Réveillés de bon matin, remplis d'excitation pour découvrir la capitale de Cuba, nous nous pressons de regarder l'heure, petit hic, il est minuit... Nous nous recouchons. (Décalage horaire difficile).
Nous nous réveillerons un peu plus tard, vers 7 heures afin de se préparer à la grande aventure !
Une chose nous parait assez spécial ici à Cuba, avant 7 heures il n'y a pas un seul bruit. Personne dans les rues c'est désert. Mais une fois arrivé à 7h00 tout le monde se met à sortir, parler, conduire et surtout klaxonner.
Telecommunicationes
Souhaitant avertir la famille de notre arrivée sur l'île, nous nous dirigeons vers un parc où l'état (indirectement) propose une connexion à internet pour la population et les touristes.
Nous nous sommes rendus compte que le contenu visité sur internet est filtré suivant la nationalité de la personne. Dès l'achat d'une carte Wi-Fi le passeport est demandé tant pour les cubains que pour les étrangers, il faudra payer 1 CUC (équivalent à peu près à 1 euro) pour profiter d'une heure de service.
Bref c'était fermé il était trop tôt pour acheter une carte, le magasin ouvrait a 8h30.
Rafaelo, petit coquin
Nous nous aventurons un peu plus loin dans le même quartier. Sur cette route nous passons devant plusieurs magasins qui organisent leurs ouvertures tranquillement, vraiment très tranquillement. Tout le monde se parle les uns et les autres, tout le monde prend son temps.
Nous arrivons sur le malécon, une digue immense qui longe la capitale en la protégeant des mouvements répétitifs de la mer qui la borde.
Et là nous nous arrêtons devant un bar, il est 8h30 et il nous dit que l'on peut rentrer dans le bar sans consommer juste pour regarder et parler.
Ça aurait pu être le cas si le patron n'était pas là à attendre son premier client de la journée.
Rafaelo nous présente comme deux français, ces premiers mots à lui seront : "Champion du monde !". Il nous propose un petit jeu, si je lui dis toute l'équipe qui jouait pour la France en 1998, il m'offre 3 mojitos, sinon je dois les payer. Je commence à jouer en citant les plus connus, mais n'arrive pas à citer les 11.. Honte à moi il m'en restait deux à dire.
Je perds la partie et il commence à nous préparer 3 mojitos sans alcool dans lesquels finalement il ajoute une dose d'alcool pour nous réveiller. Nous trinquons avec Rafaelo qui nous paye un cigario et qui nous tape la discute.
Nous avons craqué, même pas 30 minutes dans les rues de la Havane que nous avons déjà un mojito à la main et un cigario au bec.
Après cela, Rafaelo nous propose de le suivre car c'est la journée de la coopérative et que les cigares et les bouteilles de rhum sont à -50%, nous lui expliquons que nous regarderons juste et n'acheterons rien mais il insisté, nous le suivons sur la route il nous présente d'autres monuments rapidement.
Puis nous arrivons à ce qu'il appelle "la cooperativa", un homme se présente avec un énorme cigare entre les dents et s'aperçoit que nous sommes français : "Ah la France ! Ça va bien ?" il nous sert un verre de rhum Havana punch qui est un régale puis nous présente ses différents cigares le tout en français. Au début nous sommes pas très preneurs étant donné que les cigares se vendent par boîte de dizaines vingtaines ou cinquantaines, nous lui expliquons qu'avant de partir nous irons le revoir si ses prix défient toute concurrence mais qu'en attendant si nous pouvions lui acheter juste 3 ou 4 cigares se serait parfait pour goûter. Il nous vendra donc 5 cigares.
Rafaelo nous dis au revoir, sa mission de rabbateur a été un succès avec nous mais nous avons tout de même passé un bon moment avec ce filou.
Nous retournons sur la zone de couverture Wi-Fi où nous pouvons désormais acheter une carte pour envoyer un message à nos proches et publier notre premier article.
Après quelques minutes connectés au monde, nous quittons internet et partons en vadrouille sur le Malécon pour le parcourir entièrement. Magnifique ! La mer se claque sur un rythme régulier contre le béton armé qui résiste depuis toujours à ces chocs, au moment de leur rencontre de fines gouttes d'eau sont expulsées dans les airs au dessus de la route qui longe la côte. A certain moment cela forme une nappe de brouillard qui pèse au dessus de la circulation ressemblant à de la population mais s'en n'est rien.
La Casa Grande
Se perdre est la meilleur façon de découvrir une ville... Mais sous cette chaleur faire une petite pause nous paraît nécessaire nous nous arrêtons alors un petit bar typiquement cubain Casa Grande où nous passons la commande "¡ Dos cervezas por favor !".
Cet endroit très sympa nous surprend tout de même, le café est composé d'un très grand bar mais derrière celui-ci pas grand chose. Quand je dis pas grand chose je parle de trois bouteilles et d'une pompe à bière.
La bière est servie d'une façon jamais vue !
Tout d'abord ils tirent la bière dans un récipient avec un bec verseur, et le remplissent de mousse sans même penser à incliner le récipient. Puis ils laissent reposer durant 30 secondes avant de servir dans une choppe. La bière n'est pas exceptionnelle mais elle est bonne et surtout elle fait du bien. Je vous laisse deviner qui est devenue super fan de la bière cubaine !
La veille, Abel nous a conseillé un restaurant "La Juliana" sans forcément l'avoir cherché nous tombons dessus, nous nous installons dans ce Fast food qui propose des pizza et pâtes à manger sur le pouce, Mathilde commande 2 pizzas doubles avec supplément fromage (sans le faire exprès). Les pizzas sont un peu décevantes.
Après manger, nous nous arrêtons sur un banc du petit parc "Parque del Curita". Nous regardons passer les cubains, des enfants, des adolescents, des jeunes adultes et d'autres plus âgés. Peu de touristes apparaissent, à croire qu'ils se cachent. Nous essayons de comprendre en quelle année la mode s'est arrêté pour eux, vêtus de vêtements dépareillés avec pour certain beaucoup de fluo.
La Vieja Habana
Nous partons a la recherche de la perle de Mathilde, le centre historique de la Havane. Nous suivons les quelques panneaux affichant l'itinéraire à suivre avant de se retrouver sur la plazza Vieja. Nous sommes emportés par la musique jouée par un groupe de musicien cubain et nous installons à une table d'un bar à l'ombre pour profiter de cette place haute en couleur. En sirotant notre soft "Refrescos Nationales" cola et lemon, nous nous apercevons que d'immenses peintures sont suspendues depuis quelques balcons, des images dessinées par des enfants représentants la paix en souvenir de la révolution cubaine.
La Bodeguita Del Medio
Suivant les avis du routard, nous entrons dans la bar le plus connu de la Havane pour les touristes. Spécialisé dans le rhum, le barman enchaîne la production de Mojito. Un peu de limonade locale, de la menthe et une belle dose de Havana Club 3 ans d'âge.
Pendant la préparation du serveur, nous pouvons nous enjailler sur la musique cubaine jouée par quelques artistes, et se concentrer sur les inscriptions sur les murs. Chaque touriste passant par ce bar se doit d'inscrire au marqueur un petit message signé de son nom ou de son surnom. Les murs étant remplis de ces signatures, les écritures débordent maintenant de l'autre côté de la rue sur le mur d'en face.
Un mojito appréciable mais assez cher pour un cocktail de la Havane (5 CUC).
Pescamos
Tandis que Mathilde s'essaye à prendre une belle photo du fort de Fidel Castro, un pêcheur se met devant sa photo pour la taquiner.
Nous commençons à faire connaissance avec ce pêcheur muni d'un fil de nilon et d'un hameçon. Le cubain nous présente ses conditions de vie difficiles tout comme pour la majorité de la population. Malgré sa pauvreté il nous offre un peso cubain en souvenir de notre rencontre, nous lui donnons en échange un CUC. Les converses de Mathilde lui plaisent bien, il nous propose de les échanger contre ses sabots mais nous déclinons son offre tout en riant. Il nous raconte ses galères : pour essayer de fuire le pays il tente depuis 8 ans de traverser la mer pour se rendre à Miami, chose impossible car l'immense bateau de la sécurité les ramène constamment sur l'île. Parfois après une journée et demi de navigation a la rame, il se fait renvoyer vers son port natal.
Il nous explique aussi le prix exorbitant des vêtements pour un cubain, en effet les tee-shirt, chaussures, pantalons et chapeaux coûtent le double de leurs revenus mensuels.
Nous le laissons à ses occupations de pêche en lui souhaitant bon courage pour la suite.
Despacito
Plus loin sur le Malecon nous nous asseyons sur une rembarde et profitons de la belle vue sur la côte et du soleil couchant. Gregorio, vieux cubain à côté de nous rit des enfants qui pêchent dans le port avec leur fil de nylon et leur hameçon de fortune. "No hay pescado aqui" dit-il en se moquant des jeunes. Nous commençons à lui parler et il nous raconte son histoire : avant d'être professeur de mathématiques et de biologie il possédait un bateau de pêche lui permettant d'attraper énormément de poissons à l'aide d'un filet, puis après quelques soucis il s'est reconvertis en professeur à l'université de la Havane. Il nous maintient avoir un très bon accent espagnol, il nous apprend de nouveaux mots et nous reprend lorsque nous faisons des fautes de langues. Très sympathique il nous présente les bars et restaurants peu cher ou nous pouvons aller, mais c'était dans le but de lui payer un verre ou un repas. Nous avions déjà prévus notre soirée, nous déclinons donc son invitation.
La pharmacie
Il est 18h lorsque nous cherchons quelques tapas à se mettre sous la dent avant de se mettre à table. Nous nous arrêtons à un bar qui était anciennement une pharmacie réputée de la capitale. Un mojito, un verre d'eau et quelques boulettes de fromage au miel nous font passer le temps agréablement dans une ruelle piétonne romantique ornée de guirlande et de draps.
Il Rustico
Après l'apéritif nous rejoignons "Il Rustico", un restaurant très moderne ou sont dressées à l'étage des tables en palettes. Ce restaurant nous propose surtout des produits italiens : pâtes, pizzas, lasagnes... Encore un mojito pour moi et une bière locale "El Présidente" pour ma petite femme qui apprécie les bières plates et légères.
Il commence à se faire tard et la fatigue se fait ressentir à la fin de cette journée, nous nous baladons dans les ruelles sombres et animées pour rentrer dans notre appartement.
Sur la route nous pouvons voir des coiffeurs qui travaillent encore et des appartements ou le rythme de la Salsa se fais entendre d'une rue à l'autre. Certains appartements sont peuplés de dizaine de danseurs qui bougent frénétiquement sur ces sons endiablés.
¡ Hasta Luego y Buena Noche !