Il a bien fallu repartir de Santiago… pour s’engager dans une lutte contre les contrôles sanitaires. Pour sortir de la ville, ça n’a pas été très dur. Mais c’est après que les choses se sont compliquées : sur la quellat de Tiltil (montée de 800 m). Comme nous étions au début du week-end de Pâques, nos passeports sanitaires (qui nous permettent normalement de passer les contrôles) ne servaient plus à rien car le gouvernement avait mis en place des contrôles renforcés. Mais grâce à un homme qui nous a aidé, nous avons pu passer ce premier contrôle et ensuite passer trois jours dans son campo. Nous avons eu un 2ème contrôle avant d’arriver chez lui, l'armée l'a appelé, et nous avons encore été sauvés. Quand nous arrivons chez lui, nous apprenons qu’il a un fils qui s’appelle Pablo comme lui. Chez eux, tout m’a plu – c’était vraiment trop bien. Mais il a fallu à nouveau continuer à avancer. Tout se passe sans trop de contrôles jusqu’à Zapallar (qui n’est pas en quarantaine) où nous passons une après midi trop cool au bord de la plage. Mais juste après, nouveau contrôle, que nous passons de justesse ! Puis nous roulons jusque tard dans la nuit avant de trouver un spot qui n’est vraiment pas terrible – il y avait des clôtures partout, maman n’était pas très rassurée.
Les jours qui suivent, nous empruntons une route entre l’océan et la cordillère avec de nombreux tunnels, qui était à la base une voie ferrée. Les tunnels sont donc à une seule voie – du coup, pour les vélos c’est plus dangereux, il faut traverser vite le tunnel le temps du feu vert. Ce qui était bien dans les tunnels, c’est qu’il faisait frais et que c’était très plat !
Notre itinéraire est maintenant très différent des premiers mois du voyage. Nous n’allons plus vers le Sud, mais vers le Nord. Nous ne sommes plus dans la montagne, dans la verdure, et entourés de lacs (sauf exception) mais de plus en plus dans le désert, avec quelques vallées /rio quand même. Mais il y a toujours autant de dénivelées ! Après avoir passé Combarbalà, Ovalle, Hurtado, Vicuna, la Serena nous longeons l’Océan. A partir de Puntas Choros (où je fais ma première plongée avec des bouteilles), j’ai vraiment l’impression qu’on est rentré dans le désert.
Nous partons pour 4 jours de routes et pistes de sable en autonomie complète, au milieu des dunes, et même si c’est dur, j’adore. J’ai d’ailleurs composé un petit poème sur ce thème – il est peut-être un peu trop long pour que les petits de maternelles l’apprenne, mais j’espère qu’il vous plaira quand même.
Dans le désert très chaud et sableux
Dès fois chanceux, dès fois malchanceux
Dès fois heureux, dès fois malheureux
Pour l’eau il faut être précautionneux.
Sur les chemins de sable côté mer,
De l’eau douce, euh pardon, de l’eau d’mer,
Vraiment, alors là vraiment pas chère,
Ne va pas donner de l’eau à boire.
C’est pas là qu’on va trouver la Loire,
Et c’est pas là non plus qu’on va voir,
De grands arbres fruitiers couverts de poires.
Pédaler au milieu des cactus,
Pour sûr, ça ne plairait pas aux Russes,
Mais moi c’est ce qui me plaît le plus,
Je préférerai n’pas prendre le bus.
Nous pédalons ainsi jusqu’à Caldera dans la région d’Atacama, où nous prenons quand même finalement un bus…pour qu’Oscar puisse passer un test écrit d’espagnol pour tenter l’entrée dans la section internationale d’espagnole à Paris – Suerte Oscar. A la Serena, je décide de laisser mon livre d’école qui reprenait tout le programme de CM1 pour me sentir un peu plus libre dans ma façon d’étudier. Pour la géographie, je décide de continuer à faire des cartes qui représentent le trajet de notre voyage et que vous pouvez voir en dessous. Pour l’histoire, nous écoutons des podcasts de France Inter. Pour le français, on fait des dictées et plein de petits trucs comme ça.
Dans les semaines qui suivent, nous avons prévu d’aller à San Pedro de Atacama pour faire de la montagne, peut être gravir un volcan à 5600 mètres d'altitude, puis passer en Bolivie – la frontière d’Ollague est à peu près à 4000 mètres d’altitude. Il pourra faire jusqu’à – 15 degrés la nuit, mais cela ne me fait pas peur. A bientôt la compagnie! JOSEPH.
PS1 : merci pour vos récits de vacances…ça avait l’air bien. J’espère que celles de Pâques étaient aussi bien malgré le confinement.
PS2 : c’était vraiment trop bien de vous parler en plein désert.
PS3 : mon papa aime beaucoup Georges Brassens, la chanson « Le parapluie », mais aussi « Auprès de mon arbre ».