Carnet de voyage

Népal, Bouthan, Inde

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Par CBL
Prévu pour l’automne 2020, notre voyage avait été annulé ! Dés l’automne 2022, nous avons repris contact avec Terres du Nepal, et reprogrammé notre circuit : vallée de Katmandou, Bhoutan et Goa
Du 8 au 27 novembre 2023
20 jours
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9
nov

3 pays, 3 conditions climatiques différentes, des activités et des hébergements variés, des vols à répétition, des demandes de visa à anticiper…l’organisation et le contenu des bagages devaient en tenir compte…pas simple mais le 8 novembre à 14h nous étions fin prêts à l’aéroport de Lyon pour notre vol de 16h sur Qatar Airways ! Nous avons même pu la veille du départ récupérer l'édition 2024/25 du Petit Futé Népal Bouthan, juste sorti de l'imprimerie! Il nous sera bien utile pour compléter ou décrypter les explications de nos guides...

Billets pris 10 mois avant le voyage, en février 2023, (950 € AR) horaires et villes de transit modifiés plusieurs fois par la compagnie jusqu’au départ pour finalement bénéficier d’un vol Lyon-Doha (6h de vol), 2 h d’escale à Doha au milieu de la nuit, suivie d’un Doha Katmandou (4h de vol). Peu d’heures de sommeil mais une durée de trajet optimisée.

À Katmandou nous trouvons soleil et temps doux. De la sortie de l’avion à celle de l’aéroport les formalités prennent du temps : longues files d’attente pour payer le visa pour lequel nous avons pré rempli et pré imprimé le formulaire en France, contrôle des passeports, des bagages à main, récupération des valises enregistrées déchargées au compte gouttes…Les employés de l’aéroport restent calmes et souriants.

Laurent, le patron de l’agence Terres du Népal, nous accueille à l’arrivée, puis un chauffeur nous conduit à Bhaktapur où nous avons nous même réservé un hôtel pour les deux premières nuits. Situé au centre de la cité il nous permet une découverte à pied des principaux bâtiments et monuments entourant Durbar square : Palais aux 55 fenêtres, Palais Royal, Temples…

Mais auparavant il nous faut passer au Visitor center payer notre droit de visite ! 1800 NPR par personne soit environ 13€, valable 7 jours. Comme nous souhaitons pouvoir en bénéficier après notre retour du Bhoutan (nous repasserons par Bhaktapur) soit au-delà de 7 jours, il nous est possible d’obtenir au même prix une carte d’accès longue durée moyennant la fourniture de 2 photos d’identité. Les cartes sont alors soigneusement réalisées à la main, ciseaux, colle, tampons multiples et petit étui plastique…étonnant mais efficace !

Nous poursuivons notre découverte de la ville en empruntant la petite rue des artisans Peacock, qui nous conduit à la place des potiers.

Après un dîner « grillades « au barbecue, dans un restaurant en face de notre hôtel, nous avons bien besoin d’une vraie nuit !

10
nov

Chauffeur et guide nous attendent à 9h30 pour un circuit court en kms mais long en temps de parcours : la circulation, 2 roues majoritaires, est dense, désordonnée et à nos yeux périlleuse ! La préparation d’une grande fête demain accentue le phénomène, les stands installés le long des rues étroites réduisent encore le couloir de circulation.

Nous commençons par Durbar square à Katmandu. Classé, comme celui de Bhaktapur, au patrimoine mondial, il concentre nombre de temples imbriqués dans le complexe royal d’Hanuman Dhoka. Les édifices datent des 17e et 18e siècles et ont été plusieurs fois rénovés, notamment suite aux différents séismes. Des travaux sont encore en cours pour tenter d’effacer les dégâts considérables de celui de 2015.

Scène étonnante au palais de Kumari Ghar où nous avons pu assister à la salutation de la Kumari, réincarnation vivante de la déesse guerrière Taleju. Une jeune fille, choisie selon un rituel précis, est recluse dans ce palais et ne sort qu’une fois par an pour une grande cérémonie . Les autres jours, elle se présente à la fenêtre du temple pour saluer fidèles et touristes. Nous avons eu la chance d’entrevoir cette déesse, fillette d’une dizaine d’années, maquillée et au visage impassible . Photos strictement interdites, mais on les trouve sur internet...! Sa vie de déesse prend fin à sa puberté : elle réintègre alors la vie en société tandis qu’une autre petite fille la remplacera.


Nous découvrons ensuite le temple bouddhiste de Swayambhunath, appelé aussi Monkey Temple. Stupa géant et myriade de sanctuaires couvrent la colline qui domine Katmandu. D’après la légende, c’est ici que le fondateur de la ville établit le premier sanctuaire. Un long escalier de 365 marches permet d’y accéder, au milieu des centaines de singes qui peuplent l’endroit. Plutôt pacifiques, il vaut mieux éviter de leur ouvrir l’appétit avec une gourmandise à la main, nous avons assisté à une tentative de chapardage brève mais spectaculaire.

Enfin, après avoir déjeuné de quelques « momos », les fameux raviolis népalais, nous rejoignons Patan, 3eme ville royale de la vallée, ville aux mille temples, elle aussi riche en patrimoine.

Temples et pagodes se dressent devant le palais constituant le plus bel ensemble de ce type du Népal. Façades en briques rouges, ponctuées de fenêtres en bois sculptées, galeries à claire voie à l’étage : de beaux exemples de l’architecture classique népalaise.


Longues explications de notre guide et visite de musées nous ont permis au fil de la journée, à la fois d’appréhender l’histoire et la culture népalaises, mais aussi de nous sensibiliser aux caractéristiques de l’hindouisme et du bouddhisme et à leurs différences.

Un peu submergés d’informations, nous regagnons notre hôtel. Une dégustation de rhum (Khikuri) et de whisky (Old Durbar black) népalais, fort honnêtes, est bienvenue.

11
nov

Retour à l’aéroport de Katmandu pour notre envol vers le Bhoutan. Beaucoup de monde et d’agitation ! Le vol pour Paro annoncé en retard partira finalement à l’heure ou presque. Peu de passagers dans ce vol de Drukair, la compagnie nationale Bouthanaise. Un conseil : choisir des places près d’un hublot, loin de l’aile, à gauche de l’avion pour la vue sur l’Himalaya.

À l’arrivée à Thimphu les formalités à l’aéroport sont bien plus rapides qu’à Kathmandou. Compte tenu de la politique touristique du Bhoutan, quota de visas touristiques, coût de journée fixe incluant guide, chauffeur, et pension complète, nous avons confié à l’agence Terres du Népal l’organisation du circuit bhoutanais. "Contribution au développement durable", la taxe journalière demandée aux touristes avait triplé en septembre 2022 passant de 65 à 200 $ (185 €). Un an plus tard, les autorités, face à la baisse du nombre de touristes (315 600 en 2019 contre 56 000 pour les 8 premiers mois de 2023) ont assoupli les conditions d'accès et divisé le montant de la taxe par 2.

Chauffeur et guide anglophones, en tenue traditionnelle, robe et chaussettes (qu’ils ne quitteront pas jusqu’à notre départ !) nous attendent à la sortie de l’unique aéroport international, à Paro.


Après nous avoir offert une écharpe blanche et photographié notre arrivée, ils nous conduisent à Timphu, capitale du Bouthan à une heure de route. Sur le trajet, arrêt photo au petit monastère de Lakthang, un des plus anciens du pays. À chaque arrêt, photo de famille avec notre guide qui semble vouloir immortaliser le périple.

L’ambiance paraît si apaisée après nos 2 jours au Népal : nature, verdure, rivières, harmonie des constructions traditionnelles, et la montagne toujours.

Timphu est la plus grande ville du Bhoutan (100 000 habitants ) en plein développement urbain, siège du Gouvernement et du Parlement et situé à 2300 m d’altitude.

Avant de rejoindre l’hôtel, dernier arrêt au mémorial Chorten, lieu de dévotion prisé des locaux, érigé en 1972 par la reine mère en mémoire du 3 eme roi Jigme Dorji Wangchuck, considéré comme le père du Bhoutan moderne. Ouf, difficile de s’y retrouver dans l’arbre généalogique de la famille royale ! Le rite consiste à en faire 3 fois le tour dans le sens horaire.

12
nov

Avant de quitter Timphu, nous rejoignons le grand Bouddha (Dordenma) qui siège au sommet d’un temple et domine la ville et la vallée. Haut de 51 mètres, il offre un visage aux traits fins et inspirants. À l’intérieur du temple 125 000 petites statues de bouddha ornent les murs, qui sont également décorés de grandes fresques colorées. La construction a démarré en 2006 et les abords ne sont pas totalement aboutis.

Il faut 3 h de route pour aller à Punakha, capitale jusqu’en 1955. La route qui y mène est une route de montagne aux nombreux virages. Elle passe par le col de Dochula perché à 3 140 mètres d’altitude. Soleil et ciel bleu mais brume au loin qui nous cache les sommets himalayens. Le site, planté de 108 chorens harmonieusement installés, mérite un arrêt.

Plus bas la vallée de Punacka bénéficie d’un micro climat qui permet aux cultures et à la végétation de s’y développer. Un déjeuner sur une petite terrasse nous permettra de goûter aux préparations bouthannaises notamment de légumes locaux. L’assaisonnement pour nous sera moins pimenté que celui servi aux bouthannais…

Petite marche digestive jusqu’au Chimi Lhakhang, petit temple construit sur une colline au 15e siècle et dédié à la fertilité. Les pénis de toutes tailles qui ornent le temple et les vitrines des magasins de souvenirs ne nous laissent aucun doute sur la finalité des lieux.

Enfin nous arrivons à la forteresse ( Dzong) de Punakha, l’une des plus belles du pays. Construite au 17 e siècle et reconstruite à plusieurs reprises elle servit de siège du gouvernement. « Le palais du grand bonheur « occupe un site stratégique dominant les 3 vallées, relié à la route par un pont sur la plus grande rivière du Bhoutan. Un très beau pont couvert permet d’atteindre la forteresse aux multiples cours intérieures. Dans la dernière, un temple où trônent 3 énormes statues dorées dont l’une de bouddha, et dont les murs sont ornés de fresques représentant sa vie. Photos toujours interdites à l’intérieur des temples.

13
nov

Ce matin, petite balade à pied (1h30 AR) jusqu’au monastère de Khamsin Yulley Namgyel qui domine la vallée de Punakha. Après avoir traversé la rivière sur un pont piéton suspendu, nous marchons sur un agréable chemin au milieu des rizières et des parcelles cultivées en terrasse. Le paysage au milieu des hautes montagnes ( nous apercevons la neige) est bucolique et serein.

À l’intérieur du temple, un escalier permet de gravir les 3 étages pour atteindre le toit et dominer ainsi la vallée.

Avant de prendre la route pour la vallée de Phobjikha, nous demandons à notre guide de nous arrêter dans un marché. Notre demande a l’air de l’étonner mais au delà des visites culturelles nous aimons bien appréhender le quotidien des habitants et flâner dans les rues des villes et villages, ce que nous n’avons pas eu l’occasion de faire jusqu’à présent au Bhoutan.

La totalité des fruits et légumes, et ils sont nombreux et variés, sont issus au Bhoutan de l’agriculture biologique.

La route vers le monastère de Gangtey passe par un col à plus de 3200 m d’altitude et chemine de virage en virage. Au col, des petits étals proposent écharpes et couvertures en laine de yak, alors qu’un petit groupe de ces gros ruminants vagabonde à proximité. Nous atteignons ensuite rapidement le monastère qui marque l’entrée de la haute vallée de Phobjikha. Le temps fraîchit rapidement en cette fin d’après-midi.

Ce monastère date du XVIIe siècle. C'est un temple d'une grande importance culturelle et religieuse. Il s'agit également d'un lieu d'apprentissage pour les moines voulant intégrer l'école bouddhiste. De grande taille, il présente une architecture originale.


Il domine la vallée de Phobjikha, à 3000 m d’altitude, qui abrite en hiver une population de grues à cou noir (un gros volatile, genre de cigogne, mais avec une tête noire). Cette espèce, en voie de disparition, est un « oiseau spirituel » dans le bouddhisme tibétain. Nous aurons l’occasion d’en voir quelques spécimens le lendemain.

Il fait froid et le poêle à bois installé dans notre chambre d’hôtel sera bien utile!

14
nov

Le chauffeur nous conduit au Monastère de Gangtey d’où un sentier nous permettra de descendre la vallée à pied. Encore une belle balade d’une heure au milieu des forêts et des cultures, à flan de vallée. Ici la pomme de terre est reine : les récoltes partent majoritairement en Inde et enrichissent, paraît il, les cultivateurs du coin, installés dans de grandes maisons !

Nous apercevons, dans le fond marécageux de la vallée, quelques grues à col à noir.

La route pour repartir sur Thimphu est la même qu’à l’aller, longue non en km mais en temps ! Nous repassons les 2 cols mais avons cette fois une vue dégagée sur l’Himalaya et ses sommets enneigés à plus de 7000 m d’altitude.

Le chauffeur est habile mais les dépassements sont parfois risqués. Beaucoup de camions et de …vaches qui déambulent en totale liberté.

15
nov

La journée s'annonçait tranquille, en fait le programme était très varié et les étapes rapides.

1er arrêt à la National library de Thimphu, architecture moderne mais respectant le style traditionnel. Elle renferme en fait surtout les archives et manuscrits les plus anciens du pays, dont la plupart sont rédigés en tibétain. La modeste exposition du rez de chaussée est intéressante, montrant notamment les techniques d’impression anciennes.

Nous avons ensuite fait le tour du Folk Héritage Museum, installé lui dans une belle maison paysanne typique du 18 e en pisé et en bois. Nombre d’objets traditionnels sont disposés dans les 3 étages : de l’étable au rez de chaussée, au logement proprement dit au 3e étage. Les escaliers sont raides. La cuisine où sont stockés eau, riz et viande séchée, la pièce à vivre et à dormir, et la pièce « temple » témoignent d’un mode de vie rural aujourd’hui disparu.

Dans la cour, on peut même s’essayer au tir à l’arc, sport national!

Pour terminer notre visite dé Thimphu, nous irons observer les étudiants en plein apprentissage dans leurs salles de cours, de l’école d’arts traditionnels. 350 élèves apprennent ici les 13 arts : sculpter l’argile, travailler le bois ou le métal, broder, tisser, peindre…de quoi laisser admiratifs!

Nous reprenons la route pour Paro où nous passerons 2 nuits avant de repartir sur Katmandu.

Déjeuner typique bouthannais dans une farm house ! Pièce en bois vernis et tapis, coussins sur lesquels nous nous installons pour déjeuner. Au menu : riz rouge, lard grillé, légumes cuisinés, brocolis, poivrons pimentés et potage de courge à déguster avec une cuillère en bois, faute d’accepter de manger avec les doigts !


Après une bière bouthannaise et un délicieux thé au gingembre, nous rejoignons le Kyichu Lhakhang, l’un des temples les plus anciens et renommés du royaume, construit au 17e. Beaucoup de fleurs autour, chant des nonnes en prière dans la partie la plus ancienne dont les murs sont ornés de peintures murales sombres.

Nous visitons ensuite le Rinpung dzong, consacré au 17 e, abritant près de 200 moines. Ravagé par un incendie en 1907, il fut reconstruit avec l’aide de tous les habitants de la vallée. Architecture classique des dzong avec une tour intérieure. Sur les murs des peintures lamaïstes et des mandalas cosmiques admirables.

En remontant plus au nord la vallée de Paro, nous atteignons le dzong de Drukgyel, dévasté par un incendie et dont la reconstruction s’achève .

En redescendant vers Paro la pancarte indiquant la direction du monastère du nid du tigre nous fait lever les yeux et …à suivre demain.

16
nov

Le départ de l’hôtel est fixé à 7h30…destination le monastère du nid du tigre ou monastère de Taktshang, un incontournable de tout voyage au Bhoutan.

Très célèbre, sa photo a fait le tour du monde. Perché à plus de 3000 m d’altitude, il est accroché aux roches noires de la montagne. Il paraît inaccessible mais des sentiers y mènent : 5h de marche aller retour avec un dénivelé de près de 1000 m et plus de 1500 marches à monter et à descendre, sans compter celles à l’intérieur du Monastère lui même !

Heureusement le sentier qui monte rudement est en grande partie ombragé. À mi parcours un restaurant cafétéria permet de faire une pause et de déjeuner. De là, comme du point de vue situé plus haut, la vue sur le monastère est impressionnante. Le sentier grimpe même au dessus du temple et offre une vue plongeante sur ses toits et sur le panorama vertigineux. On se demande par quel prodige humain il a pu être construit, puis reconstruit après un incendie en 1998.

À l’intérieur, 9 temples à découvrir en chaussettes (on a vite froid!) et bien sûr sans appareil photo, ni caméra. Les sacs sont à déposer à l’entrée. La vedette est le Guru Rinpoché omni présent : statues, peintures, tentures de couleur décorent ce lieu très vénèré dans l’Himalaya.

On s’interrogeait sur notre capacité physique à effectuer cette grimpette, n’étant pas de grands marcheurs mais l’effort vaut la peine ! Et tant pis pour les inévitables courbatures demain matin ! C’était magique.

17
nov

L’avion qui effectue le vol Paro Kathmandu part à 7h du matin : 2 h avant à l’aéroport …réveil à 4h !

Aéroport désert: un seul vol et seulement 3 avions sur la piste : quel petit pays ! Nous remercions notre guide et notre chauffeur d’un tips d’usage : nous étions leurs derniers clients de l’année semble-t-il…

Seuls 15 pilotes sont autorisés à opérer sur ce vol, la piste étant enclavée entre les hautes montagnes.

Très vite nous survolons l’Himalaya. Lors de l’enregistrement nous avons choisi de nous installer près d’un hublot côté droit pour admirer le panorama et faire des photos. L’Everest est à côté de nous et se détache sur un ciel d’azur. Inoubliable ! Dernières belles images du Bouthan, qui se rajoutent aux centaines d’autres : souvenirs d’un pays surprenant, préservé et si tranquille.

Contraste immédiat avec Katmandu, où règnent d’ordinaire agitation, densité humaine, bruits, pollution…

Les routes sont étrangement calmes à notre arrivée : le chauffeur nous explique qu’il y a un festival et qu’en conséquence les gens sont en congés !

Pause à l'hôtel avant de sortir déjeuner. Nous sommes dans le quartier de Thamel, épicentre touristique de Katmandu et là curieusement l’animation bat son plein. L’attention est requise pour circuler à pied dans ce dédale de ruelles étroites, semées de boutiques, échoppes, sans trottoirs et où circulent dans l’anarchie la plus complète voitures et surtout motos et scooters aux klaxons bruyants !

Après avoir mangé un steak (oui oui mais d’autruche! ) nous poursuivons jusqu’au bazar d’Asan Tole où légumes, épices et poissons séchés côtoient électroménager, vaisselle, linge, vêtements et chaussures dans une ambiance survoltée.

Un peu étourdis par tant d’effervescence et de grouillements , nous regagnons l’hôtel, contents de retrouver un peu de quiétude.

Demain nous repartons dans la nature…

18
nov

Nous quittons Katmandu en début de matinée pour rejoindre notre guide et partir avec lui pour le monastère de ThranguTashi Yangtse- Namo Buddha. Première étape de nos 3 jours de balade à pied. Le chauffeur nous dépose à un petit col après Dhulikel et nous prenons un chemin de terre à travers la forêt. Dommage cela ne dure pas : nous nous retrouvons sur une large piste poussiéreuse en cours d’aménagement pour les voitures. Il en va ainsi de nombreux chemins de balade, transformés pour laisser place aux voitures et faciliter les accès aux touristes. La saleté et les déchets ne pourrissent pas que les rues de Katmandu, les petits chemins de campagne sont tout aussi pollués.

Nous marchons vite parait-il et nous arrivons en avance pour l’arrêt déjeuner oú nous attends le plat traditionnel népalais, le dal bhat.

Cette heure de pause nous permet un long échange avec notre guide sur l’avenir du Népal qu’il voit très sombre. L’Inde poserait des jalons pour l’annexer, avec le soutien des anglais et des américains ! Faisant partie des ethnies minoritaires bouddhistes au sein d’un pays majoritairement hindouiste, notre guide exprime ainsi le malaise d’une population ostracisée et exclue des postes de responsabilité ou de la fonction publique, réservés de fait aux castes supérieures hindouistes.

De notre côté, nous avons surtout constaté la mainmise économique de la Chine au travers des multiples panneaux vantant son soutien au Népal dans les reconstructions après le séisme de 2015. En tout état de cause, la géopolitique népalaise semble bien sombre entre deux géants, Inde et Chine qui avancent leurs pions.

Le monastère de Namo Bouhda est très étendu sur une colline et compte plusieurs bâtiments, notamment une guest house permettant d’héberger les visiteurs (chaque chambre a sa salle de bain avec douche wc /possibilité de réservation en ligne) où nous passerons la nuit après un repas frugal et expéditif au milieu des moines !

Ce monastère bouddhiste tibétain est l’un des plus beau de la vallée à 1750 m d’altitude. Nous notons des différences sensibles lors de sa visite avec les temples bouddhistes du Bhoutan. Sans doute n’est-ce pas le même courant de pensées. Au Nepal par exemple le Dalaï Lama est vénéré alors qu’on ne l’évoque pas au Bhoutan. De même on ne retrouve pas les mêmes bouddhas que ceux vus au Bhoutan…sans doute des subtilités sur les variantes de réincarnations qui nous échappent…

Le dîner avec deux cents moines dans le réfectoire du monastère est vite expédié: 2 jeunes moines portant une énorme gamelle font le tour du réfectoire en gratifiant chacun d’une louche de soupe aux pommes de terre tandis qu’un autre moine distribue des boules de beignet de farine à l’eau ! Voilà, c’est tout. Ce repas frugal, expédié en 10 mn chrono, peut-être propice à la méditation ascétique, nous a semblé un peu léger et nous sommes allés le compléter au petit café à côté du monastère avec des gâteaux secs et un lemon-ginger-honey.

19
nov

6h : Prière du matin dans la grande salle du monastère. Étonnant ! il y a une école ici et tous les petits moines sont là sous la surveillance de moines confirmés. Menée par l’un des moines, la prière est psalmodiée par tous , enchaînant des textes avec des intonations plus ou moins fortes, des mouvements des mains et un balancement du buste.

Levé de soleil au monastère de Namo Boudha 

On s’est dispensé du petit déjeuner après l’expérience du dîner avec les moines. Retour donc au petit café de la veille pour un thé noir et un paquet de biscuits avant d’attaquer notre marche vers Balthali : 2h30 de montées et descentes sur un chemin agréable en partie ombragé, qui permet de traverser des petits villages et de découvrir les activités agricoles de la vallée : clémentines, colza, gaulterie, rhododendron, châtaigniers…

Nous sommes attendus pour le déjeuner dans une maison d’hôtes où nous dormons ce soir. La terrasse est ensoleillée et le repas soigné.

Après une pause nous faisons un tour à pied du village pour acheter de l’eau (elle n’est pas filtrée dans cette maison) et rentrons pour dîner. Ici on suit la courbe du soleil, lever et coucher tôt !

Le dîner est servi sur la grande table de la cuisine par la maîtresse de maison. Nos hôtes mangeront après nous, l’un après l’autre et assis par terre. Sur une grande assiette, autour du riz, sont disposés dal de lentilles, choux fleur, pommes de terres rôties, épinards locaux et petite sauce à la menthe. Bien sur tout cela doit être mélangé avant d’être mangé en grosses boulettes avec les doigts, mais nous aurons droit à une cuillère !

A 19h on est au lit!

20
nov

Après un petit déjeuner maison composé de crêpes, œuf dur et pommes de terre sautées, nous reprenons notre marche. Il nous faut une heure pour retrouver la route et notre chauffeur.

Avant de rejoindre Katmandu nous nous arrêtons à Bhaktapur. La présence de notre guide va nous permettre de voir la ville avec un autre regard, en écoutant son histoire. Nous découvrons ainsi des rues et des sites qui nous avaient échappés 10 jours plus tôt à notre arrivée au Népal: Temple de Dattatreya du XVème siècle et temple de Nyatapola aux 5 toits, haut de 30 m sur 5 socles pyramidaux, situé sur la belle place de Taumadhi square.

Nous passerons par la rue Tachupal Tole, bordée de maths, les demeures des prêtres hindous. La fameuse « fenêtre du paon » donne dans la rue et constitue l’une des plus belles pièces de bois sculptées de la vallée.

fenêtre du paon 

À ne pas manquer Peacock shop, un magasin de papier artisanal, qui dissimule des trésors. Son propriétaire, un érudit, vous dévoilera tous les secrets de la fabrique de ce papier, mais pourra aussi vous montrer sa collection remarquable de bois sculptés qu’il s’applique à installer et à valoriser dans sa maison en vue d’en faire un musée. Étonnant personnage.

21
nov

Une matinée très intéressante, conclue avec un déjeuner sympa avec notre guide qui nous aura fait partager nombre de ses inquiétudes, colères et croyances.

Visite du temple Pashupatinah, un des hauts lieux de culte hindouiste du Népal, à 5 km de Katmandu. Classé à l’Unesco, c’est un important lieu de pèlerinage et de crémations le long de la rivière sacrée Bagmati.

Seuls les hindous ont le droit de pénétrer dans l’intérieur des temples mais le reste du site est ouvert à tous les visiteurs. Les sadhus, très présents, guettent les photographes pour monnayer une photo: un travail de pro du droit à l’image !

Les familles font leurs adieux à leurs défunts, exposés sur des civières, en les aspergeant d’eau puisée dans la rivière sacrée. La rivière est brunâtre et charie de nombreux déchets; son caractère sacré demande donc beaucoup de conviction. Les corps, enveloppés dans un linge blanc, sont ensuite emportés sur des bûchers pour la crémation. Après quelques heures de combustion, les cendres sont jetées dans la rivière.

Ces cérémonies éprouvantes se succèdent toute la journée. Nous étions juste en face du quai consacré au rite du départ, un peu mal à l’aise par ce côté voyeur dont nous nous sommes rendu complices.

Les bouddhistes pratiquent également la crémation mais au sommet d’une colline, en présence de moines et les cendres sont laissées dans la nature.

Nous sommes ensuite partis à Bodnath, où l’on peut admirer l’un des plus anciens (VI eme siècle) et plus grand stupa bouddhiste jamais construit. Un des plus célèbres au monde, inscrit lui aussi au patrimoine mondial. Haut lieu de pèlerinage, il est entouré de monastères et d’échoppes religieuses et touristiques. L’atmosphère y est tranquille (pas de véhicules) et les fidèles s’y recueillent en faisant 3 fois le tour du grand stupa, dans le sens horaire. Sa flèche dorée pointe à 40 mètres de hauteur et sa circonférence est de 100 m.

22
nov

Notre incursion au Népal se termine. Un bon équilibre entre les visites culturelles, les villes et les marches en milieu rural. On regrettera peut être de n’avoir pas eu assez de temps pour parcourir Patan et aussi de ne pas avoir mis à profit notre après midi à Balthali pour refaire une balade à pied dans les collines environnantes.

Notre vol Katmandu New Delhi sur Indigo est en fin de matinée et dure 2 h. À Delhi nous devons reprendre en fin d’après-midi un vol, toujours sur Indigo, pour Goa. Et là ça se complique car après les formalités d’immigration, il faut changer de terminal : 20 mn d’attente du bus et 20mn de temps de trajet !

À noter que ces formalités de contrôle passeport, visa et livraison des bagages sont néanmoins bien plus efficaces et rapides qu’à CDG!

Arrivée à Goa vers 22h30 : un chauffeur mandaté par l’hôtel nous attends. Tout a bien fonctionné mais c’est quand même 12h de voyage !

23
nov

Au bord de la mer, à quelques km de Goa une station balnéaire pour une pause tropicale avant le retour dans l’hiver.

Située à l’ouest de l’Inde, sur la côte qui s’étire le long de la mer d’Arabie, Goa fut une colonie portugaise jusqu’en 1961. De nombreux signes patrimoniaux et gastronomiques en témoignent tel que les églises catholiques décorées d’azuléjos ou la production de « Porto » local.

Le village de Candolim est une destination touristique populaire. En cette saison les citoyens indiens sont nombreux et les familles occupent les transats alignés sous les parasols. Les masseuses de pieds sont à l’œuvre ! Nous avions des adresses de shack (pallottes) pour manger sur la plage, mais toutes sont en reconstruction pour répondre aux nouvelles normes mises en place en 2023 par les autorités locales.

Dans la rue principale très animée on trouve de bons restaurants, notamment de poissons . Et aussi un restaurant gastronomique tendance fusion dont le cuisinier a fait ses classes chez Ducasse (The White Plate by Jason) Etonnant et excellent ! À noter le vin indien tout à fait honorable ( sauvignon blanc ou syrah -grenache)

24
nov

Piscine, restaurant, lecture…notre programme a changé d’intensité !

Courte marche jusqu’à la rue principale : tiens un supermarché !

Reviendrait-on progressivement à la vie à l’européenne ? On parcourt les rayons bien garnis, on trouve de tout. Visiter les supermarchés est aussi pour nous un moyen de connaître le pays et on trouve que l’Inde a beaucoup changé et évolué depuis notre précédent voyage il y a plus de 15 ans.

Il y a aussi un grand choix de vins de toutes origines et d’alcool. On a goûté le porto local…on le laissera en Inde, mais on achète une mini bouteille de whisky local : pas trop de risque!

25
nov

Après demain notre vol pour Doha est à 4h du matin! Nous prenons nos précautions et avons trouvé un petit hôtel à 20 mn de l’aéroport.

Ballade cet après midi pour aller jusqu’à la mer par une petite route tranquille. De chaque coté des plantations de cocotiers au milieu desquelles se cachent de belles maisons coloniales plus ou moins entretenues.

La plage est large et le sable fin. L’endroit semble confidentiel et peu fréquenté, un schack permet une pause ombragée agréable.

26
nov

À proximité de notre hôtel des taxis attendent les touristes. Un tableau affiche les prix.

Nous avons convenu la veille avec l’une des conductrices de nous faire faire un petit circuit de visites. À défaut de publication en français dédiée à la région de Goa, nous avions acheté avant notre départ un guide numérique en anglais sur Goa (DK eyewitness-Top10 Goa), ce qui nous a permis de définir nos étapes de la journée. Au nord de Causalim, la plage de Miramar où les Indiens en ce dimanche se pressent en nombre pour prendre l’un des bateaux qui fait le tour de la baie. L’état pour le moins sommaire de ces rafiots ne nous a pas incité à en faire l’expérience.

Un peu plus loin, la ville de Panaji et son église blanche de l’Immaculée Conception ( Je n’ai pu franchir la grille du jardin alentour n’ayant pas les épaules couvertes ). Panaji est située à l’embouchure de la rivière Mandovi et de multiples embarcadères permettent d’accéder aux Casinos flottants amarrés à quelques encablures . On imagine qu’une niche fiscale ou réglementaire a dû conduire à l’installation de ce modeste Las Vegas sur Mer.

Panaji a su aussi préserver son quartier de Fontainhas aux maisons coloniales toutes colorées : petit morceau de Portugal au bord de l’océan indien.

À quelques kilomètres en remontant le cours de la rivière, apparaît Old Goa, sa basilique du Bon Jesus et sa cathédrale Saint François d’assise. Cet impressionnant patrimoine religieux, classé à l’Unesco, draine une foule considérable qui vient honorer les reliques de Saint François Xavier, patron des Goanais, dans l'espoir de bénéficier de ses pouvoirs de guérisseur. Cinq siècles d’occupation portugaise ont laissé des traces: un quart de la population de l’état de Goa est de religion catholique.

27
nov

Notre conductrice de la veille qui s'était porté volontaire pour nous conduire à l'aéroport, était bien à l'heure, à 1h du matin devant l'hôtel.

Nous avions exhumé de la valise chaussettes, pulls et doudounes, le temps annoncé sur Lyon étant bien gris, pluvieux et froid.

Les 2 vols se sont bien enchainés et nous ont permis quelques heures de sommeil. Le décalage horaire sera plus long à récupérer.

Devant nous, relecture du carnet, tri des photos, montage du film vont nous permettre de prolonger encore un peu ce voyage dans nos têtes !