Culture, encens et désert au Moyen Orient

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Mascate était sur notre route pour Zanzibar il y a quelques années. Prémices à l’envie de parcourir le sultanat. Pour optimiser le déplacement : un stop à Abou Dabi pour découvrir le Louvre.
Du 14 au 27 novembre 2022
2 semaines
3
14
nov

Nous avons quitté Lyon en fin d’après-midi, temps gris. Notre vol Air France pour Dubai, réservé en Avril 2022 ( 560€ AR/personne) passe par Paris et Doha.

L’escale à Doha vers 5h du matin ne nous contraint pas à descendre de l’avion mais…la nuit est finie ! Le petit déjeuner servi avant, nous sort du sommeil, l’arrêt est de 1h20 mais l’ambiance est agitée et la durée du vol restante de 50 mn. Depuis Paris nous avons dû cumuler 3 ou 4 heures de sommeil!

15
nov

A l’arrivée à Dubai vers 9h30 (+3h par rapport à la France), nous récupérons une voiture de location (Hertz 45€ pour la journée) et filons sur Abu Dhabi. Le thermomètre indique 33 degrés.

1h15 plus tard d’autoroute (attention aux limitations de vitesse) nous arrivons à l’hôtel de l’aéroport d’Abou Dhabi (notre vol du lendemain décolle à 6h!)

Notre réservation pour le Louvre est à partir de 15h, le timing est serré et la sieste courte !

Le musée est situé au bord de la mer dans un immense quartier en chantier dédié à l’art et à la culture…le Guggenheim devrait ouvrir en 2025! Le Louvre Abu Dhabi, inauguré en 2017, fête ses 5 ans.

Conçu par Jean Nouvel, le musée abrite, sous un dôme spectaculaire ajourée de découpes étoilées, diverses galeries et bâtiments semblant flotter sur la mer. Une vraie réussite architecturale.

Les oeuvres sont présentées par thèmes et périodes et non par pays ou par civilisation, nombre d’entre elles sont prêtées par la France.

Muséographie originale qui souligne les items communs à toutes les cultures. Une belle et intéressante découverte.

Après plus de 2 h de visite, nous retournons à l’aéroport rendre la voiture et regagnons l’hôtel à quelques minutes à pieds: très pratique !

16
nov

Le réveil sonne à 3h et la douche est rapide…un quart d’heure de marche et nous voilà au terminal 1 de l’aéroport. Nous volons sur Air Arabia, compagnie Low cost d’Ethyad (60€ par personne) , une des rares compagnies qui propose un vol direct d’Abu Dhabi vers Salalah à l’extrême sud d’Oman, sans escale à Mascate.

Attente très dépaysante, avec une petite poignée d’occidentaux au milieu de nombreux travailleurs originaires du sous-continent indien et de quelques omanais en tenue traditionnelle.

Après 1h 50 de vol, arrivée à Salalah, 2eme ville d’Oman. Grand aéroport moderne quasi désert ! Un réseau de routes larges super éclairées, des habitats disséminés témoignant de l’espace libre, mais pas de tours ni de grands centres commerciaux comme dans les grandes villes des Émirats.

Nous récupérons notre voiture chez Europcar (surprise : sommes surclassés : une 2008 neuve très bien équipée : 70€ par jour assurance tout risque sans franchise comprise).

Notre hôtel est décoré de rouge et vert ! Surprise encore : vendredi c’est fête nationale ! Date de l’anniversaire du fameux sultan Qabous. Nous apprendrons par la gazette nationale que le nouveau sultan lui-même présidera le conseil des ministres à Salalah le lendemain: Grosse effervescence d’officiels en dishdasha immaculée… et contrôles de police approfondis aux entrées de l’hôtel.

Attention : n’oubliez pas pull ou sweat-shirt ! Utile dès que vous rentrez dans un bâtiment, la clim y marche à fond! 16 degrés dans notre chambre. Arrêt immédiat : il faudra 3 jours pour que la température remonte à 20 degrés !

La Région du Dhofar est la terre de l’encens. La découverte commence là : À 40 km au nord de Salalah une petite réserve, Wadi Dawkan, abrite plus de 1000 arbustes à encens. La résine prélevée donne de petites perles ambres à faire brûler dans des brûleurs en céramique que l’on peut trouver notamment au Souk Al Husn, proche du palais du Sultan.

En traversant Salalah au retour, nous apercevrons la nouvelle Mosquée de la ville, cadeau du feu Sultan Quabous.

17
nov

Très peu de touristes occidentaux dans cet hôtel…et dans la Région en général. L’uniformité des vêtements est frappante : abaya et voile noires pour les femmes, dishdasha blanche et kumma pour les hommes. L’ambiance est donnée dès le petit déjeuner : beaucoup d’hommes entre eux, peu de femmes, de leur côté aussi.

La région autour de Salalah est parsemée de sources alimentées pendant la mousson, le kharif. (Juillet à Septembre), buts d’excursions faciles et refuges pour la faune et la flore. Surprenant contraste avec la sécheresse de la plaine. A voir Ayn Razat et Ayn Athum.

Plus étonnant le site de Wadi Darbat, plateau herbeux où se trouve le plus grand lac naturel d’Oman qui rejoint la mer après d’imposantes cascades, même pendant la saison sèche.

Notre dernière visite de la journée sera pour le Parc archéologique de Sumhuram qui offre une vue magnifique sur la plage de Khor Rori. Une des plus belles baies du Dhofar qui abrite les vestiges antiques d’un important port de commerce de la route de l’encens.

18
nov

Fête nationale et jour de prière, nous traversons la ville sans embouteillage. Les rues, les souks, les mall sont déserts…Ils se réanimeront à la tombée de la nuit, vers 18h, quand les températures se font plus douces. Alors la population sort, en famille (des endroits leur sont dédiés dans les jardins ou les restaurants) ou par groupes uni-sexes.

Notre balade du jour prend la large route de Sarfait qui serpente sur les hauteurs et rejoint le Yémen. Dromadaires et check point ponctuent l’itinéraire.

Il n’est pas possible d’aller au delà de Fizayah. La belle plage ici, n’est accessible que par une piste en terre accidentée et en forte déclivité. Nous nous contenterons de l’apercevoir depuis le haut des falaises abruptes. La route atteint le sommet de la falaise après 14 virages serrés : la température ambiante est descendue elle a 25 degrés.

Sur le retour nous ferons un arrêt dans la baie de Mughsail où la roche est creusée de cavités naturelles sur laquelle la mer vient se briser. Le site est aménagé et donc facilement accessible.

La dernière étape de la journée sera pour le tombeau de Job ! Endroit très fréquenté mais très mal entretenu qui ne vaut pas le détour ! Ne dit on pas pauvre comme Job !

19
nov

Après ces premiers jours en Oman, voici quelques éléments pratiques pour y voyager :

: - Les Omanais sont accueillants et prêts à vous aider. On se sent en sécurité.

- Les infrastructures routières sont de qualité, larges et éclairées. La circulation y est rapide et il convient d’être vigilant, souvent la signalétique au sol est effacée. Veillez à toujours avoir votre permis de conduire sur vous, les contrôles sont fréquents. L’essence est à 0,60€/l.

- Des petites boutiques aux grands mall, le choix est large. Carrefour est bien implanté dans les grandes villes, mais bien sûr on n’y trouve ni alcool, ni porc.

-Toutes les gammes de restaurant sont représentées : du restaurant raffiné des grands resorts où le vin est au minimum à 50 € la bouteille, au restaurant indien familial où l’on mange pour 8/10 € par personne. Dans les grandes villes, alternatives fast-food disponibles: McDo et KFC.

-L’apprentissage de la gestion de la monnaie locale est un peu compliquée en raison de l’usage de 3 décimales au lieu de 2 comme dans les autres pays. Ainsi, 1 rial omanais n’est pas divisé en 100 centimes ou cents mais en 1000 baisa. Par exemple un montant de 3 rials et demi s’écrit 3,500.

Ce matin, un avion d’Oman air (150€/pers) nous a emmené de Salalah à Mascate, où nous avons récupéré un véhicule 4x4 pour la suite du voyage. L’autoroute qui rejoint Sur est au départ de Mascate est impressionnante : Creusée dans la montagne elle grimpe et traverse les contreforts orientaux des monts Ajar. Nous nous arrêtons dans la petite ville côtière de Qurayat qui abrite une tour triangulaire et un fort,


puis montons vers le barrage de Mazara, où une vaste étendue d’eau douce reflète les montagnes environnantes : étonnant dans ce paysage désertique.

Notre étape à Sur sera courte, nous y sommes déjà venus il y a quelques années., admirer le port et ses boutres. Cette fois nous ferons juste un petit tour au souk, triste car très peu animé en cette fin d’après midi.

20
nov

Nous avons décidé de revoir notre programme de la journée, dont l’itinéraire nous est apparu trop long. Nous irons donc directement à Al Kamil pour 15h au rendez vous donné par le propriétaire du camp dans le désert où nous devons passer les 2 nuits à venir.

Cela nous laisse ainsi le temps de retourner voir le port de Sur et ses boutres avant de prendre la route. Les images nous reviennent mais l’urbanisation a progressé et comparer les photos d’hier et aujourd’hui sera sans doute parlant à ce sujet. Pourtant l’endroit garde son charme.

Une autoroute récente et large en plein désert, toujours étonnant, nous conduit jusqu’au point de rendez-vous, une station service dotée d’un café / snack pour une petite pause déjeuner… de toutes façons il n’y a rien d’autre à proximité…

Notre hôte est à l’heure et nous le suivons durant une petite demi-heure sur les pistes du désert, le long de hautes dunes. Le camp est composé d’une douzaine de tentes avec local douche,Wc individuel en dur, réparties autour du local salle manger.

Sous la tente, 2 lits avec couette et moustiquaire, une table et un éclairage led solaire. Dans le cabinet de toilette, un lavabo, un Wc, une douche….et un filet d’eau froide…

Le soleil se couchant vers 17h30 nous attaquons l’ascension de la dune péniblement ! On croirait marcher dans la poudreuse, on s’enfonce et on glisse. Mais la vue est panoramique. La descente est plus facile.

Le repas est servi vers 19h. Nous y retrouvons un couple d’espagnols. Seules 2 tentes sont occupées…les touristes ont du mal à revenir après 2 ans de fermeture COVID, comme nous le confirme notre hôte omanais.

Pour le dîner: du poulet grillé, protéine de base de la cuisine omanaise. Et pour finir la soirée, thé autour d’un feu de bois. Les étoiles sont nombreuses, aucun bruit, la nuit est douce.

Pas de WiFi dans le camp mais un réseau 4G de bonne qualité, abonnement spécifique Oman indispensable sauf à voir son hors forfait exploser (Par exemple, chez Sosh/Orange, Pass Monde à 30€ pour 5 Go d’internet et 20 mn de téléphone)

21
nov

Le petit déjeuner est servi à 7h. Il faut donc sortir de la tente et de la couette tôt pour tester la douche à ciel ouvert! Heureusement le temps est doux car le peu d’eau qui coule est fraîche !

Sur la route du Wadi, nous ferons un stop à la tour massive de Al Wasil, vestige du fort. Il y en quelques uns dans les villages du secteur.

L’itinéraire grimpe au milieu de formations rocheuses teintées de vert et de rouille.. La route est bien aménagée et des aires de pique-nique montrent que le site d’une grande beauté naturelle, est très fréquenté. Effectivement c’est la première fois que nous rencontrons autant de touristes.

Au bout de la route on découvre les sources qui forment une série de piscines naturelles profondes où l’on peut se baigner… sous certaines conditions.

Un conseil : ne pas se contenter de la première partie non loin du parking et près du restaurant et des kiosques. Remonter le Wadi par le chemin dans les rochers ( attention ça glisse) dans la direction de la grotte (cave). Suivre les symboles rouge,blanc, jaune sur quelques centaines de mètres pour atteindre en 15 mn une gorge magnifique et sauvage, avec des zones propice à la baignade.

.Nous regagnons le camp en début d’après midi, après avoir mangé un hamburger et un wrap dans le petit café moderne Al Zaitoon (5€/pers), au centre du village de Wadi Bani Khalid.

22
nov

Ce matin l’humidité du désert (Eh oui!) est visible sur la voiture et imprègne le sable. Nous reprenons la route vers le Nord et les monts Hajar. Arrêt dans la vieille ville d’Ibra : dédale d’habitations en terre crue, autrefois luxueuses mais à présent à demi délabrées.

Ce soir nous dormons à Misfat : l’étape jusque là est longue.

Nizwa nous permettra de faire une pause déjeuner après un tour dans le souk abrité derrière de grands murs s’intégrant bien dans le quartier du fort et de la mosquée. Et de visiter l’imposant fort et sa tour ronde culminant à 40m. Du haut de la tour belle vue sur les palmeraies de la ville et la chaîne du Hajar. Les pièces à l’intérieur du château sont aménagées de tapis et coussins et décorées de vieux livres en cuir. Un petit musée climatisé termine agréablement le parcours. (Entrée : 5 OMR / 13€ par personne)

La route pour Misfat grimpe mais l’endroit est magique. Il convient de laisser sa voiture à l’extérieur car le cheminement au cœur du village est étroit et plein de marches. 10 bonnes minutes à pied sont nécessaires pour arriver à notre maison d’hôtes : il vaut mieux ne pas être trop chargé ! Calme et authenticité nous attendent.

23
nov

Ce vieux village de montagne, l’un des plus touristique d’Oman, et dont les maisons s’étagent au dessus des datiers nous accueille pour 3 nuits.

Nous logeons dans une des maisons d’hôtes aux chambres simples mais pleines de cachet, et dont la terrasse restaurant domine les plantations.

Un circuit fléché permet de faire à pied le tour des parcelles cultivées d’un vert éclatant et des massifs de dattiers et de bananiers. Les petits canaux destinés a l’irrigation révèlent une grande ingéniosité.

A quelques km se situe le point culminant d’Oman, le Djebel Shams, la montagne du soleil (3000m d’altitude). Il offre des gorges vertigineuses que l’on peut suivre sur environ 7 km : le Wadi Ghul, à condition de circuler dans un solide 4*4.

Un point de vue depuis la route permet de découvrir le village abandonné en ruines de Gulh qui se détache sur le vert vif des carrés de culture.

Nous avons renoncé, après quelques km à nous aventurer sur la piste panoramique qui fait le tour du Djebel Shams, craignant que notre véhicule n’assure pas face aux escarpements étroits annoncés.

Nous avions aussi mis à notre programme du jour la visite de la grotte d’Al-Hoota, une des curiosités touristiques d’Oman, mais, une fois sur place nous avons appris qu’elle était fermée pour maintenance. Mieux vaut se renseigner avant, le petit musée géologique n’ayant que peu d’intérêt pour les non initiés.

24
nov

En descendant de Misfah, nous nous sommes arrêtés pour faire le tour des ruines du vieux village d’Al-Hamra. Un point de vue permet de l’admirer au milieu d’une épaisse plantation de dattiers.

Nous avons poursuivi notre route pour Bahla, dominée par une imposante forteresse qui domine la ville et sa ceinture de remparts.

Le vieux souk de Bahla, en face du fort, mérite une visite. Les marchands dégustent leur café à la cardamome à l’ombre du vieux jujubier, sur la placette centrale du souk.

Quelques km plus loin, le château de Jabrin est incontournable. C’est l’une des forteresses les mieux conservées et les plus singulières du pays : fenêtres ajourées, plafonds peints, voûtes sculptées, structure complexe…Du haut des remparts vue plongeante sur la cour intérieure. Un bel endroit qui donne lieu à une intéressante visite à l’abri du soleil.

Plus loin encore, dans la direction d’Al-Ayn, une autre curiosité à remarquer un peu à l’écart de la route : des tombes en ruche, sépultures antiques, qui se détachent sur une crête. Les cimetières ici sont d’ordinaire plus discrets : une simple pierre nue indiquant la tête.

Dans cette plaine au pied des monts Hajar, le paysage rocheux est strié de couleurs. Le Wadi Damn, aux petits canaux d’irrigation permet une petite balade à pied.

Nous avions prévu de rentrer à Misfah en faisant une boucle mais la route indiquée par Google maps n’est pas terminée…et le panneau d’avertissement est au bout de la route …donc demi tour imposé et retour par le même itinéraire…1h de plus !

26
nov

Nous quittons avec regrets notre havre dans la palmeraie de Misfah pour regagner l’aéroport de Mascate. De là nous nous envolons pour Dubai.

De l’aéroport de Dubai il est facile de rejoindre la ville par le métro. Possibilité d’acheter au distributeur une carte à recharger selon ses trajets et ses besoins. La carte à recharger Silver coûte 25 AED (7€), incluant un crédit trajet de 19 AED qui assurera nos déplacements sur la journée du lendemain. La carte est facilement rechargeable dans chaque station de métro et le solde peut être remboursé au guichet métro de l’aéroport: Pratique.

Notre hôtel est situé près du souk de l’or, à proximité du métro et du vieux Dubaï.

26
nov

Nous passons la journée à Dubai, notre vol Air France part vers minuit.

Métro et marche à pied nous mènent dans le vieux Dubai, dans le Souk, à proximité du musée (fermé !) Une autre facette de Dubai ! Et oui, il y a aussi des quartiers modestes, très animés et sans buildings !

Dans le métro, peu de touristes occidentaux, mais beaucoup d’indiens. Les émiratis se déplacent en voiture…et déambulent dans les quartiers d’affaires, des banques et des mall…Un constat : la casquette américaine remplace peu à peu la coiffe traditionnelle des hommes émiratis.

Nous nous devions tout de même d’aller faire un tour jusqu’au Dubai Mall près de la tour Burj Khalifa! Mais pas de découverte pour nous : un précédent voyage nous avait déjà permis de mesurer la démesure de cette ville !

27
nov

À 1h30, heure locale, l’avion d’Air France décolle de Dubai pour Paris. Le vol dans ce sens est sans escale, donc plus court (7 h). Dans la foulée un second vol nous ramène à Lyon : retour dans le gris et le froid…

Resteront du sultanat d’Oman les images d’un pays de contrastes : vastes déserts, imposants massifs montagneux, profonds canyons, sources et cascades, littoral époustouflant, villes animées, riche patrimoine culturel, population cosmopolite moteur du développement touristique…