Nous commençons par une halte au temple Tamoul Nassaringua-Perournal que nous avions repéré depuis la route. Le site est ouvert, mais on ne peut pas rentrer dans les temples. Des visites guidées sont organisées 1 fois par semaine, avec une liste de consignes impressionnantes pour y pénétrer. Ces temples hindous sont toujours très colorés avec pleins de petits personnages.
En nous rendant au centre ville par le bord de mer, nous voyons de nombreux kitesurfeurs profiter du vent sur le lagon. Nouvelle halte pour profiter du spectacle. Les surfeurs font des aller retour entre le rivage et la barrière de corail et s'essaient à des sauts. Les Paille-en-queue, oiseaux emblématiques de La Réunion, profitent aussi du vent.
Direction ensuite l’Office de Tourisme pour obtenir un plan de la ville et demander ce qu’il y a d’intéressant à voir à St Pierre. L’hôtesse nous emmène à l'écart pour qu'on s’assoit dans des fauteuils et nous explique un circuit à réaliser. L’accueil est vraiment très chaleureux. Limite, elle nous offrait le café que ça ne nous aurait pas surpris ! Au passage, je lui demande où trouver des caméléons, elle nous donne quelques pistes.
Nous passons devant l’hôtel de ville, un bâtiment massif âgé de 250 ans, et son jardin, très joli avec sa végétation variée,
la maison Orré, résidence du préfet des Terres Australes et Antartiques Françaises depuis sa restauration en 2007, la façade date de 1940, puis la maison Adam de Villiers, doyenne des maisons de St Pierre, construite vers 1780, inspirée des modèles européens.
Dans la rue, apparaît à nouveau, peint sur un mur, ce célèbre petit bonhomme jaune sans visage : le Gouzou, que nous avions déjà remarqué ailleurs sur l'île. La Réunion comporte, cachés ou très visibles, des centaines de Gouzous peints à des endroits qu'on a parfois du mal à distinguer. Ils sont l'œuvre d'un habile peintre tagueur nommé Jace, ayant pour mascotte ce petit personnage stylisé.
La devanture de certains magasins est aussi très originale. Peter se repose...
Deux rues plus loin se trouve la pagode Guan Di, qui se visite en temps normal, mais est fermée pour cause de travaux.
A deux pas, la mosquée Attâyab-Ul-Massâdid, en français la plus belle des mosquées, étire fièrement son minaret vers le ciel. La visite est libre, il faut juste enlever ses chaussures et ne pas avoir les cuisses à l’air. La salle de prière de 625m2 est la plus grande de l’ile. Elle peut contenir 1200 personnes. Mais là, nous sommes seuls dans les lieux. Très jolie découverte pour nous qui n’avions jamais visité de mosquée.
Nous prenons ensuite la rue des bons enfants, artère principale et animée de la ville, pour nous rendre au marché couvert ou « bazar de St Pierre » dont tous les guides parlent. Nous l’imaginions beaucoup plus grand. En fait, il s’agit d’un bâtiment ouvert sous une charpente métallique rayonnante de 36 mètres de diamètre. Pas de fruits et légumes ici, juste des produits artisanaux, pas trop chers. Les filles y ont trouvé leur bonheur pour ramener un petit souvenir.
Nous terminons sur la plage et retournons tranquillement à la voiture.
Partout se côtoient différents centres religieux, différentes couleurs de peau. On voit bien que cette île est pluriculturelle. Alors :
Comment s'est fait le peuplement de l'île ?
La Réunion était à l’origine une île déserte de tout peuplement humain. C’est une spécificité de cette île de l’océan Indien par rapport à la Martinique et à la Guadeloupe, qui étaient à l’origine peuplées par des Amérindiens karibs.
La date de découverte de l’île n’est pas connue avec précision. Les premiers a l'avoir répertorié sont les navigateurs arabes en 1502. En 1638, la France prend possession de cette île inhabitée, placée sur la route des Indes Orientales. En 1646, une douzaine de mutins y sont exilés de Madagascar. L’île est nommée l’Ile Bourbon, en l’honneur des rois de France. L’occupation définitive débute en 1663, avec l’arrivée de deux Français et dix Malgaches.
Au 18°siècle, le développement agricole, notamment le café, rend nécessaire une importation massive de main-d’œuvre. Les colons importent des esclaves, de Madagascar et d’Afrique. Certains esclaves, en général des Malgaches, épris de liberté s’enfuient dans les bois et surtout dans les cirques de l’île. Ils sont appelés « marrons ». Afin que ce mouvement reste limité, le Conseil Supérieur de Bourbon ordonne la mise à mort des fugitifs qui refusent de se rendre. Des expéditions punitives sont menées contre les fuyards. Après une brève prise de possession anglaise (1810 -1814), c’est une île à l’économie désastreuse qui est récupérée. La pénurie de sucre que connaît alors la France, incite les colons à cultiver la canne à sucre. On convertit les caféières de Bourbon en champs de canne et de nouvelles terres sont défrichées.
En 1848, l’esclavage est aboli dans l’île. Bourbon reprend alors le nom de Réunion (qui lui avait été attribué en 1794, après la Révolution). Le besoin de main-d’œuvre bon marché pour la monoculture de la canne, pousse les propriétaires à importer des travailleurs indiens, réputés dociles. Au 19°siècle, certains asiatiques immigrent spontanément à La Réunion comme les Chinois et les Indiens musulmans, venus ouvrir des commerces.
Au final, ce melting-pot offre une diversité ethnique sans pareil. Descendants de colons blancs, d'esclaves africains ou malgaches, de travailleurs indiens, de chinois, de musulmans d'Inde : l'île est une terre d'immigration offrant le visage métissé d'une société d'origine multi-ethnique et pluriculturelle qui réussit le pari de faire cohabiter sereinement communautés et religions. La Réunion porte bien son nom ! Elle est un parfait exemple de vivre-ensemble. Tout le monde vit en harmonie, aucun racisme n’est ressenti, tout le monde est sur un pied d‘égalité.
C’est probablement pour cela qu’on se sent si bien ici. Les réunionnais sont extrêmement chaleureux, serviables et gentils. Ils vous abordent facilement pour parler de leur si belle île.
Il est 17h20, le soleil décline et comme nous aimerions voir le soleil se coucher à l'horizon , nous allons nous poser sur la plage de Grande Anse, à 20 km. Nous découvrons une très jolie plage, avec de puissantes vagues. La baignade y est interdite, pour cause de requin essentiellement. Un petit bassin est aménagé au fond pour faire trempette en sécurité.
Malheureusement, la plage est mal orientée, et nous ne verrons pas le soleil plonger dans l’Océan.