Carnet de voyage

4 jours en Provence

8 étapes
7 commentaires
15
Découverte en famille de quelques beautés du Lubéron et des environs.
Avril 2017
4 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Départ sous un ciel bariolé de traces d'avions. Pour moi, autant de partances possibles, de rêves infinis... Pour les filles, beaucoup plus terre à terre : "C'est trop moche ! "

Arrivée en début d'après-midi à Avignon. Nous nous garons à l’extérieur de la ville, au bord du Rhône, afin d'avoir une vue globale : le fameux pont, la cité médiévale et le mont Ventoux en toile de fond.

Avant même de pénétrer dans la vieille ville, les hauts remparts d'Avignon se dressent devant nous. Ce mur de dentelle de pierre, long de 4330 mètres et ponctué de 33 tours et 50 échauguettes, constitue la plus grande muraille d'Europe conservée dans son intégralité depuis la fin du Moyen Age.

Les remparts 


Nous nous dirigeons vers le Palais des Papes, en prenant soin de ne pas être assommé par une pierre ancestrale !





LE PALAIS DES PAPES

Nous débouchons sur l’immense place du Palais, où se trouve l'entrée de l'imposant PALAIS DES PAPES. Il n'y a encore pas trop de monde en ce week-end d'avril. Vigipirate oblige, les sacs sont fouillés, les poches vidées et nous passons aux rayons X. Une consigne gratuite est à disposition après le contrôle.

Au début du 14° siècle, la guerre civile en Italie créé un climat d’insécurité qui ne permet pas au Souverain Pontife de vivre à Rome. En 1305, le pape Clément V arrive à Avignon et fait de la ville le nouveau siège, provisoire pense-il, de la papauté.

Son successeur, Jean XXII, y resta. Le pape suivant , Benoît XII, décida de faire construire à Avignon un édifice, mi-monastère, mi- forteresse, dit Palais Vieux . Ce Palais des Papes, commencé en 1335, allait dépasser en beauté architecturale tout ce qu'avait imaginé le pontife. Après lui, Clément VIfait édifier de nouvelles extensions dit Palais Neuf, beaucoup plus fastueux et achète la ville pour y asseoir la papauté.

Digne d'une véritable résidence princière, le siège papal s'enrichit alors de tapis et de tentures venus du Moyen-Orient. Tandis que les couloirs et les vastes salles d'apparat s'ornent de sculptures opulentes et autres peintures éclatantes signées d'artistes renommés. Ce déploiement d'artifices est voué à impressionner le reste du monde. Il faut surpasser l'ancienne résidence papale de Rome.

Ces 2 papes bâtisseurs ont édifié en moins de 20 ans, le plus important palais gothique : 15 000m2 de plancher, soit en volume 4 cathédrales gothiques.

Plus de 25 salles sont ouvertes au public. La grande chapelle est une des pièces les plus impressionnantes : elle mesure 52m de long, 16m de large et 20m de hauteur. Elle abritait les cérémonies fastueuses telles les couronnement et les funérailles des papes. Le grand tinel avec son plafond vouté en bois était le cadre des festins de la papauté.

L'accès aux terrasses sur les toits nous permet de découvrir le palais sous un autre angle, ainsi qu'un magnifique panorama sur la ville et le Rhône.

9 papes se succédèrent ainsi à Avignon. Ces papes craignaient de rentrer en Italie, où l'agitation persistait. Ils désiraient, d'autre part, ménager les rois de France, qui usaient de leur côté de tous les arguments pour garder la papauté. Quant aux Avignonnais, ils se réjouissaient de voir leur ville devenir la capitale de l'Église. La petite cité des bords du Rhône devint une nouvelle Rome. Un bouleversement qui la propulsa aussi au rang de place commerciale, politique et artistique de premier plan.

Avignon vue des terrasses du Palais

En Italie, les Romains se plaignaient de ce qu'ils appelaient la "trahison pontificale". Les cardinaux, menacés de mort par les grandes familles romaines s’ils n’élisaient pas un italien, élurent à Rome un pape : Urbain VI. L’élection fut invalidée par les cardinaux français à cause de l’absence de liberté de choix. Mais le pape élu refusa de démissionner et le conclave choisit alors un nouveau pape, CLEMENT VII, l’ «anti-pape» résidant à Avignon.

C’est ainsi que commence le Grand Schisme d’Occident qui divisera la chrétienté durant presque 40 ans (1378-1417). A partir de là, une moitié de l’Europe reste fidèle à Rome et l’autre moitié fidèle au pape d’Avignon.

A la mort de Clément VII, les cardinaux d’Avignon élisent BENOIT XIII. Mais le Royaume de France refuse sa légitimité et le pape s’enferme pendant 5 ans dans le Palais assiégé pour finalement s’y échapper. Mais il ne voulut jamais abdiquer.

En 1415, les évêques réunis en concile à Constance se considérèrent "au-dessus" du pape pour prendre les décisions suivantes : Benoit XIII, l'antipape, est déposé, le pape romain abdique pour faciliter le règlement du conflit, et un nouveau pape est élu en 1417 par un conclave ayant l’appui du concile de Constance. Il s’installe à nouveau à Rome, mettant ainsi fin au grand schisme d’Occident.


LE PONT ST-BENEZET dit PONT D'AVIGNON

Après la visite du palais, direction le fameux Pont, connu dans le monde entier grâce à la célèbre chanson enfantine. Nous descendons les ruelles bordées de boutiques souvenirs et de quelques artistes de rue bien sympathiques.

D'après la légende, le pont a été édifié au 12° siècle, sur l'initiative d'un jeune berger, Bénezet, qui en a reçu l'ordre divin. Achevé en 1185, le pont roman comporte 22 arches, mesure 947 mètres de long et 4 mètres de large. Il traverse les deux bras du Rhône.

C'est un ouvrage monumental pour l'époque. Il est le seul pont en pierre au dessus du Rhône entre Lyon et la mer Méditerranée. Lieu de passage obligé pour relier l'Espagne, la Provence et l'Italie, il attire les voyageurs, marchands et industriels. Les taxes perçues sur les marchandises font la fortune de la Commune d'Avignon.

Malheureusement, les nombreuses crues du Rhône lui furent fatal. Démoli par les flots et reconstruit de nombreuses fois, son utilisation, trop coûteuse en réparations, fut abandonnée au 17° siècle. Il ne reste désormais plus que 4 arches.


Nous repartons en amont du Pont afin de prendre un petit bateau qui nous fait traverser gratuitement le Rhône.

Miss Tuyauterie nous observe au passage !


Un agréable chemin aménagé le long de la berge nous permet de retourner tranquillement au parking.


Nous nous rapprochons de notre destination de demain, Fontaine de Vaucluse, et bivouaquons dans notre fourgon, en pleine forêt. Seul le fort mistral viendra perturber notre tranquillité !

2

LA SOURCE

La Sorgue est une jolie rivière à l'eau particulièrement pure et limpide. A Fontaine de Vaucluse, un sentier aménagé permet de remonter son cours jusqu'à sa source.

La source est l'unique point de sortie d'un bassin souterrain de 1 100 km2 récupérant les eaux de pluie infiltrées du mont Ventoux, des monts de Vaucluse, du plateau d'Albion et de la montagne de Lure. Elle jaillit au pied d’une immense falaise de 230 m qui encercle le gouffre d'où elle émerge. En 1989 un robot atteint le point le plus bas connu à ce jour du siphon, à 308 mètres de profondeur.

Première source de France pour les volumes débités, la Fontaine se classe au 5e rang mondial des sources les plus importantes.

La Fontaine de Vaucluse présente un visage très différent selon les saisons, calme et paisible en été, la Source se déverse en cascades bouillonnantes au printemps, avec la fonte des neiges, et à l’automne lors des fortes précipitations, le niveau de l’eau monte progressivement dans le gouffre jusqu’à déborder en cascades sur les rochers.

En cette mi-avril, la source était très calme, pas de gros bouillons...Dommage !


LE MOULIN A PAPIER

Ce petit musée gratuit, sur le chemin de la source, est la reconstitution d’un moulin produisant du papier selon les techniques traditionnelles datant du 15° siècle.

La roue à aube du Moulin à papier 

Jusqu’ à la moitié du XIX° Siècle, le papier était fabriqué à partir de vieux chiffons (lin, chanvre, coton).

Par un système d'engrenage, la roue à aube fait tourner une courroie qui entraîne l'arbre à cames, une poutre cylindrique de 6 mètres de long muni d' ergots saillants qui viennent heurter le bas du manche du maillet et le soulèvent. Celui-ci retombe de son propre poids, 75 kg, et écrase les chiffons contenus dans la pile.

La grande roue, les engrenages, la courroie, les piles à maillet avec l'arbre à cames derrière 

Les bouts de chiffons (chiffe) mélangés à de l’eau vont passer successivement dans chacune des cinq piles à maillet et au bout de 24 à 36 heures, on a obtenu une pâte assez grossière. Pour l’affiner, on la passe dans une "pile hollandaise" (inventée au 17°siècle), une cuve dans laquelle tourne un cylindre muni de lames qui déchiquettent pendant 1h30 la chiffe tout en assurant une circulation d’eau. Cette invention permet d’obtenir un papier plus fin et plus lisse.

Lire les panneaux de droite à gauche ! 

Sur le retour, nous nous laissons tenter par une spécialité du Vaucluse, le sacristain, une viennoiserie faite d'un bâtonnet de pâte feuilletée torsadé, parsemé d'amandes et saupoudré de sucre.

Pour les gourmands que nous sommes, ça n'a fait qu'une bouchée. D'ailleurs, il en manque la moitié sur la photo !

3

Nous arrivons à 12h sur le parking. Le musée ferme à 12h15. Nous nous posons pour manger tranquillement en attendant sa réouverture à 14h. La grille d'entrée du parking se ferme, on ne vient pas nous dire de partir, sympa !


Nous apprenons qu'en France, il existe 2 lavandes :

  • La lavande fine qui pousse au dessus de 800 mètres d'altitude dans les montagnes sèches de Provence. Elle ne possède qu'une seule tige avec une fleur au bout. Elle se reproduit par graine. Elle possède un parfum très délicat d'où son utilisation en parfumerie et des propriétés médicinales. Il faut 130 kg de fleurs pour obtenir 1 litre d'huile essentielle par distillation.
  • Le lavandin qui pousse entre 0 et 800 mètres d'altitude dans le monde entier. Il a 2 ramifications qui partent de la tige centrale et le rendent plus touffu. C'est un hybride, il est stérile. L'homme doit donc le multiplier par bouturage. Il a un parfum beaucoup moins subtile et ne possède pas de vertus médicinales. Son utilisation reste industrielle pour parfumer les produits d'entretien, les détergents. Il faut 40 kg de fleurs pour obtenir 1 litre d'huile essentielle de lavandin.


La distillation d'une plante consiste à faire passer de la vapeur d'eau dans la fleur pour récupérer son huile essentielle. Nous découvrons une importante collection d'alambics à lavande, du 16° siècle à nos jours.

Différents alambics à lavande 

Deux documentaires très intéressants nous font découvrir les travaux agricoles de plantation, de coupe et de distillation. Des inhalateurs nous permettent de sentir le parfum de chaque variété, et effectivement, la différence est très nette ! L'été, il y a en plus de nombreuses animations.

A la sortie du musée, l'inévitable boutique où une vendeuse vous accoste immédiatement pour vous faire essayer différents produits (huiles essentielles, pommades,..), mais dans une ambiance très sympathique. On ne se sent pas obligé d'acheter. Pour finir, une infusion de lavande fine est en dégustation libre.

Nous n'aurons pas le plaisir de voir les champs de lavande en fleur. La floraison débute mi-juin et la récolte se déroule fin juillet à fin août.

4

Direction maintenant le village des Bories, à 4 km de Gordes.

Construites sur les versants des Monts Vaucluse, les bories ou cabanes sont l'exemple le plus abouti de la construction en pierre sèche, typique des plateaux calcaires méditerranées.

La construction des cabanes débute au 17° siècle et s'intensifie au 18° siècle, période à laquelle la démographie galopante oblige le monde paysan à trouver de nouvelles terres, souvent éloignées des villages d'origine. Les collines autour de Gordes sont défrichées et des milliers de tonnes de pierres extraites du sol, offrant ainsi de nouvelles surfaces pour les cultures et l'utilisation de ces pierres comme matériau essentiel de construction.

La technique de la pierre sèche consiste à assembler sans liant et sans mortier les pierres trouvées sur place en abondance lors de l'épierrage. Les rares ouvertures étaient dirigées vers le sud, afin que le mistral ne s'engouffre pas dans les cabanes.

Si les cabanes servaient d'abris pour les bergers, d’entrepôt ou de grenier, ici elles servaient d'habitations temporaires et saisonnières pour les paysans qui cultivaient les oliviers, la vigne, pratiquaient l’élevage ou l'élevage du ver à soie (sériciculture).

Les bories ont été abandonnées au milieu du 19° siècle. Redécouvertes en ruines dans les années 1960, elles furent restaurées en 8 ans par un particulier qui mit tout en oeuvre pour les faire renaître.

Ce village vaut le détour, avec ses toits ronds, carrés, ovoïdes, ses huttes au confort sommaire mais à la beauté brute saisissante.

Les voitures peuvent se garer à côté du village, mais les camping-car doivent stationner à 1.7 km sur un parking gratuit réservé à cet effet, le reste du chemin se faisant à pied.

Petit détour pour voir de loin Gordes, un des villages perchés de Provence. La photo en boite, nous nous éloignons de la civilisation pour trouver notre bivouac du soir. Passage dans de petites forêts où l'imagination va bon train : ici 2 trolls figés pendant un tendre smack...

5

Le Sentier des OCRES

Le sentier des ocres est un musée à ciel ouvert où l’on peut au gré d’une balade, découvrir la beauté et la richesse de cette terre : les ocres. L'accès se fait par le centre du village et commence avec un espace aménagé sur 50 mètres offrant une vue panoramique. Ensuite la balade se poursuit avec 350 marches... oubliez les poussettes !

On appelle "ocre" une argile colorée par divers oxydes de fer ce qui lui donne d'innombrables couleurs suivant les proportions de ces divers oxydes : jaune, beige, blanc, orangé, violet, marron, etc, se télescopent à l'infini.

Dans la nature, et en particulier en Provence, cette argile colorée est associée à du sable qui constitue jusqu'à 90% de la roche brute, c’est ce qu’on appelle les sables ocreux.

Après séparation du sable des argiles colorées, ces argiles constituent des colorants qui furent très recherchés. Les ocres ont de tous temps été utilisées par les hommes, ne serait-ce que dans les peintures rupestres. Elles furent utilisées pour les peintures, pour colorer mortiers et ciment...

A travers cette balade dans les falaises et la forêt, on découvre tout un dégradé de couleurs. La promenade est ponctuée de quelques panneaux d’informations qui nous expliquent notamment l’histoire de cette terre de Provence recouverte par les eaux il y a 230 millions d’années et les bouleversements géologiques qu’elle a connus depuis permettent d’expliquer la formation des sables ocreux.

En 1780, Jean Etienne Astier, un habitant du village de Roussillon, découvre qu'après traitement l'ocre devient un colorant inaltérable et non toxique. Il devient le premier ocrier de France. L'exploitation des ocres s’industrialise à la fin du 18° siècle. Dans le Vaucluse, les carrières à ciel ouvert et l'épaisseur exceptionnelle des veines rendent l'exploitation très facile. La production provençale culmina en 1929 puis déclina avec l'apparition des colorants chimiques.

Le chemin est aménagé dans les anciennes carrières à ciel ouvert. Depuis leur abandon, la pluie et le vent continuent de sculpter ses falaises offrant des paysages insolites, inattendus en France.

Le sentier des ocres n'est pas bien long. La visite dure 30 à 60 minutes selon le parcours choisi.

Le stationnement est compliqué à Roussillon.

Pour les voitures, possibilité de se garer en plein centre, juste avant ou juste après le village, sur de petits parkings payants.

Pour les camping-car, il est interdit de circuler dans Roussillon. Il faut se garer sur un vaste parking payant, 1 km avant le village.

LE VILLAGE

Le village de Roussillon, situé au cœur du plus important gisement ocrier au monde, offre un dédale de ruelles et placettes aux façades évidemment teintées des différentes nuances obtenues par les ocres. Les teintes varient du jaune clair au rouge flamboyant.

L'ocre est utilisée dans la fabrication des crépis des maisons provençales, parce qu'il résiste à la chaleur et au soleil, mais il entre aussi dans la composition insoupçonnée de certains produits : la croûte de certains fromages, le linoléum, le papier kraft, le carton, la céramique, le caoutchouc ou les cosmétiques.

Ce village vaut vraiment le coup d’œil. Nous avons déambulé au hasard des ruelles et avons succombé à son indéniable charme provençal !

Le Conservatoire des Ocres

Situé à 2 km du centre du village, le conservatoire est installé dans l'ancienne Usine Mathieu, entreprise qui fut dirigée, pendant plus de 30 ans par Camille Mathieu, ocrier et maire de Roussillon .

Les bâtiments ont été restaurés et le visiteur peut revivre les différentes étapes du traitement de la matière brute : élimination des sables dans des canalisations en pierre (batardeaux puis reposoirs), séchage de l'ocre purifiée dans des bassins de décantation, découpage en briquettes qui sont cuites plus tard (selon la cuisson l'ocre donne des couleurs différentes ), et enfin concassage, filtrage et conditionnement de l'ocre pure.

Petite déception pour ce lieu que nous avons découvert seuls, en visiteur libre. Je pense que pour apprécier ce site à sa juste valeur, il vaut mieux prévoir une visite guidée ou un atelier pédagogique.

6

A partir de 1880, l’ocre du Lubéron fut également exploité dans des mines, creusées dans les falaises à la lumière de la lampe à carbure, à la pioche et la dynamite. Jusqu’ en 1950, plus de 50 km de galeries ont ainsi été façonnées. Elles peuvent atteindre 15 m de hauteur pour 3 m de large, sans étayage de par la compacité du minerai et sont séparées par des piliers de 6 m de côté.

Aujourd’hui, dans les vestiges de l’ancienne mine, un parcours de 650 mètres a été aménagé en toute sécurité. Des galeries impressionnantes, voûtées (pour éviter l'effondrement du plafond), en forme d’ogive ou en plein cintre, forment une véritable cathédrale minérale. Certaines galeries sont inondées depuis le percement imprévu d'une nappe phréatique dessous.

La visite est sympa et instructive. Elle se fait avec un guide, par groupe de 25 personnes. On vous colle un casque sur la tête et un badge avec un numéro autour du cou…On vous fait remplir un registre. Des fois que… ?

Il est conseillé de réserver (uniquement par téléphone). Le parcours fait environ 1.5 km. Prévoir un pull, il fait 10°C dans les galeries. Les photos sont interdites à l’intérieur suite à l’égarement d’un visiteur photographe, plus occupé à faire ses photos qu’à suivre son groupe...


Dernier bivouac de la virée. Nous nous enfonçons dans les collines pour trouver un lieu isolé et tranquille.

Nous avons une vue panoramique sur les falaises d'ocre au loin.

7

Le Colorado provençal est un site semi-naturel ouvert aux balades et aux randonnées, sur plus de 30 hectares. Il est composé d’anciennes carrières d’ocre.

Ce site est souvent comparé au Colorado pour les teintes de couleur qui l’habillent, même si d’un point de vue géologique elles n’ont rien à voir puisque les ocres du Vaucluse sont des sédiments d’origine marine, alors que le Colorado américain est d’origine continentale.

Lieu dit Le Sahara 

Des vestiges de l’époque industrielle des lieux témoignent à certains endroits de son passé puisque l’on y découvre, des voies ferrées, des wagonnets, des canalisations,… Outre cette partie de son histoire, le Colorado Provençal s’apprécie surtout pour sa palette de couleurs impressionnante : du jaune vif au rouge sang, en passant par tous les orangés, parfois veinés de violet ou de vert, à travers falaises, pitons, promontoires, ravins, cheminées de fées.

Les lieux opèrent une magie inexplicable : nous nous retrouvons parents et ados, agenouillés par terre, à toucher ce sable ocreux si doux et onctueux, à escalader les reliefs de couleur, à courir et monter partout ! Un espace de liberté grandiose à ne manquer sous aucun prétexte !

A l’entrée du parking, on vous remet un plan du site mentionnant 2 circuits (mais il y a plein de chemins), Le Sahara 2km700, 1h15 et Belvédères 4 km, 2h. Nous sommes restés beaucoup plus longtemps afin de bien profiter des lieux.

C'est après cette vaste zone, nommée Sahara, que les circuits se séparent. Nous prenons de la hauteur pour aller aux belvédères.

La visite du site est gratuite mais le vaste parking, ombragé et équipé de sanitaires et de tables de pique-nique, est payant. 5 € pour les voitures, 8 € pour les camping-cars, et 4 € pour y passer la nuit.

Nous avons choisi le circuit le plus long pour voir plus de choses. Mais j'ignorais que la petite boucle passe en fait aux pieds des cheminées de fées, et les photos que j’ai vues après notre passage sont magnifiques. Il est dommage de rater cela avec la grande boucle, qui passe au-dessus de ces formations. Tant qu’à y être, essayez de concilier les 2 circuits, ça ne rajoute pas beaucoup de distance !

Si vous pouvez y aller en fin de journée, les couleurs seront encore plus intenses !

8

Notre escapade se termine. Nous prenons le chemin du retour en faisant un petit détour par le Mont Ventoux. Nous traversons de nombreux champs de lavande, ou lavandin, pas encore fleuris.

Ce géant de Provence, reconnaissable de loin à son sommet recouvert de pierres calcaires, culmine à 1912 mètres. Cette montagne blanche se caractérise par sa grande diversité, tant au niveau du climat qu'au niveau de la végétation. La montagne couvre ainsi une large palette de végétation allant des plantes méditerranéennes et des forêts de hêtres à la base, aux plantes arctiques au sommet.

L'arrivée au sommet du mont Ventoux est incroyable ! D'une part, pour son aspect lunaire, d'autre part, pour le panorama exceptionnel que l'on peut avoir. Le mont Ventoux est également un site très prisé des sportifs. Son ascension, réputée pour être difficile, constitue un réel défi pour de nombreux cyclistes.

Il fait bien froid là-haut, d'autant plus que le mistral est déchaîné. La route nord est encore enneigée, donc fermée. Nous repartons par la route sud et bifurquons plus loin pour rejoindre l'autoroute.

3 heures plus tard nous sommes chez nous.

• • •

Au final, en 4 jours, nous avons remonté le temps, fait un saut dans le Colorado, marché sur la lune et passé du bon temps en famille ! De quoi faire une coupure et nous dépayser à deux pas de chez nous. Vivement la prochaine virée !