21 km, Dénivelé + 830 mètres, - 910 mètres
Nous nous levons de bonne heure, plions la tente et nos affaires, puis prenons notre petit déjeuner, des céréales avec du lait déshydraté. Il n'y a plus qu'à rajouter l'eau chaude.. Un régal !
Qui dit trek en autonomie dit pas mal de choses à emporter en un minimum de poids et de volume. Il faut caser la tente, les tapis de sol, les duvets, le réchaud, l'appareil photo et les batteries, des habits de pluie, des habits chauds, une petite trousse de secours et les réserves de nourriture. Avant de partir, j'ai ainsi réparti tous nos repas déshydratés dans des sachets de congélations avec zip. Il faut du léger et du pratique : le midi, on ne sort pas le réchaud, ce sera systématiquement taboulé : juste de l'eau froide (que l'on dose avec un gobelet en silicone pliable) à ajouter dans le sachet. Le matin et le soir, on fait chauffer de l'eau, et hop, dans mes sachets, on attend 10 minutes, et s'est prêt. Il n'y a que la cuillère à rincer, pas de vaisselle !
Nos sacs à dos pèsent environ 12 et 15 kg, sans l'eau. On aurait pu faire mieux, mais bon, c'est pas si mal. On n'a pas non plus du matériel ultra-light de pro.
Nous nous mettons en route à 8h. Il fait beau, il n'y a pas de vent. Les conditions idéales pour commencer le trek.
1° partie : Landmannalaugar - Hrafntinnusker : 10 km, D +680m, -275m.
Nous commençons par monter sur Le laugahraun, la coulée de lave qui arrive au pied du camping et qui donne naissance aux sources chaudes du Landmannalaugar. Nous traversons ensuite une coulée d'obsidienne incroyable. L'obsidienne est du verre volcanique naturel qui se forme lorsque la lave se solidifie si rapidement que les minéraux n'ont pas le temps de cristalliser. Les pierres sont énormes. Nous qui aimons les roches volcaniques, nous bavons d'envie d'en prendre, mais c'est un peu trop lourd pour le trek !
Les paysages sont MAGNIFIQUES !!! Chaque virage est un émerveillement de sorte que, les premiers kilomètres, nous nous arrêtons sans arrêt pour photographier.
Les collines ont de très jolies teintes mais elles sont encore très enneigées. Habituellement, à la mi-juillet, c'est nettement moins blanc, mais cette année, il a énormément neigé... Nous rencontrerons donc de grandes portions encore totalement sous la neige. Dommage pour les couleurs ! Nous croisons beaucoup de monde, surtout des groupes.
Nous traversons des fumerolles avant de commencer l'ascension. Une des particularités du Landmannalaugar est l’omniprésence de ryolithes et de roches colorées.
La neige est de plus en plus présente mais certaines portions sont encore bien dégagées nous laissant entrevoir des marres fumantes entourées d'herbe fluorescente. Le froid et le chaud se côtoient, c'est fascinant. A mesure que nous nous éloignons du camping, il y a de moins en moins de monde.
On se retrouve désormais exclusivement dans la neige. C'est difficile de marcher ainsi sur des kilomètres. Et là, apparaît soudain au milieu de nul part une coulée d'obsidienne, hors neige ! La tentation est trop forte, on n'a pas pu résister... On s'est pris quelques pierres dans le sac à dos, tant pis pour le poids !
Nous arrivons au refuge de Hrafntinnusker à 13 heures. Il souffle un vent glacial. Tout est sous la neige. On devait en principe s'arrêter à ce refuge, marcher dans les environs l'après-midi et camper ici la nuit, mais vu le vent, le froid et la neige, on n'a absolument pas envie de dormir là ! Nous décidons donc de manger vite fait notre taboulé et d’enchaîner sur la 2° étape (2ème jour du trek en principe).
2° étape Hrafntinnusker - Alftavatn : 11 km, D + 144m, - 634m
Nous partons du refuge pour 11 kilomètres de marche. La couche de neige est très épaisse. Nous sautons par dessus des crevasses. Ce n'est pas bien rassurant !
Le mauvais temps s'invite alors : de gros nuages gris se forment, le froid et le vent s'intensifient ... Marcher dans la neige dans ces conditions est de plus en plus désagréable.
Après une longue traversée dans la neige et l'ascension de collines, nous redescendons en passant par des ponts de neige. Certains passages sont bien glissants et je me ramasse d'ailleurs une belle gamelle !
La pluie nous accompagne désormais. On descend dans un creux pour passer un petit ruisseau fumant. On marche dans la bouillasse ... la fatigue commence à se faire sentir. Il nous faut ensuite remonter l'autre colline en face.
Arrivés au sommet, on aperçoit tout au fond le lac Alftavatn, notre destination. Bon, c'est encore loin mais au moins on voit notre point de chute.
La dernière descente est bien galère tellement ça glisse sous la pluie avec le gros sac à dos. Ensuite il n'y a plus qu'à tracer dans la plaine. Nous traversons un torrent grâce à un pont de neige. Bien contente qu'il soit là celui là, je n'aurais pas aimé le traverser à gué.
On arrive enfin au camping. On est bien fatigués, trempés et un vent glacial souffle fort. Il faut encore installer la tente dans ces conditions. Heureusement on est entraînés. On fait vite fait bien fait malgré le double toit qui claque au vent et qu'on a du mal à saisir. La chambre intérieure est forcément mouillée vue qu'elle se monte en premier, mais rien de catastrophique. On se met à l'abri et on quitte nos affaires mouillées. Puis j'étends une cordelette pour y suspendre nos habits. On se met au chaud dans nos duvets. Le vent se renforce, la tente est ballottée mais tient bon. Une fois réchauffés, on se prépare à manger sous la tente.
A 22 heures, nous nous couchons, bien contents de pouvoir enfin se reposer. Et là, des espagnols débarquent, collent leur tente à la notre, et parlent à tue tête pendant plus de 2 heures !!! Je les entends malgré mes boules Quies, c'est insupportable !!! De plus, le vent s'engouffre à travers le tente et avec l'humidité, je suis transie de froid. J'ai tous mes habits secs sur moi et je grelotte.
A 1 heure du matin, j'arrive enfin à me réchauffer et m'endors. Je me réveille à 4 heures, j'ai trop chaud ! Le vent s'est arrêté de souffler et un soleil généreux nous inonde. Je me découvre et me recouche. Nous nous levons vers 7 heures.