupe d'Afrique des Nations de football, et Madagascar s'y est qualifié pour la première fois ! C'est un grand événement pour le pays, et à cet occasion, nous apprenons aux enfants en situation de handicap à jouer au football ! Leurs débuts ne sont pas très conventionels mais leurs progrès sont notables et leurs parents n'hésitent pas à ce joindre à nous pour les activités.

Nous organisons de petits matchs à plusieurs reprises, quelques enfants du village nous rejoingnent sur un terrain vague improvisé en terrain de football.

Et même si Madagascar a été éliminé en quart de finale, la motivation des enfants restent sans failles !

ALEFA BAREA !

Je dois commencer par préciser que les règles de circulation ici sont quasiment inexistante à Madagascar ! Parfois un agent de la police se place à un carrefour pour faire la circulation mais il est peut respecté. En bref, se déplacer sur la route est un concept assez différent de ce qu'on connait en France.

La plupart des personnes se déplacent à pieds, certains se déplacent en scooter (vraiment très nombreux dans la capitale pour échapper aux embouteillages), et très peu de personnes se déplacent en voiture car très couteuses ici pour une qualité médiocre (même si les malgaches doivent être parmis les meilleurs mécaniciens du monde, les rois de la débrouille).

Pour les moyens de transports moins conventionnels, je vais commencer par le posiposy : sans moteur et tiré par un homme, pour transporter en général deux personnes. Il existe aussi en version charette tractées par des zébus ou par des hommes (mais elle sert surtout au transport des marchandises).

Ensuite le cyclo-posy : même système mais tracté par un vélo.

Et enfin le tuc-tuc : cette fois tracté par une moto, avec juste deux places ou parfois une petite remorque pour transporter jusqu'à dix personnes.

Les taxis sont aussi très utilisés, notamment par les touristes, pour qui le prix est souvent doublé. Ils sont tous de couleur beige et sont en général de vieilles voitures françaises, retapées avec plus de 400.000km minimum au compteur. Il sont parés à toute épreuve, pouvant concurrencer nos meilleurs SUV !

Pour terminer, le dernier mais pas des moindres, le bus. Aussi appelé taxi-ville ou encore taxi-brousse, le concept est toujours le même : un fourgon entièrement modifié de façon très ingénieuse pour accueillir jusqu'à 28 personnes assises (nombre pouvant varier jusqu'à 35 avec les portes ouvertes et un peu de bonne volonté).

NB : big up au début des normes d'accessibilité dans ces bus, enfin en théorie 😅

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Publié le 8 août 2019

Il nous aura fallut 12h de bus pour nous rendre, le temps d'un weekend sur la côte Ouest de Madagascar, à Morondava ! Départ à l'aube avec la clique québécoise pour ce trajet en bus dans des paysages magnifiques !

Nous logeons dans un hôtel plutôt confortable en bord de mer, avec accès direct à la plage ! Cette partie de la ville s'appelle Nosy Kely, ou "petite île", et a vraiment des allures de vacances au soleil !

Pour les malgaches comme pour les touristes, ici la vie c'est "mora mora" ou comme on peut dire chez nous : doucement le matin, et pas trop vite l'après midi !✌🏼

Cette région du pays accueille la célèbre allée des baobabs ! Nous décidons de nous y rendre pour assister au lever du soleil ! Il est bien trop tôt pour que l'endroit soit envahi de touristes. Nous sommes donc seules au monde pour assister à ce spectacle magnifique, dans un environnement très paisible et serein. Je me sens vraiment reconnaissante d'être ici.

Nous passons aussi par les baobabs amoureux, un emblème dans ce secteur. Une vraie preuve d'harmonie de la nature ! Un imposant baobab qui se divise en deux pour s'enrouler sur lui même.

Juste en face se tient une boutique de souvenirs, où nous pouvons obverser les artisants sculpter avec leurs mains et leurs pieds, des morceaux de palissandre, de mangrove ou encore d'ébène, pour en faire des baobabs mignatures, qui font la joie des touristes. Il faut une journée entière de travail pour en réaliser un, du début à la fin de sa production.

Nous décidons de revenir pour le coucher du soleil. Cette fois, nous y allons en tuc-tuc avec notre ami Charly rencontré la veille ! Une fois sur place, un spectacle très différent et surtout dans un espace envahi de touristes. L'ambiance est beaucoup moins sereine que le matin, mais nous profitons du spectacle. De jeunes malgaches se regroupent pour réaliser des danses traditionnelles.

Avant de rentrer en ville, Charly nous a offert un cours de conduite de tuc-tuc : conduire un tuc-tuc à Madagascar, c'est fait ☑


Le reste du séjour peut se résumer en deux mots : Chill et Farniente ! Entre sieste sur la plage, baignade dans le canal du Mozambique, réalisation de tresses, balade au coucher de soleil, boutiques de souvenirs, restaurants de fruits de mer, et bien sûr, soirée chez Jean le Rasta, décrit comme meilleur spot de la ville mais qui nous aura fallut quelques cafards tombés du toit de la paillotte pendant notre repas.

Un vrai weekend de vacances avant de rentrer à la capitale avec un trajet de 16h. Cette fois encore, un arrêt pour acheter le Voan-Dalana, fruit du voyage pour les collègues le lendemain, tradition malgache oblige.

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août
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Publié le 8 août 2019

Pour la deuxième année consécutive, l'ONG, en partenariat avec Reedemer, une organisation américaine, a is en place un Fashiow Show avec la classe intégrée de l'école primaire publique d'Ambohibao. Nous laissons tomber les t-shirts de football pour se mettre sur notre 31 !

La semaine a été rythmée par les essayages et les retouches à la chaîne, la préparation des décorations, du maquillage et des accessoires.

Le rythme a été plutôt infernal pour que tout soit prêt pour le show du vendredi. Nous nous accordons un moment de détente en équipe et avec une partie de l'équipe Reedemer, en fin de journée le jeudi avant le grand jour. C'est aussi pour moi l'occasion de fêter mon premier mois à Madagascar.

Le réveil sonne très tôt pour le grand jour du Fashion Show, tout doit être près pour le défilé dans la matinée.

Installation du podium, des décorations, habillage, coiffure et maquillage des enfants. De nombreux bénévoles sont présents pour permettre la réussite de cette journée.

Les installations se terminent, les familles des enfants et invités s'installent dans la salle, la musique démarre et c'est parti ! 💃

Une trentaine d'enfants qui s'amusent et font le show ! Ils défilent et dansent chacun leur tour. Ils nous présentent aussi les chorégraphies apprisent en classe, et s'amusent au son des musiques des Baréas 🐂 (l'équipe de football nationale).

Le jeu en valait la chandelle ! C'est l'un des plus gros événements qui rythment l'année scolaire de cette classe et il est très attendu. Le personnel de l'école et les parents sont ravis.

C'est l'un des moments les plus forts de mon voyage. C'est avec ce genre d'événements que notre travail prend tout son sens. Je suis vraiment reconnaissante pour cette journée 🙏

L'après-midi se termine, puis nous cloturons cette semaine avec les membres de l'organisation Reedemer.

4
août
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août

Je retrouve la clique québécoise pour un dernier weekend, cette fois-ci simplement dans le centre ville de la capitale. Je me sens quand même dépaysée de ma vie de banlieue habituelle.

Nous commençons par partir en taxi pour nous rendre sur le point le plus haut de la ville, qui est l'ancien palais de la reine, la Rova.

Les meilleurs guides de voyages disent tous qu'il est recommendé de prendre un taxi qui nous semble être en bon état. Il aurait été plus sage de les écouter ! Il faut dire que six personnes dans une Renault 4 sur un trajet aussi pentu, on aurait pu se douter qu'on n'allait pas arriver en haut.

Donc une panne de taxi plus tard, et 500 mètres de marche plus tard, nous voici arrivées à destination. Une visite guidée nous attend chargée d'histoire et d'anecdotes. Ce point étant le plus haut de la ville, il offre une vue imprenable sur les alentours.

Nous passons le reste de la journée à Analakely, le centre ville, à flaner dans les rues marchandes à la recherche de bonnes affaires.

La fin de journée s'organise autour d'un diner au restaurant et d'une soirée en boîte de nuit dans un des spots les plus réputés de la ville, et sécurisé pour les Vazahas. Ambiance malgache garantie !

Le lendemain matin, réveil en douceur, et comme j'aime le faire en France un dimanche midi, je ne pouvais pas passer à côté de l'occasion de tester un des meilleurs brunchs de la ville !

Le cadre est magnifique, avec vue panoramique sous le soleil, et le repas est délicieux : buffet de petit déjeuner sucré, pancakes et fruits, boissons chaudes et jus naturels, oeufs et bacon, assiette salée locale, et crème glacée maison 🥞🍍☕🍳🍱 !

C'est exactement dans ce genre de moment qu'on a tendance à oublier qu'on est à Madagascar !

C'est donc sur cette note très occidentale que se termine mon aventure Québéco-malgache !

Merci d'avoir fait partie du voyage ❤

Publié le 21 août 2019

J'arrive à la moitié de mon séjour à Madagascar, j'ai jusque là beaucoup mis en avant le côté voyage, il est temps de faire le point sur ce que j'ai pu observer de la vraie vie malgache, et du quotidien des gens ici.


Une grande partie de la population malgache est particulièrement pauvre. Ces personnes vivent avec très peu de moyens, du travail de la terre, de la pêche ou encore de l'artisanat, dans des logements très précaires sans eau courante ni électricité. La plupart du temps les enfants peuvent aider la famille à partir de six ou sept ans, et peuvent permettre de gagner de l'argent vers l'âge de dix ans, une fois qu'ils savent lire et compter, ils sont donc peu souvent scolarisés après cet âge.

Pour une autre petite partie de la population, les personnes peuvent s'habiller plus décemment notamment avec des chaussures, n'ont pas de voiture, et pour la plupart travaillent toute leur vie pour simplement pouvoir construire leur maison où ils vivent avec toute leur famille.

Seule une petite minorité de personnes peuvent occuper des postes à responsabilité et évoluer financièrement pour investir, jusqu'à avoir une voiture par exemple.

Les rues et voies publiques sont très peu goudronnées et rarement en bon état. On trouve encore une majorité de pistes de terre pour circuler. Cela rend difficile la propreté des rues, notamment pour l'écoulement des eaux usées. Les constructions sont aussi souvent assez précaires, sans parler des conditions de travail des ouvriers du batiment.

La rue est aussi un marché permanent. Vous pouvez acheter absoluement tout dans la rue, dans des stands en bord de route. C'est une braderie brocante constamment. Pour la nourriture bien sur (café, riz, fruits, legumes, poissons, viande, etc) mais aussi pour tout le reste (vêtements, chaussures, quicaillerie, déchets plastiques, plaques de taxi, forfaits de téléphones, paris sportifs, savon, etc).

Beaucoup de personnes vivent la majorité de leur journée dans la rue, il n'est pas rare de voir du linge sécher dans un champ, une famille manger sur un trottoir ou encore un enfant jouant avec un sac de riz vide.

Une autre chose qui m'a marqué dans la rue sont les publicités, peintes de manière très réalistes sur les maisons entières ou les murs de clotûre.

L'une des choses qui m'impressionne beaucoup ici est le rapport des gens à la temporalité. Ils ne se félicitent pas d'avoir été efficace dans le temps, mais ils remercient le temps d'être arrivé jusqu'à eux. Cela caractérise tout leur quotidien : peu d'anticipation ou d'organisation, ici tout va "mora-mora", c'est à dire "doucement et sans pression" ; mais beaucoup de reconnaissance et de gratitude, avec un impact important de la religion (catholique, protestante ou musulmane) et des traditions ansestrales.

Ce qui caractérise aussi pour moi les malgaches de manière très représentatives est leur capacité d'adaptation, qui est sans limite. Ce sont les rois de la bidouille, tous de grands Mac Gayvers, notamment pour la mécanique. Je n'ai pas de meilleur exemple que la plupart des taxis du pays sont des Renaults 4 ou 5 avec 600.000 kms au compteur. Ils peuvent utiliser, recycler, réutiliser chaque objet des dizaines de fois, parfois en le détournant de l'utilisation principale de l'objet (comme une vinyle utilisé en ramasse poussière). Tout se vend et se revend (objets du quotidien, déchets plastiques, chaussures, vêtements, mousse, etc.). Il n'y a pas de limite !

Cela implique aussi un commerce basé sur la négociation. À moins qu'un prix soit étiqueté, il est forcément négociable et tout doit être négocié. C'est culturel, c'est une façon de faire ici. Ce qui laisse évidemment une place importante à la corruption. Mais je crois que ce n'est pas que ce soit plus présent que dans les pays occidentaux, c'est juste plus mis en évidence. Si tu as besoin de quelque chose ou d'un sercive, tu peux tout avoir si tu mets la main au porte-monnaie.

Globalement, je dois dire que malgré des situations de pauvreté très importantes et des conditions de vie, voire de survie, souvent précaires, il y a toujours une atmosphère joyeuse qui plane dans la rue. Les gens ici s'amusent de choses simple, les enfants jouent et rient aux éclats avec de simples cailloux au milieu des champs. La communauté compte beaucoup pour les malgaches, ils sont patriotes, fièrs de ce qu'ils ont, et se reposent sur leurs familles et leurs proches pour ne jamais laisser seul quelqu'un qui est en difficulté. Les notions d'honneur et la confiance qu'on peut leur accorder sont importantes pour eux.

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Publié le 21 août 2019

Cette fois-ci c'est dans la ville de l'artisanat que je me rends pour quelques jours. Antsirabe est aussi une région très agricole avec l'usine THB, la plus grosse production de bière du pays.

C'est aussi une station thermale offrant de nombreuses prestations de bains et de massages. Cette ville est très marquée par les vestiges architecturaux de l'empire colonial français.

3h30 de taxi-be, ou taxi-brousse, au départ de la capitale pour rejoindre Antsirabe. Je loge dans un hôtel plutôt tranquille en centre ville.

L'emblème de la ville est le "posy-posy", ou "pousse-pousse" : on en trouve partout, tout le temps ! Pour ma part j'ai choisi l'option cyclo-pousse avec Gaston, pour visiter la ville.

Nous faisons donc le tour de la ville et visitons les différents marchés et petites fabriques de pousse-pousse mignatures, de broderie, de papier, de raphia, de peinture, d'objets en corne de zébu, de bijoux, et autres artisanats locaux.

Pour la deuxième journée, c'était balade à cheval jusqu'aux lacs sacrés à l'Ouest de la ville.

Départ à l'aube avec Princesse (une jument plutôt peureuse de tout ce qu'on peut trouver en campagne), pour une balade de sept heures dans ... la campaaaagne ! Grosse expérience ! Je priais pour que l'expression "c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas" soit vraie aussi pour l'équitation !

Au programme : traversée de marché de vente de zébus, de villages agricoles, de chemins de montagne escarpés. La vue était imprenable ! Nous nous sommes rendus à un premier lac sacré, le lac Tritriva, très sauvage, dans le cratère d'un volcan éteint, autour duquel planent de nombreuses légendes. Le second lac, le lac Andraikaba, plus tranquille, entouré de petites boutiques d'artisants.

Cette période de l'année dans certaines villes de Madagascar voit aussi se dérouler l'exumation des corps, une tradition ancestrale. J'ai eu la chance de pouvoir y assister. J'en parlerai davantage dans un autre article qui arrivera bientôt !

Après une deuxième nuit bien méritée à Antsirabe, retour à Tananarive le dimanche, toujours escortée par Gaston jusqu'à la gare routière !

C'était mon premier séjour seule à l'extérieur de la capitale, et comme j'aime le dire : "voyager solo mais jamais seule" ! C'est enfaite la meilleure façon de rencontrer la population et de vivre en immersion dans la culture. Je suis très contente de cette expérience !

Et cet adage est globalement représentatif de mon voyage à Madagascar. A tous ceux qui pensaient que je partais seule, sachez qu'ici je suis bien entourée ! 🙂

Publié le 24 août 2019

L'ONG intervient également auprès d'enfants orphelins ou abandonnés, soit en thérapie individuelle auprès d'enfants en situation de handicap, soit en thérapie de groupe pour de la stimulation au développement physiologique (du plus jeune âge jusqu'au stade pré-scolaire voir scolaire).

En effet, la plupart de ces enfants manquent parfois de stimulation quotidienne et le but de l'intervention est le prévenir un éventuel retard de développement par des mises en situations d'activités, et d'amener les enfants vers la meilleure autonomie possible une fois l'âge adulte atteint.


La première structure de ce type est le centre d’accueil Akany Avoko à Ambohidratrimo, créé en 1959 par des assistantes sociales suisses pour accueillir les enfants qui se retrouvaient dans la rue suite à d’énormes inondations. Depuis, la vocation reste la même : aider les enfants, surtout des filles qui ont subi des maltraitances physiques et psychologiques.

Le centre accueille environ 150 enfants qui sont complètement pris en charge et éduqués jusqu’à l’âge de 18 ans. Certains peuvent même apprendre un métier (coiffure, couture, métiers du tourisme). L’organisme se finance grâce au parrainage des enfants (60%) et par de l’autofinancement (40%). C’est pour augmenter les revenus du centre que l’activité touristique a été mise en place il y a quelques années. De nombreuses solutions sont progressivement mises en place pour devenir autosuffisants (potager, récupération de l’eau, développement de biogaz, fabrication de boules de charbon à partir des déchets, fabrication d’objets à base de matière recyclées). Celles-ci ont également une valeur écologique et éducative.

La deuxième structure de ce type est le centre Iris, qui débuté à Tananarive en 2010. Ils travaillent principalement avec des enfants vivant dans une pauvreté extrême et dans des conditions difficiles.

Chaque année, les étudiants en ergothérapie français organisent le PSIEE, le projet de solidarité internationale des étudiants ergothérapeutes.

A l'occasion de la venue du PSIEE 2019 à Madagascar, une rencontre franco-malgache des étudiants en ergothérapie s'est organisée et j'ai pu me joindre à l'événement.

Il s'agissait d'échanger au sujet des études d'ergothérapie, et en ce qui me concernait, de la vie professionnelle. Cet échange a été très interessant et riche de rencontres.

N'hésitez pas à suivre des aventures du PSIEE 2019 et à les soutenir : https://www.helloasso.com/associations/projet-de-solidarite-internationale-des-etudiants-en-ergotherapie/collectes/campagne-de-financement-du-psiee-2019

19
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Publié le 3 septembre 2019

C'est le séjour que j'attendais le plus à l'extérieur de la capitale : Nosy Be, qui signifie "grande île" ! Il s'agit d'une île de plus de 300km2 au nord de Madagascar, elle même entourée de nombreuses îles, chacune avec sa spécialité. C'est la région la plus touristique du pays, et la plus sécurisée.

Welcome to Paradise 😍


Départ très tôt jeudi matin pour l'aéroport, pour une arrivée à Nosy Be à 8h ! Pas une minute à perdre pour profiter de ces quelques jours ici.

Je prends un taxi pour me rendre à Lemurialand, un parc au Sud-Est de l'île qui accueille la distillerie d'huile essentielle, dont la plus connue est celle d'Ylang-Ylang, une plante importée sur l'île de Madagascar à l'époque coloniale. L'architecture de la distillerie rapelle encore cette époque !

Il est aussi possible de visiter l'ancienne distillerie de rhum avec dégustation (à 9h du matin ça pique un peu je dois direl, ainsi qu'un parc animalier de plusieurs espèces animales malgaches ou africaines, dont les lémuriens, emblème de Madagascar, qui sont ici élevés en famille en captivité, avant d'être libérés pour repeuplés les forêts aux alentours. Je rencontre aussi Napoléon et Joséphine, deux énormes tortues des Seychelles de 204 ans et 150 ans !

Je marche ensuite quelques kilomètres pour rejoindre la route nationale et trouver un tuc-tuc. Ici ils sont collectifs : ambance garantie ! Je me rend dans la plus grosse ville de l'île, Hell-ville. Une fois encore, l'empreinte coloniale sur l'architecture est forte. Je profite du marché, du vieux port et de l'allée des brodeuses, spécialité artisanale de cette région.

Déjeuner en vue panoramique sur la mer, puis avant de rejoindre la plage de Madirokely et mon hôtel pour deux nuits, je passe visiter un éco-musée, construit près d'un arbre sacré.

Cet arbre de la famille des ficus s'étand sur 200m². Il y a un tronc principal, puis chaque branche crée des racines vers la terre, créant des troncs secondaires. Il est le lieu d'offrandes. Comme sur chaque lieu sacré, on entre et on sort avec le pied droit, et tenue traditionnelle exigée.

L'éco-musée raconte l'histoire de l'île de Nosy-Be et de ses différentes tribues. La visite se termine avec une degustation de thé et de rhum.

Je reprends le tuc-tuc, direction Madirokely où je passe deux nuits. Une plage magnifique, peu envahie par les touristes malgré le nombre d'hôtel. De nombreux français vivent là depuis des années, gérant les principaux spots de la plage, une équipe jeune et dynamique avec qui ça a été un plaisir d'échanger.


Je pars pour passer la deuxième journée sur Nosy Iranja. Départ en bâteau pour une matinée en mer à essayer d'apercevoir des animaux marins. Ce sera finalement un banc d'une centaine de dauphins qui viendront jouer autour du bateau.

En arrivant sur l'île, petit snorkeling masque et tuba à la recherche de petits poissons dans les coraux. Nous débarquons ensuite sur le sable blanc entourés d'eaux turquoises pour passer le reste de la journée sur l'île. Au programme : repas malgache, baignade dans les eaux chaudes de mangrove, et chill sur la plage.

Après avoir observé un dernier levé de soleil sur la plage de Madirokely, je pars pour la troisième journée pour Nosy Tanikely. Au programme, deux sessions de plongée à la bouteille à 6 mètres de profondeur. Equipement sur le bateau avec Luc le moniteur, et c'est parti ! 47 minutes, puis 74 minutes ! Dans des coraux magnifiques au milieu des poissons au mille couleurs, raies et tortues ! C'est vraiment magnifique, mais pas de photos prises à cette profondeur. Je ne garde ça que pour moi dans un coin de ma mémoire.

Une fois rentrée sur Nosy Be, je reprends mon bagage pour monter un peu plus au nord de l'ile et traverser avant que la nuit ne tombe pour rejoindre Nosy Sakatia, pour les deux nuits suivantes.

Arrivée sur Nosy Sakatia pour la troisième nuit de ce séjour. Un petit coin de paradis très paisible, mais attention aux cafards, lézards et aux mouches de sables ! Ça fait partie du package quand on veut de l'authenticité !

Je loge dans un bungalow en bord de mer avec hamac et possibilité de dormir à la belle étoile.

Je passe ma quatrième journée à nager près des tortues qui viennent à proximité de cette île pour se nourrir, autour des coraux pleins de petits poissons. Masque et tuba obligatoires pour cette journée ! Puis repas traditionnel malgache sur la plage, et repos sur hamac où j'y passerai aussi la nuit !

Dernier réveil sur Nosy Sakatia, et traversée en pyrogue pour rejoindre à nouveau Nosy Be et me rendre tout au nord, sur la plage d'Andilana, accueillant les plus gros hôtels clubs de l'île.

Les plages y sont magnifiques, malgré qu'elles soient envahies de touristes. Je trouve un coin tranquille pour la journée.

Et voilà, l'escapade de rêve est terminée. Il faut retourner à l'aéroport après ses cinq journées de folie. Mais je crois qu'on ne peut apprécier le paradis que si l'on y reste pas trop longtemps ! Je suis malgré tout très contente de rentrer sur la capitale pour les autres aventures qui se préparent encore.

Publié le 12 septembre 2019

Nouvel article, nouvelles découvertes culinaires.

Je vous avais parlé des jus de fruits naturels, que j'avais un peu dénigré. Mais depuis mon avis a changé sur la question. Je ne bois plus que ça ! Ananas, papaye, goyave, banane, avocat, citron, baobab, tamarin, corossol, tomate, et j'en passe ! Je suis fan ! Et c'est surement ce qui me manquera le plus culinairement, une fois de retour en France !

Ces jus naturels sont de qualité grâce à la qualité des fruits qu'on trouve ici. De taille hors norme naturellement et très bons. Bananes du jardin, avocat et citrons démesurés, ananas, papaye, goyave, etc. De délicieuses glaces en sont aussi déclinées.

Il y a aussi de nombreux produits fabriqués avec le fruit du baobab, parmis ceux-ci, glace, jus et confiture. On trouve aussi du miel de fleurs de baobab.

Dans la catégorie petit déjeuner ou gouter, on retour les beignets de banane ou d'ananas, ainsi que le taru : cuit à la vapeur, servi avec du sucre en poudre, c'est une racine de la famille des patates douces. On en vend facilement dans la rue, avec du café ou du thé stocké dans des bidons et servis dans de petites tasses en fer.

La koba est une pâte, plus ou moins liquide (texture pâte d'amande, purée ou soupe), à base de maïs ou de riz, de banane, de courges, d'eau. L'idée est un repas très peu coûteux, et très nutritif. On l'utilise entre autre pour les enfants malnutris et les personnes âgées, au goûter ou comme un repas à par entière.

J'ai pu ajouter à la liste des repas traditionnels, le simple repas du quotidien à Madagascar : grosse portion de riz (bien évidemment), quelques crudités, eau de bouillon à ajouter au riz, légumes sautés ou mijotés, morceaux de viande ou poisson, frits ou bouillis. Et en boisson, l'eau du riz, servie chaude.

En voyageant en bord de l'océan, j'ai aussi pu manger de nombreux poissons ou fruits de mer. Camarons, crabes farcis, poissons fumés et plus encore.

J'ai aussi pu tester un des brunchs les plus réputés de la ville, dans un cadre magnifique. Buffet petit déjeuner, assiette salée et boule de glace maison !

Dans la catégorie street food, dans les gargottes en bord de route, on retrouve les petits déjeuner ou goûterdont j'ai déjà parlé, les brochettes (poulet, zébu ou poisson), les mine-sao dont je parlais dans le premier article, et la petite dernière des découvertes : le composé ! Cela consiste en une demi-baguette avec tout ce qui est imaginable à l'intérieur : salade de pommes de terre en mayonnaise, nouilles, carottes rapées, macédoine de bettrave, concombre, etc. Et bien sur tout est mélangé. C'est une expérience 👍🏻

La première fois je vous avez fait un petit point sur les supermarchés. Mais en réalité la plupart des achats se fait dans la rue, dans des stands ou gargottes, en dehors de toute norme d'hygiène européenne (viande, poissons, fruits et légumes, riz et autres féculents en vrac, etc.).

Pour terminer, lors de mes premières semaines de voyage, je ne comprennais pas pourquoi les autres voyageurs que je croisais n'était pas à la recherche de nouveaux tests de plats traditionnels ou locaux, comme je l'étais. Mais après deux mois je crois que je commence à comprendre. Malgré tout, on se lasse d'une alimentation basée sur le riz, au petit déjeuner, au déjeuner et au diner ! Je mange donc de plus en plus autre chose que plats a base de riz, de légumes sautés et de viande bouillie. Il est assez facile de trouver ici des plats se rapprochant de ce que nous consommons en Europe.

Bon appétit ! 🇫🇷

Mastu ! 🇲🇬

Publié le 12 septembre 2019

Pour rappel, à Madagascar, les vazahas sont les personnes blanches ou privilégiées, et donc par défaut riches.

Être un vazaha à Madagascar implique :

- De tout payer plus cher : même si la conversion en euros laisse un prix raisonnable pour une bourse européenne, il est toujours plus élevé que ce que payerai un malgache, jusqu'à 20 fois plus élevé. Le meilleur exemple est le prix des taxis et les visites des monuments historiques.

- De se faire appeler des dizaines de fois par jour dans la rue : "Eh Vazaha !" dans le but d'avoir un regard, un signe, de l'argent, ou juste de dire les seuls trois mots connus de français. Cela est flagrant dans la capitale et sa banlieue, mais beaucoup plus raisonnable en zone touristique.

- Etre considerer comme privilegié : vis à vis de l'argent, de la famille, du voyage, ou de tout autre domaine de la vie, vous êtes considérés comme ayant plus de chance que quelqu'un autre. Et parce que vous êtes privilégié, tout ce que vous avez sur vous a plus de valeur que sur quelqu'un d'autre. Cela vaut pour un mouchoir ou un packet de biscuit, mais c'est encore plus vrai pour les objets de valeur. Ce qui implique que montrer un objet de valeur dans la rue vous mets en danger de vol ou d'agression (téléphone, bijoux, montre).

- Entendre rire dans notre dos : le soucis quand on ne parle pas la langue du pays, c'est qu'on a souvent l'impression que ce qu'on nous dit est négatif, particulièrement quand c'est accompagné de rires. Car en réalité moins d'une personne sur cinq parle français. Mais heureusement pour moi, la plupart de la communication est non verbale, et une fois quelques mots clés appris en malgache, on peut s'en sortir.


Être une jeune femme vazaha seule à Madagascar implique :

- Se faire siffler une treintaine de fois par jour : comme on peut siffler un chien ? Ah non ici on ne siffle même pas les chiens. Ce phenomène est majoré si vous portez un quelconque signe de féminité (cheveux détachés, chaussures habillées, ou vêtements non recouverts d'un gros sweat).

- Entendre des déclarations d'amour dans la rue : souvent d'une des personnes les moins recommandables de la rue, qui se sent obligée de dire tous les mots qu'il connait en français, ce qui commence la plupart du temps par "Je t'aime Madame".

- Parfois être considéré comme un morceau de viande : certains comportements masculins sont parfois très dégradants et justifierai un séjour en prison si la scène se déroulait en Europe.


Finalement, il faut faire avec. Ce genre de comportement, c'est les vazahas qui l'ont généré historiquement à travers la colonisation. Il faut se mettre à la place de toutes ces personnes qui ont perdu en identité culturelle à l'époque coloniale et qui essaient maintenant d'exister par eux même.

Donc non, la colonisation n'a pas été bénefique comme on l'entend souvent dire en France. Loin de là même, puisque la plupart des éléments développés grâce à la colonisation ont ensuite été détruits lors des conflits de décolonisation. Et j'ai pu le voir à plusieurs reprises sur le continent africain durant ce voyage. D'autres articles reprendront bientôt ce point.

21
août
21
août
Publié le 12 septembre 2019

C'est le moment de la deuxième leçon de vie de Madame Gascar.

Je crois bien que la journée du mercredi 21 août a été la plus difficile depuis le début de mon séjour. Je n'ai que très peu de photos pour l'illustrer, et je crois que c'est mieux comme ça.

Comme chaque mercredi, je me rends au centre ANANI pour une journée de thérapie. Et je n'étais pas prête à recevoir ces trois grosses claques de la vie.


1. La première situation est celle d'une petite fille de 6 ans. Il y a un mois, elle a sauté dans un bain, qui par accident était beaucoup trop chaud. Elle a été brulée sur 70% de sa surface corporelle. Depuis un mois, comme dans toutes les situations en lien avec la santé dans ce pays, elle n'a pas reçu de soins médicaux car sa famille a privilégié les techniques traditionnelles et religieuses. Depuis un mois, elle ne peut ni marcher, ni s'asseoir. La seule position qui est supportable est allongée sur le côté et en appui sur sa hanche droite. Etant donné qu'elle ne peut pas bouger de cette position, elle a maintenant une escarre massive de stade 4 à la hanche, une des seules parties de son corps épargnée par les brulûres. Aujourd'hui elle est prise en charge par l'équipe médicale. Si cette petite parvient à survivre assez longtemps pour ça, la prise en charge sera longue et complexe.


2. La deuxième situation est celle d'une petite fille de 8 mois et de sa maman de 27 ans. La petite fille présente un retard de croissance car elle est malnutrie, mais heureusement, elle n'a pas de retard de développement psycho-moteur. Elle est issue d'une famille très pauvre. Sa maman, qui présente un retard intellectuel, nous explique que sa grossesse a eu lieu suite à un viol. Elle ne sait pas s'occuper d'un enfant, elle n'y parvient pas malgré les apprentissages qui lui ont été transmis par la famille. C'est la tante de 13 ans de la petite fille qui s'en occupait jusque là, mais elle est à présent partie travailler à l'autre bout du pays pour quelques temps. À la maison, les grands parents sont là aussi mais travaillent toute la journée. La maman de la petite nous explique que personne dans la famille n'a mangé depuis trois jours, car c'est la jeune tante qui s'occupait de ça à la maison. A Madagascar, on ne trouve ni service social, ni psychologue. Il faut maintenant un travail conjoint avec la sage-femme, le médecin, et quiconque aura une idée pour sortir cette famille de sa situation de précarité.


3. Après les deux premières situations, je pensais en avoir assez vu dans cette journée. Il était 17h, le soleil avait tapé toute la journée, j'étais sur la route du retour vers la maison. C'est là que j'ai commencé à entendre quelqu'un pleurer. Devant moi se trouvait un petit garçon de 6 ans qui portait un sac de riz rempli de feraille tranchante sur sa tête. Je l'aide avec une autre passante à enlever ce sac de sa tête. Je regarde ce petit garçon avec ses vêtements déchirés et les pieds nus, qui nous explique qu'il marche depuis ce matin pour trouver de la feraille. Il doit porter ce sac de plus de 10Kg sur sa tête pour le transporter à plus de 6km de là avant la nuit qui tombera d'ici une heure. Il va le vendre 2400Ar le kilo, soit environ 0,60€. Quelques mètres plus loin se trouve son frère, à peine deux ans plus vieux, lui aussi portant un sac de feraille. Tous deux ont pour mission de ramener de l'argent à leur famille pour nourir leur fraterie et les ainés de la famille. Aucun des deux n'a mangé depuis la veille. Je porte alors ce sac jusqu'à ce que leur route prenne une direction opposée à la mienne. Un jeune homme a ensuite pris le relai. Je n'avais que 1400Ar dans ma poche et j'avais déjà mangé la banane que j'avais pris dans le jardin en partant ce matin. J'aurai voulu lui donner plus que ça.


Je suis ensuite rentrée à la maison avec un sentiment de culpabilité et d'injustice vis à vis de ces trois situations. Je regardais le soleil se coucher sur Tananarive en pensant à toutes ces personnes, avec l'impression de ne pas mériter la vie que j'ai, de n'avoir rien fait pour l'avoir. Et je repense au système éducatif français qui nous apprends que nous sommes tous égaux en droits. Quelle est l'égalité de droit dans ces trois situations ?

Il me faut quelques jours pour encaisser cette journée. J'ai fait ce voyage pour vivre ce genre de choses. Madame Gascar ne m'aura pas ménagée.

31
août
31
août

J'ai eu l'occasion de quitter Madagascar pour me rendre au Rwanda pendant neuf jours dans le but d'assister à un congrès international d'ergothérapie de quatre jours.

Je pars donc avec ma responsable et colocataire, qui est aussi ergothérapeute et qui est intervenante sur le congrès.

Nous sommes logées dans un hôtel à Kigali, la capitale du pays aux milles collines.

Le pays est plutôt développé, surtout à la capitale. Le rwanda est le pays du monde le plus propre et il est très sécurisé.

Contrairement à Madagascar, il est tout à fait possible d'être dans la rue une fois la nuit tombée sans avoir rien à craindre.

Je me sens comme en Europe, avec en bonus le côté typique culturel africain. Ici on peut se déplacer en moto-taxi ou en vélo-taxi sur des routes en bon état.

Le congrès rassemble tous les pays du continent africain et à pour but de présenter les différentes études ou projets en cours au sein des différents pays participants. Nous enchainons quatre jours de présentations, sources d'inspiration, et de rencontres de personnes toutes plus importantes les unes que les autres.

L'organisation du congrès a aussi mis en place plusieurs soirées à thèmes dans des cadres tous plus magnifiques les uns que les autres. Au programme danses traditionnelles rwandaises et échanges avec les autres participants.

J'ai aussi eu l'occasion de visiter la capitale et les différents lieux dédiés à l'histoire du pays et de son génocide il y a 25 ans. Visites chargées de lourdes émotions et de prises en conscience. En effet, si aujourd'hui le pays est un des plus sécurisé au monde, ce n'était pas le cas lors de l'époque coloniale qui a engendré la division des population et par la suite le génocide. Les pays européens ont évidemment soutenu le pouvoir en place à l'époque, qui était le parti organisant les tueries.

Depuis cette époque le pays renaît de ses cendres et se développe à grande vitesse.

On trouve de nombreuses galeries d'art, symbole de cette renaissance, et de nombreux espaces de vie sociale comme des coffee-shops, centres commerciaux, bars ambiance et atelier d'artisanat DIY.

Nous avons aussi l'occasion de traverser le pays en bus pour nous rendre au lac Kivu au nord du pays pour une journée en bâteau.

Le lac repose sur une nappe de pétrole, on peut donc y observer des plateformes pétrolières américaines et françaises.

Nous nous sommes arrêtées sur l'Île de la punition : un gros rocher où autrefois les jeunes filles enceintes mais non mariées étaient attachées toute une nuit, et si elles survivaient à la marée, leur enfant été considéré comme volonté de Dieu.

Nous visitons aussi les marchés artisanaux locaux, et en particulier les fabriques de vêtements où nous passons plusieurs longues soirées en compagnie des vendeuses de tissus et couturières.

Un séjour de courte durée mais riches de découvertes, de rencontres, et de partages d'experiences !

Publié le 22 septembre 2019

Une dernière structure dans laquelle j'ai eu l'occasion d'intervenir est l'accueil de jour Masoandro Mody, pour personnes agées souvent atteintes de la maladie d'Alzheimer.

La structure est gérée par l'ONG Madagascar Alzheimer, et son nom signifie en traduction littérale : "là où le soleil se couche", une belle métaphore.

J'interviens avec l'équipe de GNTP une fois par semaine pour des prises en charge de groupe, avec des activités mélant les composantes motrices, cognitives, et sociales.

La prise en charge inclue les aidants des personnes et leur famille, qui peuvent participer aux journées d'activités.

C'est un endroit plein de sérenité et de bienveillance autant envers les personnes accompagnées que de leur part envers les soignants.

Publié le 22 septembre 2019

À Madagascar, on observe un parfait équilibre entre les croyances ancestrales et les religions monothéïstes.

L'ensemble de la population est très attachée à ces pratiques. J'ai pu assister à de nombreuses prières et démonstrations de foi. C'est aussi un moyen pour chaque personne d'appartenir à une communauté et d'avoir un groupe de soutien ou de parole face aux difficultés.

Les temps de prières en groupe ont lieu aux repas, aux réunions d'équipes, aux différents rassemblements. Chacun peut exprimer ce pour quoi il est reconnaissant, pour quoi il demande pardon, ou pour quoi il a de l'espoir. Il est courant de prier pour une personne qu'on sait être en difficulté. Et pendant ces temps, le malgache, l'anglais et le français se mélangent à la perfection.

Concernant les religions monothéïstes, les plus largement représentées sont le christianisme protestant et catholique, ainsi que l'islam.

Pour ma part, j'ai surtout eu l'occasion de participer à des messes protestantes, dirigées par des pasteurs dans de grandes salles où les gens chantent et dansent tous ensembles. De grands moments de partage et d'amour où j'ai toujours été accueillie chaleureusement. Le plus souvent après la cérémonie, l'ensemble de la communauté partage un café, parfois un repas. J'ai aussi pu assister à une cérémonie de bâptème.

Une des messes les plus marquantes a été une messe appelée "le ministère des pauvres" dans le centre ville de la capitale. Il s'agit d'un rassemblement hebdomadaire où les familles les plus défavorisées peuvent se rendre. En plus d'une messe, c'est un temps de partage, d'amour et de soutien, qui laissent aux personnes un sentiment d'appartenance à une communauté. À l'issue de la messe, un repas est distribué aux familles.

Concernant les croyances ancestrales, j'en ai une expérience quotidienne dans le travail car je prends tous les jours en soins des personnes qui ont d'abord essayé tous les remèdes, rituels et prières existant à Madagascar, avant de se tourner vers la médecine moderne. Le plus connu étant les massages traditionnels, pouvant être préconisé pour n'importe quel soucis de santé.

Mais l'expérience la plus marquante de mon séjour restera la tradition d'exumation des corps, aussi appelée "fête des morts", auquel j'ai pu assister.

Chaque famille (au sent le plus large du terme) se réunie, lors d'un weekend entre août et octobre, autour du tombeau familial. Le principe étant de sortir tous les corps du tombeau qui y sont présents depuis au moins cinq ans (ce qui peut représenter plus d'une vingtaine de corps par tombeau), dans le but de les sortir du cerceuil s'il s'agit de leur première exumtion, ou simplement de les transporter sur des nattes de bambou, puis les recouvrir d'un nouveau linge blanc. Cette cérémonie est très festive, on y mange des glaces et boit de l'alcool autour d'un orchestre. Les participants chantent et dansent sur des mélodies carnavalesques.

C'est aussi l'occasion pour les familles de ramener le corps de leurs défunts au tombeau familial si ceux si ne sont pas décédés dans le secteur. C'est pour cette raison que chaque année à cette période est relancée la maladie de la peste. En effet cette cérémonie étant très importante pour la population, lorsqu'une personne décède de la peste, il arrive que la famille refuse d'incinérer le corps et souhaite l'enterrer. Le problème est que le virus reste présent dans les ossements et resort lors de ces exumations.

Mon expérience des croyances et religions à Madagascar a été très riche. J'ai eu la chance de participer à ces événements dont certains sont vraiment hors du commun.

J'ai aussi eu la chance d'être entourée de personnes très bienveillantes qui m'ont accueillie et ont voulu me faire connaître leur culture. De nombreuses personnes ont prié pour moi et mes proches en me souhaitant de merveilleuses choses. Je suis vraiment reconnaissante pour cela.

🙏🏻

10
sept
10
sept
Publié le 22 septembre 2019

J'ai eu l'occasion de voyager jusqu'à l'île Maurice pour quelques jours, dans le but de rejoindre mon frère et ma belle-soeur, Romain et Kelly.

Avant leur arrivée j'ai eu l'occasion de visiter le secteur de Bain-Boeuf et de Grand Baie, considéré comme le "St-Tropez" de Maurice. On y trouve de grands buildings, de belles habitations et des commerces et restaurant identiques à ceux qu'on peut trouver en Europe. Encore une fois en comparaison à Madagascar le pays est très sécuritaire.

Cette journée a été pour moi une escalle pseudo-occidentale en restant qur le continent africain.

Puis une fois la troupe réunie, les choses sérieuses ont commencé. Je logeais dans un studio proche de leur hôtel et je les rejoingnais pour les repas et pour passer la journée avec eux.

Ce moment en famille a été comme une bouffée d'oxygène pour moi. D'autant plus que tous les deux venaient avec une grande nouvelle à m'annoncer.

Nous avons eu l'occasion de nous rendre à Casela pour une journée safari et marche avec les lions. Girafes, zèbres, autruches et autres animaux africains étaient aussi de la partie.

De belles émotions en marchant avec ces félins vivant en captivité et donc habitués à la présence de des humains.

Nous passons aussi une journée Koh-Lanta (pluvieuse) sur l'Île aux cerfs : sortie en bâteau, snorkeling, cascade de la rivière noire, déjeuner barbecue sur une île déserte.

Nous passons notre dernière journée ensemble au sud de l'Île pour un circuit avec de nombreux arrêts.

La population étant à 80% d'origine indienne, la religion et la gastronomie sont fortement influencées par cette culture. Nous visitons les lieux de cultes hindous autour du secteur de Grand Bassin et nous mangeons un curry dans un restaurant traditionnel.

Nous nous rendons aussi dans un atelier de fabrication artisanale de maquettes de bâteaux, au bord d'un cratère de volcan éteint.

Le dernier arrêt est celui de Chamarel. Nous passons par la cascade et les paysages aux sept couleurs, un point de vue sur la rivière noire, ainsi que par la rhumerie. Au programme : visite de la distillerie et dégustation de nombreux rhums.

Pendant cette dernière journée, nous avons eu à plusieurs reprises la visite de singes sauvages, très attirés par nos téléphones, qui ont faillit périr dans cette aventure.

Une dernière matinée avec Romain et Kelly et il est déjà temps pour moi de rentrer à Madagascar, pour la dernière ligne droite avant mon retour de France, et de laisser la petite famille profiter de leurs derniers jours de vacances.

19
sept
19
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Publié le 23 septembre 2019

Cette semaine, l'ONG organise un camp de vacances pour les enfants de la classe intégrée de l'école primaire que nous accompagnons, en partenariat avec Coming-Grow, une église sud-africaine.

Ce camp est aussi organisé dans l'intérêt des parents. En effet l'idée est de leur offrir un moment de répit et un espace de partage pendant que leurs enfants sont en activités avec les volontaires.

L'équipe d'Afrique du Sud nous a rejoint le weekend précédent pour les préparatifs de la semaine. Nous avons aussi eu le soutien d'une quarantaire de jeunes malgaches bénévoles pour s'occuper des enfants.

Pendant trois jours nous accueillons une treintaine d'enfants en situation de handicap, chacun accompagné d'un volontaire.

La journée commence par un accueil avec chansons et prières, puis la matinée se divise en quatre sessions d'activités pour les enfants, gérées par les thérapeutes : communication, stimulation oro-motrice, activités manuelles, et musique et mouvement. Les parents ont aussi leurs sessions d'activité pour les aider à résoudre leurs difficultés dans l'accompagnement de leurs enfants.

Parents, enfants, volontaires et membres des organisations partagent ensemble le repas du midi, puis la journée se termine en début d'après-midi avec un temps de partage, de chansons et de prières.

Lors du dernier jour, les parents et encadrants de l'école souhaitent remercier les organisations et les volontaires étrangers. Des remerciements très émouvants et riches de bonnes intentions, avant que chacun de reprenne sa route suite à ces trois jours intenses.

C'est aussi le moment pour moi de dire au revoir à ces enfants et leurs familles, que je n'aurai pas l'occasion de revoir avant la fin de mon séjour.

L'équipe de l'ONG et celle de Coming-Grow se retrouvent autour d'un dernier moment de débriefing et de partage pour clotûrer cette semaine.

Cette semaine a été très riche humainement et je crois la plus belle de mon séjour, entourée de bénévoles impliqués et investis, et d'enfants souriants qui nous ont envoyé énormément d'amour.