Lever 8h30. C'est quand même les vacances ! Après avoir replié les lits du fourgon et pris notre petit déjeuner, nous reprenons la route. Plus qu'1 heure ! Nous traversons par endroit des nappes de brouillard assez denses et craignons de ne pas voir le Mont St Michel. Mais soudain, il nous apparaît au loin tel une pyramide touchant le ciel.
Nous nous garons sur le parking du site situé à 3 km du Mont. Pour s'y rendre, 3 solutions: des navettes gratuites, des calèches payantes ou à pieds. Nous optons pour cette solution, 50 minutes de marche avec les pauses photos, sur un chemin très agréable, qui nous permet une découverte progressive.
Le Mont Saint-Michel a la particularité d’être érigé sur un îlot rocheux, entouré d'une magnifique baie ouverte sur la Manche, théâtre des plus grandes marées d'Europe continentale (15 mètres d'amplitude lors des grandes marées).
Suite à 3 songes qu'eût l'évêque Aubert, un sanctuaire en l'honneur de l'archange Michel fut érigé en 708 sur cet îlot. Le Mont Saint-Michel devint rapidement un lieu de pèlerinage majeur. Au 10ème siècle, les bénédictins vinrent s'installer à l'abbaye tandis qu'un village se développait en contre bas. Au fil des siècles, l'abbaye fut remaniée et agrandie. Lors de la guerre de 100 ans, ses remparts et ses fortifications résistèrent à tous les assauts anglais.
Après la dissolution de la communauté religieuse à la Révolution Française et jusqu'en 1863, l'abbaye fut utilisée comme prison. Puis en 1874, elle devint monument historique et fut l'objet de nombreuses restaurations. Depuis 1969, une communauté monastique y assure une présence spirituelle permanente. En 1979, le Mont Saint-Michel a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
L'abbaye du Mont Saint-Michel est un monument unique. Les maîtres d'oeuvre du Moyen-Age ont tenu compte de la forme pyramidale du mont et ont enroulé les bâtiments autour du rocher granitique. L'église abbatiale, située au sommet, repose sur des cryptes qui créent une plateforme capable de supporter le poids d'une église de 80 mètres de long.
Dans le nouveau Testament, l'archange St Michel, chef de la milice céleste, combat et vainc un dragon, symbole du démon. Pour l’homme médiéval qui vit dans l’attente et la crainte de l’au-delà, saint Michel est celui qui conduit les morts et pèse les âmes au jour du jugement dernier.
La statue de l'archange a été réalisée en 1897, en cuivre recouverte de feuilles d'or. Elle représente Saint Michel menaçant de son épée un dragon incarnant le mal. Elle mesure 4.50 mètres et trône à 156 mètres de hauteur. Elle sert également de paratonnerre.
La ville actuelle du Mont Saint-Michel est l'une des rares villes françaises à avoir conservé l'ensemble de ses fortifications médiévales datant des 13° et 14° siècles.
Nous passons devant le célèbre restaurant de la mère Poulard. Sa fameuse omelette soufflée cuite au feu de bois est affichée à 35 €. Pour accéder à l’intérieur de la cité médiévale, il faut passer la porte du Roy, munie d'un pont-levis qui enjambe un large fossé.
Nous empruntons alors la Grande-Rue qui monte vers l'abbaye. Vous ne pouvez pas vous perdre, c'est l'unique rue du village ! Elle est bordée de splendides maisons à pans de bois du 15° et 16° siècle, abritant des boutiques et des restaurants.
Nous arrivons au pied de l'abbaye.
Plus que quelques marches à grimper, et nous sommes à l'accueil. Avec le billet d'entrée, vous avez droit à une visite guidée d'1 heure. Mais on n'a pas du tout accroché avec notre guide. Nous lui avons donc faussé compagnie après 10 minutes !
Les 3 niveaux de l'abbaye reflétaient la hiérarchie monastique. Les moines logeaient à l'étage supérieur, où se situaient l'église, le cloître et le réfectoire. Les hôtes de marque étaient reçus par l'abbé à l'étage intermédiaire. A l'étage inférieur étaient hébergés les gardes, ainsi que les pèlerins de modeste condition.
Nous commençons la visite par le niveau supérieur. De la terrasse, nous avons une vue sur la baie et les alentours.
Nous pénétrons dans l'abbatiale, lieu central de vie des moines puisqu'ils y assistaient 7 fois par jour aux offices.
En passant dans le cloître, on pénètre dans la Merveille, un ensemble de 6 salles réparties sur 3 étages, construit à partir de 1211. Suspendu entre ciel et mer , il était indispensable de construire quelque chose de léger. Ce qui explique la disposition en quinconce des colonnettes en marbre anglais.
Le réfectoire surprend par sa démesure et ressemble plutôt à une église avec sa voûte en berceau. Les moines y prenaient en silence leur repas en écoutant la lecture d'un texte sacré.
On descend ensuite au niveau intermédiaire. Sous le réfectoire se trouve la salle des Hôtes, réservée aux pèlerins nobles et aux rois, elle possède deux gigantesques cheminées.
La crypte des gros piliers, conçue pour soutenir le chœur de l'église abbatiale au dessus.
Le monte-charge : énorme roue installée en 1820 afin de monter la nourriture des détenus. Elle était actionnées par le force des prisonniers. La grande roue pouvait contenir jusqu'à 6 hommes.
Le promenoir de moines, gros murs romans datant du 11° siècle.
La salle de Chevaliers fait partie de La Merveille. Construite pour porter le cloître, c'était la salle où les moines travaillaient à la copie et à l'enluminure des manuscrits.
Le visite est terminée. Nous sortons par les jardins.
Nous reprenons le Grande-Rue pour accéder à 2 musées avant leur fermeture. L'archéoscope et Le musée de la mer et de l'archéologie. Leurs descriptions dans les brochures étaient très intéressantes mais quelle déception ! Très mal conçus, aucune pédagogie digne de ce nom. On a tous été déçu, parents et enfants.
Les filles profitent des nombreuses boutiques pour s'acheter un souvenir, dont un triskell en pendentif. Emblème ancestral de la Bretagne, pour les Celtes, la spirale est un symbole de vie et d'énergie. Il représente également les 3 éléments dynamiques : la flamme du feu, le souffle du vent, la vague de la mer.
Ensuite, petite pause goûter à La Vieille Auberge. Dégustation de crêpes et de gaufres. Tout le monde se régale !
Ensuite, nous faisons une petite balade digestive : le Tour des remparts.
C'est marée basse. Des groupes sont allés marcher sur le sable. Il est dangereux de partir seul dans la baie et il est fortement conseillé d'être accompagné d'un guide. Outre la marée qui peut remonter à 10 km/h, il existe bien d'autres dangers comme les sables mouvants, les lâchers d'eau du barrage sur le Couesnon ou des dangers de type météorologique (orage, brouillard).
Sur le chemin du retour, nous faisons une halte au fameux barrage du Couesnon. Sa mission est de retenir un maximum d'eau, puis, six heures après la marée haute, de lâcher cette masse liquide pour refouler les alluvions vers le large, par un « effet de chasse ». Ainsi, petit à petit, le Mont Saint Michel est désensablé.
Pour finir la journée, nous nous rendons à DOL-DE-BRETAGNE, pour voir le menhir du Champ-Dolent au crépuscule. Un impressionnant menhir de 9.30 mètres de haut, 8.70 mètres de circonférence, planté au milieu d'un champ de choux. Il appartient à la série des plus grands monolithes du massif Armoricain.
Nous nous posons à côté du cimetière pour passer la nuit. Un lieu bien tranquille !