La Ville du Cap, capitale de la province du Cap-Occidental, est une ville magnifique de par la topographie du site, un amphithéâtre naturel surnommé le City Bowl situé entre la baie de la Table, les montagnes de Signal Hill, de Lion's Head et de Devil's Peak, et pour son somptueux jardin botanique (le Kirstenbosch); une ville incontournable pour comprendre l’histoire du pays et notamment le début de la colonisation, le quartier musulman de Bo’Kaap, l'ancien quartier "District 6" et l’île-prison « Robben Island », bagne réservé essentiellement aux opposants politiques, et la ville-capitale législative du pays.
La ville du Cap constitue le point de départ de la colonisation néerlandaise. En effet, la Compagnie hollandaise des Indes Orientales (la VOC Verenigde Oost Indische Compagnie), de conquête en conquête, va créer le deuxième empire colonial du monde après l'empire britannique (en termes de richesse) en colonisant notamment l’île de Java au XVII ème siècle. La VOC établit ainsi au Cap un comptoir commercial de réapprovisionnement, géographiquement situé à mi-chemin entre l’Est et l’Ouest. Le 6 avril 1652, une flottille de trois navires (le Drommedaris, le Reijger, le Goede Hoope), commandée par le capitaine Jan van Riebeeck pour le compte de la VOC, débarque dans la baie de la Table. La station de ravitaillement du Cap doit ainsi servir à réapprovisionner les bateaux en fruits et en légumes frais naviguant sur l'itinéraire commercial vers l'Indonésie, à soigner les équipages atteints de scorbut et à permettre la réparation des navires endommagés. Le site a été choisi pour sa baie abritée qui forme un port naturel et qui protège les bateaux contre le vent dominant du sud-est. Le Cap ne devait pas être une colonie. Cette intrusion sur les territoires poussa les peuples locaux (les San chasseurs-cueilleurs et les Khoi, des pastoraux semi-nomades) à partir ou à abandonner leur mode de vie autonome.
Ainsi Cape Town fut la capitale de la colonie néerlandaise du Cap de 1652 à 1910. A partir de 1910, date de la création de l’Union d’Afrique du Sud, marquant la fin de la seconde guerre de Boers entre les Britanniques et les Boers, elle devint la capitale de la province du Cap et la capitale parlementaire du pays, aux côtés de Pretoria la capitale administrative et de Bloemfontein, capitale judiciaire. Avec ses 4,5 millions d’habitants en 2019, l’agglomération du Cap est la deuxième du pays, juste derrière Johannesburg.
Le Jardin Botanique de Kirstenbosch
Le jardin botanique de Kirstenbosch fait partie des visites incontournables de la ville du Cap. Ce jardin botanique est l'un des plus renommés au monde grâce à ses collections et sa situation exceptionnelle, sur le flanc oriental de la Table Mountain et dominant le City Bowl.
Le domaine de Kirstenbosch s’étend sur 528 hectares et comprend un jardin aménagé et une réserve naturelle. Même dans les époques préhistoriques, cette zone était habitée, des haches de pierre néolitiques y ont d’ailleurs été retrouvées. Cette terre faisait partie du territoire de deux clans Khoikhoi. Puis, au cours des années 1700, la Compagnie hollandaise des Indes orientales s’appropria cette terre et l’utilisa pour son bois. Pendant les années 1800, Kirstenbosch était une ferme, propriété de la famille Cloete, qui cultiva le secteur et planta des chênes, des arbres fruitiers et des vignes. En 1895, un certain C. Rhodes achète la propriété et nomme un gardien pour ces terres qui sont utilisées pour l'élevage de porcs qui se nourrissent de glands. Cecil Rhodes est un homme d’affaire britannique, magnat des mines et philanthrope, premier ministre de la colonie du Cap de 1890 à 1896 qui donna son nom, la « Rhodésie », à des colonies britanniques (actuels Zambie et Zimbabwe). Il est le fondateur de la British South Africa Company et de la compagnie diamantaire De Beers. En toute simplicité, une avenue dans le domaine actuel porte son nom, l'avenue de Rhodes, également connue sous le nom d'Allée des Camphriers, plantée en 1898. Rhodes meurt en 1902 en léguant le domaine de Kirstenbosch à l'État et le 1er juillet 1913, le domaine devient un jardin botanique pour préserver et promouvoir la flore indigène d’Afrique australe. https://www.sanbi.org/gardens/kirstenbosch/
Au hasard des allées, on découvre le Jardin des Parfums abritant des fleurs parfumées et plantes aromatiques, l’Amphithéâtre des cycadées, le Sentier du Fynbos offrant des vues panoramiques sur la ville du Cap, l’Avenue C. Rhodes rebaptisée Avenue des Camphriers, l’Arboretum, le « Centenary Tree Canopy Walkway » passerelle surélevée à travers et sur les arbres de l’Arboretum avec vue panoramique, le Jardin des sculptures, un parterre de becs orangés des « Strelizia reginae ou Crane Flowers », fleurs plus connues sous le nom d’oiseaux du paradis, le Jardin des protéacées et son magnifique arbre d’argent (Silver Tree ou Leucadendron argenteum) habillé de feuilles argentées, le Jardin des Fynbos, et en particulier les somptueuses fleurs Pincushion qui attirent pour leur nectar de nombreux oiseaux tels que les Long-tailed Cape Sugarbird et Orange-breasted Sunbird.
A noter que de décembre à mars, des concerts en plein air, principalement de musique classique et jazz, y sont organisés.
Le quartier de Bo'Kaap
Parmi les sites incontournables de la ville du Cap, je noterai également la visite du quartier Bo’Kaap.
Le nom du quartier Bo’Kaap signifie « Au-dessus du Cap » en Afrikaans et se réfère à la situation du quartier sur les flancs de la montagne de Signal Hills, se situant dans le City Bowl. Ce quartier abrite une forte concentration de Musulmans du Cap, qui sont les descendants de populations originaires de l’actuelle Malaisie, d’Inde et d’Indonésie et qui furent déportés par la Compagnie des Indes Orientales (la VOC) afin de servir de main-d’œuvre dans la colonie à partir du XVIIIème siècle. En effet, lors de l’arrivée des hollandais en 1652, la VOC ne voulant pas entrer en conflit avec la population locale les Khoi San, a commencé à faire venir des esclaves. Les premiers esclaves à arriver au Cap venaient d’Afrique de l’Ouest et d’Angola, ensuite tous les esclaves « importés » venaient d’Afrique de l’est principalement du Mozambique et Madagascar et ensuite d’Inde, du Sri Lanka et d’Indonésie. Après l'abolition de l'esclavage en 1834, les malais du Cap demeurèrent au Cap, principalement dans les quartiers actuels Bo-Kaap et De Waterkant, où ils formèrent une communauté à part entière, principalement peuplée d’ouvriers et d’artisans.
Bo-Kaap est aujourd'hui l'un des quartiers les plus pittoresques de la ville en raison de la persistance de nombreuses ruelles pavées, de maisons peintes de couleurs pastels et de mosquées dont l'architecture rappelle celle de l'Asie du sud-est. A noter qu’il existe un musée dans le quartier, aménagé dans une maison de style Cape Dutch datant de 1760, qui présente des objets et des photographies en rapport avec la vie des Malais du Cap durant le XIXème siècle.
Les maisons seraient peintes de couleurs vives, récemment, puisque, depuis le retour à la Démocratie dans le pays. Il s’agirait d’un symbole car à l’époque de l’esclavage ils avaient interdiction de porter des vêtements de couleur et étaient toujours en blanc.
Robben Island, ancien bagne du régime de l'Apartheid
Je ne pouvais imaginer la visite de Cape Town sans la visite du bagne historique, où Madiba (nom du clan tribal de Nelson Mandela) avait vécu 18 de ses 27 années d’emprisonnement (de 1964 à 1982), avant d’être transféré à la prison de Pollsmoor près de Paarl.
En termes d’organisation, il faut savoir qu’une visite à Robben Island s’anticipe. Il faut réserver ses billets quelques jours avant la visite, les billets étant limités et très souvent pris d’assaut. La visite étant soumise aux conditions climatiques pour la traversée en ferry, mieux vaut regarder les prévisions météorologiques avant la réservation, qui sont d’ailleurs disponibles sur le site officiel de réservation (http://www.robben-island.org.za). Le ferry part de la porte d’entrée Nelson Mandela au V & A Waterfront.
Robben Island, l’île aux phoques en néerlandais/afrikaans, a été utilisée tour à tour comme prison, léproserie, hôpital psychiatrique et poste militaire de défense. L’île devient en 1961 une prison de sécurité maximale pour des condamnés à de longues peines (de dix ans à perpétuité), notamment pour les membres de l'ANC et les mouvements de lutte contre l'apartheid. Trois futurs présidents sud-africains (Nelson Mandela, Kgalema Motlanthe et Jacob Zuma) y seront internés. En 1996, Robben Island cesse toute activité de centre pénitentiaire, devient musée national et est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1999.
Après 30 minutes de traversée en ferry, on arrive sur l’île de Robben Island. L’île offre des vues imprenables sur la ville et les montagnes du Cap. A notre arrivée sur l’île, nous sommes accueillies par notre guide, qui n’est autre qu’un ancien détenu de la deuxième génération de prisonniers ; Mandela faisait partie de la première génération de détenus. Notre guide nous accompagne jusqu’au bus qui nous attend devant l’entrée de la prison. Nous franchissons alors le portail de l’ancienne prison, où l’enseigne « We serve with pride » (Nous servons avec fierté) domine, et débutons notre visite guidée de l’île qui s’étend sur 3,3 km de long pour découvrir les endroits-clés de l’île : les bâtiments pénitentiaires, le village et son église « Church of Good Sheperd », la carrière de chaux où les détenus cassaient des cailloux et la « Maximum Security Prison » avec notamment la cellule de Nelson Mandela.
Le Procés de Rivonia
En guise d'introduction à la visite de la prison, je parlerai du procès de Rivonia. Celui-ci porte ce nom en référence à la commune du même nom, se situant dans la banlieue de Johannesburg et où furent arrêtés le 11 juillet 1963, les 11 dirigeants de l’ANC grâce à un agent infiltré de la police de sécurité. Le procès eut lieu entre octobre 1963 et juin 1964 devant la haute cour du Transvaal, à Pretoria. Il impliquait une dizaine de dirigeants d’Umkhonto we Sizwe, « le fer de lance de la nation », branche militaire du Congrès national africain (ANC), jugés pour 221 actes de sabotage, complots et trahisons. Ces dirigeants étaient Nelson Mandela, Walter Sisulu, Ahmed Kathrada, Govan Mbeki, Dennis Goldberg, Raymond Mhlaba, Lionel Bernstein, James Kantor, Elias Motsoaledi et Andrew Mlangeni. Les faits reprochés sont : sabotage, destruction de biens, violation de la loi sur l’interdiction du communisme. Ils plaident tous non coupable. Les accusés sont conscients qu'ils risquent gros car depuis une loi de juillet 1962, tout acte de sabotage est passible de la peine de mort.
Le plaidoyer de Nelson Mandela est l'un des temps forts de ce procès. Il plaide sa cause et celle de ses coaccusés pendant trois heures. S'il reconnaît être un des fondateurs de l'Umkhonto we Sizwe, il réfute l'idée de l'accusation selon « laquelle la lutte en Afrique du Sud serait dirigée par des étrangers ou des communistes ». Il expose aussi le combat de l'ANC, « une lutte nationale», et termine son discours par une vibrante conclusion: «Toute ma vie j'ai lutté pour la cause du peuple africain. J'ai combattu la domination blanche et j'ai combattu la domination noire. J'ai adopté pour idéal une société démocratique et libre où tout le monde vivrait ensemble dans la paix et avec des chances égales. J'espère vivre pour le conquérir, mais c'est aussi un idéal pour lequel je suis prêt, s'il le faut, à mourir. »
Le 9 juin 1964, deux jours avant le jugement, les Nations unies appellent le gouvernement sud-africain à ajourner le procès et à remettre les accusés en liberté suite à l'adoption par sept voix contre zéro (Taïwan, URSS, Bolivie, Côte d’Ivoire, Maroc, Norvège, Tchécoslovaquie), et quatre abstentions : (Brésil, USA, France, Royaume-Uni) d'une résolution du Conseil de sécurité de Nations unies (N°190).
Après huit mois de procès, le 12 juin 1964, Mandela, Sisulu, Mbeki, Motsoaledi, Mlangeni, et Goldberg sont finalement reconnus coupables et condamnés à la prison à vie. Le gouvernement sud-africain souhaitait la peine de mort. Deux hommes sont acquittés : James Kantor et Lionel Bernstein. Le 13 juin 1964, les condamnés sont conduits à la prison de haute sécurité sur l'île de Robben, sauf Denis Goldberg -prisonnier politique blanc qui est incarcéré à la prison centrale de Pretoria. Ils sont détenus une vingtaine d'années.
Des conditions de vie très dures
Notre guide de la prison nous raconte tout au long de la visite, au pas de course, les conditions extrêmement difficiles auxquelles étaient soumis les détenus. On visite quelques bâtiments des 8 sections, où furent confinés les détenus politiques et notamment la Section B, encore appelée « The Maximum Security Prison », où étaient isolés une trentaine de prisonniers. La visite du couloir avec ses cellules vétustes, des cuisines, des cours, reflète les conditions de vie inhumaines qu’ont subies les prisonniers soumis à l’atrocité des autorités durant l’Apartheid. On passe également devant la baraque de Robert Sobukwe, compagnon de route de Nelson Mandela, transféré en 1963, qui fut placé à l’isolement total, n‘eut droit à aucune visite et surtout, à aucun échange verbal avec les autres prisonniers. R. Sobukwe fut condamné à 3 ans de prison, mais une loi spéciale (Clause Sobukwe) fut votée pour prolonger son séjour de 6 ans !
Les conditions de vie étaient très dures. Les prisonniers étaient confinés dans des petites cellules avec seulement un matelas et un sceau d’eau froide pour la toilette. Chaque matin, ils étaient réveillés à 5h30 pour vider leurs sceaux et commencer une autre journée de travaux forcés. Les prisonniers noirs recevaient un bol de porridge en guise de petit-déjeuner, et de façon générale une alimentation inférieure par rapport à leurs homologues blancs et colorés. Le couvre-feu était à 20 heures, mais les cellules étaient éclairées toute la nuit par une ampoule de 40 watts. Le guide nous raconta que les box des chiens entrainés pour être agressif, bénéficiaient de cellules plus grandes que certains détenus.
Dès janvier 1965, les prisonniers furent contraints de travailler dans une carrière de calcaire, dans une chaleur écrasante et une lumière aveuglante. Les prisonniers devaient casser des cailloux jusqu’au sommaire repas de midi, et recommencer jusqu’à 16 heures. Ils durent attendre trois ans pour avoir droit à des lunettes noires, et la vue de plusieurs d’entre eux, dont Mandela, en souffrit.
Encore plus cruel, ils étaient privés de tout contact avec leurs proches, limité à une demi-heure de visite par an d'un seul membre de la famille, et seulement deux lettres, qui, bien évidemment étaient lues et censurées avant de parvenir aux destinataires.
Sous la pression internationale et notamment celle de la Croix-Rouge, les conditions de vie des prisonniers s’améliorèrent par la suite. Un nouveau directeur, le colonel Willie Willemse, nommé en décembre 1971, reçut de Pretoria l’ordre de « changer l’atmosphère ».
Le rassemblement de prisonniers politiques sur l’île, favorisant ainsi les échanges entre les groupes rivaux (ANC, PAC, marxistes, Indiens, Métis), allait leur permettre de s’entendre sur un front commun. Robben Island s’est transformée en laboratoire politique et en université.
Table Mountain
Comme pour la visite de Robben Island, il est préférable d’anticiper sa visite si l’on souhaite se rendre en haut de la Table Mountain en utilisant le téléphérique et de réserver sur le site officiel (https://www.tablemountain.net/content/page/rates ) en contrôlant les conditions météorologiques. Lors de notre première réservation, nous sommes arrivées au point de départ du départ du téléphérique (Lower Cable Station) , sans avoir vérifié sur le site internet avant, et nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir que le téléphérique était à l’arrêt, car le vent soufflait très fort. Heureusement, le jour suivant, les conditions climatiques s’étaient améliorées et nous avons pu changer nos tickets et monter au sommet (sans effort, seulement la peur du vide à surmonter !). Le deuxième rendez-vous était le bon. Et c’est parti pour quelques minutes d’ascension pour rejoindre le sommet de la Table, à pas moins de 1'085 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer.
Si nous avons choisi l’option de facilité et rapidité (l’ascension par téléphérique), il est également possible de rejoindre le sommet à pied, en empruntant un sentier qui peut être raide et parfois étroit, en 2H/ 2H30 environ. Pour les courageux, il faut bien vérifier la météo, prendre suffisamment d’eau avec soi et ne pas partir trop tard, pour avoir le temps de revenir avant la nuit, à moins d’emprunter le téléphérique pour le retour.
Le parc de la Montagne de la Table (Table Mountain National Park) est un parc national qui a été créé en 1998 afin de protéger la montagne de la Table et son finbos endémique du pays.Au sommet, un plateau aride, souvent balayé par les vents, contraste avec les pentes du massif à la végétation luxuriante. De nombreux sentiers de randonnée offrent l'occasion de parcourir la montagne de la Table, au pied de laquelle s'étend la ville du Cap.
Au fur et à mesure de l’ascension, on s’émerveille par la vue à 360 degrés, la cabine du téléphérique tournant sur elle-même, sur la baie, le City Bowl et le parc de la Montagne, qui offre des paysages magnifiques d’en bas comme d’en haut. Les vues panoramiques sont époustouflantes et la vue de ce mince câble tractant la cabine sur une pente si raide me donne une sensation vertigineuse ! A noter qu’au sommet, il existe plusieurs points pour se restaurer tout en admirant la vue. Au loin, on peut voir les montagnes du Drakensberg, tandis que la ville se dessine autour des monts de Signal Hill et Lion’s Head. Au nord, Devil Peak est un pic souvent encerclé d’un petit nuage. Au Sud, les « 12 apôtres » au-dessus de Camps Bay sont majestueux, on aperçoit au loin la pointe de Cape point. De nombreux dassies également appelés Daman du Cap vivent là-haut.
L'ascension du Lion's Head
Si la Montagne de la Table arrive en tête des espaces sauvages visités et de randonnées de la ville du Cap, il existe d’autres endroits à explorer, tels que les collines de Lion’s Head, Signal Hill, Devil's Peak, qui font partie du même massif que la Montagne de la Table qui se prolonge vers le cap de Bonne-Espérance par les collines de Constantiaberg, de Chapman's Peaket de Swartkop. Tous ces sommets, dominant l’agglomération du Cap et ses baies environnantes, offrent de magnifiques points de vue panoramiques en journée, mais aussi aux moments charnières de la journée (au lever et coucher du soleil) ou pendant la pleine lune.
Départ 5H30 au parking du Lion’s Head pour commencer la randonnée. On se lance donc à l’assaut du rocher aux aurores, l’objectif étant d’atteindre le sommet pour le lever du soleil prévu à 7H00. On compte 1h30 pour réaliser les 369 mètres de dénivelés et atteindre la cime. La météo est capricieuse, des voiles de brume et nuages intempestifs obstruent notre horizon. Le sentier se transforme par endroit en une partie d’escalade. Bien que le soleil ne soit pas au rendez-vous, la vue panoramique sur la ville du Cap et ses baies environnantes est saisissante.
Lion's Head, la tête de lion, est une formation géologique haute de 669 mètres et doit son nom à sa forme caractéristique qui évoqua une tête de lion aux premiers colons néerlandais. Il s’agit d’un espace préservé sillonné par plusieurs sentiers de randonnée (Lion's Head Walk notamment). Ses flancs sont couverts d'une flore typique de la région du Cap, le Fynbos, sorte de lande dominée par la bruyère et les protées.
City Tour
Comme dans beaucoup d’autres villes dans le monde, il existe à Cape Town des Free Tours (visite guidée d’1H30 rémunérée sur la base de dons) pour visiter la ville sous différents angles : historique, de l’Apartheid à la Liberté et le quartier de Bo’Kaap. J’ai réalisé deux visites avec Cape Town Free Walking Tours (http://freewalkingtourscapetown.co.za), avec des guides passionnés et passionnant pour le « Tour Historique » et le « Tour de l’Apartheid à la liberté ». Parmi tous les monuments historiques de la ville, c’est l’occasion de découvrir :
- « The High Court Civil Annex » où siégeait dans les années 1960 les bureaux d’enregistrement de la race de chaque personne conformément au Population Registration Act, avec devant l’entrée les bancs ségrégant la population selon leur couleur, toujours là et témoignant de cette époque;
- le Parlement d’Afrique du Sud, où fut poignardé à mort Hendrik Verwoerd, le grand architecte de l’Apartheid, le 6 septembre 1966, alors qu'il assistait à une séance de l'Assemblée nationale et avait échappé à une première tentative d’assassinat en 1960;
- l’Hôtel de Ville, City Hall, où Nelson Mandela fit son premier discours à sa libération, en homme libre, le 11 février 1990 après 27 ans, 6 mois et 6 jours d'emprisonnement. L'événement est retransmis en direct dans le monde entier. Il y déclare son engagement pour la paix et la réconciliation avec la minorité blanche du pays, mais annonce clairement que la lutte armée de l'ANC n'est pas terminée. Une statue de Nelson Mandela a récemment été installée au balcon de l’hôtel de ville ;
- la Cathédrale Saint George, où prêchait l’archevêque Desmond Tutu. Auréolé de sa nouvelle stature internationale (ayant reçu le prix Nobel de la Paix le 16 octobre 1984), il est nommé archevêque du Cap le 7 septembre 1986, pour l'Église anglicane d'Afrique du Sud, devenant le premier Noir à occuper cette fonction,
- et le Green Market.
Et si vous avez le temps, vous pouvez compléter la visite de Cape Town par la visite de musées (Iziko Slave Lodge, District 6, etc).