Le lendemain, départ matinal car j’ai quelques dizaines de km à parcourir pour rallier ma destination! Je repars vers Malaga puis je bifurque au nord vers Campillos. 20 km avant Campillos, une petite route sinueuse me dirige vers le village de Ardales… mais c’est le panneau "Caminito del Rey" qui m’intéresse!Ce Caminito del Rey, c’est un mythe chez les randonneurs amateurs d’adrénaline. C’est l’un des parcours de rando les plus dangereux du monde.Enfin plutôt, c’était! Ce chemin, en partie formé d’une passerelle en béton fixé par des poutrelles, surplombe les gorges du “Desfiladero de los Gaitanes” (entre Ardales et El Chorro) à une hauteur de plus de 100m! Il fut construit en 1901-1905 pour le besoin de la construction d'un barrage hydroélectrique. Le roi Alfonso XIII vint l'inaugurer et le parcourir, ce qui lui donnera son nom. Avec le temps, il fut peu à peu abandonné, et se dégrada; les plaques de béton se sont désagrégées, laissant les poutrelles apparentes.Alors ça a attiré de nombreux casse-cous, qui passaient parfois en équilibre sur les poutrelles. Et celà finit par arriver: il y eut des tués… Les autorités en ont fermé l’accès, démoli une partie de la vieille passerelle et reconstruit un genre de ponton en bois "renforcé" avec des garde-fous de protection. Il a rouvert en 2015. Le parcours se fait par groupes de 20 maximum, répartis selon la langue; c’est assez bordélique comme organisation, et il n’y a pas trop de francophones dans le secteur! Je me mets dans un groupe espagnol, me débrouillant bien dans la langue. Le parcours dure entre 2 et 3 heures, au milieu d’un majestueux paysage de montagnes en suivant plus ou moins le tracé de la rivière. Le tronçon final est clairement impressionnant, malgré la sécurisation qui a rendu l’aventure un peu trop “bisounours”; on a une vue plongeante sur le cours d’eau 100 m plus bas, au milieu de cette gorges étroite et encaissée. On aperçoit encore des vestiges de l’ancienne passerelle de béton plus bas… N’empêche, qu’est-ce que j’aurais aimé le faire, cet ancien tracé (même si la part de risque était élevée); faut savoir mettre du piment dans sa vie!!
Et après çà, descente en douceur jusqu’au minuscule village de El Chorro, où, au petit bar de la gare, je me sustente d’un bon "bocadillo" au salami, un autre à la tortilla de patatas avec une bonne bière. Presque personne, juste des gens du coin, ben oui les touristes sont trop pressés de reprendre le bus-navette jusqu’au point de départ pour dépenser leurs écus au retso “El Kiosko”, touristique à mort! Dans l’aprem je rejoins une petite chambre d’hôtes dans la campagne, à une vingtaine de km de Ardales. L’Andalousie au printemps est très verdoyante, moins calcinée de soleil, des fois on se croirait dans les Alpes. Faut dire qu’en 2015 j’y étais allé mi-juin (je m’en souviens, des 43 °C à Séville!).Voilà, en gros, mon petit "trip" de 4 jours. Ah, ça fait trop de bien de refaire son sac pour s’échapper quelques jours. Au moins, on n'était pas encore entré dans cette "année pourrie" 2020...