Voyage sur le Continent blanc

Alors, nous y voilà, nous sommes le 1er janvier 2023, à Santiago du Chili...

L'aventure Ponant commence dès à présent, à l'hôtel Ritz-Carlton de Santiago, où nous arrivons dans l'après-midi. C'est un peu l'effervescence, chez les futurs passagers que nous sommes comme dans l'équipe chargée de notre accueil. De plus, les derniers documents ont été envoyés trop tard pour parvenir à temps à Nouméa, et il nous faut compléter nos informations sur place. Bon, il y a pire comme situation 😀

La chambre est très belle, tout comme le reste de l'hôtel. Nous ne profitons pas de la piscine, car une fois de plus il nous faut réorganiser les valises, celles qui doivent être enregistrées sont récupérées le soir ! Mais le dîner est délicieux, et nous faisons tout de suite la connaissance de plusieurs autres passagers, des Espagnols, des Français, ... Après le dîner, un pianiste, Misael, crée une petite ambiance toute cool, je suis aux anges, Pascale aussi ! L'aventure du petit sac rouge au pays des pingouins commence ...

Le lendemain, départ de l'hôtel tôt le matin, nous prenons un vol spécial de LATAM pour rejoindre Ushuaïa. OUI !!! USHUAÏA !!!

Bon, à l'arrivée, il pleut... Ushuaïa, quoi ! Comme à Punta Arenas, les 4 saisons dans la journée 😀

Le temps s'améliore quelque peu ...

... mais pas assez pour que nous partions visiter la ville. Nous sommes donc directement accueillis à bord du Commandant Charcot.

Ce navire est tout simplement magnifique. Promis, dans quelques jours, je vous ferai une étape spéciale "visite du bateau", mais pour l'instant, nous découvrons l'hôtel 5 étoiles dans lequel nous allons passer les 2 prochaines semaines, et aller en ... Antarctique !

Ça y est, les amarres sont larguées, nous passons en fin de journée devant Puerto Williams, au Chili, dernier point habité, puis dîner avec Fernando, Cristina et Jean-Marc.

Oui, l'année commence bien ! Lundi 2 janvier, à bord du Commandant Charcot, en direction de la Péninsule Antarctique ...

Cette fois, le Passage de Drake est derrière nous. La préparation de nos sorties à venir se poursuit : essayage des bottes, décontamination des vêtements, entretien médical...et photos souvenir !

Nous passons le 62ème degré de latitude Sud, et le Commandant fait une annonce : des baleines devant nous, on va ralentir pour prendre le temps de les admirer. Et là, tout s'accélère, des baleines, il en sort d'un peu partout, à babord avant, tribord arrière, etc. Le Commandant nous guide, au moins aussi excité que nous : "GO, GO, GO !!! A babord, 1 baleine et son baleineau, OH ! tribord arrière, un groupe de 3, non, 4 ! J'espère que personne n'est resté dans sa cabine ! GO, GO !". Résultat : après 2 épisodes similaires, un peu plus de 600 photos 😉 J'ai pris en rafale pour être sure d'en avoir au moins 1 ou 2 correctes ! Et après un tri laborieux, un peu plus que 1 ou 2 à vous partager, je ne parviens pas à choisir, c'est si beau ...

A très vite, des bisous !

Coucou, me revoici ! Les derniers jours ont été intenses, je n'ai pas eu une minute pour partager avec vous... Nous nous réveillons dans le nord de la baie Marguerite où le Commandant nous a trouvé un lieu abrité pour passer la nuit. C'est beau, bien entendu ! J'ai l'impression d'être en boucle dans le registre "c'est beau, c'est incroyable, c'est émouvant, ..." mais c'est vrai !!! C'est tout cela à la fois et bien plus encore...

Et cette fois, les conditions sont réunies pour un débarquement. C'est sur Stunnington Island, où se trouvent 2 anciennes bases, 1 américaine et 1 anglaise, que nous mettons le pied. Avant cela, petit tour en zodiac entre les icebergs, nous sommes aux anges...

Et nous voici à terre. Après plusieurs jours de navigation, Pascale a un léger mal de terre, comme plusieurs autres que nous croisons. Ils titubent, mais ça n'a cette fois rien à voir avec le Veuve Cliquot à volonté dès le petit-déjeuner... Nous montons jusqu'au point de vue, entre les 2 bases, et ... photos ! De nous aussi, emmitouflées que nous sommes !!!

C'est dans la base américaine, 2ème photo ci-dessous, que les 2 premières femmes à vivre en Antarctique ont passé un hiver au début des années 1940 (elles étaient membres de l'expédition menée par leurs époux).

La photo qui suit montre le glacier devant la base américaine. Pendant que nous y étions, il y a eu des craquements, puis de petits morceaux de glace sont tombés, et enfin, toute une arche s'est effondrée, créant une très grosse vague. C'était extrêmement impressionnant.

Pascale a filmé mais le fichier est beaucoup trop lourd pour que je le joigne ici. Il faudra être à la soirée "Antarctique, le retour" pour le voir 😀

Allez, quelques photos supplémentaires, pour le plaisir !

Allez, je profite d'une connexion correcte pour vous envoyer cette étape, des bisous !

Lundi 9, matin, il fait gris, venteux, pas d'activité possible. Mais nous naviguons toujours plus au Sud à la recherche de la banquise ! Un peu têtu, le capitaine, pour notre plus grand plaisir !

Au programme du soir, dîner des Officiers, soirée blanche. Du coup, puisqu'il n'y a rien de spécial à faire, je m'offre un shampoing-brushing dans le salon de coiffure le plus extraordinaire ! Se faire coiffer pendant que les icebergs nous regardent passer, c'est une expérience, croyez-moi les filles !

Et puis, d'un coup, les glaçons sur l'eau se resserrent, nous avançons dans une sorte de soupe glacée, c'est tellement beau, et impressionnant aussi !

Et puis, ça y est, nous y sommes, tout est blanc partout. Ce n'est pas encore la banquise, mais une couche de glace quasi-uniforme recouvre tout. C'est la liesse sur le pont 6 !

Il est temps de se préparer pour la soirée. Le Commandant nous informe que selon ses prévisions, nous devrions atteindre la banquise et "tanker" le bateau tard dans la soirée.

Dîner de gala, caviar, champagne, bonne compagnie, parka party, tout en progressant dans un monde absolument blanc, c'est surréaliste.

En fait, pas si blanc que ça, le monde, il y a des taches par-ci par-là :

Et vient l'annonce attendue : la glace devient plus épaisse, le bateau fait une manoeuvre "en étoile" de façon à briser la glace par la poupe, technique de retournement des hélices (double acting) pour ceux qui comprendraient quelque chose ! Moi, j'ai juste vu, comme tout le monde, que désormais nous naviguions à l'envers ! La manoeuvre a duré très tard dans la nuit - enfin, une heure de nuit, parce qu'en réalité il faisait jour - , et vers la fin, le Commandant a invité les quelques spectateurs qui restions à le rejoindre pour la fin de la manoeuvre sur la banquise. J'ai pris 2 photos, puis j'ai juste admiré...

Peu de sommeil, mais peuplé de très beaux rêves ... A bientôt !

Nous laissons maintenant la banquise derrière nous, un peu à regret, mais la promesse d'aller à la rencontre de colonies de manchots nous motive. Aujourd'hui, ce sera exploration de l'Île Pourquoi pas, du nom des bateaux de Jean-Baptiste Charcot, avec au programme sortie en zodiac, petite balade et manchots. Le temps est brumeux, la mer bien formée, la descente à terre un peu sportive, mais ça vaut le coup !

Des manchots, il y en a PARTOUT !!! Le problème, c'est que ça sent extrêmement mauvais ! Et ça, personne ne te le dit ... Bref, respirer par la bouche, seule façon de limiter les nuisances 😀 Bon, ceci mis à part, ces petites bêtes sont plutôt mignonnes. Et puis, les voir s'activer en tous sens sans comprendre ce qu'elles font, c'est amusant ! Et il y a des petits, d'un mois à peine ...

Pendant que je vais jusqu'au pied du glacier avec un petit groupe (ça m'éloigne un peu de l'odeur, hihihi !), Pascale se lâche sur les photos !

Bon, à mon retour, je joue aussi !!!

En fin de journée, Florence nous présente le plan pour la nuit et le lendemain, sous toutes réserves, comme d'habitude 😀 : Vernadsky station, Wordie house, le canal Lemaire ..., on remonte ...

Le ciel se dégage, et c'est sous un grand soleil que nous reprenons la navigation. On ne se lasse pas des paysages, ni des icebergs, j'espère que vous non plus !

En fait, c'est une question de pure forme. Qui se lasserait d'une telle beauté ?

Bienvenue à Paradise Bay ! Dernière étape avant les 2 jours de traversée du Passage de Drake et la sortie de notre bulle enchantée... Nous avons un temps sublime.

Sortie kayak (pas notre groupe, malheureusement), balade en zodiac, débarquement à Neko Harbour, la journée sera bien remplie.

Pour cette dernière sortie en zodiac, nous avons de la chance, nous ne sommes que 4 sur le bateau et nous avons 2 guides pour nous ! Une colonie de cormorans nous souhaite la bienvenue dans la baie ...

Quelle merveille cette baie ... Ce que les photos ne peuvent pas rendre, c'est le silence de cet endroit magique, un silence en réalité percé des craquements de la glace, on a l'impression que les glaciers et les icebergs respirent... C'est tout à la fois impressionnant et apaisant, glacé et vivant...

On nous avait annoncé une surprise pour cette dernière sortie ... Ohhh !!!! Quelle surprise, du CHAMPAGNE !!!

Alors, résumons-nous : du champagne à l'arrivée sur le bateau, du champagne du petit-déjeuner au coucher, du champagne pour le passage de Drake, du champagne pour le passage des 70, du champagne sur la banquise, du champagne dans un zodiac, cette croisière, c'est une interprétation libre de la maxime de Napoléon : "Je ne peux vivre sans champagne, en cas de victoire, je le mérite; en cas de défaite, j'en ai besoin". 😀

Et nous débarquons à Neko Harbour : une colonie de manchots, des phoques, des icebergs, un point de vue qui se mérite, bref, un concentré d'Antarctique !

Avec tout ça, nous sommes en retard pour l'apéritif "spécial dégustation de caviar", Pffff !!! Heureusement, le chef nous trouve 2 assiettes, OUF !!!

Plus tard dans la soirée, les derniers icebergs,

les derniers glaçons,

le 1er coucher de soleil depuis 14 jours ...

Au matin, le passage de Drake est derrière nous, tout va désormais aller vite, l'arrivée au port est prévue tard dans la soirée, le débarquement le lendemain matin. Les valises faites, nous n'avons plus qu'à profiter des derniers moments à bord.

Et justement : il y a quelques jours, le service au restaurant a été tellement lent que j'ai quitté la table sans avoir eu mon plat afin de ne pas rater un passage spectaculaire promis par le Commandant. Du coup, pour se "racheter", le Chef nous a promis une assiette de caviar, livrée en cabine !

Je rends une petite visite à la passerelle, le Commandant nous a proposé de venir assister à l'embarquement du pilote. C'est un moment très intéressant : l'équipage est au travail, sous la conduite du Commandant. Calme, concentration, professionnalisme, du beau boulot !

Le pilote monté à bord, nous reprenons notre vitesse; bientôt le passage MacKinlay, dans le canal Beagle, à la pointe sud de la Tierra del Fuego : d'un côté le Chili, de l'autre, l'Argentine ...

Au passage, photo d'une carte affichée à la passerelle, on ne voit jamais le monde ainsi ! Et puis, une photo du trajet que nous avons effectué 😀

Nous allons dîner, puis vers 22 heures, c'est l'arrivée au port d'Ushuaia ...

Nous pourrions sortir, aller prendre un verre en ville, mais aucun de nous n'a envie de sortir de cette bulle enchantée. Pour quelques heures encore, goûter la magie de l'Antarctique...

Pour ceux d'entre vous qui se demandent comment s'est effectué le retour à la vie à terre, et ce que nous avons fait ensuite, à suivre, quelques photos !

D'abord, le pied à terre à Ushuaia et le retour à Santiago

Initialement, Pascale et moi avions prévu de nous rendre ensemble 1 semaine au Pérou : lac Titicaca, Cusco, le Machu Picchu ... Mais au vu de la situation sur place, qui ne s'arrange pas, nos vols ont été annulés et j'ai donc concocté un plan B en urgence😀

Au fil des recherches sur Internet, est apparue "la Noche del Carmenere", à San Clemente, dans la Vallée del Maule, ville capitale Talca. Ce sera donc notre destination et notre programme : aller déguster du bon vin à Talca ! Et farniente, en prévision du programme qui suit pour Pascale (San Pedro de Atacama et chutes d'Iguazu) et pour moi, juste parce que le farniente, c'est bon aussi !!!

Arrive LE moment pour lequel nous sommes venues dans cette région. Le problème, c'est que cet évènement semble n'avoir aucun écho local. A l'office du tourisme, ils galèrent pour nous renseigner et finalement nous disent de nous inscrire nous-mêmes via internet ! Et pour y aller, ils ne savent pas, un taxi peut-être ?

Va pour un taxi ! Nouveau problème, il ne sait pas où se passe l'évènement, malgré l'adresse précise qu'on lui donne 😀. Il s'arrête chez les carabineros pour demander son chemin ! MDR ... Mais finalement, on y arrive, et c'est une très belle soirée qui nous attend !

Du coup, le lendemain, nous visitons un des domaines découverts la veille. C'est totalement imprévu, mais le plan, c'est qu'il n'y a plus de plan !!! Visite du domaine Caliboro, donc, en compagnie de François et Michel, des Français en vacances eux aussi.

Valesca et César font tout eux-mêmes : le vin, les légumes et les fruits servis au déjeuner, les bâtiments dans lesquels ils nous accueillent ... Avec leurs voisins, ils forment une petite communauté qui travaille à entretenir le caractère patrimonial des vignes, l'histoire de leur région etc.

Après le tremblement de terre dévastateur de 2010 (magnitude 8,8), dont l'épicentre était proche de leur village, beaucoup ont quitté la région. Eux ont choisi, avec d'autres, de rester et de rebâtir mais sur un nouveau mode de fonctionnement, très écologique et au maximum en auto-suffisance. Ainsi, les bâtiments ont été construits à partir de matériaux naturels et de récupération (les portes, les cadres de fenêtres ...). Ils développent aujourd'hui un projet plus global, mêlant sauvegarde du patrimoine sous toutes ses formes, tourisme, économie. Très intéressant !

Après ces 2 jours d'intense (!) activité, farniente total. Et pour le dernier jour dans la région, Constitucion, à 1h30 de bus, au bord du Pacifique. Pourquoi ? Juste parce qu'il y a un petit train qui relie Talca à Conti (comme ils disent) et qu'il est présenté comme une attraction majeure. Donc, aller en bus, retour en train, 3 heures !!! Bruyant, inconfortable, même s'il traverse des paysages magnifiques, ce ne sera définitivement pas mon excursion préférée.

Mais la journée est très agréable, être au bord du Pacifique, déjeuner délicieux (et trop copieux), quelques belles photos, et pour finir, notre chauffeure de compartido qui s'improvise guide de. la ville, car nous avons un peu de temps devant nous ! Du début à la fin de ce séjour, les Chiliens m'auront vraiment séduite par leur gentillesse et leur sens de l'accueil.

Allez, retour à Santiago, dernier soir !

Au revoir Chili, avec ce voyage, ma nouvelle vie a vraiment commencé ! Et cette fois, le carnet est bien terminé, des bisous !