Carnet de voyage

L'odyssée sauvage en famille

45 étapes
202 commentaires
La Namibie, l’Afrique du Sud, le Moz' accueillerons la Big five family à la découverte du peuple rouge, de la route des vins, des baleines du Mozambique et bien d’autres révélations imprévues.
Mai 2023
90 jours
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20
mai

J-3 - le stress est à son comble.

Les préparations n’en finissent pas. Il faut penser à tout : boulot/ location de notre appartement / impôts/ factures/ rangement … et évidement le voyage.

La trousse de secours et tous les vaccins sont réalisés. Le reste est moins important mais des aller-retours chez notre meilleur ami Décathlon sont nécessaires.

Les prises de consciences arrivent : voyager ça fait rêver tout le monde mais avec 3 enfants en bas âge en mode « road trip » 🤔🤔 ?? La question fatale se pose : sommes-nous vraiment des baroudeurs !

La réponse est NON ! Mais on a envie d’y croire et de se dire que tout ira bien. Jusqu'ici tout va bien (Ref musique / Paris - Antoine Malye).

1 après-midi pour revoir tous les protocoles pour chaque enfant 😂
25
mai

Dernier jour d’école pour les enfants; Robin veut marquer le coup avant de partir! Des petits biscuits au chocolat feront bien l‘affaire ! Il revient tout fier mais aussi nostalgique de quitter ses copains et son professeur.

Je sors du travail, je n’arrive toujours pas à me projeter, mais Sébastien m‘attend pour fêter ça avec un verre à la main !

Le frigo est bien vide, les placards aussi, alors on va aussi marquer le coup pour les enfants : la commande de sushis s’impose !

Ce soir avec les enfants on sélectionne les jeux et activités à emporter : les historiques UNO et Mille Bornes, Dooble, 2 liseuses, des dés pour des parties de Yam's, une trousse de crayons aquarelle, un cahier d'activités pour chaque enfant, une tablette pour les films et dessins animés sous la tente, un freesbie pliable, et une petite enceinte pour écouter notre playlist : Africa !

26
mai

A quelques jours du grand ! On se met dans le bain.

Révision du parcours / jeux de société sur les animaux d' Afrique / reportage « en terre inconnues » aux pays des Himbas (en Namibie) avec Muriel Robin.






On sait placer l’Angola🇦🇴, l’Afrique du Sud🇿🇦, la Namibie🇳🇦 le Botswana🇧🇼 , le Mozambique  🇲🇿 ,Lesotho, l’Eswatini🇸🇿
27
mai

En avant première on vous partage la chanson qui va nous suivre pendant ces 3 mois ! Regardez le clip et vous comprendrez !

Lost Fequencies & Zonderling - Crazy  

Lost frequencies & Zonderling - Crazy

27
mai
Tout doit rentrer dans 2 gros sacs et 4 sacs à dos  
On a trouvé  notre sherpa !!
28
mai

15h30 la family Big five décolle de la maison !

Notre avion a été annulé et remplacé 1h plus tôt !😅

• • •
Robin le Lion, Côme le rhinocéros , Eloïse le crocodile, Stéphanie l’éléphant et Sébastien la girafe 
28
mai
Au pas de course ... on est à la bourre! 
29
mai

Nous sommes accueillis sur le tarmac de Windhoek, capitale de la Namibie, avec un joli soleil qui commence doucement à nous caresser la peau malgré une température de 8° ... He oui! nous sommes à 1'700m d'altitude.

On prend nos aises chez John, journaliste d'investigation en Afrique. Nous allons y rester 2 nuits le temps de nous habituer à la conduite à gauche, de faire nos premières courses, et de récupérer demain notre habitation pour le mois à venir.

31
mai
15 km de piste pour aller au campsite 

Hébergement : Waterberg Wilderness Campsite - Durée : 2 nuits - Particularités : vue incroyable du restaurant.

Sur les plateaux de Waterberg

La végétation est très dense, les montagnes d’un rouge ocre prennent le soleil toute la journée et offrent des nuits clémentes ! La vue est grandiose !


Ca y est ! nous avons enfin pris la route avec notre 4x4 qui nous servira de maison tout au long de notre périple en Namibie. Les 4 heures de route se font sur d'immenses lignes droites asphaltées

jusqu'à cette première sortie à droite qui nous emmène en direction de hauts plateaux avec une végétation très dense et des montagnes d'un rouge ocre.

Cependant une petite tension monte avec l'absence de réseau téléphonique, aucun panneau de direction et l'oubli de Sébastien d'avoir noté le nom exact du campsite. Nous sentons que nous ne sommes plus sur le bon chemin que la nuit tombe et que les enfants sont fatigués.

On nous a bien prévenu !

Ne jamais conduire en pleine nuit et toujours arriver avant la tombée du soleil pour monter le campement !

Le stress monte !

Nous sommes sur des pistes de sable et la conduite n'est pas évidente !

Les enfants ont mal au cœur !

On s'arrête !

Nous devons prendre des décision rapidement pour trouver l'adresse du campement où décider de camper en mode sauvage au milieu de rien.

Après une bonne analyse des pistes nous réalisons que nous sommes peut-être allés trop loin ! Nous rebroussons chemin et arrivons dans un campement sans savoir si nous sommes vraiment au bon endroit.

! Hêurêka ! Nous sommes sur le registre ! Et arriverons 15min avant la tombée de la nuit ! Seb et Robin monte le campement comme des flèches pendant que je cuisine pour filer 1h plus tard au lit!

Notre première nuit sera courte et agitée.

Mais l’excitation est à son comble !

1ère Soirée 

Ce matin, levés 6h30 avec le soleil, Sébastien a préparé un bon porridge et nous partons avec un guide à pied sur les traces des rhinocéros !

Il y a d'autres touristes avec nous !

Le rythme est soutenu, au bout de 45 min les petits sont HS sauf Robin derrière le guide obligé de courir pour suivre le rythme effrénée !

Heureusement quelques pauses nous permettent de rattraper le groupe et nous découvrons la faune et la flore du bush ! Nous distinguons quelques impalas, des oryx et devant nous 3 girafes. Un regain d'énergie se fait sentir pour nos 3 petits traillers !

Mais les rhinocéros n'ont pas l'air d être dans le coin ! Nous reprenons de plus belle là marche pour 2h. Après 13km, la récompense est bien là, à moins de 4 mètres de nous; 3 rhino se dorent au soleil !

Impensable de les voir de si près . Le guide reste sur ses gardes et nous demande de rester groupés et jamais en face de l'animal !

Une petite peur commence à naître ! Eloïse demande les bras peu rassurée ! Robin quant à lui n'a pas fait ces 13 km pour se dégonfler. Il se met devant le groupe et se transforme en reporter-photos !

Après 10min d'extase, nous repartons en joie mais le groupe de rhinocéros nous suivent à la trace. Heureusement après quelques minutes d'intenses émotions, ils prennent une autre direction.

Puis nous faisons de belles rencontres ... Clémence et Jean Baptiste qu'on essaiera de revoir à Cap Town 
2
juin

Le Parc National d'Etosha est l'une des plus grande réserve animalière au monde et à la caractéristique d'avoir un marais salant si grand qu'il se voit depuis l'espace.

Gate Mamutoni à l'est du Parc 

Hébergement : Onguma Campsite (à l' entrée Est du parc) - Durée : 3 jours - Particularités : Bel espace de vie, un espace cuisine et salle de bain privatives avec eau chaude. Une belle piscine évidement non chauffée pour se rafraichir et un restaurant avec une vue sur un trou d'eau où viennent se désaltérer les animaux.

Campement de rêve à Onguma

Le Parc National d'Etosha fait quasiment la taille de la Belgique , avec des étendues arides à perte de vue ! Le terrain de jeux est sans limite ! Aujourd’hui le ciel est particulièrement clair et pur !

La journée s'annonce grandiose.

Zèbres, antilopes, oryx, phacochères, autruches noires et impalas par milliers , des girafes par centaines, des familles entières d’éléphants et des rhinocéros blancs et noirs ! Voici depuis ce matin nos compagnons de route.

Sans parler d’animaux qu’on ne connaît même pas tels que les dik -dik, kudu ou encore des gnous bleus, étranges taureaux à barbe dans un corps d’antilope ! Tous cohabitent tellement bien dans cette savane à perte de vue.

Afin de s’instruire davantage sur toutes ces espèces, nous achetons un magazine décrivant les 125 espèces spécifiques à la Namibie et les milliers d’oiseaux associés.

Nous essayons dorénavant d’être à l'affût des animaux plus rares ou plus petits : suricates, écureuils africains , serpents, renards …

Nos 2 aventuriers « Œil vif » et « Instinct Clair » traquent également les oiseaux pendant que « Petit Pet Flottant » digère son repas en dormant dans son siège.

Cours de 4x4 pour les enfants  
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2ème jour.

Le spectacle recommence avec toujours autant d'émerveillement ! Nous optimisons dorénavant les photos qui ne sont plus pris dans la hâte !

Nous choisissons au mieux les points d’eau car beaucoup sont secs à cette période de l’année , mais ils restent un point de rassemblement pour le sel et la végétation plus dense autour.

Une fois sur place , on ne sait plus où donner de la tête ! Les animaux s’abreuvent, font leur toilette, sautent partout ! C’est la grand-messe !

Il manque à notre palmarès le roi de la savane ! il se encore fait rare et discret.

Le temps passe trop vite !

Nous devons être en dehors du parc à la tombée du soleil sous peine d’amende. Nous rentrons rapidement avec comme espoir de voir notre cher lion et ses fauves demain en allant vers l'ouest jusqu'à Okaukuejo !

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3ème jour.

6h Sébastien est déjà levé et range le campement après 3 jours dans ce petit coin de paradis.

Nous décollons à 7h du camp pour espérer voir les animaux qui émergent à l’aube !

C’est notre jour de chance !

Nous tombons 15min plus tard sur 2 hyènes en quête de charognes. Elles font aussi peur que celles vues dans le Roi Lion.

Quelques km plus tard, nous observons un jeune chacal errant puis nous nous dirigeons vers les points d'eau espérant votre d’autres fauves !

Dans l’excitation nous manquons d’écraser une famille de suricates qui traversent la piste.

12h, 26 degrés, un petit stop s'impose au campement de Halali !

Un restaurant mal entretenu et piscine trouble et glacée attendent les enfants ravis !

Nous repartons le ventre plein et bien rafraîchis.

L’après-midi est consacrée à la quête du lion d'Afrique !

Mais nos espoirs s’amenuisent d’heure en heure !

Nous demandons aux quelques touristes croisés s'ils ont eu plus de chance que nous ! mais rien ! Toujours rien !

Nous devons rentrer au camp nous nous dirigerons un peu déçus vers la sortie à 35km !

Dernière chance un point d'eau en vue ! Un 4x4 est là et attend !

Il ouvre leur fenêtre et nous demande : "Did you see the BIG CAT ?"

Non et non, toujours pas !

Mais les 2 espagnols nous confirment avoir aperçus Simba et ses copains, il y a 1h au point d'eau de Homob !

Flûte, nous sommes passés à côté il y a déjà 30min !

Les enfants sont fatigués ! La route était horrible !

Que faire ? seront t'ils encore là ? Avons-nous encore assez de temps avant que les portes du parc ne ferment ?

C'est parti, on reprend de plus belle la route en sens inverse, on croise les doigts pour que les félins soient encore sur place.

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Ils sont 3 à se dorer la pilule depuis des heures et des heures. On se délecte les yeux pendant plusieurs minutes puis repartons comblés.

 Finalement les lions font la sieste en nous attendant !

Hébergement : Etosha Trading Post - Durée : 1 nuit - Particularités : A l'extérieur du parc au sud. bon rapport qualité/prix

6
juin

Hébergement : Kaoko Bush Lodge - Durée : 1 nuits - Particularités : Joli espace commun, grande maison avec un toit de chaume. Un crocodile vit ici.

Nous nous offrons notre premier lodge dans un ranch ! Le lieu est encore magique et nous est entièrement dédié !

Aucun touriste n’est dans le coin. Depuis que nous sommes partis de la capitale il n'y a vraiment pas foule !

Demain nous partons pour le nord de la Namibie au bord du fleuve Kunene, frontière entre l’Angola et la Namibie, découvrir le peuple Himba !

7
juin


Le vrai domicile de l’homme n’est pas le campement mais le chemin, et la vie est un voyage à faire à pied »

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Nous partons tout au nord vers le Kaokoland, aux pays des Himbas, dans la Namibie profonde pour 1 semaine à plus 6h de piste.

Un des derniers peuples au monde à vivre en harmonie avec la nature sauvage.

C’est l’aventure avec un grand A que nous sommes venus chercher, un moment unique qui ne se reproduira pas mélangeant culture, géographie et naturalisme.



Nous nous arrêtons mi-chemin dans la dernière grande ville : Opuwo qui signifie terminus !

Nous en profitons pour acheter une paire de sandales 3€ à Eloïse qui ne supporte plus ses baskets.

Ces quelques minutes dans la ville nous immergent immédiatement dans l’ambiance des marchés ambulants, des maisons de fortune en tôle, des Himbas qui se mélangent au monde plus urbanisé.

Les touristes sont toujours aussi discrets, voir inexistants.

Oryx notre gros 4x4 a du mal à se fondre dans le paysage.

On a l’impression d’arriver en Limo dans le centre de Lausanne.


Dans les hauteurs de la ville, nous partons déjeuner au Country lodge, le seul « hôtel de la ville »!

Le fleuron namibien qui dénote complètement à côté de la pauvreté aperçue 200m plus bas .

Ici c’est le luxe ultime ! Piscine à débordement avec une vue spectaculaire sur la vallée , maison en pierre au style coloniale, toit de chaume avec 6m de hauteur, restaurant et bar en bois brute !

Nous mangeons copieusement pour 7€/personne et repartons en direction de Kunene à la frontière angolaise!


2h de piste en mode 4x4 nous attendent .

la route est chargée d'émotions, de contemplations !

Les étendus de plaines s’étendent à perte de vue, nous distinguons quelques enfants courant après le 4x4 en espérant un arrêt de notre part !

Nous décidons d’offrir les fruits que nous venons d’acheter qui sont une denrée rare ici.

Les enfants nous échangent des sourires qui nous réchauffent le cœur !

Robin nous dit « j’aime rendre heureux les gens et surtout les enfants »

Il se passera avec plaisir des pommes et clémentines ces prochains jours !


Les femmes himbas restent assez présentes le long des pistes! Leurs traits fins et leurs peaux revêtues de graisse rouge (poudre d’hématite) les subliment.

Leurs chevilles et poignées sont ornés de magnifique bijoux cuivrés, leur seins recouvert de perles et leurs cheveux stressées les rendent majestueuses. Chaque coupe de cheveux et bijoux ont une signification particulière que nous n'avons pas encore décodé.

Nous continuons à avancer dans des nuages de poussière laiteuse causés par la piste.

A l’écart de celle-ci nous distinguons encore quelques huttes en terre rouge mais bientôt la civilisation disparaît.

Nous nous enfonçons de plus en plus vers les montagnes zébrées qui appellent au bout du monde - le temps semble s’arrêter.

Des sourires en échange de pommes et clémentines  
8
juin


Hébergement : Kunene River Lodge - Durée : 2 nuits - Particularités : Végétation tropicale au bord de la rivière Kunene

La route pour arriver au campement de Kunene se mérite ! Mais une fois arrivés, la surprise est de taille !

Finis les paysages arides place à une végétations luxuriantes, aux palmiers, aux bananiers, le long du fleuve Kunene, frontière naturelle avec avec l’Angola 🇦🇴! Nous sommes passés de la savane à la jungle.

Le campement est sublime, les oiseaux multicolores chantent toute la journée, les geckos oranges et bleus nous observent en se dorant sous le soleil. Il fait 26 degrés et les nuits sont douces et calmes.

Nous profitons de la piscine, des couchers de soleil arc en ciel, de ballades le long du fleuve espérant voir des crocodiles.

Sébastien s’exerce au pain à la poêle, Robin nous organise un tournoi sportif pendant que Eloise et moi nous nous offrons une petit beauté matinale car la chaleur et l’aridité font craqueler la peau de nos pieds, mains, et visages.

Ce midi nous préparerons le Braaï, barbecue africain pour déguster une grosse pièce de T-bone.

Chaque campement est équipé d’une table en pierre sur laquelle nous disposons directement le bois et le charbon.

Notre petit « pet flottant » s’exerce malgré elle au feu et s’en sort avec une brûlure au pouce.

Je m’improvise infirmière et chirurgienne pour « œil vif » qui à force de se prendre pour Mowgli, s’enfonce des échardes quotidiennement.

9
juin

Nous levons le campement vers 11h pour rejoindre Epupa, les petits chuttes Victoria de la Namibie.

Le directeur du campement nous suggère une piste qui nous ferait gagner 2h de route mais nécessitant un pilotage averti en 4x4 !

Évidement je me sens dans mon élément et ose relever le défi.

La route est encore grandiose le long du fleuve.

Elle est difficilement descriptible : sur notre droite les tropiques, sur notre gauche de grandes montagnes aux couleurs rouges et noirs qui montent à 2000m d'altitude suivies de vastes plaines herbeuses, devant nous des pistes rocailleuses et sablonneuses.

Nous passons sans trop de difficultés les lits de la rivière asséchés pendant la saison d’hiver.

Je reste très concentrée, proche du volant car le siège du 4x4 n’est pas d’ajustable à ma petite taille.

Tout le monde semble serein dans la voiture mais j’identifie chaque pierre tranchante et mauvais trous pour ne pas crever ici sous la chaleur au milieu de rien.

Le peuple rouge fait de nouvelles apparitions le long des pistes. Les enfants sont envoyés pour demander de l’argent. Une petite fille vend des poupées vaudous en bois, d’autres petits nous réclament du sucre, faute d’en avoir nous leur offrons du miel, qu’ils n’ont apparemment jamais goûté, et achetons la poupée Himba qu’Eloïse adopte immédiatement.


Il est 13h, les enfants ont faim et chaud, une pancarte identique au feutre noir : « campsite » vers un chemin qui ne semble jamais avoir été pratiqué, mais notre instinct nous guide.

Nous arrivons tant bien que mal au bord du fleuve sur un terrain plat et dégagé sous un énorme baobab. Il est spécifié sur l’ arbre « nuit pour 4€ ».

Un jeune himba berger d’à peine 8 ans avec une machette, est là dernier nous avec une 20aine de chèvres.

Sa coupe de cheveux est très étonnante et ses colliers dignes d’un créateur.

En quelques minutes 4 hommes encerclent le 4x4.

Ils n’ont pas l’air de Himbas traditionnels.

Ils nous demandent si nous comptons dormir là en échange d’argent.

Ne faisant qu’une petite halte nous leur proposons d’échanger un repas.

J’ouvre la seule bière fraîche qu’il nous reste, malheureusement il ne boivent pas d’alcool.

Je tente des chips qui font l’unanimité.

Ils ne parlent pas anglais mais nous déchiffrons leur dialecte.

Dans ces moments une seule et unique chose peut nous fédérer en quelques instants.

Une partie de foot !

Robin sort son ballon acheter 10 jours plus tôt à la capital et lance un partie de foot endiablée.

3 minutes plus tard 2 femmes Himbas avec 5 bébés se joignent à notre rassemblement improvisé.

Sébastien lance une énorme omelette pour nourrir ce petit monde.

Un des jeunes hommes souhaite à son tour nous offrir à boire. Il propose de monter en haut de palmier récupérer la sève qu’il laisse fermenter au soleil à 10m de haut.

Il revient avec une bouteille pleine et nous offre le fameux breuvage qui ressemble étrangement à du kéfir (dédicace à Priscille).

Nous offrons un T-shirt d’Eloïse au petit bébé de 6 mois qui a froid en ces nuits d’hiver et leur achetons quelques bijoux artisanaux.

Avant de partir une des Himbas vient timidement me demander de lui offrir mon châle bleu aux motifs ethniques sur lequel elle avait déjà flashé en arrivant.

Je lui propose de m’offrir en contrepartie l’un de ses colliers.

Elle n’a pas l’air de saisir immédiatement mon troc. J’imagine qu’elle n’est pas en mesure de m’échanger n’importe lesquels de ses apparats puisqu’ils renseignent sur son âge, sa fécondité, son statut social…

Après quelques minutes, je la laisse choisir le bijou et nous procédons à l’échange. Elle applaudit avec une émotion palpable et repart furtivement et heureuse.

Nous repartons vers Epupa et refermons délicatement cette parenthèse hors du temps et irréelle.

10
juin

Hébergement : Omarunga Epupa Falls Campsite - Durée : 1 nuit en lodge + 2 nuits campsite -

Nous arrivons 2h plus tard à Epupa pour 3 nuits.

Nous imaginions une petite ville avec son aérodrome, quelques restaurants mais le village se résume à 2 campsites, une épicerie uniquement de denrées sèches, un pré-fabriqué qui fait office d’hôpital, un terrain de foot, 2 petites barriques qui vendent en plein air sous le soleil un boeuf tué la veille.


Le lendemain matin nous partons avec Tom un guide local visiter les rives et les environs.

Ce village reculé et unique n’a pas encore été atteint par le tourisme de masse.

Mais des nouvelles constructions de lodges sont encours avec des activités de rafting.

L’achat de terrains semblent peu contrôlés par le gouvernement et quelques milliers d’euros suffiraient pour obtenir les accords des représentants du village et ainsi un permis de construire.

Nous rêvons quelques instants d’une vie ici ou Sébastien tiendrait un dispensaire et moi un lodge.

Mais nous restons réalistes, la vie ici est trop hostile, trop dangereuse.

Le long du fleuve, c’est les tropiques!

le courant de l’eau et ses tourbillons déforment les pierres ocres et leur donnent un côté très artistiques. L envie de tremper les pieds assis sur les pierres chaudes est immense mais évidemment impossible. Les crocodiles guettent patiemment les petits petons ou jolies menottes qui s’y aventurent.


Nous restons dont sur nos gardes toujours à 3 mètres du rivage! Eloïse et Côme se font souvent rappeler à l’ordre inconscients du danger.

Tom continue les explications pour reconnaitre les arbres à serpents : cobras, vipères, manbas … d’éviter de ramasser les feuilles de palmiers habitats préférés des petits scorpions…

Nous apprenons davantage sur le fameux breuvage (kefir) bu la veille : la sève des palmiers est récupérée puis fermentée au soleil pour en faire un puissant alcool qui rendrait fou (à l‘image de l’absinthe). Cet alcool a tué tellement de namibiens qu’il est maintenant interdit par le gouvernement.


Nous rentrons au campement situé au bord du fleuve à quelques mètres à peine des chutes d’eau.

Nous nous endormons profondément par le puissant bruit de l’eau qui ressemble à celui des vagues qui se jettent sur les digue.

Tom-Tom 
12
juin

« Un trésor du monde, la petite sœur des chutes victoria »

Aujourd’hui un grand spectacle nous attend et nous avons prévus d’être aux 1ères loges, siège VIP.

Nous grimpons au point culminant de Epupa pour le coucher du soleil admirer toutes ces cascades, chutes d’eau dans ce décor tropical encerclées de montagnes qui culminent à 2000m d’altitude.

Nous sommes impatients et très excitée.

Sébastien sort un sauvignon frais et une citronnade fait maison pour les enfants.

Nos 3 bambins tirent de leur sac à dos un 1000bornes qui me rappelle mon enfance.

Faire une partie en sirotant un vin frais dans ce cadre idyllique est complètement lunaire. Nous sommes conquis par la beauté exceptionnelle du site.

22 cascades se répartissent sur la vallée, la plus haute d’entre elles est de 37m .

Les énormes baobab accrochés aux rochers sont le clou du spectacle, le tout dans un dégradé de couleurs vert, turquoise, orange corail et jaune safran…


Malheureusement ce site est régulièrement menacé par la construction d’un barrage qui mais les populations locales ont réussi à obtenir la non-exécution du projet.

Une partie de 1000 bornes inoubliable
Improbable cette parte de 1000 Bornes! 
14
juin

Hébergement : Opuwo Country Hotel - Durée : 1 nuit en Lodge

Nous retournons vers Opuwo !

Sur la route, nous tombons par hasard sur le village de Omuhonga !

Village d’origine de Tulipamwe Zelie, l’héroïne du roman « Les veilleuses » de Solenn Barbet. (histoire vraie).

Le roman qui occupe actuellement nos soirées sur les chocs culturels entre les Himbas et l’occident.

Une vieille pancarte spécifie que nous pouvons visiter le village, nous suivons comme à notre habitude notre instinct et décidons ne nous y arrêter.

Les enfants nous accueillent en chantant et en dansant. Le plus jeune doit à peine avoir 2 ans et a déjà le rythme dans la peau.

Une jeune Himba nous demande 100 $ (6€) pour rentrer dans le campement.

A l’entrée, un feu qui brûle en permanence (le lien indispensable entre le monde des vivants et celui des morts) car évidement il n’y a ni eau ni électricité sur place.

Le village est formé d’un ensemble de petites cases coniques disposées autour de l’enclos du bétail. Le cheptel occupe une place primordiale dans leur vie puisqu’il est source de lait, de viande, de cuir ou d’excréments servant à la construction de leur habitat. Les vaches et les chèvres assurant l’existence des himbas, il est ainsi symbole de richesse et de statut social.

Les enfants nous emmènent voir les huttes dans lesquelles ils dorment. Elles comprennent un foyer au milieu pour le feu, des peaux au sol, des décorations de bijoux et de la graisse pour leurs peaux. Passé 4 ans les enfants (cousins/cousines) dorment entre eux.

D’autres petites huttes sont destinées au garde-manger, et au concassage du grain de maïs pour réaliser de la fécule (plat principal de leur alimentation).

Une fois le tour du propriétaire fini, tels des invités d’honneur, nous sommes conviés à nous assoir sur un bidon et une caisse en plastique.

Nous ramenons du 4x4 quelques denrées sèches que nous leur offrons : sachet de pâtes, polenta, farine, beurre, huile.

Et réchauffons sur leur feu, 3 boites de conserve qu’il nous reste : petit pois, maïs et haricots rouges. Rien de très gourmand mais nous n’avons rien trouvé depuis 6 jours pour nous ravitailler.

Nous offrons une couverture et des médicaments à un petit garçon mal en point et encore quelques vêtements.

Grâce au livre « les veilleuses » nous commençons à décoder leurs rituels et rapports au corps et à la beauté.

Leurs coiffures évoluent au fur et à mesure de l’avancement de leur vie. Les jeunes filles portent deux tresses pointant vers l’avant lorsqu’elles sont enfants, puis dirigées vers l’arrière lorsqu’elles sont en âge de se marier.

Une fois devenues épouses, elles se coiffent de longues nattes enduites d’argile. Les jeunes garçons affichent un crâne rasé jusqu’à la circoncision. Après cette cérémonie, ils doivent se coiffer d’une imposante tresse en forme de corne. Filles comme garçons se voient retirer quatre incisives inférieures afin d’améliorer leur esthétique.

Une fois adulte les femmes rêvent d’être aussi résistantes et belles qu’une vache rousse. La terre rouge mélangée à du beurre dont elles s’enduisent le corps y contribue fortement. Cette pommade pourpre les protègent par ailleurs de l’ardeur du soleil et des piqures d’insectes. De plus, elles ne se lavent jamais à l’eau mais par fumigation à base d’écorce odorantes.

Après 2 belles heures passées à leurs côtés, nous realisons la réalité de leur quotidien ancenstral qui reste très déroutante et clairement impensable pour nous européens.

Mais ce peuple tout en restant attaché à leur tradition est de plus en plus en contact avec la modernité. Entre autre pour les soins médicaux, le tranport et la nourriture.

La ville d’opuwo est par excellence la ville ou tradition et modernité se mélangent parfaitement bien.

• • •

A savoir :

Une grande partie du peuple Himba a été exterminé par les colons allemands avant la 1ère guerre mondiale.

Les premiers essais de camp de concentration ont été réalisé en Namibie sur leur terre.

Certains ont pu être sauvé en rejoignant l’Angola.

Une fois revenu sur leur terre, ils ont été rejettés et traités de mandiants « Himba » en Namibian.

Les menaces sur la disparition de ce peuple sont grandes.

Comme expliqué dernièrement à dans notre dernière étape, les chinois investissent la Namibie pour faire un barrage sur les chutes d’eau de Epupa. Un tel projet changerait l’éco système des Himbas et les anéantiraient.

17
juin

Hébergement : Twyfelfontein Country Lodge - 1 nuit en lodge


Direction le sud-ouest , dans la région du Damaraland.

La route est une énième fois indescriptible, elle se compose de plaines arides à perte de vue, recouverte de savane et dominée par des montagnes qui culminent à 2000mètres d’altitude dont certaines sont d’anciens volcans.

La plus grande : le Brandberg, pointe à 2600m.

Après plus de 2 semaines à manger du sable, plus de 2000km parcourus, des douches en plein air, nous venons de gagner « l’Epreuve de confort » : Au Country lodge de Twifelfontain.

Au menu : piscine dans la roche, vue exceptionnelle, 2 chambres avec air conditionné, lits baldaquin avec moustiquaire, serviettes de bain éponge, puis un diner de type buffet, sur lequel trônent du poisson, des salades fraîches, légumes cuits, salades de fruits autant d’aliments qui sont devenus un luxe dans nos repas quotidiens.

On dévore nos assiette à s’en donner mal au ventre. Mais un lit spacieux et douillet nous attend. Ce soir nous ne seront pas 5 à partager nos nuits dans 3m2.

23h le marchand de sable se fait attendre; un bruit imposant et sourd se fait entendre :

  • « Seb tu as entendu ? »
  • « Oui c est un éléphant du désert »dit-il en rigolant.
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  • A savoir : la région du Damaraland est connue pour ses éléphants qui parcourent des 10aines de kilomètres par jour pour arriver à se nourrir sur cette terre hostile. C’est l’attraction touriste par excellence de la région.
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Un 2ème cri sourd retenti !

« punaise ! Mais c’est vraiment des éléphants qu’on entend depuis notre chambre ? »

Ni une ni deux, nous sortons de la chambre en pyjama pour confirmer notre excitation.

Les gardiens des lodges essayent de déterminer avec des projecteurs ou se situent les éléphants.

Nous essayons de les distinguer dans le noir; on les entend bien, ils ne sont pas loin.

Au fil des minutes les éléphants se rapprochent. Ils sont là, devant nous, devant les chambres de lodge.

Nous sommes seuls à profiter du spectacle avec une petite, plutôt une grande appréhension. Les pachydermes dévoilent leur défenses énormes, leur peau rugueuse avec d’énormes plis, leur trompe attrape toutes les feuilles avoisinantes, et leur déplacement se fait sans aucun bruit. Nous restons une 10aine de minutes à contempler le spectacle et décidons de réveiller Robin pour qu’il puisse partager cette chance nocturne avec nous.

Emmitouflée dans une couverture, il ne réalise pas vraiment et la peur n’est pas loin. Les mammifères finissent par regagner le désert et nous nos douces pénates.

19
juin

Ces 2 prochains jours s’annoncent riches d’histoire et de culture pour comprendre la région du Damara et son peuple (les San).

Ce matin tels des petits randonneurs nous marchons vers un long couloir de roches sur lesquelles trônent de longs tuyaux de pierres en forme d’orgues naturellement créés par l’érosion.

Les enfants tapent sur chaque pierre espérant qu’un bruit musical s’en dégage, et un mur d’escalade s’improvise pour nos 3 voyageurs.

Quelques km plus loin nous pouvons observer des 100aines de peintures rupestres (gravées au quartz) datant de 1500 ans av JC. Ces gravures sont l’œuvre des chasseurs/cueilleurs San et représentent des animaux propres au territoire pour apprendre à les reconnaître : autruches/ éléphants, kudus… d’autres dessins permettaient de faire passer des messages suite à de voyages réalisés vers l’océan (pingouin, otaries…)

Le site est protégé mais nous pouvons grimper à notre guise dans les rochers pour découvrir chaque petite merveille. Notre journée se poursuit avec la visite d’un musée en plein air expliquant la manière dont vivaient les San il y a encore quelques années.

Sous forme d’activités, nous apprenons à réaliser des couteaux, faire du feu avec de la racine de mopane, soigner des maux de tête avec des excréments d’éléphants, des douleurs digestives avec des feuilles de papillon et réaliser des colliers avec des œufs d’autruche.

Les enfants sont pris en charge pour tester chaque activité et vivent leur meilleure après-midi.

Nous finissons la journée sur les montagnes volcaniques pour un petit goûter/apéro.


20
juin

Hébergement : AirBnB - Durée: 3 nuits

20 juin ! Grand jour pour notre Robin, 9 ans. La journée démarre en trombe avec des donuts, de la pastèque et un joli petit arc en bois réalisé par les San du Damara.

Nous profitons 3 jours complets sur la côte atlantique à Swakopmund, une ancienne colonie allemande.

La Namibie nous surprend encore.

Malgré les 60% de chômage dans le pays la pauvreté semble avoir disparue pour laisser place à une ville touristique prisée par les sud-africains et certains allemands détenant beaucoup de terrains depuis la colonisation.

Ici on déguste des apfelstrudel, on mélange de mots germaniques à l’anglais, le tout dans un style architectural bavarois.

Nous ne pouvions imaginer dans ce pays si pauvre, si peu peuplé, de grandes avenues goudronnées avec des palmiers gigantesques, des restaurants italiens, de grandes villas sur les bords de plage, des magasins tendances, des plages à perte de vue sur lesquelles viennent se casser des tubes que les surfeurs basques pourraient envier. Nous pouvons prendre le temps de flâner, d’inviter des jeunes namibiens le soir à jouer au foot sur la plage.


• • •

Nous nous autorisons une parenthèse plus touristique en nous offrant le fameux combo : 4x4 dans les dunes et safari aquatique.

Le prix est exorbitant mais après de longues négociations, au vu du peu de touristes en juin et grâce aux beaux yeux de Robin, nous repartons avec nos tickets à moitié prix.

C’est parti, notre guide, Denis nous emmène dans le parc de NamibNaiklut en traversant la fameuse baie de Walvis.

Cette baie abrite des millions de flamants rose. Un premier stop s’impose pour aller taquiner ces oiseaux si étranges qui dorment sur une jambe, la tête enfouie dans leur aile pour maintenir leur température. (NB : Ils changeront de jambe si leur température ne se régule plus).

Leur rose est éclatant parfois même fluo. Il y a en tellement ! On ne sait plus où donner de la tête.

Nous repartons de plus belle pour un autre arrêt devant la 2ème plus grande usine de sel d’Afrique.

Produisant plus de 1 million de tonnes de sel par an, ce même sel servira à déglacer nos routes suisses cet hiver.

L’eau de la baie ici arrive via une énorme zone de pompage; puis une fois stockée sur d’immenses surfaces, des micro-organismes remontent à la surface et colorent le sel en rose avant qu'il ne sèche pour devenir blanc.

Ce sont ces mêmes micro-organisme qui sont avalés par les flamants roses, donnant leur couleur si particulière.

Ces champs de sel me troublent à tel point qu’un parterre d’opales, de saphirs, quartz, grenats se dessine devant moi !

C’est splendide.


Place à l’océan !

Nous frôlons les vagues en 4x4 et réveillons les milliers de cormorans qui prennent un bain de soleil au bord de l’eau.

Sur notre gauche les dunes commencent à apparaître.

Pneus dégonflés, mode 4x4 enclenché, notre pilote a prévu de nous faire vivre des sensations fortes.

Nous grimpons en haut de dunes énormes et redescendons comme dans un grand huit. Nous sommes rentrés dans un jeu de réalité augmentée tellement le paysage semble virtuel : le ciel est bleu azure, les dunes s’enfilent les unes après les autres et tombent dans la mer, les rires n’en finissent plus dans la voiture.

Des pauses photos et nausées s’imposent.

Après 2h de rodéo nous capitulons et prenons le chemin du retour. Mais la marée est montée trop vite, le passage par la plage est trop risqué. L’enlisement est proche et nous devons contourner par le lit de la rivière : secret du désert de NamibNaiklut. En effet celui-ci cache une rivière d’eau douce pendant la saison des pluies.

Nous sommes bientôt tous au point de rupture sauf Eloïse qui depuis son siège auto profite encore de l’attraction.

Nous rentrons esseulés et enjoués. Demain le safari aquatique nous attend dès 7h30 du matin.

20
juin

Nous longeons dans un airb&b à Swakopmund car le vent, l’humidité y sont très présents et les nuits peuvent être difficiles en camping.

L’appartement propose une décoration sobre, avec une superbe machine à laver le linge (le nec plus ultra au vu de la quantité de linge sale que nous avons accumulé) mais l’accès aux chambres se fait par un escalier en bois tellement raide que nous ne quittons pas Eloïse des yeux !

18h ! la douche et le dîner sont lancés, Seb profite du soleil couchant pour un rapide footing !

Notre petit œil vif, fatigué de sa journée, recherche désespérément son papa dans l’appartement lorsqu’il s’aventure à ses dépens dans le guet-apens ! 3 mètres de chute ! Il finit ventre à terre.

Au vu des cris, les urgences s’imposent ! Heureusement Sébastien rentre à temps ! Nous partons à toute vitesse à la clinique « mediclinic » (la seule de Namibie) maison mère du groupe Hirslanden ! Célèbres hôpitaux privées suisses dans lesquels Sébastien travaille. Côme est pris en charge immédiatement, avec grand professionnalisme! Aucune fracture constatée, il repartira avec quelques hématomes et 4 points de suture au menton ! Nous sommes sereins.

21
juin

Départ aux aurores pour un Safari marin toujours à Walvis Bay à la recherche des poissons lune (mola-mola) des baleines à bosse, des 200 espèces d’oiseaux présents dans la baie et des fameux dauphins (2 espèces ici sont recensées : le Grand dauphins (le plus connu) et le rarissime Heaviside spécifique à la région avec sa bi-coloration noir et blanc).

Le brouillard matinal du lagon se lève gentillement pendant que les touristes commencent à affluer sur le port industriel.

NB: Walvis Bay est quasiment le seul port du pays. Les marchandises qui transitent ici servent à la Namibie mais aussi aux pays voisins n’ayant pas d’accès à l’océan tels le Botswana et la Zambie.


Nous embarquons sur un catamaran et un groupe de francophones se joint à nous, accompagné d’un guide dont nous pourrons suivre les explications en français.

9h ! le «café namibien» est servi à bord : un vin rouge sucré qui nous réchauffe instantanément.

A peine le temps de s’assoir que les otaries s’invitent à bord et font le show pendant que d’autres surfent dernière le bateau, une dernière vient se lover dans le cou de Robin qui est aux anges.

Sur la côte, il y a autant d’otaries que de namibiens (2,6millions réparties sur 22 communautés). Leur reproduction est insensée, les femelles sont enceintes de manière continue durant toute leur vie.

Une première baleine à bosse se présente à nous et après une petite heure de navigation, les fameux Heavisides viennent danser sous le trampoline du catamaran. Les enfants sont subjugués et enchantés.

Le capitaine nous présente la fierté de Walvis bay : l’huître , ici elle est reine et grâce au courant froid de Benguela et aux planctons particulièrement généreux dans la mer. Elle mange en continu et se développe à une vitesse éclair avant de pouvoir être dégustées ! (6 à 9mois au lieu de 3 ans en France).

Une table se dresse pour savourer des fameuses huîtres fraiches, du barracuda, de l’oryx, et autres petits fours accompagnés d’un champagne sud africain. C’est le grand luxe.

Mais une triste réalité nous rattrape. A bâbord un énorme bateau de marchandises en mauvais état, est bloqué apparement depuis des mois en mer. Le capitaine me confie discrètement qu’un traffic de personnes a été intercepté. Mais personne n’y prête attention. Pour le capitaine il est préférable que les touristes restent dans leur bulle idyllique.

Nous rentrons alors tranquillement dans la baie accompagnés de pélicans et finissons la journée à la plage pour taper la balle avec les jeunes de la ville.

23
juin

Nous partons de Walvis bay pour rejoindre Sesriem ! Lieu emblématique de la Namibie représenté sur toutes les brochures d’agences touristiques !

Nous avons prévu de couper la route en 2 avec une halte au campement « Namib’s Valley of a thousand Hills » inconnu des guides mais qu’une famille de backpacker nous a chaudement recommandé pour être coupé du monde et en face des fameuses milles vallées.

La route pour atteindre le camp se mérite! Une crevaison survient en pleine montée à 1km de l’arrivée (mais crever seulement 1 fois en 1 mois au vu des pistes et de notre conduite parfois sportive tient du miracle).

Tels de vrais baroudeurs, (car oui, je vous confirme que nous avons gagné notre statut de baroudeurs- réf étape 1) nous changeons le pneu avec Sébastien avec aisance. Le 4x4 étant équipé de 2 roues de rechange, d’un gonfleur électrique et de 2 crics ! Une fois quelques cales en pierre trouvées, 6,7 coups de pelles et de l’huile de coude, nous voilà près pour installer le campement.

Comme à notre habitude, nous sommes seuls et choisissons parmi les 3 emplacements proposés le plus approprié à la Big Five Family. C’est-à -dire : le plus plat, le plus grand, avec les meilleures commodités et le moins dangereux ! Rien que ça !

Instinct-Clair, Petit Pet Flottant et Oeil-Vif ont ramassé du bois pendant que nous réparions le pneu. Une partie Yams s’organise autour d’un grand feu.

Puis la préparation du braaï se lance, car 1kg de côtelettes nous attendent dans le frigo du 4x4 avec un sauvignon sud-africain.

Avant de passer à table, la minute de silence quotidienne dépasse le temps imparti face à l’immensité qui se tient devant nous.

Ici les montagnes s’enchaînent comme un border cross et Eloïse biberon à la main s’émerveille des couleurs roses et orangées qui saupoudrent chaque bosse.

Avant de rejoindre nos lits, un dernier regard vers : la Croix du Sud, Venus, Mars, Centaure, la constellation du Scorpion, du Lion et la voix lactée qui chaque soir reste si pure et envoûtante avec ses milliards d’étoiles qui scintillent.

Nous sommes chanceux, la seule pollution visuelle présente en Namibie, la lune, a pris congés ce soir et une dernière étoile filante clôture la journée.

24
juin

Nous y sommes enfin ! La note finale de notre voyage en Namibie : Sesriem

La ville en elle même se résume à une supérette, une station service et quelques campsites et lodges autour de l’entrée du parc de Sossusvlei.

Pour bien comprendre, Sossuslvei n’est pas vraiment un parc mais un désert de sel et d’argile entouré d’une mer de sable sur 60km d’est en ouest.

La couleur ocre du sable si particulière provient du sable de quartz et de l’oxyde de fer du Kalahari (plus grand désert au monde).

Devant l’entrée du parc, un garde nonchalant nous demande 500 dollars namibiens pour rentrer et relève notre numéro de plaque pour contrôler que nous serons sortis avant le coucher du soleil.

Une fois notre taxe acquittée, 60km de route majestueuse se dévoilent : d’immenses dunes de sable aussi hautes que des gratte-ciel et aux formes parfaitement géométriques. Leurs nuances de couleurs changent toutes les heures en passant du orange corail au rouge carmin.

Nous réalisons que les dunes de sable jaunes de Walvis Bay n’étaient qu’une mise en bouche.

Nous passons la dune 45 au 45ème km apparement très réputée ! Je ne pourrais pas vous dire pourquoi la 45 et non pas la 42 ? Est-elle juste plus accessible que les autres depuis la route ?

Notre objectif de jour : essayer de gravir la Big Mama ou encore la Big Dady, les 2 plus grandes dunes au monde à 800 mètres d’altitude avec plus de 300 mètres de dénivelé.

Mais comment les reconnaître ? elles sont toutes semblables et immenses.

Sur place rien n’est indiqué, 2 tables en bois, une toilette sèche !

Comment un site si populaire peut-il être encore si vierge. C’est étonnant !

Nous trouvons une vieille et petite pancarte « don’t feed animals » effectivement 2 chacals rodent à l’affût de la banane d’Eloïse.

Œil-Vif aperçoit au loin quelques touristes longeant un chemin bordé de petits bouts de bois. Nous suivons leurs traces.

25min plus tard, ébahis nous atterrissons sur le site de Dead Vlei « le marais mort ».

Une cuvette d’argile sur laquelle repose des acacias morts et séchés par le soleil depuis 400 ans.

Pendant que nous enchaînons les selfies avec Sébastien nos 3 bambins ont déjà gravi la moitié de la dune qui se tient sur notre gauche.

Leur poids léger leur permet de ne pas s’enfoncer dans le sable si fin et glissant.

Nous tentons de les suivre mais la montée s’avére épuisante.

Robin tel un sherpa est déjà arrivé au sommet et redescend à notre hauteur pour nous motiver à atteindre la cîme.

30 minutes plus tard, nous y sommes ! L’exercice en valait son pesant d’or. La vue d’en haut est grandiose.

Le noir ébène des arbres contraste avec l’orange vif des dunes et le blanc immaculé du salar avec le bleu azur qui surplombe le désert.

Malheureusement les cris d’Eloïse et de Côme en bas de la dune nous rappellent à l’ordre et tel un champ de poudreuse fraîche et vierge de toutes traces nous entamons la descente l’excitation au ventre.

Nous sommes d’attaque pour trouver la Big Mama ! Heureusement un guide nous donne quelques explications pour atteindre le lieu 4km plus loin.

Le site est tout aussi spectaculaire. Robin et Sébastien s’encensent pour gravir le nouveau sommet.

Je leur donne 40minutes, le temps que j’improvise au milieu du désert un semblant de repas/goûter pour Eloïse et Côme sans se faire croquer par un chacal.

Après une boîte de pois chiches, un concombre et 2 pommes, mes 2 alpinistes ne sont toujours pas revenus.

La dune a trop de dénivelé alternatif pour qu’on puisse distinguer au loin leurs silhouettes. Je commence à me faire les premiers scenarii de stress et les options encore possibles.

1h30 qu’ils sont partis.

Nous devons être rentrés au coucher du soleil. Il nous reste 1h !

Je repars à 20min de marche vers la dune avec Eloïse et Côme pour les retrouver.

Heureusement, j’entends au loin la voix de Robin, et vois dévaler mes 2 grimpeurs sourire aux lèvres.

Robin m’explique qu’il est arrivé au sommet tel un funambule car aucune trace n’était dessinée sur l’arête; que la difficulté était redoutable mais qu’ils l’ont fait.

La fierté dans les yeux de mon fils est immense. Mais je m’interroge surtout sur ses capacités physiques quand je regarde Sébastien épuisé et assoiffé.

Nous ne nous attardons pas, passons les 4km de sable avec quelques difficultés avant de récupérer la route et rentrons avec le coucher du soleil.

25
juin

5h30 pour la première fois depuis 1mois nous mettons un réveil pour lever le camp à 6h30.

Notre cadeau de départ : voir le lever du soleil depuis la dune Elim la plus proche du camp.

Il fait 8 degrés, nuit noire, les enfants dorment encore.

Nous les transférons à l’avant du véhicule emmitouflés dans leur sac de couchage pendant que nous rangeons nos 2 suites.

Pour une fois, j’ai pris de l’avance, il est 6h20, tout est bouclé.

Nous arrivons devant l’entrée du parc à 6h29 pour une ouverture à 6h30.

2 voitures attendent devant nous.

Les touristes n’ont pas l’air matinaux ce matin.

Une fois sur place, la dune nous semble ridicule à gravir au vu des exploits de la veille.

Mais avec nos 3 petits qui somnolent encore, l’ascension sera suffisante.

Sébastien prépare un café pour le savourer au moment venu.

Lampe frontale attachée, thermos rempli, nous marchons pieds nus dans la sable froid alors qu’il nous brûlait les pieds il y a quelques heures encore.

Un oryx au pied de la dune nous regarde du coin de l’œil.

20 minutes plus tard nous y sommes, l’aube s’achève doucement pour laisser place aux premières lueurs orangées. Un grand voile de lumière se répand sur les montagnes et le disque solaire apparaît au dessus de l’horizon.

C’est fascinant !

Encore vêtus de leur pyjama, les enfants glissent, roulent, courent, sautent comme sur des pentes enneigées et enchaînent les fous rires.

Tasse à la main, notre café n’a jamais été aussi savoureux, notre chance aussi grande et notre famille si unie.

26
juin

C est la fin… notre dernière jour en Namibie !

Notre dernier lodge est à la hauteur de nos attentes. A 2h30 de la capital, le Gecko Camp nous a offert une des vues les plus spectaculaires de notre séjour, à quelques kilomètres du col de Spreetshoogte trônant à 1600m d’altitude avec une pente à 25% qui a dû être pavée pour ne pas que les 4x4 finissent en bas de la Vallée.

Ce mois aura été intense, peu reposant, mais notre parcours était parfait pour notre famille avec nos 3 jeunes enfants. Aucune fausse note, du plaisir à profusion.

En quelques chiffres :

29 jours de voyage itinérants

4’000km parcourus

30 degrés maximum la journée - 3 degrés minimum la nuit

29 jours de soleil

3 climats rencontrés : désertique sur la côte, subtropical au Nord et semi-aride dans le reste du pays.

16 jours sans internet

4 étoiles filantes

15 piscines non chauffées testées

18 parties de Yams

1 roue crevée

2 scorpions vus

3 points de suture / 9 échardes / 20 têtes tapées dans l habitacle du 4x4

8kg pommes mangés

3 belles rencontres : 1 jeune couple parisien (JB et Clémence) / 1 autre jeune couple genevois /1 famille suisse de Neuchatel /

3 ballons de foot dont 1 offert

15 feux réalisés le soir dans le braaï

Merci milles fois pour tous vos commentaires que nous adorons lire !

Canyon de Sesriem 
27
juin

Nous voilà arrivés à la Cité Mère qui tient son nom de son rôle historique dans le développement de l’Afrique moderne.

Cap Town est une ville envoûtante, bordée par la mer, les montagnes.

Sa région, le Cap s’étend au pied de l’incroyable Table Mountain, avec son sommet drapé de nuages, ses flancs couverts de vignobles, sa flore unique, et ses immenses plages dorées à ses pieds.

Je ne me souviens pas avoir déjà vu une géographie aussi riche lors de mes précédents voyages !

Cette région a tout pour elle.

Élue capital du design son patrimoine est aussi, artiste et multiculturelle, toutes les ethnies y sont mélangées. Depuis que les colons ont fait venir des esclaves, d’Inde, de Madagascar ou encore d’Indonésie, ce melting-pot apporte une richesse sans précédent à la région.

La nation arc en ciel 🌈 prend tout son sens dans le quartier de Bi-kaap dont nous longeons ce matin les rues pavées ! Ce célèbre quartier pittoresques est bordé de maisons étroites et basses aux toits plats, peintes de couleurs éclatantes.

A chaque coin de rue une petite galerie artistique nous ouvre ses portes : c est une régale pour les yeux !

« Nathan Chikoto » restera notre coup de cœur :

Cet artiste crée à partir de matériaux de récupération, de fresques et triptyques urbains, représentant en 3D de paysages de villes sud-africaines. Un véritable festival et patchwork de formes et de couleurs.

Notre découverte de cap Town se prolonge au Company’s Garden un sublime jardin ombragé dans lequel les écureuils vous mangent dans la main et où les espèces botaniques proviennent du monde entier.

La journée s’achève au Gold un restaurant de renom dans lequel un spectacle danse et une initiation au djembe nous attend tout en savourant une 10aine de plats africains.

Nous retrouvons Clémence et JB, jeune couple que nous avions rencontré au début de notre voyage en Namibie. Les enfants tapent sans relâche sur leur tambour africain. La soirée s’annonce mémorable.

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Il y a tellement de choses à faire, nous avons prévu heureusement de rester 1 semaine dans la région du Cap, alors nous enchaînons les sorties, les activités, les randonnées … :

  • Incroyable expérience au restaurant Clay dans lequel nous restons 4h de temps à peindre des porteries tout en dégustant des délicieuses tapas (nous récupérerons nos œuvres à notre retour d’ici 1 mois)
  • Montée en télécabine à « Table Mountain » pour une vue à couper le souffle à 1100 mètres d’altitude. La descente de 2h30 avec Robin entre les falaises nous aura donner des courbatures pendant 3 jours.

- Découverte des cafés design et ultra tendances dans des garages de vieilles voitures, des food Market incontournables dans cette ville, pour boire un café, manger sur le pouce, chiner de meubles, découvrir des petits créateurs de mode et évidement acheter des produits frais.

- Déambule de rues de Woodstock pour découvrir le street art qui depuis l’Apartheid permet à la population noire de s’exprimer librement et différemment sur les murs de la ville.

2 jours de beau temps nous permettent de descendre sur la péninsule du Cap et de goûter aux magnifiques plages de Camps Bay, repère des surfeurs, de Kalk Bay pour ses poissons frais et Boulder Beach, célèbre pour ses manchots.

Nous en profitons pour descendre au bout du monde au « Cape of good Hope » ( j’adore le nom en anglais). Nous entrons dans le parc dans lequel nous pourrions passer la journée tellement l’atmosphère y est particulièrement calme, les plages désertes, le tout bordés d’antilopes, d’autruches ou encore de babouins.

Nous arrivons à la fameuse pointe entourée de rochers escarpés et de falaises abruptes qui s’élèvent à plus de 200m au-dessus de la mer et qui s’enfoncent dans l’océan. Un nuage d’iode flotte en permanence tellement les vagues sont puissantes et se cassent sur les falaises.

Pendant que petit Pet Flottant et Oeil Vif dorment à l’arrière de la voiture nous partons en courant en haut du sentier pour une photo souvenir !

6
juil

Ce matin nous empruntons la célèbre et spectaculaire route de chapman peak !

9km et 114 virages sinueux de plus de 4 siècles creusés dans la montagne et qui bordent l’Atlantique. A chaque virage , les vues sur la mer s’y relèvent toutes plus majestueuses, on s’arrête sur une petite air de repos pour immortaliser le moment.

Nous continuons en direction de l’arboretum de Kirstenboch, de renommé mondiale, situé sur le flan de Table Mountain. Une fois sur place nous débutons par le jardin des senteurs, le jardin médicinal, avançons dans la forêt enchantée pour arriver vers la canopé ! Un pont suspendu en acier et en bois appelé le Boomslang nous porte à 10 mètres au-dessus des jardins. Ici les cactus font 5 mètres de haut, les camphriers se déploient sur des avenues, les silvertree s’habillent de feuille de soie aux reflets argentés, les oliviers sont sauvages.

La journée se termine sur la plage puis dans l’une des ses nombreuses « Farm Village » en plein air où se mêlent restaurants, cafés pour cyclistes , kraft Market, air de jeux, animaux, marché de fruits et légumes…Nous y dégustons un plat de moules au vin blanc pour 5€ avant de rejoindre notre petit cottage non loin.

Demain nous partons pour sur la splendide Garden route avec un première arrêt Hermanus, le repère des baleines et des orques.

9
juil

Demain 10 degrés annoncés, avec averses toutes la journée ! La plus part du temps nous n’avons pas vraiment de plans et allons aux grès des vents. Mais là, Development difficile de trouver une activité dans un pays où l’on vit dehors.

7 semaines que nous n’avons pas revu les Big 5 d’Afrique! Il nous manque !

Je décide de réserver un game drive dans l’une des plus belles réserves d’Afrique du Sud : Botlierskop (4200 hectares).

Elle se trouve à 30min de Mossel Bay, où nous logeons depuis 3 jours.

10h nous sommes sur place.

Simba notre guide nous fait monter à bord d’un bus jeep et nous habille de panchos de pluie et de couvertures pour braver le vent et les grosses gouttes.

Nous partons avec un couple d’allemands, passons une grande clôture électrique et rentrons dans la réserve.

500 mètres plus loin une large et profonde rivière coupe la route ! Ça n’a pas l’air de poser problème à notre guide qui traverse sans réfléchir le cours d’eau avec son engin.

Nous découvrons un animal encore jamais observé : le waterbuck. Ce type d’antilope plutôt hirsute s’identifie facilement grâce à un anneau blanc sur sa croupe (on lui donne du coup le nom de Kobe à croissant).

Si vous êtes perdus dans la savane et que vous rechercher de l’eau, alors le waterbuck vous y conduira. Il ne s’éloigne jamais à plus de 3 kilomètres de sources d’eau; car une fois attaqué par les prédateurs, il s’immerge complètement dans l’eau pour se rendre invisible et grâce à sa fourrure huilée il reste imperméable.

Le défilé commence à notre gauche : des zèbres qui posent devant nous pour des photos souvenir. Un peu plus loin des familles de Springboks, (emblème et célèbre nom de l’équipe de rugby du pays). Étrangement nous apprenons que cette antilope sauteuse a une poche dorsale qui sert à diffuser une odeur pour faire diversion en cas d’attaque; et grâce à ses bonds extraordinaires, elle arrive à déjouer 4 fois sur 5 les attaques des guépards.

Les guépards sont d’ailleurs les seuls félins que nous n’avons pas encore observé en Namibie et ici et pourtant Robin et Eloïse dorment chaque soir avec le leur depuis le début du voyage.

Notre quête est donc déjà bien dessinée.

Mais la pluie ne rend pas la chose simple, les animaux restent dans le bush et ne bougent pas trop.

Nous nous aventurons plus profondément dans le parc où se mélange forêts, plaines, montagnes, rivières; le paysage est splendide.

Sam nous attend sur la route, il est le doyen de la réserve, ses défenses sont immenses. Le pachyderme se dirige vers sa grande famille en plein ablution. Les éléphants creusent dans la terre avec leur trompe, récupèrent de la terre sèche et s’aspergent pour garder leur peau sèche afin qu’elle ne se fragilise face à l’humidité.

Le tableau nous fait beaucoup rire.

Un peu plus loin un troupeau de gnous s’excite devant notre passage mais pour le moment toujours pas de Big Cats en vue.

Simba décide de partir dans les montagnes ou les herbes sont plus basses et les félins plus facile à détecter.

30 minutes plus tard, nous sommes au point culminant de la réserve, tous aux aguets avec nos jumelles !

Sur des kilomètres à la ronde nous ne voyons rien !

Pas même des empruntes ou d’excréments qui pourraient nous mettre sur une piste.

Il pleut à nouveau, nous sommes gelés, et il ne reste que 1h sur le game drive réservé. Nous rebroussons chemin, frustés. Les enfants s’emmitouflent dans les couvertures pour se réchauffer. Heureusement quelques rivières à traverser ramènent un peu d’euphorie.

Simba semblent aussi frustré que nous et redouble d’attention espérant qu’un félin sorte par magie du bush. Il appelle à la radio d’autres véhicules de la réserve pour avoir des informations. Ils ont aussi fait chou blanc.

Notre guide veut tenter une dernière route mais le froid est en train de prendre l’ascendant sur nous.

D’un coup la pluie cesse, 2 arcs en ciel apparaissent devant nous, le ciel nous sourit. Nous fonçons avec un nouvel enthousiasme.

Au sol des empruntes facilement reconnaissables et toutes fraîches. Sur notre droite se dresse un guépard qui s’approche du 4x4 tout doucement.

L’excitation est à son comble et nous restons immobiles et silencieux. Les enfants sont bouche bée !

Mais le fauve se rapproche dangereusement du 4x4 et 3 autres jeunes guépards surgissent des buissons.

Ils suivent leur maman et se mettent en positon d’attaque. Ils ne sont pas là pour nous mais pour le troupeau de springboks un peu plus loin sur la colline. Les 4 prédateurs cachés, s’avancent discrètement.

Le départ est donné et le sprint est lancé ! Le groupe de springbok s’affole et fuit.

La proie est manquée.

Captives, envoûtés, nous sommes les acteurs d’un reportage de national géographique.

Nous contemplons encore quelques minutes l’attaque mais des zèbres viennent troubler le deuxième assaut qui se prépare.

Nous rentrons avec des papillons dans le ventre. Sur le chemin du retour la chance nous sourit encore.

Un rhinocéros blanc broute tranquillement. Ce rhinocéros ne se trouve qu’en Afrique Australe et est malheureusement en voix d’extinction à cause du braconnage.

Nous réussissons a l’approcher de très près et toujours de côté puisque sa vison est limitée (le pauvre est myope).

Nous rentrons vers l’océan trempés mais émerveillés d’avoir pu vivre un moment si sauvage avec nos félins préféré.

11
juil

Direction la mythique Garden Route ! Région incontournable de l’Afrique du Sud associant lacs, vignobles, végétation luxuriante, récifs corraliens le long de l’océan indien.

C’est donc le paradis des randonneurs et Sébastien nous a prévu des parcours de Trail avec une flore et une faune exceptionnelles.

Ce matin nous démarrons une randonnée hors des sentiers battus dénichée sur l’application « AllTrails », 10km nous attendent dans une forêt de lianes puis sur des sentiers constitués de ponts, de marches en bois, de pierriers longeant une rivière. Il a plu la veille et le parcours est très glissant.

Le périple est peut-être trop ambitieux pour nos 2 petits, mais Robin ne manque pas d’ingéniosité pour les faire courir et met en place un vrai jeu de rôle!

Notre randonnée se transforme en une étape de montagne du Tour de France. Vingegaard et son poisson pilote Laporte mènent la danse et récupèrent des bonifications à chaque col.

Papa Pogacar est derrière avec ses 2 coéquipières de l’UAE et reste dans les roues pour ne pas perdre trop de temps sur le maillot jaune !

1 heure plus tard l’étape est neutralisée, la route est bloquée, il faut traverser la rivière pour atteindre l’autre rive.

Nous sautons sur une embarcation de fortune formée de bidons et de planches de bois et repartons de plus belle.

Nous arrivons à la moitié de l’étape devant

une magnifique cascade !

Nous terminons nos musettes remplies de pommes et de biscuits, changeons de braquet pour le retour.

La jumbo a repris une échappée et finit avec 4 minutes d’avance malgré une petite chute à déplorer.

Demain l’étape partira de la péninsule de Plettenberg, une boucle de 12km dans la réserve de Robberg entre littoral et océan.

12
juil

On repart aujourd’hui pour une nouvelle randonnée ! L’étape étant assez longue, nous avons prévu un pique-nique de choc à mi-parcours, soit à la pointe de la péninsule.

Le départ se fait sans difficulté dans les champs de Finbos (plante typique de l’Afrique du Sud) et les plantes arides; un petit semblant de maquis corse se fait ressentir, mais un peu plus loin c’est un air de Provence qui s’offre à nous. Le sentier longe le littoral et les calanques bleues turquoises sont sous nos pieds, mais le bruit des babouins et des phoques nous remet dans une autre réalité !

D’un coup le sentier se transforme en passage très technique dans les falaises qui tombent à pic dans l’océan.

1h15 que nous sommes partis et nous n’avons parcouru que 2km tellement le parcours est difficile et grimpant. Heureusement le paysage ne manque pas de nous distraire : des grottes de l’âge de pierre sont au-dessus de nos têtes et sur notre droite une sublime plage de sable blanc désertique.

Sébastien propose de partir avec Robin jusqu’à la pointe pendant que nous attendons sur la plage.

Mais notre dicton depuis le début du voyage, n’a pas changé : « la meute doit rester groupée ». Nous repartons donc tous ensemble.

Heureusement le sentier semble plus accessible et Robin propose de relancer la course avec son poisson pilote.

1h30 plus tard nous y sommes ! Assis en bas des falaises, l’océan à nos pieds et pour compléter notre bonheur les phoques surfent les vagues à côté des baleines et des orques. C’est lunaire !

La panse une fois bien remplie ! Il est temps de repartir pour la deuxième partie du Trail, le long de l’océan.

Les passages sont tellement glissants qu’on avance en fil indienne en se donnant la main. Nous enchaînons quelques chutes sans grandes douleurs. Nous empruntons alors un détour par de longs d’escaliers en bois. Il faut accélérer le pas car la réserve ferme à 18h. Il est 16h30.

Nous sommes exténués et marchons depuis plus de 5h. L’arrivée semble encore loin.

Une nouvelle plage paradisiaque s’offre à nous ! Nous reprenons notre souffle en caressant quelques petites étoiles de mer et c’est alors que papa Pogacar tente une attaque sur la plage et passe devant là Jumbo-Visma.

Le gruppetto se ressaisit, accélère et repasse devant pendant plus d’une heure.

Nous arrivons tous en vainqueur à 17h55 devant les portes du parc.


13
juil

3ème jour de randonnée, on opte pour un circuit plus court et forcément un peu plus touristique dans la réserve Tsitsikamma ! Nous traversonsu une forêt tropicale jusqu’à l’embouchure de la rivière salée Storms que nous pouvons admirer depuis un pont suspendu de plus de 300m de long. La vue est imprenable ! D’un côté l’océan avec ses vagues XXL de l’autre la rivière qui s’enfonce dans les montagnes et où seuls les kayaks pourront passer par l’étroite embouchure pour découvrir les secrets de la rivière. Celle-ci décompte depuis 20 ans plus de 30 nouvelles espèces encore jamais été répertoriées sur la planète.


La hauteur du pont ne freine pas nos trailers qui font plusieurs allers-retours donnant le vertige a quelques touristes. Au bout du pont, nous atteignons une petite plage. Ici les galets chantent.

La puissance des vagues viennent faire rouler les énormes galets et produit un son propice à la médiation. Bercés, on s’apaise un long moment avant de rentrer.


L’après- midi est assez chaude et nous nous motivons pour aller taquiner les vagues. L’eau est glacée mais les rouleaux nous attirent comme des aimants.

Robin, Sébastien et moi surfons avec nos bodyboards quelques vagues. Devant nous deux surfeurs sortent de l’eau.

J’intercepte quelques mots de leur discussion et sors rapidement de l’eau avec Robin. Apparement une otarie nageait sous leur planche mais un aileron sortant de l’eau les a surpris. Un sauveteur s’approche près d’eux et vient corroborer l’information : un requin blanc était bien là. Le sauveteur nous rassure : « il n’y a plus de craintes à avoir, il est maintenant loin ».

Mais les vagues nous attirent tout de suite beaucoup moins. Nous nous réfugions sur une petite terrasse et dissertons sur ce fameux requin.

14
juil

Direction la route 62 ! Route aussi légendaire que la route 66 aux États-Unis.

Réputée pour être la plus longue route des vins au monde, elle traverse le petit « Karoo » qui signifie le pays de la soif !

Nous partons donc de bonne heure de notre station balnéaire Plettenberg.

45 minutes que nous avons quitté l’océan et nous voilà déjà immergés dans un autre monde. Nos anciens paysages namibiens réapparaissent : un semi désert avec quelques animaux sauvages bordés de montagnes à perte de vue. Une douce nostalgie se ressent dans la voiture. Puis les lacets s’enchaînent et nous voila propulsés quelques kilomètres plus loin dans le Far West américain : chevaux en plein air, cactus et saloon.

Nous découvrirons dans 2 jours la suite de cette incroyable route en s’arrêtant à Franshhoek et Stellenbosh reconnus pour leurs vignobles exceptionnels. En attendant nous nous arrêterons à Oudshoorn capital mondiale de l’autruche.

Cette ville détient le plus grand centre d’élevage et la plus grande concentration d’autruches au monde.

Ici on confectionne les plus belles et douces plumes, on déguste la meilleure viande (plus tendre qu’un filet de bœuf)et on produit les plus beaux et résistants cuirs au monde. Sans parler des célèbres œufs. En moyenne celui-ci pèse 1,5kg soit l’équivalent de 24 œufs de poule (le goût est très similaire). Leur coquille est si dure qu’elle est comparable à l’ivoire et sert à de nombreuses confections.

Nous partons à la découverte de la ville et assistons à un tournois de bouligrin, célèbre jeu de boules qui ressemble de près à notre pétanque, sauf que les boules sont ovales et se lancent sur une pelouse.

Puis direction la ferme d’autruches mais sur la route un petit marché de fortune me fait de l’œil. Des plumes et des plumes et encore des plumes fuchsias, violettes, oranges, vertes bouteille et turquoises !

Des africaines les vendent sous forme de plumeaux plus ou moins grands ou de portes clés. Le stand est magnifique.

Et là c’est le flash back, je me revois petite avec mes boas de plumes blancs et roses.

J’en raffole, leur douceur et leur élégance victoriennes m’enivrent.

Je craque ! Il n y a pas de boas mais la beauté et douceur des plumeaux me plaisent déjà tellement.

Je négocie 2 grands plumeaux, 3 portes clés et un œuf décoratif pour 500 Rands (25euros) . Je ne sais pas comment nous allons pouvoir transporter toutes ces affaires dans nos sacs de randonnée mais l’envie est trop forte.

Arrivés à la ferme des centaines d’oiseaux nous attendent.

Nous partons à bord d’une jeep bus. Les autruches sont affamées. Tant qu’elles n ont pas le ventre archi-plein elles mangent et mangent encore.

Mais tout le monde le sait, les autruches ne sont pas très malignes , la taille de leurs yeux prend tellement place dans leur tête (5cm) que leur cerveau en est réduit. En revanche n’allez quand même pas croire qu’elles sont assez stupides pour mettre leur tête dans le sable quand un prédateur arrive.

En quelques secondes en voila 1 qui déambule en se dandinant puis 2,3,4 se ruent sur la voiture recherchant quelques graines.

Côme propose son petit saut rempli mais le bec de l’animal est tellement rapide et pinçant qu’il est pris de peur et lâche son saut parterre. Catastrophe !

Robin plus téméraire se laisse prendre au jeu. Mais l’expérience est terrifiante; Eloïse est enfouie dans ma veste n’osant plus lever la tête.

Nous descendons de la jeep pour voir de plus près ces oiseaux. Il y a des œufs au sol partout, Robin et Côme marchent dessus imaginant les casser mais rien n’y fait. Tant que il ne feront pas 150kg l’œuf restera intacte.

Nous en apprenons un peu plus sur cet étrange vertébré

  • Il court plus vite qu’un lion mais ne vole pas
  • Le mâle ont les pattes qui deviennent roses lorsqu’il veut séduire une femelle
  • Le nettoyage et le dépoussiérage des BMW se font avec des rouleaux de plumes d’autruche.
  • Les romains et les arabes nommaient l’autruche l‘oiseau chameau tellement leur ressemblance est frappante.
  • Les parures du Moulin Rouge sont réalisées avec les plumes de la région.

Nous terminons la journée autour d’un succulent filet d’autruche qui sera dévoré par les enfants.

16
juil

Nous arrivons le 16 juillet à Franshhoek, « le coin des français », un village créé par les huguenot (français protestants) en 1688 après la révocation de l’Edit de Nantes et qui ont utilisé leur savoir faire pour cultiver des vignes et développer l’agriculture. On comprend alors beaucoup tous ces noms francisés dans cette ville. Les rues, les hôtels, les domaines se nomment : Le bon vivant, Chamonix, La Rochelle, Le Réservoir ou encore L’allée bleue.

Même si nous arrivons 2 jours après la fête nationale Francaise, les habitants de Franshhoek célèbrent la « Bastille Day » toute la semaine. Drapeaux, fanions, rubans sont de sortie, on boit, on mange et certains même se déguisent en aristocrates. Le tout dans un ambiance savoureuse au milieu des bistrots, galeries d’art, boutiques de décoration et des vignobles. Pendant 2 jours nous profitons de la ville et partons à bord d’un petit tramway d’époque découvrir les domaines viticoles plus stupéfiants les uns que les autres : Provence, La Motte, L’Ormarins.

Nos 2 coups cœur sont les domaines de Plaisir et Babylonstoren dans la vile voisine. Les sud-africains ont ce talent unique de créer des univers entiers en sublimant les décors, l’ambiance, la manière de présenter et de goûter les vins dans des maisons et fermes de plus de 300 ans.

Le vin n’est peut être pas aussi équilibré et élégant quand France mais l’expérience n’a rien de comparable avec nos dégustations en cave.

Arrivés à Babylonstoren dont sa réputation n’est plus à faire, nos sens sont tous en éveil, l’ expérience visuelle, olfactive et gustative que nous vivons est difficilement descriptible. Tout est sublime.

Nous sommes accueillis avec des paniers de mandarines fraîchement cueillies et en libre service dans tout le domaine. Les enfants en mettent plein leur poche peur d’en manquer.

Le domaine est immense et constitué d’un hôtel avec spa, d’une ferme, d’une verrière pour bruncher, un restaurant de renom dans ancienne étable de style hollandais, de magnifique caves, d’une laiterie, d’une fabrication de savons, une jardinerie, d’un musée viticole, de boutique de produits locaux… entourés d’immenses vergers et d’un jardin extraordinaire de 3,5 hectares.

Celui-ci est l’épicentre du domaine et se présente par quartiers avec des espaces dédiés aux olives, agrumes, baies, abeilles, figues, fruits à pépins… Il est alimenté par un joli ruisseau qui coule judicieusement depuis la montagne Simonsberg puis jusqu’au étangs de lotus et de nymphaea.

Après un délicieux brunch sous la verrière nous passons plus de 2h dans le musée à la découverte des Cabernets sauvignon, Shiras, Chardonnet, Merlot… à travers d’activités ludiques et créatives !

les enfants arrivent à trouver des escaliers pour descendre dans les caves immenses ou ils courent dans les allées de tonneaux.

Nous apprendrons quelques minutes plus tard que celles-ci ne sont accessibles au public qu’en présence d’un guide.

Il est temps de partir à la découverte des robes, arômes et tanins en testant les vins autour d‘un sublime tartare de viande pour achever cette journée bien trop courte.


L'Ame du Vin

Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles: «Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, Un chant plein de lumière et de fraternité!

Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, De peine, de sueur et de soleil cuisant Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme; Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

Car j'éprouve une joie immense quand je tombe Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux, Et sa chaude poitrine est une douce tombe Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

Entends-tu retentir les refrains des dimanches Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant? Les coudes sur la table et retroussant tes manches, Tu me glorifieras et tu seras content;

J'allumerai les yeux de ta femme ravie; À ton fils je rendrai sa force et ses couleurs Et serai pour ce frêle athlète de la vie L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

En toi je tomberai, végétale ambroisie, Grain précieux jeté par l'éternel Semeur, Pour que de notre amour naisse la poésie Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur!»

Charles Baudelaire

22
juil

Retour à Cap Town pour quelques jours avant de s’envoler pour le « Moz » comme disent les sud-africains.

On récupère nos fameuses poteries (en référence à l’étape du 27 juin) on s’offre une dernière magnifique randonnée pour gravir la tête de Lion, la montagne en face de Table Mountain qui nous aura donner quelques sueurs froides avec certains passages périlleux, on teste les célèbres restaurants de Sea Point, un quartier chic et animé le long de l’océan, on court un footing le long de l’océan et on finit avec du lèche vitrine pour se faire plaisir aux yeux !

Il est temps de préparer nos prochaines semaines pour le Mozambique :

  • nettoyage des affaires
  • donations des vêtements un peu abîmés dont nous n’aurons plus besoin, les températures étant plus douces au Mozambique.
  • Réaménagement des sacs car nous nous circulerons sans véhicule là-bas (la location d’un 4x4 étant trop onéreuse, nous voyagerons en taxi, tuktuk et chapa (le bus local).

Nous profitons des derniers couchers du soleil sur l’océan, le Moz étant à l’Est nous jouirons tous les matins du levé du soleil.

Pour terminer cette 2ème partie de voyage, voici les quelques chiffres du mois passé :

  • 27 jours de voyage
  • 2´000 km parcourus
  • 18 jours de réservation en home-exchange (logement échangé sous forme de points)
  • 9 nuits en airbnb
  • 216 heures de coupure d’électricité, soit une moyenne de 9h par jour, dont la moitié nous impactant vraiment dans la journée. Le loadshedding comme il le nomme ici existe depuis plus de 10 ans en Afrique du Sud mais n’a jamais été aussi impactant durant cet hiver particulièrement froid. Il a même neigé à Johannesburg ce qui n’était pas arrivé depuis 15 ans.
  • 8 randonnées en forêt et montagne soit 69km parcourus
  • Température moyenne de 17 degrés (max 27 degrés, min 5 degrés)
  • 0 moment d’insécurité en ayant respecté des règles assez simples : ne rien laisser de visible dans le véhicule, ne pas rouler de nuit, ne pas porter d’objets de valeurs, ne pas s’aventurer dans les townships sans guide.

En résumé, ce pays est extraordinaire par sa géographie, ses animaux, ses paysages, sa culture, sa langue, son climat tempéré, ses activités sportives et artistiques, sa gastronomie et son vin !

On ne pas être déçu en arrivant ici.

Mais une autre conclusion doit aussi être présentée : le territoire reste très fragmenté par des inégalités socio-économiques entre blancs et noirs.

Depuis Mandela aucune redistribution des terres n’a été faites en faveur des noirs alors que Mandela promettait une redistribution de plus de 25 millions d hectares.

A chaque coin de rue une personne dort dehors dans le froid. Les gens marchent et traversent les autoroutes et les nationales en espérant être pris en auto-stop ou juste pour rentrer chez eux plus rapidement.

Les écarts de richesse sont donc extrêmes et des lignes de disparités se dessinent dans les paysages, comme deux mondes séparés vivant dans une même société.

 Vue des Townships et du golf de Cap Town 
 Entrée dans cap Town 
24
juil

Départ 3h30 de Cap Town pour prendre le premier vol de 6h pour Johannesburg puis Vilanculos, une ville côtière au sud du pays.

Étrangement les enfants se réveillent parfaitement et dans la joie !

12h Les côtes Mozambicaines se rapprochent et nous avons un aperçu à travers le hublot des 2500 km de plages paradisiaques et inexploitées de ce pays.

Après un atterrissage un peu secoué l’aéroport ressemble plus plutôt à un aérodrome et la ville plus à un village de pêcheurs.

Au bout du tarmac un petit guichet attend la poignée de passagers du vol ! Les douaniers vérifient les visas de chacun. Depuis 2 mois ils ne sont plus nécessaires pour les français ce qui nous a permis une belle économie.

Mais au Mozambique on ne sait jamais !!

Le douanier nous confirme l’information mais nous devons nous acquitter d’une taxe dont nous ne comprenons pas la raison.

Nous ne rechignons pas et payons les 1500 meticals (23€). Une fois la sécurité passée , je cherche un comptoir pour changer de l’argent, de quoi acheter une carte SIM locale, une bouteille d’eau et les fameux taxis jaunes (les officiels) conseillés par mon guide !

Mais il n’y a rien !! Aucun comptoir ou boutique. Seulement une enseigne Europcar mais fermée. 2 porteurs de sacs nous proposent de monter dans une Fiat 500 pour nous amener à bon port, soit à 10km au centre de la ville.

Je leur explique que le véhicule est bien trop petit pour nous 5 avec tous nos baggages.

Dans un anglais approximatif ils s’insistent. Il ne semble pas y avoir d’autres alternatives.

Nous nous retrouvons assis sur nos sacs. Eloïse au sol, le coffre archi plein !

Je n’arrive pas à croire que les portes ferment !! Tout le monde est mort de rire dans la voiture sauf moi.

L’aventure au Moz commence bien ! Au bout de 10min de conduite la route se transforme en piste de sable.

Évidement il faudrait un 4x4 pour arriver jusqu’à la petite maison de plage que nous avons loué mais la mini Fiat semble avoir des pneus increvables et cloutées.

Nous arrivons sains et saufs et sommes attendus par Dalton le manager des petits cottages de plage qui appartiennent à une ONG créée par des Suisses. Les fonds récoltés par la location touristique sont directement versés à la communauté et aide à financer des petites cahuttes pour des familles sans abris. Dalton nous présente les lieux exceptionnels, le jardin rempli de palmiers et de fleurs rouges qui donne sur la plage colorée par les Dhow (embarcation de pêcheurs en bois d’acajou). La mer turquoise et calme invite à la baignade . Notre petit cottage sur deux étages qui ne communiquent pas, semble assez sommaire mais apparement bien équipé au vu des standards du pays.

Les salons et salles à manger dans les maisons n’existent pas vraiment puisque la vie se passe à l’extérieur.

Nous adoptons les lieux en quelques minutes. Eloïse joue sur la plage avec les enfants des pêcheurs qui vendent leur baracouda, homards, gambas et calamars.

Robin et Côme ont déjà trouvé une équipe de foot en quelques minutes pendant que je déguste une coconut fraîche en observant les milliers de crabes sur le sable. Sébastien réserve déjà sa session de kite surf pour demain.

Nous profitons des dernières heures avant la tombée de la nuit à 18h. Demain nous irons découvrir le grand marché de la ville avec Leopoldina, cuisinière qui propose une petite table dans sa cour aux saveurs locales et délicieuses.

24
juil

Après 2 nuits à Vilanculos nous décidons de prolonger notre séjour pour découvrir un des bijoux de la région : l’archipel de Bazaruto, un véritable paradis terrestre comme on en rêve composé de 5 îles protégées dans un parc national.

L’île principale, Bazaruto s’étend sur 32 km. Elle est bordée d’immenses dunes de sable blanc qui s’élèvent vers le ciel azur et d’une mer qui se dégrade sur des camaïeux infinis de bleus et de turquoises.

Nous embarquons à bord d’un petit bateau à moteur pour rejoindre l’île située à 1heure de navigation.

Mais ce matin, le vent s’est levé et la mer semble agitée. 10 minutes plus tard nous sommes au large et une première vague vient taper la coque du bateau et nous asperger.

Les enfants crient et rigolent en même temps ! L’attraction leur plait beaucoup. Mais après une dizaine de vagues nous sommes trempés et glacés, les enfants enfouis sous nos t-shirts.

Nous voilà sur l’île mais le vent est tel que nous devons nous abriter derrière une dune pour ne pas être fouettés par le sable. Nous essayons tant bien que mal de faire sécher nos vêtements trempés.

L’île paradisiaque promise se transforme en cauchemar.

Après 1h30 d’attente, les éléments semblent bien vouloir nous laisser découvrir le joyau tant attendu.

Nous découvrions l’ile à pied puis en snorkeling autour des récifs coralliens.

Les marins en attendant nous cuisinent sur la plage un véritable festin de poissons frais. Une fois le ventre plein et les yeux éblouis il est temps de rentrer avant le coucher du soleil.

Une petite frustration reste un peu présente. Cette parenthèse idyllique écourtée ne nous a pas permis découvrir toute la faune et la flore que cache cette île : une oasis de verdure, des petits lacs d’eau douce et des crocodiles , des tortues géantes…. Mais quelque chose me dit que je reviendrai.

27
juil

Il est temps de descendre un peu plus au sud pour découvrir la région de Inhambane. Nous prévoyons de couper la route en deux n’étant pas vraiment pressés par le temps.

D’ailleurs il ne faut pas courir après le temps ici au risque de faire rigoler les gens. En effet, la population aime se prélasser, profiter de la plage, du soleil…

On sourit, on dit bonjour …

Les mozambicains sont toujours accueillants, attentionnés et dévoués envers nous.

Ici tout est possible ! Le moindre de nos désirs est exhaussé.

Mais on doit aussi accepter d’attendre en moyenne 50 minutes au restaurant, que notre taxi s’arrête faire une course ou récupérer une livraison, que notre instructeur de kite-surf salue 20 personnes avant de démarrer son cours …

Dalton le manager des lodges dans lesquels nous séjournons, nous propose de nous véhiculer jusqu’à notre prochain logement déniché la veille sur internet a un prix défiant toute concurrence.

Après quelques péripéties sur le trajet :

  • contrôle de papier par la police
  • tablette oubliée à Vilanculos,
  • carte bancaire oubliée dans un distributeur (attente de 3h30 pour la récupérer),
  • voiture enlisée dans le sable,
  • arrivée de nuit sans visibilité sur des routes cabossées,
  • pas d’adresse exacte de notre logement.

Nous arrivons esseulés dans notre nouvelle demeure. Mais les lieux sont exceptionnels, complément disproportionnés (plus de 550m2). Le salon est tellement grand qu’on peut jouer au foot à l’intérieur. La salle de bain peut se transformer en salle de jeux aquatique, notre chambre propose 2 lits double et un canapé …. Sans parler du panorama encore exceptionnel.

Devant nous à l’ouest, la mangrove avec le soleil couchant au milieu d’une forêt de palmiers. De plus, chaque hébergement est loué avec son personnel de maison : ménage, cuisine, gardiennage ….

Nous vivons pendant 2 jours comme des pachas au rythme du pays. Mais pour ne pas finir comme des loukoums à siroter nos noix de coco et nos smoothies aux fruits de la passion, nous reprenons nos petites randonnées.

Ce matin nous partons dans le bush le long de la mangrove à la découverte des villages pittoresques !

Les chemins ne sont pas balisés et nous voilà bloqués par les marécages. J’hésite un long moment à traverser même si ce n’est pas très profond, les serpents étant fréquents, sans parler des crocodiles.

Après 2-3 minutes de réflexion, un jeune papa et son fils à peine âge de 3 ans traversent le marécage pieds nus sans se poser de questions. Rien est à craindre apparement. Nous voilà donc de l’autre côté recouvert de bout mais sans encombre. Une musique au loin nous attire vers un village traditionnel constitué d’une dizaine de paillotes avec des toits de chaume, et de quelques plantations autours. Les femmes coupent le manioc, nettoient le linge, pendant que les hommes sont à la pêche.

Après 1 heure de marche nous essayons de retourner vers la route principale ou des petits marchés offrent des rafraîchissements.

Nous rentrons profiter de notre palace et du soleil couchant suffisamment rare sur la côte océanique.

Dans 2 jours nous partirons aux dunes de Dovela, un éco-lodge d’exception qui nous a chaudement été recommandé par le célèbre site www.voyagefamily.com

29
juil

2 heures de route avant d’atteindre un nouveau paradis : Les Dunes de Dovela

Nous ne nous lassons pas de regarder les petites marchés colorés, les palmeraies sur cette terre ocre.

Sur le bas côté des écoliers et écolières en uniforme par centaine qui rentrent de l’école. La plus part habitent à 2 ou 3h de marche. Les plus petits ont à peine 4 ans et avancent sans rechigner en bande.

Nous quittons la route nationale pour une piste de 13km avant d’atteindre notre éco lodge, perdu entre la forêt, les dunes et l’océan indien.

2 jours de lune de miel que nous avions réservé avant de partir car l’établissement ne compte que 3 bungalows et 2 tentes familiales.

Nous sommes évidement en pension complète car il n’y a rien autour à moins de 50km.

Le lodge a été construit de telle manière qu’il se fond complètement dans le paysage. Les lieux sont exceptionnels et la vue encore une fois saisissante.

Alexandra et Thomas les propriétaires français ont tout quitté il y 11 ans pour ce projet écologique et communautaire puisqu’il permet de financer l’école du village.

A peine arrivés, Alexandra est au petit soin avec les enfants : jeux, présentation des cuisines, bodyboard mis à disposition, présentations des lieux…..

Les tentes dans lesquelles nous dormons sur extrêmement bien aménagées avec vue sur la mer, nos commodités offrent également un panorama encore plus magique.

La cuisine est délicieuse, on déguste tous les jours de la langouste pêchée le matin même, des tartes aux fruits de la passion, des légumes au goût sucré, du pain brioché…

Après une belle introspection des lieux les enfants sont surexcités et nous partons découvrir les dunes pour tester le sandboarding , la mer pour explorer les fonds en snorkeling et admirer les splash des baleines qui défilent toutes les 5 minutes.

La plage à perte de vue est recouverte de sublimes coquillages nacrés et de quelques morceaux d’écrevisse.

Nous rentrons pour profiter du coucher du soleil, des parties de mikado, d’échecs et de Mölkky.

Dans 2 jours nous partirons pour Tofo, un village de surfeurs réputé dans le pays.

4
août


N’hésitez jamais à partir loin, au-delà de toutes les mers, toutes les frontières, tous les pays, toutes les croyances. »

Amin Maalouf.

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Tofo c’est la carte postale par excellence : un petit village touristique dans un lagon turquoise, composée d’un centre ville avec 3, 4 ruelles aux ambiances festives et détendues, un marché artisanal, des restaurants en paillote, 2 centres de plongée et quelques échoppes de surfs. Les journées s’étirent comme les marées, et sont plus douces chaque jour qui passent.

JOUR 1 : European style

6h30 départ pour un footing pieds nus sur la plage désertique ! Les dhows (bateaux à voile) rentrent de la pêche.

7h défilé des pêcheurs sur la plage qui proposent leurs poissons frais au pied du jardin : red fish, baracoudas, langoustes, gambas … les vendeurs de fruits profitent de l’agitation pour proposer quelques bananes, ananas…

8h petit déjeuner de crêpes au miel de cocotier préparées par la cuisinière de la maison

9h farniente dans les hamacs colorés du jardin

11h cours de surf en face de la maison, les plus confirmés iront à la plage de Tofino à 10min à pied s’engouffrer dans les longs tubes.

12h : déjeuner de poissons frais marinés à l’ail et aux épices africaines; à déguster au braii avec du riz coco et une salade

14h départ pour la plongée en bouteille. Dépose en zodiac à quelques minutes dans les récifs de coraux retrouver les stonefishes, écrevisses, soapfishes…

16h massage sur la plage devant la maison à l’huile de coco

17h30 coucher du soleil

18h30 restaurant pour s’offrir une pizza dans un pays où la mozzarella n’existe pas. 1h en moyenne d’attente pour 20min de repas.

20h30 : spray anti-moustique dans toute la maison pour éviter le paludisme, avant de sombrer.

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JOUR 2 Mozambique style

6h petit déjeuner d’œufs au pain de coco

8h marché local pour négocier nos fruits, légumes, œufs …

9h départ en chapa (mini bus local) conçu pour 12 passagers mais la moyenne tourne autour de 24. Ne cherchez pas les horaires ou les arrêts, il n’y en a pas ! Allez à l’entrée d’un village ou une intersection et espérer qu’il ne soit déjà pas plein ! Sinon passez votre tour !

10h visite d’une petite fabrique de transformation de noix de coco. Matière première essentielle au Mozambique, utilisée tous les jours en huile, savon, boisson, lait, poudre, farine…

11h arrêt au supermarché pour acheter le peu de produits frais proposés car la chaînes du froid est très restreinte ici : 1 litre de lait à 2€, 250g de beurre/ margarine à 4€, yaourt à 6€, plaquette de chocolat 8€. Le café en poudre est un luxe (10€ les 500grammes).

Au magasin, les viandes et poissons ne sont vendus que congelés.

12h dégustation d’un Matapa au marché pour 200meticals (3€), un plat à base de poisson, feuilles de manioc, coco et de noix de cajou

13h recharge du téléphone portable et de l’internet au marché, car ici tu ne communiques que par whatsapp, les forfaits mobiles ou internet n’existent pas.

14h : retrait de monnaies locales (meticals) 90% des achats sont réalisés en cash. Il n’y a que 1 machine dans toute la ville alors il faut s’armer de patience à certaines heures de la journée afin récupérer maximum 45€. Tu croises les doigts pour qu’il reste de l’argent dans la machine.

15h: ramassage des plastiques sur la plage abandonnés par la marée. Malheureusement les prises de conscience écologique ne sont pas une priorité dans le pays. Le Mozambique fait partie des pays les plus pauvres et des moins développés au monde. (Classement 140/189 - espérance de vie 58 ans).

16h : rencontre sur la plage avec l’association « Surfeurs not street children » tous les jours de 15h à 18h les enfants défavorisés du quartier sont pris en charge pour apprendre à surfer et se détendre en jouant au foot. L’association permet aux jeunes filles de s’émanciper (souvent et contraintes de rester à la maison pour les tâches ménagères) et aux garçons d’éviter de sombrer jeunes dans l’alcool).

19h partie de Yams, avant de finir cuisiner un riz, quelques légumes et des bananes (nous sommes en plein hiver, les fruits sont très restreints). Le repas se fait forcément en extérieur sur la terrasse puisqu’il n y a pas vraiment de salle à manger ou de salon dans les maisons. Les cuisines sont petites et les mieux équipés proposent une gaziniére mais sans four.

22h jusqu’au petit matin : les bars attirent la population en faisant résonner la musique dans toute la ville. Les gens s’endorment au son africain.

9
août

Barra se situe à 30 minutes de Tofo à l’extrémité de la péninsule de Inhambane. Ce petit village ne compte que très peu d’habitants et une poignée de touristes malgré une plage idyllique de sable blanc et une eau cristalline. Le sort de Barra est déjà scellé.

Cyclones, covid, faillite du promoteur de lodges, c’est autour des grandes marées d’engloutir les plages et les habitations au bord de l’eau, ce petit bout de terre est donc naturellement amené à disparaître dans quelques années.

Alors nous profitons des lieux qu’on ne reverra jamais; chez Eliott et Bianca un couple suisse et sud-africain qui nous a mis à disposition leur maison en échange de « guest points » sur home-exchange.

Leur grande cabane en bois est perchée sur une dune au-dessus de l’océan et offre un horizon sans égal. C’est un vrai cocoon permettant de vivre au son des vagues et du vent qui secoue les feuilles de palmiers.

Nous profitons durant 4 jours de la terrasse, de la piscine, des jeux de société, des nuits étoilées et des plats de Esperanza qui nous propose des petits chefs d’œuvre avec 3 fois rien. Puis d’un dernier Safari marin pour aller toucher de près les plus grands poissons au monde : les baleines à bosse et les requins baleine.

Les baleines à bosse migrent chaque année de leurs zones d'alimentation, les eaux antarctiques vers leurs zones de reproduction, le canal du Mozambique.

Après 30 minutes de navigation, ces chanteurs des eaux de 40 tonnes apparaissent enfin.

Le balais acrobatique commence ! Leur dos rond apparaît pour replonger et surgir de l’eau à grande vitesse.

Des sauts spectaculaires s’enchaînent, sur le côté, le dos, le ventre, à la vertical pour retomber bruyamment.

Jane et Mary, une maman et son baleineau viennent compléter le spectacle devant le bateau.

Ils sont si proches ! Nous sommes subjugués, notre appréhension envolée.


Goodbye Mary, Goodbye Janes will we ever meet again …

10
août

Il est temps de retourner à Vilanculos pour la fin de notre voyage d’ou nous décollerons pour Johannesburg dans 5 jours.

Notre cher ami Dalton, vient nous récupérer et nous voilà partis pour 5 heures de route.

Après 2 heures de trajet, la voiture semble un peu fatiguée et 50km plus tard c’est l’arrêt total !

Nous sommes plantés sur la nationale au milieu de nul part !

Les enfants restent calmes et sereins pendant que je souffre le martyre avec une otite liée à ma plongée de la veille.

N’ayant pas d’hôpitaux à Barra, j’espérais pouvoir profiter de la clinique privée de Vilanculos en fin de journée ! Cela semble peine perdue.

Je prends mon mal en patience et aide Dalton à arrêter des véhicules. Il doit rejoindre le prochain village, pour trouver un garagiste et le ramener sur place afin de réparer le véhicule. Evidement les dépanneuses n’existent pas et les numéros de garagistes sur internet encore moins. Nous stoppons rapidement une auto, Dalton grimpe dedans et espérons qu’il revienne vite.

Abandonnés sur la nationale, nous partons dans le bush occuper notre temps avec une petite balade !

1h30 plus tard Dalton revient avec notre sauveur ! Un garagiste !

Équipé d’un petit sac plastique qui a pour seuls outils : un cric, quelques clés et de la graisse !

Je reste assez perplexe devant la situation et commence à me poser quelques questions.

Le garagiste de son côté semble confiant et peu pressé !

Il est maintenant 16h ! Il faut prendre des décisions !

Dans 2 heures la nuit sera tombée et nous ne pourrons plus rouler !

Les pistes étant abîmées, les voitures pas toujours équipées de feux, les personnes le long des routes nombreuses; par conséquent les accidents sont très fréquents.

Je décide de prendre un chapa, mais à 5 avec tous nos baggages en fin de journée c’est fichu !! Ils ne s’arrêteront jamais !

Dalton propose d’arrêter un véhicule moyennant quelques meticals pour nous ramener à bon port ! Un pick-up s’arrête pour 1000 meticals (15€) et nous déposera devant la maison à Vilanculos.

Mais il n’y a de place qu’à l’arrière du pick-up. J’hésite à monter mais il n’y a pas vraiment d’autres alternatives.

Notre conducteur roule à plus de 100km/h et klaxonne en continu ! Le vent souffle tellement fort et la poussière nous fouette le visage, nous essayons tant bien que mal de nous emmitoufler dans des serviettes, vêtements … et de se caler dans nos sacs de voyage.

Les douleurs et les sifflements dans mon oreille m’assomment, les enfants sont immobiles et silencieux, Sébastien tente de nous rassurer…

Les 2 prochaines heures sont interminables mais nous arrivons enfin juste à la tombée de la nuit ! Il faut maintenant trouver le logement car les routes ne comprennent pas d’adresse. L’hébergement est rattaché à une ONG et se situe entre le bar Manbo Jumbo et le lodge Dolphin !

Un gardien était sensé nous attendre dehors près de la porte mais au vu de nos 5 heures de retard il a dû capituler.

Notre périple n’étant pas été assez challenging il nous faudra encore 30 minutes pour trouver le logement … une fois sur place je pars à l’hôpital pendant que le reste de la famille affamée file trouver de quoi se restaurer.

Demain nous prendrons le temps de soigner mon otite, flâner au marché, rencontrer les couturiers, les barbiers, prendre un verre au lodge Casa Babi tenu par des français, et des nouvelles de Dalton et de son véhicule.

14
août

Le garagiste est arrivé à ses fins et Dalton a pu rallier Vilanculos avec son engin dans la nuit. De mon côté faute de clinique privée ouverte, je suis allée me faire soigner à l’hôpital public de la ville. A ma grande surprise mon docteur était coréen, ne parlait pas anglais et son portugais était approximatif !! 4 rendez-vous épiques qui devraient me permettre de prendre l’avion dans 4 jours ! et qui se sont soldés par un troc avec une bouteille de whisky Jack Daniels.

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L’ONG dans laquelle nous dormons met à disposition des bénévoles/enseignants pour une école de la ville. Nous partageons donc notre logement avec Jesus-Casius un espagnol qui offre des cours d’anglais dans une petite école de la ville. Nous lui proposons d’aller à la rencontre des élèves demain matin et de leur offrir des fournitures scolaires.

Nous préparons minutieusement l’événement avec les enfants et trions tout le matériel dont nous disposons. Depuis 3 mois Sébastien fait quotidiennement l’école à nos enfants pendant 1 heure pour rattraper les semaines d’école manquée au début du voyage.

Nous récupérons donc tout ce qui pourrait avoir un intérêt pour l’école : cahiers de vacances, ardoises, livres d’écriture, feuilles de mathématiques, boites de feutres et crayons de couleurs, stylos, carte du pays, autocollants, gommettes ….

Nous en profitons pour trier également tous nos vêtements et chaussures devenus trop petits ou abîmés pour les offrir aux familles voisines.

Pour compléter nos donations nous partons en expédition dans la ville à la recherche de cahiers blancs et de stylos. Après 4, 5 petites échoppes nous trouvons enfin un vendeur de matériels d’impression : feuilles blanches, compas, cahiers, stylos à bille… les prix sont exorbitants mais depuis ce matin notre famille veut faire preuve d’abnégation.

Nous voilà les sacs remplis en route pour l’école. Le directeur de l’école, Julio a été prévenu de notre arrivée et des fournitures que nous souhaitons offrir.

Il nous accueille avec beaucoup de sympathie et proposent dans un premier temps de rejoindre son bureau pour sélectionner les fournitures en fonction des classes.

Voyant nos sacs remplis, ils s’exclame de joie et demande à son adjoint de le rejoindre. Ils souhaitent prier pour nous quelques instants. Je rassemble nos 3 enfants déjà partis dans la cour pour partager ce moment spirituel et chargé d’émotion.

La gorge serrée, nous réalisons à quel point ces professeurs, élèves sont démunis de tout, et se contentent toute l’année seulement d’un tableau noir et de craies blanches.

C’est l’heure de la récréation, les enfants font la queue pour recevoir un morceau de pain et du thé.

Robin veut impressionner les jeunes garçons et fait le funambule sur une structure de jeux en bois pendant que Côme se fait poursuivre par les enfants qui veulent absolument toucher ses cheveux si blonds et fins. Eloïse intimidée et presque apeurée est prise en charge par toutes les petites filles qui veulent la porter, la cajoler et la caresser. Sa peau laiteuse et ses grands yeux bleus les intéressent beaucoup. Nous sommes surpris par tant de manifestations tactiles qui finissent par gêner les enfants.

Pendant ce temps, je propose un cours de corde à sauter mais les jeunes élèves semblent dubitatifs et peu familiers avec l’objet. Après plusieurs démonstrations l’engouement est à son comble.

La matinée s’achève avec la visite des classes. Les salles assez sommaires sont équipées de chaises, de quelques tables et d’un grand tableau noir. Robin et Côme impatients, procèdent à la distribution des fournitures et de leurs livres. Ils prennent très à cœur leur rôle. Dans chaque classe la reconnaissance des professeurs et des élèves les rendent fiers et joyeux.

Je propose à Julio le directeur de l’école de me communiquer son adresse pour lui envoyer davantage de fournitures une fois retournée en Suisse. Nous serons plus à même de lui fournir ce dont ils ont vraiment besoin : des produits durables et utilisables. Les crayons de couleurs étaient une bonne idée mais ils n’ont pas souvent de papier pour dessiner, les ciseaux ne sont pas vraiment nécessaire à l’école ni dans leur quotidien, ils utilisent plutôt des couteaux voir des machettes. Les ardoises doivent être à la craie et non pas blanches avec des marqueurs qui sèchent après quelques semaines.

Il est temps de rentrer de cette matinée salutaire, le sourire aux lèvres et le cœur léger, je suis fière de ma famille.

15
août

Pour clôturer notre séjour au Mozambique nous nous offrons une dernière parenthèse enchantée aux dunes rouges de Vilanculos.

A 20 minutes de la ville sur une piste très ensablée, l’accès ne peut se faire qu’en 4x4. Une fois sur place nous imaginions une grande dune à gravir en souvenir de notre cher Big Daddy de Namibie. Mais 10 minutes plus tard nous sommes déjà au sommet. Le lieu offre une vue à 360 degrés sur le bush et l’océan. Le sable chaud et blanc a laissé place à un sable rouge et épais et au loin la marée basse nous offre de sublimes dégradés de bleu et de turquoise.

Nous descendons vers la plage en empruntant un magnifique canyon de sable formé naturellement par l’eau et le vent. De jeunes mozambicains se joignent à nous et présentent aux enfants leur terrain de jeux quotidien.

D’un coup l’ambiance intimiste et fantastique se met à changer, un groupe de touristes vient s’installer dans des chaises de camping, canettes de bière à la main pour profiter du soleil couchant.

Nous ne sommes plus habitués à devoir partager nos lieux d’exception ! Une fois le soleil couché, nous regardons une dernière fois l’océan, faisons nos adieux au Moz et filons avant que le groupe de vacanciers ne s’échappent.

Demain nous prendrons l’avion pour Johannesburg où nous achèverons notre incroyable voyage.

10
sept

Nous voila revenus à notre quotidien suisse, heureux de retrouver nos proches, notre petit confort mais beaucoup moins enjoués de retomber dans les horaires, les contraintes hebdomadaires, les rythmes effrenés, la consommation excessive, l'admin et les factures, les milliers de groupes whatsapp, les réseaux sociaux, le jugement et la pression sociale ...

Partir 3 mois sur des terres inconnues sans planification et ainsi s’affranchir de toutes contraintes temporelles, c'est la liberté absolue. Une occasion unique de ré-inventer son propre bonheur.

On apprend à mieux se connaître, à redécouvrir sa propre famille, son couple, ses enfants en vivant ensemble 24h sur 24. On prend le temps de s’aimer, de jouer tous ensemble. On renoue avec ses sens et la nature, à tenir ses problèmes à distance, d'ouvrir son esprit et son coeur aux inconnus, de partager un repas, des sourires, une partie de foot, de s'entraider les uns les autres.

On redonne tout simplement du sens à chaque moment de la journée.

On s'adapte en quelques jours à moins consommer, revoir nos standards, manger différemment, conserver l'eau. On donne ou on transforme avant de jeter sans réfléchir.

Les enfants quant à eux ont reçu un shoot d’amour et d’attention sans précédent. Les caprices et les crises inutiles ont disparu rapidement pour laisser place à l’aventure et au plaisir.

Ils ont gagné en autonomie, appris à donner au delà de partager, à accepter la différence, à aller vers les autres et mieux appréhender l’inconnu.

Enfin nous avons tous découverts certains trésors cachés de notre planète que nous connaissons si mal. Malgré les livres d’histoire et de géographie, les médias, nous restons ignorants sur ce qui la compose. Nous rentrons un peu plus éclairés et prêts à ouvrir de nouvelles portes sur le voyage.

Il est temps de s’évader …


Voyager vous laisse d’abord sans voix, avant de vous transformer en conteuse.



Nous ne voyageons pas pour échapper à la vie, mais pour que la vie ne nous échappe pas.


Investir dans les voyages c’est investir en soi-même.


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Nous sommes heureux d’avoir pu partager notre belle odyssée sauvage avec vous. Tous vos commentaires et lectures nous ont fait chaud au cœur. Merci de nous avoir suivi… nous nous retrouverons sûrement dans 2 ou 3 ans pour un nouveau périple… La Big Five Family !