Le dimanche 28 avril 2024, nous prenons la mer direction Lefkas. A peine sortis du chenal, nous hissons le GV, mauvaise surprise, même en réglant tout ce que l'on veut, elle est trop grande dans un sens et pas assez dans un autre. Y'EN A MARRE B....
Les habitudes se retrouvent vite, mais les poissons ne le savent pas ... Nous arrivons dans l'embouchure du canal menant à la ville de Lefkas, là se trouve un pont qui ouvre toutes les heures rondes. Raté, il est 15, il faudra attendre 3/4 d'heure. Il n'y a pas beaucoup de place pour faire des ronds dans l'eau.
Attendons l'ouverture. Je vois un catamaran amarré près du pont. Nous lui demandons si nous pouvons nous mettre à couple. Une dame sympathique nous aidera à nous amarrer à son bateau pour 45mn. Le pont s'ouvre, un sagouin nous passe devant, stupide. Nous embouquons le chenal pour aller se poser sur le quai de la ville. Nous opterons pour un ponton appartenant à Onion Sails. Il n'y a personne, nous sommes dimanche. Il y a une place de libre mais pas facile sans personne pour réceptionner nos amarres sur le quai. Patricia s'essaye au lasso mais ... Enfin un jeune homme qui se faisait bronzer sur un catamaran vient nous aider. Il se nomme Bibo, il travaille pour Onion Sails et connait son job. On s'amarre, il nous dit, peut-être sous l'effet des deux dames à bord: "vous pouvez vous connecter à l'électricité et l'eau et si quelqu'un vient vous demander, vous dites que Bibo vous a autorisé, de plus question paiement c'est gratos ! Sympa ce jeune homme.
Nous irons visiter la ville très atypique. En faite, un tremblement de terre en 2015 a sérieusement endommagé les constructions. Les façades des maisons ont été refaites avec des tôles ondulées, ce qui donne un look particulier et pour rendre tout ça plus attirant, à de multiples endroits, les habitants ont confectionnés de jolies broderies pour habiller les poteaux ou bien faire des guirlandes .
Le lundi 29 avril, nous descendons plein sud vers Nidry, j'avais prévu un mouillage à la "Baie Tranquille" qui, ça ne s'invente pas, a subi un médicane (Cyclone Méditerranéen) causant d'importants dégâts, mais comme mister Thanos de DL Sails doit venir reprendre la Grand Voile, nous allons à un ponton. M. Thanos est un personnage plutôt sympathique mais qui a des idées bien arrêtées. Il nous dit avoir calqué les dimensions de la nouvelle voile sur l'ancienne, mais j'essaie de lui expliquer que ce n'est pas le cas. Rien à faire. Il repart avec la voile. Je pioche dans la documentation du bateau et trouve les dimensions de la grand voile d'origine. J'envoie ça avec photos à l'appui à son boss. Moralité, rdv le lendemain matin pour prise de cotes. M. Thanos vient en moto (il remonte dans mon estime) mais reste campé sur ses positions concernant la longueur du guindant (partie de la voile le long du mat). Il me dit qu'ils vont bricoler quelque chose pour que je puisse utiliser la GV puis, plus tard, ils la referont comme il faut: Pas chaud. Comme ils m'ont rapporté l'ancienne grand voile, je propose de la remettre en place et de leur laisser le temps de refaire proprement les choses. Bien m'en a pris car, une fois en place, M.Thanos s'aperçoit effectivement que l'ancienne voile monte bien plus haut que ce qu'il pensait. Nous reprenons les cotes... La grand voile est en fait à refaire. Nous visons fin mai, quelque part vers Athènes. Nous en profitons quand même pour aller faire une balade jusqu'au "Waterfalls". Jolie balade mais la cascade manque de débit, inquiétant si en avril elle est presque à sec, quid en plein été ?
Les waterfalls Le mardi 30 avril, nous partons pour Méganisi, une île à l'est de Lefkas, dans la baie d'Atherinos. Mouillage avec cordage à terre à l'arrière. Nous nous mettons entre 2 voiliers, mais il faut aller porter une amarre à terre, l'accrocher à ce que l'on trouve, rocher, arbre, ... L'eau n'est pas très chaude, Emmanuelle se dévoue. Mais comme toute peine mérite salaire ...
Après l'effort ... Puis le mercredi 1er mai, nous prenons la direction de l'île de Kalamos avec une pause déjeuner à Limni Barbarezou, jolie crique. Notre halte de la nuit sera dans Ormos Gerolimionas. Comme souvent dans ces îles, c'est aussi ancre et 2 amarres à terre et comme on ne change pas une équipe qui gagne :
Pas chaude l'eau à cette époque même en Grèce.L'île de Kalamos La nuit nous aurons une petite pluie et le matin se sera une pêche non pas miraculeuse mais un début en attendant la suite.
Finalement pas de suite, il aura la vie sauve. Nous traversons d'est en ouest pour aller sur Ithaki, l'île d'Ulysse, et plus précisément Frikes. Nous avons un bon vent de NO et faisons un bon bord de près. A Frikes, il faut se mettre derrière le mole car en face, le ferry balance les bateaux sur le quai ! Manque de chance, il y a une flottille qui prend tout le mole. Sur nos lectures, il semble qu'il y est un endroit pas trop secoué par le ferry, mais pas facile d’accoster avec ce vent. Un couple sur le seul voilier posé de ce côté nous prennent les amarres. Finalement, nous apprenons que la saison des ferrys n'a pas encore commencé, super. Seulement à 4h du matin, nous sommes secoués comme des pruniers, un bateau de pêche a dû quitter ce petit port et nous faire des remous de folie. Si c'est pire avec le ferry, je comprends qu'il y ait eu des accidents. A part ce petit réveil matinal, la nuit s'est bien passée.
Nous sommes le vendredi 3 mai au matin et le vent souffle toujours. S'éloigner du quai n'est pas simple mais il nous faut partir se mettre à l'abri car la météo annonce orage et coup de vent. Nous remontons sur Lefkas où, au sud de l'île, à Syvota, un ponton nous attend pour deux nuits. Le vent commence à pousser et nous faisons les 12 MN rapidement. En arrivant, ils nous montrent une place riquiqui entre deux grands voiliers. Nous allons devoir sortir le chausse-pieds. L'équipe d'accueil est très professionnelle, ils nous aident à nous amarrer en un rien de temps. Je branche l’électricité sur le bateau et ...rien. Je me dis que leur prise ne fonctionne pas, mais les autres non plus. Le bateau d'en face me propose d'essayer la leur et rien. Encore une galère en perspective et, comme toujours, la suivante n'est pas loin : toujours de l'eau douce dans les fonds.
Restons zen! Je démonte mes prises et je vois que le câble a pris un plomb. Les fils sont noirs. Nous sommes un week-end de Pâques Ortodoxe, autant dire que tout est fermé. Je me dis que les 10 m de câble ne sont pas foutus et je commence à couper des deux cotés et tester la continuité, 20cm, puis encore 20 puis... Heureusement j'avais fait une rallonge de quai, un peu de bricolage, d'échange de prises et hop ça roule. Mais pas content de perdre mes 8 m de câble, je tente un dernier coup à 50cm et hourra j'ai 7m de câble en réserve. Reste à s'occuper de la fuite. Nous démontons les faux planchers et finalement, après avoir écopé quelques litres d'eau, je trouve le coupable: un tuyau d'eau chaude sortant du ballon avec les colliers desserrés. Le bricolage terminé, place à la balade le long des quai avec pas mal de resto et autres boutiques. Nous planifions une randonnée pour le lendemain.
La matinée de ce samedi 4 mai est relativement ensoleillée et on se dit que la balade va être sympa mais ...
Changement de programme!La balade sera en mode réduite en fin d'après-midi. J'en profiterai pour bricoler mon guindeau et voir si je peux réparer le compteur de chaîne, bien utile à la barre. J'ai du mal à comprendre ce qu'il en est. En Sicile ils m'ont changé le tout, ça a fonctionné 3 jours. Lorsque je l'ai démonté, il n'y avait plus d'aimant face au capteur. Je remets un aimant tout neuf mais idem, c'est donc le capteur qu'il faut changer. Ça attendra.
Le dimanche 5 mai nous quittons Syvota vers 9h00 en direction de Vathy sur Ithaki. Bord de travers direct. Nous allons au quai municipal avec, comme dans les ports communaux, une absence d'infrastructure de type pendille, juste des bites ou des anneaux sur les quais. Il faut jeter l'ancre à distance du quai et aller en marche arrière s'amarrer au quai. Avec du vent c'est chaud patate mais encore mieux quand l'endroit est bondé car la probabilité de croiser des ancres est très élevée et si celui du dessus part après celui du dessous, c'est le bordel !
Le quai de Vathy Le quai est plein, juste une petite place pour nous, il va falloir viser juste. Un peu de vent de travers, mauvaise estimation de la distance, on s'y reprend à deux fois mais nous nous posons gentiment et, ce qui est bien avec les marins, c'est qu'il y a toujours un voisin qui vient vous prendre les amarres à terre, ça évite de faire l'équilibriste.
Petite balade d'une dizaine de kilomètres pour aller sur une petite plage à l'opposé de Vathy.
Sarakiniko beach. Le lendemain, lundi 6 mai, nous louons une voiture pour visiter l'île et notamment, le village d'Ulysse.Nous posons la voiture à Stavros pour descendre voir les ruines et la plage, 3 km ça va, On arrive sur une petite plage avec un minuscule port de pêche. L'eau est un peu froide mais super transparente avec un beau soleil, tout va bien. Baignade. Au retour c'est une bonne grimpette. Pour ce qui est du village d'Ulysse et autres ruines, il ne reste que des panneaux d'affichage. Nous déjeunerons chez une vieille dame que Patricia a trouvée je ne sais comment. C'était un peu douteux au départ mais elle nous a fait une superbe salade et offert du Tzatziki et un dessert au yaourt et myrtilles. Très gentille, bon, il faut passer sur le côté pas bien lavée de la vaisselle !
De beaux paysages. Le mardi 7 mai nous reprenons notre route en direction de Kefalonia (Cephalonie). Pas de vent, nous nous arrêtons pour une pause déjeuner à Ormos Filiatro. On se met à l'ancre, il y a de la place...sauf que pendant le déjeuner arrive un monstre qui vient s'amarrer et s'attacher aux rochers. N'importe quoi !
Avant - Après Nous partons après déjeuner car ils se sont visiblement installés pour la nuit. Comme le vent est toujours de sortie, je regarde aux alentours et je vois un joli mouillage, peu de place pour ancrer mais avec des amarres à terre et le peu de vent prévu, ça devrait faire l'affaire. Sauf que, une fois en vue de notre point de mouillage, que voyons nous caché au fond de la baie...
Tant pis ! Il en faut pour tout le monde sauf qu'ils nous gratifient de tours de jetski puis c'est les lumières à tous les étages toute la nuit.
Le mercredi 8 mai, nous partons pour Sami sur N.Kefallinia (Céphalonie). Un petit port communal sympathique. Il y a un lac souterrain à visiter à proximité.
Le lac de Melissani Le lac est en fait très petit et 10€ par personne pour 10mn de barque, c'est pas donné.
La météo est toujours à la pétole pour le lendemain. Le parcours prévu va devoir être révisé. Le tour de Céphalonie par le nord n'est pas possible. Nous allons le faire en voiture. Nous commençons par Eufimia, petit port mais qui n'offre que peu d'intérêt si ce n'est un pêcheur qui, avec un simple hameçon et un bout de fil sort, devant mes yeux ébahis, juste sur le quai, une belle dorade. Je m'empresse de lui demander avec quoi il pêche : du pain et du fromage malaxés ! Puis c'est la plage de Myrtos, superbe plage de galets avec une petite grotte à son extrémité sud.
La plage de Myrtos. Ensuite ce sera Asos, une baie formée par une presqu'ile, vraiment "so cute".
Asos Puis nous irons à Fiskardo, jolie village avec un quai municipal bordé de restaurants et autres cafés.
Vendredi 10 mai 2024, nous allons au sud de Cephalonie, une marina à proximité de l'aéroport car Emmanuelle doit rentrer travailler (eh eh!) et Gildas nous rejoint. Ce sera pétole au départ puis gros vent et mer agitée pour finir. La marina s'appelle Premium mais c'est loin d'être premium. Elle est en travaux et plutôt au début qu'à la fin.
Marina Premium en devenir ... Il n'y a pas grand chose autour, il faut faire 800m pour trouver quelques restaurants, certains pas encore ouverts pour la saison et un petit supermarché ainsi qu'une plage de sable. Nous restons 2 nuits pour gérer les arrivées/départs. Le gars de la marina, très sympathique au demeurant, est un peu "space". J'entends à la VHF qu'un bateau arrive, à l'accent, des français pour sûr. Le type de la marina n'est visiblement pas à l'écoute. Je vais le chercher, il prend sa VHF mais ne l'allume pas, il se repose sur moi. Je vais jouer les marineros.
Le dimanche 12 mai nous partons pour Xi, sur l'autre rive de la profonde baie. Pas terrible, nous allons aller mouiller au fond de la baie dans Ormos Livadi. Bon mouillage pour la nuit. Le lendemain, nous partons pour Zakintos (Zante). Il y a un mouillage à Agios Nicholaos, à quai pour 10€, gratuit si nous mangeons au restaurant en face du quai. En fait deux familles semblent se partager les restaurants, station service, épicerie, location de bateaux, ... Mis à part ces commerces, il n'y a pas grand chose à voir si ce n'est des petites grottes dites grottes bleues, à la pointe nord de l'île. Il parait que c'est au sud de Zante qu'il faut aller, malheureusement un coup de tabac est annoncé, avec du sud. Jusque 50 kts, il nous est conseillé de retourner sur Céphalonie ou sur Itaque. Nous choisissons de retourner à Sami. Nous avons deux jours d'avance sur le coup de vent mais nous sommes assurés d'avoir une place à quai et d'y retrouver notre chat préféré qui était venu devant le bateau à notre dernier passage, très mignon. Nous louerons une voiture pour faire la baie d'Argostoli et la coopérative viticole du vin local le Robola. Vin blanc intéressant.
Le vert et le verre ! Bien à l'abri, le coup de tabac passera sans vraiment nous impacter, juste un peu de remous la nuit.
La météo est décidément capricieuse et nous empêche de respecter notre programme ou tout du moins de le faire dans l'ordre prévu initialement. Qu'importe, nous allons repartir au nord vers Fiskardo, le Saint Tropez local. Il paraît que la popularité de ce lieu est due à une dame qui a créé ici un restaurant et qui a fait la renommée du site.
Sur la route, Gildas nous montre ses talents de couturier. Nous sommes en pleine rupture de la royauté, le blanc de notre pavillon français commence à se déchirer.
Gildas au secours de la royauté. Le vendredi 17 mai nous allons donc à Fiskardo et c'est beau ! (il faut avoir la ref...).
Fiskardo Lorsque l'on arrive, il n'y a plus de place à quai. Nous nous mettons au mouillage en face. Peu de temps après un garde-côte nous crie que l'on ne peut rester là, un ferry vient s'amarrer à proximité. Coup de chance, deux places se libèrent juste en face. A l'ancre et cul à quai comme d'habitude. Seulement ici les quais se succèdent en virage, donc emmêlage d'ancre garantie quand le quai est plein. Pour l'instant pas de voisin immédiat mais un gros yacht à moteur tente de se poser juste à côté, je leur dit que l'idée n'est pas bonne et leur dit de laisser un espace entre nous. Ce qu'ils font, en échange, je les aide à s'amarrer.
Soirée au restaurant. Quand le cul du bateau est à 3 mètres de la table du restaurant, difficile de résister ! Au petit matin, j'ouvre les hublots et j'aperçois un voiliers qui s'est mis entre nous et le yacht. Ils étaient au mouillage mais ont dérapé dans la nuit. Ça va être chaud, mais tout ce petit monde est raisonnable, le dernier arrivé va sortir en premier puis le second et nous en dernier, ça devrait le faire. Et effectivement, nous pouvons prendre la poudre d'escampette sans problème.
Nous allons contourner Céphalonie par le nord puis descendre le long d'Itaki pour aller mouiller derrière l'île aux rats appelée aussi Nsis Pera Pigadi. Il paraît que les pêcheurs du coin ont lâché un chat pour diminuer la population de rats mais depuis les oiseaux sont moins nombreux... Une tante qui fait du bateau a expérimenté un rat à bord ici en s'amarrant au petit quai.
Pas assez de fond pour nous, nous nous ancrons au point le moins profond avec 2 amarres à terre côté Itaki. Gildas se fera un plaisir de sauter dans cette eau transparente mais frisquette.
Eau transparente et calme. Patricia, grande spécialiste de la pêche, sort ses lignes. Comme je lui ai dit que le monsieur qui avait pris la dorade pêchait avec du pain malaxé avec du fromage, voilà ce qu'elle a préparé :
Des petits toasts pour les poissons, ils en rient encore !!! Moi aussi d'ailleurs. Le dimanche 19 mai 2024 nous allons quitter les îles Ioniennes et rejoindre Kyllinis à l’extrême est du Péloponnèse, un petit port à proximité de Kastro où je vais retrouver de la famille.