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Après 1 an de PVT en Nouvelle-Zélande, je poursuis ma visite du pays... Puis de l'Australie ! 3/4
Novembre 2023
25 semaines
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Publié le 30 octobre 2023

Ça y est !

Mon PVT en Nouvelle-Zélande est officiellement terminé, et inutile de préciser à quel point ces 12 mois sont passés vite. Trop vite : je n'ai pas eu le temps de visiter tout ce que je voulais ! J'ai donc pris la décision de prolonger mon séjour en demandant un Visitor Visa. Je ne sais pas encore combien de temps exactement je resterai au pays des kiwis car je compte, encore et toujours, totalement improviser.

La première étape de cette nouvelle partie de mon aventure est la plus grande ville de l'île du Sud, et seconde du pays : Christchurch / Ōtaitahi !

J'y arrive avec mon amie Annie (rappel : rencontrée à Nelson en juin et avec qui j'ai passé, parmi d'autres à l'auberge, tout l'hiver et une partie du printemps). Nous arrivons en soirée et devons déjà nous séparer : Annie dort dans son Van dans un freecamp et j'ai réservé une auberge dans le centre. Mais on se donne rdv dès le lendemain pour explorer la ville ensemble.


Sur la route entre Hanmer Springs et CH on a vu plein de jolies choses

Une info importante à savoir sur Christchurch : en 2011 a eu lieu un terrible tremblement de terre qui a détruit toute la ville et fait 185 victimes. 12 ans plus tard, la ville est tjrs en reconstruction et l'ambiance y est très particulière, entre bâtiments flambant neufs et grues à perte de vue. Mais surtout, et que j'adore, il y a du street art partout partout partout !


Bien que la ville soit grande, le centre, très vert, très neuf, très art, est tout petit ! On en fait vite le tour, on mange une très bonne glace, et on assiste même à un service de la chorale masculine de la "Cathédrale de carton" qui remplace temporairement la vraie, toujours en rénovation...

( l'expression n'est pas de moi, elle est bien officiellement appelée la Cardboard Cathedral car les murs et le toit sont vraiment fait... En carton)


Le lendemain, on commence par le jardin botanique, juste à côté de mon auberge, puis on part à la découverte de la plage de New Brighton, avec son grand ponton.

Le jour d'après, petit tour au Canterbury Museum, ou plutôt à son annexe car lui aussi est en travaux. Peu de choses à voir, donc, mais une expo très intéressante sur les grandes extinctions. Puis on sillone de nouveau les rues du centre en suivant la rivière Avon.


Au matin du 3e jour, nous retrouvons Andrea, une autre copine de Nelson, pour la visite de la Art Gallery ! C'est toujours rigolo de croiser des gens qu'on connait pendant un road-trip !

Encore plus rigolo, et hautement symbolique pour moi : l'expo temporaire de la galerie est... Robin White ! La même artiste, la même expo que j'avais vue à Auckland à mon arrivée il y a un an, puis à Dunedin en mai quand j'ai commencé mon road-trip sur l'île du Sud ! Je me demande qui suit l'autre...

Ensuite, nous sommes allées déjeuner dans la grande food court qu'est Riverside Market puis, après avoir dit au-revoir à Andrea, Annie et moi sommes parties à la découverte d'autres plages et points de vue des environs : Sumner beach (avec sa Cave Rock d'un côté et sa Shag Rock de l'autre), Taylor's Mistake et Barnett Park Walkway Cave.


Pour un premier aperçu de Christchurch, je trouve que c'est pas mal ! Même si la ville en elle-même n'est pas ouf-ouf, j'ai bcp aimé son rapport à l'art et la facilité avec laquelle on se retrouve dans la nature. Je n'en ai pas parlé mais on a aussi fait, en plus de Riverside, deux autres marchés et nous avons remarqué à quel point il y a une grosse communauté asiatique : bcp de cuisines de Corée du Sud, Philippines... miam !

Et je n'ai pas tout vu donc, qui sait, j'y referai peut-être un tour...

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Chanson à avoir dans la tête :

Ed Sheeran - Shivers

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Guten Tag!

Après avoir visité Christchurch avec Annie, nous partons de nouveau ensemble dans son van (Patrick de son ptit nom) vers le Sud à la découverte de la côte Est. Notre premier arrêt ? Akaroa.

Akaroa est un village un peu spécial puisqu'il est réputé... Français ! En effet, back in 1840, on avait essayé de coloniser ce petit bout de péninsule circulaire impressionnante mais on s'est fait doubler par les Anglais, déjà bien implantés sur toute l'île du Nord et qui venaient de signer le traité de Waitangi (dont j'avais parlé dans mon blog New Zealand). Enfin, je résume, hein.

Mais bon, dans le coin, les kiwis peuvent se targuer d'avoir des ancêtres français ET un petit village choupinou comme tout plein de clichés. Efficace, puisque j'ai chanté France Gall toute la sainte journée...


C'est super joli, hein ? Et je vous épargne les 60 photos (après tri) de la route scénique que nous avons prise au retour...

Après une dernière nuit à Christchurch et un marché fermier le lendemain matin, nous prenons la route vers la prochaine petite ville le long de la côte :

Timaru

Point de vue sur la baie, centre-ville animé par une course de karts pour enfants (!), très bonne glace, musée du South Canterbury, jardin botanique... Même en prenant tout notre temps, la visite de la ville est plutôt rapide ! On avait hésité à rester une nuit mais ça ne sera pas nécessaire. Timaru est sympa mais ce n'est pas non plus the place to be, comme on dit, surtout car on est vite limité en tant que piéton tant la ville est faite pour les voitures !


Le soir même, nous arrivons à Oamaru !

Oamaru aussi est une ville assez petite mais elle est connue pour 3 principales choses : 1- son style victorien ; 2- le steampunk ; 3- ses colonies de manchots.

Et comme on arrive en soirée, dur de se rendre du style victorien ou des références steampunk. Du coup, manchots ?

D'après le receptioniste de mon auberge, il suffit de marcher le long de la baie dans telle direction à la nuit tombée : c'est l'heure où les petits-trop-choupis Blue Penguins (manchot pygmée) sortent de la mer après une journée de pêche pour traverser la plage (et la route) et se rendre dans leurs nids pour la nuit.

Et on en a vu pleiiiiiin !


On n'était naturellement pas les seuls humains à observer ces tites bêtes, et c'était parfois même un peu étrange de voir tant de gens avec leur téléphone prêt à capturer le moindre détail de la traversée... Quitte à s'approcher très près ! Avec Annie on a essayé de respecter nos distances et j'espère que nous n'avons traumatisé aucun manchot ce soir-là...

Le lendemain, on a déjà plus l'occasion d'observer les bâtiments au style victorien et le steampunk, notamment grâce au Steampunk HQ, musée-atelier du genre dans lequel on s'est bien amusées !

Une glace Real Fruits Icecreams et une balade plus tard, nous repartons en mission manchots : une autre colonie, de yellow-eyed pinguin cette fois (manchot antipode), séjourne sur une plage un peu en-dehors de la ville. C'est une espèce giga-protégée car giga-en-danger, et on ne peut pas s'approcher directement de la plage. Il y a donc un sentier le long de la colline avec un lookout en haut qui offre une vue imprenable sur la baie et the plage. Ces manchots là retournent sur la terre ferme entre 2h avant le coucher du soleil et la nuit tombée, et nous nous installons donc 2h avant le coucher du soleil. Et c'est parti pour l'attente ! Loooongue attente... C'était très beau, hein, mais à part quelques otaries et (peut-être) des lions de mer, point de manchot... Après environ 1h30 d'attente, nous décidons de partir et c'est sur le chemin du retour que, enfin, nous les voyons, même si de très loin ! Youhou !!!


Cherchez en bas de la dernière photo pour voir les manchots ! (C'était mieux en vrai)

Le jour d'après est plutôt chill : on a besoin d'organiser un peu nos vies respectives, Annie et moi, donc on se retrouve dans un café, téléphones chargés, pour essayer de trouver où on va le lendemain. On sait que, à un moment ou à un autre, nos chemins vont se séparer puisqu'on ne veut pas aller aux mêmes endroits, mais autant faire un max ensemble. Après le café on va juste se promener un peu pour voir un lookout, et voilà une journée de passée !

(Je me dois également de confesser, pardon la France, que j'ai choisi, goûté et aimé un croissant au jambon, voilà voilà, faute avouée, faute à demi-pardonnée, non ???)

Le lendemain, donc, que fait-on ?

Et bien d'abord, on continue les visites : un atelier de bonbons, un bout du jardin botanique, un vieux moulin à eau... Puis il est temps de reprendre la voiture, mais pas trop loin : nous avons trouvé à la dernière minute un HelpX à 10 min au sud ! Pendant 1 semaine, nous allons donc travailler chez l'habitant environ 4h par jour, en échange du logement et des repas ! Vous vous souvenez, j'avais déjà fait ça en novembre dernier, dans une ferme de moutons et vaches ? Cette fois c'est différent mais c'est une histoire pour le prochain article...


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Chanson à avoir dans la tête :

France Gall - Il jouait du piano debout

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Publié le 23 novembre 2023

Heya!

Ces trois dernières semaines sont passées si vite ! Comme je vous l'annonçais dans le précédent article, Annie et moi avons fait un HelpX, c'est-à-dire que nous avons été logées et nourrries dans une famille en échange d'environ 4h de travail (help, d'où le nom) par jour.

La famille chez qui nous avons été, Trevor et Diane, travaille dans l'horticulture : ils ont une grande maison entourée d'un graaaaand jardin, et juste à côté, leur nursery, là où Trevor fait pousser divers arbres et plantes. Pendant 20 jours, nous avons aidé dans plein de domaines différents : babysitting de leur petite-fille de 15 mois, faire des câlins à leur immense st-bernard, nettoyer les vitres de la maison (et de celles de deux personnes âgées), ménage divers dans la maison, nettoyage d'une partie du jardin jusque là "dépotoir" et d'une ancienne salle de jeux de leurs enfants, lavage du garage, brossage de la vache écossaise... Tous les jours ont été différents mais très très fun !


Le truc de vivre dans la famille, c'est aussi super enrichissant, à la fois pour apprendre ou comprendre plein de choses sur la culture kiwi, mais aussi pour se sentir chez soi. On a été particulièrement choyées par Diane et Trevor, avec qui on a passé nombre de soirées à faire des jeux de société (découverte de Wingspan, énorme coup de coeur, et autres classiques tels Catan, Carcassonne, Aventuriers du rail, MasterMind...) et juste papoter comme si on se connaissait depuis des années. On a rencontré leur 2 enfants adultes et, bien sûr, leur petite-fille Connie dont on a été témoin des premiers pas.

4h de travail par jour, ça laisse le temps de faire des jeux de société, donc, mais aussi tout simplement chiller à la maison ou sur la colline voisine, mais également continuer à visiter les environs ! Nous avons fait la visite de Clarks Mill, le moulin à grain historique où travaille Diane à mi-temps, et nous avons été voir les Moeraki Boulders, ces étranges boules éparpillées sur la plage...

Ces boules étaient auparavant contenues dans la falaise, que les vagues ont érodées

La deuxième partie de notre séjour chez Diane et Trevor a été très spéciale puisque nous avons participé à THE festival de la ville : Oamaru Victorian Heritage Celebration.

The what? Vous vous souvenez que je décrivais Oamaru comme une petite ville avec plein de bâtiments de l'ère victorienne ? Et bien par ici ils sont très fiers de leur histoire, qu'ils célèbrent tous les ans en se costumant pendant 4 jours et laissez-moi vous dire que ces 4 jours ont été très très très fun.

Tout d'abord, dans nos plus belles robes de ladies faites par Diane, nous avons assisté à la comédie musicale rock-punk That Bloody Woman, qui relate l'histoire de Kate Shepard grâce à qui la NZ a été le 1er pays à octroyer le droit de vote aux femmes en 1893. Absolument génial, nous avons passé le reste du temps à en écouter et chanter les chansons !

Le lendemain, nous avons visité le Totara Estate, connu pour être l'endroit où a été mis au point un super système de réfrigération de la viande pour exporter en UK, et qui a permis au pays de croître économiquement. Nous y avons dégusté un très bon afternoon tea avec scones faits maison, miam !

Le vendredi matin, nous avons aidé à servir thé et café (et vin) à l'évènement Morning Tea with Mrs B., une amie de Diane. Une super occasion pour nous d'avoir un nouveau costume, mais aussi d'admirer ceux des invités. Nous avons ensuite observé le fonctionnement d'une vieille machine à tisser puis malheureusement il a commencé à pleuvoir donc nous sommes rentrées et avons fait des jeux de société (miiiiiince).

Big day samedi : après un cours de danse pour un bal, nous avons participé à la grande parade du festival puis profité de l'ambiance de la ville en fête, courses de pennyfarthing (vélos avec une roue bieeeen plus grande que l'autre), Real Fruits ice-creams ou encore train à vapeur...

Dimanche, c'est de nouveau la grande fête en ville, ainsi que le marché, et nous avons même participé à un concours de découpe de bloc de calcaire à la double-scie (on est arrivées 4e quand même !). Et le soir, le fameux bal ! Il y en avait tous les soirs mais on a choisi le Lower Deck Bal, aka le bal de la populace (souvenez-vous cette scène dans Titanic où ils vont danser en 3e classe : c'est exactement le genre d'ambiance !) et, malgré mon manque de coordination légendaire, je me suis super bien amusée ! J'ai déjà oublié tous les pas mais il y a des vidéos qui prouvent que j'ai dansé, oui oui oui.

Ces 21 derniers jours ont été wahou ! Je pourrais parler des heures et des heures de tout ce que j'ai appris et de tous ces moments partagés donc je vais m'arrêter là avant de vous endormir de détails mais si vous avez des questions n'hésitez pas bien sûr :D

J'adore voyager comme ça à la rencontre des locaux. Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de faire un nouveau HelpX mais je suis super heureuse d'avoir pu partager celui-ci avec Annie.

Et maintenant, où allons-nous ?


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Chanson à avoir dans la tête :

The Hallelujah Bonnet - toute la soundtrack de That bloody woman (j'ai bien mes petites préférées mais je vous laisse deviner lesquelles)

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Publié le 27 novembre 2023

Bonzaï !

Je sais que le mystère est insoutenable depuis le dernier article (où sommes-nous allées après Oamaru ?) alors laissez-moi vous épargner le stress : avec Annie, nous avons continué notre route vers le sud.

Notre destination finale est Dunedin mais en chemin nous nous arrêtons à Shag Point, un très joli lookout où on a pu voir 3 otaries (ou lions de mer ?) se dorer la pilule sur les rochers, et Taoka's Arches Beach, une super belle plage de sable dorée bordée de falaises et de grottes inondées à marée haute...


(il y avait un peu de vent)

L'arrivée à Dunedin me fait tout bizarre car je ne pensais pas revenir dans cette ville visitée il y a des millions d'ann... Euh, en mai ! Mais c'est drôle comme les collines, les maisons, le street-art, l'octogone du centre... Tout me semble familier, comme retrouver une bonne amie après longtemps.

De nouveau, Annie me laisse à une auberge (j'ai choisi une differente de l'autre fois) et va passer la nuit dans son van. Et le lendemain, c'est parti pour les visites ! On a décidé de se concentrer aujourd'hui sur des choses que je n'avais pas faites (et oui, il y en a...). Direction donc le Royal Albatross Center!

Il s'agit d'un centre d'observation au bout du bout du bout de la péninsule à l'est de la ville. Le bâtiment en lui-même est gratuit, avec plein d'infos (notamment pour ne pas confondre albatros et mouette, ou la taille des différents types d'albatross) et une série de films documentaires du début des années 90 forts bien fichus et qui nous ont hypnotisé pendant 1h. Malheureusement pour être sûres de voir des albatros royaux en vrai (ils sont en période de nidification là), il faut payer (cher), alors on se contente de scruter les cieux... Sans succès.

Non loin du centre se trouve aussi une particularité historique : Harington Point Gun Emplacements, un genre de bunker armé qui date de la fin du 19e siècle, à une époque où la NZ craignait une invasion russe. Ils ont donc commencé à protéger la côte avec des canons car Dunedin faisait un bon point d'entrée. Bon, l'invasion n'est jamais arrivée, mais ce bunker est resté ! Les graffitis partout en font un lieu bien incongru à visiter (certains, dont Annie, diraient même glauque mais croyez-moi c'était giga-fun !)


La vue était quand même... Super canon ! (Pun intended)

Prochaine destination : Larnach Castle.

Une autre histoire rigolote : en 1871 un gars très riche décide de faire construire un giga château à l'européenne pour sa famille. 3 femmes et quelques drames plus tard, il se suicide dans les bâtiments du Parlement néo-zélandais et le château passe de mains en mains jusqu'à la famille actuelle depuis les années 60, qui l'a tout rénové et a aménagé un super jardin.

C'est ce jardin qu'on décide de visiter avec Annie, et on s'est bien amusées ! C'était très beau, très fleuri, avec un petit thème Alice au Pays des Merveilles en plus !


Voilà donc pour la péninsule toute en collines de Dunedin ! Je suis bien contente d'en avoir profité car, le lendemain, surprise : je reçois enfin le fichier sur lequel je dois travailler en freelance. Je laisse donc Annie visiter ce que je connais déjà de la ville et on se retrouve en fin d'aprem pour un ciné. Le jour d'après, même programme, sauf qu'on se retrouve pour aller explorer Nicols Creek, une crique avec une cascade...

Bon, en arrivant sur le site il y a 2 chemins et évidemment on prend le mauvais, donc on passe bien 1h à serpenter sur la colline pour rien... Mais, une fois sur le bon chemin, que du fun : ledit chemin finit par n'être plus qu'un mince bord de terre longeant la rivière, et nous n'avons d'autre choix que de sauter de rocher en rocher pour continuer pendant bien 20 minutes... Pour le coup, vraiment très fun ! Et au bout, la très belle cascade rend l'aventure encore plus chouette !


Il est sensé y avoir des glow worms aussi mais comme il faisait tjrs jour on n'a rien vu

Le lendemain, après un tit tour au marché, nous quittons Dunedin ! Nous allons tjrs plus au Sud... Mais, arrivées dans la bourgade de Balclutha, plusieurs chemins s'offrent à nous... Et, c'était prévu ainsi, Annie me dépose pour que continue ma route vers Invercargill pendant qu'elle descend avec son van dans des coins costiers et paumés de cette très belle région des Catlins.

Bref, des adieux déchirants (même si on se donne rdv dans 2 jours...), et me revoilà à Invercargill, ville que je ne comptais pas non plus revoir ! Mais le ciel est bleu, les oiseaux chantent, j'ai le temps de retourner au Queens Park que j'avais tant kiffé la première fois et qui, je confirme, est toujours aussi kiffant avec ses jardins de roses et sa grande volière...


Mais pourquoi je m'entête à repasser par des endroits que je connais déjà, me demanderez-vous ?

Aaaah ça, vous allez bientôt le savoir....


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Chanson à avoir dans la tête :

The Hanging Tree - The Hunger Games Soundtrack (version de Jennifer Lawrence ou Rachel Zegler, as you wish)

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Publié le 3 décembre 2023

Enfin !

Il y avait un point "à visiter" sur ma carte depuis début mai sur cette île au sud de l'île du Sud (très très au sud sur un planisphère, donc). Je n'avais alors pas pu m'y rendre pour raisons météorologiques (vois mon article "Invercargill" sur le premier blog) et je m'apprêtais même à faire l'impasse dessus... Mais voilà, cette île est connue pour ses kiwis (l'oiseau, pas le fruit ni l'humain) qu'il est très facile de voir dans la nature. Car rappelez-vous, jusqu'ici les kiwis que j'avais vus se trouvaient en centres de conservation, ils n'étaient pas "sauvages" ou alors pas encore.

Stewart Island est aussi connue pour sa longue rando, ses paysages et tout un tas d'oiseaux... Ça aurait été dommage de rater ça, non ?

Je prends le ferry à Bluff avec 2 nouvelles copines rencontrées sur la route et qui, par hasard, ont booké la même auberge que moi. C'est donc ensemble que nous découvrons Oban, seule commune de cette île plus grande qu'il n'y paraît.


Malgré le temps tout nuageux, je pars ensuite explorer la côte nord, pleine de grandes baies aux plages de sable doré, de chemins perdus dans la forêt de fougères et de familles de canards avec leurs poussins : Bathing beach, Butterfield beach, Moturau Moana Native Gardens, Horseshoe bay et Lee bay, ce dernier étant le point de départ de la grande hike de 4-5 jours qui fait le tour de l'île.

Le lendemain, je me retrouve de nouveau sur un bateau : direction Ulva Island, une île au large de Stewart qui fait office de réserve naturelle protégée pour tout plein d'oiseaux. Et déjà, au bout de 3 minutes en mer, on est entourés d'albatros de Buller ("medium size pour un albatros", a dit la guide, "waooo so big" ont dit mes yeux) et de manchots pygmées qui nageouillent en groupes trop choupis.

Une fois sur l'île, on a vu et entendu les classiques tui et fantails, des cormorans, des huitriers, mais aussi des rouge-gorges (qui sont en fait gris), des weka, des carpophages, des kākā, et un méliphage carillonneur (je vous laisse chercher).

J'ai bcp aimé ce petit passage sur l'île, même si c'était trop court à mon goût ! Ce sont les aléas des visites guidées, il n'y a pas le temps de prendre chaque arbre en photo... Je n'ai pas non plus pu prendre trop d'oiseaux car ils bougeaient trop ! Je me suis aussi fait la réflexion que, Ulva étant au sud de Oban, je n'ai jamais été aussi au sud du Sud de toute ma vie...


En revenant sur Stewart Island, je décide de continuer à me balader tant qu'il ne pleut pas. Direction Observation Rock Viewpoint puis la Golden Bay ! C'est là que je "tombe" sur un kākā qui veut enfin bien se laisser photographier :


Restez curieux : prenez tjrs les escaliers mystérieux dans la forêt

Ce soir-là, ô joie : Annie arrive sur l'île ! Je la présente à mes nouvelles copines et, toutes les 4, nous attendons la nuit (qui tombe en ce moment après 21h30) et nous resortons pour une chasse au trésor bien spéciale : trouver un kiwi !

Et oui, même en zone habitée, il n'est pas rare d'en apercevoir. Plusieurs tours guidés existent pour essayer d'en trouver mais ils coûtent un bec (lol), alors nous voulons essayer d'en voir gratuitement avant de booker quoique ce soit. À l'auberge, il y a un carnet où les gens notent les heures et les endroits où ils en ont vus et, après rapide étude du sujet, nous en venons à la conclusion qu'on aurait toutes nos chances vers le terrain de rugby (Oban : 450 humains, des milliers d'oiseaux, 1 grand terrain de rugby).

Et nous voilà parties, petites exploratrices avec nos lampes torche en mode "lumière rouge" sous la pluie qui menace mais pleines d'espoir !

Bon, à part de la boue, pas grand chose au terrain de rugby. On s'aventure même un peu dans le bush qui l'entoure mais ça devient difficile de voir où on met nos pieds donc on retourne vers le centre d'Oban, la petite plage, le quai... On remonte sur la petite colline que j'ai exploré la veille et on s'approche doucement du sentier... Quand soudain, juste en face de moi sur le chemin... Deux manchots pygmées !!! Ils n'ont pas du tout l'air d'avoir peur donc je dois reculer pour garder mes distances mais, grâce à la lumière rouge j'ai très bien pu les voir ! J'appelle en chuchotant les filles qui sont un peu en arrière et part à la recherche des manchots sur ce sentier. Quand on les repère de nouveau, on passe bien 15 min à observer leurs petites bouilles trop choupettes. Comment sont-ils montés ici depuis la mer, c'est un mystère, mais on en est bien heureuses !

Mais toujours pas de kiwi ! On redescend vers le centre, on prend une autre rue au cas où, toujours rien, on repasse devant l'entrée d'un bush, nada de nada, et nous revoilà devant l'auberge. Là, un peu en désespoir de cause, Annie propose qu'on retourne rapidou au terrain de rugby, à seulement 5 min. On est fatiguées, on a froid, il commence à pleuvoir, mais voilà qu'on remonte la route... ET SOUDAIN un truc sort du buisson sur ma gauche et arrive devant nous comme une boule de... DE KIWI !

Et oui, après plus de 2h de recherche, c'est seulement à qqs mètres de l'auberge que nous voyons notre kiwi, lequel continue de vivre sa vie sans se préoccuper des 4 humaines qui l'observent béatement en silence pendant bien une demi-heure...


Victouiiiiire !

Après une bonne nuit de sommeil à rêver de bêtes à plumes et une matinée où, quand même, je bosse un peu, Annie et moi repartons en exploration des environs, cette fois du côté de Ackers Point Lighthouse puis Wohler's Monument. Le temps est tjrs nuageux mais ça fait une belle balade de 3-4h !

En rentrant, je retrouve une camarade de dortoir de Dunedin qui vient de trouver un travail ici, c'est drôle comme le pays est petit ! On termine la journée par une super fish chowder au (seul) pub du coin puis par le coucher de soleil à Observation Rock. Malgré les nuages, c'est tjrs beau !


C'est évidemment pour notre dernière matinée qu'il commence à faire beau. J'emmène Annie jusqu'à Horseshoe bay, ma balade du premier jour, où nous pique-niquons avant l'heure du ferry pour revenir sur la mainland.

Bilan Rakiura : trop contente d'avoir eu cette expérience ! C'est galère / pas le moins cher pour y aller mais une fois qu'on y est, c'est top ! Et encore, je n'ai pas fait la great walk mais c'est l'une des plus réputées de NZ...

Après un super bumpy ride sur les flôts, dernière balade au Queen's Park de Invercargill et dernier dîner de burgers ensemble : ça y est, après 5 semaines à voyager ensemble, Annie et moi partons vraiment dans différentes directions. Triste moment, mais nous savons que nous allons nous revoir dans... Oups, je vais pas vous spoiler quand même.


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Chanson à avoir dans la tête :

Liberta - Pep's

6

Et bah oui, après avoir été au bout du bout, il n'y a plus qu'une direction possible : vers le nord !

J'avais déjà bien visité cette partie de l'île en mai dernier donc cette fois je ne m'arrête pas aux célébrissimes Queenstown et Wanaka. Je file directement vers Tekapo, où m'attend Chi, amie de Nelson. Enfin, je m'arrête passer la nuit à Twizel, au lac Ruataniwha, 1h avant Tekapo car les prix là-bas sont démentiels !

Mais la traversée du centre de la région Otago est toute belle, paysages ouf que je suis contente de revoir.


Et donc, trop contente de retrouver Chi à Lake Tekapō. La dernière fois qu'on s'était vues c'était à Hanmer Spring, ce qui semble être il y a des millions d'années (pour preuve : c'est dans le premier blog !)

Tekapō n'est pas bien grande mais très très touristique à cause du grand lac aux eaux claires à ses pieds mais aussi à son ciel étoilé au-dessus. Il s'agit en effet de l'un des meilleurs spots pour voir les étoiles grâce à l'absence de pollution lumineuse. Malheureusement je n'ai donc pas pu avoir de logement ici et, la nuit tombant très tard, je vais louper ça. Bon, des supers ciels étoilés j'en ai vu ailleurs aussi donc ça va !

Si Tekapō est aussi la star d'Instagram, c'est grâce à ses champs de Lupinus polyphollus, alias lupins des jardins, alias lupins à folioles nombreuses en français (cf photos).

On a vraiment eu de la chance avec la météo, il a fait giga-beau et pour la première fois cette saison j'ai commencé à me sentir en été. La journée était parfaite, quoique trop courte, pour passer du temps avec Chi sur son day-off... Peut-être qu'en m'organisant mieux (càd en avance), j'aurais pu rester pour la nuit et voir ce spectacle incroyable qu'est l'aurore australe QUE J'AI LOUPÉE LE SOIR MÊME mais que voulez-vous, c'est la vie.

Ça a également été fort émouvant de dire au-revoir à Chi car, à partir de maintenant, on ne sait pas du tout quand on va se revoir, mais probablement pas en NZ. Je l'avais rencontrée à Blenheim en juin, puis on s'était retrouvées à Nelson où on a passé tout l'hiver et le début du printemps ensemble, tout comme Annie. La dure loi des voyageurs !


Ce soir-là, j'arrive donc dans la petite ville de Geraldine, où le beau ciel bleu a laissé la place à des gros nuages menaçant de pluie. Ce qui est drôle, c'est que j'arrive en plein dans... La parade de Noël ! Et oui, on est déjà le 1er décembre et, bien que mon cerveau ait du mal à faire la connexion entre cette journée et les gens devant moi qui portent des gros pulls avec des rennes et des sapins, c'est vrai, la période des fêtes commence ! En tout cas, c'est sympa de voir tous ces tracteurs défiler avec des guirlandes.

Je ne m'arrête à Geraldine que pour la nuit, ensuite j'ai encore une grosse journée de trajet : je quitte les terres pour revenir en bord d'océan, bien plus au nord, et me voici à Kaikōura !

Ce premier après-midi je n'ai pas trop le temps de grand-chose à part découvrir la plage de galets et sable noir, les montagnes qu'on devine derrière les nuages gris et, bien sûr, une Real Fruit Ice cream devant les vagues parce que, hein, voilà.

Mais le lendemain, coup de folie : je booke un tour en mini-avion pour tenter de voir des baleines ! Le coin est très connu pour ça car les eaux de la baie sont très profondes. Elles abritent donc à l'année des colonies de dauphins, d'otaries et de cachalots, mais plein d'autres espèces de baleines et même d'orques peuvent être aperçus. Me voici donc partie pour 40 min dans les airs, à scruter l'océan. La vue de la baie et des montagnes est magnifique mais malheureusement, point de cachalots... Par contre, on a vu une grosse colonie de dauphins, et par en haut c'est trop drôle de les voir sauter et jouer avec les mouettes !


500 dauphins se cachent sur la dernière photo

Je ne regrette pas d'avoir fait ce tour (qui était en promo car sinon c'est bien chéros), même si je suis un peu déçue de ne pas avoir vu de baleines. Mais c'est l'jeu, n'oublions pas que ce sont des animaux sauvages !

Comme il fait toujours beau, je décide d'explorer aussi la péninsule avec mes petits pieds. Me voilà partie pour 3h de rando dans des paysages, encore une fois, tout à fait wahou. Et avec vue sur une énorme colonie d'otaries en bas des collines !


Oui ! Il y a encore de la neige sur ces montagnes !

Après ce court séjour à Kaikōura, je file déjà à Picton, tout au nord. Là, je suis de nouveau au pays des fjords et tout me rappelle Pelarus Sounds, que j'avais visité avec le gang de Nelson fin juillet. Je ne suis pas si loin, tout pile entre "mes 2 maisons" que sont Wellington et Nelson. D'ailleurs je ne vais pas rester longtemps : si je suis là c'est pour repartir sur l'île du Nord. Étrange sentiment que de me dire que mon séjour sur l'île du Sud est terminé, ça sent le début de la fin, comme on dit. Mais je suis aussi super contente de remonter car il me reste plein de choses à découvrir sur l'île du Nord, et surtout des gens à retrouver.


Goodbye South Island, thank you for everything!


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Chanson à avoir dans la tête :

Skillet - Feel Invicible

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7
Publié le 18 décembre 2023

Me voilà donc de retour sur l'île du Nord, plus de sept mois après l'avoir quittée.

Après 3h de ferry où je me suis éclatée sur le pont à regarder les vagues et la terre qui s'approchait, j'ai retrouvé le port de Windy Welly avec ce sentiment étrange de familiarité. Après tant de découvertes et de nouveautés jour après jour, je me suis rendue compte que ça faisait du bien. Et puis, j'étais arrivée ici début décembre aussi, ça fait donc 1 an que j'ai vu Wellington pour la première fois, et m'y revoilà ! Voir les Pencarrow Lighthouses depuis le pont du ferry, par exemple, me rappelle de supers souvenirs de mes débuts dans la Hutt Valley.

Mais pas le temps de traîner toute nostalgique : je saute dans un train de la ligne orange, HVL, tout aussi familière, et je me délecte du spectacle de la baie lors du trajet jusqu'à Lower Hutt, où m'attend ma grande copine Juju chez qui je vais allégrement squatter pendant plusieurs jours.


Juju habite dans un coin de Lower Hutt où coule un ruisseau plein de canards et de pūkekos (mais si, les poulets bleus des marais ! J'en ai parlé plein de fois). Idéal pour se promener en ce début d'été.

Mais j'ai aussi de nouveau du travail freelance et ça m'occupe pas mal entre deux séances à jouer à Hogwarts Legacy. Juju bosse en bibliothèques, ça me permet aussi de l'accompagner pour des journées studieuses et de revoir des quartiers de la Hutt que je pensais ne jamais revoir.

J'en profite aussi pour recroiser les deux personnes à qui je donnais des cours de français, et ça se passe comme si je n'étais partie qu'une semaine. Où a filé le temps ?



(oui mon perso a trop la classe ! Quand je suis partie il était au niveau 19, lalala)

Je m'octroie également un petit aprem à glander à Wellington, où je retrouve avec plaisir le Te Papa Museum, la promenade le long du port, le vent.

C'est fou comme il est facile et rapide de reprendre ses habitudes. Je prends soudain pleine conscience que "le sud, c'est fini", et que bientôt Wellington le sera aussi, ainsi que la NZ dans moins de deux mois. Et même si cette pensée me rend déjà nostalgique, je sens bien que c'est ce qu'il y a à faire : bouger, aller de l'avant, rester curieuse.


Cette petite dizaine de jours est passée super vite, surtout que j'étais en très bonne compagnie. J'ai pu retourner aussi au Dowse Museum, dans le centre de Lower Hutt, et faire un tit coucou à mes anciens collègues de la librairie. Là aussi, en entrant dans la boutique, une douce sensation de familiarité.

Avant de partir pour de nouvelles aventures, j'ai également pris une décision qui va impacter le reste de ma vie. En cet endroit plein de symboles, qui marque à la fois mes premiers pas dans la vie locale et la fin d'une ère, j'ai décidé... De me faire tatouer !


Ouais jme la pète, so what?

Tadaaaa, il s'agit d'un fantail, cet oiseau que l'on voit partoutbici et que j'ai toujours adoré (c'est un oiseau-éventail, nan mais, vous vous rendez pas compte comme il était fait pour moi ??). En réalité, l'idée de ce tatouage m'était venue en février-mars, ici même dans la Hutt Valley. J'ai donc passé des mois à y penser, à réfléchir à une forme, une place, une taille... Et voilà donc le résultat ! J'en suis très contente, il représente beaucoup de choses et c'est tout ce que je voulais.

Je peux maintenant quitter ma Hutt avec l'esprit tranquille de celle qui y a bouclé la boucle. Maintenant, direction le nord pour de nouvelles aventures !


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Chanson à avoir dans la tête :

Somewhere only we know - Keane

(Spéciale dédicace à Juju)

8

De retour sur les routes, il est temps de regarder la carte des endroits que je n'avais pas visités sur l'île du Nord à mon arrivée. Et la première étape après Welly est dooonc (roulements de tambours)...

NgāmotuNew Plymouth

Ville de la côte est en bord d'océan, New Plymouth est, étonnamment, une ville très plate pour la NZ. Enfin, c'est l'impression que ça donne après avoir tant vu les Alpes du sud et les collines de Wellington. Oh, et, également, par la comparaison d'avec le Mont Taranaki, alias le volcan à la forme parfaite de volcan : tout rond à la base (je vous laisse regarder une carte de NZ, ce n'est pas sans rappeler la forme d'Akaroa, cf étape 2), sommet tout pointu et enneigé.

La ville me paraît sympa mais je n'en profite pas trop les premiers jours, puisque j'ai un gros dossier freelance à finir. En fin de journées je m'octroie quand même des petites balades à la découverte du street art bien populaire ici, et surtout de la loooooongue promeade en front d'océan.


L'une des premières choses que je remarque ici est la présence quasi-partout de pōhutukawa (Metrosidero excelsa), cet arbre endémique de NZ qui fleurit autour de Noël et qui est, de fait, appelé le New Zealand Christmas Tree. Et dont je suis immédiatement giga-mega fan !

(Je ne l'avais pas particulièrement remarqué l'année dernière à la même époque mais chuuuut)

En ce moment New Plymouth organise aussi le Festival of Light dans ses grands jardins botaniques, et c'est un plaisir de déambuler non seulement entre les arbres et les chants d'oiseaux (ce qui est tjrs cool), mais aussi autour de jeux de lumière et de musique. Exactement le genre d'ambiance poétique que j'aime, surtout à la tombée de la nuit quand il n'y a pas encore trop trop de monde...


Dès que j'en ai l'occasion, je squatte la voiture d'un groupe de gens de l'auberge qui vont au mont Taranaki. Il y a plusieurs trails possibles et les autres sont motivés à aller au sommet, mais je préfère faire le "crossing" : 7 à 8h d'un parking à l'autre autour du volcan, avec bonus "reflets sur petit lac de montagne", THE photo de tous les guides de NZ.

Et bien figurez-vous que ça a été l'une des plus belles randos que j'ai faites en NZ, et en 7h comprenant au moins 1h de pause... Donc plutôt dans la moyenne basse de ce qui était annoncé, suis pas peu fière !

Bon par contre le joli reflet dans le lac... Alors d'abord, le lac est minuscule, et ensuite il y avait tant de vent que pas trop possible de voir un beau reflet... Et après avoir passé toute la journée presque seule sur ma track, me voilà entourée de touristes qui viennent du parking le plus proche... bon, j'ai quand même beaucoup aimé (contrairement au couple de français qui râlait très fort derrière moi) mais ce n'a pas été ma partie préférée !


Le lendemain, avec des courbatures aux cuisses dûes aux 2h finales à descendre des escaliers, je quitte New Plymouth pour me rendre à...


Hamilton

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai tout vu de Hamilton : j'y ai d'abord passé pas mal de temps à finir mon dernier projet freelance de l'année puis, après une balade entourée d'oiseaux le long de la rivière Waikato (plus longue rivière de NZ, 425 km, merci Wiki), je suis allée voir les Hamilton Gardens, grand parc botanique aux thèmes de différentes civilisations. Et j'ai adoré ces jardins tout fleuris !

En faisant abstraction des touristes, c'est un petit havre sensoriel, paisible quand on prend le temps. Et j'ai pris pleiiiiiin de photos de fleurs pour ma môman !


Le lendemain, je profite de la matinée pour faire le Waikato Museum, avec notamment une très belle expo de portraits par des artistes maoris et un impressionnant Marae (maison communautaire) fait entièrement en crochet.

Et je passe le reste de la journée dans un resto-café à faire mes cadeaux de Noël pour mes amis : ça y est, je vais retrouver Annie, Ivanna et Bill (le gang d'hiver de Nelson) pour passer les fêtes tous ensemble !

(Je garde du suspense exprès, z'avez remarqué ?)


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Chanson à avoir dans la tête :

Alexander Hamilton - Hamilton, the musical, Lin-Manuel Miranda

9
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Publié le 4 janvier 2024

Et ben dire que 2023 est passée à une vitesse folle, c'est un euphémisme ! À l'heure où j'écris ceci on est déjà en 2024, mais laissez-moi rembobiner un peu.

J'étais donc à Hamilton, où j'ai eu la joie de retrouver Annie et son destrier Patrick. Après 3 semaines d'aventures séparées, nous avons eu le temps de papoter sur la route qui nous a mené à... Auckland !

Et si nous retournons dans la plus grande ville du pays alors que, on va pas s'mentir, c'est loin d'être notre favorite, c'est pour y retrouver Bill (gang d'hiver de Nelson) qui y travaille et vit depuis le mois de septembre. Ça fait un petit qqc de voir la skyline se rapprocher depuis l'autoroute : pour moi ça fait 14 mois la dernière fois que je l'avais vue, et il s'en est passé des choses depuis...


(ok ce jour-là on n'est pas passées par ce pont mais c'est pour vous remontrer la skyline avec la fameuse Sky Tower))

Enfin, ça fait encore plus un petit quelque chose de retrouver Bill, qui avait quitté Nelson mi-août. La dynamique de groupe se reconstitue très naturellement et on commence à préparer Noël. La première étape du lendemain est très importante : les courses de vin et et de fromages ! Bill connaît une boutique de mets français, importés directement depuis l'Hexagone, et il m'y donne carte blanche. Nous nous retrouvons donc avec un chèvre presque-de-ste-maure, un st-nectaire, un bleu d'Auvergne et de la raclette d'une part, un Vouvray, un Chinon et un rosé pétillant d'autre part. Et une Dédé ravie-ravie !

Pour accompagner tout ça, nous prévoyons des légumes au four façon kiwi (expérimenté pendatle HelpX avec Annie), une petite salade et une poitrine de bœuf fumée. Et en dessert : la fameuse pavlova, typique de NZ. Et nous nous rendons tous les 3 dans la maison où, à 40 min de là, notre amie Ivanna fait du petsitting. Une belle grande maison toute équipée, on se croit vraiment en vacances !


Joyeux Noël !

Le lendemain, on se balade dans le coin : petites cascades, graaaaande plage de sable noir dans une ambiance opaco-mysterieuse comme j'aime et pausette Real Fruit Ice-cream (#amourdemavie).

Les jours qui suivent sont très chill : Bill doit aller travailler et nous nous baladons donc avec Annie autour d'Auckland, dont une grosse aprem plage au nord et un bassin tout choupi à l'ouest du centre.


Comme vous le voyez sur les photos, le beau temps n'est malheureusement pas toujours au rendez-vous. D'ailleurs, il pleut des cordes quand Bill a son jour off... Donc on décide de faire une activité en intérieur : la visite de Weta Unleashed !

Vous vous souvenez (sûrement pas Dédé, mais bon vas-y, continue) quand j'étais à Wellington, j'avais visité la Weta Cave, le studio d'effets spéciaux et accessoires qui a notamment bossé sur les Seigneurs des Anneaux. Et bien ils ont aussi un tour à Auckland : plus qu'une présentation des objets en eux-mêmes, c'est plutôt une présentation des process créatifs, avec des exemples concrets de 3 vrais faux projets avec plein de vrais faux accessoires comme si le tournage avait vraiment lieu. Plutôt chouette et immersif !


Le lendemain, il fait de nouveau beau donc on en profite pour retourner à la plage (une autre plage toute choupette que nous fait découvrir la copine de Bill, avec que des locaux et de la Real Fruit Ice-cream). Et encore le lendemain... De nouveau moche, mais on passe la journée à faire des jeux de société chez Bill donc que demande le peuple ?

Ce jour-là est aussi le dernier jour de 2023 ! C'est au tour d'Ivanna de nous rejoindre chez Bill et nous nous régalons d'une raclette à la poêle avant d'aller nous positionner à un point stratégique pour voir le feu d'artifice d'Auckland (tous les ans, 1ere grande ville au monde à célèbrer la nouvelle année, vive le décalage horaire) : pour éviter la foule on ne veut pas aller au pied de la Sky Tower, d'où est tiré le feu, mais on trouve un beau point de vue du CBD.

Et ben j'ai vu plus impressionnant, mais c'était quand même très très beau !


La journée du 1er janvier 2024 est également pleine de jeux de société (vive Board Game Arena). Le 2, avec Annie, nous retrouvons une copine de Nelson pour un café dans le CBD, ce qui nous permet de revoir le centre d'Auckland sous un beau soleil, pour une fois.

Puis, de retour chez Bill, encore des jeux, et des jeux, et des rires... Et qqs coktails pour notre dernière soirée tous les 3. Et oui, dès le lendemain, chacun repart vers de nouvelles destinations...

(Sauf Bill parce que c'est chez lui et qu'il doit retourner travailler m'enfin, z'avez compris)


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Chanson à avoir dans la tête :

I want to break free - Queen

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10
Publié le 8 janvier 2024

Goo'dy everybody,

Me voilà de nouveau seule dans mon périple, après avoir - pour de bon cette fois - dit au-revoir à Annie. En effet, vu nos projets respectifs, nos routes ne se recroiseront pas avant mon départ de Nouvelle-Zélande. Ah oui, car ça y est : j'ai une date de départ ! Je n'en dis pas plus pour l'instant, soyez patients.

Mes nouvelles aventures sont basées à Thames, une tout petite ville à l'entrée de la péninsule du Coromandel.


(j'aime bien ce selfie cheveux au vent) (et les oiseaux dans la baie)

Pour mon premier jour complet dans la péninsule, je pars sur la côte est : direction le village de Hahei en passant par les collines et forêts impressionantes du centre. Après Auckland, c'est un ravissement de revoir la "vraie" nature de NZ !

À mon arrivée au (très très très) village touristique de Hahei, je booke un tour en bateau pour faire le tour de cette baie. C'est aussi mon unique moyen de voir la fameuse Cathedral Cove, cette formation rocheuse qui se trouve en couverture de presque tous les guides. Mais ce n'est pas la seule beauté du coin, et j'adore ce tour où nous ne sommes que 7 sur un petit bateau à moteur. L'eau claire me rappelle Abel Tasman, on voit un requin et des gros poissons aux nageoires bleues fluo, des caves aux parois roses...


Canon hein ? Je termine l'aprem par une rapide balade pour avoir un beau point de vue sur l'ensemble, je trouve une Real Fruit Ice-cream à déguster devant les vagues, et c'est déjà l'heure de retourner à Thames...


Après cette journée plutôt à la cool, mon deuxième jour dans le Coromandel sera actif : avec 3 personnes qui partagent mon dortoir, nous avons décidé de faire la grosse rando des Pinnacles : un peu plus de 17 km aller-retour dans la forêt à monter des collines avec un milliard d'escaliers (et vous savez que je n'exagère ja-mais) et même un peu d'escalade pour arriver au sommet...


Et ben laissez-moi vous dire que le petit apéro en rentrant est très très très bien passé !

Encore une journée bien remplie (et source de courbatures) mais, pour mon troisième jour dans le Coromandel, il n'est pas question de rester à glander...

Avec presque toute la team de la veille, on reprend les voitures pour monter le long de la côte ouest. Première étape : Waiau Falls, une petite cascade toute choupette dans laquelle on s'octroie un plouf des plus rafraîchissants.


(jvous jure on s'est baignées en entier, pendant au moins 4 min et demi, même si je n'ai pas de preuve)

Après la cascade, un café chaud est le bienvenu (même s'il fait chaud dehors, c'est vous dire à quel point on s'est caillées), puis on continue notre ascension : après avoir traversé Coromandel Town, on file sur cette incroyable route scénique... Et pleine de graviers. Si pleine de graviers qu'un de nos pneus finit par crever ! Heureusement que ma pote avait un pneu de rechange et qu'on est tombées sur un gars qui savait comment le changer... (Oui-oui, mon féminisme en a pris un coup mais c'est la vie)

Après cette mésaventure, nous arrivons à Port Jackson, une baie avec une plage splendide. On y passe une bonne heure à jouer dans les vagues avant de, déjà, reprendre le chemin du retour...


Et mon beau séjour dans le Coromandel se finit le lendemain par un petit déj en compagnie de Matéo, le copain avec qui j'étais partie aux Fidji et qui suit également son propre road-trip. C'est toujours rigolo de croiser des potos aux quatre coins du pays !


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Chanson à avoir dans la tête :

The Beatles - Yellow Submarine

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Publié le 12 janvier 2024

Le réveil sonne tôt, beaucoup trop tôt. La nuit a été épouvantable, melange de bruits dans le dortoir et cerveau en ébullition, anticipation de la journée à venir.

Et le réveil sonne, donc, et pour une fois il n'est pas question de le repousser : je l'ai déjà programmé le plus tard possible ; j'ai à peine le temps de m'habiller, d'avaler une barre de céréales et de me tartiner de crème solaire sous la lune qui doit bien se demander ce qui se passe.

Ce qui se passe, c'est que j'attends, à 5h15 du matin, une navette qui vient au pied de l'auberge pour amener les foufous d'entre nous au départ de l'une des randos les plus connues de Nouvelle-Zélande : la Tongariro Alpine Crossing.


Cette rando est sur ma to-do liste depuis le début de mon séjour mais le temps était trop mauvais quand j'étais dans le coin (voir 1er blog, étape Taupō). Voici donc ma dernière opportunité de la faire, ce qui explique mon réveil exceptionnellement tôt... Et après lequel je n'ai pas eu le temps de prendre un café...

La navette pleine à craquer (qui en suit deux autres) roule pendant un peu plus d'une heure que je ne vois pas vraiment passer car, comme beaucoup, je me rendors presque aussitôt. Quand la navette s'arrête enfin, j'ouvre brusquement les yeux, deuxième réveil brutal, la nuque un peu douloureuse d'avoir dodeliné pendant tout le trajet.

On sort chacun notre tour et la première chose que je vois de ce paysage sensé être exceptionnel est une masse désorganisée de gens, des corps et des corps d'humains qui avancent soit vers les toilettes soit vers le début de la track. Certains ont même déjà assez d'énergie pour parler, rendez-vous compte, et le bruit de toute cette humanité envahit ma tête décaféinée. Je n'ai plus qu'une idée : mettre autant de mètres que possible entre les gens et moi, dans un autre épisode de Dédé antisociale fascinant.

Il est 6h53 et je commence à marcher dans le brouillard.


Le début de la track est assez facile, à peine pentu, mais l'ambiance est totalement mystique. C'est vraiment dommage tous ces gens partout, mais j'imagine que ça nous rassemble, aussi, de tous marcher dans la même direction. On se double et redouble au gré des pauses photos, je commence à reconnaître quelques sacs à dos.

Et je (on) finis par arriver sur ce qui semble être du plat : une grande étendue au sol aride et rougeâtre. Le South Crater, d'après la carte, est de nouveau une traversée fantasmagorique pendant laquelle la file de voyageurs s'étend comme des petits atomes de gaz qui veulent occuper tout l'espace. Mais très vite, la file se reforme : l'ascension recommence.

Le sentier sableux est difficile à voir, le vent glacial griffe les jambes dénudées et fait couler les nez. On devine quelques colonnes de roches qui préviennent des précipices. Au sommet, trop de brume : tant pis pour la vue, de toute façon il fait trop froid, il faut continuer à avancer.


Alors que la pente s'inverse et que commence la descente, je remarque que les autres explorateurs ont ralenti le pas, voire se sont arrêtés. Tout le monde regarde dans la même direction, alors je regarde aussi dans ce brouillard épais qui danse au rythme du vent. Et soudain, un cri dans la foule : "wahouuu !" ; quelques applaudissements.

Le vent a soufflé un pan de nuages, ce qui a laissé entrapercevoir, pour une poignée de secondes, le bleu émeraude d'un lac en contrebas.

Certains y sont déjà, en bas, et d'autres ont seulement commencé la descente ; je les vois qui glissent sur le sable comme on surfe sur des vagues, mais en plus maladroit, plus bringuebalant ; j'entends quelqu'un dire "it looks like a zombie movie" et c'est vrai que vu d'en haut ça y ressemble, à un film de zombies, tous dans la même direction à la recherche du même trésor qui va nourrir les smartphones de selfies. Alors je me joins à eux, les zombies qui descendent vers les lacs émeraudes, et je glisse comme eux sur le sable et comme eux je m'arrête régulièrement pour jeter un œil sur les lacs... Oui, les lacs dont la vue finit par se dégager complètement quand les nuages semblent poussés sur le côté par un rideau de ciel bleu...


Sur la dernière photo on voit bien les zombies qui descendent du sommet

L'odeur de soufre emplit les narines. Y a-t-il meilleur endroit au monde pour commencer mon pique-nique composé majoritairement d'œufs durs ?

Je prends tout mon temps, contemplant les différentes couleurs aux bords des lacs, les pics volcaniques alentours, les fumerolles qui jaillissent ici et là, les zombies qui, peu à peu, redeviennent humains.

Et puisqu'il faut bien repartir (et ne pas rater la dernière navette au parking d'arrivée), c'est parti pour la deuxième partie de la rando : l'imposant Central Crater et Blue Lake, puis le décor semble changer complètement. On surplombe la vallée verdoyante avec une super vue sur les lacs au loin, tout en gardant cette ambiance volcanique de pierres en nuances de rouge, quelques autres fumerolles par-ci par-là.

Et la descente se fait tout en douceur sur un chemin ondulant. Presque trop en douceur, d'ailleurs, puisque même moi je me demande s'il va se finir un jour... C'est beau, c'est même très beau, mais 2h30-3h du même paysage "facile", c'est bien long...


Il y a toujours autant de monde autour de moi, bien sûr, et ça participe sûrement au fait que je trouve le temps long. Surtout avec ce groupe de jeunes chenipans qui osent écouter leur musique avec des enceintes, faisant bien ièch tous les autres randonneurs dans la tranquillité de ce lieu. Je carbure à fond pour les doubler et j'arrive dans les dernières 45 min du parcours, qui passe par un bout de forêt rafraîchissant.

Il est étrange de passer par là quand, plus d"un an auparavant, je m'y étais déjà baladée avec ma comparse Deydey pendant notre HelpX à Waiouru et qu'on avait été voir les Ketehahi Falls, à 10 min du parking d'arrivée... Tant d'aventures depuis !

Mais pas le temps d'être nostalgique : je veux arriver au parking avant le départ de l'avant-dernière navette pour être sûre de ne pas rentrer trop tard à Taupō... Et m'octroyer une glace de la victoire.

Et là, en sortant de la forêt, recroquevillés sous les rares parcelles d'ombre autour du parking, attendent déjà des dizaines et des dizaines de personnes. Mais lorsque la navette arrive je suis l'une des premières à être prête à y grimper, et la longue et caniculaire route de retour vers la réalité peut commencer.


Un peu d'histoire

Le Tongariro National Park est le plus vieux de Nouvelle-Zélande (1894). Le site est encore aujourd'hui sacré pour la tribu maorie locale, Ngāti Tuwharetoa, et il est interdit de s'aventurer hors du sentier officiel. Il est aussi le premier de la World Heritage List depuis 1993. Le crossing fait 19,4 km et le sommet le plus haut (Red Crater) est à 1886 m d'altitude.

Vous aviez déjà vu le Tongariro avant mes photos : Peter Jackson l'a choisi pour être le décor du Mordor et de la Montagne du Destin pour ses Seigneurs des Anneaux.


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Chanson à avoir dans la tête :

Pink - Cover me in Sunshine

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12
Publié le 24 janvier 2024

Kia ora!

Que reste-t-il de la NZ que je ne connais pas ? Et bien, au nord d'Auckland, au nord de tout, se trouve la longue région appelée... Northland. (Levez la main ceux et celles qui l'avaient vu venir)

Et on commence les visites par Whangārei, où je commence un nouveau HelpX !

Cette fois-ci, je suis accueillie par Vita, Jeremy, les enfants Teddy, Patrick et Evie et le chat Charlie. Pendant environ 4h tous les matins, mon job est de repeindre une cabane dans un arbre, une pergola de vigne sur la terrasse et, si j'ai le temps, les murs d'une maisonnette à l'arrière du jardin et la clôture en bois autour de la propriété. Et j'ai tous les aprem de libres pour explorer la région !

Je commence par les Whangārei Falls avec le poto Matéo avant qu'il ne parte encore plus au nord, puis je découvre les Quarry Gardens sur le site d'une ancienne carrière de pierres où on peut encore voir qqs ruines, je visite le musée Undertwasser, artiste autrichien que j'avais beaucoup aimé en le decouvrant à Vienne et qui avait eu un coup de coeur pour la NZ au point d'y être enterré, je fais le tour de la péninsule de Onerahi...


Comme d'habitude, l'intégration à la famille se passe très bien, on passe plusieurs soirées à jouer à des jeux de société ensemble et avec d'autres Helpers (#wingspan4ever). Ces derniers sont français et savent faire la galette des rois donc on en profite pour faire découvrir cette tradition (je contribue en créant une couronne à partir d'un sac en papier). Mais surtout, cette semaine est la semaine de mon anniversaire ! Vita me propose de l'accompagner arroser les plantes chez une amie à elle qui habite en front de mer. Et en effet, wahou le genre de maison qui fait rêver ! On y prend le goûter puis on se balade dans le coin, cheveux au vent et orteil dans la marée basse. Le soir, la famille me fait la surprise d'un dessert des meilleurs cupcakes de la ville ! Ma journée a donc été lovely, entre bonne compagnie, bonne bouffe et beaux paysages, et c'est tout ce que j'en attendais !


À noter : c'était aussi l'anniv du chat le même jour !

L'étape suivante de mon exploration du Northland est Paihia, au coeur de la Bay of Islands. Et la première chose que j'y fais est de booker un tour qui quitte Paihia, direction encore-plus-le-nord, à la pointe de la pointe : 90 miles beach, Pukenui et Cape Reinga, le cap le plus au nord du pays, connu pour être sacré chez les maoris car c'est de là que partiraient les âmes des défunts pour rejoindre les terres d'origine.

Pendant le tour, je retrouve une camarade de dortoir ainsi qu'une autre fille avec qui j'avais sympathisé la veille en attendant le car pour Paihia. Il y a évidemment plein d'autre monde mais il y a une bonne ambiance de groupe, c'est chouette ! Notre chauffeur-guide, Willi, est hilarant et plein plein d'énergie. À la loooooongue plage de dunes, il nous fait faire du surf de sable et une pyramide humaine tout en nous racontant des anecdotes locales. On s'arrête dans un resto de camping à Pukenui pour un fish& chips, une glace et qqs pas de danse au rythme de Abba. Au cap, on a le temps de bien se balader jusqu'au fameux phare qui est sur toutes les photos, et je dois dire que je suis ultra fan du paysage ! 15 mois que je suis en NZ et elle me surprend toujours...


Cape Reinga est tellement loin de tout que j'ai failli décider de le zapper, mais je suis très contente d'avoir trouvé ce tour. Non seulement la journée était chouette, mais j'ai l'impression que je l'aurais regretté sinon. Comme lorsque j'étais retournée à la pointe sud du Sud exprès pour aller sur Stewart Island. Maintenant je peux vraiment dire que j'ai visité la NZ de bout en bout !

Le lendemain, j'avais décidé d'avoir une journée chill, glandouille sur la plage, et évidemment je finis à the attraction autour de Paihia : Waitangi Treaty Ground.

Vous vous souvenez, j'en suis sûre, de l'histoire du traité de Waitangi : c'est ce contrat entre la couronne britannique et 500 chefs maoris qui, en 1840, marque la naissance du pays en tant que membre du Commonwealth (avec plein de controverses et guerres qui ont suivies, car rien n'est jamais aussi simple). Et bien Waitangi c'est une colline ici, juste à côté de Paihia, et il y a tout un parc/musée pour commémorer l'événement.


J'apprends (ou ré-apprends) énormément de choses sur l'histoire de la rencontre entre les européens et les maoris, qui s'est faite ici de manière plus ou moins houleuse (notamment avec les Français, huhu). Il y a même une petite performance maorie et l'émotion me prend soudain quand je me dis que, mince alors, c'est sans doute la dernière fois que je vois ça.

Le lendemain, autre type de visite : j'embarque sur un catamaran qui nous emmène lentement mais sûrement vers Moturua Island, et plus précisément vers Waipao / Frenchman's bay (ça ne s'invente pas) où on fait du snorkeling. C'est ensuite l'heure du pique-nique sur cette plage où ont débarqué les Français en 1772, 3 ans après que James Cook ait été le premier à accoster. L'île est aujourd'hui un sanctuaire protégé avec, naturellement, tout plein d'oiseaux dont les chants résonnent dans le bush. J'ai le temps de m'y balader et d'en profiter avant de remonter à bord pour le retour.


(et on a croisé un vieux voilier/ bateau de pirate)

Pour mon dernier jour dans la baie des îles, je prends un bateau-navette pour Russel, de l'autre côté de la baie, village autrefois appelé "The Hell Hole of the Pacific" car tous les gredins européens y venaient faire leurs gredineries.

Mais c'est aussi le lieu où un prêtre français, le père Pompellier, s'est installé autour de 1840 pour y fonder une mission et... Un atelier d'imprimerie pour faire des livres en maori ! Cet atelier a été reconstruit pour pouvoir visiter les lieux tels qu'ils étaient, avec presse d'origine et tout et tout. J'imagine que ce n'est pas la principale raison de visiter Russel pour la plupart des gens, mais moi j'ai, évidemment, bien bien kiffé !

Malheureusement la pluie menace mes plans pour le reste de l'aprem. Je trouve quand même une Real Fruit Ice cream, puis je me refugie au musée du village avant de profiter d'une éclaircie pour aller à la plage, puis de bouquiner devant l'embarcadère en attendant le ferry back to Paihia.


Pour ma dernière nuit à Paihia, j'attends les étoiles et vais me balader une dernière fois le long de l'océan. C'est la pleine lune, alors le ciel n'est pas le plus étoilé qui soit, mais quand même, je reconnais quelques constellations, dont Orion et la croix du Sud. En tout cas le moment est tout paisible, c'est parfait pour dire au-revoir à la baie.


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Chansons à avoir dans la tête :

Te Aroha - Various Artists

Arapū - Various Artists

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Publié le 31 janvier 2024

Je suis partie.

Au moment où j'écris cet article, je suis partie.

Et même si c'était le plan tout du long, même si mon visa expirait, même si j'ai passé mes derniers jours à Auckland en très bonne compagnie, même si je n'ai aucun regret sur les 15 mois écoulés... Wahou, je n'arrive toujours pas à y croire vraiment.


Je suis restée dans le déni de mon départ définitif jusqu'au dernier moment, quand je me suis rendue compte de tout ce qui allait me manquer comme on se prend un mur en pleine face. Les gens, bien sûr, mais une quantité d'autres détails comme certains produits dans les supermarchés, les expressions bien kiwi ou, bien sûr, les oiseaux natifs d'ici.

Et je me suis rendue compte que, dans toutes ces banalités de la vie quotidienne, il y a en tellement dont je n'ai pas eu l'occasion de vous parler !


Last days à Auckland avec Matéo : port, Real Fruit Ice cream et coucher de soleil

J'aurais pu vous parler de la veggemite, des timtam, du milo ou du L&P ;

J'aurais pu vous parler de "Be a tidy kiwi" ;

J'aurais pu vous parler mieux de la diffence de présence des maoris entre le nord et le sud ;

J'aurais pu vous parler de la puissance du soleil et de la Golden Hour sans fin ;

J'aurais pu vous parler des regards qui pétillent chez les nouveaux arrivants croisés en auberge ;

J'aurais pu vous parler du business de l'achat/revente des vans et du principe du CS ;

J'aurais pu vous parler du DOC, dieu tout puissant ;

J'aurais pu vous parler encore et encore du Sav' et des autres vins ;

J'aurais pu vous parler du problème des kiwis a gérer leurs émotions, de leur rapport difficile à leur propre histoire, à l'alcoolisme ;

J'aurais pu vous parler du concours pour l'oiseau de l'année ;

J'aurais pu vous parler du référendum pour changer de drapeau ;

Je suppose que j'aurais pu vous parler de tout un tas d'autres détail qui ne me viennent pas, là.


Last days avec Bill : Waiheke Island, wine, boardgames and cricket

Mais c'est bel et bien fini, et de tout ça j'espère me souvenir quand je reviendrai en France et que vous me poserez des questions à ce sujet en live.

Évidemment j'ai le cœur lourd à l'idée que l'aventure NZ soit terminée ; je n'ai pas assez de mots pour exprimer toute la reconnaissance que j'ai pour tout ce que j'ai vécu, mais aussi la fierté d'avoir osé. N'oubliez pas d'oser, ce sera ma conclusion : différentes aventures se cachent même dans la vie la plus quotidienne qui soit. Restez curieux et curieuses, ne faites pas de plans ou changez-les au dernier moment.

Je suis aussi super excitée des aventures qui s'annoncent. Comme d'hab je ne spoile rien, mais vous n'avez pas fini de voir mes jolies photos...


Last kiwi chez les Kiwis

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Chanson à avoir dans la tête :

Billy Boyd - The Last Goodbye (BO The Hobbit)

14
14
Publié le 6 février 2024

G'day mates!

Mon aventure Nouvelle-Zélande est donc terminée, mais il n'est pas encore temps de fermer le livre : j'ouvre un nouveau chapitre !

Me voici donc débarquée à Sydney, sous une chaleur pas possible accentuée par mon sac à dos et fatiguée par toutes les émotions dûes à mon départ de NZ. Mais les arrivées dans les aéroports sont toujours si procéduriales que je n'ai pas trop le temps de penser, sinon à la prochaine étape. Et ainsi, je me retrouve à attendre le train pour aller dans le centre.

Le train. Sur un vrai quai qui ressemble à un vrai quai de métro. Genre, sous-terrain et tout. OMG, ça fait combien de temps que je n'ai pas pris un métro ??? Même si Auckland faisait énorme par rapport au reste de la NZ, ça me frappe soudain ce rappel que, en fait non, c'est assez petit Auckland... Contrairement à Sydney !

Un train et un tram (!) plus tard, donc, je check-in à mon auberge, prend une rapide douche et part déjà en exploration. Mais pas au hasard : j'ai un plan pour retrouver Vaid, un pote de Nelson (gang d'automne) qui se trouve aussi à Sydney pour quelques jours. Et comme il est arrivé avant moi, il connaît déjà qqs endroits sympas où se balader. Il n'y a qu'à suivre le guide pour découvrir la ville !


Ma première impression de la ville est très bonne, il y a dand le centre une vibe à la New York à laquelle je ne m'attendais pas. L'opéra est aussi beau et zarbi qu'en photos, j'ai l'impression de me trouver dans un grand cliché familier, image vue et revue mais pour la première fois "ressentie". Là je prends vraiment pleine conscience que non seulement je ne suis plus en NZ, mais que j'ai foutu les pieds en Australie ! En Australie ! Vous vous rendez compte ?


Le lendemain est la dernière journée complète de Vaid alors il me propose de faire une excursion en dehors de la ville. On booke un tour pour la visite d'une destination ultra réputée ici : le Blue Mountains National Park.

Malheureusement le temps n'est plus avec nous. Alors qu'on nous avait promis des vues spectaculaires, tout ce qu'on voit c'est un épais brouillard blanc ! Mais qu'à cela ne tienne : le guide nous emmène en rando dans la montagne en nous parlant d'araignées et de serpents, jusqu'aux Wentworth Falls, de très jolies cascades. Puis on s'arrête dans un parc plein de cacatoès ! On peut les nourrir et ils viennent sur nous, c'est très rigolo.

(On a aussi vu des kangourous sur la route mais trop loin pour prendre des photos)


Les photos "brouillard-mysterieux" c'est cool aussi en fait

Un petit fail, donc, mais on s'est quand même bien amusés.

Et évidemment, le lendemain, il fait de nouveau beau ! Le matin je pars en quête d'une carte SIM : puisque je prévois de rester entre 2 et 3 mois dans le pays, il vaut mieux avoir un numéro local, et accès à Internet (mais où est passée la Dédé d'antan, celle qui se faisait le défi de passer un an à Montréal sans même un téléphone ???). Ça me permet de continuer à me balader en ville, jusqu'aux Jardins botaniques vers l'opéra. Et de voir plein d'oiseaux, notamment des... Ibis, surnommés des "bins chicken" parce qu'ils rafolent des fouilles en poubelles...

Le jour d'après, j'avais prévu de mi-glander, mi-me-balader dans le quartier autour de l'auberge. J'ai fait ce petit tour avec une camarade d'auberge que j'ai aidé à faire son check-in (self check-in cette auberge, on n'arrête plus le progrès mais pas non plus les galères avec cette affaire - je pourrais faire un exposé sur la mauvaise gestion du lieu maiiiis c'est plus intéressant de vous montrer des jolies photos du reste).

Deux journées plutôt chill, comme vous pouvez le constater, mais à raison : vendredi je repars en expédition dans les Blue Mountains!


Vendredi matin, je prends donc un train assez tôt pour me rendre dans une commune du "Great Sydney" où viennent me chercher Anthony et Susanne, un couple d'origine Hong Kongaise qui vit à Sydney depuis plus de 30 ans. Je les avais rencontrés en mai dernier (!) au cours d'une croisière à Doubtful Sound (Fjordland, île du Sud) et on avait ensuite déjà fait un bout de route ensemble pour aller à Queenstown. Et oui, depuis tout ce temps, on a gardé contact ! Merci Facebook, sur lequel Anthony, qui est photographe, est très actif.

Et donc, ils m'avaient dit de les prévenir quand je serai là, et voici le résultat ! Ils me conduisent à divers points de vue des Blue Mountains et, maintenant je peux le dire : oui c'est spectaculaire !

Lincoln's Rock, Sublime Point lookout, village de Leura, Gordon's Falls lookout, Echo Point & Three Sisters Walk et le dernier (sans doute mon préf) : Evans Lookout.


Une très belle journée, parfaitement ensoleillée et en très bonne compagnie ! C'est rigolo comme mes premiers jours en Australie se sont organisés autour de gens rencontrés en NZ !

Le lendemain, je pars à la découverte de l'une des plages les plus connues de Sydney : Manly Beach. Connue pour ses grandes vagues favorisant le surf et son festival de sculpture de sable, il faut prendre un ferry pour y aller donc, déjà, c'est rigolo.

Mais fffiou, qu'est-ce que c'est busy! Il y a du monde partout, et c'est vrai que c'est beau et qu'on est samedi et qu'il fait chaud et que c'est tentant mais pppppiou, toute cette agitation ce n'est vraiment pas mon truc, et ne me donne pas envie de poser ma serviette sur le sable. À la place, je me balade vers la plus petite Shelly Beach & Lookout, ce qui me donne l'occasion de croiser plein de Intellagama lesueurii, alias dragons d'eau australiens, de gros lézards aquatiques tout choupichoux. Et je trouve une "piscine naturelle" moins bondée que les plages (car il n'y a que des enfants et des petits vieux) pour enfin faire mon plouf et sécher au soleil. Oh, et avant de repartir vers le centre : glace obligatoire !


Le ferry du retour se fait avec le meilleur timing possible puisque c'est le début du coucher du soleil sur la skyline de la ville...

De retour sur la terre ferme, je traîne un peu sur le port puisque on est samedi, et que tous les samedis soirs, il y a un feu d'artifice à 21h ! Je me trouve un super point de vue et j'attends. Et j'attends. J'attends. 21h passent, 21h15, 21h30... Toujours rien. Pourtant, ce feu d'artifice est connu et le site officiel dit bien qu'il y en a un ce soir. Ah, là ils disent que s'il y a trop de vent, il sera un peu retardé, au moins jusqu'à 22h. Bon, c'est vrai qu'il y a bcp de vent... Un peu avant 22h, je jette l'éponge. Pas de chance avec la météo !

Pas de chance, ou....... Ah, le lendemain, j'ai une révélation : il y a bien un feu d'artifice tous les samedis soirs, mais à Darling Harbour... Soit un autre port, de l'autre côté de la ville...

Voiiiiilà voilààààà...


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Chanson à avoir dans la tête :

Westlife - Uptown Girl

15
15
Publié le 9 février 2024

Vous ne pensiez quand même pas que j'en avais fini avec la plus grosse ville du pays ?


Après mon fiasco "feux d'artifice au mauvais port", je décide de ne pas trop m'éloigner de Darling Harbour dans les journées qui suivent. Me voici donc à la découverte de deux des tops attractions touristiques de la ville : Wildlife et Sealife. Le premier est un parc zoologique qui présente la faune native d'Australie ; le deuxième même chose mais dans l'eau !

Je suis toujours très ambivalente à propos des zoos, surtout ceux des centres-villes. Mais celui-ci a une très bonne note et de bonnes références donc je décide de lui laisser une chance. Et je ne suis pas déçue ! Les enclos sont grands par rapport au nombre d'animaux, et c'est un super moyen d'avoir une introduction à la faune locale (kangourous, diables de Tasmanie, émeux, wombat, reptiles en tout genre, ornithorynque, petits rongeurs comme les bilbys, koalas...). De même que pour l'aquarium, que j'ai même préféré (#passioncouloirsàrequins) !


Ensuite je me suis rendue compte qu'un super glacier se trouvait à juste quelques mètres de là aloooors bon, c'était mon devoir de goûter au moins 3 parfums.

Le lendemain, ô joie, ma copine Juju, de Wellington, arrive à Sydney ! Je peux jouer à la guide et l'emmener se balader à la fois autour de "notre" quartier et, en prenant le ferry, vers le quartier de l'opéra. Au final on aura fait deux grandes boucles à pieds, pas mal pour nos retrouvailles !


(photo gratuite juste parce que j'aime trop mes cheveux là)

Les deux jours suivants sont consacrés à l'art. On commence par la Art Gallery of New South Wales, une gallerie avec un mélange de choses très classiques/européennes, mais aussi plus modernes et d'ici.

Après avoir avalé un bout en terrasse entourées d'ibis fort intéressés, on déambule dans le Botanical Garden jusqu'à "tomber" sur un café qui sert du vin... Et après tout c'est (presque) l'heure du goûter alors...

On termine la journée à la State Library, qui non seulement a une jolie salle de lecture mais aussi plein d'expos gratuites... On choisit celle sur les photos de 1870 à 2020, très sympa !

La fin de journée est sur le thème du Japon : le dernier Ghibli au ciné puis sushis dégustés devant le port.


Le lendemain, nous décidons d'y aller mollo. Après un 2e petit déjeuner dans un café, nous nous dirigeons vers le Museum of Contemporary Art. Cette fois, gros focus sur l'art aborigène, ce que j'adore !

On va ensuite déjeuner dans un café français (au doux nom de Renaissance) dans le quartier historique The Rock puis, après une manucure pour Juju et une glace pour moi, il est déjà temps de rentrer à l"auberge pour nous apprêter pour la suite.


La suite ? Me demanderez-vous, avides d'anecdotes.

La suite c'est de reprendre un ferry dans nos plus belles robes pour aller voir un opéra ! Ben oui, c'est bien beau de l'extérieur, mais faut bien faire l'expérience de l'intérieur aussi ! Nous allons donc voir Theodora, par Handel, au milieu de plein de petites vieilles et vieux, mais on s'en fiche car on se trouve trop belles et on prend plein de photos pour célèbrer ce moment.

L'histoire en elle-même du show ? Ça ne casse pas 3 pattes à un ibis mais les performances vocales sont extra, la musique très belle... Et même si je trouve qu'il y a eu des longueurs ça reste un très beau spectacle font je suis très contente de pouvoir témoigner !


Voilà qui finit en beauté notre dernière soirée à Sydney. Le lendemain, Juju retourne à Welly et je me dirige vers ma nouvelle destination...


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Chanson à avoir dans la tête :

Dua Lipa - Dance the Night

Soir

16
16
Publié le 13 février 2024

(tout jeu de mot pourri est totalement assumé, merci)

How you doing?

De mon côté, I'm on the road again! Après Sydney, j'ai décidé de partir pour le sud, et la première étape de ce nouveau voyage n'est rien de moins que la capitale du pays, j'ai nommé Canberra !

Canberra n'est généralement pas une étape essentielle des backpackers pressés en Australie. Mais bon, comme je ne suis pas pressée et que c'est sur le chemin, hein, let's go!

Ma première impression de Canberra est plutôt chouette parce que je repère plein de sculptures et de street art un peu partout.


M'enfin... Très vite, je me rends à l'évidence : c'est plutôt moche, comme ville. Moche et pas du tout pratique. On sent que la ville a été créée récemment (1913, pour être exacte) pour trouver un compromis entre Sydney et Melbourne, qui se disputaient alors le statut. Que des bâtiments relativement récents, donc, et une géométrie... Intéressante. Je vous invite à regarder une carte de la ville et vous verrez bcp de... Cercles ! Très joli vu d'en haut, un vrai enfer quand tu es piéton. La ville est séparée par un lac et a deux "centres" en fait très éloignés. Si tu veux faire le moindre truc il faut marcher minimum 30 min !

Mais bon, dès le premier jour jour (j'avais booké 4 nuits), je décide de prendre mon temps. J'explore un peu des 2 côtés, je vais voir le Parlement, des parcs... Le tout sous le chant merveilleux des oiseaux : si Sydney m'avait surprise pour ses ibis, ici la ville est pleine de cacatoès et de grandes pies, certaines toutes noires (Strepera graculina), d'autres noires et blanches (Gymnorhina tibicen, alias Australian Magpie, que l'on trouve aussi bcp dans les champs en NZ). Le tout donne un environnement sonore assez unique car les pies ont un cri assez particulier... Perso ça me fait penser à une grosse Dédé asthmatique en pleine crise mais certains affirment que c'est mélodieux alors allez savoir...


Autre particularité qui ne joue pas en la faveur du charme de la ville : il y a des travaux partout partout ! On dirait que la ville n'est pas terminée, ou alors qu'on est en train de repasser sur un brouillon...

Mais bon, puisque c'est la capitale, il y a des musées cool ! Je commence par le National Museum of Australia, un musée avec plein de présentations du pays avec un focus faune & flore mais aussi climat... Et une grosse partie très intéressante sur les Aborigènes. L'histoire de ces derniers est très compliquée et sa "gestion" de nos jours est très différente de ce qui peut se faire en NZ avec les Maoris. Normal, vous me direz, ce sont des pays différents, mais j'ai l'impression qu'on a un peu tendance à tout confondre alors ça vaut bien un rappel. En tout cas, je sens encore plus de malaise, maladresses et discriminations ici... L'enquête continue dans les prochaines semaines !


En sortant du musée, je décide de continuer à explorer. Je tombe bientôt sur le grand campus de l'ANU (Australia National University, bande pervers, à quoi pensiez-vous ?), vide en ce dimanche après-midi. Mais juste à côté se trouvent les Australian National Botanic Gardens et c'est un vrai plaisir de se retrouver de nouveau dans la nature, dans ce grand parc thématique qui contient même une rainforest semblable à celles de NZ. Ce qui est bien différent, par contre, c'est quand soudain je me trouve face à des groupes de kangourous en liberté ou que des gros lézards traversent les allées devant mes pieds...


Le jour d'après est consacré à la National Gallery of Australia. Comme vous le savez j'ai toujours un kiff pour les galleries d'art et celle-ci ne fait pas exception à la règle, surtout qu'elle est bien garnie en œuvres modernes d'artistes bien connus, Pollock, Bacon mais aussi Monet, Toulouse-Lautrec, Bonnard, un petit Dalí, du Louise Bourgeois, Kiki Smith... Et bien sûr plein d'artistes australiens comme Sydney Nolan et plein plein plein d'autres. Et dans le Sculpture Garden, j'ai aussi eu la surprise de tomber sur du Rodin et du Maillol !



(il paraît que je prends surtout en photo les œuvres creepy, mais c'est pas vrai je prends des fesses aussi !)

Autre surprise en rentrant lentement mais sûrement à l'auberge en passant par les bords du lac sous un soleil de plomb : pleiiiiiin de chauve-souris. Mais alors vraiment pleiiiiiiiin ! Elles étaient des centaines et des centaines à crécher dans un petit regroupement d'arbres, très localisé et très très très bruyant.


Voilà pour Canberra ! Et maintenant, j'attends le train !


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Chanson à avoir dans la tête :

OneRepublic - I ain't worried

17
17
Publié le 27 février 2024

Wominjeka!

Je suis arrivée à Melbourne, terre de la nation aborigène Kulin, après une nuit de voyage en train (sans couchette, just regular-TGV-malôku-like train).

Comme je compre rester à Melbourne pendant 2 semaines, je vais plutôt continuer en faisant des paragraphes thématiques plutôt que jour par jour.

Thématique 1 : Melbourne, une ville où ça doit être fun d'être architecte

La première chose à constater est la présence partout partout de buildings en verre à l'architecture unique et moderne... En plein milieu de bâtiments plus anciens. Le rendu est encore plus harmonieux et lumineux qu'à Sydney, je tombe tout de suite sous le charme de ces grandes avenues et petites allées transversales qui se reflètent les unes dans les autres.

Il y a même un building, Eureka Tower, dont la forme et les décos de façade représentent un évènement de l'histoire de l'Australie : la rébellion Eureka pendant le Gold Rush !

Thématique 2 : parcs et jardins, la nature à Melbourne !

Il y a ici plein de parcs et d'accès facile à la nature. Ma première découverte aura été Fitzroy Gardens, puis (évidemment) le Royal Botanic Gardens, et enfin toute la promenade le long de la rivière Yarra qui est aménagée de part et d'autre soit en bars soit en pelouse.

Mais comme je disais, il y a plein de parcs partout, ça donne une impression de respirer alors que le centre est quand même énorme et plein de monde. Et la nature à Melbourne, ça passe aussi par...


Thématique 3 : la plaaaaaaage

La plage la plus accessible, à seulement 20-25 min en tram depuis le centre, est la grande Saint Kilda Beach. Quand j'ai l'occasion d'y aller avec ma nouvelle travel buddy Lene, c'est un samedi très très busy. Pour cause : nous tombons en plein dans le premier jour du Saint Kilda Festival, un festoch' de musique gratuit dont le premier jour est consacré aux "First People First". Que des artistes aborigènes ! Avec cérémonie de clôture traditionnelle devant un coucher du soleil incroyable... Pas déçue de ce premier jour à la plage !

Ma deuxième exploration sableuse des environs se fait dans la semaine qui suit, cette fois plus loin au sud, à Brighton Beach. Aussi très connue et photogénique, avec ses petites cabanes colorées et son eau claire de chez claire, j'y suis restée une bonne partie de l'aprem, entre baignades à faire l'étoile de mer et séchage/bronzage en faisant du point de croix au soleil. Pour le retour vers le centre, j'ai décidé de marcher le long de la côte pour remonter jusqu'à St Kilda, ce qui m'a bien pris 1h30 pauses photos comprises, mais qui m'a permis d'arriver pile pour un nouvel incroyable sunset on the beach...


Thématique 4 : musique !

Et quand on parle de festival : la musique est omniprésente à Melbourne. Il y a tout le temps un évènement, surtout les weekends. Et pour ma première semaine ici, il n'y avait qu'un seul sujet de conversation : les giga concerts de Taylor Swift dans le plus grand stade de la ville. Partout partout partout les rues ont résonné de ses chansons et le centre grouillait de "Swifties" avec des t-shirts ou des casquettes à l'effigie de la grande blonde, y compris plusieurs jours après son départ. Mais le week-end d'après, autre ambiance : c'est au tour de Pink d'avoir 2 jours de concert et les rues sont envahies de ses chansons, de gens habillés en punk/rose... Très très drôle comme ambiance !

Mais donc, Melbourne est aussi pleine de bars, boites, rues où la musique tourne à fond les ballons au point que tu as parfois l'impression d'être une héroïne de film, festival en tout genres... Avec, cerise sur la trompette, le grand Melbourne Symphony Orchestra qui donne plusieurs concerts gratuits dans un petit amphi sur une colline, ou la scène de Federation Square...


Thématique 5 : art, art, art !

Que ce soit pour le nombre de musées, de galeries, de sculptures ou de murals, Melbourne est vraiment une capitale de l'art !

Je me suis évidemment régalée, à commencer par les galeries autour de Fed' Square : le Ian Porter Centre avec les collections nationales d'artistes australiens, le Koorie Trust Heritage qui présente de l'art et de la culture aborigène, ACMI (Australian Centre for the Moving Image) avec son histoire du cinéma mais aussi des jeux videos, clips, expo sons et lumières, le Melbourne Museum avec une grande partie sur l'histoire aborigène mais aussi une super expo temporaire sur les dinosaures, et bien sûr la Victoria National Gallery, que j'ai (sans surprise) ultra kiffé également. Et encore, il y a plein d'autres gros musées que je n'ai pas faits, car il faut faire des choix dans la vie, mais ça vous donne une idée du potentiel de la ville...


Thématique 6 : divers au fil des jours

Dans le genre autres sorties, je n'ai pas pu résister à faire l'aquarium Sea Life, qui était rempli de gamins en sortie scolaire donc pas la meilleure visite pour moi, mais j'ai quand même apprécié les installations de méduses et toutes leurs variétés d'hippocampes et très beaux dragons des mer (Phycodurus eques).

Sinon, le reste de mon temps est occupé à déambuler un peu partout pour voir les différents quartiers, chiller à l'auberge ou chercher la meilleure glace de la ville (et puisque le suspens est insoutenable : my #1 so far est "C9 Chocolate & Gelato Swanston").

Notons également la très belle salle de lecture de la State Library Victoria ou le Queen Victoria Market qui ouvre aussi en soirée tous les mercredis et qui a une super ambiance.

Mon petit plaisir presque tous les soirs est d'aller assister au Crown Gas Brigade Fireballs : sur la promenade le long de la rivière, en face du complexe appelé the Crown et composé d'hôtels, restos et casinos, 8 piliers balancent des p*tains de boules de feu 4 fois par nuit, tous les p*tains de jours. Cela ne dure pas longtemps (3 min), ce n'est pas exceptionnellent canon (huhu), mais cela reste assez impressionnant !


Je crois que je pourrais juste continuer de vous balancer anecdotes et photos à l'infini tant cette ville et ces 2 dernières semaines ont été riches. Je pourrais aussi vous parler des nombreux bars à rooftop, des bars cachés à l'ambiance immersive, du quartier chinois ou de toute cette profusion de restos asiatiques partout partout... Mais je vais plutôt vous laisser sur ces dernières images, prises du 88e étage de la Eureka Tower...


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Chanson à avoir dans la tête :

Mo'Ju - Native Tongue

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18
Publié le 4 mars 2024

Bonzaï !

Le sud-est de l'Australie, c'est grand. Si grand que, entre les 2 plus grosses villes, Melbourne et Adélaïde, il y a environ 9h d'autoroute ! Mais aussi, un deuxième chemin qui passe par la côte : the Great Ocean Road. Construite après la 1re Guerre mondiale par d'anciens soldats (parce qu'il fallait bien les occuper, eux et leurs traumas), cette route panoramique regorge de points de vus sur l'océan Austral. Avec ma travel buddy Lene, nous décidons de louer une voiture et de nous improviser un road-trip de plusieurs jours.

Pendant notre séjour à Melbourne, nous avions participé à un day-tour pour déjà voir certains points très touristiques (oui oui, j'ai fait exprès de ne pas en parler dans l'article précédent) donc nous n'avons pas besoin de nous arrêter partout-partout, mais nous prévoyons quand même 4 nuits en camping / dans la voiture. Et l'aventure commence !


1. Aireys Inlet et Fairhaven Beach

Après avoir récupéré Princess Yarragor, notre chère voiture, et déjeuné dans un bistrot le long de la route, notre premier vrai arrêt est à Aireys Inlet, et plus précisément au Split Point Lookout, avec son joli phare et sa vue de ouf sur l'océan. On en profite pour descendre sur la (longue) plage, sur laquelle on observe les rouleaux de vagues, les mouettes et les cormorans...


2. Phantom Falls

Après ce bain de soleil, allons un peu du côté de la forêt ! Nous faisons une petit balade d'environ 45 minutes, entourées de perroquets colorés et de kangourous (mais point de trace de koalas, et c'est pas faute de chercher), jusqu'à une sorte de trouée à la végétation abandante, véritable espace protégé, presque intime, où glisse une cascade gardée par ce que je suppose être une autre espèce de perroquet...


Nous trouvons pour la nuit un petit camping "freecamp" géré par l'État de Victoria. Malgré son nom, ce n'est pas free mais, pour 15$ à diviser par 2, on est bien contentes de trouver un coin avec qqs tables et des toilettes. Et une nuit étoilée au-dessus de l'océan absolument incroyable !


3. Apollo Bay et Maits Rest Rainforest

En reprenant la route le lendemain vers Apollo Bay, on s'arrête à un lookout qui permet de voir (deviner) les restes d'un navire échoué, puis sur une autre jolie plage, juste pour le plaisir de se balader pieds nus sur le sable en observant les surfeurs dans les vagues.

Apollo Bay est une commune très touristique, au milieu de la GOR, et passage presque obligé puisque très fournie en restos, ce qui est tjrs important. On s'y arrête donc pour manger, et c'est drôle car c'est aussi là que nous nous étions arrêtées pendant le day-tour presque 15 jours auparavant.

Après le déj, retour en forêt ! La Maits Rest Rainforest est un petit havre de paix, boucle tranquille au milieu des arbres où chantent les oiseaux (toujours pas de koalas).


C'est ici qu'on s'est rendues compte que Lene et moi étions arrivées en Australie le même jour, soi il y a tout pile 1 mois ! Joyeux anniversaire à nous !


4. Castle Cove Lookout et Port Campbell

Pour le reste de la journée, dernier lookout au très beau Castle Cove, qui permet encore une fois d'en prendre plein la vue devant ce vaste et imposant océan sans aucune trace d'activité humaine, puis nous nous dirigeons vers notre camping du soir, à Port Campbell. On arrive pile pour l'heure du dîner devant le coucher de soleil à mater les surfeurs, c'est parfait.


5. The day-tour

Puisque c'était dans le coin, je me permets ici un petit dé-tour (hihihi) chronologique : remontons un peu dans le temps, que je vous raconte notre vraie première journée sur la GOR. Nous étions donc basées à Melbourne, sans savoir encore que nous allions faire ce road-trip. Sans voiture, les tours organisés restent une bonne option pour visiter les coins reculés. Celui-ci emmène directement à un des points les plus connus et fréquentés de la GOR : The 12 Apostles. Enfin, directement, pas tout à fait puisque nous nous arrêtons aussi à plusieurs lookouts le long de la route, puis dans un coin de rainforest pour une petite balade. Ensuite, on passe un bon moment à Lorch Ard Gorge, un paysage absolument époustouflant et plus "aéré" que les très très busy 12 Apostles...


C'est tjrs trop cool les Rainforests
The 12 Apostles c'est l'un des paysages les plus photographiés d'Australie, mais faut pousser un peu pour y accéder
Lord Arch Gorge, mon arrêt préf' du jour


6. Encore plus de lookouts

Revenons à notre présent road-trip. Sans forcément avoir prévu ces arrêts, nous "tombons" sur plusieurs endroits encore une fois époustouflants : London Bridge, The Grotto, Bay of Martyrs, Bay of Islands... Ça nous occupe bien toute la matinée jusqu'à un déj tardif dans la petite ville de Warrnambool. Ensuite, encore un peu de route jusqu'à Port Fairy où on s'octroie une très bonne glace et du chill sur la plage.

Le dernier point of interest du jour se trouve encore plus loin, à Portland et il s'agit du colonie d'oiseaux marins qui ressemblent à des grosses mouettes et qui s'appellent gannets en anglais... Et "morus" en français. Ouaip.


Ça nous a fait quand même une sacrée journée ! Et nous arrivons à notre freecamp du soir de nouveau tout pile pour le coucher du soleil, avec bruit des vagues pour nous aider à nous endormir.


7. Mount Gambier et ses blue lakes

Ça y est ! On quitte la côte et on commence à remonter vers le nord en ce quatrième jour de road-trip. La région est connue pour cette particularité géologique : des plus ou moins gros / plus ou moins profonds lacs très circulaires créés après des éruptions volcaniques. On commence par Little Blue Lake, dont la fraîche température (12°)réjouit sans doute les baigneurs par temps de canicule. À l'entrée de la commune de Mount Gambier se trouve aussi... Blue Lake, plus grand, plus bleu, avec son lookout tout sympa créé par des centaines de bénévoles en 1918.


8. Naracoorte Caves National Park

Après un café en ville, nous reprenons la route vers Naracoorte, une commune connue pour ses grottes millénaires remplies de stalactites et de fossiles d'animaux aujourd'hui disparus. On a le temps de visiter deux de ces grottes, Stick-Tomato Cave et Victoria Cave, cette dernière avec une guide. Et ben j'ai grave kiffé, avec une pensée émue pour les grottes de Savonnières ou celles de Chauvet.

(Dans ces grottes point de traces humaines car les aborigènes du coin étaient superstitieux et ne s'en approchaient pas).


9. Encore plus de route

Après Naracoorte, nous savions que nous allions avoir une grosse portion de route à faire, et malheureusement cette grosse portion s'est agrandie d'une heure car nous avons manqué un tournant et dû faire un détour par une route de graviers avec mille nids de poule au kilomètre carré. L'avantage c'est qu'on était seules au milieu de la route, au milieu des champs, avec le soleil qui réchauffait le pare-brise.

On est arrivées en face du Lake Albert en plein coucher de soleil, avec une lumière et un ciel de dingos, et c'est sans doute pour ça que notre dernier point of interest, Pink Lake, nous a paru décevant : pas grand chose à voir par en bas, finalement.

On a donc continué à filer jusqu'au camping du jour... Déjà le dernier, ffffiou comme c'est passé vite !

Le lendemain, on n'avait qu'une heure de route pour rejoindre Adélaïde et dire adieu à notre chère Princesse Yarragor. On s'est bien débrouillées toutes les 3 au cours de cette aventure, et c'était tellement spécial de découvrir les routes australiennes comme ça, avec magpies, cacatoès, émus et kangourous le long des routes (et je vous raconte pas le nbre de kangourous écrasés...), les champs immenses, les forêts, la côte... Ouaip, vraiment chouette cette Great Ocean Road !


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Chanson à avoir dans la tête :

She's so high - Tal Bachman

(Ce genre de chanson que t'entends une fois à la radio et qui ne te quitte plus pendant 3 jours, de rien de rien)

19
19
Publié le 6 mars 2024

Hello hello,

Je suis restée 4 nuits à Adélaïde, c'est-à-dire, en fait, autant de nuits que passées à road-tripper sur la Great Ocean Road... Mais ces 4 journées ont semblées bcp moins occupées !

Et oui, car j'ai de nouveau un projet freelance sur lequel bosser donc je n'ai pas trop eu le temps de visiter. Enfin, "pas trop"....

Toujours accompagnée de Lene, nous avons, le premier jour, fait un premier grand tour du centre. Nous avons de la chance : nous tombons en plein dans la période d"un grand festival d'art partout dans la ville donc il y a une super ambiance partout ! Musique, foire, spectacles de rue...


On va se promener le long de la rivière Torrens et on tombe soudain au milieu de centaines et de centaines de chauve-souris qui font un bruit d'enfer ! (Sans doute leur manière de participer au festival...)

Puis on profite de la fraîcheur des arbres du Jardin Botanique, dans lequel le festival se manifeste par une petite expo d'artistes en tout genres sur des thèmes d"écologie.


Et que serait un festival d"art sans... L'art d'écrire ! Et oui, c"est aussi la Adelaide Writer's Week, un grand festival du livre avec plein d'intervenants et des sujets très différents : j'ai ainsi assisté à une conférence sur un nouveau livre qui parle du procès de Pétain...

Et bien sûr, cela va sans dire, j'ai parcouru la petite mais très chouette galerie d'art ainsi que le musée de l'État :


Ah oui parce que, je n'avais pas précisé, mais j'ai maintenant visité 4 États australiens : New South Wales, Australian Territory, Victoria et South Australia. C'est rigolo ils ont chacun leur petit motto sur les plaques d'immatriculation, celui d'ici c'est... Festival State.

En tout cas, Adelaide me laisse plutôt une bonne impression, et si je n'y reste que si peu de temps c'est que quelque chose se prépare...


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Chanson à avoir dans la tête :

La vida es un carnaval - Celia Cruz

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20
Publié le 24 mars 2024

Le 7 mars dernier, à l'heure où blanchit la campagne, je suis partie.

Je suis partie les yeux fermés

(Parce qu'il était beaucoup trop tôt)

Je suis partie sans savoir où j'allais

(Parce que j'ai décidé de ne pas lire l'itinéraire reçu par pdf)

Je suis partie, mais en bonne compagnie.


Ok, trève de poèsie du dimanche, il est temps de commencer à réellement vous raconter ma super aventure dans le fameux Outback.

Tout d'abord, parce que ces grandes étendues sont difficiles à appréhender sans contexte, je vous invite à regarder une carte de l'Australie (qui, maintenant que j'y pense, ressemble pas mal à un haricot blanc, non ?). À present, cherchez Adélaïde (dans le creux sud-est du coco). Vous y êtes ? Bon.

J"ai booké un tour pour aller vers le centre parce que, comme vous le voyez sur la carte, c'est loin. Avec Lene, toujours à mes côtés, on aurait pu relouer une voiture mais les routes du désert ne sont pas recommendées pour les noobs que nous sommes (outre la distance et les accidents de kangourous, la chaleur ne fait pas du bien aux moteurs des petites voitures de loc').

Un peu avant l'aube ce jeudi matin, nous montons donc dans un mini-bus en compagnie de 12 autres voyageurs (7 nationalités différentes) et notre guide Brendan. Je vous mets en avant-première une photo de présentation de tout le monde :

Jour 1

Ce premier jour, le lever de soleil se contemple donc depuis le bus, entre dernières siestes et premières conversations entre nous pour apprendre à nous connaître. Et déjà, super drôle : deux fille, Julia et Dutch-Vera, se reconnaissent pour avoir partagé un autre tour... 10 ans auparavant en Afrique du Sud ! De mon côté, je retrouve aussi Swiss-Vera, qui était une copine d'auberge à Sydney ! Le monde est ptit.

On roule déjà pas mal en ce premier jour mais Brendan commence déjà à nous raconter plein d'histoires et d'anecdotes sur le coin (mention spéciale aux "bodies-in-the-barrels" à Snowtown). Nos premiers courts arrêts, après juste une pause café sont à Wirrabara Silo Art et à Melrose, où on découvre notre premier (et pas dernier !) River Red Gum (tree) (Eucalyptus camaldulensis), alias ici The Brewery Tree. Puis vient notre première rando dans le Mount Remarkable National Park : Alligator Gorge. Et non, point d'alligator ici ! Par contre, je suis déjà en transe devant les roches, véritables parois rouges où poussent une végétation étonnamment verdoyante.

Après un rapide arrêt lunch à Quorn?, où on partage nos premiers wraps, direction les Ikara-Flinders Ranges ! C'est cette chaîne de montagnes qui est notre destination. On la découvre par une 2e rando qui nous mène à Arkaroo Rock, une superbe roche peinte par les aborigènes qui raconte l'histoire de la création de ce lieu (je vous laisse trouver l'image et interpréter ce que vous voyez).

C'est donc déjà les pattes pleines d'aventure que nous arrivons à notre premier campement dans la soirée : Willow Springs. Et il est temps de monter les t... Eh non ! Pas de tentes pour nous mais des swags, c'est espèces de sacs avec un fin matelas et grâce auxquels on va pouvoir dormir à la belle étoile. Et, vous vous en doutez, au milieu de nulle part comme ça, le spectacle est magique...

(Sans compter, bien sûr, qu'on a grave le swag dans nos swags)


Jour 2

Il a fait chaud, si chaud cette nuit ! Je ne pense pas avoir dormir plus de 4 ou 5h... Et pourtant je fais partie du groupe qui se lève après le premier, celui de ceux qui ont eu le courage de se (re)lever à 4h30 pour aller faire une rando dite difficile pour voir le lever du soleil... Mais je ne regrette pas, avec les autres lèves-tard on a repris le temps de papoter et préparé un bon ptit dej en attendant le retour des autres.

Et quand le groupe est réuni, on repart tous en rando ensemble, direction Wilpena Pound lookout.

Ici, Brendan nous en dit plus sur le River Red Gum qu'on trouve partout et dont le tronc a parfois la particularité d'être coupé et brûlé : c'est en fait une tradition annuelle du peuple aborigène de la région pour préparer des abris aux générations futures.

Je m'éclate pendant cette rando où on voit plein d'oiseaux, mais aussi des petits wallabys... Et de supers points de vue sur les montagnes !

Après un autre déj fait de wraps, nous sommes invités à une cérémonie de bienvenue dans la communauté aborigène à qui appartiennent ces terres, Adnyamathanha. Après une présentation de chacun, John nous donne qqs explications sur ses traditions ancestrales puis a fait un feu agrémenté de feuilles spéciales, rien que pour nous. C'était un chouette moment, super intéressant de pouvoir échanger avec un aborigène... Car c'est finalement assez rare d'avoir cette occasion !

Reprenons la route : l'arrêt suivant est le Cazneaux Tree, un arbre célèbre pour avoir été l'objet d'une photo en 1937 qui avait pour titre Spirit of Endurance et devenu véritable symbole d'adaptation pour la vie quoiqu'il arrive, vu comment cet arbre pousse dans des conditions difficiles.

Puis après un autre lookout sur les montagnes et une leçon de géologie dessinée sur les vitres du bus, on s'arrête à dans les Brachina Gorge, lieu connu pour abriter une colonie de wallaby à queue jaune (Petrogale xanthopus). On a pu en voir 2 mais mes photos sont en contre-jour et ne donnent rien, sorry pour vous.

Le dernier arrêt du jour est pour Ediacaran Golden Spike, lieu où l'on a retrouvé le plus vieux fossile attestant d'un être vivant multicellulaire, et qui a donné son nom à cette période (l'Édiacarien).

De retour au même camp que la veille, il est temps de cuisiner ! Et ce soir, nous allons faire des pâtes. Et quand je dis faire : oui oui, en partant de la farine et des œufs ! Ça a été bien drôle, surtout qu'on a cuisiné pour 25 personnes : un autre groupe de la même compagnie de tours nous a rejoint ce soir-là, l'occasion de faire un feu de camp et d'ouvrir quelques bouteilles de vin...

Et la soirée a été mouvementée puisque Mark, un de notre groupe, s'est soudain fait mordre par un centipède (classe des Chilopodes) ! Rien de grave, "juste" une grosse grosse grosse douleur pendant plusieurs heures... Mais ça nous a bien rappelé (piqûre de rappel, huhuhu) que la nature ici, c'est pas que des gentils papillons et des beaux oiseaux...


J'ai oublié de préciser mais : il fait chaud

Jour 3

Nous quittons aujourd'hui les Flinders Ranges pour une longue journée de route. Et cette fois, c'est moi qui suis devant ! J'ai donc l'honneur d'assister Brendan dans ses leçons de géologie, en dessinant de merveilleux schémas au feutre sur le pare-brise. Et puisque j'ai toujours 5 ans dans ma tête... Je commence aussi à gribouiller sur les autres vitres... Et même si mes dessins ressemblent vraiment à ceux d'une enfant de 5 ans, tout le monde a l'air ravi et me somme de continuer, un jour du trip résumé par vitre !

Si la route est longue aujourd'hui, c'est que nous allons encore plus au nord en empruntant l'emblématique Oodnadatta Track qui file à travers le désert à la fois plat à l'horizon et plein de bosses et cailloux sur la route. On s'arrête évidemment à plusieurs endroits dignes de 1000 poèmes lyriques (pas de panique, je me retiens) : Lyndhurst ochre quarry, le village de Marree pour un lunch assaisonné aux mouches, le très étrange Mutonia Sculptures Park, la partie sud du lac Eyre qui s'étend, ligne blanche à l'horizon, comme un mirage, les sacrées Wabma Kadarbu Mound Springs... Et nous voilà enfin à William Creek, hameau connu pour avoir l'un des plus vieux pubs au milieu de nulle part du monde. D'ailleurs, c'est là que nous devons aller dîner ce soir mais, surprise : il est fermé car tout le staff est occupé... À la fête du rodéo ! Et oui, on est tombé le jour du rassemblement annuel des cowboys du coin ! On arrive après les différentes compèt' mais à temps pour les remises de prix... Et les schnitzel preparés pour l'occasion ! C'est très drôle de se retrouver soudain au milieu de cette ambiance fête du village country, sous fond de coucher de soleil désertique... Après une mise aux enchères de tout un tas d'objets lié au monde de la ferme, la musique commence !

Je ne m'attendais vraiment pas à danser du Abba au milieu du désert avec un groupe d'inconnus mais que voulez-vous, la vie est pleine de surprises !

Jour 4

La fête ayant continué bien après notre départ pour nos swags, qui étaient juste de l'autre côté de la route, j'ai plutôt mal dormi. Mais il faut croire que je commence à m'habituer, car je suis à fond dans la nouvelle journée qui commence. Direction : la fascinante Coober Pedy !

À la fin du XIXe siècle, quand il n'y avait rien ici, des gars ont découvert des mines d'opal. Sentant le bon filon, ils ont commencé à exploiter la terre et construire un village avec les ressources à proximité... C'est-à-dire des pioches et des bâtons de dynamite. Et boum, voilà un village souterrain !

(Je résume, hein)

On visite la Umoona Opal Mine & Museum, qui est aussi notre lieu de dodo : cette fois on ne déroule pas les swags mais on dort dans un dortoir creusé directement dans une colline !

Mais attendez, ce n'est pas encore l'heure de dormir : on passe voir Josephine's Gallery and Kangaroo orphanage, une gallerie d'artistes aborigènes locaux qui sert aussi d'orphelinat pour les petits kangourous. On rencontre ainsi Sugar, 5 mois, qui apprend tout juste à sautiller !

Cet aprem, c'est free time. Enfin, Brendan propose une activité que tout le monde accepte de faire : la visite de Crocodile Harry's Underground Nest. Crocodile Harry, c'etait un duc letton un peu trop sympa avec les nazis pendant la guerre, et qui a fui en Australie pour échapper à la justice américaine. Là, il est devenu chasseur de crocos puis est venu dans le désert installer sa maison "bézodrome". En effet, charmant, Harry acceptait tout le monde et ça se savait... Sa maison est un vrai hommage, avec des strings et des dessins évocateurs partout, très rigolo à visiter !

De retour au village, petit jeu de cartes puis pizzeria, où Brendan nous a préparé un super quizz sur tout ce qu'on a déjà vécu ensemble.

Et le soleil se couche, le village s'endort...


Jour 5

Aujourd'hui est notre plus grosse journée de route, environ 770 km ! D'ailleurs, même le bus semble s'en apercevoir : une des roues du trailer à l'arrière commence à s'effilocher... Oopsie, arrêt en urgence sur le bord de la route pour que Brendan change la roue. Le lieu, ma foi très pittoresque, est sûrement l'un de mes plus beaux pipi-nature !

Ce jour-là on traverse la frontière entre Southern Australia et Northern Territory et on lunch sur une aire d'autoroute avec des émeus. On apprend tout, tout tout tout des aventures de James Cook et, quand on arrive le soir à notre camp de Kings Creek Station, surprise : il y a une piscine ! Le plouf est bien mérité.

C'est aussi dans ce camp que, dans l'évier à côté de nos swags, on trouve une redback spider (Latrodectus hasselti), jolie bestiole dont la morsure te tue en 48h, le temps de bien détruire tes organes.

La nuit étoilée, toujours aussi belle, a aussi été ponctuée de cris de dingos plus ou moins lointains. Apparemment certains en ont vu sur le chemin aux toilettes mais moi pas, snif !

(Si vous ne savez pas à quoi ressemble un dingo faites comme moi : google !)


Jour 6

Réveil très tôt encore ce matin... Nous partons tous en rando-lever-de-soleil à Watarkka National Park !

Ce parc abrite le Kings Canyon, et la rando commence donc de nuit : non seulement c'est un chouette spot de coucher de soleil, mais si on s'y prend trop tard... Il fait si chaud que ça en devient dangereux. Les rangers ne déconnent pas ici, ils demandent à ce que tout le monde ait au moins 3L d'eau, et la première partie de la marche est une colline tellement hardcore qu'elle est appelée la heart-attack hill !

Bon, de nuit, ça a été, j'ai pas trouvé ça si dur... Mais en effet, vu comment la température a augmenté quand le soleil s'est levé (déjà 38°C à 10h...) j'imagine les malaises sur la pente...

Toujours est-il que j'ai adoré cette rando et ce parc, voir le soleil se lever sur la vallée en bas, les reflets des rochers dans les flaques de pluie récente, la méditation en bas dans le Garden of Eden, et ce rouge, ce rouge lisse et doux partout autour...

On rentre au camp pile le temps d'un dernier plouf dans la piscine et d'un super brunch, puis c'est reparti !

Dans le bus, Brendan nous annonce soudain une triste nouvelle : pour les 2 prochains jours, nous serons à Yulara, terre des communautés aborigènes Yankunytjatjara et Pitjantjatjara, qui sont très stricts sur qui a l'autorisation de guider les groupes... Et Brendan ne possède pas ladite accréditation. Cette nuit sera donc la dernière avec lui, et on va retrouver, pour la suite du voyage, Emily, qu'on avait rencontrée lors de la soirée pâtes du Jour 2 ! (Vous suivez ?)

Nous arrivons donc à Yulara dans l'après-midi, village-à-touristes par excellence car il n'y a que des hôtels, un camping, une piscine, un magasin et qqs boutiques souvenirs. On décide de faire une surprise à Brendan pour son départ : une carte postale que tout le monde signera pour lui dire merci au cours du dernier dîner ensemble.

Mais avant cela, on reprend le bus... Et on va voir Uluru !

Cette célèbre montagne est sacrée et plusieurs choses sont interdites à photographier, mais il y a plusieurs lookouts installés exprès pour pouvoir l'observer dans le respect des traditions aborigènes. Et celui où nous allons ce soir est parfait pour... L'apéro ! Et beaucoup beaucoup de photos, évidemment.


Jour 7

Ça y est, je suis une morning-person maintenant : je n'ai aucun mal à me lever avant l'aube pour un 2e lever de soleil à la suite ! Ça fait tout bizarre de dire au-revoir à Brendan : je crois que, en plus du côté difficile de quitter un ami, on se rend tous un peu compte que c'est vraiment le début de la fin... Mais on s'entend aussi très bien avec Emily et il faut continuer à profiter de chaque instant !

Nous roulons dans le parc jusqu'à un lookout qui permet de voir le soleil se lever sur Uluru et la chaîne rocheuse Kata Tjuta. C'est ensuite vers cette dernière qu'on se dirige pour notre rando du jour.

Mais Kata Tjuta est un site hautement sacré et il nous a été demandé de ne pas faire de photos. Vous allez donc me croire sur parole : c'était magnifique. Comme d'habitude, un mélange de roches rouge à presque escalader au milieu d'arbres endémiques qui ajoutent un peu de vert avant de monter vers un ciel bleu-bleu-bleu. Et les mouches, et la chaleur, bien sûr, mais qu'importe, on profite. Moi qui adore prendre des photos, je ne me suis pas du tout sentie frustrée car on a vraiment le sentiment d'être dans un lieu unique, précieux, au cours d'un moment unique, précieux.

On a ensuite été visiter le Uluṟu-Kata Tjuṯa Cultural Centre tenu par la communauté, dans lequel il n'est pas non plus permis de prendre des photos. Il y a là un petit musée, des galleries d'art et des boutiques, le tout dans une architecture qui rappelle les roches et l'ondulation des serpents de la création. J'ai pu observer des artistes peindre ces œuvres si émouvantes dont j'ai déjà rempli le blog...

Après un retour au camp pour un nouveau wrap-lunch, piscine time! On chill dans l'eau tout l'aprem, ce qui fait un bien fou avec la chaleur qu'il fait (39-40°). Notre dernière activité de la journée est le coucher de soleil sur un autre lookout près du camp, et je ne suis pas la seule à sentir, déjà, la nostalgie des dernières nuits, celles qui sont belles et tristes et qu'on ne veut pas voir finir.


Oui, il y a une mouche sur mon front. Oui, j'ai avalé des mouches pendant ce séjour. Non, je ne veux pas en parler davantage.

Jour 8

Dernier jour, dernier lever de soleil dans le désert ! C'est encore un nouveau lookout et on ne se lasse pas des couleurs qui changent sur le rocher... Quand le soleil est bien rond et jaune, on se rapproche du site sacré et Emily nous guide à travers la grande rando qui fait le tour de Uluru, nous racontant des Creation stories et traditions qui sont liées à certaines parties.

L'une des choses importantes à savoir est que, pour ces communautés aborigènes, une histoire se raconte 1- uniquement par un membre de la communauté ou qq'un accrédité par eux, comme Emily ; 2-uniquement devant le lieu où l'histoire s'est passée. Je n'en dirai donc pas plus. Il n'est pas non plus permis de faire des photos partout car des cérémonies ont toujours lieu à certains endroits...

Malheureusement on n'a pas eu le temps de faire tout le tour, juste les 2 tiers je dirais, car... On est grave ric-rac.

En effet, le voyage est sensé terminer à 11h et nous sommes 3 à avoir un avion depuis l'aéroport de Yulara à 13h, il faudrait donc être là-bas avant midi... Et il faut retourner au camp, rouler les swags, refaire les sacs... Et bien sûr donner un big hug d'au-revoir à tout me monde. Tout cela se fait dans la précipitation, mais ce n'est peut-être pas plus mal : après la solennité et la splendeur d'Uluru je me sens à fleur de peau, un peu trop d'émotions supplémentaires et je fonds en larmes comme l'enfant de 5 ans que je suis. Les au-revoir sont émouvants (surtout avec Lene), certes, mais trop rapides, trop plein d'adrénaline, trop bousculés pour les (grosses) larmes.


Cette expérience a été dingue. Les paysages, bien sûr, la culture, l'histoire et les sciences, mais aussi, surtout, toute l'ambiance avec le groupe. J'ai mis 300 ans à écrire cet article et c'est sans doute le plus long depuis le début de mon voyage, mais jespère que c'est assez plaisant à lire. J'aurais pu développer mille autres détails... Un jour, peut-être.


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Chanson à avoir dans la tête :

You're so vain - Carly Simon

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Bien le bonjour !

Remis des émotions désertiques ? Moi pas encore tout à fait, pour être honnête, mais il y a qqc qui aide : le mouvement, les nouvelles aventures !

Le départ de Yulara, et surtout le choc du retour à Sydney, a été assez intense mais j'ai tout de suite eu de quoi occuper mon esprit : les retrouvailles avec Annie !!!

Elle aussi a quitté la NZ, mais elle n'avait pas bcp de temps avant son retour en Allemagne et nous n'avons que 2 nuits en commun à Sydney. Qu'à cela ne tienne, on profite bien de se retrouver et de se raconter mille et une choses depuis le dernier au-revoir dans le Coromandel : tour de Circular Bay by night, visite de l'opéra by day, rando de Bondi beach à Coogee Bay, sushis avec vue sur un mariage...


À Sydney je retrouve aussi Heleen et Julia, deux comparses du désert. Heleen est juste en transit et on doit lui dire au-revoir très vite, mais Julia reste plusieurs jours. Et ça tombe bien : j'ai moi aussi prévu de rester une semaine à Sydney, rattrapée par mes devoirs freelance. Une semaine de boulot m'attend donc, ce qui n'apporte pas grand chose de funky à raconter. À part que j'ai enfin (sans me tromper de lieu) pu voir le feu d'artifice de Darling Harbour du samedi avec Julia et que, en me baladant un soir, je suis tombée sur 2 énormes possums. J'ai aussi eu le plaisir de revoir Anthony et Susanne, mes amis de NZ qui m'avaient emmenés aux Blue Mountains.

Je suis contente d'avoir revu Sydney même si ce n'était pas du tout le plan de base. Il y a ce côté si impressionnant, si vivant... Et maintenant aussi familier : en tout j'aurai passé 3 semaines à Sydney ! Et j'ai continué à découvrir des nouvelles choses jusqu'à la fin : une jolie rue, un café, un musée que je n'aurai pas eu le temps de visiter... Vraiment, malgré le choc après la tranquille horizontalité du désert, je ne peux pas nier que j'aime aussi quand même les grandes villes.


Je n'ai pas tout à fait fini de bosser mais je vois le temps qui passe : bientôt 2 mois que je suis en Australie, et encore tant de choses à voir ! Je décide donc de prendre un train direction le nord de la côte est. Et comme ma première destination est à 8h de trajet, je vais avoir le temps de bosser dans le train, youpi !

Cette destination, c'est Port Macquarie, une petite ville en bord d'océan à l'ambiance plutôt chill, limite hippie. Elle est en effet surtout connue pour ses grandes plages de surf et l'un des premiers hôpitaux pour koalas du pays, ouvert en 1973. C'est ce dernier que je vais visiter dès le lendemain de mon arrivée : il y a plein de bénévoles à qui on peut poser plein de questions pendant qu'on observe des koalas trop blessés pour être relâchés dans la nature. (J'ai évidemment posé plein de questions.)

Ensuite je me balade le long de la côte jusqu'à me trouver un bon petit resto et me donner du courage : je vais de nouveau passer tout l'aprem à la bibliothèque pour bosser. Mais quand je sors, les nuages sont partis et je reprofite de la plage pour un très beau coucher de soleil.


(vous ai-je parlé de ma résolution de prendre moins de photos ? Non ? Tant mieux)

Le jour suivant, je reprends le train pour une nouvelle journée de voyage (yep, ce pays est vraiment énorme !) au cours de laquelle je finis enfin le fichier sur lequel je travaillais, yihoo ! Ma destination du jour est Brisbane, dans le Queensland. Après moult debats avec moi-même, j'ai décidé de zapper Byron Bay et Gold Coast, deux villes très très prisées des voyageurs pour leur côté playa, surf y fiesta. Pas de regrets de mon côté, surtout que la météo s'annonce toute ripou.

Je suis d'ailleurs accueillie par la pluie à Brisbane, pluie qui n'a pas cessé pendant plusieurs jours. Pour une ville dont l'État a pour slogan "Sunshine State", c'est un peu décevant... Heureusement que l'auberge n'est pas loin des musées !

Pour ma première journée à rainy-Brisbane, je visite donc la Gallery of Modern Art, la Queensland Art Gallery et le Queensland Museum. Ce dernier, surtout, m'éclate : c'est un museum d'histoire naturelle avec plein de (très très) vieux os, des spécimens d'insectes, d'autres créatures empaillées, une super collection de minéraux... Et, en ce moment, une expo Jurassic Park en LEGO...


Cette soirée-là, je retrouve Julia ! On n'a pas tout à fait le même rythme de visites mais, puisqu'on va généralement dans la même direction on essaie de se retrouver dans les mêmes auberges.

Le lendemain, je refuse de rester enfermée malgré la pluie, et je prends donc un train pour la côte. Et c'est parti pour la Wynnum Mangrove Boardwalk, une petite loop au milieu d'une mangrove trop belle, avec plein plein d'oiseaux : pélicans à lunette, ibis australiens, spatules royales, corbeau de Torres (ou coucou bleuté, trop loin pour bien distinguer), aigrette à face blanche, courlis de Sibérie, perruche à tête pâle, rhipidure gris (un australian fantail!!!), talégalle de Latham (alias bush turkey, j'en parle plus tard), pomapostome à calotte grise... J'en prends plein les yeux même si je suis trempée ! Je m'octroie donc un très bon lunch avec verre de vin pour, euh... M'aider à sécher (?)

Le jour suivant la pluie est encore plus intense. Je retourne au Queensland Museum dans l'aprem, puis à la bibliothèque, tout ça pour attendre 18h30 : avec Julia, on retrouve le temps d'un dîner Mathieu, un autre camarade du désert. C'est vraiment fun de se recroiser, de se suivre comme ça... Qui a dit que le voyage solo était solitaire, déjà ?

Après un dernier au-revoir à Mathieu, c'est à Julia que je dis bye bye le lendemain. On se fait un dernier café dans une galerie-resto aborigène, entourées de plein d'art qui nous rappelle... Bah oui, the Outback.

Et puis, enfin, une éclaircie. J'en profite pour me balader dans le centre et surtout le long de la Brisbane river (on notera l'originalité de ce nom) et du jardin botanique central. Ça me permet de me faire une meilleure idée de l'architecture de la ville, que je trouve pleine de géométrie : formes, lignes... Tout cela est très photogénique. Mais je dois avouer que je n'ai pas un gros coup de cœur pour Brisbane.


Jeudi, premier jour de grand soleil depuis longtemps, et à l'auberge tout le monde ne parle que de ça ! Moi, j'en profite pour m'éloigner du centre et aller visiter la forêt à l'ouest. La Mount Coot-tha reserve est connue pour son lookout, mais aussi ses cascades et ruisseaux, ses grands arbres, son jardin botanique, ses bush turkeys qui surgissent devant toi et autres oiseaux en tout genre, et, comme je ne vais pas tarder à le découvrir, ses multiples ÉNORMES araignées.

En tout cas j'adore ce nouveau contact avec la nature et je profite à fond des arbres, du vent, des Simpson Falls, d'être seule au monde, des fleurs, des arbres, des petits lézards qui font du bruit dans les buissons, des arbres.. Et, comme je disais, de ces grosses araignées noires qui sont sans doute des Trichonephila plumipes (je n'ai pas osé m'approcher trop prêt pour vérifier) et qui font des toiles entre les troncs d'arbres au-dessus du sentier (et là t'es contente de tes 1m50). Après le lookout, je veux finir la boucle de rando en passant par les J. C. Slaughter Falls mais je calcule très mal l'heure du coucher du soleil : ici dans le Queensland on a 1h de décalage avec les NSW, à 18h30 il fait donc déjà nuit... Et je termine la rando dans le noir, avec la torche de mon tél. Je n'ai pas vu grand chose des dernières cascades mais j'ai pu trouver un bus facilement pour revenir à la civilisation.

Mais bon, ça va, hein, qu'est-ce qui pourrait arriver dans une forêt australienne la nuit ?

Admirez ausdi la belle Argiope keyserlingi

Pour mon dernier jour à Brisbane, je n'ai qu'une seule mission : trouver une bonne glace.

Pour cela je me dirige vers Park Avenue at Southbank, la promenade le long de la rivière, après les musées, où on trouve notamment une petite rainforest, une grande roue, des piscines avec plages de vrai sable, une petit marché d'artisans et plein de bars-restos. Et un lieu qui attire tout de suite mon regard : New Zealand Natural. Je m'approche et QUE VOIS-JE ? U.n.e.m.a.c.h.i.n.e.à.r.e.a.l.f.r.u.i.t.s.i.c.e.c.r.e.a.m !!!

Bon, pour des raisons légales ils ne peuvent pas l'appeler pareil, mais le principe et le goût sont similaires. That's for sure a big win for the day, et un beau moment à glander devant la rivière pour dire au-revoir à Brisbane.


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Chanson à avoir dans la tête :

Supertramp - It's raining again

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22
Publié le 8 avril 2024

Yihoo !

Depuis que j'ai quitté Brisbane, j'ai aussi quitté la pluie. Enfin, presque, à quelques petites averses près, mais globalement le soleil est de la partie. Et quelle partie !

J'ai donc continué de longer la côte vers le nord, mais cette fois pas en transport en commun : j'ai trouvé deux camarades de route, Ellie (UK) et Zuzana (Rép. Tchèque) avec qui faire un mini road-trip de deux jours. En chemin, on s'arrête pour la nuit à Gladstone qui, en ce samedi soir de long weekend de Pâques, ressemble à une ville fantôme. Le lendemain, pause à Clairview Beach puis lunch à la très touristique Airlie Beach, lieu d'accès privilégié des îles paradisiaques Whitsunday... Que j'ai décidé de zapper parce que non seulement la météo est tjrs instable, mais en plus les bus pour ensuite continuer la route sont rares ou à des horaires pas possibles. Je préfère donc continuer à tailler la route avec les filles. Le dimanche soir, nous finissons le road-trip à Townsville.


Nous avons chacune des raisons différentes de nous arrêter là, et la mienne s'appelle Magnetic Island (je pouvais quand même pas zapper toutes les îles paradisiaques du coin, hein).

Magnetic Island n'est qu'à une vingtaine de minutes en ferry de Townsville. C'est une grande île sur laquelle on peut trouver de vrais habitants, moult hôtels pour les touristes, un réseau de bus (vrai !), mais surtout des plages dans des baies merveilleuses, des randos dans les collines, des koalas (importés dans les années 30), plein d'oiseaux, des wallabys...

Je suis partie à l'aventure après avoir jeté un rapide coup d'œil à la très populaire et crowded Horseshoe Bay. Crapahutage dans la forêt et les rochers me mènent à l'impressionnante Balding Bay, où je mange un bout. Même si quelques personnes se trouvent aussi sur la plage, tout le monde recherche l'ombre des rochers et la première impression que cela donne est d'être seule au monde, comme dans une immense partie de cache-cache. Je repars ensuite dans la jungle, direction Radical Bay, une nouvelle splendeur de sable sur laquelle les tortues pondent parfois leurs œufs. Et là, je craque : je mets rapidement mon maillot et plouf ! L'eau est si claire, si tentante par cette chaleur ! Et de nouveau cette impression d'être seule au monde...

La balade me mène ensuite à un carrefour : ou bien je continue vers une autre baie, ou bien je tourne vers The Forts, un chemin qui traverse des ruines ruines militaires et connu pour être the place pour voir des koalas. Je tourne, évidemment, mais point de chance, les koalas ne se montrent pas à moi... Avant de quitter l'île je fais un saut à Arthur Bay puis je saute dans un bus et vais observer les rock wallabys (Petrogale assimilis) près de la jetée où on reprend le ferry. Une de mes meilleures journées depuis que je remonte la côte est !


Le lendemain, je prends cette fois un bus et, enfin, j'arrive en début d'après-midi à Cairns. Parfait pour commencer à explorer tranquillement cette ville célèbre pour être la "porte d'entrée" de la Grande barrière de corail !

Ma première impression est plutôt bonne, même si le centre est clairement fait pour les touristes. On appréciera quand même la "lagoon", immense piscine en front de mer où se mêlent touristes et locaux. Et oui, car la baignade en mer, en plus du fait que la marée est immense, est giga déconseillée car nous sommes en pleine stinger season, c'est-à-dire période qui regorge de méduses très dangereuses le long des côtes.


Et en parlant de grande barrière de corail : le lendemain, je me lève tôt pour prendre un ferry, direction Green Island, en plein milieu des coraux !

L'île est petite mais impossible de s'y ennuyer : matériel de plongée ou de snorkeling (mon choix), balade en bateau avec fond de verre pour voir sous l'eau sans se mouiller, réserve de crocodiles, immenses plages de sable fin, tortues marines géantes (Eretmochelys imbricata et Chelonia mydas), requins (que j'ai vu de loin depuis le ponton, sans doute un requin gris de récif, Carcharhinus amblyrhynchos) et oiseaux qui ressemblent à des mini T-rex tout choupichoux... J'ai encore passé une super journée ! Avec mon masque et mon tuba (et ma combinaison anti-stinger) je me suis retrouvée au milieu de plein de poissons aux formes et couleurs super différents, j'ai adoré !

J'ai aussi pu assister au repas de crocodiles dans le petit centre de conservation, ce qui est tjrs impressionnant (avez-vous déjà regardé un croco dans l'oeil ? C'est trop beau, un œil de croco !), et pu me balader dans la forêt au large des plages...


Le lendemain de toutes ces émotions, aprem chill après une petite matinée de boulot freelance. Je vais me balader le long de l'esplanade et jusqu'au Botanic Garden, où, évidemment, ça m'éclate d'être entourée d'arbres trop cool et de bush turkeys (et de panneaux "No swimming - crocodiles" le long de la rivière.)

Le soir, je retrouve Julia pour la dernière fois : elle quitte l'Australie dès le lendemain. C'est tellement fun d'avoir pu se suivre depuis le désert, et tellement bizarre de savoir que cette fois on ne se dit pas "See you in 3 days" mais "See you in another country".

Est-ce que mon dernier lien avec le désert est maintenant rompu ?


Et bien non ! Car le matin suivant, je pars en day-tour avec Brendan, notre guide de l'Outback qui vit à Cairns ! Ça fait super plaisir de le revoir et de repasser du temps à ses côtés dans un mini-bus. Et aussi un peu bizarre que les autres gens dans le bus ne soient pas nos amis mais des inconnus...

On part donc à l'aventure vers le Nord, en pleine rainforest. Notre 1er arrêt est pour Mossman Gorge, un coin de forêt où coule une forêt avec une petite cascade où on peut se baigner. Avant cela on participe à une cérémonie de bienvenue avec un feu, un peu comme on avait fait dans le désert. Même si les populations aborigènes sont différentes c'est une tradition assez répandue sur tout le continent, comme le fait de demander à enlever ses chaussures quand on rentre dans une maison dans nos cultures occidentales.

Après un arrêt lunch et plusieurs anecdotes de Brendan dans le bus, on s'arrête pour un cruise en rivière dans la Daintree Rainforest, plus vieille rainforest du monde. Ça ne dure pas très longtemps mais on voit un crocodile qui se dore la pillule entre les mangroves !

Nous avons ensuite un arrêt glace, puis cap au Cape Tribulation ! C'est ici que James Cook a eu le malheur de s'échouer pendant 2 mois en découvrant la côte avec son navire, et c'est surtout une plage giga-supra canon.

Et c'est déjà l'heure du retour, coucher de soleil sur l'océan sur la gauche. On s'arrête rapidement à Port Douglas et voilà.


De retour à Cairns, c'est aussi le moment de dire au-revoir à Brendan. Croyez-vous que, depuis le temps, on s'habitue à dire au-revoir ? Et beh non, toujours pas. Surtout qu'on prévoyait de se revoir samedi avant mon départ mais que finalement on n'a pas pu.

Samedi, mon seul plan avant mon départ de Cairns prévu dans la soirée est donc de glander. J'ai un bouquin à finir, il fait beau... Plouf dans la lagoon !


Je ne me lasserais pas de la marée basse dans la baie : mangrove, oiseaux, crabes, reflets du soleil...

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Chanson à avoir dans la tête :

Renaud - Dès que le vent soufflera

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Publié le 18 avril 2024

Yihooo !

J''aurais pu commencer cet article il y a des jours et vous régaler d'anecdotes drôles et pertinentes (as usual), mais la flemme, cette terrible ennemie confortable, a eu raison de moi. Bref, maintenant ça fait 10 jours que je suis à Perth et environs, Western Australia, et évidemment il y a un milliard de choses à raconter, que je vais devoir squizzer un peu.

The city of Perth

Perth est la 4e plus grande ville d'Oz, mais elle est en pleine expansion et va sûrement doubler Brisbane un jour ou l'autre. Située sur la rivière Swan, elle n'est pas très loin de l'océan Indien mais aucune plage n'est directement accessible depuis le centre. Il y a quand même tout plein de choses à voir et faire, bien sûr !


J'ai passé mes 2 premiers jours à explorer le centre, trouver des glaces et marcher le long de la rivière, qui tient son nom des cygnes noirs qui s'y trouvent en nombre. Je suis allée jusqu'à Heirisson Island, île non pas connue pour ses hérissons mais pour son sanctuaire de kangourous ! Bon, comme j'ai eu la bonne idée d'y aller en plein aprem, quand les kangourous dorment, je n'en ai pas vu, mais il y avait de beaux oiseaux (Australian fantail, pélicans, cormorans...) alors ça va.

De l'autre côté du centre je suis allée explorer le Kings Park, grand jardin botanique où j'ai passé des heures et des heures à déambuler entre les arbres, surtout les "banksias" qui font de jolies fleurs jaunes, oranges ou rouges en forme de cône. Et, of course, tout plein d'oiseaux pour m'accompagner jusqu'au coucher du soleil.


En terme de musées, j'ai également passé (sans surprise) une super aprem au Western Australia Museum. Absolument immense, j'y suis entrée vers 13h et ils m'ont foutue dehors à 17h alors que je n'avais même pas entamé le 3e étage ! Dommage, car pour une fois il n'était pas gratuit, ce musée !

Je n'ai également pas manqué la Art Gallery of Western Australia mais je m'attendais à y voir plus de "vieux trucs" : là c'était chouette mais que du contemporain.


Une expédition à l'est !

Comme d'habitude, mon amour des grandes villes s'accompagne d'un désir de les quitter. Je booke donc un tour pour explorer l'outback à environ 4h à l'est de Perth le temps d'une journée. C'est un tour à la thématique plutôt géologique car nous nous arrêtons à Hippo's yawn (ce drôle de nom s'explique par la forme, cf photo), Mulka's Cave (grotte avec des centaines de peintures d'empreintes de mains faites par des aborigènes il y a 200-300 ans) et la très impressionnante Wave Rock (cf photo également pour comprendre le nom), où on a pu se balader dessous et au-dessus, avec très belle vue sur l"immensité plate de la région.

La route du retour, déjà très belle au milieu des terres orangées qui s'étendent à l'infini, s'est soldée d'un magnifique coucher de soleil. C'est fou ce spectacle gratuit qu'on a tous les soirs, quand-même.


(notez les arbres trop beaux aussi)

Fremantle

Au sud-est de Perth, plus proche de l'océan, se trouve la commune de Fremantle, l'une des premières de la colonie à l'Ouest. J'y loge plusieurs jours dans une ancienne prison devenue en partie auberge, ambiance plutôt rigolote ! Avec son grand port, le centre est très vivant. Deux plages plus loin sont à peu près accessibles, South Beach et Cogee Beach, cette dernière étant celle où je fais mon premier plouf dans l'Océan Indien, avec encore un très beau coucher de soleil.

Fremantle est aussi connue pour son grand marché couvert, où je retrouve Vera, copine du désert ! C'est chouette de passer la journée ensemble en glandant dans des parcs.

Côté visites, j'ai beaucoup aimé le WA Shipwrecks Museum et, évidemment, la prison !


Penguin Island & Rockingham

Depuis Fremantle, j'ai aussi l'occasion d'aller encore plus au sud (la banlieue de Perth est très très étendue). La commune de Rockingham a un grand port et est bordé de plages. Pratique pour accéder à Penguin Island, une île connue pour être un super sanctuaire à oiseaux : en plus des adorables Blue Penguins (les mêmes petits manchots qu'en NZ !!!), un nombre incroyable de mouettes, de sternes huppées et de pélicans ! Et d'une eau d'une clarté absolument wahoue.


En plus des oiseaux, le reptile du coun c'est le King's Skink !

Rottnest Island / Wadjemup

Mais l'île star du coin, c'est Rottnest ! Beaucoup beaucoup plus grande que Penguin Island, ça fait dee années qu'elle est un lieu de vacances privilégié, aussi bien des touristes que des locaux. On y trouve plages de ouf, vie marine (otaries, dauphins, baleines selon les saisons), mais surtout des quokkas, ces adorables petits marsupiaux ! Pour les protéger il est évidemment interdit d'essayer de les toucher ou de les nourrir. Mais ces stupides (et adorables - ai-je déjà dit combien ils sont adorables ?) bestioles sont curieuses et malheureusement trop habituées à se faire chouchouter et être prises en photo. J'ai vu plein de selfies, de groupes de gens qui donnent de l'eau de bouteille ou qui sortent des chemins exprès... Raaaah les gens m'énervent, parce que comme je le disais, les quokkas viennent vers toi de toute façon, que tu le veuilles ou non... C'est un exploit que l'espèce ne soit pas encore éteinte.

Mais bref, Rottnest, avec ses amazing plages, est le lieu parfait pour une nouvelle séance de snorkeling au-dessus d'un jardin d'algues fleuries, repère de plein de poissons encore une fois aux formes et couleurs multiples. Et enfin (enfin !), j'ai vu des dauphins depuis la terre. Définitivement, West Point était le meilleur spot pour déguster ma glace du jour.

Je suis arrivée sur l'île avec l'un des premiers ferry de la journée et je repars avec le dernier. Comme je disais, c'est un lieu de vacances prisé et il y a tout un village avec des petites maisons ou apparts à louer, avec des bars et des restos. Beaucoup de gens louent des vélos mais il y a aussi un bus qui passe toutes les 20 minutes et qui fait tout le tour de l'île (moi j'étais team bus - moins chers que le vélo et euh... Voila, le vélo et moi, hein). Faire parfois du bus, parfois une partie du chemin à pieds m'a permis d'éviter les gros groupes de touristes et je me suis souvent retrouvée seule au monde au milieu des buissons. Le pied !

Mais Rottnest est aussi un lieu très important dans la culture aborigène du coin. Lieu qui a, évidemment été "capturé" par les colons dès leur arrivée. L'île a même servi de prison pour des milliers d'hommes aborigènes, dont beaucoup sont morts sur place. Je me demande combien de touristes s'arrêtent devant les panneaux qui expliquent cette histoire, et combien font le tour du bosquet qui leur est consacré pour payer leur respect.


Le soir, j'ai attendu le ferry sous un très doux coucher de soleil, tout rose, tout soyeux.

Que voulez-vous, encore une très belle journée !


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Chanson à avoir dans la tête :

Bran nue dae - Nothing I would rather be than an aborigene / ou la chanson "Bran nue dae" par Jimmy Chi, parolier de ce musical fort sympathique

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Publié le 26 avril 2024

G'day all!

Comme vous avez dû vous en rendre compte maintenant, mon voyage est, évidemment, fait de paysages magnifiques mais aussi, et sans doute surtout, de rencontres formidables. C'est pourquoi, lately, mon itinéraire est pas mal influencé par les retrouvailles que je pourrais faire. Et me voilà donc dans un bus direction Albany, petite commune au sud de l'immense Western Australia. Enfin, je suis, avec les autres passagers, dans un champ au milieu de nulle part parce que le bus a eu un problème et on doit attendre 2h pour que le bus de remplacement parvienne jusqu'à nous. C'est rigolo ça me permet d'avoir de longues conversations avec des locaux, dont un petit vieux qui avait beaucoup l'habitude de voyager en Europe.

Mais je suis quand-même contente quand on repart enfin, car on ne tarde pas à arriver à Albany où je retrouve Lene !

Et oui, un nouveau road-trip nous attend ! La dernière fois, nous nous étions quittées à Yulara, après notre super tour dans l'Outback, soit il y a un peu plus d'un mois. Elle aussi a donc vécu plein d'aventures de son côté, aventures qui l'ont menées de nouveau à Adélaïde, où elle a loué un van pour une "relocation" : le van doit être à Perth à une certaine date, elle paye donc juste 1$ par jour pour le ramener... Si vous regardez sur une carte, ça fait beaucoup beaucoup (bcp bcp) de km, donc je la rejoins environ à la moitié !

Comme on se retrouve un soir, à part trouver un camping pour passer la nuit, rien de très intéressant... Mais le lendemain, le samedi 20 avril, on commence par un petit déj à Cosy Corner Beach, suivi d'un café dans la petite ville de Denmark et de la découverte de Elephant Rocks, une superbe collection de (grosses) roches dans une baie. Elles offrent, en plus d'une vue spectaculaire, une enclave parfaite pour se baigner à l'abri des vagues, dans une eau claire et presque chaude...


De retour dans le van (qui est un vrai luxe à côté de notre petite Yarragor : on a un vrai lit et même une kitchenette ! Lene a décidé de l'appeler... Graup ! #sitaslaref), direction la majestieuse Valley of the Giant Trees, une forêt pleine de Red Tingle (Eucalyptus jacksonii) et de Karris (Eucalyptus diversicolor) qui sont, effectivement, très très grands.

On finit la journée à un petit lookout dans une autre partie de la forêt, où on passe un certain temps tout peacefull à juste écouter les bruits de la nature, entre les animaux diurnes qui vont se coucher, les nocturnes qui se réveillent et le vent dans les branches.

Notre camp du soir, Crystal Springs, est (ô surprise) lui aussi perdu dans la forêt. Le lendemain, on roule pas mal pour arriver à Lake Cave, une super grotte avec un lac et tout plein de stalagmites et stalactites. Toujours impressionnant ce genre d'endroit !


Le soir, on a repéré un parking en face d'une plage et pas loin d'une warerfall, Quinninup Falls, mais celles-ci étaient à 2h de rando donc on a "juste" pique-niqué devant les vagues et le coucher de soleil... Puis passé la nuit ici parce que, tout simplement, on peut.

Super arc-en-ciel le lendemain quand on se réveille, prêtes à démarrer notre dernière journée de route. Finalement on ne trouve pas d'autre chemin pour aller voir la cascade donc tant pis, on va prendre notre petit-dej sur la plage de Busselton, petite ville avec une très très grande jetée.

Notre dernier arrêt est Lake Clifton Thrombolites, un lac avec ces impressionantes formations qui ressemblent à des gros cailloux rondouillets... Mais qui sont en fait l'une des plus vieilles formes de vie sur Terre !


C'est rigolo de revenir à Perth avec Lene, qui ne connait pas du tout la ville. Je joue un peu à la guide touristique dans la soirée, le temps de trouver un fish&chips près de Elizabeth Quay. Le lendemain, une nouvelle aventure nous attend : cette fois nous partons au nord de Perth avec un nouveau tour organisé, direction les dunes autour de la ville de Lancelin, mais surtout le Pinnacles Desert, un impressionnant désert au sable très très jaune et aux "pics" rocheux aux multiples formes, comme une forêt de calcaire. On passe plus d'une heure à déambuler entre les pinnacles, imaginant les gnomes qui vivent dans ces forteresses de sable. Les aborigènes du coin ont une histoire pour cette formation : ce sont les doigts de garçons trop curieux qui ont été punis pour avoir essayé d'espionner une cérémonie réservée aux femmes...

Cet endroit est aussi sensé être parfait pour observer les étoiles, ce qui était sensé être aussi le but du tour : malheureusement il y avait trop de nuages... M'enfin, matez-moi ce superbe coucher de soleil...


En rentrant le soir, on passe devant une boutique Ben&Jerry's, qui est toujours un bon moyen de finir une journée, et devant le musée de WA, qui projette un super son& lumière sur ses murs ! Je me sens comme une enfant de 5 ans captivée par des histoires de dinosaures, serpents qui créent des rivières et météorites.

Les derniers jours à Perth ont été très chill. Je voulais montrer King's Park à Lene puis passer une dernière aprem à la plage. J'ai choisi Cottesloe Beach parce que je ne la connaissais pas et que j'étais intriguée par un certain "Secret Gnome Garden" tout près.


J'écris cet article depuis l'aéroport. Après 3 mois qui ont filé comme un ému sur le bord de la route, je quitte l'Australie pour de nouvelles (nouvelles) aventures. En arrivant, je ne savais rien de ce qui m'attendait mais je ne m'attendais pas être si émue. Je suis tellement heureuse d'avoir pu vivre mes derniers jours en compagnie de Lene, même si l'au-revoir a été difficile (comme d'habitude...).

J'aurais bien des milliers de mots, mais je vais bientôt embarquer alors : à la prochaine !


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Chanson à avoir dans la tête :

Jimmy Cliff - You can get it if you really want

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Selamat, Ni hao, Vanakkam!

Et voilà, je suis de nouveau dans l'hémisphère Nord ! Enfin, tout près de l'équateur, mais quand même : après tout ce temps down under c'est rigolo.

Si, comme moi, vous faites partie des gens qui n'y connaissent rien de rien à l'histoire de cette partie du monde, ces qqs jours à Singapour vont être giga intéressants.

J'ai atterri dans la nuit et suis allée directement me coucher mais, le lendemain matin, l'exploration de la ville commence ! Et la première chose à noter est la chaleur intense mêlée à l'humidité qui, quand tu sors d'un bâtiment climatisé, te fait un peu l'effet d'être giflée par un matelas rembourré.

Singapour est un parfait mélange de 3 cultures : malaise, chinoise et indienne. Je n'ai pas passé assez de temps ici pour découvrir si tout le monde est vraiment traité égalitairement, mais à première vue ça semble être le cas. Partout les signes sont dans les 4 langues (malais, mandari , tamoul et anglais) et on trouve des boutiques, restos et temples liés aux 3 communautés un peu partout. Et, évidemment, des quartiers un peu plus spécialisés, comme Chinatown où mes pas me mènent en ce premier matin.

Là, un temple bouddhiste est ouvert, Buddha Tooth Relic Temple, libre à chacun d'entrer même si des moines sont actuellement en prière. Après en avoir fait le tour (et qqs flashback de Dharamsala et ses temples tibétains), je continue à me balader en direction de Marina Bay. L'occasion d'admirer l'architecture grandiose et moderne, toute en courbes, en reflets et en végétations.

Marina Bay Sands est un immense centre commercial avec des boutiques très chics et une énorme food court dans laquelle la pause déj est un régal (et peu chère).



Cette baie est aussi très connue pour son énorme Gardens by the bay, où je passe le reste de la journée. Même si l'accès aux jardins est gratuit, on peut aussi payer pour visiter Cloud Forest, une réserve consacrée aux rainforest avec une super cascade et une balade toute en hauteur sous le dôme très esthétique (je tombe direct sur une statue maorie en entrant) ; et Flowers Dome, autre serre aux multiples spécimens internationaux et expositions spéciales (et je tombe direct sur la partie australienne en entrant).

Je prends bien mon temps pour tout ça puis continue à explorer les jardins gratuits et surtout les "vertical gardens", ces énormes poteaux en forme de fleurs sur lesquels poussent des plantes. Ils sont devenus une icône de la ville, au point qu'il y font deux sons et lumières par soir. Et ça, je l"apprends 15 min avant, en voyant plein de gens assis par terre entre les grandes tiges. Si c'est pas du beau timing, ça !

Après le show, qui était très cool, je me dirige de nouveau vers le centre, en me perdant un peu dans les jardins au passage. De retour à la civilisation, je traverse Helix Bridge pour une super vue à la fois sur Marina Bay, le centre côté sud et The Esplanade côté nord. Il me faut encore bien 30 min de marche pour rejoindre Boat Quay, quai qui fourmille de restaurants et où je m'arrête, soudain bien tentée par des dumplings. Quand j'arrive enfin à mon auberge, je suis épuisette de cette belle première journée à Singapour !


Le lendemain, je décide de m'éloigner un peu du centre pour aller visiter Haw Par villa, une curiosité créée par deux frères dans les années 50 avec plein de scènes relatant de légendes chinoises, y compris un Hell's museum qui présente la manière d'appréhender la mort dans toutes les religions. J'y passe un super moment, encore une fois en prenant tout mon temps.

Je retourne dans le centre en fin d'après-midi, parfait timing pour manger une glace devant la célèbre statue du "merlion", mi-sirène mi-lion. Étrange ? Pas tant que ça, quand on sait que le nom "Singapora" viendrait du sanskrit "ville au lion" (car un mec au 14e siècle y aurait vu un lion).

(Oui bon, ça reste étrange comme statue, mais dans le bon sens du terme.)

Je traverse ensuite le Jubilee bridge passe le reste de la soirée à glander du côté de l'Esplanade, avec vue sur Merlion square, puis j'assiste à un spectacle gratuit sur le Esplanade Outdoor Theatre et finit en beauté par la food court de Makansutra Gluttons Bay.


Ce troisième matin, direction le Jardin Botanique !

Je savais déjà que ça allait me plaire parce que, hein, arbres, donc vous ne serez pas surpris en apprenant que j'y ai passé presque toute la journée, à déambuler entre plein d'arbres du coin trop beaux que je ne connaissais pas, une "forêt de l'évolution" avec plein de fougères, des fleurs dans tous les sens... Et plein de poules, coqs, écureuils et énooormes varans malais (Varanus salvator, gros lézard tout choupi pour les non-latonistes).

Après les années 70, quand Singapour a décidé de commencer à se "vertifier", il y a un gros événement a nuel appelé Tree Plantation Day, et on peut voir à quel point, non seulement dans ce jardin, mais aussi partout en ville cela est efficace : il y a des arbres partout partout, y compris sur les buildings, dans les moindres coins de trottoirs... J'ai l'impression que les gens ici respectent vraiment les arbres, c'est beau.

Ma balade by night de ce soir se fait cette fois du côté de Clarke quay, autre aménagement plein de vie le long de la rivière.


Pour mon dernier full day à Singa', je pars à l'ascension de Fort Canning Park, sur la petite colline au centre. C'est un lieu historique qui me permet de comprendre un peu mieux les débuts de la colonisation : il n'y avait, quand l'anglais Stamford Raffles décide d'y installer un trading post au début 1819, pas grand chose. L'île appartenait à un sultan malais établi dans les terres et les anglais trouvaient que l'emplacement était parfait pour s'assurer le contrôle du commerce de la région (au grand dam des hollandais). Et boum, ça fait des forts sur des collines, à l'endroit où il a dû y avoir un palace au 14e siècle, mais depuis la place était libre. Aujourd'hui il n'y a plus que des ruines de tout ça, mais ils ont aménagé une jolie promenade tout au long du parc, avec des jolis arbres (cœur-cœur).

Après cette introduction d'histoire, je décide que je n'en ai pas eu assez et je file au National Museum of Singapore. J'y passe un temps assez considérable, je trouve les expositions très bien faites, avec un bon équilibre "truc à voir/info à lire". Et donc, j'en apprends un peu plus sur la période "pré-anglais" notamment comment un roi a été défait au 14e siècle et a fui pour aller fonder la ville de Malacca en Malaisie, puis, donc, l'arrivée des anglais et la fondation officielle de la colonie en 1824, qui démarre l'immigration de plein de gens des pays voisins pour le travail, la vie de tout ce melting pot pendant le 19e siècle, les guerres mondiales, et surtout la période 1942-1945 sous le joug tyrannique des japonais, l'indépendance face aux anglais en 1963 et l'adhésion à la Malaisie, puis l'indépendance face à la Malaisie en 1965, puis, à partir de 1965, des politiques d'urbanisation qui ont fait de Singapour ce qu'elle est aujourd'hui : une île-État-ville à l'atmosphère unique, verte, tournée vers le futur.

(Rdv dimanche prochain pour un autre épisode de "Dédé raconte l'histoire en 1 très longue phrase")

En quittant l'air conditionné du musée, je me rends compte que 1- j'ai faim ; 2- bordelkeskifécho. Je me trouve la première food court venue près d'une université puis trouve mon chemin vers l'un des très nombreux (énormes) centres commerciaux de la ville, où m'attend une bonne glace.

En rentrant à l'auberge, je repasse par l'Esplanade et le Jubilee Bridge et, que vois-je ? En face, côté Marina Sands Bay, les bâtiments s'éclairent... Et j'assiste encore une fois complètement par hasard à un son et lumière gigantesque de 15 min !


Toutes les personnes à qui j'avais demandé m'avaient confirmé que Singapour pouvait se faire en 2, voire 3 jours max. Moi j"y suis restée 4 jours complets et j'ai l'impression que j'aurais pu y rester facilement 5 ou 6. J'ai d'ailleurs beaucoup hésité à prolonger mon séjour, mais finalement l'aventure m'attend ailleurs...


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Chanson à avoir dans la tête :

L'air du vent - Pocahontas

(C'eût été trop facile de mettre du Mulan)

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26
Publié le 5 mai 2024

Selamat Datang ke Melaka!

Quoi, vous parlez-pas malais ? Bon, en fait, moi non plus, hein, et depuis 3 jours que je suis en Malaisie je me rends compte que la communication va être un peu plus difficile qu'à Singapour. Mais eh ! C'est ça aussi l'aventure !

J'ai donc traversé la frontière terrestre en bus à Tuas Checkpoint, côté Singapour, pour arriver easy peasy en Malaisie. Mon premier arrêt dans ce nouveau pays où tout est à découvrir est Malacca, Melaka en VO. Rappelez-vous, cette ville aurait été fondée par le dernier roi de Singapour, Parameswara, alors en fuite vers la fin du 14e siècle. La légende raconte qu'il se serait reposé contre un arbre et aurait été témoin d'un combat entre ses chiens et une biche : la biche, victorieuse, lui aurait fait l'effet d'un signe et il aurait décidé de construire la ville ici-même, lui donnant le nom de l'arbre sous lequel il reposait.

Ensuite, la ville est très vite devenue un carrefour commercial essentiel de cette partie du monde, de manière si développée qu'on en entendait même parler à Venise ! Et puis les Portugais ont débarqué en 1511. Ils ont contrôlé toute la ville et ce commerce jusqu'en 1641, date où ce sont les Hollandais qui en ont pris le contrôle après plusieurs décennies de tentatives. Et ensuite devinez quoi ? Et oui, c'est le tour des Anglais en 1824 ! Et des Japonais en 1942-1945... Puis la Malaisie a (enfin) repris son indépendance en 1957.

Ok, mise en contexte terminée, maintenant c'est moi qui débarque !


Je sors du bus près d'un énorme centre commercial très justement appelé Megamall. Cela me permet de trouver facilement 1- de la wifi ; 2- la clim ; 3- des chiottes ; 4- un atm. Et de trouver mon chemin jusqu'à mon logement, un genre d'airbnb fait de plusieurs chambres privatives. Et oui, j'ai ma propre chambre pour une fois !

Le lendemain, pour ma première vraie journée ici, je commence à explorer Jonker Walk, une grande rue inscrite au World Heritage Site de l'UNESCO pour ses échoppes traditionnelles et son mélange culturel assez ouf puisqu'on y trouve, en toute harmonie, des temples bouddhistes, des temples indiens, et des mosquées. C'est évidemment aussi très très busy en bouffe mais la chaleur (on est officiellement en canicule dans toute cette partie d'Asie) ne me donne pas du tout faim. La rue finit sur un petit pont au-dessus de la rivière, puis j'arrive à Windmill Dutch Square, une place toute rouge où se réunissent tous les touristes pour tourismer et par laquelle j'étais déjà passé la veille.


Il y a aussi plein de street art partout c'est chouette !

C'est drôle, j'ai l'impression d'être déjà habituée au foutoir qu'est la circulation ici : puisqu'il n'y a pas toujours de trottoir, les gens marchent juste sur la route, esquivant voitures, motos et... Comment appeler ces choses ? des rickshaws (tuk-tuk) ultra décorés de manière kitsch au possible à la musique pop ultra forte. Le son tonitruant de "baby shark" m'accompagne donc le long de Jalan Kota, la petite rue qui fait le tour d'une colline et qui est pleine de musées. Au sommet de la colline se trouvent également les ruines de St Paul, une église construite par les Portugais au XVIe siècle et, au bout de la rue, la reconstruction à l'identique du palais des sultans, que je décide de me réserver pour demain.

Après un bref passage clim-chiottes au Megamall, je vais aussi faire un tour au Pahlawan Walk Market, genre de halles pleines de boutiques souvenirs plus ou moins kitsch qui ne m'emballe pas plus que ça. J'ai juste l'occasion d'y goûter un genre de sucette-mélasse au durian, ce fruit qui pue et que je trouve ultra-ultra sucré. Mais bon, retour vers la rue des musées !

Pour faire de la monnaie, je me laisse tenter par un coconut shake, boisson fraîche à base de noix de coco qui semble être la star du coin. Puis je pars à la découverte du Muzium Rakyat, un musée des différentes cultures de Melaka, mais aussi des jeux et - plus surprenant - des types de beautés dans le monde qui impliquent de modifier son corps.

(C'est là que la partie contexte en début d'article devient utile)

J'y ai donc eu plein d'info sur les cultures d'ici, chinoises (bouddhistes), malaisiennes "d'origine" (musulmans), indiennes (hindous) mais aussi eurasienne, qui date des Portugais qui se sont bcp mélangés aux locaux (chrétiens). La partie sur les jeux était également très intéressante, notemment sur les cerfs-volants, et la partie sur les beautés du monde fascinante : entre perçages, tatouages et scarifications il y avait toute une vitrine sur... Le corset européen ! Point de vue très intéressant et, en fait, tout à fait pertinent.


(évidemment il y a aussi plein de jolis arbres)

Le lendemain, visite du Melaka Sultanate Palace Museum et de son Forbidden Garden !

Comme je disais il s'agit d'une reconstruction, mais avec du même bois qu'à l'époque (XVe-XVe si vous avez bien suivi) et selon la même technique : sans clous !

Il y a toute une expo à l'intérieur sur la vie avant l'arrivée des Portugais, et notamment les histoires de deux grands héros de Malacca : Hang Tuah et Tun Perak.

Je reste 1h30 dans le palais, soit probablement 1h de plus que la moyenne, et je suis sur le point de terminer quand, justement, ils s'apprêtent à fermer pour la pause de midi consacrée à la prière du vendredi. Dans le reste de la ville, je vois plusieurs autres boutiques qui ferment également, et c'est intéressant ce quasi-silence, cette pause dans l'effervescence...


Je continue à me balader le long de la rivière et, sous mes yeux éberlués tombe soudain sur une... Real Fruit Ice-cream !!! Je me laisse tenter, évidemment. Après un autre coconut shake (admirez ce très équilibré déjeuner), je booke un river cruise pour faire un petit tour en bateau et découvrir un peu les berges plus au nord du centre touristique, là où j'ai la flemme d'aller à pieds.

La croisière finit tout près du Muzium samidura, musée maritime qui a la particularité d'être en partie monté dns... la reconstruction taille réelle d'un vaisseau Portugais du XVe siècle ! Il n"y a plus qu'une heure avant la fermeture mais l'occasion est trop belle : même si je rush un peu ma lecture des panneaux, je m'éclate à me prendre pour une pirate.


En repassant par Jonker Walk, j'apprends qu'il va y avoir là un grand night market et plein de gens commencent déjà à installer leurs petits stands sur roulettes. Ça a l'air fun, notamment nourriture-parlant, mais ça ne commence officiellement que dans 1h et je suis crevée, j'ai chaud, il y a déjà un monde pas possible... Donc je me trouve rapidement des dumplings à emporter et je file à l'auberge sans regrets après cette très bonne journée.


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Chanson à avoir dans la tête :

Jean-Jacques Goldman - Je te donne

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27
Publié le 12 mai 2024

Brouzouf !

Non, ceci n'est pas du malais. En malais je commence à reconnaître :

- Selamat Datang ke : bienvenue à

- Keluar : sortie

- Jalan : rue

- Merdaka : indépendance, liberté

- Masjid : mosquée

- Menara : tour

- Tandas : toilettes

- Orang : personnes, gens (d'où orang-outan, personnes de la forêt)

- Terima Kasih : merci

- Restoran : ... Restaurant

Bref, du vocabulaire de ville. Parce que pour le coup, en ville je suis !

Kuala Lumpur est absolument énorme, avec plein de quartiers très différents, de très populaire à ultra-moderne et shiny. Le centre-ville donne l'impression d'une forêt de tours plus hautes les unes que les autres, dans une canopée de pollution et de cacophonie. D'ailleurs, je loge dans une tour qui fait 45 étages : "mon" appartement partagé est au 24e et nous avons une piscine au 5e (!).


Alors, qu'est-ce qu'il y a à faire à KL ?

Le premier jour, je pars explorer le marché Pintu Gerbang Kampung Baru KL puis je traverse la Pintasan Saloma, très beau pont moderne qui donne vue sur un périph ultra moche et un cimetière dans lequel j'ai vu un oiseau tout jaune trop beau que je n'ai pas retrouvé...

Ensuite, impossibles à louper, les tours Petronas se dressent devant moi. Ce sont les tours jumelles reliées par un pont les plus hautes du monde, et ZE symbole de KL. Les tickets pour en visiter l'observatoire étaient sold out mais j'ai pu me balader dans l'énorme centre commercial à leurs pieds, puis parcourir le parc KLCC.

(À noter : on les appelle les Petronas Towers parce que le proprio le plus important est Petronas, la big companie de pétrole du pays)


Une autre tour emblématique de la ville est la KL Tower (421 m siouplez). Là, j'ai l'occasion de monter à l'observatoire et au Sky Deck pour une super vue : je ne m'étais pas rendue compte de toutes les montagnes alentours (sisi, derrière le nuage de pollution) !

Juste en face de cette tour se trouve Taman Eko-Rimba KL, une vraie réserve forestière au milieu de tout ce goudron. Je m'éclate à y parcourir les ponts suspendus, suivre les escaliers mystérieux et voir mes premiers singes, là-haut dans les branches. Et le tout sans trop de monde, pour une fois. Ce n'est peut-être pas sur toutes les to-do lists mais tant mieux pour moi !

(Par contre c'était le paradis des moustiques, ces sales bêtes)


(on peut voir mon auberge sur la dernière photo de l'observatoire de la tour, pour vous donner une idée)

Un autre symbole de la Malaisie sont sans doute les temples dans des grottes : Batu Caves, dans la banlieue nord de KL, est l'une d'entre elles.

C'est évidemment un lieu hyper touristique, mais c'est facilement compréhensible quand on se trouve aux pieds de cette statue géante et de ce long, très long escalier coloré qui mène à la grotte principale. Là, zigzaguer entre les touristes ne suffit pas : il faut aussi (et surtout) zigzaguer entre les nombreux macaques crabier (Macaca fascicularis) qui essayent de grappiller de la nourriture d'un œil mauvais. Il faut dire que les humains les ont habitué à la malbouffe, malgré tous les signes partout de ne pas les nourrir, et perso j'aime trop manger pour leur en vouloir (aux singes, pas aux stupides humains).

Au sommet, l'intérieur de la grotte est super impressionnant, non seulement parce que la cavité est énorme, mais aussi parce que le temple hindou qui y est aménagé est plein de couleurs et personnages aux multiples formes. J'y passe un long moment de béatitude devant les énormes traces d'érosion sur les parois calcaires, les stalagmites et stalactites.

Et puis, vous avez remarqué (n'est-ce pas) que le Caves de Batu Caves est au pluriel : c'est parce qu'on peut également visiter deux autres grottes, pour lesquelles il faut payer respectivement 5 et 10 ringgits (soit environ 1 et 2 €). Alors que je traverse la petite mare pour entrer dans la première, Villa Cave, un énorme orage se lève : tonnerre, grosse pluie... Tout va très vite. Autour de moi, les gens se précipitent vers la sortie pour trouver un abri. Moi je me précipite vers la grotte (bah oui... Non ?). Nous n'y sommes que 4 heureux pecnauds, dont 2 attendent juste à l'entrée et un autre semble tourner en rond. Moi, tant qu'à faire, je vais visiter.

Villa Cave abrite une "Art Gallery" : des dioramas (oui j'ai appris un nouveau mot) le long des parois naturelles de la grotte qui racontent les histoires des dieux. Et je ne sais pas si vous vous êtes déjà retrouvé.e seul.e au centre d'une grotte immense, entouré.e de statues colorées mais pas bien éclairées, en plein milieu d'un violent orage dont tous les bruits se répercutent autour de vous, mais honnêtement l'expérience était plutôt cool.

La Villa Cave abrite aussi, bien au gond et encore moins bien éclairé, un centre de conservation pour reptiles mais j'ai eu l'impression de parcourir un mouroir : vivarium minuscules, lumière pitoyable, câbles électriques, fuites d'eau... Qqs serpents et lézards impressionnants, certes, mais aussi des tortues marines dans des espaces pas plus grands qu'une baignoire d'appartement. J'étais honnêtement soulagée en retrouvant la gallerie principale avec ses statues bizarres et son orage de fin du monde.

En sortant, la Villa propose ensuite, entre 3 ou 4 paons qui se baladent librement, de payer pour ta photo avec des serpents ou des perroquets, ce que je n'ai pas voulu infliger aux animaux. Par contre, je suis arrivée pile à l'heure pour une démonstration de danse indienne très courte et réalisée par une jeune adolescente : de nouveau, petit malaise de ma part. Peut-être qu'il n'y avait pas assez de public pour faire venir les danseurs adultes, je ne saurai jamais.

Bref, expérience très étrange que cette grotte...

Mais il ne pleut presque plus et je peux continuer la visite du site. L'orage a eu l'avantage de faire disparaître la plupart des touristes, et je me retrouve presque seule au monde le long de l'allée aux temples et jusqu'à Ramayana Cave, la deuxième grotte payante. Plus grande et haute de plafond, elle aussi est pleine de dioramas et peintures partout le long des parois, mais aussi d'une salle de méditation et d'effets lumineux sur les stalagmites-tites. Une ambiance très unique que j'aime beaucoup !


Évidemment, je ne peux pas m'empêcher d'aller faire un tour au jardin botanique de la ville, Taman Botani Perdana. Assez grand, il a notamment un petit parc à biches, un espace arbres tropicaux, un autres pour les orchidées... Et une énorme, mais alors, énorme volière.

Cette dernière (Taman Burung KL) est payante mais inutile de préciser que je fonce tête baissée. C'est, dit un panneau, le plus grand parc à oiseaux en liberté du monde. J'y fais la connaissance de plein de bêtes à plumes que je n'avais jamais vues auparavant, notamment le Goura couronné (Goura Cristata) et le Tantale blanc (Mycteria cinerea). Je prends touuuut mon temps, chill avec une autre noix de coco à boire et prends un milliard de photos.

En sortant de là, non sans un dernier cui-cui à la dérobée, je me dirige vers la Dataran Merdaka, place de l'Indépendance qui a plutôt de la gueule, mais je n'y reste pas longtemps car un autre énorme orage se prépare : merde alors ! (Ouiiii j'ai osé - déso pas déso, je sais que vous aussi ça vous brûlait les lèvres).



Il y aurait plein d'autres choses à dire sur KL. Je pourrais parler des rues pleines d'étals de bouffe, comme Jalan Alor ; des bars un peu guindés au sommet des immeubles, comme le Heli Lounge Bar ; des nouvelles copines de voyage ; de ma nouvelle passion quotidienne pour les noix de coco (même si pour en boire le jus on te donne une paille en plastique) ; des différentes langues dues aux 3 principales communautés differtentes ; des arbres qui tombent à cause des orages ; de l'ambiance générale entre modernité et traditions, avec ses appels à la prière qui retentissent every now and then dans toutes les directions, ses scooters dans tous les sens et ses feux pour piétons d'une longueur interminable...

J'aurais même pu rester encore plus longtemps pour faire un ou 2 des nombreux musées, ou même visiter une mosquée... Mais guess what?


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Chanson à avoir dans la tête :

Las Ketchup - Asereje

28
28
Publié le 14 mai 2024

Néih hóu!

J'arrive à Ipoh en milieu d'après-midi et je pars en exploration dès mes affaires posées à l'auberge. Ma première impression de la ville est qu'il semble y avoir une communauté chinoise bien plus importante, ou en tout cas bien plus visible, qu'à KL. Ma deuxième impression c'est que, décidément, les orages se lèvent très très vite par ici : un coup de vent annonciateur et hop, c'est le déluge. J'imagine que ce n'est pas pour rien que les rues sont pleines d'arcades tortueuses qui font un bon abri, même limité... Et puisque la tempête ne semble pas prête de s'arrêter, j'entre dans une boutique qui se trouve être un salon de thé-resto et, ma foi, c'est une bonne heure pour manger (riz, petits légumes dans un bouillon et thé gingembre-citron). Je termine en même temps que l'orage et je continue mon exploration : il y a une allée avec plein de street art (et de grosses flaques d'eau), une autre un peu plus histori-touristique appelée Concubine Lane, puis, après un petit passage devant la Birch Memorial Clock Tower, j'emprunte la river walk et fait le tour d'un petit jardin japonais. Et voilà, j'ai l'impression d'avoir fait le tour des attractions à Ipoh !

Mais pas de crainte : il y a tout plein d'autres choses à découvrir dans le coin, ce que je prévois de faire le le lendemain avec une guide locale.


Le lendemain, je rencontre donc Kelly, 47 ans, membre de la communauté cantonaise et dont la famille habite Ipoh depuis 5 générations. Et si je précise tout ça c'est évidemment que ça a son importance : on commence tout de suite à papoter et je me sens libre de lui poser toutes les questions que j'ai sur la Malaisie, les malaisiens, les malais, la culture, l'histoire, la politique... Je me rends compte que ça m'avait manqué d'avoir une vraie conversation avec des locaux autre que "hi-how-are-you-where-are-you-from".

Toute la journée, on roule dans Cameron Higlands, s'arrêtant à différents points d'intérêts. Ce coin est plein de collines de calcaire sur lesquelles poussent des plantations de thé : le rendu sur la route est donc tout joli !

Notre premier arrêt Hobbittoon : un type riche a eu le bonne idée de créer un petit village de Hobbits sur une colline et de faire payer pour visiter (le même gars a aussi créé un mini Santorini sur une colline voisine). Y'en a ils ont vraiment l'esprit entrepreneur, moi j'dis ! N'empêche que je paye, et le rendu, un peu incongru ici, est tout joli.

Nous nous arrêtons ensuite à Green View Garden, un petit jardin couvert un peu "Disneyland" connu pour ses glaces, puis Kelly m'emmène dans une petite boutique bien plus locale, où elle me fait goûter un "white corn", maïs blanc hyper juteux (je m'en fous partout) qui hydrate de ouf et qui est l'une des spécialités de la région.


On s'arrête ensuite dans la plus grande plantation de thé, Boh Plantations. Là, on a l'occasion de goûter du thé (évidemment très bon) et visiter un bout d'usine. Super intéressant, c'est fou toutes les étapes pour faire du thé !

Après un lunch dans un petit resto chinois local giga trop bon et sans touristes, nous visitons un marché tout en longueur, Pasar Pagi Kea Farm Market, dans lequel Kelly me recommande deux autres spécialités cultivées ici : des fraises et des patates douces, ces dernières déjà préparées pour déguster tout de suite dans un petit sachet (en plastique).

Puis vient le tour de Cactus Point, une grande production de cactus et autres plantes (dont l'hibiscus, fleur nationale, m'apprend Kelly).

Et enfin, Sam Poh Temple, un temple bouddhiste dans lequel j'observe Kelly faire une prière avec des bâtons d'encens et m'expliquer 2-3 trucs liées aux statues ou aux différents autels.


Ça fait une bonne journée, hein ? Et bien du coup je décide de continuer avec Kelly le lendemain, pour une autre journée de sites à explorer !

(Heureusement qu'on commence la journée un peu plus tard parce que je passe une grosse partie de la soirée à papoter avec ma camarade de dortoir, une hong-kongaise un peu perdue dans sa vie qui a clairement besoin de parler. Apparemment elle m'a trouvée très inspirante, à un moment elle a même filmé ce que je disais !)

Le lendemain, Kelly m'emmène dans son lieu de petit-dej préféré à Ipoh, un resto chinois du nom de A Jié Cafe. Là, je goûte à encore plein de bonnes choses dont j'oublie le nom instantanément, et au "white coffee", autre fierté de la région.

Puis Kelly me montre un petit magasins de snacks sucrés, à base de coco surtout, et comme je n'arrive pas à choisir, je prends l'tout ! Ça me fera des choses à grignoter tout au long de la journée.

En sortant d'Ipoh, la première visite est pour Kellie's Castle, un château en ruines que le proprio, un riche écossais du début du XXe siècle, n'avait pas eu le temps de finir avant son décès. En tout cas c'est également assez incongru, mais très beau : mélange d'architecture écossaise, indienne et malaisienne. Et je m'éclate à parcourir les ruines comme si j'étais Sydney Fox l'Aventurière.


On s'arrête ensuite rapidement devant Tanjung Tualang Tin Dredge No. 5, dernière foreuse à étain, puis à Gua Tempurung.

Gua Tempurung est une énorme grotte dans laquelle il est possible de crapahuter jusqu'à 600 m. Moi je n'ai le temps que pour 300 mais je passe un moment extra, malgré chaleur et humidité. J'adore vraiment visiter des grottes, je sais pas si vous avez remarqué...


On s'arrête ensuite de nouveau dans des temples bouddhistes Nam Thean Tong Temple et Ling Sen Tong Temple, qui épousent parfaitement les parois d'autres grottes, un peu à la manière des maisons troglodytes de chez nous. Là, j'observe encore Kelly et d'autres dans les différentes manières d'adresser une prière, que ce soit avec des bougies, des papiers ou des serpentins d'encens à suspendre qui brûlent pendant 1 semaine ou 1 mois.

Près de là, on va à Tasik Cermin 2, alias Mirror Lake 2, une ancienne mine creusée dans la colline, dont le tunnel débouche sur une clairière aujourd'hui remplie d'eau. L'occasion de faire un petit tour en bateau dans ce lieu tout peacefull (si ce n'est pour une bande de touristes surexcités incapables de fermer leur grande g.... Huhuhu, tout peacefull j'ai dit).

Le dernier temple de la journée, Gua Kek Look Tong, plus récent, se trouve également dans une grotte mais celle-ci a deux entrées : on peut donc traverser pour aller chiller dans un petit jardin de l'autre côté.


Pour finir la journée, on s'arrête chez un petit producteur de pomelo puis, de retour à Ipoh, chez un bouï-bouï qui fait du "tofu fah", spécialité genre pudding à base de tofu.

Est-ce que j'ai donc passé toute ma journée à bouffer ? Oui. Mais en même temps, Ipoh est connue pour ça, et est même réputée un peu "bobo" avec tous ses cafés.


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Chanson à avoir dans la tête :

Simon & Garfunkel - Mrs Robinson

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29
Publié le 16 mai 2024

Bien le bonjour !

Cette fois, me voici à George Town, une ville sur l"île de Penang, tout près de la côte ouest. Comme vous l'aurez remarqué, son nom ne fait pas très malaisien : il s'agit en effet d'une ville créée par les Anglais à la fin du XVIIIe siècle. Elle est donc connue pour son architecture mi-traditionnelle mi-coloniale et son ambiance très vivante, avec de multiples marchés de rue, bouï-bouï sous les arcades et street art partout partout.


Il y aurait plein de choses à faire ici : musées, temples, tour avec autre skydesk... Mais je me contente de parcourir les rues jusqu'à Hin Bus Depot, sorte de mixte entre gallerie d'art, marché aux puces, food court et scène de concert dans un ancien entrepôt de bus. Après une pause coconut dans une jolie allée et d'une marche jusqu'à l'esplanade, la piscine de l'auberge m'attend !

J'y fais la rencontre d'une française, Margaux, avec qui on va dîner en mode street food, chose dont je n'ai pas encore trop parlé mais qui est non seulement la norme ici mais également souvent très très bonne... Et peu chère !

De retour à l'auberge, je retrouve aussi Maud, ma copine de Kuala Lumpur avec qui, à chaque fois qu'on sort, on se fait offrir des verres... Là on sort de nouveau mais avec d'autres français donc ça ne marche pas, mais on ne désespère pas pour une prochaine fois !


Le lendemain, avec Maud, Margaux, un autre français et un belge, on prend un Grab (équivalant Uber) direction Penang Hill, une colline très très pentue qu'il est possible de monter en funiculaire (6 min) ou par des escaliers (entre 1h30 et 2h). Les gars décident de prendre les escaliers et on prend le funiculaire entre filles. Là-haut, on est d'abord déçues du temps hyper couvert car la vue est bof, mais ça se découvre lentement et on peut bientôt observer tous les environs : mer, montagnes, ville, ciel bleu et singes Semnopithèques obscurs (Trachypithecus obscurus) dans les arbres !

On fait le tour de la station, temple hindou et mosquée compris, puis on se dirige vers le meilleur endroit du monde : une food court. Là je mange un Char Kway Teow et en dessert un bol de cendol, que je vois partout depuis Malacca mais que je n'avais pas encore pris l'occasion de goûter : c'est de la glace pilée dans du jus de coco, avec du sucre de palme, du maïs crémeux et... Des trucs verts qui sont apparemment de la gelée de riz. Miam !

La colline abrite aussi The Habitat Penang Hill, une réserve forestière avec une grande passerelle au-dessus des arbres et plein d'animaux rigolos comme les singes cités ci-dessous, les écureuils géants orientaux (Ratufa bicolor), des grosses chenilles rouges à poils et même des galéopithèques de Temminck (Galeopterus variegatus), qui sont malheureusement nocturnes donc on n'a pas pu les voir...


Après la descente en funiculaire, on se dirige, toujours entre filles, vers Kek Lok Si Temple, le plus grand temple bouddhiste du pays. Tourelles, ponts, tortues, dragons, pagodes, fresques, bas-reliefs, couleurs, formes... On passe un super moment à explorer, émerveillées.

Après un Grab retour, un saut dans la piscine, un autre super repas en food street, vous serez soulagés d'apprendre qu'on nous a en effet offert des shots avec nos bières... Malheureusement c'est ici que nos chemins se quittent avec Maud car nous allons maintenant dans des directions complètement opposées...



(il y avait aussi un petit étang avec tout plein de tortues !)

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Chanson à avoir dans la tête :

Chanson populaire (ça s'en va et ça revient) - Claude François)

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Publié le 19 mai 2024

Kikoo!

Je suis arrivée sur l'île de Langkawi, au nord de la Malaisie. Mon logement se trouve sur la côte ouest, tout près de l'immense plage de Pantai Cenang, où je passe ma première soirée.

Ma première impression de l'île est qu'elle me rappelle un peu les Fiji, en moins contrasté : les hôtels sont propres mais pas aussi shiny, la pauvreté est présente mais pas "aussi" pauvre (en tout cas de ce qui est visible). La plage de sable clair est plutôt jolie et animée de plein de stands pour vendre des activités ou de la bouffe. L'eau (pas si claire) est chaude entre mes orteils, plein de gens se baignent entre les jetskis, la vue est canon pour le coucher de soleil mais je n'ai pas un coup de cœur absolu.

En plus, à peine mon dîner terminé et mon retour vers l'auberge entamé qu'un déluge commence, je rentre complètement douchée !


Pour mon premier jour plein, je prends tout mon temps et arrive au Sky Cab Langkawi Cable Car en fin de matinée. Je m'octroie un bon petit plat au food court de la station avant de commencer mon ascension dans le funiculaire/cabine de ce type le plus long du monde d'après leur site Internet. Là, je fais la connaissance de Vito, un chinois solo-traveller avec qui on papote si bien qu'on fait toute la visite ensemble !

Le Cable Car nous emmène au sommet de Machincang mountain, où se trouve le Sky Bridge, super pont courbé au-dessus des arbres, offrant une vue impressionnante sur les environs (et les muages de pluie).

La légende raconte que cette montagne et celle d'à côté étaient en fait des géants qui se sont disputés à propos du mariage de leurs enfants. Dans la bagarre ils se sont balancés tellement de choses que ça a formé tout le paysage alentour... Eux y compris, comme punition.


Avec Vito, on décide ensuite de continuer à explorer les environs, direction les Seven Wells Waterfalls !

À une quinzaine de minutes à pieds du bas du cable car puis une loooongue série de marches, on se retrouve à un très joli point de vue où, effectivement, coulent des petites piscines rondes et naturelles où l'on peut se prendre pour une sirène des forêts. À encore une quinzaine de minutes dans ladite forêt, on trouve la petite et cute cascade qui forme le tout aussi petit et cute Blue Lake ; puis on redescend tout ça et on fait un crochet par la plus imposante Telaga Tujuh first level.


Je rentre ensuite dîner à Pantai Cenang où, excusez-moi mais matez donc cette luminosité de ouf : moins de 5 min séparent ces photos !


Pour ma deuxième journée pleine à Langkawi, je booke un tour qui, je le sais d'avance, va me plaire quoiqu'il arrive : bateau au milieu de la mangrove ! Plus précisément, au milieu du Kilim Geoforest Park. L'option que j'ai prise (il y en a plusieurs plus ou moins longues et chères) me permet de partager un petit bateau avec 5 autres personnes et le conducteur, c'est donc plutôt chouette d'être en comité réduit !

On commence par voguer vers Gua Kelawar, une grotte pleine de chauve-souris (je n'ai pas retrouvé l'espèce mais elles sont petites et noires), puis on continue vers Amin Floating Restaurant, qui sert aussi de réserve de poissons pour régulariser les populations et faire de la conservation. Là, un type nous montre un trilobite, l'un des plus vieux êtres vivants (environ 550 millions d'années, à ce qui se dit), mais aussi des raies pastenagues noires à points blancs (Urogymnus granulatus, n'est-ce pas) et plein d'autres gros poissons. Ensuite, passage par la Crocodile Cave (sans croco visible) qui est en fait plus un tunnel qu'une cave, et petite pause au Tanjung Rhu Mangrove Eagle Viewing, une sorte de lac où vit une colonie de milans sacrés (Haliastur indus), très beaux à voir en vol (même si pour bien les voir le guide leur balance de la peau de poulet - ce dont je suis pas sûre-sûre que ce soit le meilleur régime pour eux). On s'arrête ensuite à la très belle Tanjung Rhu Beach, où on a le temps de se baigner avant de repartir vers le restaurant et déguster un nasi goreng, riz avec poulet et petit bouillon de légumes.


Après le tour, je passe un peu de temps dans une petite partie de réserve dans la mangrove où ils ont installé un petit pont, puis dans le petit musée qui l'accompagne. Puis je dois trouver de la wifi pour commander un Grab et rouler vers Kuah.

Kuah est la ville au sud-est de l'île, là où était arrivé mon ferry depuis la mainland, mais je n'avais pas trop eu l'occasion de voir. Surtout, il y a la MAHA Tower qui offre un joli skydeck sur l'océan et les montagnes (et les travaux en bas).


Je me rends compte aussi qu'il y a plein de détails sur ma vie quotidienne en Malaisie dont je n'ai pas parlé.

D'abord, je dois vous parler des chiottes. Nous sommes dans un pays où on est plutôt partisan de la douchette que du PQ, des toilettes "à la turque" que du trône. Il y a quand même quasiment tjrs le choix entre les 2, surtout dans les endroits touristiques, mais le PQ reste une denrée rare. Du coup, les toilettes sont régulièrement inondées à cause de la douchette qui en fout partout et j'ai pris l'habitude de me trimballer avec des mouchoirs, qu'il vaut mieux mettre ensuite dans la poubelle que directement dans les chiottes. Dans les auberges, les douches (électriques - et qu"il ne faut pas oublier d'allumer) sont directement posées sur le mur dans la même cabine que les WC et l'eau tombe à même le sol pour s'écouler lentement dans le petit trou prévu à cet effet. Quand on y pense, c'est assez fancy, ça fait douche à l'italienne !

Un autre aspect de ma vie quotidienne est la chaleur, à cause de laquelle je me tartine régulièrement de crème solaire ET d'anti-moustique. Ce dernier est assez huileux donc, avec la combi des deux, laissez-moi vous dire que je luis. Ajoutez par-dessus la transpiration, je fonds.

J'ai un peu parlé de Grab, l'équivalent Uber, mais il y a aussi de vrais taxis. Les chauffeurs de l'un comme de l'autre ont un anglais très aléatoire donc j'ai peu de conversation avec eux, ce que je trouve dommage car ça ferait l'occasion de parler avec des locaux, mais bon. À chaque fois j'ai pu au moins demander d'où ils venaient : à Langkawi ils étaient tous d'ici, ce qui montre qu'il n'y a sûrement pas beaucoup de mobilité des classes moyennes/pauvres.

What else? La monnaie est le Ringgit et il faut à peu près diviser par 5 pour l'équivalent d'un prix en Euro. Politiquement c'est un sultanat : tous les 5 ans, un nouveau roi est élu parmi les 9 sultans au titre héréditaire. La présence de trottoir est aléatoire, et souvent en mauvaise condition et pleins de déchets, mais les routes sont assez bien entretenues, permettant moult scooters de zigzaguer entre les voitures. Au resto on te donne une fourchette et une grosse cuillère, mais pas de couteau.

J'aurais sans doute pu vous parler de tout ça bien avant... Puisque là c'est en fait mon dernier article sur la Malaisie !



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Chanson à avoir dans la tête :

Just the way you are - Bruno Mars

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31
Publié le 23 mai 2024

Sawat dii khrap, Sawat dii khaa!

Me voici en Thaïlande ! Depuis Langkawi j'ai pris un ferry pour arriver à Koh Lipe, petite île tout au sud du pays. C'est rigolo de passer la douane sur une plage, je vous conseille l'expérience si vous avez l'occasion !

Je ne m'attarderai pas bcp sur Koh Lipe, qui m'a déçue : la petite île est sensée être paradisiaque mais des resorts ont poussé un peu partout, devenant donc surtout un paradis à touristes. La principale rue dont le sol a été tout peint en bleu, Walker Street, avec tous ses magasins, centres de plongée et restos, fourmille de monde. Les plages auraient pu être merveilleuses si elles n'étaient pas pleines de déchets (sur le sable et dans l'eau), et, même si l'auberge dans laquelle j'ai logé est très sympa, je suis contente de n'avoir prévu qu'une nuit ici : ce n'est tout simplement pas pour moi.


Nouveau jeu sur la plage : "Dangereuse méduse ou sac plastique ?" "Ouf... sac plastique !"

Je prends donc bientôt un ferry pour... Koh Lanta ! Et oui, on a peut-être tendance à oublier que le célèbre jeu TV tient son nom d'une île du sud de la Thaïlande. Koh Lanta est assez grande et bien peuplée (la première saison du jeu avait en fait été tournée sur une île plus petite et désertique au large de K. Lanta, Koh Rok), donc l'aspect touristique est bien plus dilué qu'à K. Lipe. Un tuk-tuk m'amène à mon auberge située à 3 min de la plage où je décide de passer l'aprem. Elle est plutôt sympa, cette plage, si ce n'est qu'on y retrouve également une ligne de déchets plastiques rapportés par les marées... Je vais quand-même me baigner pour le plaisir de l'eau chaude, comme une couverture sur la peau, mais au bout d'un moment les vagues pleines d'algues sont reloues. Bronzette sur le sable avec un bouquin, donc !


Ici aussi mon auberge est très sympa, et la gérante m'aide à réserver toutes les activités de mon séjour en me faisant un prix. Et ma première activité à Koh Lanta sera donc... Un refuge pour éléphants !

Lanta Elephant Sanctuary est un terrain de 80 hectares au milieu de la jungle dans lequel sont recueillis des éléphants blessés. Et comme il est tôt, je suis la seule visiteuse et j'ai 3 éléphants rien que pour moi !

Le guide m'explique les caractéristiques et blessures de chacun (oeil, oreille, estomac) et me présente à leurs 3 jeunes dresseurs, puis je peux les toucher, leur donner à manger... Mais pas les monter : c'est un sanctuaire qui se veut responsable et respectueux envers les animaux. Par contre, je peux aider les dresseurs à les nettoyer avec de la boue puis... Aller au bain pour se rincer ! Cette partie là était vraiment très rigolote.

Je prends ensuite le temps de dire au-revoir à mes 3 nouveaux amis, et je sais pas si vous avez déjà eu l'occasion de faire du eye-contact avec un éléphant mais c'est assez intense.

De retour sur la plateforme à humains, on m'offre une énorme assiette remplie de pastèque et d'ananas et je déguste tout ça avec vue sur la jungle et les éléphants, dans une quiétude du genre qu'on ne voudrait jamais qu'elle finisse.


Mais évidemment ça se finit. Un chauffeur devait me ramener à mon auberge mais je lui demande de me conduire à la place au Mu Ko Lanta National Park, tout à la pointe de l'île.

Dans le parc, je vois enfin ma première vraie belle plage paradisiaque, sans déchets apparents. Je passe un bon moment à faire l'étoile de mer et c'est quand je décide de sortir de l'eau qu'un énorme banc de petits poissons sauteurs se dirige vers moi - enfin vers la plage, suivant le rythme des vagues. C'était rigolo.

Moins rigolo : je me dirige ensuite vers le petit trail dans la jungle, environ 1h30 de marche, quand il se met soudain à pleuvoir DE OUF, sans signe annonciateur. Un instant, j'hésite à me réfugier à l'accueil du parc ou à continuer mon chemin en espérant que les arbres me protégeront suffisamment... Et que l'orage ne grondera pas trop-trop près. Je me décide pour cette dernière solution et je passe 2h à crapahuter dans la forêt entre gros varans malais (Varanus salvator), habituels macaques crabiers et bruits d'oiseaux. Malgré l'épaisse canopée je me suis vite retrouvée trempée, mais mes fringues étaient toujours un peu mouillées du bain avec les éléphants, de toute façon.

La pluie s'est arrêtée vers le milieu de la balade et je me suis de nouveau retrouvée sur la plage, dont l'aspect post-pluie rendait l'atmosphère un peu différente. Mais je ne me suis pas éternisée : je suis partie en mission "trouver un taxi"

(Ah oui, je vous avais pas dit : pour mon voyage en Asie j'ai décidé de ne pas prendre de SIM Card donc je ne peux utiliser que les wifis gratuites, qui sont plutôt faciles à trouver, ou parler aux gens pour avoir une info. Il faut croire que j'aime les challenges !)

... que j'ai trouvé grâce à l'ami d'un ranger du parc. Direction Kantiang Beach, lieu de pèlerinage favori des français car il y a là, en plus d'un charmant petit bar, un totem Koh Lanta. De l'émission, je veux dire.


Le lendemain, nouvelle expédition : je pars à la découverte de 4 petites îles (Koh Rok, Koh Ngai, Koh Mook, Koh Kradan si j'ai bien suivi) au large de la grande. Au programme : croisière dans un bateau traditionnel, snorkeling au milieu des coraux, nage dans un tunnel pour accéder à une grotte aux pirates (aussi nommée Emerald Cave), déjeuner sur une plage de sable blanc - propre - vraiment paradisiaque.

Et bah j'ai passé une bonne journée ! Le snorkeling était extra, non seulement j'ai vu plein de poissons de toutes tailles et couleurs, mais aussi des coraux tout jaune et des genre d'algues fines et blanches qui dansaient au-dessous de moi. J'ai aussi beaucoup aimé la plage mais ce que j'ai préféré reste la nage dans le tunnel et l'arrivée dans la clairière à l'eau émeraude et entourée de végétation luxuriante sur les murs de calcaire. Je n'avais pas pris mon tél pour ne pas risquer de le mouiller, donc malheureusement pas de photos, mais croyez-moi c'était bô.

Le soir, un dernier cocktail sur la plage, avec coucher de soleil tout ennuagé, et je rentre dîner à l'auberge juste avant que la pluie ne commence à tomber.


3e photo : entrée du tunnel pour se rendre à la nage à Emerald Cave

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Chanson à avoir dans la tête :

Générique de Koh Lanta

(Obviously)

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Publié le 26 mai 2024

Allô allô,

C'est sous la pluie que j'arrive à Khao Sok, remontant dans les terres.

Le village borde le parc national du même nom, qui consiste en une grande forêt sur des grandes collines de calcaire bordant le grand et artificiel Cheow Larn Lake, construit avec le barrage Rajjaprabha dans les années 80.

C'est depuis ce barrage que, le lendemain, je pars en tour sur le lac.

Entre l'eau super calme et à l'aspect de lait et les collines calcaires verdoyantes, la croisière est fort agréable. On fait 4 arrêts :

- Khao Sam Klo, 3 pics rocheux très esthétiques devant lesquels une meuf à l'avant du bateau prend des selfies pendant 10 minutes ;

- Pra Kia Phet Cave, une grotte avec les habituelles stalagmites-tites, chauves-souris-choupix et araignées-surprises ;

- pour le lunch, un buffet dans un petit resort flottant qui, je crois s'appelait Keereewarin et en face duquel on a pu nager dans cette eau si douce et c'était très très cool,

- une balade dans la jungle unique puisqu'on a suivi et escaladé... Une cascade ! Moment très cool où j'ai eu très peur de mouiller mon tél, mais que j'ai adoré !


Je ne crois pas qu'il y ait besoin de décrire plus la journée : j'ai rencontré des gens très cool, il a fait très beau, le paysage était tip-top... Donc entre chaque série de photos j'ai décidé de vous parler de little facts about Thaïlande.

D'abord, parlons sous : pour passer d'un prix en bahts à un prix en euros il faut diviser par environ 39... Au distributeur quand tu te retrouves avec des billets de 1000 tu te sens très riche !


Par rapport à la Malaisie, j'ai l'impression qu'il faut encore plus enlever ses chaussures tout le temps, par exemple dans certains magasins. C'est une habitude à prendre mais il y a aussi des panneaux pour le rappeler.

La religion majeure du pays est le bouddhisme et il y a des petits autels personnels partout devant ou entre les maisons. Ils sont pleins de statues miniatures, fleurs, et pour la plupart joliment colorés.


L'écriture thaï est un alphasyllabaire, c'est-à-dire que les sons représentés peuvent être des lettres ou des syllabes. C'est illisible pour nos yeux d'européens mais je trouve ça très très joli.

Le pays est une monarchie constitutionnelle dont le roi est Rama X depuis 2016. Son portrait est un peu partout, tout entouré de jaune.


C'est tout pour aujourd'hui : je ne suis pas restée longtemps à Khao Sok malgré une auberge très paisible avec des minous et des ouaf-ouaf partout. Je prends une navette pour la grande ville voisine de Surat Thani, où même là je ne reste pas longtemps : juste assez pour me balader autour du quartier de... La gare !


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Chanson à avoir dans la tête :

Indochine - Le lac

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Publié le 3 juin 2024

Après avoir bien profité de la nature sous toutes ses formes dans le sud de la Thaïlande, je vous avais laissé à la gare de Surat Thani, prête à prendre un train de nuit (clim naturelle : fenêtres ouvertes !) pour Bangkok. J'arrive à la capitale vers 8h du mat' sans avoir trop dormi mais ce n'est pas trop grave car je n'ai pas besoin d'activer mon cerveau aujourd'hui ! En effet, je retrouve mon amie Amandine qui a déjà passé plusieurs semaines ici.

Je connais Mandy depuis 18 ans et c'est la première personne "de ma vie d'avant" que je revois depuis mon arrivée en NZ fin octobre 2022. On n'avait pas forcément prévu ça mais le hasard de nos pérégrinations respectives a bien fait les choses ! Et je compte donc squatter son logement pendant une petite semaine.

À première vue, Bangkok me fait penser à Kuala Lumpur : chaude, bruyante, bordélique mais aussi pleine de ce petit charme de contrastes, de mélanges culturels et de vie. Enfin, ça, je le constate surtout dans le tuk-tuk qui m'amène à l'hôtel de Mandy après le train puisque cette première journée n'a pas été celle où on a bougé le plus : Mandy avait du taff et je vous rappelle que je n'avais pas bcp dormi. Du coup, glandouille dans la piscine du 6e étage !

Puis, le lendemain, pour notre première vraie journée ensemble en ville nous décidons de... Quitter Bangkok ! Nous nous rendons un peu au nord, dans la ville de Ayutthaya, après un premier arrêt au Bang Pa-In Royal Palace, résidence d'été de la famille royale thaïlandaise.


Notre timing est plutôt bon : alors qu'on attend notre Grab pour le centre d'Ayutthaya, un déluge commence. On trouve un petit resto où manger et passer le temps de la pluie qui résonne au-dessus de nos tête, puis on va explorer les ruines de Wat Mahathat, juste en face !

J'adore l'ambiance de ce lieu, surtout avec la lumière et les flaques post-pluie. Un très bel environnement pour les photos ! Puis nous parcourons le Bueng Phra Ram Park pour nous rendre aux autres ruines de Wat Phra Si Sanphet, juste à côté de l'actuel Wihan Phra Mongkhon Bophit. Et si toutes ces ruines sont si proches, c'est parce qu'elles datent du temps où Ayutthaya était la capitale du royaume de Siam, soit du 14e au 18e siècle. Je trouve ça très cool qu'elles aient été préservées !

On finit la journée sur un dîner dans un mall gigantesque de Bangkok, CentralWorld. Il y a plein de mall énormes un peu partout, qui ferment tard et sont tjrs busy, mais vous connaissez ma non-passion sur ce genre de choses donc sachez seulement que c'est pratique pour la bouffe, même pour moi.


Les autres jours se sont organisés en fonction du taff de Mandy, et même si chaque découverte a été super, ce serait un peu chiantos de continuer de tout décrire par ordre chronologique, surtout qu'il y a bcp du même type d'endroit (en l'occurrence de temples, même s'ils sont tous différents). Je vais donc juste enchaîner les photos avec les légendes des lieux, et plus détails seulement quand nécessaire.

Voici donc toutes nos activités réparties sur 5 jours :



Tue Grand Palace & the Temple of the Emerald Buddha
Wat Ratchabophit Sathitmahasimaran Ratchaworawihan

Dans le temple suivant, on est restées fascinées par une cérémonie, c'était super chouette de pouvoir participer à un peu de daily life avec des locaux.

Wat Suthat Thep Wararam Ratchaworawihan
Quartier Talat Noi connu pour son street art
Wat Trai Mit Witthayaram Worawihan (Bouddha d'or)
Chinatown

Dans les 2 prochains temples j'ai vu des comportements de touristes si irrespectueux envers les traditions que j'ai eu qqs envies d'arracher des oreilles. Mais en même temps ce sont des lieux très très connus, donc la proportion de c*ns est forcément plus élevée... Ça n'empêche pas qu'ils étaient superbes !

Wat Phra Chetuphon Wimon Mangkhalaram Rajwaramahawihan
Wat Arun Ratchawaran Ratchawaramahawihan

Sans oublier le très chouette Museum Siam, Benchakitti Park et le Sala Chalermkrung Royal Theatre, où on a pu voir un spectacle de Khon, les masques traditionnels (et non pas un spectacle de touristes stupides, huhu).

Pour notre dernière soirée ensemble avec Mandy, on s'est même offert un Rooftop bien bien sympatoche...


Voilà pour Bangkok, une ville pleine de contrastes et de street food (tout ce qu'on aime !)


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Chanson à avoir dans la tête :

Au soleil - Jenifer

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Publié le 7 juin 2024

Surprise !

Après Bangkok j'ai continué à remonter... Oui mais à remonter BEAUCOUP. Me voilà donc à Istanbul, qui sera (spoilers) la dernière partie de ce long, long périple. Je vous avais bien dit que j'improvisais ! Et j'aurais pu continuer plusieurs mois en Asie, mais je dois vous avouer que je commence à être bien fatiguée. Et puisque l'idée générale était de me rapprocher un max de l'Europe sans prendre l'avion, filer à l'est, au Laos ou au Cambodge, n'avait pas trop de sens. Bref, avant de rentrer vraiment, je m'octroie 4 jours de dernières découvertes en Turquie !

On aurait pu croire, après le fourmillement de Bangkok, que Istanbul serait facile à apprivoiser. Que nenni : la foule me fait encore plus un choc que dans la plus crowded des rues thaïlandaises. La différence, je crois, est que cette foule dans le centre est très très principalement constituée de touristes, et donc de gens au rythme effréné.

J'arrive quand même à bien en profiter : je commence par faire le tour du Parc de Gülhane puis je longe la mer avec une super vue sur le détroit du Bosphore, où l'on peut contempler l'Asie d'un côté, l'Europe de l'autre.


Je vais ensuite visiter ma première mosquée turque : la Mosquée Süleymaniye, érigée à l'époque du sultan Soliman le Magnifique (XVIe siècle). Superbe bâtiment, à l'extérieur comme à l'intérieur, et très pédagogique avec des écrans interactifs pour expliquer certaines parties.

Je termine mon parcours par un passage par le Egyptian Bazar, marché aux épices qui tient son nom du fait que, a long time ago, lesdites épices venaient d'Égypte. J'y goûte des baklava giga bonnes, mais un petit bout suffit au risque d'être rapidement écoeurée tellement c'est sucré.

Le moment du dîner est un poil overwhelming parce que tous les restaurateurs sont dans la rue à apalguer tout les passants, ce qui fait de l'agitation et du bruit partout, ce genre d'ambiance dans lequel je ne suis pas du tout à l'aise. Mais il y a un resto juste en face de mon hôtel et je décide de ne pas trop me casser la tête dans la foule : ce sera ma "cantine" pour les 4 prochains jours.


Après une matinée à glander en bonne et dûe forme, je passe l'aprem au Palais de Topkapı, palais des sultans dès après la conquête de Constantinople (1453) et jusqu'à la moitié du 19e siècle. J'adore cette visite même si la foule de touristes est, de nouveau, assez overwhelming. Les gens sont vraiment fous avec leur portable dans les lieux touristiques, et c'est moi, avec toutes les photos que je prends, qui dit ça !

En tout cas j'y développe une nouvelle passion pour les cuillères.


Matez-moi ces formes géométriques et ces couleurs !

En fin de journée, je me fais une petite croisière dans le Bosphore ! On s'arrête même côté Asie où je m'octroie une glace devant le coucher du soleil. Et c'est aussi le moment de dire une dernière fois au-revoir à l'Asie...


Le lendemain, je vais visiter ze monument d'Istanbul : Ste-Sophie, d'abord construite en église au VIe siècle. Comme elle est actuellement réétablie en mosquée, tout n'est pas visitable mais j'avoue que le mélange des 2 cultures est impressionnant. On peut lancer le débat sur le prix d'entrée (les autres mosquées sont gratuites) et les habituels touristes surexcités, mais je suis contente d'avoir vu ce témoin historique unique... Devant lequel je mange (aussi) une glace, cette fois faite traditionnellement (ou traditionnellement pour les touristes du moins), c'est-à-dire le gars utilise un grand bâton et frappe la crème en faisant plein de bruit et semblant de faire tomber le cône, ce qui prend 3000 ans le temps que le mini-shiw termine mais, ma foi, c'était bon et ça fait rire les enfants alors why not.


Dans ce même quartier, autre chose éveille ma curiosité : la Citerne Basilique. Ce giga réservoir d'eau qui a aussi été construit vers le VIe siècle est super chouette à visiter, déjà parce qu'il y fait frais, et aussi parce qu'il y est plus facile de s'éloigner des autres. Et, bien sûr, l'atmosphère mystérieuse des reflets de poteaux dans l'eau et les statues surprises sont tout à fait à mon goût.


Dernier monument du quartier : la Mosquée Bleue, autre symbole de la ville. Très belle mosquée, sans surprise, même si je crois avoir préféré celle du 1er jour...


J'ai continué à explorer la ville en direction du Grand Bazar mais il était fermé. Vu mon amour de la foule c'est peut-être mieux ainsi...

Je suis aussi passée par la Mosquée Neuve (XVIIe siècle) et la Mosquée Nuruosmaniye (XVIIIe siècle), toutes deux encore toutes pleines de jolies couleurs et formes géométriques, et et voilà une journée encore bien remplie !


Best photo de mouette ever (et Mosquée Neuve)

Pour mon dernier jour plein à Istanbul, je traverse le Pont de Galata pour rejoindre... Galata, aujourd'hui quartier historique, colonie de Gènes au XIVe, époque de construction de la... Galata Tower. C'est cette tour qui est ma destination, et bien qu'elle est notée "temporairement fermée sur Google, j'y trouve plein de gens qui font la queue pour y entrer. Et oui, Google peut se tromper, et me voilà bientôt au 8e étage de la tour, avec très belle vue panoramique. Les autres étages, à traverser en redescendant, proposent des petites vitrines avec des objets datant de plusieurs époques importantes de Galata, et un escalier en colimaçon trop cool.

Je vais ensuite me balader le long du GalataPort et jusqu'au Palais de Dolmabahçe, qui a été résidence des sultans un petit moins d'un siècle à partir de mi-XIXe siècle. Palais qui était fermé quand je m'y suis pointé donc j'ai juste pu voir l'extérieur.


Après avoir été dîner dans mon resto habituel, je retourne pour la fin du coucher de soleil voir la mer. Ce n' est pas l'endroit où je l'ai vue la plus belle et il y a tjrs autant de monde mais j'avais besoin de lui dire au-revoir un peu solennellement : une page se tourne, comme on dit, ou un sac se déballe, ou les chaussures sont rangées ; après 20 mois demain, à la même heure, je serai à la maison.


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Chanson à avoir dans la tête :

Freed from desire - GALA

(Entendu 3 fois de suite en 20 min le temps de l'embarquement dans mon dernier avion, please enjoy)