Carnet de voyage

L'Ecosse en octobre

10 étapes
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Découverte des Highlands et de ses grands espaces en duo mère-fille (13 ans). Merveilleux souvenir, et pourtant tout avait bien mal commencé ! --photos perdues depuis incendie OVH
Octobre 2017
10 jours
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18
oct

Après être partie en Indonésie avec mon ainée, était venu le temps pour la cadette de choisir sa destination pour un voyage en duo avec sa maman. Elle n'hésita pas longtemps avant de proposer l'Ecosse. C'est ainsi que nous nous levons ce mercredi à 3h15 du matin pour un décollage à 6h10 de Lyon.

En plein vol de nuit, Saturne se révèle à nous. Au simple zoom x4, nous avons pu visualiser ses anneaux, ne laissant aucun doute sur l’identité de cette "étoile" si lumineuse à côté de la lune si souriante. Après 1h30 de vol, nous faisons une escale à Amsterdam. Puis destination finale, Inverness, au nord de l'Ecosse.

Nous atterrissons sans encombre à 10h20 sous un soleil timide mais présent ! Les bagages repris, nous allons récupérer notre voiture de location dans le hall de l'aéroport. Trois personnes devant nous, nous attendons, impatientes de commencer notre road trip. Arrive enfin notre tour. A quel nom et permis de conduire. OUAH, l'accent écossais n'est pas une légende ! Bon de toute façon, j'ai tous les papiers, ça ne va être qu'une formalité. Je suis passée par une centrale de réservation sur internet pour que tout soit écrit en français et que je comprenne bien. J'ai pris une assurance complète pour la première fois, on ne sait jamais, je n'ai jamais conduit à gauche. Mais alors pourquoi le dame fronce les sourcils ...

Ce n'est pas le même nom... Je regarde : Ah ba oui, j'ai réservé avec mon nom marital. je suis mariée depuis 16 ans, c'est mon nom quoi ! Mon permis est à mon nom de jeune fille, je l'ai passé il y a plus de 20 ans, je n'étais pas mariée. Mais regardez, sur le passeport, il y a les 2 noms : nom de jeune fille et nom marital. Non non non, je ne peux pas vous laisser la voiture, c'est pas le même nom. Vous devez annuler votre réservation et en refaire une autre. Hein ??? Mais je n'ai pas de connexion internet, vous ne pouvez pas le faire ? Non non non, vous voyez avec votre centrale de réservation. Et elle prend le client d'après.

Me voilà à chercher dans mes papiers le téléphone de la centrale de réservation. J'appelle...numéro pas attribué... j'en essaie d'autres, rien ne fonctionne, mais c'est quoi cette arnaque. Le dame me donne un autre numéro, pas moyen ça ne fonctionne pas... Jusqu'à ce que je me rende compte qu'il fallait faire le 00 devant l'indicatif 44. Bon, OK. On va enfin avancer. Je rappelle, ça sonne...ça décroche...et ça parle français. Youpi !!! J'explique le problème, le gars va se renseigner, il revient me dire qu'il va envoyer un mail à l'agence, je lui passe alors notre charmante (ironique) hôtesse écossaise pour quelques explications, puis il me garde en ligne jusqu'à l'envoi des mails. Il me confirme que les mails sont bien partis. On raccroche donc. Je refais la queue.

Vient enfin mon tour... non non non, je n'ai pas reçu les mails. OK...on continue de patienter. 15 minutes plus tard, non non non, toujours pas. Non mais ça va maintenant, il m'a dit qu'ils étaient partis, on ne va pas y passer la journée. Et là qu'est ce qu'elle me sort... Bon, bon, je vais changer le nom sur l'ancien bon de réservation. Ahhhhh, la décence m'interdit ici de dire tous les mots qui me sont alors passés à travers la tête. Enfin, j'ai les clés de mon carrosse ! Je ne réalise même pas qu'elle ne me donne aucun papier, peut-être est-ce normal, je ne sais pas, j'ai la tête ailleurs. 1h30 de perdu ! Mais ceci n'était que le début d'une journée infernale !

Petit repas express dans la voiture. Pas besoin de faire le ménage de restitution, donc ma cocotte, ta voiture sera pleine de miettes ! Puis inspection des commandes : les essuies glaces, les feux, les clignotants et warnings. Le volant est inversé, à droite, mais tout le reste est pareil qu'en France. Les pédales et le levier de vitesse dans le même ordre. Tant mieux ! Je me colle un post-it sur le tableau de bord : ROULER A GAUCHE.

Et c'est parti, je roule à gauche, je passe les vitesse de la main gauche, je me concentre pour tenir ma gauche...et c'est super facile ! Le cerveau s'adapte sans problème. Bon, quelques fois je cherche le pommeau de vitesse à droite et je bute dans la portière. Le plus difficile est de ne pas trop serrer à gauche, j'ai tendance à manger le bord de route ! Il faut certes rester bien concentrer, mais ce n'est vraiment pas sorcier. Ma fille me sert de copilote et me surveille.

Nous traversons Inverness par la voie rapide puis descendons le long du Loch Ness. Cet étroit lac aux eaux troubles de 37 kilomètres de longueur est mondialement connu pour son monstre imaginaire mais on ne peut pas dire qu'il soit d'une beauté transcendante !

Nous faisons une halte au Château d’Urquhart, une grande forteresse en ruine au bord du loch Ness. Construit au 13° siècle, lieu stratégique de surveillance, il fut l'objet régulier de conquête entre anglais et écossais. Finalement détruit en 1692 par las anglais, afin que le bâtiment ne puisse jamais être pris par les Jacobites, il ne fut plus jamais reconstruit.

Le site est très touristique mais assez sympa, d'autant plus qu'un mariage y est célébré et que les hommes portent la tenue traditionnelle écossaise en kilt. Ma fille se retrouvera ainsi bien entourée par deux solides gaillards bien aimables !

 Urquhart Castle au bord du Loch Ness

Nous repartons pour un lieu plus tranquille : le Glen Affric, une réserve naturelle témoin de la forêt primaire écossaise. Pour y pénétrer, nous roulons sur une Single Track Road, très nombreuses en Ecosse : une petite route à voie unique, dotée régulièrement de passing place, un élargissement de la voie sur 5-10 mètres pour permettre le croisement.

Avec le temps perdu à l'aéroport, nous ne pourrons pas faire toutes les balades que j'avais repérées. De plus, après une multitude de micro-crampes dans la jambe droite, je finis par avoir la méga crampe, impossible à faire passer, chaque mouvement accentuant un peu plus la douleur. Je me gare en catastrophe sur la bas côté et après un temps qui m'a paru interminable et moultes massages, la douleur s'estompe enfin.

Après une pause photo au Loch Beinn a'Mheadhain, nous nous arrêtons à River Affric, tout au fond du Glen, pour faire une petite marche sur un sentier panoramique. Le ciel est couvert mais malgré le manque de soleil les couleurs d'automne nous livrent un tableau extraordinaire.

Le  Loch Beinn a'Mheadhain
Am Meallan, viewpoint trail 

Nous repartons ensuite pour sortir de la vallée en prévoyant de faire une balade à Dog Falls. Mais le destin en décida autrement. Est-ce que j'ai trop mangé le bord gauche de la route, est-ce qu'il y avait quelque chose sur la chaussée ??? La voiture se met tout à coup à vibrer et le tableau de bord me somme de vérifier la pression du pneu. Je me gare sur un passing place, je sors de la voiture et constate avec désolation que le pneu avant gauche est à plat, crevé, kaput... Il est 16h30. Journée maudite ! Et la suite est encore pire !!!

Depuis le temps que je me dis qu'il faut que je m'entraine à changer une roue. Bah voilà, va falloir. Bon, où est la roue de secours...J'ouvre le coffre, on enlève nos bagages, on soulève la moquette, euh....pas de roue. OK, je me mets à genoux, oh non pas pour invoquer l'aide du tout puissant mais pour être plus terre à terre, fallait bien regarder sous la voiture...Ouais, ba toujours pas de roue de secours. Pendant ce temps, ma fille a arrêté la première voiture qui passait, des allemands en vacances. Le monsieur cherche avec moi, pas de roue de secours, pas de bombe anti-crevaison. Baa, on va appeler un dépanneur. Je sors mon téléphone...pas de réseau. Bon là, c'est plus très drôle. Le monsieur me dit de prendre en photo le modèle de pneu et il nous emmène avec nos bagages au bled le plus proche, Cannich, à 30 minutes tout de même, pour téléphoner.

Le monsieur se renseigne auprès du shop où est le garagiste le plus prêt : à 1 heure de route. Il veut bien nous emmener. Moi, je pense qu'il vaut mieux appeler le loueur. Je commence par la centrale de réservation, ils parlent français, ça sera plus commode ! Mais non, ça ne les concerne pas, il faut voir directement avec l'agence de location. Je vous passe les détails sur le temps interminable qu'il nous a fallu pour arriver à avoir le service de dépannage (le numéro que j'avais sur mon voucher de réservation n'était pas le bon), à leur expliquer dans un anglais approximatif le problème et le modèle de pneu à changer, un grand merci d'ailleurs aux allemands qui nous ont bien aidées à comprendre ce fort accent écossais. Bref on finit par nous dire qu'un dépanneur arrive dans 10 minutes. Les allemands nous larguent donc là devant le shop et nous patientons sur une table en bois à côté du magasin.

Les minutes passent et passent et personne ne vient. Après 1 heure 30, toujours personne. Je rappelle...ce n'est pas la même personne, il faut tout réexpliquer. On nous dit alors que si si, le van va arriver, dans 5 minutes. On patiente à nouveau...45 minutes. Toujours personne. 3° appel, encore une autre personne, encore tout redire. Je manque de vocabulaire en anglais pour leur dire ce que j'en pense, mais j'essaie de leur faire comprendre qu'il faut se bouger maintenant. On nous affirme qu'il est au coin de la rue, il arrive. Attendez, je l'appelle pour confirmer, qu'on me dit. Je reste en ligne plusieurs minutes...on me reprend...Ah, il s'est trompé de ville mais il arrive dans 5 minutes. AAAAAhhhh, arrêtez avec vos 5 minutes !!!! Si si il arrive, rappelez moi dans 5 minutes s'il n'est pas là...Evidemment personne à l'horizon. 4° appel, 10 minutes plus tard, encore une autre personne...encore tout réexpliquer, ça fait des heures qu'on attend, dehors dans la nuit et le froid, mais qui va enfin nous entendre ???

Matthieu et Sarah, des anglais, débarquent alors, curieux de nous voir dehors dans la nuit avec nos bagages. Je suis au téléphone, ma fille leur explique la situation, je n'arrive plus à trouver les mots, mon anglais n'est pas assez étoffé. Matthieu me propose alors de parler au téléphone et il se met à passer un savon au gars, en lui disant que c'est inacceptable, qu'ils doivent venir immédiatement et le reste je n'ai rien compris ! Sur ce, le van arrive enfin, c'est quasi 21h... Et là, on se dit que ça y est, on y est. Fin de l'histoire. Mais non, pas tout à fait...

Le dépanneur cherche la voiture des yeux. On lui dit que la voiture n'est pas là, mais à 30 minutes, ce qui avait bien été signalé lors de nos précédents appels...El là, il nous sort qu'il n'a pas le droit de prendre de passagers, qu'il ne peut pas nous emmener à la voiture !!! On n'a qu'à marcher devant et il nous suit avec son van. Ah ah ah ! 30 minutes en voiture, ça fait combien de temps à pied ??? Pincez-moi, je vais me réveiller ! Heureusement Matthieu prend les choses en main. Le dépanneur ne peut pas nous emmener ? Et bien il m’emmène, pas de soucis. Sa voiture n'a que 2 places, sa femme reste avec ma fille et elle lui laisse une couverture bien chaude. Matthieu conduit comme un dingue, je m'accroche au siège ! Nous arrivons enfin à la voiture. En 10 minutes, le pneu est changé et basta. Nous retournons au shop. Il est 22h20, les valises sont à nouveau dans le coffre et nous sommes prêtes à repartir.

Matthieu me demande alors si je loge dans le coin. Baa, non pas vraiment, je vais à Ullapool, 2h10 de route d'après Mappy. Ullapool, 2h10, jamais de la vie, c'est plein de virages, il faut 3-4 heures pour y arriver ! me rétorque-t-il. Bon, là je crois que j'ai commencé à me décomposer. L’hôtel sera fermé, je l'ai appelé pour l'avertir de mon retard, il m'attend jusqu'à 1h du matin dernier carra... Si vous voulez, vous pouvez venir dormir chez nous, c'est à 40 minutes. Des gens si gentils et si serviables, ça fait chaud au cœur. Proposition acceptée ! Et me voilà, 10 heures après mes débuts en conduite à gauche, à essayer de suivre dans la nuit et les virages un Shumacher écossais. Malgré ses efforts évident pour rouler plus doucement, je finis par le perdre, mais il a rentré son adresse dans mon GPS, donc pas de soucis !

Les virages finissent par brasser ma cadette qui me demande de m'arrêter TOUT de SUITE, elle va vomir...mais c'est impossible. Je tends la main sur la banquette arrière et chope à la volée le petit sac zip où se trouvaient nos tomates cerises d'à midi. Je me précipite pour lui donner et elle vomit direct dedans. On a sauvé la voiture et la couverture de Matthieu, à la seconde près. Mais que cette journée s'arrête ! Nous arrivons enfin vers 23h. Je rappelle l'hôtel pour les informer que nous n'arriverons que demain. Épuisées, nous nous couchons sans manger (même pas faim avec tout ça) mais sereines !

19
oct

Après une nuit réparatrice, nous quittons non sans émotion nos gentils hôtes d'un soir. Evidemment, ils ont refusé tout dédommagement et m'ont même offert une carte d'Ecosse, où ils ont pris soin de me noter dessus les coins sympas à voir. Je leur ai laissé mes coordonnées pour qu'ils viennent nous voir en France s'ils le souhaitent.

Direction Ullapool, la côte ouest des highlands. La route ne pose aucun problème, une double voie, sinueuse certes mais sans plus et pas de single track road. Bref nous effectuons le trajet en 2h30, et non 3-4 heures comme annoncé hier soir par nos hôtes. Mais c'est quand même plus sympa de faire le trajet tranquillement de jour, donc aucun regret. Nous traversons des vallons ocre orangés parsemés de rivières et d'étangs. A midi, l'estomac de mon ado réclame pitance. J'ai de quoi grignoter dans la voiture mais elle veut déjeuner chaud. Nous nous arrêtons à un snack de routier au bord de la route et mangeons en extérieur un hot dog - frites.

Nous atteignons Ullapool, la destination qui était prévue pour hier soir, sans nous y arrêter afin de poursuivre un peu plus au nord. Vu le retard pris, nous ne pourrons pas réaliser tout ce qui était prévu, je raccourcis donc notre parcours.

Première étape, le parc Knockan Crag. Une balade d'1 heure et 200m de dénivelé permet de nous dégourdir les jambes en montant au sommet d'une falaise pour avoir une jolie vue sur les différents lochs autour. Nous foulons des roches de 3 milliards d'années, les plus vieilles de la planète. C'est ici notamment que les scientifiques ont compris que les mouvements tectoniques permettaient à des roches anciennes de se retrouver au dessus de roches plus récentes. Un sentier pédagogique, illustré de sculptures, agrémente le site.

Nous continuons vers le loch Assynt et son château en ruine posé au bord de l'eau.

L'Ecosse récence plus de 2000 châteaux. Au Moyen Age, le territoire était occupé par de nombreux clans. Chaque clan édifiait des forteresses dans un but de défense et de démonstration de force. Leur objectif principal était de contenir les attaques ennemies et de protéger leurs habitants. Restaurer tous ces châteaux est impossible, c'est pourquoi on trouve de très nombreuses ruines en Ecosse.

Ici, le chateau d'Ardvreck aurait été construit vers 1590 par le Clan MacLeod. Comme beaucoup de sites en ruines, des légendes de fantômes hantant les lieux ont cours !

Pour finir la journée, nous poussons jusqu'à Achmelvich, hameau perdu au bout d'une petite route avec une splendide plage de sable blanc léchée par des eaux turquoises.

Nous regagnons notre hôtel à Ullapool, où nous aurions dû être la veille au soir. Les gérants seront d'ailleurs extrêmement corrects, puisqu'ils ne me compteront qu'une seule nuit, malgré l'annulation de dernière minute hier.

20
oct
20
oct
Torridon

Vers Torridon

Au réveil, le temps est dégagé. Je fais une photo de la fenêtre de notre chambre : le loch Broom avec ses bateaux de pêcheur. 30 minutes plus tard, le lac est dans le brouillard. La pluie est arrivée d'un coup. Nous quittons donc Ullapool dans l'humidité.

Ullapool : le lac, notre hôtel et la rue principale 

Je sors du parking de l'hôtel tranquillement, tourne à droite sur une petite route et m’apprête à rejoindre la route principale. Quand soudain, je réalise que je suis à DROITE !!! Ahhh, manque de concentration. Vite, passer l'intersection pour me positionner à gauche. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche, personne, je traverse et me mets à GAAAAUCHE ! Ouf. Petit coup de stress. On a vite fait de reprendre ses habitudes...

La pluie continue de tomber sévère, du coup on ne fait pas la balade prévue à Falls of Measach pour regarder une cascade plonger dans un canyon. On continue notre descente en longeant la côte. Gruinard Bay se révèle à peine dans le brouillard, mais on devine ses plages blanches.

Quelques haltes photos le long du loch Ewe, et nous arrivons à Gairloch. Le ciel se dégage un peu nous permettant de profiter du joli paysage de ce lieu.

Nous bifurquons ensuite vers Red Point où se trouve des plages de sable rouge. 10 km de Single Track Road... Je n'aime pas ces routes, ça me rappelle un certain pneu crevé... La côte est jolie, on se croirait en Bretagne à marée basse. La voie est un cul de sac. Nous nous garons avec les locaux qui apparemment viennent en nombre se promener ici. Nous marchons un peu en direction de la mer et découvrons effectivement une plage au sable rosé. Je ne suis pas sûre que ça valait le déplacement pour autant. Il pleut, nous ne nous attardons pas.

Nous longeons ensuite le loch Maree et arrivons ainsi à notre hôtel à Kinlochewe à 14h30. Nous posons nos bagages, grignotons dans la chambre et repartons pour profiter de la fin d'après-midi sans pluie.

Direction Torridon et son loch. La route entre Kinlochewe et Torridon est magnifique. Des collines rousses d'automne, des torrents et des lochs, enfin, ça va de la flaque aux grandes étendues. Les paysages sont vastes et magnifiques. Ma fille dit qu'elle a l'impression d'être dans un jeu vidéo !

Nous nous garons au bord du lac pour faire une petite promenade : le Loch Torridon boathouse walk. Le soleil est enfin présent et nous profitons de splendides vues sur le loch et les montagnes de l'autre côté.

Le soir, nous dînons au restaurant de l'hôtel, qui fait aussi pub. Nous mangeons très bien, les mets sont très bons et copieux. Mon ado prendra un hamburger maison avec frites. Tout est fait local, c'est du frais ! Pour moi, ça sera filet d'aiglefin avec petit pois et pommes de terre.

21
oct

Petit déjeuner copieux et typiquement anglais : assiette de saucisse - bacon- œuf- boudin noir- tomate- haricots- champignons pour ma fille et bol de porridge pour moi, avec des tartines en plus pour toutes les deux. Je me demande comment elle fait pour ingurgiter tout ça ! Je n'ai pas trop aimé le porridge, c'est assez fade et bourratif.

La météo était pourtant annoncée très mauvaise, mais nous partons quand même tenter notre chance pour une randonnée en hauteur sur le Beinn Eighe, une montagne surplombant le loch Maree. Nous avons bien fait, car ça restera le meilleur souvenir de ce voyage.

En sortant de l'hôtel, bonne surprise : il faut beau, pourvu que ça dure. Mon ado commence la rando avec une douleur dans la hanche. Elle avance tout doucement. La première heure est difficile, mais petit à petit, les douleurs s'estompent.

L'itinéraire, bien indiqué, monte doucement dans les bouleaux et la pinède. Nous traversons une magnifique forêt de 8000 ans. La pente s'accentue alors et la vue sur le lac est de plus en plus evidente. Le bleu du loch se détache des collines mordorées au loin ainsi que des arbres verts et des fougères roussies au premier plan. C'est grandiose !

Merveilleux Loch Maree 

Nous sortons de la forêt et attaquons une partie extrêmement raide et rocailleuse, avec de nombreux rochers de quartzite blancs brillants. Des marches sont taillées dans la roche à certains endroits, mais parfois il faut y mettre les mains et escalader. Ça revitalise mon ado !

Nous arrivons alors sur un plateau de quartz gratté par les glaciers. Le pente est moins sévère. Le ciel se couvre et crée des zones d'ombre dans le paysage.

Nous continuons notre ascension jusqu'au sommet où se trouve un cairn avec des drapeaux de prières comme au Népal. Petite déception : nous ne voyons plus le Loch Maree. De l'autre côté, des crêtes et des pics accrochent les nuages.

La descente emprunte un autre chemin qui longe tout d'abord une série de petits lochs puis plonge dans la pente en une sente régulière et soutenue.

Nous retrouvons la vue sur le loch, mais il est désormais dans l'ombre. Plus bas dans la forêt, nous croisons un couple d'anglais en balade qui nous demande d'où nous venons. Du sommet, summit, off course ! On a eu droit à : well done, good job ! L'air ébahi. Bon la pente était raide, c'est sûr, mais ça reste une randonnée moyenne, n'exagérons rien ! 7 km, 650 m de dénivelé.

Le soir, à nouveau resto de l'hôtel. Ma fille se reprend un burger avec en plus une entrée au boudin noir qu'elle a adoré ce matin au petit déjeuner. Je me prends du poulet aux brocolis. C'est toujours excellent !

Entrée au boudin et poulet au brocolis 
22
oct

Après un petit déjeuner de nouveau gargantuesque, nous partons sous une pluie battante vers l'île de Skye. Les lochs et les collines dans la brume se succèdent.

Nous faisons un petit détour par Eilean Donan Castle. Ce château érigé au 13° siècle a la particularité d’avoir été bâti sur une île au carrefour de trois lochs de mer permettant ainsi d'interdire l'accès aux pirates scandinaves. Abandonné à l'état de ruine en 1719 à la suite d'une bataille, il est racheté et restauré à l'identique au 20° siècle. Il a également servi de décor pour de nombreux films (Highlander,...).

Le parking du site est gratuit et permet une jolie vue sur le château. C'est blindé de monde, même en automne, même sous la pluie. Ça ne nous donne pas envie d'engager la visite. Nous repartons alors que le brouillard se lève à peine du loch.

L'île de Skye est reliée au continent par un pont. Un timide rayon de soleil nous accueille et nous avons le tort de penser alors que les nuages vont enfin se déchirer.

Nous continuons ainsi plus au nord dans l'espoir de faire la petite rando qui mène à l'Old Man of Store. Mais à peine garées sur le parking, nous sommes de nouveau arrosées copieusement. Nous en profitons pour grignoter un peu, dans l'espoir que ce ne soit qu'une averse passagère. On dit bien qu'en Ecosse, si le temps ne te convient pas, tu n'as qu'à attendre 5 minutes... Ben, ça n'a pas fonctionné.

Nous repartons pour aller à Kilt Rock, une rivière qui se jette d'une falaise directement dans la mer. Comme chaque jour de mauvais temps, nous observons de nombreux arcs-en-ciel. Mon ado rebaptisera d'ailleurs l'Ecosse The land of rainbows.

Face à cette météo épouvantable, nous faisons demi tour pour revenir vers Portree. Nous nous y arrêtons quelques instants pour découvrir cette petite ville. Mais c'est dimanche, tous les magasins sont fermés.

Portree 

Nous rejoignons alors notre cottage de location à Kensaleyre. La maisonnette est au milieu de nul part, ou plutôt des collines et des moutons. C'est calme et très mignon. Nous y resterons 3 nuits.

Keistle Cottage, notre petite maison dans la prairie 
23
oct

Météo catastrophique ce matin : pluie, vent et brouillard. Les prévisions ne s'étaient malheureusement pas trompées. Je laisse ma fille dormir un peu plus. Tant d'humidité ne donne pas envie de se précipiter dehors.

Nous partons vers 10h, pour le sud de l'ile de Skye, afin de visiter un musée sur l'histoire des Highlands (les Hautes Terres d'Ecosse). Une activité d'intérieure s'impose ! Tout le long de la route, les paysages demeurent impressionnants. Quelques éclaircies font parfois leur apparition mais ne durent pas.

La Chaine des Cuillins  en toile de fond

Nous croiserons dans un pré notre première Highland, cette vache à poils longs pourvue de grandes cornes.

Le Clan MacDonald Center est situé dans un parc avec un château en ruine, donnant sur la mer. Une petite accalmie nous permet de voir les ruines, mais la pluie repart de plus belle, nous acculant dans le musée. Un audioguide en français nous permet de bien comprendre l'historique. Les objets et panneaux exposés n'ont vraiment rien d'extraordinaire mais les commentaires de l'audioguide sont extrêmement intéressants.

En sortant, le ciel reste gris et pluvieux. Vu que nous sommes dans le sud, nous tentons notre chance vers les Blacks Cuillins, des montagnes spectaculaires en forme de fer à cheval. Au milieu coule le rivière Brittle, avec une multitude de cascades et de petites piscines, les Fairy pools, aux eaux bleues et cristallines.

Pour y parvenir, il nous faut rouler sur une single track road. Prudence prudence... car en plus de surveiller les éventuelles voitures à croiser que l'on ne voit qu'au dernier moment à cause des virages ou des sommets aveugles, voilà que les moutons se mettent aussi de la partie et se baladent tranquillement sur la chaussée, sans se soucier des voitures. A nous de nous débrouiller et d'attendre qu'ils daignent s'écarter.

Les montagnes sont dans la brume, mais au moins il ne pleut pas. La pluie de ces derniers jours a regonflé les eaux tumultueuses et il nous faut être prudentes pour traverser certains ruisseaux.

Nous remontons la rivière sur un chemin boueux et bien tracé.

Les piscines sont très mignonnettes, il y a même des courageux, ou fous ^^, pour se baigner. Il fait 12°C dehors avec en prime un vent assez froid.

Un petit rayon de soleil aurait été sympa pour faire ressortir les couleurs des fairy pools, mais bon, on ne va pas se plaindre, je ne pensais pas pouvoir faire de balade aujourd'hui !

Nous continuons notre virée jusqu'à l'ouest de Skye. Les paysages traversés sont somptueux et magnifiés par le soleil enfin un peu présent. Les pâturages sont d'un vert fluorescent éclatant.

Nous voici au point le plus à l'ouest de Skye, Neist Point, une péninsule verdâtre avec son phare tout au bout et dominée par un vertigineux promontoire rocheux.

Nous arrivons assez tardivement, le soleil décline et avec les nuages, l'ambiance est très sombre. Nous montons sur la falaise en face du cap pour avoir une vue d'ensemble. Nos pas s'enfoncent dans l'herbe spongieuse et détrempée. Le vent nous oblige à courber l'échine. Je me prend une giclée dans la figure, résidu d'un ruisseau propulsé en hauteur par le vent au lieu de chuter du précipice ! Il est trop tard pour aller jusqu'au phare mais nous descendons tout de même l'escalier qui mène au bas de la falaise. Ma fille admire le soleil passer sous l'horizon, malgré les nuages.

24
oct
24
oct
Old Man of Storr

Le nord de Skye

La journée commence encore sous la pluie avec en supplément un vent à 50 km/h qui nous suivra toute le journée. Notre première étape sera alors du shopping à Portree. Nous sommes à quelques jours d'Halloween, et seul un hôtel-restaurant est décoré pour l'événement. Cette fête ne semble pas très populaire en Ecosse.

Après quelques emplettes pour le repas de ce soir, nous écumons toutes les boutiques de souvenirs de la ville, soit 4 au total, toutes petites ! On en a vite fait le tour et nous ne trouvons rien d'extraordinaire. Une percée du soleil nous fait espérer pour la suite.

Nous voilà donc reparties pour The Old Man of Storr, une sorte de menhir d'Obelix, de 48 mètres de hauteur tout de même, formé à la suite de l'érosion de la montagne sur laquelle il est situé. Le ciel est vraiment chargé, ce n'est pas gagné. Lorsque nous arrivons, il pleut et le monolithe est dans le brouillard. Il n'est que 11h, nous décidons de pique niquer dans la voiture et de voir ainsi comment la météo va évoluer. Nous saupoudrons allègrement les fauteuils et les tapis de sols de nombreuses miettes supplémentaires pour ma copine de Budget, rent a car. J'm'en fiche !

Après les haltes moutons, nous arrivons au parking 

11h45. Petite percée du soleil, la pluie a cessé, le menhir est en vue mais la brume est juste au dessus. On tente notre chance. On est bien équipées, veste et pantalon de pluie. Le vent demeure assez puissant, heureusement nous l'avons dans le dos pour la montée.

Le chemin est bien tracé, nous traversons de vertes prairies et une zone où tous les arbres ont été coupés, ne demeurent que les souches blanchâtres émergentes de la terre. Pourquoi un tel massacre ? J'espère que ce n'est tout de même pas pour que les touristes puissent voir l'Old Man depuis la route...

Après une butée, nous retrouvons en ligne de mire le monolithe, juste sous la limite des nuages et les falaises noires en arrière-plan. Nous continuons l'ascension. Il y a pas mal de monde sur le chemin. Nous prenons vite de l'altitude, ce qui permet d'avoir une vue panoramique sur les vallons, les lochs et l'océan.

C'est grandiose mais le manque de luminosité ne permet pas de faire un beau rendu photographique. Les nuages reprennent le dessus, le soleil se cache. Moi, je continuerais bien jusqu'au plateau un peu plus loin pour avoir la célèbre vue de l'Old Man en contrebas avec le fantastique paysage Skyesque derrière mais mon ado n'est pas du tout motivée. La pluie s'invite alors...je ne risque plus de la convaincre. Nous faisons demi-tour et arriverons bien mouillées à la voiture.

Nous continuons la route vers le nord.

A 15 minutes de la route principale, nous nous arrêtons au Quiraing, un des points de vue les plus fameux de l'ile de Skye. La vue depuis la crête de Trotternish offre de magnifiques montagnes et des formations rocheuses monumentales. Ce paysage, d'origine volcanique, est né d'un glissement de terrain qui perdure encore de nos jours. Étonnant tapis de verdure qui recouvre les lieux et fait le bonheur de nombreux moutons. Une randonnée permet en 3 heures de faire le tour des falaises, mais avec ce vent intense et les conditions météos incertaines, nous préférons jouer la prudence.

Nous redescendons de la montagne pour terminer de faire le tour de la côte nord et rentrons tranquillement sous une pluie battante. Même au fin fond de la campagne, nous voyons régulièrement les célèbres cabines téléphoniques rouges.

Dernière nuit dans notre agréable cottage. Mon ado en profite pour se reprendre un bain : le 3° en 3 jours. Elle y passe 1 heure à chaque fois !

En préparant le trajet de demain je me rends compte qu'on va rouler beaucoup alors qu'un ferry nous permettrait de couper et de gagner de précieux km. Je me renseigne sur internet et trouve les horaires. Il ne conseille pas spécialement de réserver. Demain, on tente le ferry en voiture.

25
oct

Levé à 6h15 mais réveil à 3 heures du matin...un bug, probablement, du téléphone qui me sort de mon sommeil en sursaut. S'en est alors fini de ma nuit...Impossible de me rendormir. 3 heures de sommeil pour assumer 7 heures de route, pas top.

Nous quittons notre cottage à 7h sous une pluie battante. Direction Ardvasar, au sud de l'île de Skye, pour prendre le ferry, 30 minutes de navigation nous évitant 200 km de route. Mais quelle déception en allant acheter le ticket : tout est complet, plus de place ! Nous voilà donc contraintes de poursuivre la route sous la pluie et le froid.

La traversée du Glen Shiel est très jolie, avec des montagnes roussies et des torrents dévalant les pentes. Mais les nuages sont bas, et la vue assez bouchée.

Nous longeons plusieurs lochs, faisons une petite halte au Commando Memorial, avant de traverser le canal Calédonien. Inauguré en 1822, ce canal relie les lochs entre eux, d'Inverness à Fort William, permettant ainsi aux navires commerciaux à voile d'éviter le périlleux parcours autour de la côte occidentale. Mais lorsque la construction du canal fut terminée, un bon nombre de navires à voile avait été remplacé par des bateaux à vapeur qui pouvaient bien plus facilement négocier les eaux de la côte ouest. Par conséquent, le trafic qui traversait le canal n'a jamais vraiment été rentable. Désormais, le canal est un haut lieu de tourisme fluvial.

Lorsque nous arrivons, le pont pivotant est rabattu pour laisser passer les bateaux. Il se remettra en place relativement rapidement, laissant la route reprendre ses droits. Un homme, avec son gilet jaune fluo détrempé et sa barbe ruisselante sous la pluie est seul à la manœuvre. Un solide gaillard, qui nous gratifie d'un énorme sourire à notre passage.

Lorsque nous arrivons enfin à notre destination, Glenfinnan, la pluie a cessé et le soleil tente même une percée. Il ne faut pas perdre de temps, ça ne va surement pas durer. Nous commençons par aller au pied du Glenfinnan Monument, une tour surmontée de la statue de Bonnie prince Charlie, prétendent au trône, qui débarqua sur ce rivage en 1745. Une tranche mouvementée de l'histoire de l'Ecosse. Le loch Shiel en arrière plan est magnifique.

Attenant au lac, quelques pierres tombales plus ou moins récentes intéressent mon ado. Mais l’accalmie fut de courte durée. Une bonne pluie écossaise repart de plus belle. Nous nous réfugions en toute hâte dans le Visitor Centre.

15 minutes plus tard, autre répit et nous voilà à nouveau dehors. Nous allons au 1er point de vue qui monte du parking, en 5 -10 minutes. On a pris un peu de hauteur, on aperçoit a nouveau le loch avec son monument d'un côté et le fameux Glennfinnan viaduct de l'autre côté. Cet ouvrage construit en 1901 a été rendu célèbre par son apparition dans plusieurs films de Harry Potter. Le train à vapeur existe toujours et réalise un aller retour quotidien pendant la saison touristique, de Fort William à Mallaig. Ici, nous voyons le viaduc de face. Les paysages sont somptueux !

Nous tentons ensuite la 2° balade, plus longue, qui permet d'avoir d'autres points de vue sur le viaduc et le lac. Nous arrivons tout d'abord au pied de l'ouvrage. Ses arcades régulières lui donnent un certain charme, mais pas contre, il est vraiment TRÈS sale. Célèbre comme il est, il pourrait avoir droit à un petit nettoyage tout de même ! Mais mon ado trouve que ça lui donne un côté lugubre non déplaisant... Comme quoi, les goûts et les couleurs...

Nous attaquons ensuite l'ascension de la colline, nous permettant de surplomber le viaduc et de l'observer de plus loin, dans sa courbure. La cadre est vraiment grandiose. Nous continuons la montée et pouvons maintenant contempler le loch dans son ensemble.

J'aurai aimé continuer au Station Museum et terminer la boucle de la balade (1h30) mais la pluie revient de plus belle et un violent grésil nous fouette de toute part. La brouillard se reforme, nous rebroussons chemin et arrivons au parking trempées malgré nos vêtements de pluie.

Nous en profitons alors pour déjeuner dans la voiture. J'espère secrètement que le beau temps va finir par percer...mais non, au contraire, le grésil ne s'arrête plus. Fallait s'y attendre, avec trois quart des jours du mois d'octobre sous la pluie en Ecosse, faut bien que ça tombe. Mais j’avais imaginé plus d'alternances pluie / beau temps.

Nous quittons ce lieu tempétueux et reprenons la route jusqu'au bout de la péninsule. Je ne suis plus à 30 km près. A Arisaig, nous bifurquons pour prendre la route côtière avec ses plages de sable blanc. Une ultime éclaircie nous permet alors de réaliser quelques clichés sous un soleil radieux, histoire de faire croire qu'il fait beau en Ecosse !

On a quand même eu de la chance sur ce coup là car très vite, on se reprend des seaux d'eau sur la tête et ça n'arrêtera pas de la soirée.

Nous rejoignons notre hôtel à côté de Glencoe. La vue est parait-il splendide mais on n'y voit pas grand chose. Notre chambre donne sur le loch. On est aux premières loges. J'espère que demain ce sera dégagé...

26
oct
26
oct

Réflexe au lever : regarder par la fenêtre. Pas de pluie et le lac est partiellement dégagé. On y croit ! Nous commençons la journée par une petite balade autour de l'hôtel, au bord du loch Leven.

Puis nous allons dans le Glen Coe (Glen = vallée), lieu tristement célèbre qui a vu le massacre des Mac Donald.

En 1691, le nouveau roi Guillaume protestant propose le pardon à tous les clans qui s'opposent à lui en échange d'un serment que les chefs catholiques écossais doivent faire avant le 1er janvier 1692. Dans l'embarras, les Écossais, toujours fidèles à Jacques II, le précédant roi en fuite en France depuis quelques mois, demandent à ce dernier la permission de rompre le serment qui les lie à lui. Le Prétendant hésite longtemps avant de la leur accorder.

Le chef du clan Mac Donald attend le dernier moment pour prêter serment au nouveau roi mais les difficultés de la route et un mauvais concours de circonstances le mettent en retard. Guillaume, ulcéré, décide de faire un exemple. Il envoie cent vingt hommes de régiment chez les Mac Donald, qui demandent d'abord l'hospitalité et attendent les ordres. Ils sont généreusement hébergés pendant deux semaines. L'ordre écrit du massacre tombe alors. Dans la matinée du 13 février 1692, trente-neuf hommes du clan Donald de Glencoe furent tués par ceux à qui ils avaient accordé l’hospitalité, et quarante femmes et enfants moururent de froid après l’incendie de leurs maisons.

Cette vallée est immense, profonde, impressionnante. De nombreux petits ruisseaux dévalent les pentes de ce massif abrupt. Les nuages ajoutent un air austère au décor, en adéquation avec son histoire. La pluie refait son apparition et les nuages jouent au yoyo. Initialement, je voulais faire la randonnée jusqu'au sommet du Pap of Glencoe à 942 m, mais à cause de la météo trop incertaine, j'ai préféré renoncer. Mais j'aurai peut-être dû faire une petite balade plus courte dans cette incroyable vallée.

Nous repartons en direction de Fort William en prenant la jolie petite route qui fait le tour du Loch Leven. Depuis le début du road trip, de magnifiques photos se perdent faute de pouvoir s'arrêter. Quel dommage ! Mais le principal reste de le vivre et ça reste gravé en nous.

Le Loch Leven 

Nous arrivons peu après dans le Glen Nevis. Cette vallée de 11 km abrite le plus haut sommet du Royaume Uni, le Ben Nevis, culminant à 1345 m. Nous remontons le glen en voiture.

Au terminus de la route, nous réalisons une petite balade jusqu'à la cascade Steall Falls. Le sentier rocailleux chemine d'abord en forêt. Nous remontons le cours d'une rivière et devons régulièrement enjamber de petits torrents. Après le passage des gorges de Nevis, le forêt cesse et le décor change totalement. Le vallon s'élargit soudainement pour former une prairie herbeuse entourée de montagnes escarpées et boisées. Au loin, face à nous, la cascade apparaît. Avec ses 105 mètres de hauteur, c'est la 3° chute la plus haute d'Ecosse.

Nous continuons le chemin pour nous rapprocher. Mais au détour du dernier virage, le pluie nous attend en embuscade. On se retrouve d'un coup d'un seul sous une averse qui nous fouette le visage.

Le brouillard enlace la cascade, nous faisons demi tour. La pluie nous accompagnera toute la descente, ne cessant qu'à l'arrivée à la voiture.


Au retour nous ferons une halte à Fort William pour faire un peu de shopping. Puis retour à Inverness, notre point de départ, pour prendre l'avion demain matin.

Fort William, son église et ses boutiques 
27
oct

Bilan des 10 jours :

  • 1700 km
  • 0 moustiques, comme quoi l'automne a aussi du bon !
  • 1 pneu crevé mémorable
  • 2 jours de beau temps seulement

Grandeur et beauté des paysages caractérisent l’Ecosse. A perte de vue s’étendent des lochs, des falaises, des îles et des montagnes couvertes de landes roussies par l'automne. L'herbe est d'un vert incroyable. Mais malgré une météo défavorable qui nous a empêchées de faire quelques randonnées et nous a privées de certains paysages, nous avons été totalement séduites par ces immenses espaces naturels.