Le Lac Inle est une destination touristique majeure du pays et on comprend vite pourquoi : avec une surface estimée à 12 000 hectares, des villages lacustres, des potagers flottants, des pêcheurs et bateliers typiques aux quatre coins du lac, des temples, de l'artisanat (travail de l'argent, de la soie, fabrication de cigares) on se sent transportés dans un autre monde.
Nous prenons un batelier via notre auberge pour visiter le lac, et partons avant le lever du soleil pour voir les pêcheurs à l'oeuvre.
Historiquement, les pêcheurs du lac sont renommés pour leur technique esthétique et spectaculaire utilisant une nasse conique (photos ci-dessous) : le pêcheur repère des poissons dans l'eau, plonge sa nasse, puis avec un long bâton il agite l'eau et fait entrer les poissons. Ensuite il relâche le filet que contient la nasse pour les emprisonner.
Cependant, cette technique n'est quasiment plus utilisée, car moins efficace que les filets classiques, et on nous explique que tous les pêcheurs du lac ayant encore une nasse ne sont plus là que pour faire le show pour les touristes, en prenant des poses contre pourboire. Personne n'est donc vraiment déçu que notre batelier ne nous emmène pas les voir.
Nous allons par contre voir les autres pêcheurs, qui travaillent avec des filets classiques. Ces pêcheurs utilisent toutefois une technique typique du Myanmar : perché debout à la pointe de sa pirogue, le pêcheur avance doucement en moulinant avec l'un de ses pieds enroulé autour de la pagaie. Cette technique étonnante et typique de la région lui laisse les mains libres pour manipuler son filet.
Une fois le filet posé, le pêcheur se positionne un peu plus loin et tape violemment sur l'eau avec un long baton pour faire fuir les poissons qui se prennent dans les mailles.
Nous passons ensuite à proximité de potagers flottants.
Ceux-ci reposent sur un assemblage de boues, de jacinthes d’eau et d’autres plantes, à l’aide de tiges de bambou plantées verticalement au fond du lac, à 2 ou 3 mètres de profondeur. La masse végétale sert de substrat très fertile où sont cultivés une grande variété de fruits et légumes. Les tomates y sont notamment réputées (elles y sont récoltées et consommées la plupart du temps encore vertes), mais sont également cultivés des aubergines, courgettes, haricots, concombres, courges...
La production y est désormais intensive, et pose malheureusement des problèmes, notamment car des produit chimiques sont de plus en plus utilisés. Ils seraient partiellement responsables du développement excessif des jacinthes d'eau qui envahissent la surface du lac, le rendant par endroits difficile à naviguer.
Nous nous rendons ensuite dans un marché local en bord de lac. A Inle, le marché principal est le "5-day market", nommé ainsi car il est tenu dans un village différent tous les jours, avec des rotations de 5 jours.
Puis vers le village d'InDein, à l'extrême sud-ouest du lac, réputé pour ses centaines de stupas.
Nous allons ensuite visiter plusieurs ateliers typiques de l'artisanat local : travail de l'argent, confection textile, et fabrication des cheroots (cigares typiques birmans).
Je n'ai malheureusement pris quasiment aucune photo de ces ateliers car pour une fois nous étions occupés à écouter les explications ! Mais je vous conseille les photos (et le texte explicatif) de ce blog extrêmement bien fait : http://www.deloinenlarge.com/2017/07/birmanie-jour-9-lac-inle-stupas-et.html
Notamment y sont bien expliquées les méthodes de confection des cigares ou encore les techniques de tissage de la soie et de la fibre de lotus (le plus typique !).
Nous sommes enfin allés visiter un village lacustre dans lequel nous avons déjeuné (ou plutôt festoyé).
Quelques photos supplémentaires prises sur le trajet de retour :
Retour d'expérience a posteriori, il pourrait être plus intéressant de partir avec son propre batelier, pour être un peu plus libre. Notamment je regrette un peu de ne pas avoir pu demander au notre de parcourir les potagers flottants, ou encore de chercher des pêcheurs officiant toujours avec la technique typique du lac. S'il est vrai que la plupart ne pêchent plus de cette façon, on a appris un peu plus tard qu'il est toujours possible d'en trouver qui utilient toujours cette technique, en cherchant hors des sentiers battus. Comme toujours dans ce genre de tour, l'expérience dépend souvent du guide sur qui l'on tombe !
Pour finir notre visite du lac et de ses alentours, nous sommes allés faire une dégustation de vin (et fromage... pour certains) dans les vignobles autour du lac, au coucher du soleil.
Verdict... les vins Français ont encore de beaux jours devant eux ! 😉